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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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2.1.3. Le connecteur quand/lorsque

Quand et lorsque sont deux connecteurs qui occupent une place de choix dans le système des connecteurs temporels. Pekba-Anderson et Pekba (2007 :50) souligne :

Etant particulièrement fréquents aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, quand et lorsque se caractérisent par une grande richesse sémantique intrinsèque qui fait d'eux les connecteurs les plus polyfonctionnels parmi les connecteurs de la simultanéité.

De fait, leur sens général de base : au moment où, dans le temps que, à l'époque où, permet à ces connecteurs d'exprimer toutes une palette de relations temporelles, allant de la relation de simultanéité à la relation d'antériorité. Nous n'avons pas d'occurrence avec le marqueur lorsque extraphrastique. Toutefois, pour illustrer le fonctionnement de ces deux connecteurs, nous allons nous servir des exemples ci-après :

8a. Quand elle le vit bouleversé, elle tâcha de se retenir. (Na, p.389) ;

8b. Quand on a une gueule comme la tienne, on paie les femmes qui veulent bien vous tolérer... (Na, p.402) ;

8c. Quand ni sa femme ni son neveu ne l'animaient du bruit de leur existence, la maison semblait vide. [...]. (Ge, p325).

La relation qui existe entre la subordonnée détachée et la principale est, selon Pekba-Anderson et Pekba (op cit. : 62), une relation de coïncidence-antériorité, qui consiste à construire pour le discours [8a], une première représentation mentale, le voir bouleversé, puis un deuxième, tâcher de se retenir. Le deuxième évènement n'étant validé qu'à la suite de la validation de l'évènement subordonnée. Dans cette relation, ce n'est pas l'évènement décrit dans la principale qui conditionne la réalisation de l'évènement décrit dans la subordonnée, mais l'inverse. L'élément décrit dans la subordonnée est nécessaire pour que soit validée l'élément décrit dans la principale. C'est ce que dit Saussure (2003 :209) que cite Pekba-Anderson et Pekba (op cit. : 66), si ß ne peut être le cas sans que á soit la cause de ß, alors la relation causale est nécessaire. Pour le locuteur, il ne s'agit pas de mettre l'accent sur la nuance de cause qui se dégage du discours ; en spécifiant que l'évènement P1 (quand + elle le vit bouleversé), est la raison de l'existence de P2 (elle tâcha de se retenir), l'énonciateur privilégie l'aspect temporel : c'est à un moment précis décrit par quand ou lorsque que s'est produit l'événement x qui a occasionné un autre évènement y. La coïncidence en [8a] est telle que le lecteur ou le co-locuteur, n'est pas certain qu'après ou avant ce moment, il y aurait eu le même effet. Cependant, il faut relever que les rapports associatifs que les évènements entretiennent entre eux sont plus déterminants dans la relation de causalité entre P1 et P2. C'est pourquoi, notent les auteurs, son rôle (du connecteur temporel quand ou lorsque) consiste à fournir la direction temporelle nécessaire permettant de générer les représentations mentales des évènements. On peut discuter ce point de vue en arguant que les temps verbaux jouent le même rôle, mais nous avons vu que le connecteur donne la force à l'argumentation. Ce qu'expliquent Pekba-Anderson et Pekba (op. cit. 52) en ces termes l'ordre des énoncés, les temps verbaux et les informations conceptuelles déclenchent des traits faibles. En revanche, les connecteurs et les informations contextuelles portent des traits forts. Ceci nous autorise à nous éloigner un peu de Havu pour qui les structures détachées sont classées parmi les implicites.

En effet, si la remarque de Havu est pertinente pour ce qui est de l'adjectif apposé, nous pensons par contre que le connecteur, qu'il soit temporel ou logique ne donne plus de voir la conséquence comme un fait implicite parce que ce connecteur donne à l'énonciation de la cause une force assertive qui rend évidente la conséquence.

Malgré ces quelques points d'appui et les analyses effectuées au cours de ce travail, nous constatons que l'interprétation des constructions détachées n'est pas évidente, parce qu'elle demande non seulement des compétences linguistiques, mais aussi des compétences extralinguistiques. Cette évidence est notée par Havu (op. cit.) en ces termes :

Ces constructions ressemblent un peu aux oeuvres d'art : on peut soit les appréhender sans comprendre exactement ce que l'artiste a voulu dire, soit les paraphraser sans savoir vraiment si l'artiste aurait été du même avis.

Comme nous l'avons déjà souligné avec les structures implicites, les constructions détachées sans connecteur sont également des formes équivoques d'expression de la conséquence ; les formes avec connecteurs sont quant à elles proches de l'inférence avec des connecteurs inférentiels. On déduit donc que l'auteur utilise les constructions détachées pour exprimer une situation discutable, donc l'objectivité n'est pas établie. Les formes morphosyntaxique d'expression de la conséquence étant tout aussi variées, il est nécessaire de voir ce que réservent les autres structures linguistiques que nous avons recensées.

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