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Etude de la conséquence en français contemporain: Le cas de trois oeuvres d'Emile Zola

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par Lysette Nanda
Université de Yaoundé I - DEA de langue française 2006
  

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1. L'approche classique du CCC

Le complément circonstanciel de conséquence est, comme nous venons de le souligner, le résultat du procès exprimé par le verbe. Et pour exprimer ce phénomène, la grammaire traditionnelle utilise plusieurs classes de marqueurs qui se déploient essentiellement dans deux types de structures : la conséquence simple ou pure et la conséquence subordonnée.

1.1. La conséquence simple

La conséquence simple est celle qui est exprimée, selon les Le Bidois (1938 :445), dans les subordonnées de conséquence sans ligature. Les schèmes les plus usuels sont la juxtaposition, la coordination, l'apposition et le groupe prépositionnel.

1.1.1. La juxtaposition

La juxtaposition est un procédé syntaxique qui consiste à poser une proposition à côté de l'autre, les deux étant reliées par un rapport de logique ou de sens et la proposition de conséquence se plaçant toujours en fin de phrase. A ce propos, Wagner et Pinchon (1962 :19) déclarent que les termes juxtaposés sont solidaires dans un rapport d'égalité comme nous le relevons dans [1]

1a. Oui, elle s'est enragée de n'avoir jamais rien surpris entre eux, elle

en est morte (Lbh, p355) ;

1b. Cependant, l'hôtel n'était pas entièrement meublé que Nana, un soir

où elle avait prodigué à Muffat les sentiments de fidélité les plus énergiques, retint le comte Xavier de Vandeuvre, qui [...] lui faisait une cour assidue de visite et de fleur. Elle céda [...]. (Lbh, p301) ;

1c. « Veux-tu venir, ou je te fous sur la voie comme l'autre ! » Il était

remonté, il me poussait, brutal, fou. Et je me retrouvai dehors

(Lbh, p 255) ;

1d. Zoé courut chez le jardinier, qui avait fait une soupe aux choux [...].

On eut donc une soupe aux choux avec un morceau de lard

(Na, p 182).

[1a] montre que la mort de Mme Dabodie est la conséquence du fait qu'elle n'a pas pu surprendre son voisin avec Mlle Guichonet, occasion que la première attendait pour troubler le foyer de la voisine qu'elle détestait. En [1b], la cour que Vandeuvres faisait à Nana a amené celle-ci à céder. Le fait qu'elle ait trompé Muffat traduit le résultat qu'espérait le comte. La relation de conséquence, non marquée dans ces phrases, peut être exprimée effectivement par un marqueur comme on peut le voir dans [1'] :

1a'. Oui, elle s'est enragée de n'avoir jamais rien surpris entre eux, au point qu'elle en est morte ;

1b'. Cependant, l'hôtel n'était pas entièrement meublé que Nana, un soir où elle avait prodigué à Muffat les sentiments de fidélité les plus énergiques, retint le comte Xavier de Vandeuvre, qui [...] lui faisait une cour assidue de visite et de fleur au point qu' elle céda.

La juxtaposition est une forme que la rhétorique nomme asyndète. Elle se manifeste par l'absence de connecteur entre deux énoncés. Seule la logique permet d'établir le lien de cause à effet, donc de conséquence.

Cependant, la notion de juxtaposition, telle que définie, pose deux problèmes essentiels. Primo, le rapport qui existe entre les deux énoncés ne semble pas être un rapport d'égalité puisque le premier énoncé appelle le second de manière inévitable dans une relation logique. Secundo, cette définition ne semble se limiter qu'aux énoncés [1a et 1b]. En effet, le Goffic (1993 :8) définit la phrase comme une séquence autonome dans laquelle un énonciateur (locuteur) met en relation deux termes, un sujet et un prédicat. Il s'agit là de la définition d'une phrase-type, c'est-à-dire un modèle de référence, la phrase canonique. Quant à la proposition, Gaillard et Colignon (2005 :146) affirment qu'on parle de proposition lorsque le noyau est un verbe conjugué à un mode personnel, [...]. Ainsi, la proposition peut avoir la dimension d'une phrase dans le cas de la phrase simple. Et dans le cas de la phrase complexe, la proposition y apparaît comme un sous-ensemble, puisque, d'une manière générale, on se sert d'une proposition pour former une phrase qui peut en compter plusieurs. Du coup, le rapport de juxtaposition s'étend au-delà de la proposition pour atteindre le cadre de la phrase ou même du texte ; et la grammaire se trouve bien limitée dans l'étude de l'expression des relations logiques comme celle de la conséquence.

Par ailleurs, les grammairiens n'expliquent pas le vouloir dire du locuteur à l'heure où celui-ci préfère la juxtaposition comme forme d'expression de la conséquence, en lieu et place de la coordination par exemple.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe