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Evaluation des propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo des fractions polysaccharidiques solubles de deux plantes médicinales camerounaises à savoir chromolaena odorata et harungana madagascariensis

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par Serge Simplice DJIALA DE MAFFO
Université de Yaounde I - Diplôme d'Etudes Approfondies de Biochimie 2007
  

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SOMMAIRE

SOMMAIRE i

DEDICACE iv

REMERCIEMENTS v

LISTE DES ABREVIATIONS vii

LISTE DES FIGURES viii

LISTE DES ANNEXES ix

LISTE DES TABLEAUX ix

RESUME 1

ABSTRACT 2

CHAPITRE I: INTRODUCTION ET REVUE DE LA LITTERATURE

I.1. INTRODUCTION 3

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE 6

I.2.1. Les plantes utilisées 6

I.2.1.1. Chromolaena odorata 6

I.2.1.2. Harungana madagascariensis 7

I.2.2. Les polysaccharides 8

I.2.3. Généralité sur le diabète sucré 10

I.2.3.1. Définition 10

I.2.3.2. Types et étiologie 10

I.2.3.3. Prévalence du diabète sucré 12

I.2.3.4. Physiopathologie 13

I.2.3.5. Complications du diabète sucré 14

I.2.3.6. Traitements 15

I.2.3.6.1. Traitement non pharmacologique 15

I.2.3.6.2. Traitement pharmacologique 15

I.2.4. Généralité sur les dyslipidémies 17

I.2.4.1. Définition 17

I.2.4.2. Physiopathologie 17

I.2.4.3. Classification et caractérisation des dyslipidémies (Fedrickson, 1967) 17

I.2.4.4. Diagnostic des dyslipidémies (NCEP Expert Panel, 1993) 18

I.2.4.5. Complications 18

I.2.4.6. Traitements médicamenteux 19

CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES

II.1. MATERIEL 22

II.1.1. Animaux expérimentaux 22

II.1.2. Alimentation expérimentale 22

II.1.3. Les plantes 22

II.1.4. Appareillage 22

II.2. METHODES 23

II.2.1. Préparations des différentes fractions pectines et hydrosolubles à froid des plantes (Alarcon-Aguilar et al., 2003) 23

II.2.2. Préparations des solutions à administrer 23

II.2.3. Etude des propriétés antihyperglycémiantes des différentes fractions : Test d'hyperglycémie provoquée par voie orale (HGPO) (Bonner-weir, 1988) 24

II.2.4. Etude des propriétés hypolipidémiantes des fractions sélectionnées 25

II.2.5. Estimation des paramètres biochimiques d'intérêts 26

II.2.5.1. Dosage du cholestérol total (Richmond, 1973) 26

II.2.5.2. Dosage du cholestérol HDL (Young, 2001) 27

II.2.5.3. Estimation du cholestérol LDL (Friedewald et al., 1972) 28

II.2.5.4. Dosage des triglycérides  (Fossati et Principe, 1982) 28

II.2.5.5. Dosage de quelques marqueurs du stress oxydatif 30

II. 2.5.5.1. Malondialdéhyde (MDA), Yagi, 1976 30

II. 2.5.5.2. Protéines totales (Lowry et al., 1951) 31

II. 2.5.5.3. Hydroperoxydes (ROOH) (Jiang et al., 1992) 32

II. 2.5.5.4. Catalase (CAT) (Sinha, 1972) 33

II. 2.6. Analyse Statistique des Données 33

CHAPITRE III: RESULTATS ET DISCUSSION

III.1. RESULTATS 34

III.1.1. Etude des propriétés antihyperglycémiantes des fractions de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis--------------------------------------- 34

III.1.2. Etude des propriétés hypolipidémiantes des fractions pectines de Chromolaena odorata----------------------------------------------------------------- 35

III.1.3. Influence des fractions pectines de Chromolaena odorata sur les marqueurs du stress oxydatif 38

III.2. DISCUSSION 40

CONCLUSION ET PERSPECTIVES

CONCLUSION 43

PERSPECTIVES 43

BIBLIOGRAPHIE -------------------------------------------------------------------------------------44

ANNEXES--------- x

DEDICACE

Je dédie ce mémoire :

A l'Eternel Dieu Tout Puissant

De qui, par qui et pour qui se réalisent toutes choses.

A mon père MAFFO Rigobert

Ô Papa... si tu avais été là pour voir se réaliser l'un des voeux que tu chérissais tant! Que les efforts et les sacrifices fournis soient gratifiés en cette oeuvre.

A ma mère MAFFO Thérèse née DOUNTIO

Tu m'as toujours soutenue; ta bénédiction et tes conseils ont été pour moi une source de réconfort et de force. Que ce travail soit pour toi un motif de fierté et de satisfaction.

A mes oncles et tantes SEZODE Pierre, MAFFOMENE Bernadette, BOUZAP EMMANUEL, DJIALA Alice,

Vos contributions à ma réussite et à ma formation sont incommensurables. Que ce mémoire soit à vos yeux comme une marque de reconnaissance et de gratitude.

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire est l'aboutissement de plusieurs mois de travail passés notamment dans le Laboratoire de Nutrition et de Biochimie Nutritionnelle (LNBN) du département de Biochimie de l'Université de Yaoundé I et le Laboratoire de Biotechnologie de Nkolbisson de Yaoundé.

Ainsi, qu'il me soit permis d'adresser mes sincères remerciements à messieurs les membres du jury pour avoir accepté de juger ce travail.

Ma reconnaissance va également au Chef de Département de Biochimie le Pr. François-xavier ETOA et tous les enseignants de ce Département.

Je tiens particulièrement à exprimer ma très vive reconnaissance au Pr. Julius OBEN pour m'avoir accueillie dans son laboratoire, m'avoir permise de faire partie de son équipe et pour avoir proposé et supervisé ce projet. Son enthousiasme, sa spontanéité et son sens aigu du travail sont des qualités que j'ai beaucoup appréciées...

Toute ma gratitude à mon encadreur Dr Bigoga Jude, pour avoir accepté de diriger ce projet. Qu'il sache que sa disponibilité, ses qualités humaines exceptionnelles et sa rigueur scientifique ne m'ont pas laissé indifférente.

J'exprime par la même occasion ma profonde gratitude aux Drs Momo Claudia et Ngondi Judith pour avoir suivi ce travail en dépit de vos nombreuses tâches.

Je ne saurai terminer sans exprimer ma sympathie envers quelques personnes qui, chacune à sa manière, ont contribué à la réalisation de ce travail :

- Mes camarades de laboratoire : Ruth Dimodi Nyamsi, Mbong Angie, Ntentie Raïssa, Paka Ghislain, Amaambuh Angel, Makamté Anne-Vicky, Mbarga Stel, et Ngouemazon Laure ainsi que mes aînés de laboratoire : Dr Tchankou Carine, Mme Boudjeko Alice, Mme Kengne Anne-Pascale, Mme Enyegue Damaris, Mme Yangoua Huguette, Mme Ngo Song Maguy, Mlle Etoundi Blanche,
Mlle Nyangono Christine, Mlle Leussa Adrienne, M. Azantsa Boris, M. Fouejeu Ponce, M. Etame Lucien, M. Ngwa Akonwi, M. Dakam William, M. Fomekong Gilles, M. Biapa Prosper, M. Soukontoua Yves, M. Kuate Dieudonné, M. Fominyem Dominique
et toute la promotion de 5ème année biochimie 2007-2008 de l'Université de Yaoundé I pour votre collaboration, votre solidarité et en souvenir des moments passés ensembles qui nous ont permis de former une famille.

- Mes amis : Fopoussi Kamdom Michel, Tiani Kéou Michel Constant, Nombo Alain, Eboulle Patrick, Dorashine Mbih, Tchouassi Martine, Abalélé Hervé Zoua et Mbepe Sambe Marcel Alain . Vous avez su témoigner à chaque fois que le besoin s'est posé votre amitié, votre sympathie et votre soutien. Merci pour tout.

- La famille PADONOU : vous avez toujours su m'apporter un soutien intarissable et particulièrement maman Yannick pour les plats délicieux dont elle n'a pas cessé de me gâter. Puisse ce mémoire être pour vous un témoignage de ma reconnaissance.

- La famille TEFOUE et particulièrement Tata Bernadette pour votre affection, votre attachement et votre soutien moral qui m'ont été d'une aide précieuse et en souvenir des moments passés ensembles.

- Le groupe des Jeunes du Monde de la Paroisse St Thomas d'Aquin de Douala pour votre solidarité, vos conseils et pour m'avoir donné la force de traverser certaines épreuves. Puisse Dieu vous combler toujours de ses grâces et de ses bénédictions.

Enfin, je voudrais exprimer toute ma fierté à ma famille élargie en particulier mes frères et soeurs : Nicole, Patrick, Olivier, Carole et Hermann. Pour m'avoir toujours soutenu et encouragé dans mes études. Merci pour tous.

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce projet et dont le nom aurait été omis, qu'ils trouvent à travers ces mots, l'expression de ma profonde gratitude.

LISTE DES ABREVIATIONS

ADA American diabetes association

ANOVA  Analysis of variance

CAT Catalase

CT Cholestérol total

DID Diabète insulino-dépendant

DNID Diabète non insulino-dépendant

DO Densité optique

HDL High density lipoprotein

HGPO Hyperglycémie provoquée par voie orale

HMG-coA Hydroxylméthylglutaryl coenzyme A

IDL Intermediate density lipoprotein

LADA Low auto-immune diabetes of the adult

LDL Low density lipoproteins

MDA Malondialdehyde

MODY Maturity onset diabetes of the young

OGTT Oral glucose tolerance test

ROOH Hydroperoxydes

SPSS Statistical package for social science

TG Triglycérides

VLDL Very low density lipoprotein

LISTE DES FIGURES

Figure I: Chromolaena odorata 7

Figure II: Harungana madagascariensis 8

Figure III: Effet des fractions de Chromolaena odorata et de Harungana adagascariensis sur la glycémie des rats après administration orale du glucose 34

Figure IV : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur la triglycéridémie des rats. 36

Figure V : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur la cholestérolémie des rats 36

Figure VI : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur le cholestérol HDL plasmatique des rats 37

Figure VII : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur le cholestérol LDL plasmatique des rats 37

Figure VIII : Effet du traitement des fractions de C. odorata sur l'activité de la catalase 38

Figure IX : Effet du traitement des fractions de Chromolaena odorata sur la concentration des hydroperoxydes 39

Figure X : Effet du traitement des fractions de Chromolaena odorata sur la concentration en malondialdehyde 39

LISTE DES ANNEXES

Annexe I: Moyennes des paramètres biochimiques évalués-------------------------------x

Annexe II : Courbe d'étalonnage de la catalase-------------------------------------------xiii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Classification des dyslipidémies------------------------------------------------ 17

Tableau II: Moyennes des glycémies des différents groupes de rats en fonction du temps-----------------------------------------------------------------------------------x

Tableau III: Variation du profil lipidique dans chaque groupe d'animaux-------------xi

Tableau IV: Effet des fractions sur les marqueurs du stress dans chaque groupe d'animaux----------------------------------------------------------------------------xii

RESUME

La présente étude évalue les propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo des fractions polysaccharidiques solubles de Chromolaena odorata et Harungana madagascariensis. Pour cela, l'hyperglycémie provoquée chez les rats normoglycémiques par administration du glucose à la dose de 2 g/kg a permis d'évaluer les propriétés antihyperglycémiantes des fractions pectines et hydrosolubles à froid de ces deux plantes.

Les résultats obtenus ont montré que la fraction pectine de C. odorata a présenté une activité antihyperglycémiante 30 minutes après administration du glucose tandis que la fraction hydrosoluble de C. odorata a présenté cette même activité 2 heures plus tard après une élévation marquée de la glycémie à l'instant 1 heure 30 minutes. Par contre, les fractions de H. madagascariensis n'ont eu aucun effet sur la glycémie in vivo. Par conséquent, seules les pectines de C. odorata ont servi à l'évaluation des propriétés hypolipidémiantes.

Ainsi, l'induction de l'hyperlipidémie par injection intraveineuse du triton WR-1339 (Tyloxapol - Sigma Aldrich) à la dose de 850 mg/kg chez les rats normolipidémiques a permis d'évaluer les propriétés hypolipidémiantes des fractions pectines de C. odorata à la dose de 100 et de 200 mg/kg et d'étudier leur influence sur les marqueurs du stress après traitement des rats hyperlipidémiques.

L'analyse du profil lipidique relève qu'une augmentation de la cholestérolémie, de la triglycéridémie et du cholestérol HDL (High density lipoprotein) sérique a été observée chez les rats hyperlipidémiques non traités. L'administration des fractions pectines de C. odorata à la dose de 100 et de 200 mg/kg réduit significativement les paramètres lipidiques (CT : cholestérol total p<0,001 ; TG : triglycérides p<0,01 ; cholestérol HDL : p<0,05) indépendamment de la dose. L'analyse des marqueurs du stress oxydatif montre que les pectines de C. odorata possèdent la propriété d'abaisser significativement le taux d'hydroperoxyde dans les homogénats (p<0,01), le taux de malondialdehyde dans le plasma (p<0,001) et d'augmenter significativement la concentration de la catalase dans les homogénats (p<0,05) et les hémolysâts (p<0,05).

Ces résultats suggèrent donc que la fraction pectine de C. odorata aurait des propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo.

Mots clés : Chromolaena odorata, Harungana madagascariensis, polysaccharides hydrosolubles à froid, pectines, antihyperglycémiante, hypolipidémiante.

ABSTRACT

This study evaluates the in vivo antihyperglycaemic and hypolipidemic properties of soluble polysaccharide fractions of Chromolaena odorata and Harungana madagascariensis.

Hyperglycaemia induced in normoglycaemic rats by the administration of 2 g/kg of glucose was used to evaluate the antihyperglycaemic effects of pectins and water soluble fractions of these two plants.

According to the finding, the pectin fraction of C. odorata produced antihyperglycaemic effect 30 minutes after induced hyperglycaemia while its water soluble fraction produced a similar effect 2 hours later following marked increase in glycaemia within 1 hour 30 minutes. None of the fractions of H. madagascariensis produced antihyperglycaemic effect in vivo. Consequently, only the pectin fraction of C. odorata was used to evaluate the hypolipidemic effects.

Thus, hyperlipidemia was induced by intravenous injection of triton WR-1339 (Tyloxapol - Sigma Aldrich) at 850 mg/kg in normolipidemic rats. This was used to evaluate the hypolipidemic effects of C. odorata at doses of 100 and 200 mg/kg, and to study their influence on oxidative stress markers after the treatment of rats which were turned hyperlipidemic.

Lipid profile analysis showed increase in blood cholesterol, triglycerides and HDL cholesterol levels in untreated hyperlipidemic rats, while a significant decrease was observed in these parameters among the rats that received the pectin fractions of C. odorata (CT : p<0.001 ; TG : p<0.01 ; HDL-cholesterol : p<0.05) independent of the dose. Oxidative stress marker analysis revealed a decrease in the levels of hydroperoxide in homogenates (p<0.01), malondialdehyde in plasma (p<0.001), and a significant increase in the concentration of catalase both in the homogenates (p<0.05) and hemolysates (p<0.05).

These results suggest that the pectin fraction of C. odorata may possess in vivo antihyperglycaemic and hypolipidemic properties.

Key words: Chromolaena odorata, Harungana madagascariensis, water soluble polysaccharides, pectins, antihyperglycaemic, hypolipidemic

I.1. INTRODUCTION

En Afrique, l'obésité et le diabète représentent des problèmes de santé publique les plus épineux du XXI ème siècle (Béran et al., 2006). L'hyperglycémie chronique, qui caractérise le diabète, est à la fois un signe et un facteur aggravant des troubles de l'insulino-sécrétion et de l'insulino-résistance (OMS, 2002) et les dyslipidémies, complications de l'obésité, sont un facteur de risque majeur et primaire des maladies coronariennes (Grundy, 2004).

Les maladies du système cardiovasculaire sont les principales causes de mortalité dans les pays industrialisés car l'hyperlipidémie représente un facteur de risque majeur pour le développement de l'athérosclérose et de ses complications. Une meilleure stratégie pour prévenir ou traiter l'athérosclérose et réduire l'incidence des maladies cardiovasculaires est de lutter contre l'hyperlipidémie grâce à un régime alimentaire riche en fibres et/ou aux médicaments hypolipidémiants (Harnafi et al., 2007).

Dans les pays en voie de développement principalement, l'utilisation des plantes dans la gestion ou le traitement de ces pathologies est fréquemment rencontrée. Les résultats satisfaisants fournis par les tradipraticiens ont ainsi amené les scientifiques à travailler en étroite collaboration avec ces derniers dans la résolution des problèmes de santé publique et dans la découverte des sources potentielles de nouveaux produits pharmaceutiques.  Par conséquent, la recherche de nouvelles substances naturelles, à activité hypoglycémiante ou antihyperglycémiante et hypolipidémiante ou antihyperlipidémiante dérivant des plantes, présente un intérêt particulier.

Les fibres alimentaires sont nécessaires pour le maintien de l'organisme en bonne santé. En effet, une consommation élevée en fibres est associée à une faible incidence des maladies cardiovasculaires, de l'obésité et du diabète de type 2 au sein d'une population (Kromhout et al., 1982 ; ADA, 2002). De nombreuses études portant sur l'alimentation des végétariens et les non végétariens ont montré que le taux de cholestérol sérique et la mortalité étaient plus faibles chez les végétariens. Cette différence serait liée à une consommation élevée de fibres alimentaires (Howarth et al., 2005). Dans les pays industrialisés, le taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires est inversement associé à la consommation des fibres alimentaires (Lin et al., 1993). Cependant, seules les fibres solubles sembleraient avoir un intérêt métabolique : il s'agit des gommes, des mucilages et des polyosides gélifiants ou pectines contenus dans de nombreux fruits et légumes. Elles possèdent la propriété d'abaisser le taux de cholestérol (activité hypocholestérolémiante), le taux de glucose (activité hypoglycémiante) et le taux de triglycérides sériques (Judd et Truswell, 1985). Le taux de cholestérol sérique pouvant être réduit de 10 à 15% par des régimes enrichis en fibres solubles (Anderson et al., 1991).

Sur ce, nous nous sommes proposés de mener la présente étude sur les fractions polysaccharidiques solubles de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis, plantes dont les propriétés antidiabétiques ont été relevées par les tradipraticiens. Ce sont des plantes tropicales trouvées près des régions marécageuses au Cameroun. Localement les décoctions des deux plantes sont utilisées en médecine traditionnelle dans la gestion du diabète.

OBJECTIFS ET HYPOTHESE DE L'ETUDE

Objectif général: Etudier l'effet des fractions polysaccharidiques solubles isolées de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis sur la glycémie post prandiale et la lipidémie des rats.

Objectifs spécifiques : Nous nous proposons de :

ï Préparer et fractionner l'extrait aqueux à partir du matériel végétal brut de chacune des plantes afin d'obtenir les fractions pectine et hydrosoluble à froid

ï Évaluer les propriétés antihyperglycémiantes in vivo des deux fractions de chacune des plantes à l'aide du test d'hyperglycémie provoquée par voie orale puis en sélectionner les fractions les plus actives.

ï Évaluer les propriétés hypolipidémiantes des fractions sélectionnées in vivo.

ï Evaluer l'effet des fractions sélectionnées sur les marqueurs du stress oxydatif.

Hypothèse: Les fibres solubles de Chromolaena odorata (Asteraceae) et de Harungana madagascariensis (Clusiaceae) possèdent des propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo.

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE

Au Cameroun, il existe une importante interface entre la médecine traditionnelle et celle dite conventionnelle. Ce lien est investigué à l'aide de diverses plantes utilisées dans la gestion du diabète et de l'obésité. L'étude des propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante de leurs constituants actifs est aussi effectuée sur des modèles expérimentaux. Ainsi, il serait nécessaire, après avoir présenté les plantes utilisées, de définir et de donner les propriétés des polysaccharides susceptibles d'être isolées de ces plantes et enfin de présenter de manière générale le diabète sucré et les dyslipidémies pathologies associées à l'obésité.

I.2.1. Les plantes utilisées

I.2.1.1. Chromolaena odorata

C'est une plante tropicale touffue et érigée. Les feuilles, de couleur jaune verdâtre, sont opposées en paires. Abruptement étroite à la base, longue de 8 cm et large de 5 cm, cette plante est fréquemment rencontrée comme herbe dans des lieux abandonnés. Elle est communément appelée `Herbe du Laos' en français, `Baby Bush' ou `Christmas Bush' en anglais et `Bidinbe' en Bakoko (nom vernaculaire) (Adjanohoun et al., 1996). Elle est utilisée en médecine traditionnelle pour ses activités anti-inflammatoire, diurétique, astringente et hépatotropique (Iwu, 1993). Les valeurs médicinales de cette plante proviennent de ses composés phytochimiques qui produisent une action physiologique précise dans l'organisme (Afolabi et al., 2007). Elle est également utilisée comme plante ornementale.

Taxonomie

(http://www.itis.gov/)

Règne: Plantae

Division : MagnoliophytaClasse : MagnoliopsidaOrdre : AsteralesFamille : AsteraceaeGenre : ChromolaenaEspèce : odorata

Figure I: Chromolaena odorata

I.2.1.2. Harungana madagascariensis

Harungana madagascariensis est une plante tropicale touffue munie d'une sève de couleur orange. Les feuilles opposées de couleur vert foncée mesurent 10-20 cm de long et 6-10cm de large avec de nombreuses nervures et un pétiole de 1,5-2 cm de long. Ces feuilles possèdent à leur extrémité terminale des fleurs blanchâtres très petites et nombreuses. Cette plante, communément appelée `Haronga', est abondante dans des régions forestières et de savane (Hutchinson et Dalziel, 1954). Les effets biologiques sont principalement les effets antibactériennes, antifongiques et antiviral (Moulari et al., 2006) et son utilisation dans la gestion du paludisme par les tradipraticiens est bien connue au Cameroun. Cette plante médicinale est également utilisée en Afrique et en Europe pour ses effets antidiabétique et antidiphtérique (Ejaz et Choudhary, 2006).

Taxonomie (http://plants.usda.gov.2000) Règne: PlantaeDivision: MagnoliophytaClasse: MagnoliopsidaOrdre: MalpighialesFamille: ClusiaceaeSous-famille: HypericoideaeGenre: Harungana
Espèce: madagascariensis

Figure II: Harungana madagascariensis

I.2.2. Les polysaccharides

Les polysaccharides sont des macromolécules glucidiques formées par l'enchaînement d'un grand nombre de sucres élémentaires appelés oses. Ils doivent être brisés lors de la digestion afin d'être absorbés sous forme de glucides simples par l'organisme. Contrairement aux monosaccharides et aux disaccharides, ils ne sont pas solubles dans l'eau et sont dépourvus de saveur sucrée.

On distingue deux types de polysaccharides : les polysaccharides de structure qui constituent la paroi des cellules végétales et les polysaccharides de réserve qui sont des ressources caloriques. On les retrouve dans les produits céréaliers, les légumineuses, les noix et les graines ainsi que dans certains légumes féculents tels que la pomme de terre et les patates douces (Slavin, 2003).

On retrouve aussi dans cette classe de polysaccharides les fibres alimentaires de structures différentes des á-glycanes. Elles sont composées en grande partie des glucides et d'autres éléments de la structure de la plante qui résistent à la digestion. Les fibres alimentaires sont classés en fonction de leur solubilité en :

- Fibres solubles dans l'eau comme les pectines, les gommes et les mucilages. Elles entraînent une augmentation considérable de la viscosité et leurs solutions sont utilisées comme additifs alimentaires en tant qu'épaississant et gélifiant. De même, elles purifient et atténuent la réaction glycémique et sont associés dans l'amélioration du contrôle de la glycémie (Slavin, 2003).

- Fibres insolubles dans l'eau comme la cellulose, l'hémicellulose et la lignine qui composent la structure des feuilles, des fruits et des racines. Elles favorisent l'élimination intestinale en diminuant le temps de transit et en augmentant le poids des fèces. Elles sont susceptibles de réduire les risques des maladies coronariennes et du diabète de type 2 (Howarth et al., 2005).

Dans les pays industrialisés, le taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires est inversement associé à la consommation des fibres alimentaires (Lin et al., 1993). Une étude de cohorte menée pendant 20 ans en Irlande et à Boston sur 1001 adultes de sexe masculin a montré la même association ; elle diminue lorsque les autres facteurs de risque sont contrôlés (Kushi et al., 1995). Une autre étude menée pendant 12 ans sur 859 sujets des deux sexes a montré qu'une augmentation de la ration journalière en fibres alimentaires de six grammes était associée à une réduction du taux de mortalité due aux maladies cardiovasculaires de 25% (Khaw et Barrell, 1987).

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un nutriment, les fibres alimentaires, représentent une composante importante de notre régime alimentaire, essentiellement parce qu'elles traversent l'organisme sans être absorbées. Aussi, il y a très peu de cas d'excès en fibres alimentaires car les surplus ne sont pas emmagasinés dans l'organisme : ils sont plutôt éjectés par voies intestinales. Une alimentation équilibrée, pour les adultes, doit fournir environ 25 à 30 % de fibres alimentaires par jour (Stephen, 1983).

Les pectines sont les plus abondantes des polysaccharides dans les plantes. Elles sont localisées au niveau des lamelles où elles régulent l'adhésion intracellulaire. Les pectines sont essentiellement des polysaccharides colloïdaux composés d'acide 1-4D-galacturonique et d'esters méthyliques de l'acide galacturonique. Les pectines sont classées en deux groupes selon le niveau d'estérification: pectines hautement méthoxylées (HM) ou faiblement méthoxylées (LM). Le degré d'estérification détermine les propriétés physiques du gel qui conditionnent son utilisation. Les pectines HM sont utilisées dans les confitures et les gelées, alors que les pectines LM, qui possèdent des propriétés de gélification ionique, servent aux produits faiblement caloriques à faible contenu en sucres (Elmaleh, 2007). Les pectines ont un grand nombre d'application en industrie pharmaceutique, cosmétique et alimentaire et de nouvelles sources de ces polysaccharides sont constamment recherchés (Habibi et al., 2004). Les études faites aussi bien sur les humains que sur les rats ont mis en évidence d'une part l'adsorption des lipides par les fibres alimentaires et d'autres part la réduction de la glycémie post prandiale (Hennen, 1996). L'enrichissement de la ration hydrocarbonée en fibres, est en fait le principal facteur d'amélioration glycémique et lipidique induit par les régimes riches en hydrates de carbones. Dans les sociétés africaines traditionnelles, la phytothérapie est grandement valorisée et largement utilisée dans le traitement des maladies métaboliques à l'instar du diabète sucré, de l'obésité ou des dyslipidémies grâce à la présence de certains fibres ou polysaccharides complexes contenus dans les plantes médicinales (Abo et al., 2007).

I.2.3. Généralité sur le diabète sucréI.2.3.1. Définition

Le diabète sucré (en grec, diabetes mellitus) est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie résultant soit d'un défaut partiel ou complet de sécrétion de l'insuline par le pancréas, soit d'une inaptitude des cellules à utiliser l'insuline pour absorber le glucose ou les deux (Ortiz-Andrade et al., 2005). Comme il est mal absorbé par les cellules, le glucose s'accumule dans le sang et cause l'hyperglycémie qui peut être considérée comme une conséquence de mécanismes physiopathologiques différents (Lacquemant, 2000).

I.2.3.2. Types et étiologiea) Le diabète de type I Il se caractérise par une déficience de la sécrétion d'insuline du fait de la destruction sélective des cellules â insulino-sécrétrices (qui constituent 60 à 70 % des cellules endocrines du pancréas) suite à un processus auto-immun complexe. Environ 15 % des diabétiques sont insulinodépendants, c'est-à-dire que l'insulinothérapie est indispensable à leur vie. Le diabète de type 1 survient dans 80 % des cas avant l'âge de 40 ans et s'accompagne souvent d'une perte de poids corporel d'où sa terminologie ancienne de diabète juvénile ou diabète maigre (Dall'Agnol et Poser, 2000).

b) Le diabète de type II

Il est le plus fréquent des diabètes sucrés et regroupe près de 85 % des diabétiques des pays développés. Parfois appelé diabète de l'âge mûr ou diabète gras, le diabète de type 2 apparaît généralement après l'âge de 40 ans et est souvent associé à une obésité (80 %) ; les sujets qui en sont atteints sont le plus souvent traités à l'aide des antidiabétiques oraux (18 %) et/ou d'un régime alimentaire (60 %). Par contre,
15 % des sujets présentant un diabète de type 2 nécessitent une insulinothérapie bien qu'aucune réaction auto-immune ne soit détectable (Dall'Agnol et Poser, 2000). Le début de la maladie est difficile à dater compte tenu du caractère très lent et progressif du développement de l'hyperglycémie dans la majorité des cas, et de l'absence de symptômes prédictifs exacts pendant de nombreuses années. Cependant, le développement du diabète de type 2 présente certains facteurs de risque que sont :

- Parent (s) diabétiques (s) non insulinodépendants (s)

- Obésité, Surpoids, sédentarité

- Elévation transitoire de la glycémie lors d'une grossesse, de la prise de contraception orale ou d'un traitement aux corticoïdes

- Naissance d'un enfant de poids > 4 kg (Harris et al., 1992).

c) Le diabète gestationnel

C'est un type de diabète différent des premiers. Il se définit comme un trouble de la tolérance glucidique de sévérité variable survenant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse. Il entraîne des anomalies de cette tolérance glucidique avec afflux du glucose de la mère vers le foetus et une hyperinsulinisme foetale réactionnelle (Landmark et Marpeau, 2001). Les facteurs de risque sont :

- l'âge maternel inférieur à 25 ans ;

- la présence d'antécédent familial de diabète ;

- le surpoids maternel avant la grossesse et

- l'appartenance à une population à risque de diabète de type 2 (ADA, 1997).

d) Autres types spécifiques de diabète

Il existe d'autres types de diabète regroupés dans une troisième catégorie. Ces diabètes sont pour la plupart liés :

- aux anomalies génétiques de la cellule ß (MODY : Maturity Onset Diabetes of the Young, LADA : Low Auto-immune Diabetes of the Adult) (Zimmet, 1996 ; Slama et al., 1999),

- à des atteintes pancréatiques, qui sont la cause relativement fréquente du diabète dit de malnutrition (Slama et al., 1999),

- à des excès de sécrétion hormonale à l'exemple du cortisol, du glucagon, de l'epinephrine (Tournant et al., 1998),

- à des médications diabétogènes tels que les antihypertenseurs, les contraceptifs oraux, les antiviraux etc. (Pandit et al., 1993)

I.2.3.3. Prévalence du diabète sucré

L'incidence du diabète sucré comme celle des autres maladies non transmissibles augmente sans cesse. L'OMS estimait à 143 millions de personnes (IDF, 1998) et à 151 millions de personnes (AFD, 2000) vivant avec le diabète dans le monde respectivement en 1995 et en 2000. Le nombre devrait augmenter à 300 millions en 2025 si aucune mesure préventive n'est pas mise sur pied pour freiner cette pandémie (AFD, 2000).

La prévalence du diabète est plus élevée dans les pays développés que dans les pays en voie de développement et il en sera toujours ainsi jusqu'à 2025 selon les prévisions. Cette prévalence chez les adultes dans les pays développés risque d'augmenter de 51 millions en 1995 à 72 millions en 2025 avec une élévation dans les zones urbaines par rapport aux zones rurales (AFD, 2000).

En Afrique, la prévalence est plus élevée en zone urbaine qu'en zone rurale et on estime à près de 7,5 millions, le nombre de diabétiques dont 75 % se retrouvent au Maghreb et en Afrique Australe (WHO, 2000).

Au Cameroun, cette prévalence en 1997 était estimée en zones rurale et urbaine respectivement de 0,9 % et 0,8 % chez les hommes et 0,5 % et 0,6 % chez les femmes avec en général 0,01 % de diabétique de type 1 (Mbanya et al., 1997).

Ainsi, la prévalence élevée de diabète associé à ses complications cardio-vasculaires se traduit par un fardeau économique assez considérable et très coûteux annuellement (Lacquemant, 2000).

I.2.3.4. Physiopathologie

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune d'origine multifactorielle, où facteurs génétiques et environnementaux contrôlent son apparition et son développement. Le rôle des facteurs génétiques dans l'incidence du diabète de type 1 est attesté par des études de jumeaux monozygotes montrant un taux de concordance de 30 à 40% pour son apparition (Barnett, 1989). Ce taux de concordance non absolu rend compte de l'importance des facteurs environnementaux dans le développement du diabète de type 1. Au cours de cette affection, les lymphocytes s'infiltrent dans le pancréas et contribuent à détruire les îlots de Langerhans, et tout particulièrement les cellules ß productrices d'insuline. Ce processus d'infiltration est accompagné de réponses humorales et de réactions immunes vis-à-vis de nombreux antigènes naturellement endogènes aux cellules ß pancréatiques. Parmi ces antigènes, le glutamate décarboxylase, enzyme du métabolisme neuronale, a été récemment démontré comme un auto-antigène clé dans le déclenchement de la réaction auto-immune, avant que celle-ci ne s'étend à d'autres antigènes insulaires (Kaufman et al., 1993 ; Tisch et al., 1993).

Le diabète de type 2 est une maladie dont la pathogénie et l'étiologie sont très complexes (De fronzo et al., 1992). Cependant, il a été reconnu que le diabète de type 2 est la conséquence de deux processus :

- une diminution de la sensibilité tissulaire aux effets hypoglycémiants de l'insuline (insulino-résistance) au niveau du muscle squelettique, du tissu adipeux et du foie.

- une déficience d'insulino-sécrétion se traduisant par l'incapacité des cellules ß pancréatiques à contrecarrer de manière appropriée cette résistance périphérique.

Ces deux défauts sont présents, l'un et/ou l'autre, plusieurs années avant le développement du diabète de type 2 alors que les sujets sont encore normoglycémiques (Lillioja et al., 1993). De plus, une fois que l'hyperglycémie chronique du diabète de type 2 est établie, tous les éléments normalement impliqués dans l'homéostasie glucidique semblent être déréglés, et il est alors impossible d'affirmer la nature de l'anomalie primitive en cause (De fronzo, 1997).

L'hyperglycémie chronique ou glucotoxicité joue un rôle délétère chez les diabétiques de type 2 en accentuant les anomalies de l'insulino-sécrétion et l'insulino-résistance (Karam, 1996 ; Ling et al., 1996). La correction de l'hyperglycémie permet de rehausser l'insulino-sécrétion des sujets diabétiques de type 2 et de réduire en partie les défauts de captage du glucose par le muscle (Henry, 1996). L'hyperglycémie est à la fois un signe et un facteur aggravant des troubles de l'insulino-sécrétion et de la sensibilité à l'insuline.

I.2.3.5. Complications du diabète sucré

À long terme, les personnes diabétiques qui ont un contrôle inadéquat de leur glycémie risquent diverses complications, principalement parce qu'une hyperglycémie prolongée cause la détérioration des tissus des capillaires sanguins et des nerfs, de même qu'un rétrécissement des artères affectant plusieurs appareils ou systèmes.

a) Complications aiguës du diabète insulinodépendant :

Ce sont des urgences métaboliques (malaise voire comas) par hyperglycémie et acidocétose (insuline non prescrite ou insuffisamment dosée) mais aussi par hypoglycémie résultant de l'administration de quantités inadaptées d'insuline.

b) Complications chroniques et dégénératives du diabète :

- la rétinopathie diabétique qui est la principale cause de cécité et de troubles visuels,
- l'insuffisance rénale liée à la gravité et à la durée de la maladie,
- la cardiopathie responsable dans les pays industrialisés de 75 % des décès,
- les neuropathies diabétiques qui sont probablement les complications les plus courantes du diabète. Selon certaines études, 50 % des diabétiques en souffrent à des degrés divers,

- l'ulcération des pieds et l'amputation (OMS, 2002).

I.2.3.6. Traitements

I.2.3.6.1. Traitement non pharmacologique

a) La diététique du diabète sucré

Le traitement diététique a pour objectifs de :

- supprimer les symptômes d'hyperglycémie médicamenteuse (insuline, sulfonylurés);

- réduire la glycémie du sang total et minimiser ses fluctuations ;

- éviter les régimes athérogènes et ceux pouvant aggraver les complications du diabète ;

- obtenir une perte de poids chez les sujets obèses afin de diminuer la résistance à l'hyperglycémie et à la dyslipidémie (Momo, 2005).

b) L'activité physique

Toute activité physique modérée ou intense peut-être pratiquée par un diabétique à condition d'être associée au régime diabétique. Des études ont montré l'effet préventif du sport sur le diabète chez des sujets présentant une intolérance au glucose (Pan et al., 2003 ; Vijan et al., 2003). L'activité physique jouerait aussi un rôle dans l'amélioration de la sensibilité à l'insuline chez les sujets qui la pratiquent régulièrement (Caughron et Smith, 2002; Kriska et al., 2003 ).

I.2.3.6.2. Traitement pharmacologique

a) Phytothérapie antidiabétique

La phytothérapie est employée par les hommes depuis la nuit des temps. Les résultats satisfaisants fournis par les tradipraticiens ont ainsi amené l'OMS à adopter un certain nombre de résolution reconnaissant les plantes médicinales comme ressources valables et réellement disponibles pour les soins de santé primaire et sources potentielles de nouveaux produits pharmaceutiques (WHO, 2000).

L'utilisation des plantes dans le traitement du diabète est largement répandue à travers le monde. Dans ce règne végétal, on trouve de nombreuses plantes douées d'activité antidiabétique. C'est le cas des feuilles de Anacardium occidentale plante de la famille des Anacardiacées (Sokeng, 1998) et de Zizyphus spinachristi L. plante de la famille des Rhamnacées (Glombitza et al., 1994) ; des racines de Helicteres isora plante de la famille des Sterculiacées (Chakravarthy et al., 2002) ; des écorces de pterocarpus santalinus plante de la famille des Fabacées (Kameswara et al., 2003); des extraits aqueux de Laportea ovalifolia plante de la famille des Urticacées (Momo, 2005). L'OMS encourage cette initiative spécialement dans les pays où l'accès à la médecine moderne est limité (WHO, 2000). Dans ce contexte, la pratique de l'automédication par l'utilisation des préparations phytothérapiques est devenue la médecine populaire privilégiée notamment dans le soin des maladies non transmissibles.

b) Traitement médicamenteux

Ce traitement repose généralement sur l'utilisation de l'insuline et des antidiabétiques oraux. Selon le type de diabète, ces composés peuvent être utilisés en association ou séparément.

· L'insuline : le traitement à l'insuline est le plus recommandé aux diabétiques de type I. Il est associé au régime et la dose varie selon l'ampleur de la maladie.

· Les antidiabétiques oraux : les sulfamides ou sulfonylurés, les biguanides et les thiazolidinédiones réduisent la glycémie des patients atteints de diabète de type 2. Ils agissent soit en stimulant la libération d'insuline, soit en réduisant la libération hépatique du glucose et/ou en améliorant la sensibilité à l'insuline des tissus périphériques (Momo, 2005).

I.2.4. Généralité sur les dyslipidémies

I.2.4.1. Définition

Les dyslipidémies se définissent comme étant des complications liées au métabolisme des lipoprotéines. Elles peuvent se manifester soit par une augmentation de la concentration plasmatique du cholestérol total, du cholestérol LDL, des triglycérides et une réduction de la concentration du cholestérol HDL (Kendall et Harmel, 2002).

I.2.4.2. Physiopathologie

Le cholestérol a une double origine : exogène (300 à 700 mg/jour), en provenance de l'alimentation (graisses animales essentiellement), et endogène (700 à 1250 mg/jour), par biosynthèse essentiellement hépatique. La dyslipidémie peut être due à un dysfonctionnement du système de régulation qui permet à cette synthèse de diminuer lorsque les apports alimentaires augmentent (Vidal Recos, 2008). Dans tous les cas, cette anomalie est liée au dysfonctionnement d'un des stades du métabolisme des lipides, soit au niveau de la synthèse, soit au niveau de la mobilisation ou au niveau de la dégradation (Stanbury et al., 1966).

I.2.4.3. Classification et caractérisation des dyslipidémies
(Fedrickson, 1967)

Tableau I : Classification de Fedrickson

Classes

I

IIa

IIb

III

IV

V

Triglycérides

+++

N

++

++

++

+++

Cholestérol

+

++

++

+

N/+

+

Lipoprotéines

Chylomicrons

LDL

LDL

VLDL

Rémanents de VLDL et de LDL Cholestérol

VLDL

VLDL chylomicrons et ses rémanents

N = Normale + = Augmentation moyenne

LDL = Low density lipoprotein ++ = augmentation modérée

VLDL= Low density lipoprotein +++ = augmentation sévère

La lipoprotéine HDL est produite au niveau du foie et de l'intestin pendant la lipolyse des chylomicrons. Son rôle principal est le transport du cholestérol des tissus périphériques vers le foie pour être catabolisé. En l'absence du cholestérol alimentaire, les triglycérides et le cholestérol issus de la synthèse endogène sont transportés par les lipoprotéines de faibles densités (VLDL) qui sont produites par les cellules hépatiques et sécrétées dans le flux sanguin. Elles sont très riches en triglycérides et sont progressivement hydrolysés par la lipoprotéine lipase pour donner une lipoprotéine plus petite appelée une IDL (Intermediate density lipoproteins), qui donnera à son tour le LDL, qui contient une quantité élevée de cholestérol; il peut aussi être directement sécrété par les hépatocytes.

Plus de la moitié des récepteurs du LDL localisés au niveau des hépatocytes des sujets souffrant d'une hypercholestérolémie héréditaire sont inactifs et limitent ainsi l'entrée du LDL dans les cellules avec comme conséquence l'augmentation du taux de cholestérol plasmatique (Shepherd et Packard, 1988).

I.2.4.4. Diagnostic des dyslipidémies (NCEP Expert Panel, 1993) 

En clinique, les valeurs usuelles se présentent comme suit :

· Cholestérol HDL :  Males 40 - 50 mg/dl ou 1,04 - 1,29 mmol/L

Femelles 50 - 60 mg/dl ou 1,29 - 1,55 mmol/L

· Cholestérol LDL : Souhaitable <1,3 g/L ou <3,37 mmol/L

Risque modéré 1,3 - 1,59g/L ou 3,37 - 4,12 mmol/L

Risque élevé = 1,6 g/L ou = 4,14 mmol/L

· Triglycérides : Souhaitable 0,4 - 1,6 g/L (Homme) et 0,35 - 1,35 g/L (Femme)

Hypertriglycéridémie limite 2,5 - 5,0 g/L ou 2,8 - 5,6 mmol/L

Hypertriglycéridémie franche = 5,0 g/L ou 5,6 mmol/L

I.2.4.5. Complications

L'oxydation du cholestérol LDL dans les parois des artères par les radicaux libres oxygénés conduit à la production des LDL oxydés (OLDL) qui exercent une attraction sur les macrophages de Scavenger du système immunitaire. Ces macrophages s'accumulent dans la paroi des artères après avoir ingéré de nombreuses particules de OLDL formant ainsi des plaques d'athérome à l'origine de l'artériosclérose.

L'augmentation du cholestérol total et du cholestérol LDL, la baisse du cholestérol HDL et à un moindre degré, l`augmentation des triglycérides sont des facteurs de risque d'athérosclérose, dont les principales complications sont les maladies coronariennes, l'accident vasculaire cérébral ischémique et l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs (Vidal Recos, 2008).

I.2.4.6. Traitements médicamenteux

a) Phytothérapie pour les dyslipidémies

Au Cameroun, comme dans plusieurs pays en voie de développement, l'utilisation des plantes dans le traitement des dyslipidémies est largement rencontrée. Un vaste nombre de ces plantes a été reconnu par les scientifiques comme doué d'activité hypolipidémique et/ou antihyperlipidémique. C'est le cas des fruits de Solanum lycocarpum (Solanaceae) (Dall'Agnol et Poser, 2000), des feuilles de Annona squamosa (Annonaceae) (Gupta et al., 2005) et de Laportea ovalifolia (Urticaceae) (Momo et al., 2006), des tiges de Canarium schweinfurthii (Burseraceae) (Kouambou et al., 2007) et de toutes les parties d'autres plantes tels que : Cymbopogon citratus Stapf. (Graminaceae) (Adeneye et Agbaje, 2007), Gacinia cambogia (Koshy et Vijayalakshmi, 2001), Zingiber officinale (Bhandari et al., 1998) et Emblica officinalis (Mathur et al.,1996).

b) Traitement médicamenteux

Face à une dyslipidémie, les médicaments suivants peuvent être utilisés : la cholestyramine, les dérivés des fibrates, les inhibiteurs de l'HMG-coA (Hydroxylméthylglutaryl coenzyme A) réductase ou statines, et les acides gras oméga-3 (Ferrières, 2002). Les médicaments sont prescrits en fonction de l'anomalie observée (augmentation de la concentration en cholestérol ou en triglycérides ou les deux) :

i) Cas de l'hypercholestérolémie

· Les résines fixatrices d'acides biliaires

La cholestyramine et le colestipol sont des médicaments qui sont associés à la réduction des complications de l'hypercholestérolémie et sont destinés à un usage à long terme. Ils ne sont pas associés à de nombreux effets indésirables (Lipids Research Programme, 1984). Ces résines fixent les acides biliaires au niveau de l'intestin conduisant à une interruption du cycle entéro-hépatique et à une augmentation de l'excrétion fécale des acides biliaires. Il en résulte une stimulation de la synthèse hépatique des acides biliaires à partir du cholestérol endogène

· Les statines ou inhibiteurs de l'HMG-coA réductase

Le cholestérol endogène est principalement synthétisé par la voie de Novo dans le foie et l'intestin. L'étape de régulation de cette voie est la réaction catalysée par la HMG-coA réductase. Elle est exploitée dans le traitement des hypercholestérolémies par les statines. Elles inhibent la production cellulaire du cholestérol en perturbant le pouls intercellulaire du cholestérol ; ce qui entraîne une augmentation des récepteurs du LDL. Les cas d'hypercholestérolémie sévère, qui ne sont pas liés à l'absence des récepteurs de LDL sur leurs hépatocytes, peuvent être soignés par les statines (Shepherd et al., 1980).

ii) Cas de l'hypertriglycéridémie

· Le bezafibrate

Son mécanisme d'action reste inconnu mais il semblerait qu'il augmente l'activité des récepteurs du LDL ainsi que l'activité de l'HMG-coA réductase entraînant une réduction de la concentration de LDL plasmatique. Il limiterait également la production du VLDL et augmenterait son catabolisme par activation de la lipoprotéine lipase. Il augmenterait également la concentration de HDL résultant de la stimulation de la production des Apo I et Apo II (Monk et Todd, 1983). Les effets indésirables se limiteraient aux troubles digestifs et à une légère augmentation des concentrations de créatinine et de l'activité de la phosphatase alcaline.

· Le gemfibrozyl

Sa structure est différente de celle des autres. Il réduit considérablement la concentration des triglycérides plasmatiques ainsi que la production de VLDL et de l'apoprotéine B au niveau du foie. Il stimule également l'activité de la lipoprotéine lipase. Il en résulte une augmentation de la clairance des particules riches en triglycérides (Kesanemi et Grundy, 1984). Il entraîne aussi une augmentation du HDL qui varie d'une personne à une autre (Frick et al., 1987). Il est également bien toléré et les effets indésirables qui lui sont associés sont les troubles gastro-intestinaux (colique, diarrhée, nausées).

iii) Cas de l'hypercholestérolémie associée à l'hypertriglycéridémie

· L'Acide fenofibrique

C'est un analogue de l'acide fibrique, il réduit considérablement le taux de cholestérol plasmatique, de triglycérides et de LDL chez les patients souffrant d'hyperlipidémie du type IIa et moins de 6% pour le type IIb. Le taux de HDL est également augmenté de 10 à 15% (Brown et al., 1986 ; Knopp et al., 1987).

· Les acides nicotiniques

Ils sont prescrits dans des cas d'hypercholestérolémies du type IIa et d'hypertriglycéridémies du type IIb et IV (NCEP Expert Panel, 1993). C'est une vitamine B hydrosoluble qui réduit considérablement le taux de LDL et de VLDL plasmatique. Dans le cas de l'hypercholestérolémies familiales hétérozygotes leur utilisation en association avec les résines fixatrices d'acides biliaires permet de normaliser la cholestérolémie (Brensike et al., 1984).

Les effets indésirables sont principalement l'augmentation des activités des enzymes hépatiques, l'hyperurécémie, l'intolérance au glucose, l'hyperpigmentation de la peau et des troubles de vision.

II.1. MATERIEL

II.1.1. Animaux expérimentaux

Les expériences ont été menées sur une seule espèce animale. Il s'agit des rats mâles de souche wistar albinos, âgés d'au moins 90 jours et pesant entre 200 et 220 grammes.

Les rats ont été élevés dans les mêmes conditions au Laboratoire de Nutrition et de Biochimie Nutritionnelle (LNNB) de l'Université de Yaoundé I, en aération et en luminosité suffisante et à la température ambiante.

II.1.2. Alimentation expérimentale

Les animaux étaient régulièrement nourris à base d'une alimentation de composition standard constituée de provende composée des farines de maïs (45%), du blé (20%), de poisson (8,2%), de soja bouilli et séché (24,6%° ), d'un complexe vitaminique (0,1%), du sel de cuisine (0,8%)et de farine d'os (1,3%). Ils avaient un accès libre à la nourriture et de l'eau ad libitum.

II.1.3. Les plantes

Les feuilles et les tiges de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis ont été récoltés en Janvier 2006 dans la ville de Yaoundé au quartier Biyem-assi et identifiés à l'Herbier National de Yaoundé.

II.1.4. Appareillage

- Balance (Gibertini, Europe-C) - Broyeur (Philips HR 1721)

- Centrifugeuse (Quest Diagnostics, Biohazard) - Papier filtre Watman n°4

- Spectrophotomètre (Spectronic 20, Genesys) - Etuve (Fraser way, Canada)

- Evaporateur rotatif (Laboratoriums, Büchi) - Lyophilisateur

II.2. METHODES

II.2.1. Préparations des différentes fractions pectines et hydrosolubles à froid des plantes (Alarcon-Aguilar et al., 2003)

Les plantes préalablement récoltées et séchées au soleil, ont été broyées en une poudre fine. 100g de poudre de chacune des deux plantes ont été introduits ensuite dans 600 ml d'eau distillée après avoir délipidé dans 400 ml d'hexane, pour un séjour de 48 heures à température ambiante puis filtré. Le filtrat (produit A) a été concentré à l'évaporateur rotatif. Le résidu a été bouilli à 80°C successivement dans l'éthanol à 95° pendant 1 heure; dans le mélange méthanol/chloroforme (V/V) pendant 24 heures; ensuite dans du méthanol pur pendant 4 heures et enfin dans l'acétone pendant 24 heures. L'ensemble a été centrifugé à 4000g pendant 30 minutes et le culot (produit B) a été récupéré dans un pilulier en verre vide et mis à l'étuve sous la nuit à 40°C.

Les polysaccharides hydrosolubles à froid ont été obtenus à partir du produit A. Pour cela, l'addition de 4 volumes d'éthanol à 95°C au produit a permis de précipiter ces polysaccharides. Le mélange a été centrifugé à 4000g pendant 30 minutes. Le précipité récupéré a été successivement solubilisé dans de l'eau, purifié par dialyse puis lyophilisé.

La fraction pectine a été obtenue à partir du produit B. Pour cela, ce dernier a été bouilli dans l'oxalate de sodium 0,5% puis centrifugé à 4000g pendant 30 minutes. Le surnageant a été récupéré puis neutralisé à l'acide acétique afin d'obtenir le précipité. Ce précipité a été purifié par dialyse puis lyophilisé.

II.2.2. Préparations des solutions à administrer

Les différentes poudres ont été pesées et dispersées dans de l'eau distillée chaude (pectines) et froide (hydrosolubles à froid). Connaissant la dose X en mg/kg de poids corporel P (Kg) pour un groupe d'animaux et le volume V à administrer (10 ml/kg de poids corporel), la concentration de la solution (mg/ml) est déterminée par :

X (mg/kg) x P (kg)

V (ml)

Concentration (mg/ml) =

II.2.3. Etude des propriétés antihyperglycémiantes des différentes fractions : Test d'hyperglycémie provoquée par voie orale (OGTT) (Bonner-weir, 1988)

Cette épreuve a été réalisée pour évaluer la glucotolérance c'est-à-dire la capacité régulatrice de l'organisme vis-à-vis d'une surcharge glucidique en présence des fractions polysaccharidiques.

Echantillonnage

Pour cela, 30 rats mâles normoglycémiques de poids moyen 210 grammes ont été répartis en 6 groupes de 5 rats, mis à jeun 18 heures à la veille et traité comme suit :

- 1 groupe reçoit par gavage uniquement de l'eau distillée (control négatif);

- 1 groupe reçoit par gavage du glucose (2 g/kg) et de l'eau distillée (control positif);

- 1 groupe reçoit par gavage du glucose (2 g/kg) et 100 mg/kg de la fraction pectine de Chromolaena odorata (Essai1) ;

- 1 groupe reçoit par gavage du glucose (2 g/kg) et 100 mg/kg de la fraction pectine de Harungana madagascariensis (Essai 2) ;

- 1 groupe reçoit par gavage du glucose (2 g/kg) et 75 mg/kg de la fraction hydrosoluble à froid de Chromolaena odorata (Essai 3) ;

- 1 groupe reçoit par gavage du glucose (2 g/kg) et 75 mg/kg de la fraction hydrosoluble à froid de Harungana madagascariensis (Essai 4).

Le gavage a été effectué à l'aide d'une sonde gastro-oesophagienne.

Traitement

La première glycémie (glycémie de base) a été faite avant administration des différents produits (fractions et glucose). Les fractions ont été administrées par gavage 1 heure avant l'administration du glucose. La glycémie a été successivement déterminée aux instants 0h, 1h, 1h30, 2h et 3h. Tous les animaux étaient maintenus à jeun durant toute l'expérience.

La glycémie a été déterminée dans du sang capillaire. Une légère incision au bout distal de la queue des rats permettait d'obtenir une goutte de sang qui était immédiatement déposée sur la plage réactive d'une bandelette de type SD-Check et la lecture de la glycémie était automatiquement faite à l'aide d'un glucomètre de type SD-Check.

Les fractions, qui ont eu la propriété d'abaisser significativement l'hyperglycémie provoquée chez les rats, ont été sélectionnées pour l'évaluation des propriétés hypolipidémiantes.

II.2.4. Etude des propriétés hypolipidémiantes des fractions sélectionnées 

Dans cette expérience 20 rats normolipidémiques ont été utilisés. Les animaux ont été rendus hyperlipidémiants par injection intraveineuse de 300 ul de Triton WR-1339 (Tyloxapol - Sigma Aldrich) à la dose de 850 mg/kg, 2 à 3 jours avant le début du traitement (Wattiaux et Wattiaux, 1967). Les animaux ayant un taux sérique de triglycérides et de cholestérol total supérieur à 200 mg/dl ont été retenus pour évaluer l'activité hypolipidémiante des fractions. Les rats ont été divisés en 4 groupes de 5 animaux chacun après un dépistage et repartis comme suit :

- 1 groupe control négatif non traité recevant par gavage uniquement le véhicule (NaCl)

- 1 groupe control positif non traité recevant par gavage uniquement du triton dissout dans le NaCl

- 2 groupes essais traités recevant par gavage la fraction pectine de Chromolaena odorata à la dose de 100 mg/kg et de 200mg/kg pendant 48 heures.

A la fin du traitement, après au moins 12 heures de jeun, les animaux ont été sacrifiés sous légère anesthésie à la vapeur d'éther. Le sang collecté dans les tubes EDTA, a été centrifugé à 3000 trs/min pendant 10 min ; le surnageant (plasma) a servi pour le dosage enzymatique du cholestérol total, du cholestérol HDL et des triglycérides et du malondialdéhyde. Le taux de cholestérol LDL a été évalué par la formule de Friedewald et al. (1972); le culot sanguin a servi à la préparation des hémolysâts tandis que le foie prélevé a servi à la préparation des homogénats de foie pour le dosage de la catalase, des hydroperoxydes et des protéines.

II.2.5. Estimation des paramètres biochimiques d'intérêts

II.2.5.1. Dosage du cholestérol total (Richmond, 1973)

a) Principe 

La cholestérol estérase catalyse l'hydrolyse des esters de cholestérol en cholestérol libre et acides gras. Le cholestérol libre y compris celui présent à l'origine est alors oxydé par la cholestérol oxydase (CHOD) en 4-cholestèn-3-one et en peroxyde d'hydrogène. En présence de la peroxydase (POD), le phénol et le 4-aminoantipyrine se combinent avec le peroxyde d'hydrogène pour former un chromophore rouge (la quinonéimine) qui absorbe entre 500 et 550 nm. L'intensité de la coloration est directement proportionnelle à la concentration de cholestérol total présent dans l'échantillon.

Cholestérol estérase

Cholestérol oxydase

Peroxydase

Esters de cholestérol + H2O cholestérol + acides gras libres

Cholestérol + O2 4-cholestèn-3-one + H2O2

2H2O2 + phénol + 4-aminoantipyrine quinonéimine + 4H2O

b) Réactifs

R1 : Tampon

Tampon PIPES pH 6,9.......................................................90mmol/l

Phénol...........................................................................26mmol/l

R2 : Réactif enzyme

Cholestérol estérase.............................................................300U/L

Cholestérol oxydase.............................................................300U/L

Peroxydase............ .........................................................1250U/L

4-aminoantipyrine......................................................... ....0.4mmol/l

R3 : Solution étalon

cholestérol standard..........................................................200 mg/dl

R1 + R2 : Solution de travail

La solution de travail est stable pendant quatre mois entre 2°C à 8°C ou pendant 40 jours entre 15 à 25°C.

c) Mode opératoire

Dans des tubes étiquetés blancs, étalon et essai ont été introduits respectivement 10 ul d'eau désionisée, d'étalon ou d'échantillon à analyser et 1000ul de réactif. Mélanger et incuber pendant 5 minutes à 37°C ou 10 minutes à température ambiante.

Lire l'absorbance de l'échantillon contre le blanc réactif à 505 nm à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

La concentration en cholestérol total dans le sérum est donnée par la relation :

DO échantillon

DO étalon

x 200 (mg/dl) = [cholestérol total] (mg/dl)

[Cholestérol total] (mmol/l) = 0,0259 × [cholesterol total] (mg/dl)

Valeurs de référence : Sérum - Plasma < 200 mg/dl

II.2.5.2. Dosage du cholestérol HDL (Young, 2001) 

a) Principe 

Les lipoprotéines (chylomicrons, VLDL et LDL) sont précipitées par l'ajout de l'acide phosphotungstique et du chlorure de magnésium. Après centrifugation, le surnageant clair contenant la fraction de HDL qui est testée avec le réactif du kit Chronolab pour la détermination du taux de HDL cholestérol.

b) Réactifs (kit Chronolab)

R1 : Réactif précipitant (le réactif précipitant est prêt pour l'utilisation)

acide phosphotungstique...................................................14 mmol/l

chlorure de magnésium......................................................2 mmol/l

R2: Solution étalon

cholestérol standard...........................................................200 mg/dl

c) Mode opératoire

Pipeter dans un tube, 200ul de l'échantillon et 20ul du précipitant.

Laisser reposer pendant 10 minutes à température ambiante. Centrifuger à 4000 tours/min pendant 10minutes. Collecter le surnageant.

Pipeter respectivement dans les tubes à essai et étalon

10ul du surnageant, 10ul de standard y ajouter 1000ul de tampon cholestérol, mélanger et incuber pendant 10 minutes à température ambiante. Lire l'absorbance de l'échantillon contre le blanc réactif à 505 nm à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

La concentration en HDL cholestérol dans le sérum est donnée par la relation :

DO échantillon

DO étalon

X 200 (mg/dl) = [HDL cholestérol] (mg/dl)

II.2.5.3. Estimation du cholestérol LDL (Friedewald et al., 1972)

La concentration en LDL sérique a été déterminée par la méthode de différence selon l'équation de Friedewald et al., 1972 :

Cholestérol LDL = cholestérol total - cholestérol HDL - triglycérides / n

n = 2, lorsque les valeurs sont exprimées en mmol/l

n = 5, lorsque les valeurs sont exprimées en mg/dl

II.2.5.4. Dosage des triglycérides  (Fossati et Principe, 1982)

a) Principe 

Sous l'action de la lipoprotéine lipase (LPL), le glycérol, produit par hydrolyse enzymatique des triglycérides, est phosphorylé par l'ATP pour produire la glycérol-3- phosphate et l'ADP à travers une réaction catalysée par la glycérol kinase (GK). La glycérol-3-phosphate oxydase (GPO) catalyse ensuite l'oxydation du glycérol -3-phosphate pour produire le dihydroxyacétone-3-phosphate et H2O2. Ce dernier se combine au 4-aminoantipyrine et au 4-chlorophénol pour former la quinonéimine sous l'influence catalytique de la peroxydase (POD). L'intensité de la coloration est proportionnelle à la concentration des triglycérides présente dans l'échantillon.

LPL

GK

GPO

POD

Triglycérides + H2O glycérol + acides gras

Glycérol + ATP glycérol-3-phosphate + ADP

Glycérol-3-phosphate + O2 dihydroxyacétone phosphate + H2O2

2H2O2 + 4- aminoantipyrine + 4- chlorophénol quinonéimine + 4H2O

b) Réactifs

R1: Tampon

Tampon GOOD pH 7,5................................................................50mmol/l

p-chlorophénol............................................................................2mmol/l

R2 : Réactif enzyme

Lipoprotéine lipase (LPL)..........................................................150000U/L

Glycérol kinase (GK).....................................................................500U/L

Glycérol-3-phosphate oxydase (GPO................................................2500U/L

Peroxydase (POD) .......................................................................440U/L

4-aminophénazone................................................................ ....0,1mmol/L

ATP.....................................................................................0,1mmol/L

R3 : Solution étalon

Triglycérides standard................................................................250 mg/dl

R1 + R2 : Solution de travail

La solution de travail est stable pendant six semaines entre 2°C à 8°C ou pendant 7 jours entre 15 à 25°C.

c) Mode opératoire

Introduire dans une cuve, 10 ul d'échantillon sérique ou de standard et 1000ul de réactif, mélanger et incuber pendant 10 minutes à 25°C. Lire l'absorbance de l'échantillon contre le blanc réactif à 505 nm à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

La concentration des triglycérides dans le sérum est donnée par la relation :

DO échantillon

DO étalon

X 250 (mg/dl) = [triglycérides] (mg/dl)

[Triglycérides] (mmol/l) = 0,0113 × [triglycérides] (mg/dl)

II.2.5.5. Dosage de quelques marqueurs du stress oxydatif

II. 2.5.5.1. Malondialdéhyde (MDA) (Yagi, 1976)

a) Principe

Les composés carbonylés à l'instar du malondialdéhyde réagissent avec l'acide thiobarbiturique (TBA) pour donner des chromophores de couleur rose absorbant à 532 nm.

b) Réactif : Pour 100 ml de réactif

Acide trichloroacétique (TCA) 20% P/V; Acide thiobarbiturique (TBA) 0,375% P/V;

Butylhydroxytoluène (BHT) 0,01% P/V ; Chlorure d'hydrogène (HCl) 1 N.

375 mg de TBA, 20g de TCA, 0,01g de BHT, 25 ml de HCl 1 N et 50 ml d'eau distillée ont été introduit dans un bécher. La solution obtenue a été chauffée à 40°C dans un bain Marie jusqu'à dissolution complète du TBA, puis transférée dans une fiole de 100 ml et le volume complété à l'eau distillée jusqu'au trait de jauge.

c) Mode opératoire

Pipeter dans les tubes à essai en verre et à vis, 100ul d'échantillon, 400ul de réactif TBA et fermer hermétiquement. Chauffer le mélange au bain Marie à 100 °C pendant 15 minutes. Puis refroidir dans un bain d'eau froide pendant 30 minutes en laissant les tubes ouverts pour permettre l'évacuation des gaz formés lors de la réaction. Centrifuger à 3000 tours/minutes pendant 5 minutes et lire l'absorbance du surnageant à 532 nm à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

La concentration de TBARS a été déterminée en utilisant le coefficient d'extinction moléculaire du MDA (å = 1,53 105 M-1 cm-1). Les résultats ont été exprimés en umol/l.

II. 2.5.5.2. Protéines totales (Lowry et al., 1951)

a) Principe

Les protéines en milieu alcalin forment avec les ions Cu2+ un complexe hexacoordonné dont la couleur varie du rose violet au bleu violet suivant la quantité de protéines présente dans le milieu. Le complexe dont la longueur d'onde d'absorption maximale est 540 nm est proportionnel à la quantité de protéine présente.

b) Réactifs

· Réactif A: 2% NaCO3 mélangé avec un volume égal de 0.4% NaOH

· Réactif B: 1% CuSO4 mélangé avec un volume égal de 1% Na K tartrate.

· Réactif 1: 1 volume du réactif B est mélangé avec 100 volumes de réactif A.

· Réactif 2: 50% réactif de Folin - Ciocalteu

c) Mode opératoire

100ul d'échantillon, d'eau distillée (blanc) ou de BSA (Bovine Sérum Albumin: 5 mg dans 5 mL d'eau) est introduit dans un tube à essai avec 1 ml du réactif 1. Le mélange est incubé à température ambiante pendant 10 minutes ensuite100ul du réactif 2 est ajouté. Le mélange est incubé à température ambiante pendant 30 minutes. La densité optique est lue 750nm contre le blanc. L'albumine a été utilisée comme étalon.

d) Expression des résultats

x [étalon]

=

DO échantillon

DO étalon

[Protéines] (en g/L)

Concentration de l'étalon albumine = 50g/L

II. 2.5.5.3. Hydroperoxydes (ROOH) (Jiang et al., 1992)

a) Principe

En milieu acide, l'ion peroxyde entraîne l'oxydation de l'ion ferreux (Fe2+) en ion ferrique (Fe3+). Le xylénol orange présent forme avec le Fe3+ un complexe Fe3+-xylénol orange dont la densité optique peut être lue à 560 nm. Le calibrage de la réaction se fait avec des standards hydroperoxydes à l'exemple du peroxyde d'hydrogène, de l'hydroperoxyde linoléique, du tert - butylhydroperoxyde ou encore des cumènes peroxydes (å = 4,52. 104 M-1 cm-1).

b) Réactifs

· BHT (butylated hydroxytoluène) 88mg

· Xylénol orange 7,6mg

· Sulfate d'ammonium 9,8mg

· Méthanol 90ml

· Acide sulufurique (250mM) 10ml

c) Mode opératoire

Préparation du réactif de FOX

Le réactif de FOX est préparé en mélangeant 88 mg de BHT, 7,6mg de xylénol orange et 9,8mg de sulfate d'ammonium. On y ajoute ensuite 90ml de méthanol et 10ml d'acide sulfurique 250mM. Le mélange obtenu est homogénéisé et conservé.

Procédure

100ul d' hémolysât et d'homogénat sont additionnés à 900 ul du réactif de FOX. Après homogénéisation, les différents tubes sont incubés au bain marie à 37°C pendant 30 min. La densité optique du complexe coloré formé est lue à 560 nm contre le blanc réactif à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

La concentration des hydroperoxydes est exprimée en uM d'hydroperoxydes (plasma) et en uM d'hydroperoxydes /100 g de tissue (homogénat).

II. 2.5.5.4. Catalase (CAT) (Sinha, 1972)

a) Principe

La méthode est basée sur le fait que la catalase présent dans l'échantillon réduit l'H2O2 en H2O et O2.

b) Réactifs

· 0,2 M de peroxyde d'hydrogène (H2O2).

· Tampon phosphate 0,01 M pH 7.0

· Dichromate de potassium 5%

· Dichromate acide acétique (mélanger 100 ml de dichromate de potassium avec 300 ml d'acide acétique concentré).

c) Mode opératoire

A 0,1ml d'échantillon ou d'eau distillée (blanc), on ajoute 250uL de tampon phosphate et 200 ul de peroxyde d'hydrogène et la réaction est arrêtée après 30s et 60s par addition de 1 ml du mélange dichromate - acide acétique. Tous les tubes sont incubés au bain marie bouillant (100°C) pendant exactement 10 minutes, refroidis et l'absorbance est lue à 620 nm contre le blanc à l`aide d`un spectrophotomètre.

d) Expression des résultats

L'activité de la catalase est exprimée en mmoles de l'H2O2 consommés/min/g protéine

II. 2.6. Analyse Statistique des Données

Les valeurs moyennes des données obtenues de plusieurs observations selon les tests étaient calculées et représentées avec les écart-types au moyen du logiciel Excel de Windows. Ces données ont été analysées statistiquement au moyen du logiciel SPSS version 10.1 de Windows à l'aide de l'analyse de la variance (ANOVA) suivie du Post-hoc LSD applicable aux comparaisons des données.

Les probabilités de risque ont été évaluées au seuil á = 0,05 et les résultats ont été considérés comme significatifs pour p < 0,05.

III.1. RESULTATS

III.1.1. Etude des propriétés antihyperglycémiantes des fractions de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis

Les fractions polysaccharidiques ont été obtenues suivant les rendements :
0,96 % pour les pectines de C. odorata (pCO); 1,62 % pour les hydrosolubles de C. odorata (hsCO) et 0,43 % pour les pectines de H. madagascariensis (pHM); 0,09 % pour les hydrosolubles de H. madagascariensis (hsCO). L'évolution de la glycémie des rats préalablement traités par les fractions varie après administration orale du glucose à la dose de 2 g /kg.

Figure III: Effet des fractions de Chromolaena odorata et de Harungana madagascariensis sur la glycémie des rats après administration orale du glucose

*p<0,05 différence significative par rapport au témoin ; Moyennes (mg/dl) #177; ó, (n=5).

Les rats ayant reçu uniquement de l'eau distillée ne présentent pas de variation significative de la glycémie par rapport à l'instant initial mais plutôt par rapport au témoin (ayant reçu uniquement le glucose) dès 1 heure 30.

Par ailleurs, on observe une réduction significative (p<0,05) de la glycémie comparativement au groupe témoin à 1 heure 30 chez les rats ayant reçu la fraction pectine de Chromolaena odorata et à 3 heures chez les rats ayant reçu la fraction hydrosoluble de Chromolaena odorata après une élévation marquée de la glycémie à 1 heure 30 (Tableau II de l'annexe I).

Par conséquent, seules les pectines de C. odorata ont été sélectionnées pour l'évaluation des propriétés hypolipidémiantes à la dose 100 et 200 mg/kg de poids corporel.

III.1.2. Etude des propriétés hypolipidémiantes des fractions pectines de Chromolaena odorata

On observe une différence significative entre les groupes traités et le groupe non traité ou groupe témoin pour ce qui est des paramètres lipidiques (cholestérol total, cholestérol HDL, triglycérides) (Tableau III de l'annexe I).

On note une différence significative du taux plasmatique de triglycérides chez les rats hyperlipidémiques traités par les fractions pectines de C. odorata à la dose de 100 mg/kg (39,45 #177; 6,72 mg/dl ; p<0,01) et de 200 mg/kg (56,87 #177; 23,03 mg/dl ; p<0,01) par rapport à celui des rats témoins hyperlipidémiques non traités (1613,75 #177; 292,37mg/dl) qui est également différent de celui des rats ayant reçu le véhicule NaCl (46,25 #177; 41,49 mg/dl ; p<0,001) (Figure IV).

Légende :

Groupe 1: Control normal (NaCl)

Groupe 2: Témoin hyperlipidémique non traité

Groupe 3: Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (100mg/kg)

Groupe 4: Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (200mg/kg)

***

**

**

Figure IV : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur la triglycéridémie des rats.

**p<0,01 ; ***p<0,001 : différences significatives par rapport au groupe 2

Ces mêmes fractions entraînent une baisse significative de la cholestérolémie (p<0,001) respectivement de 39,57 #177; 10,81 mg/dl et de 61,02 #177;12,59 mg/dl pour les doses 100 et 200 mg/kg contre 365,50 #177; 92,86 mg/dl observée chez les rats témoins hyperlipidémiques (Figure V).

***

***

***

Figure V : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur la cholestérolémie des rats

***p<0,001 : différence significative par rapport au groupe 2

De même, le taux de cholestérol HDL des rats traités est également significativement (p<0,05) différents de celui des rats témoins hyperlipidémiques (Figure VI).

*

*

*

Figure VI : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur le cholestérol HDL plasmatique des rats

*p<0,05 : différence significative par rapport au groupe 2

L'estimation du taux plasmatique de cholestérol LDL par la formule de Friedewald et al. (1972) n'est possible que si la triglycéridémie est inférieure à 400 mg/dl. Par conséquent, l'analyse comparative du taux de cholestérol LDL entre les groupes traités et le groupe témoin ne peut être effectuée (figure VII).

Figure VII : Effet du traitement des pectines de Chromolaena odorata sur le cholestérol LDL plasmatique des rats

III.1.3. Influence des fractions pectines de Chromolaena odorata sur les marqueurs du stress oxydatif

On observe une différence significative entre les groupes traités et le groupe non traité appelé groupe témoin en ce qui concerne les marqueurs du stress oxydatif (Tableau IV de l'annexe I).

L'analyse de l'activité de la catalase dans les homogénats de foie (groupe 4 : 0,17 #177; 0,06) et dans les hémolysâts (groupe 3 : 0,11 #177; 0,04 et groupe 4 : 0,12 #177; 0,07) montre une diminution significative (p<0,05) de celle-ci comparativement au groupe 2 (figure VIII).

*

*

***

*

Figure VIII : Effet du traitement des fractions de C. odorata sur l'activité de la catalase

*p<0,05 ; ***p<0,001 : différences significatives par rapport au groupe 2

Au contraire, on note une baisse significative (p<0,01) du taux d'hydroperoxydes dans les homogénats de foie des rats traités à la dose de 100 mg/kg (0,93 #177; 0,08) et de 200 mg/kg (0,90 #177; 0,25) comparativement à celui des rats hyperlipidémiques (1,37 #177; 0,09) (figure IX).

**

**

**

Figure IX : Effet du traitement des fractions de Chromolaena odorata sur la concentration des hydroperoxydes

**p<0,01 : différence significative par rapport au groupe 2

Par ailleurs, on note une baisse significative (p<0,001) du taux plasmatique de malondialdehyde chez les rats traités par la fraction pectine à 100 mg/kg (12,33 #177; 0,92) et à 200 mg/kg (8,10 #177; 3,12) par rapport au groupe témoin (20,96 #177; 1,50).

***

***

***

Figure X : Effet du traitement des fractions de Chromolaena odorata sur la concentration en malondialdehyde

***p<0,001 : différence significative par rapport au groupe 2

III.2. DISCUSSION

L'effet métabolique des polysaccharides complexes requiert actuellement une attention considérable. Dans la première étude, l'effet des fractions pectines et hydrosolubles de C. odorata a entraîné chez les rats rendus temporairement hyperglycémiques une baisse significative de la glycémie respectivement à l'instant 1h30 et 3h comparativement aux rats hyperglycémiques non traités. Tandis que les fractions de H. madagascariensis n'ont pas entraîné une réduction de la glycémie chez ces rats.

Ce résultat présente en général une réduction significative de la glycémie de 29,85 % et de 19,31 % respectivement pour les fractions pectine et hydrosoluble à froid de C. odorata. Ce résultat est en conformité avec les travaux de Dall'Agnol et Poser qui ont montré en 2000 que certains polysaccharides complexes ralentissent la digestion et l'absorption des hydrates de carbone au niveau des vaisseaux sanguins et réduisent ainsi l'augmentation de la glycémie post prandiale.

Cependant, la fraction hydrosoluble de C. odorata entraîne, chez les rats rendus hyperglycémiques, une élévation de la glycémie à l'instant 1h30 comparativement au groupe témoin (hyperglycémiques non traités). Ceci pourrait s'expliquer par le fait que soit cette fraction est en présence des contaminants d'hydrates de carbones, soit il y aurait eu libération de ces hydrates de carbones au cours du processus de fractionnement de l'extrait aqueux ou mieux par une éventuelle coexistence des propriétés hyperglycémiantes et des propriétés hypoglycémiantes (Stanley et al., 1999; Kameswara et al., 2003). C'est pourquoi cette fraction, bien qu'elle présente une activité antihyperglycémiante à la troisième heure, n'a pas été sélectionnée pour l'évaluation des propriétés hypolipidémiantes.

L'absence de diminution significative de la glycémie des animaux traités par les fractions pectine et hydrosoluble de H. madagascariensis comparativement aux animaux non traités montre que ces deux fractions ne possèdent pas de propriétés antihyperglycémiantes aux instants 1h, 1h30, 2h et 3h. Par conséquent, seules les pectines de C. odorata ont été sélectionnées comme étant les plus actives au test d'hyperglycémie provoquée par voie orale et les doses 100 et 200 mg/kg ont servi à l'évaluation des propriétés hypolipidémiantes.

Dans la deuxième partie de l'étude, les rats ont été rendus hyperlipidémiques
48 heures après injection intraveineuse du Triton WR-1339 à la dose de 850mg/kg (Wattiaux et Wattiaux, 1967).

Le triton WR-1339 est un détergent non ionique qui induit une élévation du taux de cholestérol et de triglycérides sériques en augmentant la biosynthèse du cholestérol hépatique par inhibition de la lipoprotéine lipase. De plus, il a été démontré que le triton WR-1339 accroît l'activité de l'HMG-coA réductase dans le foie. Par conséquent, le triton est utilisé non pas seulement comme une méthode de screening pour les agents hypolipidémiants mais aussi comme un moyen pour élucider le métabolisme des lipides (Takahashi et al., 2003 ; Oh et al., 2006). 

Les résultats nous montrent que l'administration du triton aux animaux a entraîné une augmentation significative de la cholestérolémie (365,5 #177; 92,86 mg/dl) et de la triglycéridémie (1613,75 #177; 292,37 mg/dl) comparativement au groupe control (67,00 #177; 25,44 mg/dl et 46,25 #177; 41,49 mg/dl). Dans cette étude, les pectines de C. odorata à la dose de 100 et de 200mg/kg ont entraîné respectivement, chez les rats rendus hyperlipidémiques, une baisse significative des taux de cholestérol total (39,57 #177; 10,81 mg/dl et 61,02 #177; 12,59 mg/dl) et de triglycérides plasmatiques (39,45 #177; 6,72 mg/dl et 56,87 #177; 23,03 mg/dl) comparativement au groupe témoin non traité indépendamment de la dose. Plusieurs mécanismes ont été proposés afin d'expliquer l'activité hypolipidémique de ces fractions. Elles augmenteraient l'excrétion fécale des acides biliaires et des stérols neutres avec comme conséquence la réduction du cholestérol hépatique à cause de son utilisation pour la biosynthèse de ces acides biliaires. Ces fractions ralentiraient également la vitesse de diffusion à travers la muqueuse intestinale réduisant ainsi l'absorption du cholestérol et de triglycérides. Ces polysaccharides pourraient enfin constituer un excellent substrat pour les bactéries du gros intestin. Leur fermentation dans le colon aboutirait à la formation des acides gras volatiles dont l'entrée dans le courant sanguin par la veine portale entraînerait une suppression de la synthèse du cholestérol (Dall'Agnol et Poser, 2000).

Cependant, contrairement à de nombreuses études portant sur l'amélioration des paramètres lipidiques des sujets hyperlipidémiques, les pectines de C. odorata n'ont pas entraîné une augmentation significative du taux de cholestérol HDL. Or, ce taux est généralement inversement corrélé avec les risques de maladies cardiovasculaires aussi bien chez les humains que chez les animaux d'expérimentation, et l'augmentation de ce taux réduit le développement de l'artériosclérose (Oh et al., 2006). Par conséquent, notre fraction ne possède pas d'effet anti-artériosclérotique pour les doses considérées.

D'autres résultats nous présentent l'effet des fractions sur les marqueurs du stress dans chaque groupe de rats. L'analyse de ces résultats montre que les pectines de C. odorata possèdent la propriété d'abaisser significativement le taux d'hydroperoxydes dans les homogénats, le taux de malondialdehyde dans le plasma et l'activité de la catalase dans les homogénats et les hémolysâts.

En effet, l'évaluation de la peroxydation lipidique dans les tissus passe par le dosage de certains marqueurs du stress tels que le malondialdéhyde, les hydroperoxydes qui sont les produits secondaires issues de la peroxydation lipidique et de certains enzymes tels que la catalase, la superoxyde dismutase, la glutathion peroxydase qui protègent les tissues contre les radicaux libres oxygénés qui endommagent les membranes et les structures biologiques. Plus spécifiquement, la catalase est responsable de la détoxification des quantités significatives de peroxydes d'hydrogènes (H2O2) (Gupta et al., 2008).

Puisque le traitement des animaux par les fractions entraîne une diminution de l'activité de la catalase et une réduction des taux d'hydroperoxydes et de malondialdehyde, cela pourrait signifier que ces fractions possèdent la faculté de bloquer la peroxydation lipidique et par conséquent de renforcer le système de défense in vivo. Car, l'hyperlipidémie induite conduit à l'augmentation de la production des radicaux libres oxygénés, causant ainsi la peroxydation lipidique (Oh et al., 2005). 

CONCLUSION

Au terme de ce travail qui avait pour but d'évaluer les propriétés antihyperglycémiante et hypolipidémiante in vivo des fractions polysaccharidiques solubles de deux plantes médicinales camerounaises à savoir Chromolaena odorata et Harungana madagascariensis, il ressort que :

? Les fractions pectine et hydrosolubles à froid de C. odorata possèdent des propriétés antihyperglycémiantes tandis que celles de H. madagascariensis n'ont aucun effet sur la glycémie aux instants considérés. Les pectines de C. odorata se sont révélées les plus actives au test d'hyperglycémie;

? La fraction pectine de C. odorata à la dose de 100 et 200 mg/kg possède des propriétés hypolipidémiantes indépendamment de la dose ;

? Cette fraction possèderait également la faculté de bloquer la peroxydation lipidique et par conséquent de renforcer le système de défense in vivo.

? La fraction pectine de C. odorata serait impliquée dans l'activité antidiabétique de cette plante.

PERSPECTIVES

Ce travail, qui s'inscrit dans le cadre d'un programme visant à réduire l'apparition des maladies métaboliques et des maladies cardiovasculaires à l'aide des substances naturelles, nous permet d'envisager :

? De tester ces fractions sur les rats diabétiques et obèses avec un temps de traitement plus long afin de préciser le mécanisme d'action à l'échelle moléculaire et cellulaire ;

? D'effectuer une étude toxicologique sur ces fractions afin d'en déterminer la marge de sécurité d'utilisation et

? De standardiser la (les) fraction (s) active (s) afin d'en proposer aux populations locales.

BIBLIOGRAPHIE

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Annexe I: Moyennes des paramètres biochimiques évalués

Tableau II : Moyennes des glycémies des différents groupes de rats en fonction du temps

Temps

Groupes

0h

1h

1h30

2h

3h

Groupe 1

59,80 #177; 5,76

74,40 #177; 6,61

79,00 #177; 8,83*

64,20 #177; 9,83*

58,60 #177; 13,20*

Groupe 2

66,50 #177; 5,31

83,75 #177; 7,15

134,50 #177; 9,55

112,75 #177; 11,54

87,25 #177; 11,32

Groupe 3

74,25 #177; 4,09

80,65 #177; 7,54

94,35 #177; 7,05*

94,31#177; 6,30

70,65 #177; 6,19

Groupe 4

63,08 #177; 9,66

83,40 #177; 13,79

130,00 #177; 18,34

119,4 #177; 15,89

91,20 #177; 14,65

 

Groupe 5

66,60 #177; 7,16

72,80 #177; 11,88

152,20 #177; 14,70

113,60 #177; 27,91

70,40 #177; 16,74*

Groupe 6

58,20 #177; 9,54

68,80 #177; 17,48

146 #177; 13,03

134,40 #177; 13,39

80,80 #177; 12,45

 

*p<0,05 comparativement au groupe 2 (groupe témoin) Les valeurs sont les moyennes (mg/dl) #177; écart-type ; (n = 5)

Groupe 1: Control normal (H2O) Groupe 2: Témoin (glucose 2g/kg)

Groupe 3 : Essai Pectine C. odorata (100mg/kg) Groupe 4 : Essai Pectine H. madagascariensis (100mg/kg)

Groupe 5 : Essai Hydrosoluble C. odorata (75mg/kg) Groupe 6 : Essai Hydrosoluble H. madagascariensis (75mg/kg)

Tableau III : Variation du profil lipidique dans chaque groupe d'animaux

Groupes Paramètres

Groupe I

Groupe II

Groupe III

Groupe IV

TG

46,25 #177; 41,49***

1613,75 #177; 292,37

39,45 #177; 6,72**

56,87 #177; 23,03**

CT

67,00 #177; 25,44***

365,50 #177; 92,86

39,57 #177; 10,81***

61,02 #177;12,59***

HDL

41,25 #177; 6,02*

139,5 #177; 43,26

12,55 #177; 2,57*

10,27 #177; 2,38*

LDL

16,5 #177; 18,31

0,00 #177; 0,00

19,13 #177; 10,42

39,37 #177; 11,93

*p<0,05 ; **p<0,01 ***p<0,001 comparativement au groupe II (groupe témoin)

Les valeurs sont les moyennes (mg/dl) #177; écart-type ; (n = 5)

Groupe I: Control normal (NaCl)

Groupe II: Témoin hyperlipidémique non traité

Groupe III : Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (100mg/kg)

Groupe IV : Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (200mg/kg)

Tableau IV: Effet des fractions sur les marqueurs du stress dans chaque groupe d'animaux

Echantillons

Marqueurs

Groupe I

Groupe II

Groupe III

Groupe IV

PLASMA

MDA (uM)

12,53 #177; 1,03***

20,96 #177; 1,50

12,33 #177; 0,92***

8,10 #177; 3,12***

ROOH (uM)

0,04 #177; 0,00

0,03 #177; 0,01

0,05 #177; 0,01

0,06 #177; 0,01

HOMOGENAT

MDA (uM)

8,94 #177; 3,96

9,96 #177; 1,32

9,18 #177; 2,07

7,80 #177; 0,86

ROOH (uM / 100g de tissu)

0,80 #177; 0,48**

1,37 #177; 0,09

0,93 #177; 0,08**

0,90 #177; 0,25**

CAT (mMH2O2/min/g de protéine

0,04 #177; 0,01

0,02 #177; 0,01

0,03 #177; 0,01

0,17 #177; 0,06*

Protéine (g/l)

30,29 #177; 5,18

56,04 #177; 0,52

51,24 #177; 4,30

47,69 #177; 4,26

HEMOLYSAT

CAT

(mMH2O2 /min/ g de protéine

0,13 #177; 0,03***

0,01 #177; 0,00

0,11 #177; 0,04*

0,12 #177; 0,07*

Protéine (g/l)

46,82 #177; 1,99

46,81 #177; 8,01

52,20 #177; 9,8

54,81 #177; 0,29

*p<0,05 ; **p<0,01 ***p<0,001 comparativement au groupe témoin ou groupe II

Les valeurs sont les moyennes #177; écart-type ; (n = 5)

Groupe I: Control normal (NaCl)

Groupe II: Témoin hyperlipidémique non traité

Groupe III : Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (100mg/kg)

Groupe IV : Essai hyperlipidémique traité par les pectines de C. odorata (200mg/kg)

Annexe II: Courbe d'étalonnage de la catalase






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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King