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Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique: bilan et perspectives

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par Thierry Katanga wa katanga
Université de Kinshasa - Licence 2008
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHIE

L'Europe ne s'est pas faite en un jour ou en un an, c'est une vielle

idée qui a mis des années à se concrétiser.

Jean Monnet

DEDICACE

A mes parents KATANGA MULEND' ILUNGA Faustin et KABUJIKA BAMANYA Joséphine.

A mon Grand frère, Gilbert KABANGU WA KATANGA

et à sa femme Florence ainsi que mes neveux :

Marlon et Bryan KABANGU et Héritier MUKENDI.

REMERCIEMENTS

Nos remerciements les plus sincères s'adressent à monsieur le Professeur Oswald NDEYSHO RURIHOSE, qui a consenti à la direction de cette oeuvre scientifique. Nous tenons aussi à exprimer notre gratitude en l'endroit de l'assistant BALINGENE qui a suivi l'évolution de ce travail avec une attention soutenue. Leur rigueur et leur objectivité nous a été d'une grande utilité dans la formation d'homme de science.

Je tiens à remercier toute ma famille : mes parents, KATANGA MUKENDI ILUNGA Faustin et KABUJIKA BAMANYA Joséphine ; mes frères : KAPITA KATANGA Yannick, KABANGU WA KATANGA Gilbert ainsi que sa femme Florence et leurs enfants : Marlon et Bryan ; MUKENDI WA KATANGA et sa femme Patience ainsi que leur enfant Heriteir ; mes soeurs : FWAMBE KATANGA Micheline, Lyly NGALULA et TSHANDA NGALULA Dorcas. Qu'ils trouvent à travers ce travail le fruit de leur soutien moral et financier.

Nos particuliers remerciements vont à l'endroit de Mlle NGALULA TSHIBAMBA Diane, pour tous ses conseils et son soutien. Qu'elle trouve ici l'expression de toute notre affection gratitude.

Que tous mes cousines et cousins, tantes et oncles : Nelly MALUMBA, Sandra MAFUTA, Claude MALUMBA, Chris ILUNGA, Thierry MALUMBA, Olivier KABANGU, Tante marie, Oncle Albert ; reçoivent notre gratitude.

Enfin à tous nos amis, camarades et connaissances : Eddy KAPEPULA, KITOKO BAMBA, Neville NZONSI, Papy TSHIBANDA, Jeampy KABENGELE, Honoré KATAMBA, Jeancy KAZADI, Gédéon MANGA, Serge KASONGO, Vena SIDI, Noella MIANDABU, Natacha. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

KATANGA WA KATANGA Thierry

INTRODUCTION

I. PROBLEMATIQUE

Le continent africain s'est retrouvé, au lendemain de la vague des indépendances des années 1960, avec une multitude d'Etats, politiquement fragiles et économiquement faibles. Ces Etats, fraîchement affranchis de la colonisation, sont demeurés dans le sous-développement.

Cela étant, l'Organisation des Nations Unies (ONU), à travers les Nations Unies, s'est trouvée dans l'obligation de concevoir et de mettre en oeuvre des stratégies de développement pour ainsi permettre aux Etats du Tiers monde en général et de l'Afrique en particulier de se lancer dans un processus de développement. D'abord l'ONU a eu à reposer sa stratégie sur les institutions de Bretton Wood. Ces dernières consacraient les principes des emprunts remboursables et d'aide au développement. Ensuite viendront les décennies des Nations unies pour le développement, basées sur la croissance économiques. Dans la recherche des stratégies favorables pour le développement de l'Afrique , la Résolution 1995 (XIX) du 30 décembre 1964 de l'Assemblée Générale des Nations Unies va constituer la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), dont l'un des principaux buts était « de favoriser l'expansion du commerce international, principalement en vue d'accélérer le développement économique et en particulier le commerce entre pays ayant atteint des niveaux de développement différents , entre pays en voie de développement et entre pays à systèmes économiques et sociaux différents en tenant compte des activités des organisations internationales existantes,... »1(*)

Cette dernière stratégie des Nations Unies, reposant exclusivement sur les principes d'aide au développement et l'équité dans le commerce international, donnait une lueur d'espoir aux pays africains face à la volonté des pays riches d'oeuvrer pour une plus grande justice dans la répartition du bien-être économique et social entre les nations du monde.

Malheureusement ces stratégies des Nations Unies pour le développement se sont avérées inopérantes. L'inefficacité et la non-application intégrale de ces stratégies ont été constatées par une déclaration, prise par les ministres africains réunis à Rabbat en juin 1972, relative à l'analyse des travaux sur la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement. Dans cette déclaration les dirigeants africains ont constaté que « tant des principes heureux n'ont finalement débouché que sur des résultats décevants, et la plupart des résolutions de la CNUCED et même celles des Nations Unies se situent en déça des résultats attendus de la stratégie des Nations Unies pour le développement en Afrique ; aussi la moitié des résolutions de la CNUCED ne recevra pas l'adhésion des pays développés.. »2(*).

L'échec de ces stratégies des Nations Unies pour le développement se vérifiait également à travers le faible taux de croissance par habitant connu par un grand nombre des pays africains durant la période allant de 1960 à 1971. Ainsi, le Maroc avait enregistré avec -0,4 % de croissance en 1960 et 1,9% en 1971 ; le Zaïre, -3,3 %en 1967 et 0,6 %en 19713(*).

Cependant, vers la fin des années soixante et le début des années soixante dix, en réponse à l'échec des stratégies des Nations Unies pour le développement et à la suite de la détérioration continue de la situation monétaire internationale et des incidences néfastes de cette détérioration sur les économies des pays africains, les dirigeants africains à travers l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), décideront de s'organiser pour le développement de l'Afrique.

C'est ainsi qu'en collaboration avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et la Banque africaine de Développement, l'OUA avait organisé une première Conférence ministérielle africaine sur le Commerce, le Développement et les problèmes monétaires, tenue à Abidjan (Cote d'Ivoire) du 09 au 13 mai 1973. A l'issu des travaux de cette Conférence, un projet de Charte africaine sur la coopération, le développement et l'indépendance économique de l'Afrique fut présenté à la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA. Lors de sa 10ième session ordinaire tenue à Addis- Abeba (Ethiopie) en 1973, elle l'adopta sous forme de Déclaration. Celle-ci consignait les principes généraux, les objectifs prioritaires, les orientations fondamentales ou les grandes lignes que les Africains voulaient respecter pour accélérer leur développement4(*).

En 1979, la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA réunie en 16ième session ordinaire à Monrovia (Liberia) du 17 au 20 juillet 1979 adopte la Stratégie de Monrovia sur les perspectives du développement et de croissance en Afrique à l'horizon 2000. Ensuite viendra le Plan d'Action de Lagos. Celui-ci sera adopté par la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA réunis en Sommet à Lagos au Nigeria en octobre 1980, en vue de mettre en oeuvre la stratégie de Monrovia. La Plan d'Action de Lagos devrait contribuer à l'instauration d'un nouvel ordre économique de l'Afrique fondé sur l'autosuffisance individuelle et collective, la coopération et l'intégration économique5(*).

Le 3 juin 1991, le Traité d'Abuja, à son tour, instituera la Communauté Economique Africaine. Cette dernière vise pour 2025 un marché commun à l'échelle du contient sur la base des communautés économiques régionales6(*).

Force est de constater que toutes ces 5 stratégies de l'OUA pour le développement n'ont pas donnée des résultats escomptés, économiquement et politiquement. Les causes de l'échec constaté pour certaines et du défaut de la mise en application pour d'autres proviennent pour la plupart non seulement de la crise économique et commerciale dans beaucoup des pays africains , de manque des moyens financiers nécessaires à la réalisation de ce plan d'actions, de manque de volonté politique des dirigeants africains ; mais aussi de l'opposition des bailleurs de fond notamment la Banque mondiale qui, a travers le fameux Rapport Berg, avait écarté le Plan d'Action de Lagos pour imposer le Programme d'Ajustement Structurel7(*), au milieu des années 80 ; prônant ainsi la libéralisation économique, le désengagement de l'Etat et l'ouverture à l'international en vue de parvenir à une insertion dans l'économie mondiale.

A l'aube du 21ième siècle, la transformation de l'OUA en Union africaine a coïncidé avec le lancement par l'ONU des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)8(*) afin de permettre à tous les pays du monde de profiter de la mondialisation tout en réduisant la pauvreté de moitié d'ici 2015.

Et c'est dans ce même ordre d'idée que sera conçu à Abuja (au Nigeria) en octobre 2001, le «  Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique », NEPAD (en anglais) ou NOPADA (en français) en sigle, afin de relever les défis du développement de l'Afrique à l'ère de la mondialisation et du XXIième siècle.

A cet effet, ce programme de développement de l'Afrique nous amène à relever les problèmes ci-après :

- le NEPAD a-t-il des chances de réussir ou s'agit-il d'un plan de plus à ajouter dans la liste des échecs des stratégies de développement de l'Afrique ?

- quels en sont les mécanismes de mise en oeuvre, les particularités et les défis à relever ?

- quelles sont ses capacités à développer l'Afrique ?

- qu'en est-il de son bilan depuis son adoption comme programme économique de l'Union africaine ?

II. HYPOTHESES

D'une manière générale, il nous semble que le NEPAD a suscité des grands espoirs car il repose sur un état d'esprit nouveau par rapport aux plans précédents de l'OUA. En effet, nous pourrons dire qu'étant donné que le NEPAD repose sur les Africains la responsabilité de développement de l'Afrique et consacre l'appropriation par celle-ci des normes de libéralisation et de bonne gouvernance prônées par les bailleurs de fonds, ce programme pourrait relever les défis de la mondialisation et entraîner un bilan positif. Il sied de préciser que les potentialités économiques, culturelles, politiques et démographiques que regorgent le continent africain ainsi que les structures de mise en oeuvre du NEPAD sont des atouts indispensables capables de développer l'Afrique.

Aussi, l'on noterait que le NEPAD est formellement ancrée dans les droits de l'homme puisque ses textes de référence, à l'instar de la Déclaration sur la démocratie, la gouvernance politique, économique et des entreprises, contiennent de nombreuses dispositions sur les droits de l'homme, et réaffirment «  l'engagement total et constant des Chefs d'Etats et de Gouvernement africains envers la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples (...), la Charte des Nations unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et toutes les autres conventions internationales relatives aux droits de la personne humaine.

Toutefois, il conviendrait de souligner que l'exécution de ce programme semble connaître beaucoup de difficultés, à cause des multiples maux qui rongent le continent, tels que la corruption, les conflits armées, la famine et les catastrophes naturelles. D'où la nécessité d'une réelle implication (volonté politique) de tous les Etats africains dans le processus de la croissance et du développement de l'Afrique.

III. INTERET DU SUJET

Ce travail revêt un double intérêt, pratique et théorique.

Théorique d'abord étant donné qu'il met en exergue l'aspect idéologique du NEPAD en tant que programme de développement économique de l'Union Africaine.

Pratique ensuite puisque ce travail relève les problèmes que rencontrent le NEPAD dans sa mise en oeuvre et en propose des pistes des solutions.

IV. METHODOLOGIE

Etant donné qu'un travail scientifique exige de suivre une démarche cohérente9(*), nous avons opté pour :

- la technique documentaire qui nous a permis de consulter les ouvrages, les articles et autres documents ayant traits au NEPAD et que nous avons notamment tirés de son site Internet et de celui de l'Union africaine.

- la méthode exégétique, quant à elle, nous a été d'une grande utilité dans l'interprétation des textes juridiques, en particulier la Charte de l'ONU du 26 juin 1945, la Charte de l'Organisation de l'Unité Africaine du 25 mai 1963, l'Acte Constitutif de l'Union Africaine le 11 juillet 2000, la Résolution 1995(XIX) du 30 décembre 1964 portant constitution de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement - CNUCED, la Déclaration AHG/decl.1(XXXVII) de l'UA du 11 juillet 2001 relative à la « Nouvelle initiative africaine » ; la Déclaration du Durban sur la mise en oeuvre du NEPAD du 8 juillet 2002(Assembly/AU/Decl.1(I) : Déclaration de Maputo relatif à la poursuite des programmes du NEPAD, et l'harmonisation des priorités t des structures du NEPAD avec celles de l'UA du 12 juillet 2003(Assembly/AU/Decl.8-11),...

- la méthode comparative, nous a aidé à établir une comparaison entre la situation que connaissait l'Afrique en matière de développement et de croissance avant la mise en oeuvre du NEPAD à celle qu'elle connait actuellement et en tirer les conséquences.

V. DELIMITATION DU SUJET

Nous nous limiterons dans ce travail à dresser un bilan ou une évaluation sommaire du NEPAD en tant que programme économique de l'Union Africaine. Cette évaluation couvre la période de 2001 à 2008, d'autant plus qu'avec ces huit années d'existence le NEPAD est à mi-parcours de son chemin.

VI. ANNONCE DU PLAN

Ce travail vise, dans une première partie, à souligner la liaison entre le NEPAD et l'Union Africaine. Dans la seconde partie, il sera question de dresser le bilan des actions accompli par le NEPAD et les critiquer en vue de perspectives d'avenir, depuis son lancement jusqu'à décembre 2008.

PREMIERE PARTIE :

LE NEPAD ET L'UNION AFRICAINE

Les questions principales soulevées dans cette première partie sont celles d'établir d'une part les liens qui existent entre l'Union africaine et le NEPAD en tant que son programme de développement économique (chapitre I) et, d'autre part, les grands axes principaux que devrait suivre le NEPAD (chapitre II).

CHAPITRE I : LE NEPAD COMME PROGRAMME DE

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE

L'UNION AFRICAINE

Ce chapitre nous retrace l'évolution historique du NEPAD tout en énonçant ses objectifs (section 1) pour ainsi terminer avec les mécanismes structurels et fonctionnels mis en place pour son exécution (section 2).

SECTION 1. CONTEXTE HISTORIQUE ET OBJECTIF DE NEPAD

Cette section présentera le contexte historique du NEPAD (§1) et les objectifs à long terme et moyen terme (§2).

§1. Contexte historique

L'Afrique, continent riche en potentialités naturelles et en cultures, est caractérisée par des fortes disparités après plusieurs décennies des tentatives de développement à travers les stratégies des Nations Unies pour le développement et plusieurs autres stratégies tentées par l'OUA. Le Sud du Sahara présente toujours les traits de sous-développement pendant que le Nord, penché vers la Méditerranée, a un niveau de développement plus élevé. Par contre, l'Afrique du Sud est considérée comme un pays émergent. Le continent se retrouve aussi dans l'obligation de surmonter des grands défis qui l'affaiblissent sur le plan interne, notamment les conflits armés des catastrophes naturelles, la pandémie du Sida, la famine et la forte croissance démographique.

Face à ce constat banal, mais tout de même accablant, les Etats africains veulent reprendre en main leur propre destin et l'initiative de leur développement. C'est la raison pour laquelle, certains d'entre eux ont du élaborer de nouveaux plans d'action pour le développement de l'Afrique par les africains10(*).

1.1. L'African Renaissance

Le début de l'élaboration du NEPAD remonte vers la fin des années nonante. Il s'agit d'un processus qui tire ses origines du concept de l'African renaissance. Ce dernier fut élaboré et popularisé par l'ancien Président de l'Afrique du Sud, Thabo MBEKI11(*). L'African Renaissance est appréhendé comme un condensé d'éléments philosophico-politiques, contenus dans des grandes pensées africaines à savoir, le panafricanisme, la négritude, etc12(*).

Ce concept a pu mobiliser les responsables politiques et les intellectuels par le fait qu'il comporte en lui une revitalisation des valeurs appréhendées comme authentiquement africaines. Toujours est-il que nous devons préciser que l'Africain renaissance ne constitue pas un paradigme totalement complet et politiquement applicable mais plutôt une base philosophique sur laquelle doit reposer des constructions politiques.

Pour la première fois, ce courant de pensée s'est réalisé sous forme de programme dans le «Plan Africain du Millénaire » (MAP), présenté par Mbeki lors du Forum Economique Mondial à Davos le 28 janvier 2001. Ce texte, qui a repris les recommandations du courant de l'Africain Renaissance, est la conséquence d'un mandat reçu par les Chefs d'Etats algérien, nigérian et sud-africain lors du Sommet extraordinaire de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), tenu à Syrte en Libye (1999), qui a plaidé l'annulation de la dette de l'Afrique auprès de ses créanciers. C'est ainsi que les Chefs d'Etats des pays précités veront leur mandat s'étendre à la préparation d'un programme africain de relance pour le millénaire13(*).

Ce programme devrait comporter «  un diagnostic des sources de l'appauvrissement historique de l'Afrique et un appel à la prise de conscience des leaders africains », outre l'intégration des préoccupations telles que la place de l'Afrique sur la scène internationale et les modalités d'un nécessaire partenariat avec les institutions internationales. Cette initiative est légèrement teintée d'un ton revendicatif mais insistant aussi sur la responsabilité des Africains quant à leur avenir propre.

1. 2. Le Plan Omega

Quelques mois après la présentation du MAP de Thabo Mbeki, le Président Abdoulaye Wade du Sénégal présentera, à son tour, un plan économique global à vocation continentale à savoir le «  Plan Omega ». Il convient de souligner que la diffusion de l'Africain Renaissance à travers le MAP constituait sans nul doute une tentative de positionner l'Afrique du Sud comme étant un leader sur le plan économique en Afrique.

Il a été remarqué aussi que le président Wade, à part la volonté d'enrichir l'Afrique des nouvelles perspectives de développement, ne voulait pas laisser le monopole du leadership continental à son homologue sud-africain. Le Plan Omega visait principalement à combler les retards de l'Afrique sur les pays plus avancés par l'intégration économique et à partir de la mobilisation du capital physique et humain selon les prescriptions de la théorie de la croissance endogène14(*). Durant la même période, la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) accouchera d'une initiative comparable intitulée « Cadre Africain de Référence » (CAR).15(*)

Pour tenter d'harmoniser les visions, le Sommet extraordinaire de l'OUA du 2 mars 2001 tenu à Syrte , va décider de compulser ces documents (Plan Omega et CAR) avec le MAP en une version unique et consensuelle.

1.3. Consensus sur le NEPAD

Le document de référence du NEPAD a été initialement élaboré et adopté par l'OUA sous le nom de la «  Nouvelle initiative Africaine » lors de la 37ième session de l'OUA tenu à Lusaka (Zambie) le 11 juillet 2001. Ce document était une version compilée de ces trois plans à savoir : MAP, PAL et CAR. Mais il a été constaté qu'il avait repris pour la plupart les grandes lignes du plan du Président Thabo Mbeki et celui du Président Abdoulaye Wade, ignorant pratiquement le CAR. La Nouvelle Initiative Africaine, après avoir été retouchée selon les exigences des bailleurs de fonds, portera le nom du « Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique ». Ce programme sera adopté par le Comité de mise en oeuvre du NEPAD lors de sa 1ière réunion tenue à Abuja (Nigeria) le 23 octobre 2001. Cette dernière appellation rappelle la dimension partenariat et souligne aussi l'importance des partenaires par rapport à la Nouvelle Initiative Africaine qui sonnait comme un projet strictement africain qui semblait se suffire en lui - même. C'est au cours de cette première rencontre du comité de mise en oeuvre du NEPAD tenu à Abuja le 23/10/2001 que sera prise la décision portant sur l'acceptation d'une structure gouvernantes à trois niveaux :

- Comité des chefs d'Etat et de Gouvernement chargé de la mise en oeuvre ;

- Comité de pilotage ;

- Un secrétariat.

Du 8 au 10 juillet 2002, sera tenu à Durban un sommet extraordinaire de l'Union africaine. Ce sommet marquera le bilan de la première année d'existence du NEPAD et approuvera toutes les démarches concernant le NEPAD, effectués depuis Lusaka. C'est au cours de ce sommet que seront adopté la Déclaration de Durban sur la mise en oeuvre du NEPAD `Assembly/Decl. 1(I)) ; la Déclaration sur la démocratie et la gouvernance politique, économique et des entreprise (AHG/235(XXX/VIII) ; et le Document de base de mécanisme africaine d'évaluation par les pairs.

Le constat qui se dégage est que le NEPAD a été élaboré par l'OUA pour devenir le cadre de développement de la future Union africaine. Et pourtant, lors de passage de l'OUA à l'UA, les relations institutionnelles et fonctionnelles entre le NEPAD et l'UA n'ont pas été clairement définies. Raisons pour laquelle le Comité des Chefs d'Etat et de Gouvernement chargé de la  mise en oeuvre du NEPAD a été amené à le considérer comme programme économique de l'Union africaine.

A l'issue de la Conférence des Chefs d'Etat et des Gouvernement de l'UA tenue à Maputo (Mozambique) du 10 au 12 Juillet 200316(*) et du Sommet d'Addis-Abeba (Ethiopie) tenu du 6 au 8 juillet 2004, le NEPAD, en tant que programme de l'Union africaine, fut pleinement intégré aux structures et processus de l'Union. Au cours de ce dernier sommet, il est mis en exergue le rôle des communautés économiques régionales (CER) dans la mise en oeuvre des programmes élaborés dans le cadre du Nepad et réclame une meilleure vulgarisation du Nepad dans tous les secteurs de la société sur le continent africain.

En attendant, le NEPAD et ses structures restent indépendants du Commission de l'Union. Toutefois, une coopération et une collaboration étroite entre les organes de l'Union et le Secrétariat du NEPAD doivent être maintenues.

§ 2. Objectifs et valeur juridique du document de référence

du NEPAD

2.1 Objectif

L'Afrique revendique le fait qu'elle doit être considérée dans la mondialisation et non être en marge de celle-ci bien qu'elle ne représente que 1,7 % du commerce international. Au regard de ce constat, le Continent apparaît en terme de croissance et de développement comme le dernier et le plus pauvre des continents. La réalité démontre que cette marginalisation de l'Afrique existe dans l'esprit de nos partenaires du monde développé qui, lorsqu'ils parlent d'économie mondial, ne font allusion qu'au concept «  pays développées », ignorant le Continent africain.

Sur ce, le NEPAD précise dans son texte qu'il a comme ultime objectif « d'imprimer un nouvel élan au développement du continent en comblant l'écart actuel dans les secteurs prioritaires, afin de permettre à l'Afrique de rattraper son retard par rapport aux régions développées du monde »17(*). Le NEPAD poursuit divers objectifs, dont les deux principaux sont :

- l'éradication de la pauvreté en Afrique et la mise en place par les pays africains, individuellement et collectivement, sur la voie d'une croissance et d'un développement durable pour mettre ainsi un terme à la marginalisation de l'Afrique dans le contexte de la mondialisation ;

- la promotion du rôle des femmes dans toutes les activités18(*).

Ce programme a également fixé plusieurs autres buts à atteindre d'ici 2015, prenant pour repère le contexte de 1990. Soulignons que nombre d'entre eux sont extraits de la Déclaration du Millénaire des Nations Unies à savoir :

- réduire de moitié la proportion des personnes vivant dans la pauvreté d'ici 2015 ;

- assurer la scolarisation de tous les enfants en âge de fréquenter les écoles primaires d'ici 2015 ;

- progresser vers l'égalité entre les sexes et supprimer les disparités entre les sexes dans les inscriptions de l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 ;

- réduire les taux de mortalité maternelle de trois quarts de 1990 à 2005 ;

- assurer que tous ceux qui en ont besoin aient accès à des services de santé générique d'ici 2015 ;

- mettre en oeuvre des stratégies régionales de développement durable pour que les pertes des ressources écologiques aient été compensées d'ici 2015 ;

- atteindre un taux de croissance annuelle de 7% pour le quinze prochaines années19(*).

Toujours est-il qu'il importe de relever que la nouveauté affichée par le NEPAD pour atteindre ces objectifs réside avant tout dans la détermination des Chefs d'Etat et de Gouvernement africains d'amener les Africains à être au centre des décisions qui les concernent, en redevenant les principaux acteurs de leur histoire dans le secteur de développement.

2.2. La valeur juridique du document de référence

du NEPAD

Le doucement de référence du NEPAD ainsi que son programme d'action, adopté par une Déclaration de l'Union africaine lors du Sommet de Lusaka en 2001, n'a pas une valeur juridique contraignante. Toutefois, vu la solennité et la signification de cette déclaration, nous sommes en droit de penser que l'OUA a manifesté par là une vive espérance que ses membres respecteront les principes qui y sont proclamés, d'autant plus que les Etats sont déjà tenus par les obligations qui y sont souscrites et sur lesquelles se fonde même la déclaration.

SECTION 2 : STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DU NEPAD

Le NEPAD comporte en son sein une organisation structurelle (§1) et une organisation fonctionnelle (§2)

§1. Structure du NEPAD 20(*)

La gestion institutionnelle du NEPAD gravite autour :

- d'un Comité d'orientation et de mise en oeuvre ;

- un Comité de pilotage ;

- un Secrétariat.

1.1. Le Comité d'orientation et de mise en oeuvre

Il a pour fonction principale de définir l'orientation de la politique, les priorités et le programme d'action du NEPAD. Ce Comité, à l'origine, comprenait en son sein 15 Chefs d'Etat et de Gouvernement dont 5 chefs d'Etats initiateurs et 10 autres représentants les cinq régions de l'Afrique en raison de deux par régions. Lors du Sommet de l'Union africaine tenu à Durban en 2002, il a été décidé d'adjoindre au Comité un Etat supplémentaire par région, portant le nombre total de membres à 20.

- Afrique du Nord : Egypte, Algérie, Tunisie et Libye ;

- Afrique de l'ouest : Nigeria, Sénégal, Mali, Ghana ;

- Afrique centrale : Cameroun, Gabon, Sao tomé et Principes, République du Congo ;

- Afrique de l'Est : Ethiopie, Maurice, Rwanda, Kenya ;

- Afrique Australe : Afrique du Sud, Botswana, Mozambique, Angola.

Son bureau comprend un Président, deux Vice - Présidents et les autres membres. Depuis 2004, le Président en exercice de l'Union africaine et le Secrétaire général du NEPAD assiste à leur réunion en tant que membre ex-officio. Ce comité de mise en oeuvre se réunit trois fois par an soit tous les 4 mois et cela sur convocation de son Président. Il rapporte annuellement auprès de l'Union africaine.

1.2. Le Comité de Pilotage

Le Comité de pilotage est composé :

- des représentants personnels des cinq chefs d'Etats initiateurs,

- représentants des institutions économiques et financières africaines ;

- des représentants des autres chefs d'Etats du Comité de mise en oeuvre.

Ce comité a pour rôle de préparer les termes de référence des programmes et des projets qu'il soumet au Comité chargé de la mise en oeuvre et de superviser le Secrétariat. Il se réunit une fois par mois et travaille étroitement avec l'Union Africaine, la Commission des Nations Unies pour l'Afrique (ONUCECA) et la banque Africaine de Développement.

1.3. Le Secrétariat

Organe Exécutif de ce programme, il est chargé de l'administration du NEPAD ainsi que de la coordination entre les différentes structures. Les missions du Secrétariat du NEPAD sont dans une large mesure, semblables ou identiques à celles de la Commission de l'Union Africaine, notamment dans la facilitation, la coordination et le plaidoyer en faveur du programme de développement de l'Afrique. Dans ses missions et selon les nécessités, il fait appel à des experts africains ou étrangers. Son siège est basé à Midrand, en Afrique du Sud. Les activités du secrétariat sont financées grâce aux contributions des pays africaines et de partenaires de développement

Ce mécanisme de direction et d'animation du NEPAD est complété par un dispositif inédit de suivi et d'autoévaluation, confié à un groupe des membres des chefs d'Etats et de Gouvernements, volontaires ; et un Panel de personnalités éminents. Le premier mécanisme a pour mandat d'assurer sur la base d'exercices périodiques que les politiques et pratiques appliquées par les gouvernements sont conformes aux valeurs convenues en matière d'étique, de politique, d'économie et de gouvernance. Le Panel des Personnalités éminents quant à lui composé de cinq à sept personnalités de très haut niveau professionnel, d'une moralité irréprochable et mus par des idéaux panafricains, a pour rôle d'évaluer et de corriger les managements à la transparence et à la gouvernance des gouvernants soumis à l'examen.

§2. Mécanisme fonctionnelle du Nepad

L'organisation fonctionnelle du NEPAD fait intervenir les institutions africaines ci-après :

- la Conférence de l'Union ;

- la Commission de l'Union Africaine ;

- le Secrétariat du NEPAD ;

- les Communautés Economiques Régionales ;

- la Banque Africaine de Développement ;

- la Commission Economique des Nations unies pour l'Afrique ;

- les Institutions Spécialisées Africaines et les Etats Membres de l'Union Africaine.

2.1. La Conférence de l'Union

« La Conférence de l'Union est composée des Chefs d'Etat et de Gouvernement ou de leurs représentants dûment accrédités. Elle est « l'organe suprême de l'Union »21(*). Dans le cadre du développement en Afrique, la Conférence de l'Union :

- détermine la vision de développement en Afrique ;

- adopte la politique et les stratégies de développement en Afrique ;

- adopte les priorités en matière de développement en Afrique;

- approuve les programmes de l'Union, la sélection ainsi que les modalités de financement, la stratégie et le cadre politique et juridique d'exécution de ces programmes ;

- et approuve les modalités de suivi et évaluation, ainsi que le mécanisme de gestion (exploitation, entretien, maintenance et réhabilitation) mises en place22(*).

2.2. La Commission de l'Union Africaine

La Commission de l'Union africaine est le Secrétariat de l'Union.23(*) La Commission de l'Union africaine :

- élabore la vision pour le développement continental ;

- definit la politique et les stratégies sectorielles continentales ;

- articule les priorités africaines en matière de développement;

- facilite l'adoption par les Comités Techniques Spécialisés des programmes de l'Union 24(*) ;

- assure la sélection des programmes du NEPAD, des CER et des Etats, par l'entremise des Comités Techniques Spécialisés (CTS) ;

- assure la facilitation et le plaidoyer pour le financement des programmes de l'Union ;

- formule la stratégie et le cadre politique et juridique approprié pour l'exécution des programmes de l'Union ;

- suit et évalue la mise en oeuvre des programmes de l'Union, aux côtés de la BAD, du Secrétariat du NEPAD, des CER, des Etats et des autres Institutions clés de l'Union ;

- et élabore le mécanisme de gestion (statut juridique, cadre politique...) des infrastructures mises en place (exploitation, entretien, maintenance et réhabilitation...), en rapport avec les CER, les Etats et avec l'assistance technique des agences compétentes.

2.3. Le Secrétariat du NEPAD

Le Secrétariat du NEPAD est l'organe exécutif de ce Programme. Dans le cadre de l'harmonisation de l'action africaine, en ce qui concerne la politique de développement en Afrique, le Secrétariat du NEPAD :

- appuie la Commission de l'Union africaine dans la formulation de la vision, de la politique et de la stratégie à suivre ;

- propose à la Commission de l'Union africaine l'articulation des priorités des CER à intégrer dans les priorités continentales ;

- développe et prépare les projets et programmes de l'Union ;

- assure le secrétariat de la Commission (préparation et finalisation) dans la sélection des programmes ;

- appuie la Commission de l'Union africaine dans le plaidoyer pour le financement des programmes de l'Union, dans la formulation du cadre approprié d'exécution et dans le suivi-évaluation de ces programmes ;

- et propose à la Commission le mécanisme de gestion des infrastructures25(*).

2.4. Les Communautés Economiques Régionales

Dans la nouvelle vision de l'Union africaine, les Communautés Economiques Régionales constituent les piliers de l'intégration. Leur rôle dans le développement de l'Afrique est donc important. A cet effet, elles :

- développent les politiques et stratégies régionales dans différents secteurs;

- développent les priorités régionales et appuient la Commission et le Secrétariat du NEPAD dans l'élaboration et la sélection des programmes de l'Union ;

- participent et contribuent à la mobilisation des ressources ;

- facilitent l'exécution des projets et programmes de l'Union Africaine en tant que piliers de l'intégration ;

- suivent et évaluent les programmes de l'Union, aux côtés de la Commission et des Etats ;

- élaborent le mécanisme de gestion des infrastructures continentales, en rapport avec la Commission de l'Union africaine et les Etats26(*).

2.5. La Commission économique pour l'Afrique

Dans l'appui continu pour le développement de l'Afrique, la CEA :

- donne des conseils et l'appui technique dans la formulation de la vision, de la politique et des stratégies sectorielles ;

- donne aussi des conseils dans le développement des priorités et des mécanismes de mise en oeuvre ;

- assiste la Commission de l'Union africaine dans l'articulation et la mise en place du mécanisme de coordination pour le développement de l'Afrique ;

- mobilise les ressources des Agences et Organisations des Nations Unies pour soutenir les efforts de la Commission de l'Union africaine dans le développement de l'Afrique ;

- assiste la Commission de l'Union Africaine dans la mise en place d'un mécanisme de coordination régionale du système élargi des Nations Unies à travers les Bureaux Régionaux de la CEA en se focalisant sur les besoins des Communautés Economiques Régionales ;

- fournit l'appui à la Commission de l'Union africaine dans le suivi et évaluation des programmes ;

- assiste la Commission de l'Union Africaine dans la promotion et le plaidoyer des programmes de l'Union Africaine27(*)

2.6. La Banque Africaine de Développement

La Banque Africaine de Développement est une institution financière multilatérale de développement chargée d'accompagner, collectivement et individuellement, les Etats membres africains, dans leur développement économique et social durable et l'intégration économique du Continent. La Banque Africaine de Développement a été chargée par les Chefs d'Etat de jouer un rôle clé dans le développement et la croissance de l'Afrique dans le cadre du NEPAD. En conséquence, dans le cadre de la politique du développement sectoriel, elle :

- donne des conseils dans la formulation de la vision, de la politique et stratégies sectorielles ;

- fournit des conseils sur le développement des priorités et leur mécanisme de financement ;

- assiste la Commission de l'Union Africaine dans l'animation et le financement du mécanisme de coordination pour le développement de l'Afrique dans différents secteurs ;

- propose à la Commission les critères économiques et financiers d'élaboration des programmes de l'Union ;

- Assiste la Commission dans l'élaboration des critères de sélection ;

- mobilise les ressources et assiste la Commission de l'Union Africaine dans la mobilisation des fonds et le plaidoyer en faveur des programmes de l'Union ;

- facilite le financement et l'exécution des programmes ;

- donne des conseils et de l'assistance à la Commission de l'Union dans le suivi-évaluation des programmes ;

- appuie la Commission de l'Union africaine dans la formulation du mécanisme de développement des infrastructures, de même pour la gestion de ces infrastructures28(*).

2.7. Les Institutions Spécialisées africaines

Les Institutions spécialisées africaines des secteurs des Transports, de l'Energie, des Télécommunications et TIC, de l'Eau et Environnement constituent les instruments techniques des politiques sectorielles de l'Union Africaine. Les Institutions Spécialisées appuient la Commission de l'Union africaine, le Secrétariat du NEPAD, les Communautés Economiques Régionales et les Etats, dans :

- les appréciations techniques nécessaires à la formulation de la vision, la politique et les stratégies de l'Union ;

- la définition des priorités, l'élaboration des programmes de l'Union et leur sélection ;

- l'exécution et le suivi-évaluation des programmes de l'Union ;

- la gestion des infrastructures de l'Union29(*).

2.8. Les Etats membres de l'Union

Les Etats membres ont la responsabilité première de la mise en oeuvre des projets et programmes de l'Union Africaine, avec l'assistance et la facilitation des Communautés Economiques Régionaux et des autres principales institutions régionales et continentales. Dans le cadre du mécanisme de financement et d'exécution adopté en fonction des projets, les Etats membres de l'Union africaine participent aux côtés des Communautés Economiques Régionales à l'exécution de ces projets ou programmes.

Il serait impérieux de préciser qu'afin de maintenir une certaine cohérence dans le fonctionnement des institutions en charge du Continent, il a été retenu le principe que le Président en exercice et le Secrétaire général de l'Union africaine puissent participer, de plein droit, aux travaux du Comité de mise en oeuvre du NEPAD et qu'au niveau du Comité de pilotage, l'Union africaine y soit également représentée30(*).

CHAPITRE II. LES AXES PRINCIPAUX DU NEPAD

Dans ce chapitre il sera question, de voir ce que recommande le Nepad pour atteindre ses objectifs. La Déclaration sur le Nepad adopté au cours de la 37ième session ordinaire de la conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'OUA tenue à Lusaka (Zambie) le 11 juillet 2001, stipule dans son paragraphe premier : « Le NOPADA est une promesse faite par des dirigeants africains, fondée sur une visions commune, ainsi qu'une conviction ferme et partagée qui leur incombe d'urgence d'éradiquer, de placer leurs pays, individuellement et collectivement, sur la voie d'une croissance et d'un développement durable, tout en participant activement à l'économie et à la vie politique mondiale. Il est ancré de la détermination des Africains de s'extirper eux-mêmes, ainsi que leur continent, du malaise du sous-développement et de l'exclusion d'une planète en cours de mondialisation.» 31(*).

D'emblée, ce paragraphe nous fait voir que cette déclaration énonce les grandes lignes ou mieux les axes principaux que devra attaquer l'Afrique en vue de relever le défis du millénaire sur le plan tant économique que politique pour parvenir à des résultats escomptés. Le développement économique et social ne pourra être atteint que si la paix, la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance sont garanties. Voyons donc, tout à tout, le domaine politique (section 1) et le domaine économique (section2) du NEPAD.

SECTION 1. DOMAINE POLITIQUE

Le NEPAD, dans ce domaine politique, a élaboré des stratégies visant notamment la promotion des initiatives pour la paix et la sécurité (§1) et la promotion des initiatives pour la démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l'homme (§2).

§1. Initiative pour la paix et la sécurité

La paix et la sécurité sont deux facteurs importants et complémentaires permettant à un homme de s'épanouir au sein d'une société. La stratégie que préconise le NEPAD dans ce domaine se résume en deux étapes.

1.1. La promotion des conditions qui favorise la paix et la sécurité 

Il sera question pour l'Afrique, d'après la stratégie du NEPAD, d'arrêter des mesures pour réussir à combattre les vulnérabilités politiques et sociales qui sont à l'origine des conflits. Ces mesures seront abordées à travers les initiatives de gouvernance politique et économique, les programmes sur les flux des capitaux et l'accès au marché et l'option de mise en valeur des ressources humaines.

1.2. La consolidation et l'amélioration des capacités face à un conflit

Cette stratégie du NEPAD voudrait que l'accent soit mis sur la manière dont les institutions tant continentales que régionales africaines doivent gérer tous les aspects d'un conflit. C'est ainsi que des nouveaux mécanismes doivent être mis en place en matière de prévention, de la gestion et de la résolution des conflits ; en matière de la recherche, du maintien et de l'imposition de la paix ; en matière de la réconciliation, du relèvement et de la reconstruction suite à un conflit, et enfin en luttant contre la prolifération illicite des armes légères et les mines.

La stratégie conçue par le NEPAD à travers cette initiative a pour but principal d'améliorer les capacités des mécanismes africaines, continentaux ou régionaux, à promouvoir la paix et la sécurité sur le continent, à partager les expériences et à mobiliser une action collective afin de laisser un terrain propice permettant aux peuples africains de s'épanouir économiquement et socialement.

§2. Initiative pour la démocratie, la bonne gouvernance et des droits

de l'homme

D'une manière générale, de nos jours, le développement ne peut se réaliser en l'absence d'une démocratie véritable, du respect des droits de l'homme, de la paix et de la bonne gouvernance. Et c'est dans ce même ordre d'idée qu'a été adoptée le 8 juillet 2002 à Durban, par la Conférence de l'UA lors de sa 38ième session ordinaire, la Déclaration sur la bonne gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises. Cette déclaration constitue un texte clé du NEPAD et sert surtout de texte de référence au mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP).

2.1. La stratégie du NEPAD en matière de démocratie et la bonne gouvernance

Le NEPAD recommande que les Etats africains prennent l'engagement de respecter les normes mondiales en matière de démocratie notamment en instituant le pluralisme politique, l'existence des plusieurs partis politiques et plusieurs syndicats, l'organisation périodique d'élections démocratiques, libres, justes et transparentes.

La stratégie retenue par le NEPAD en matière de la promotion de la démocratie et du processus démocratique exige que les Etats puissent :

- effectuer un travail sur les constitutions nationales ;

- permettre une meilleure participation des citoyens à la vie politique de leurs pays en garantissant un environnement politique libre et juste ;

- respecter la déclaration sur les changements anticonstitutionnels des gouvernements ;

- mettre en place des administrations électorales permettant le déroulement d'élections démocratiques ;

- créer ou renforcer des mécanismes de surveillance électorale aux niveaux sous-régionaux et régionaux

- inculquer et renforcer une véritable culture des droits de l'homme en sensibilisant davantage les populations sur la CADHP, notamment par l'éducation

Une fois les normes démocratiques sont respectées, le NEPAD entend promouvoir les principes fondamentaux de la bonne gouvernance en participant au renforcement des capacités en matière de gouvernance politique et à la consolidation de la capacité dans le respect des engagements. Le but poursuivis par cette initiative pour la démocratie et la bonne gouvernance est de contribuer au renforcement du cadre politique et administratif des pays africains tout en respectant les normes démocratiques à savoir la transparence, le respect des droits de l'homme et la primauté du droit. Toujours dans l'initiative de bonne gouvernance, afin de créer un environnement propice au développement, le NEPAD a opté aussi pour la stratégie de renforcement ciblé des capacités, visant notamment à améliorer la qualité de la gestion économique et des finances publiques ainsi que la bonne gouvernance des entreprises.

C'est ainsi que la Déclaration sur la bonne gouvernance démocratique, politique et économique des entreprises entend promouvoir la bonne gouvernance :

- par l'adoption des codes, normes et indicateurs de bonne gouvernance ;

- dans la fonction publique ;

- dans les rôles des parlements ;

- dans le pouvoir judicaire.

2.2. La stratégie du NEPAD en matière des droits de l'Homme

Programme d'action initié par la déclaration sur la gouvernance démocratique, le NEPAD compte développer l'Afrique par la promotion des droits de l'homme :

- en facilitant le développement dela société civile, et en renforçant les organisations des droits de l'homme ;

- en prônant les principes de la Charte et de la Cour africaines des droits de l'homme et des peuples ;

- En renforçant le partenariat avec le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme ;

- en garantissant la liberté d'expression et de presse.

Force est de constater que le NEPAD se fonde en cette matière sur le système international des droits de l'Homme par la réaffirmation solennelle de l'engagement des dirigeants africains, à travers cette Déclaration, aux obligations internationales découlant de la Charte des Nations unies, de la déclaration universelles des droits de l'homme et autres conventions d, plus spécifiquement la Convention sur l'élimination de toutes formes de discrimination envers les femmes et la Déclaration de Pékin.

Il importe de souligner que l'engagement des Etats au sein de NEPAD est exprimé et renforcé par la mise en place d'un mécanisme de contrôle, le Mécanisme Africain d'évaluation par les Pairs. L'objectif principal du MAEP est d'accélérer les progrès des pays participants dans l'adoption et la mise en oeuvre des priorités et des programmes du NEPAD. Ce mécanisme constitue une composante centrale du NEPAD. Adopté lors du Sommet du Durban en 2002, il est un mécanisme basé sur l'adhésion volontaire des Etats membres de l'Union africaine. Un Etat signataire du NEPAD n'est pas automatiquement partie prenante du mécanisme. Le MAEP a comme ultime objectif d'aider l'Etat examiné à améliorer ses politiques, à adopter des pratiques optimales et à se conformer aux normes et principes établis dans la déclaration sur la démocratie, la gouvernance politique, économique et des entreprises. Celle-ci est un document de référence pour l'évaluation des politiques et pratiques des pays africains. Dans le cadre du MAEP, les dirigeants africains soumettent à l'examen l'action de leur gouvernement à d'autres Africains, dans les domaines de la paix et la sécurité, le respect de la démocratie, des droits de l'homme ainsi que la bonne gouvernance politique, économique et des entreprises.

SECTION 2. DOMAINE ECONOMIQUE

Dans ce domaine économique, le NEPAD est articulé sur une double stratégie, à savoir :

- d'une part, l'intégration économique et la création d'espaces optimaux dans le but de rentabiliser les investissements et produits d'économies ;

- d'autre part le recours au secteur privé et particulièrement les investissements directs étrangers32(*).

Ce programme entend entreprendre dans son agenda des approches sous-régionales et régionales du développement en favorisant la coopération et l'intégration économique régionales du continent afin d'améliorer leur compétitivité sur le plan international. Et la stratégie mise en ouvre en matière d'intégration économique africaine, organisée autour du profil économique régional, sera centrée sur l'espace économique du continent, qui est subdivisé en cinq régions qui développent chacune en son sein une ou plusieurs initiatives d'intégration :

- en Afrique centrale avec la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) et la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) ;

- en Afrique de l'Est avec la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE) ;

- en Afrique du Nord avec l`Union du Maghreb Arabe (UMA) ;

- en Afrique Australe avec l'Union Douanière de l'Afrique Australe (UDAA), la Communauté pour le développement de l'Afrique Australe(SADC), le Marché Commun des Etats de l'Afrique orientale et Australe (COMESA)

- en Afrique de l'ouest avec la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l'Union du Fleuve Mano (UFM)33(*).

Par mi ces CERS, sept forment les piliers de la Communauté économique africaine. Il s'agit de :

- L'Union du Maghreb arabe (UMA) ;

- Le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) ;

- La communauté des Etats sahelo-sahariens (CEN-SAD) ;

- La communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) ;

- La communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ;

- L'Autorité intergouvernemental pour le développement (IGAD) ;

- La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

En élaborant cette stratégie, les Chefs d'Etat et de Gouvernement africains considèrent que l'Afrique ne peut s'en sortir que par la promotion de l'espace régional qui offre un plus grand marché à nos industries et de plus grandes possibilités pour les investissements étrangers.

Aussi le NEPAD compte-il recourir au secteur privé et particulièrement les investissements directs étrangers. Il n'en demeure pas moins que les capitaux restent une dimension sine qua non de la croissance et du développement de l'Afrique. En réponse au constat de l'échec du financement par endettement et l'aide publique, ce plan d'action de l'Union africaine accorde au secteur privé un rôle primordial dans le financement des projets consacrant ainsi une rupture avec l'Etat développeur et le rôle de premier plan antérieurement conféré aux institutions publiques34(*).

En parlant du secteur privé, il faut noter qu'il s'agit d'abord du secteur privé africain. Allusion est faite aux Africains du contient et de la diaspora et aussi les importantes possibilités qu'offre la mobilisation de l'épargne publique et de l'épargne privée. Toutefois, le NEPAD encourage un secteur privé africain soit autonome soit associé au secteur privé étranger.

L'Afrique, afin de réaliser les objectifs lui assignés par le NEPAD, notamment s'agissant de la croissance et du développement socio-économique, doit d'abord relever au préalable le niveau d'un certain nombre de secteurs. Sur ce, le NEPAD se penche dans son programme sur les secteurs prioritaires, sur la mobilisation des ressources et enfin sur l'établissement d'un nouveau partenariat mondial pour ainsi obtenir des résultats meilleurs.

§1. Priorités sectorielles

Certes, il est vrai que qu'en Afrique tout est prioritaire mais le NEPAD estime qu'il y a des superpriorités sans lesquelles aucune possibilité de développement n'est envisagée, notamment dans le domaines des infrastructures, de l'éducation, de la santé, des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), de l'agriculture, de l'énergie, de l'accès aux marchés des pays développés, de l'environnement. A l'origine, le NEPAD n'avait retenu que huit superpriorités tant il apparaissait évident que la bonne gouvernance politique et la bonne gouvernance économique était une condition sine qua non du développement. C'est pourquoi, il en a été fait une explicitation qui a aboutit à dix secteurs prioritaires :

1.1. Les infrastructures : routes, chemins de fer, ports et aéroports, transports qui sont des éléments de coûts qui pèsent sur la compétitivité des produits africains appelés à être vendus à l'étranger. Au surplus, les infrastructures sont amplificatrices et créatrices d'activités économiques.

1.2. L'éducation : de nos jours, les ressources humaines apparaissent comme le facteur le plus important de la croissance parce qu'elles entrent directement dans la production (créativité, inventivité, productivité). Cette stratégie a été inspirée de pays sans ressources naturelles comme le Japon, la Corée du Sud, Taiwan, Singapour ont montré qu'un pays pouvait se développer en investissant massivement dans l'éducation et la formation.

1.3. La santé : la bataille de la santé est reprise parmi les priorités d'autant plus que la santé est un pari important pour l'Afrique à cause de son taux très important de mortalité dû à des maladies endémiques, malaria, tuberculose et sida pénalisant ainsi les ressources humaines capable de développer l'Afrique.

1.4. Les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) : sur le plan économique, les NTIC produisent des services générateurs de revenus élevés. Le NEPAD projette assurer l'accès de ces nouvelles technologies aux populations africaines dès la petite enfance et il doit être étendu à toutes les activités, de l'agriculture à l'industrie, aux transports, services et échanges.

1.5. L'agriculture : l'Afrique aura besoin de la technologie et du savoir-faire des pays développés pour rattraper l'énorme retard que connaît le secteur agricole en Afrique et ce retard se traduit par sa dépendance alimentaire, ce qui est difficilement concevable pour un continent immense qui dispose de terres et de l'eau. L'agriculture participera aussi largement à l'accroissement de la part de l'Afrique dans le commerce international si les pays du G8 suppriment les obstacles non tarifaires d'accès à leur marché et créent des conditions d'une réelle compétitivité internationale.

1.6. L'Energie : L'énergie étant partie intégrante et nécessaire au développement, il se trouve que certains pays africains ne disposent pas d'énergie naturelle exploitable. C'est pourquoi le NEPAD a inscrit l'énergie parmi ses superpriorités, tout en invitant la communauté internationale à une réflexion sur cette question. Les pays africains envisagent très sérieusement des oléoducs et des gazoducs qui permettraient leur approvisionnement.

1.7. Accès aux marchés des pays développés : la volonté affichée de développement de l'agriculture et sa diversification ne peuvent être opérantes que si les pays développés nous ouvrent leurs frontières ainsi que cela était dit ci-dessus.

1.8. Environnement : La bataille de l'environnement revêt plusieurs formes car aux dégâts naturels tels que ceux qui résultent de la climatologie comme la sécheresse et la désertification, ou de l'érosion qui s'attaque à nos côtes, s'ajoutent les dégâts causés par l'homme sur notre environnement immédiat. Mais cette bataille exige d'importants moyens qui font de ce secteur un secteur qui préoccupe la communauté internationale.

1.9. La bonne gouvernance politique : celle-ci a comme pilier la démocratie qui se traduit par des élections libres et honnêtes ainsi que des institutions démocratiques, respect des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant; transparence dans la gestion du patrimoine public, éradication de la corruption.

1.10. La bonne gouvernance économique et les flux des capitaux privés par une justice indépendante et honnête dans les litiges impliquant des investisseurs étrangers, la gestion honnête et transparente des sociétés privées, etc35(*).

La stratégie du NEPAD en matière des priorités sectorielles se résume dans la volonté manifestée par les dirigeants africains à travers leur volonté à combler l'écart dans le domaine des infrastructures, de la santé (lutte contre le VIH/SIDA), de l'éducation, de la technologie de l'information et de la communication. Le NEPAD entend également à travers ce programme mettre en valeur des ressources humaines tout en initiant des politiques capables de réduire la pauvreté, d'éviter la fuite des cerveaux, de protéger l'environnement, de développer l'agriculture, la culture, les sciences et la technologie.

Pour un meilleur management des différents secteurs prioritaires les Chefs d'Etat initiateurs du NEPAD se sont vus confier la coordination des secteurs prioritaires :

- Algérie : Développement humain (Education et santé) ;

- Egypte : Accès aux marchés, diversification des produits, agriculture

- Nigeria : Bonne gouvernance de l'économie privée ;

- Afrique du sud : Bonne gouvernance politique, paix, sécurité, démocratie ;

- Sénégal : Infrastructure, environnement, NTIC, Energie36(*).

§2. La Mobilisation des ressources et le Nouveau partenariat mondial

Afin de financer ces domaines prioritaires et d'assurer la croissance de 7% par an annoncée dans le NEPAD, ce dernier compte mettre en oeuvre une stratégie de mobilisation des ressources, à travers une initiative en faveur des flux des capitaux et une initiative pour l'accès aux marchés des pays développés.

2.1 L'initiative en faveur de flux de capitaux

Premièrement, cette initiative préconise que les Etats africains optimisent les ressources internes non seulement en augmentant les épargnes des entreprise et des ménages mais aussi en améliorant la perception des recettes fiscales ainsi que la rationalisation des recettes.

Aussi, étant donné que le NEPAD prévoit d'obtenir la majeure partie de ces ressources à l'extérieur du continent, l'allégement de la dette extérieure de l'Afrique et la réforme de l'aide publique au développement s'avèrent nécessaires.

Cette initiative propose également la valorisation des apports et investissements privés. Par là, le NEPAD vise les apports des capitaux privés venant de l'extérieur de l'Afrique, pour en faire un moyen durable essentiel à long terme afin de combler les déficits.

2.2 L'initiative pour l'accès aux marchés des pays développés

Dans le but d'intégrer l'Afrique dans l'économie mondiale, cette initiative prône la mise en place des mesures à prendre au niveau tant du Continent que de la communauté internationale. Ces mesures inciteront les Etats à encourager la diversification de la production. Cependant, cette initiative prône également l'élimination des barrières tarifaires qui, du reste, est l'un des principaux obstacles au commerce africain avec les pays développés.

2.3. Le Nouveau partenariat mondial

Le NEPAD vise à établir un nouveau partenariat mondial en instaurant des nouvelles relations avec les pays industrialisés et les organisations multilatérales. En parlant des nouvelles relations, il est fait allusion à une remise en cause ou encore à la réorganisation desdites relations.

Par contre, point 184 de la déclaration sur le NEPAD marque partiellement une opposition à ce nouveau partenariat mondial en stipulant : «  Les divers partenariats entre l'Afrique et les pays industrialisés d'une part et les institutions multilatérales d'autre part devront être maintenus. Les partenariats dont il est question sont notamment : le Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 ; le Plan d'action Union Européenne - Afrique, Caraïbes et Pacifique ; le Partenariat stratégique de la Banque mondial pour l'Afrique, le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté du Fonds monétaire internationale (FMI) ; le Plan d'action de Tokyo sur l'initiative du Japon, la Loi américaine sur la croissance et le commerce en Afrique et le tout récent Nouveau contrat mondial de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) »37(*).

A travers ce partenariat rénové, le NEPAD prône l'instauration d'un vrai partenariat avec des donateurs, qui soit fondé sur le partage des responsabilités pour la réalisation des objectifs du développement, car dans le contexte mondial actuel, la pauvreté apparaît comme une des causes du terrorisme et, désormais « ignorer durablement les difficultés d'une région ne peut se faire qu'aux risques et périls des pays riches »38(*)

DEUXIEME PARTIE

LE BILAN ET LES PERSPECTIVES DU NEPAD

Dans cette deuxième partie, nous présenterons d'abord les actions accomplis par l'Afrique en matière de développement depuis l'adoption du NEPAD en tant que programme économique de l'Union africaine, par la déclaration du Sommet de Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UA, tenu à Durban du 08 au 10 Juillet 2002. Ensuite, nous chercherons à savoir pourquoi l'Afrique persiste dans le sous développement jusqu'à ce jour ; et enfin, de proposer les pistes des solutions pouvant permettre à l'Afrique de relancer le NEPAD de sortir l'Afrique de ce gouffre.

Ceci dit, il est important de voir le paradoxe du NEPAD et du sous développement de l'Afrique (chapitre I) avant de nous pencher sur les perspectives de ce programme de développement du Continent (Chapitre II).

CHAPITRE I. LE PARADOXE DU NEPAD ET DU SOUS

DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE

En concevant le NEPAD, ses promoteurs voulaient que ce projet soit perçu comme un outil « fondé sur un ordre du jour dont ont décidé les Africains de leur propre initiative et de leur propre gré, afin de déterminer eux-mêmes leur destin ». Dans cette logique, le NEPAD se révèle comme étant un plan qui vise l'émancipation de l'Afrique par les Africains et pour les Africains.

Et pour réaliser les objectifs du NEPAD, les besoins financiers annuels sont estimés à 60 milliards de dollars, soit plus de quatre fois le montant annuel de l'APD et des IDE39(*).

Ce constat nous amène à dire que ce plan ne pourra être concrétisé qu'à la suite d'une subordination accrue des Etats africains, à économie fragile et faible, envers les pays du monde développé. Ce comportement entraîne un accroissement de la dépendance ; dont la conséquence s'avère la persistance du sous- développement du Continent africain.

Ainsi, on peut examiner successivement les réalisations du NEPAD (section 1) et paradoxalement le sous-développement de l'Afrique (section2).

SECTION 1. LES REALISATIONS DU NEPAD

L'étude de cette section s'intéresse aux résultats des principaux engagements pris par les Etats africains dans le cadre du programme NEPAD dans sa mise en oeuvre. Il s'est avéré que les efforts déployés par les Etats africains et les institutions africains et par la Communauté internationale pour répondre aux besoins de développement de l'Afrique sont extrêmement disparates en termes de qualité, d'envergure et d'efficacité.

§1. Les résultats du NEPAD au niveau des Etats et des institutions

Africaines

La Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA tenu à Durban du 8 au 10 juillet 2002, en adoptant le NEPAD comme cadre stratégique intégré de développement socioéconomique pour l'Afrique, visait que ce programme puisse servir de schémas directeur pour réaliser les objectifs du millénaire pour le développement en Afrique. C'est ainsi que ce programme, afin d'atteindre ses objectifs, s'est employé à créer des conditions de développement durable que sont la paix et la sécurité, la démocratie et la gouvernance, les réformes de fond, l'investissement dans les secteurs prioritaires et la mobilisation des ressources pour sa mise en oeuvre.

Parmi ces objectifs, nous retenons quatre :

- éliminer la pauvreté en Afrique et mettre les pays africains sur une trajectoire de croissance durable afin d'enrayer la marginalisation du Continent dans le processus de mondialisation.

- promouvoir les rôles des femmes dans toutes les activités

- parvenir à un taux de croissance annuel de PIB supérieur à 7% et soutenir ce rythme dans les 15 prochaines années.

- s'assurer que le continent atteint les objectifs du millénaire pour le développement40(*).

1.1. Les actions du NEPAD en faveur de la paix et sécurité

La paix constitue une condition préalable à la sécurité et au développement du contient. Le NEPAD, à travers sa stratégie, a permis à l'Union Africaine de mettre au point une politique de reconstruction et de développement post-conflit. Cette politique ne concerne que les principaux domaines de reconstruction après les conflits, à savoir :

- s'attaquer aux asymétries capacitaires entre acteurs internes et externes ;

- promouvoir les échanges de connaissances et de meilleures pratiques entre les pays sortant des conflits et les partenaires au développement ;

- promouvoir la coordination et la gestion au sein des pays sortant des conflits ;

- promouvoir l'évaluation mutuelle entre pays sortant des conflits et partenaires au développement ;

- promouvoir la gestion des connaissances sur les maîtrises de conflits et partenaires au développement41(*) ;

Dans la cadre du plan d'action africain de l'Union africaine et du NEPAD en matière de paix et sécurité, il a été conçu des projets et programmes prioritaires, tel que le projet d'une architecture continentale pour la paix et la sécurité reposant sur le Protocole du Conseil de Paix et Sécurité (CPS) adopté par le 1ière session ordinaire de la Conférence de l'Union tenue à Durban le 9 juillet 2002. 42(*)

En tant qu'organe institutionnel de l'UA, le CPS exerce des fonctions qui peuvent être résumées comme suit :

- la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité ;

- la prévention, la gestion et le règlement des conflits ;

- la consolidation des processus de paix et la reconstruction post-conflits ;

- l'action humanitaire et la gestion des catastrophes.

Le lien qui existent entre le NEPAD et le CPS est établi clairement dans le Protocole portant création du CPS qui réaffirme son attachement à la Déclaration AHG/del.1(XXX/VII) relative à la nouvelle initiative africaine, et reconnaît l'ensemble des conditions préalables au développement durable relatives à la paix, la sécurité, la démocratie et la bonne gouvernance du programme. Ceci est énoncé à l'article 3 .f qui stipule que le CPS a pour but : « de promouvoir et d'encourager les pratiques démocratiques, la bonne gouvernance et l'état de droit, la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, les respects du caractère sacré de la vie humaines, ainsi que du droit international humanitaire, dans le cadre de prévention des conflits »43(*)

Les efforts et les initiatives déployés dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de développement de l'Afrique en cette matière ne sont pas de moindre. C'est ainsi que pour ce qui est de la restauration de la paix sur le continent, les membres du CPS ont marqué leur détermination en multipliant les initiatives de paix.

Depuis sa création, le Conseil a suivi l'évolution des événements et débattu de la situation au Burundi, dans les Comores, en Cote d'Ivoire, en Erythrée et l'Ethiopie, en Guinée-bissau, en Guinée - Equatorial, au Libéria, en RCA, en RDC, au Sao-Tomé et Principes, en Somalie et au Soudan.

A la suite de l'intervention du CPS, il a été déployé en 2002 par l'UA au Burundi, une mission africaine avec 2.698 hommes. Ceux-ci ont contribué à la stabilisation du pays et à une amélioration notable des conditions de sécurité. Aussi, sur l'initiative du CPS, l'UA et l'autorité intergouvernementale pour la lutte contre la sécheresse et pour le développement fournissent des grands efforts pour la promotion de la réconciliation en Somalie44(*).

Le NEPAD, dans la mise en oeuvre de sa stratégie dans le domaine de la sécurité, soutient les initiatives régionales et sous régionales de sorte que notamment les CERs lui servent des relais officiels; comme c'est le cas dans le domaine économique.

C'est ainsi qu'en 2004, la Commission de défense de la CEDEAO a approuvé la création d'une force en attente comptant 6500 soldats solidement entraînés et capables d'être déploré rapidement en cas de crise ou de menace contre la paix en Afrique de l'Ouest. Dans cette dernière région, la CEDEAO a également joué un rôle important en mettant un terme au conflit dans les pays de l'Union du Fleuve Mano45(*).

La CDAA a, en 2003, établi un pacte de défense mutuelle pour promouvoir a coopération régionale en matière de défense et de sécurité. Ce pacte ne contribue pas seulement à la création d'une brigade de la CDAA rattaché à la force de réserve mais prévoit également des mesures de coercition en dernier recours sur l'avis du Conseil de Sécurité.

Soulevons également que le département des opérations de paix entre en contact permanent avec les organisations sous-régionales notamment la CEDEAO, la CEEAC et l'IGAD dans le but de déterminer leur besoin afin de mieux assurer le maintien de la paix46(*).

Dans la mise en oeuvre de la stratégie de renforcement des capacités, le département des opérations de maintien de la paix a organisé divers programme de formation dans le domaine de maintien de paix à l'intention d'encadreurs africains et a mené une série de séances de formation avant le déploiement à l'endroit des pays africains fournissant des contingents.

D'autres projets et programmes prioritaires ont été élaboré, à savoir :

- la mise en place d'une force africaine d'alerte et le comité d'état major ;

- la création d'un fond de soutien opérationnel de la paix en Afrique ;

- la mise en place d'un système continental d'alerte rapide (SCAR) pour la prévention des conflits ;

- Reconstruction et le développement post-conflit ;

- Le projet de gestion des ressources naturelles dans les zones des conflits.

- Projet de lutte contre les mines antipersonnelle et les ALPC (Armes légères et petits calibres) ;

- la prévention du terrorisme et la lutte contre celui-ci47(*).

1.2 Les actions du NEPAD en matière de la Bonne gouvernance

La bonne gouvernance est au coeur du développement durable et de la réduction de la pauvreté. Elle renforce les facteurs de production tels que la main-d'oeuvre et le capital, et en accroît la productivité. C'est pourquoi le NEPAD, pour atteindre les OMD qu'il s'est assigné, notamment l'augmentation de la croissance, l'amélioration des conditions de vie des peuples africains, promouvoit une meilleur gouvernance des affaires publiques.

Force est de constater que l'UA a eu à réitérer ce principe de bonne gouvernance à plusieurs occasions notamment au48(*) :

- Sommet de l'OUA tenu à Lomé en 2000, lors de l'adoption de l'Acte Constitutif de l'UA ;

- Sommet inaugural de l'UA à Durban en 2002.

Dans le cadre du schémas directeur du NEPAD, les Etats africains ont aussi pris des initiatives dans ce domaine en adoptant la Déclaration sur la démocratie et la gouvernance politique, économique et d'entreprise en 2002, la Convention de l'UA sur la prévention et la lutte contre la corruption en 2003, le Protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples en 2004, la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance en 2007.

Etant donné les avantages et les exigences de la bonne gouvernance, le NEPAD réserve une place de choix à l'initiative pour la démocratie et la gouvernance, en précisant que « le développement ne peut se réaliser en l'absence d'une démocratie véritable, du respect des droits de l'homme, de la paix et de la bonne gouvernance »49(*). C'est pourquoi les Etats africains se sont engagés spécifiquement à reformer les services administratifs et civils, à renforcer les pouvoirs de contrôle des décisions participatives, à prendre des mesures efficaces pour combattre la corruption et à reformer les systèmes de justice.

Ainsi, pour se rende compte de l'efficacité de l'application de ces mesures par les Etats africains, le Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs est l'une des réalisations concrètes de l'engagement pris par le NEPAD en faveur de l'initiative sur la gouvernance.

Adopté lors du Sommet de l'UA tenu à Durban en 2002, le MAEP est un mécanisme basé sur l'adhésion volontaire des Etats membres de l'UA. Tout en cherchant à promouvoir l'adhésion et l'accomplissement des engagements contenus dans la déclaration sur la démocratie et la gouvernance politique, économique et des entreprises, ce mécanisme permet de vérifier que les politiques et pratiques des pays participants sont conformes aux normes et règles convenues et contenues dans la déclaration précitée. La finalité du MAEP est que les Etats, signataire du MOU, puissent adopter et appliquer des politiques et des pratiques favorables à la stabilité politique, à la croissance économique, au développement durable et à l'intégration régionale et continentale, d'autant plus que ces mesures s'avèrent indispensable pour un développement durable de l'Afrique. Il permet également à l'Afrique de transformer ses relations avec ses partenaires extérieurs, et de s'affranchir de l'ancien modèle des conditionnalités imposées par les donateurs50(*).

Le mécanisme du MAEP se déroule en cinq principales étapes, devant aboutir à l'élaboration d'un Plan d'action National (PAN) pour atteindre les objectifs fixés dans les 4 points focaux de la Déclaration sur la démocratie et la gouvernance politique, économique et des entreprises. Les progrès effectués dans la mise en oeuvre de ce Plan d'action seront soumis à un nouveau cycle d'évaluation périodique. Ces étapes sont :

- le rassemblement des données et des informations en fonction des critères et des indicateurs du MAEP ;

- la visite de l'équipe d'évaluation ou mission de soutien ;

- la finalisation conjointe du rapport d'évaluation et du programme d'action National ;

- la présentation et adoption du rapport d'évaluation ;

- et enfin la publicité du rapport d'évaluation.

Au mois d'août 2008, on dénombrait déjà 29 Etats qui avait déjà fait l'objet d'une évaluation par les pairs, notamment : l'Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Egypte, Ethiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Kenya, Lesotho, Malawi, Mali, Maroc, Maurice, Mozambique, Namibie, Niger, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Sénégal, Swaziland, Tanzanie, Tchad, Zambie, Zimbabwe et Algérie51(*). Les groupes d'experts chargés du contrôle ont reposé l'essentiel de leurs évaluations sur quelques perceptions tout en tenant compte de la situation politique, sociale et économique variant considérablement d'un pays à une autre.

1.2.1. Le respect grandissant de la constitution52(*)

Il a été constaté des efforts considérables dans la plupart des pays dans l'établissement d'un nouvel ordre constitutionnel démocratique, légitime et accepté par la population. Il en est ainsi l'Afrique du Sud, du Ghana, du Kenya, du Mozambique, de l'Ouganda et de la Zambie. Leurs constitutions ont comme piliers l'institution des nouvelles normes de gouvernance, la création et la responsabilisation des nouvelles institutions démocratiques, la protection de droit et des biens du citoyen, le renforcement de l'Etat de droits et le respect de la légalité.

L'avantage perçu à travers cette conception est que ces constitutions démocratiques renforcent le pouvoir législatif et judiciaire, que les populations participent davantage aux processus électoral et politique  et que l'Etat de droit est plus respecté.

1.2.2. Affirmation de l'indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire53(*)

Dans la plupart des Etats du Continent africain les pouvoirs législatif et judiciaire ont été sérieusement affaiblis et sous-équipés durant plusieurs années de dictature et d'autoritarisme. Mais avec la multiplication des constitutions démocratiques, ces pouvoirs réaffirment progressivement leur indépendance. Ce qui fait d'eux des gardiens du pouvoir exécutif d'autant plus qu'il représente et défendent les intérêts de la population.

D'une manière générale, en RSA, au Bénin, au Botswana, en Gambie, au Lesotho, au Maroc, au Maurice, au Mozambique, en Namibie et au Sénégal, la population estime que le pouvoir législatif ne subit pas de contrôle externe du pouvoir exécutif.

Quant au pouvoir judiciaire, l'évaluation menée par les experts du MAEP ont révélé qu'en RSA, Botswana, en Egypte, au Ghana, en Namibie et Ouganda, ce pouvoir est largement indépendant. Et la plupart des pays restant ont entrepris des réformes pour renforcer l'indépendance, l'intégrité et le fonctionnement du pouvoir judiciaire54(*).

1.2.3. Légitimité et crédibilité accrue du processus électoral

Bien que d'importants défis restent à relever dans ce domaine, notons toutefois que les améliorations constatés au processus électoral proviennent de la démocratisation grandissante sur le contient africain. Dans de nombreux Etats, des réformes importantes ont été entreprises sur la législation en matière d'enregistrement des partis politiques ; des institutions électorales ont subi des sérieuses modifications afin de leur donner plus d'autonomie pouvant leur permettre d'améliorer les dispositions électorales, ainsi que la participation électorale et résoudre les conflits électoraux.

1.2.4. Ouverture de l'espace politique

Les données recueillies au cours de l'enquête dans ces différents Etats africains par les Experts du MAEP montrent non seulement que la population participe beaucoup plus à la politique, au débat et à l'élaboration des politiques mais aussi les femmes participent de plus en plus à la conduite des affaires publiques.

La Déclaration sur l'égalité de sexe adopté lors de la 3ième session ordinaire de la Conférence de l'Union en juillet 2004 a confirmé l'objectif selon lequel le NEPAD et l'UA ont principalement pour but d'intégrer les femmes dans le processus de développement en Afrique55(*).

1.2.5 Amélioration de la gestion

Une saine gestion assure la stabilité macro-économique et améliore la mobilisation des ressources. Bon nombre d'Etats africains s'efforce à mettre en oeuvre des réformes macro-économiques et à accroître la stabilité économique grâce à une amélioration de la gestion et de la discipline budgétaire ; et l'implantation d'un meilleur environnement économique pour l'investissement privé.

Après évaluation, le Botswana, l'Ile Maurice, la Namibie, la Tunisie et la RSA ont été cotés bon en ce qui concerne l'adoption des cadres et des politiques de gestion macro-économique judicieux. Notons toutefois que les réformes économiques que nombre des pays africains mettent en oeuvre, ont commencé à produire des résultats encourageants56(*).

1.3. Les actions du NEPAD dans l'amélioration de la situation sociale

et économique des Africains

1.3.1. Du point de vue social

Ce programme socioéconomique de l'UA (NEPAD), en faisant de l'éradication de la pauvreté son principal objectif, place l'être humain au centre de ses préoccupations. Le combat contre la pauvreté sur le continent s'est accentué ave l'adoption en 2004 de la déclaration et du plan d'action de Ouagadougou sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté en Afrique. Celle-ci recommande aux Etats de prendre de :

- élaborer des politiques économiques et sociales intégrées et des réformes efficaces aux niveaux national, régional et continental afin de réduire les obstacles structurels à l'investissement et l'entreprenariat ;

- promouvoir les partenariats privé-publics ;

- encourager l'entreprise citoyenne ;

- créer des conditions propices à l'augmentation de la production et la création d'emploi57(*).

1.3.2 Du point de vu économique

L'évolution économique récente en Afrique connaît des améliorations encourageantes. Le Continent enregistre une forte croissance économique depuis quatre ans. Le taux de croissance est passé de 5,2% en 2005 à 5,7% 2006 puis 5,8% en 200858(*). Cette performance de la croissance économique en Afrique repose essentiellement sur des facteurs tels que la poursuite de la consolidation de la stabilité macroéconomique et l'amélioration de la gestion macroéconomique, une volonté accrue de mener des réformes économiques. Notons également le fait que l'Afrique a enregistré moins des conflits politiques et des guerres durant ces quatre dernières années.

Dans le cadre du schémas directeur du NEPAD, beaucoup des pays africains ont mis en oeuvre des réformes macroéconomiques et microéconomiques qui ont eu comme conséquence une amélioration générale du climat des affaires et des investissements, augmentant ainsi en 2007 la valeurs des exportations africaines des biens et des services de 15,2% et les importations ont connu une hausse de 13,2%59(*).

Cette évolution de la croissance économique a permis à des nombreux pays africains de faire des pas considérables dans la lutte contre la pauvreté, à l'instar de l'Afrique subsaharienne qui a vu la proportion de la population vivant avec moins d'un dollar par jour, chutée de 45,5% en 1993 à 41,1% en 200460(*).

1.4. Résultats du NEPAD dans le domaine des priorités sectorielles

L'UA a déterminé, à travers le NEPAD, les secteurs prioritaires dans lesquels les Etats, les CERs ainsi que les partenaires de développement devaient engager des actions concrètes pour permettre à l'Afrique de bénéficier d'un développement durable. Il a été ainsi défini des priorités d'action stratégique dans les domaines de l'agriculture, des infrastructures, l'investissement, la santé et l'éducation. Il faut noter que nombre des projets à réaliser dans les domaines sectoriels font intervenir les CERs d'autant plus qu'il s'agit, pour la plupart des cas, des projets à dimension régionale ou sous-régionale.

1.4.1. L'Agriculture :

La mise en oeuvre des stratégies du NEPAD en matière de l'agriculture a permis au Continent de se doter :

- d'un programme intégré pour le développement de l'agriculture en 2003, qui amène le taux de croissance agricole à 6% ;

- de la Déclaration de Maputo sur l'agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique. Cette dernière recommande aux pays de consacrer 10% de leur budget à l'agriculture et au développement rural ;

- de la Déclaration de Syrte (2004) sur les défis de la mise en oeuvre du développement durable et intégré de l'agriculture et de l'eau en Afrique;

- de la résolution du Sommet d'Abuja (2006) sur la sécurité alimentaire.

Toutefois, signalons que les CERs jouent un rôle important dans la progression de programme intégré pour le développement de l'agriculture avec l'établissement des pactes régionaux. Afin de remédier à la crise alimentaire actuelle en Afrique, le NEPAD et l'UA ont adopté en mars 2008 de schéma de sécurité alimentaire afin de permettre d'augmenter l'approvisionnement alimentaire61(*).

Les actions concrètes constatées sur terrain d'après les statistiques de l'UA montent que six pays ont déjà atteint l'objectif de Maputo et 11 pays affichent un taux de croissance agricole de 6 %62(*).

1.4.2. Les infrastructures :

Des nettes améliorations ont été remarquées pour ce qui est de la coordination des projets aussi bien au niveau national que régional. Afin de renforcer le plan d'action à court terme du NEPAD et le cadre stratégique à moyen terme et à long terme, les pays africains et les institutions africaines ont mis en place un consortium pour les infrastructures. En 2006, un mécanisme de coordination pour le développement des infrastructures a été constitué de l'UA, du NEPAD, des Communautés économiques Régionales et de la Banque africaine de Développement. Ce mécanisme a pour tâche de définir un agenda commun pour la promotion de développement des infrastructures en Afrique. Actuellement, 120 projets d'infrastructures ont été élaborés dont 70% sont des projets d'investissements.

1.4.2. La Santé :

L'objectif à atteindre dans ce domaine est de porter à 15% les dépenses de la santé dans les budgets nationaux. Ce taux de 15% trouve son fondement dans la déclaration et le Plan d'action d'Abuja sur la lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et d'autres maladies infectieuses ; et dans la déclaration de Sommet des Ministres de santé de l'UA à Abuja en 200663(*).

Dans l'esprit de ces déclarations, nombre des Etats africains ont crée des instances nationales de coordination de la lutte contre le VIH/SIDA, à l'instar du PNMLS en RDC, et ont défini des cadres stratégiques ; un tiers de ces Etats ont mis en place des systèmes nationaux de suivi et l'évaluation et 42% ont désigné des autorités de coordination au niveau intranational64(*). Aussi la déclaration et le plan d'action de Maputo ont mis sur pied le `'Projet reculer le paulinisme''. Sa mise en oeuvre, son suivi et sa gestion seront assurés par des politiques régionales de lutte contre le paludisme.

1.4.3 L'Education :

Dans le domaine de l'éducation, le continent s'est doté de deux plans d'action : la première décennie de l'éducation pour l'Afrique couvrant la période allant de 1997 à 2006 avec comme objectif, l'accès équitable à l'instruction de base, la qualité, la pertinence et l'efficacité de l'enseignement, ainsi que le renforcement des capacités. Toutefois, il se révèle, à la suite d'une évaluation de l'UA de ce premier plan d'action, que la plupart de ces objectifs n'ont pas été atteints faute de financement nécessaire.

La seconde décennie de l'éducation en Afrique allant de 2006 à 2015. Celle-ci est en cours d'exécution et préconise la mise en place des systèmes fonctionnels d'information sur la gestion des établissements d'enseignement, l'amélioration du système éducatif et l'égalité de sexe dans les enseignements primaires et secondaires.

Dans ce secteur, certains projets ont été reçus dans le cadre de la coordination NEPAD/UA, tel que :

- Programme de formation et de développement ouvert et à distance pour enseignant. Ce projet sera piloté par l'Angola, la DC et le Mozambique ;

- Programme des promotions de l'enseignement des sciences, des mathématiques et des techniques, piloté par 17 Etats ;

- Programme pour le renouveau des universités et hautes écoles africaines (polytechniques, école normale,....) mise en place de réseau de centres d'excellence65(*).

1.4.4 L'Echanges et accès aux marchés

A la suite de la Conférence ministérielle des pays membres de l'OMC tenu à Hong Kong, un accord a été conclu entre l'OMC et les Etats africains avec comme engagements :

- la suppression des subventions agricoles à l'exportation d'ici 2013 ;

- l'adoption d'un « Accord Global de développement » pour les pays en en voie de développement ;

- un Accord pour supprimer les subventions sur l'exploitation du Coton en 2006.

1.4.5 Les Nouvelles technologies de l'Information et de la

communication

Il existe un projet de construction du système de câbles sous-marin pour l'Afrique de l'Est. Ce câble devrait relier la RSA, au Soudan, environ 9,990 Km. Ce projet a reçu l'adhésion des 15 parties.

Dans ce secteur, la mise en oeuvre du NEPAD se concrétise avec le lancement en 2005 de l'initiative e-ecoles du NEPAD dans les pays suivants :

- Ouganda, le 18 juillet 2005 : Ecole secondaire de Bugulumbya ;

- Ghana, 25 juillet 2005 : Ecole secondaire pour les jeunes filles d'Ola ;

- Lesotho, 25 août 2005 : Ecole secondaire du Lesotho ;

- Kenya, 27 septembre 2005 : Ecole secondaire pour jeunes filles d'Isolo66(*).

Notons qu'un programme d'évaluation pour évaluer la valeur éducationnelle de l'initiative est actuellement en cours.

1.4.6 Les sciences et technologies :

La 2ième Conférence ministérielle sur la science et technologie, dans le cadre de la mise en oeuvre de programme sectorielle prioritaires du NEPAD, tenue à Dakar du 27 au 30 septembre 2005, a adopté le Plan d'Action consolidé de science et de technologie, pour l'Afrique et à convenu de créer un Fonds pour la science et l'innovation qui servira dans la mise en oeuvre de ce plan d'action.

§2. Le NEPAD et l'intégration régionale en Afrique

Ce programme, en s'inscrivant dans la dynamique d'insertion au processus de mondialisation et de globalisation, se trouve dans l'obligation de passer par les composantes régionales, à savoir les CERs. Ces dernières jouent, à coté d'autres institutions africaines tel que L'UA et la CEA, un rôle important dans la mise en oeuvre du programme de développement du continent en matière d'intégration régionale.

L'intégration régionale est cruciale pour l'accélération du développement économique, social, culturel et politique des pays africains. Elle est porteuse d'effets économiques d'autant plus que les avantages économiques de l'ensemble d'une communauté régionale sont supérieurs à la somme des avantages économiques des différentes Etats membres.

C'est ainsi qu'en tenant compte du rôle stratégique de l'intégration régionale dans la mise en oeuvre du NEPAD, il nous a paru impérieux de faire une évaluation de l'Etat d'avancement de cette stratégie dans les différentes CERs du Continent.

Certes, des progrès ont été réalisés par l'Afrique en matière d'intégration mais les résultats restent mitigés. Afin de renforcer l'intégration régionale, les dirigeants africains ont pris des décisions cruciales dans les CERs suivantes :

2.1. CEDEAO67(*) :

Lors de sa réunion de janvier 2007 à Ouagadougou, la CEDEAO a décidé de transformer son Secrétariat exécutif en une Commission, tout en restructurant ses autres principaux organes. Elle a également demandé aux Etats de se conformer aux critères de convergence macroéconomique, d'ici 2009, pour assurer la mise en place de la deuxième zone monétaire devant fonctionner parallèlement avec la zone CFA.

Le sommet de la CEDEAO a exigé que les Etats membres prennent des mesures permettant l'application du protocole sur la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d'établissement. Ces décisions ont été prises pour permettre à la CEDEAO de jouer un rôle dans l'intégration et le développement de la région de l'Afrique de l'Ouest et ainsi s'adapter à l'environnement international.

2.2. COMESA :

Dans le domaine de la sécurité alimentaire, le COMESA a recommandé à ses Etats membres d'harmoniser leurs politiques agricoles et de les aligner sur les programmes intégrés du NEPAD pour le développement de l'agriculture en Afrique, permettant ainsi l'autosuffisance alimentaire à l'échelon tant national que régional.

Le COMESA a mis au point la stratégie d'agence régionale d'investissement dans le but d'accélérer le développement du secteur privé. Cette agence sera un facteur clé dans la promotion des investissements transfrontaliers et des investissements étrangers directs. Une autre stratégie régionale de collecte d'informations commerciales dans la zone COMESA a été mise au point.

2. 3. CAE

La Communauté d'Afrique de l'Est met en place une politique qui va aboutir à la création d'une union douanière. Celle-ci permettra l'installation d'un marché commun au sein de la zone. Et dans le but de renforcer la coopération en matière d'intégration économique, il a été accordé un traitement préférentiel aux marchandises venant des pays du COMESA et de la SADC jusqu'à la fin 2008.

2.4. SADEC 

La SADC est entrain de mettre au point une stratégie qui vise la transformation de la Communauté en zone de libre-échange en 2010 et en Union douanière.

La SADC a également décidé récemment de créer une équipe spéciale composée des ministres chargés des finances, des investissements, du développement économique, du commerce et de l'industrie en collaboration avec le secrétariat de la SADC, dans le but de mettre au point des stratégies pour l'élimination de la pauvreté et aussi afin de formuler des propositions visant à accélérer la mise en oeuvre du programme d'intégration de la SADC.

2.5. CEN-SAD

Le sommet de juin 2006 tenu, à Tripoli, a chargé le Président en exercice de cette communauté d'oeuvrer pour la fusion de la CEN-SAD, de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et de CEDEAO afin de créer une communauté économique unique et solide, capable d'accélérer la mise en place de l'intégration économique africaine.

SECTION 2. LE SOUS-DEVELOPPEMENT PERSISTANT

DE L'AFRIQUE

La persistance du sous-développement sur le continent, après un demi-siècle des indépendances nationales africaines, nous amène à penser que les Etats-nations, hérités de la colonisation et consacrées par la force de choses et par la Charte de l'OUA, ont montré leurs limites.

A ces jours, le Continent présente des facteurs de retard de développement à l'échelle mondiale et cela, même après le lancement du NEPAD en 2001 et son adoption en tant que programme économique de l'UA en 2002. Le retard qu'accuse l'Afrique trouve sa source tant sur le plan politique qu'économique.

§1 Sur le plan politique

Du point de vue politique, l'inefficacité des mécanismes africains les conflits et les querelles de leadership constituent les principaux maux qui retardent le développement du Continent.

1.1. L'inefficacité des mécanismes de prévention des conflits

Les conflits armés constituent le grand problème auquel le continent doit faire face en premier lieu. Tous ces conflits ont pour cause soit les problèmes économiques soit la course au pouvoir.

Le Continent est déchiré depuis quarante ans par des conflits interétatiques, Intraétatiques et ethniques.

Parmi les 52 Etats africains 35 ont connu des conflits armés sur le Continent entre 1963 à nos jours, affectant 500 millions des personnes, soit 65% de la population africaine et causant 7 millions des morts. En outre, les guerres n'épargnent aucune zone géographique du Continent : la Corne de l'Afrique (Ethiopie, Soudan, Erythrée, Somalie,..), l'Afrique centrale, l'Afrique australe, l'Afrique de l'ouest....seule l'Afrique du Nord est restée relativement préservée, excepté l'Algérie68(*).

L'Afrique reste le Continent le plus secoué par un grand nombre des conflits et où est déployé le plus grand nombre d'opérations de paix dans le monde. Cette situation des conflits préoccupe les dirigeants africains à tel point que lors du Sommet ordinaire de l'UA tenu à Addis Abeba et avait été consacré au changement climatique, l'ordre du jour changé pour être orienté sur les crises en Afrique, particulièrement, le conflit au Darfour et en Somalie, la crise post électorale au Kenya et de la crise aux Comores.

La situation sécuritaire en Afrique reste préoccupation et ses conséquences ne cessent de s'empirer étant donné la longévité de conflits. Par exemple, la guerre du Tchad a déjà duré 40 ans, celle du Soudan, 37 ans ; celle de l'Erythrée, 30 ans ; celle de l'Angola a duré 27 ans. L'une des conséquences néfastes de ces conflits armées est l'apparition des réfugies, estimées à 3 millions de nos jours, et des personnes déplacées, environ 20 millions69(*). Nombre de ces personnes victimes des conséquences de la guerre vivent dans des conditions difficiles et sans assistance adéquate de la part des gouvernements nationaux ou de la communauté internationale.

Les derniers conflits qui empoisonnent le continent sont ceux de la Somalie pour lequel l'UA tente d'obtenir des Etats membres une participation à la force de paix que le CPS a décidé de déployer ; du Darfour, avec la force de paix de l`UA (AMIS) qui connaît des difficultés avec la milice progouvernementale « Djandjanwid ».

En somme, ce constat alarmant de l'Etat sécuritaire en Afrique, nous amène à penser et affirmer que, malgré que l'Afrique s'est dotée des structures et mécanismes de prévention, gestion et règlement de conflits, leur politique en cette matière reste inefficace au regard du nombre croissant de conflit armés que le continent a connu et continue à connaître. Ces conflits armés et les conséquences qu'ils engendrent ne facilitent pas l'accélération du développement du continent. Au contraire, ils participent à la destruction du continent, faisant ainsi persister le sous développement.

1. 2. Les querelles du leadership

Le leadership peut être compris comme la relation dans laquelle une personne influence d'autres personnes pour qu'elles travaillent ensemble et de plein gré à des tâches liées les unes aux autres afin d'atteindre les objectifs souhaités. Autrement dit, il peut être considéré comme étant la capacité de persuader les autres à suivre les objectifs poursuivis avec enthousiasme70(*).

Ce problème du leadership se pose souvent au sein des organisations internationales qui, elles, prônent le principe d'égalité souveraine entre Etats. C'est ainsi qu'à l'époque de l'OUA, pour éviter ce conflit de leadership, la Charte prévoyait que chaque Etat était déterminé en fonction du barème établit. D'où aucun Etat ne pouvait contribuer à plus de 10% du budget annuel de l'Organisation. Cette mesure évitait l'hégémonie d'un Etat membre à se fonder sur sa participation importante au budget.

Actuellement, dans l'UA, certains Chefs d'Etat et de Gouvernement se disputent la place de leader au sein de l'Organisation. Cette position de leader est réclamée par au moins cinq Etats qui payent régulièrement les cotisations, soit 75% du budget de l'UA. Il s'agit de l'Egypte, la Libye, le Nigeria, la RSA, l'Algérie et le Sénégal.

Force est de constater que cet acharnement des dirigeants africains pour occuper la place du leader crée une divergence des points de vue sur la marche à suivre du Continent ; ce qui retarde le décollage même des institutions africaines notamment l'UA qui se veut porteuse des initiatives et solutions salvatrices pour le Continent en matière de développement.

§2. Sur le plan économique

Sur l'échiquier mondial, l'Afrique est toujours repris en dernière position sur la liste de tous les continents. Notons par exemple que sur les 40 pays pauvres de la planète, 34 sont africains71(*). Ce constat crée un certain pessimisme pour ce qui est de l'objectif de diminuer de moitié la pauvreté d'ici 2015, dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique.

Outre la mauvaise gestion et la corruption, les maux qui freinent le développement de l'Afrique dans ce domaine sont des problèmes liés à la dette extérieure de l'Afrique, le manque de financement de projets et la pandémie du SIDA qui affecte un grand nombre de population.

2.1 Dette extérieure

Les décisions africaines et la communauté internationale font du problème de la dette extérieure un défi majeur à relever pour le développement du Continent. L'effet négatif de la dette extérieure élevée sur l'investissement peut étouffer la croissance. Autrement dit, le secteur privé sera moins tenté d'investir et les pays auront du mal à obtenir de nouveaux prêts. D'où la croissance doit ralentir.

L'initiative PPTE de 1996 et l'initiative PPTE renforcé de 1999 sont deux actions majeures que la communauté internationale a entreprises avant l'adoption du Consensus de Monterrey pour traiter le problème de la dette extérieure élevée des pays africains. L'application de ces deux initiatives n'a pas amélioré les conditions économiques et sociales du développement du Continent. Par contre, les Etats Africains se sont retrouvés encore plus endettés et plus appauvris.

En somme, il s'avère que le surendettement des pays africains empêche et plonge le Continent dans un sous-développement économique et social. Et d'aucuns ne doutent que le fardeau de la dette est l'une des obstacles majeurs pour l'élimination de la pauvreté dans une partie du monde où la population doit survivre avec moins de deux dollars par jour.

2.2 Le manque de financement de projet de développement

L'Afrique est dotée d'une structure continentale politico-économique coriace qui peut conduire au développement du Continent. Malheureusement, elle constitue encore un créneau de la vulnérabilité sociale et économique qui s'exprime par la carence des capitaux nécessaires à la réalisation des objectifs assignés à ses projets de développement comme NEPAD, en tant que programme socio-économique de l'UA, qui, pour son décollage demande 22 milliards des US, connaît de sérieux retards dans sa mise en oeuvre par manque des ressources suffisantes du financement.

2.3 La pandémie du SIDA/VIH

Le SIDA est l'un des plus grand fléau de notre époque. Plus de 95% des malades et des morts se situent dans les pays en voie de développement.

L'Afrique subsaharienne représente 10% de la population mondiale mais regroupe près de deux tiers du total des personnes infectées par le VIH, soit 25 à 30 millions des personnes (dont 58% des femmes). Le taux de prévalence chez les personnes âgées de 15-49 ans, de 7,7%. C'est le taux le plus élevé au monde. L'Afrique australe est la plus touchée des régions africaines. Le nombre de décès dus au SIDA était estimé à 2,2 millions en 2006 et le nombre total des morts en Afrique depuis de début de la pandémie s'élève à 15 millions72(*).

Le VIH/SIDA, en plus des pertes en vies humaines, a un impact dramatique sur l'évolution du continent car la maladie décime la force de travail, appauvrit et bouleverse les familles, notamment par la prise en charge des orphelins, qui, selon les statistiques pourraient représenter 20 millions d'enfants d'ici 2010. Notons aussi que les personnes atteintes du VIH/SIDA sont par ailleurs souvent victimes de discrimination et de stigmatisation tant professionnelles qu'en matière d'accès à la propriété, à l'éducation ou l'accès aux soins.

A ce stade de l'évolution de la maladie, force est de constater que la pandémie n'est plus une question de santé seulement mais plutôt un problème de développement, de paix et de sécurité continentales.

CHAPITRE II. PERSPECTIVES DU NEPAD

Dans l'ensemble, huit ans après le lancement du NEPAD qui est à mi-parcours de son chemin (2001-2008), nous remarquons que le processus de la réalisation de ses objectifs est d'une lenteur alarmante. A ce rythme, le Continent ne pourra pas éradiquer la pauvreté de moitié d'ici 2015, bien que la proportion de la population de l'Afrique subsaharienne disposant de moins d'un dollar par jour est passée de 45,5 % en 1993 à 41,1% en 2004.

C'est la raison pour laquelle, nous nous efforcerons d'abord de relever les causes de l'inefficacité du NEPAD (section 1) pour ensuite formuler des propositions pour sa relance (section 2).

SECTION 1. LES CAUSES DE L'INEFFICACITE DU NEPAD

Les causes pour lesquelles le NEPAD connaît des sérieuses difficultés dans son exécution résident non seulement dans les causes internes (§1) notamment le retard constaté dans la mise en oeuvre des stratégies et des plans nationaux de développement et le conflit de compétence des présidents initiateurs, mais aussi les causes externes (§2) telles que l'immobilisation des ressources nécessaires pour augmenter l'investissement par le bailleur de fonds et aussi la quasi indifférence du secteur privé international.

§1.Les causes internes

1.1. Le retard dans la mis en oeuvre des stratégies nationales de

développement

Selon le point 47 du document de référence du Nepad, le » Rôle des dirigeants africains » est « d'exprimer et de diriger la mise application » des programmes et projets du Nepad «  pour le compte de leurs peuples ». Le cadre national représente donc un relais fondamental dans la mise en oeuvre des programmes du NEPAD. Cependant il existe parfois des conflits de compétences avec les organismes et les stratégies nationales de développement préexistant, qui doivent faire l'objet d'une harmonisation pour mieux intégrer les priorités du NEPAD. Mais il est constaté un grand retard dans la mise en oeuvre de ces stratégies nationales de développement.

Ce retard est la conséquence des conflits qu'ont connu nombre d'Etats africains. La plupart des Etats qui sont sortis de conflit, sont fragiles et ont de la peine à retrouver le dynamisme nécessaire pour réduire la pauvreté et élever le niveau de vie de leur population. C'est le cas de la RDC qui a connu deux guerres à l'espace de 10 ans (1997-2008) et se retrouve en manque de ressources pour mettre en oeuvre le DSCRP73(*).

De ce fait, ces Etats, à économie fragile, doivent recourir aux financements extérieurs provenant des donateurs tels que la Banque Mondiale et le FMI. Malheureusement, ces partenaires internationaux ne réalisent pas toujours leur promesse en temps convenu provoquant ainsi des retards dans la mise en oeuvre des projets de développement par rapport au calendrier établi.

Toujours est-il que nous devons aussi souligner le manque de volonté politique des dirigeants africains qui ont laissé des pratiques telles que la mauvaise gestion et la corruption, et le détournement de fond public gangrenées leur gouvernance bouleversant ainsi la bonne marche des Etats.

1.2. Le conflit de compétence

Le conflit de compétence se situe tant au niveau institutionnel, entre la Commission de l'UA et le secrétariat du NEPAD qu'au sein même du NEPAD entre les cinq présidents initiateurs qui ne s'entendent décidément pas.

Ce conflit institutionnel est matérialisé dans le fait de maintenir parallèle un secrétariat pour le NEPAD et une commission pour l'Union africaine. Cette structure crée de facto une dispersion des forces, des conflits de compétences et des prérogatives institutionnelles et enfin une cacophonie qui hypothéquerait le développement du Continent.

Au niveau même du NEPAD, le malentendu réside premièrement dans l'orientation qu'il faut donner au NEPAD. En effet si pour les anciens présidents sud-africain et nigérian, Thabo MBEKI et Olisegun OBASANDJO, le NEPAD est un esprit d'émancipation et d'affirmation de soi à cultiver chez les Africains. Contre, pour le Sénégalais WADE, le NEPAD est un programme conçu avant tout pour construire l'Afrique en y mettant des infrastructures, en préservant l'environnement, en développant le commerce, l'éducation, la technologie, etc.

La réalité est que les acteurs de ces deux tendances ressemblent par moments à des rivaux qu'à des partenaires unis par la même vision et le même désir de sortir l'Afrique de ce gouffre. Au demeurant, ces conflits se manifestent insidieusement entre francophones et anglophones.

§2. Les causes externes

2.1. L'immobilisation des ressources nécessaires pour l'investissement

dans le secteur clé

Nul n'est sans ignorer que le NEPAD tirera la grande partie de son financement des partenaires internationaux. Mais la mobilisation de ces ressources destinées à financer les études et la réalisation des différents projets au sein du NEPAD, prend du temps pour être débloqué par les partenaires internationaux.

A titre d'exemple, les trois grands projets ferroviaires proposés par le Président WADE dans le domaine des infrastructures, à l`issue de la Conférence qui s`est tenue à la suite du Sommet Union Européenne - Afrique à Lisbonne le 8 et 9 septembre 2007, ont été élaboré en 2004 par les ministres africains et attendent jusqu' à ce jour des financements pour être réalisés.

2.2. L'indifférence du secteur privé international

La situation d'insécurité politique et économique qui prévaut en Afrique laisse le secteur privé international indifférent en matière d'investissement. Bien que le MAEP a pour but de garantir la sécurité politique et économique en facilitant l'implantation de la bonne gouvernance démocratique, politique, économique et des entreprises des pays africains qui y adhèrent , l'environnement politique et des affaires restent toujours insécurisé. Cette situation amène les investisseurs à se diriger vers d'autres cieux.

Encore faut-il souligner que toutes les rares fois que les partenaires privés sont prêts pour financer des projets, par exemple la construction d'un pont ou d'une autoroute, ils se retrouvent parfois devant plusieurs pays à la fois pour un même projet. Et pourtant la BAD qui, à notre connaissance, a mis en place des mécanismes pour faciliter le financement des infrastructures n'a pas vocation de négocier ni de conduire les projets du NEPAD. Il en est de même pour les banques sous-régionales.

SECTION 2. SUGGESTION POUR LA RELANCE DU NEPAD

Huit années après la proclamation du NEPAD à Abuja, le défaut de vulgarisation et la modestie, voire même l'absence des réalisations concrètes, a installé un sentiment d'échec dans l'opinion public envers le NEPAD. Toutefois, certains progrès accomplis ont été constatés dans la mise en oeuvre du NEPAD, mais , jusque-là , le défi que le Continent devrait relever est celui de l'accélération du développement du contient à travers l' intégration des plans indicatifs du NEPAD dans les programmes de développement nationaux afin de permettre la réalisation de ses objectifs.

Nous pensons que la renaissance de l' Afrique n'est pas une utopie. Ce programme est un signe qui montre que notre siècle est un siècle de rupture avec les habitudes du passé. D'où l'afropessimisme n'a plus droit de cité.

Nous sommes persuadé que le NEPAD, malgré le retard, les obstacles et les imperfections constatés dans sa mise en oeuvre, n'est pas une initiative de plus dans la liste des échecs , il constitue le levier du développement de l'Afrique. Point n'est besoin pour nous de proposer un autre plan alternatif, nous nous limiterons à formuler quelques suggestions et recommandations qui pourront permettre le renforcement de la gestion du NEPAD et l' accélération de sa mise en oeuvre afin d'avoir des résultats concrets et permettre ainsi d'atteindre les objectifs du NEPAD à savoir éradiquer la pauvreté de moitié d'ici 2015.

Pour sortir le NEPAD de l'impasse, des considérables réformes doivent être entreprises dans sa mis en oeuvre :

1. démarrer la mise en oeuvre des projets avec les ressources disponibles plutôt que de les investir dans des Conférences ; des anniversaires et des Sommets ;

2. impliquer davantage le secteur privé africain et convaincre les acteurs du secteur privé international à venir investir en Afrique, et amener les partenaires du G8 et de l'Union européenne à respecter leur engagements;

3. améliorer les capacités de conception, de mise en oeuvre, de suivi et de l'évaluation des projets ;

4. rendre performants les mécanismes des mobilisations et d'absorption des ressources financières ;

5. améliorer la gouvernance du NEPAD en le rendant moins pléthorique, plus transparente et plus crédible ;

6. résoudre les problèmes de leadership au niveau du Comité de mise en oeuvre où les fonctions des Chef d'Etats initiateurs du NEPAD doivent être harmonisées et clarifiées ;

7. gérer le NEPAD et non l'administrer ;

8. impliquer davantage les leaders jeunes et les femmes dans tous les secteurs : économie, sciences , politique , art et culture, etc.

9. désétatiser et dépersonnaliser le NEPAD pour en faire une affaire des peuples et des groupes intermédiaires ( société civile) ;

10. favoriser la mobilisation des biens publics régionaux et la coopération régionale pour un renforcement des institutions régionales capables d'accélérer l' intégration économique du Continent.

CONCLUSION

Au terme de ce mémoire, qui a porté sur le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique : bilan et perspectives, une interrogation majeure a orienté nos analyses : quel bilan pouvons-nous dresser de ce programme économique de l'Union africaine, et quelles sont ses perspectives d'avenir?

En effet, bien que les Etats africains ont accomplis certains progrès, le bilan reste toutefois négatif eu égards aux actions réalisées dans le domaine économique, sociale et de l'intégration régionale. C'est ainsi que pour accélérer la mise en oeuvre du NEPAD, nous avons suggéré une reforme indispensable de sa mise en oeuvre. Cette dernière initiative permettrait une relance de l'intégration politique et économique du Continent, garantie nécessaire pour le maintien de la paix et la sécurité et pour le développement économique.

Pour parvenir aux résultats escomptés, nous avons estimé nécessaire de répartir notre travail en deux parties, chacune d'elles comportant deux chapitres.

Dans la première partie, nous avons traité des relations qui existent entre l'UA et le NEPAD. Dans le premier chapitre, nous avons vu que le NEPAD est un programme de développement économique de l'UA ; tandis que dans le second chapitre, nous examiné décortiqué la stratégie du NEPAD dans ses axes principaux.

La deuxième partie a porté sur le bilan et perspectives du NEPAD. Nous avons indiqué dans le troisième chapitre les réalisations de ce programme et les causes qui font persister l'Afrique dans le sous-développement. En plus, nous avons tenté, dans le quatrième chapitre, de proposer des perspectives sur le NEPAD. Et pour cela, il nous a d'abord paru nécessaire de relever les causes de son inefficacité avant de faire des suggestions pour sa relance.

En définitive, nous sommes persuadé que le NEPAD reste le cadre idéal qui pourrait conduire le Continent africain à un développement durable. C'est ainsi que sa redynamisation dans les domaines des infrastructures, économique et social est indispensable afin d'atteindre ces objectifs fixés et le permettre ainsi au Continent de sortir de la marginalisation. C'est Cette relance qui assurera à l'Afrique une entrée avantageuse dans la mondialisation.

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES JURIDIQUES

1. La Charte des Nations Unies du 26 juin 1946.

2. La Charte de l'Organisation de l'Unité africaine du 25 mai 1963.

3. La Résolution 1995(XIX) du 30 décembre 1964 de l'Assemblée Générale des Nations Unies portant création de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le développement.

4. La Charte africaine de la participation populaire au développement de 3 juin 1991.

5. Le Traité d'Abuja instituant la Communauté économique Africaine de 1991.

6. La Déclaration du Caire de 1993 créant le Mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.

7. L'Acte Constitutif de l'Union africaine, du 2 juillet 2000.

8. La Déclaration AHG/Decl.1 (XXXVII) de l'UA du 11 juillet 2001 relative à la « Nouvelle initiative africaine ».

9. La Déclaration du Comité de mise en oeuvre du NEPAD du 23 octobre 2001.

10. La Déclaration du Sommet des Chefs d'Etat et des Gouvernement, tenu à Dakar du 15 au 17 avril 2002, sur le partenariat avec le secteur privé pour le financement du NEPAD.

11. La Déclaration AHG/235(Annexe - 1) sur la bonne gouvernance politique, économique, et des Entreprises du 8 juillet 2002.

12. La Déclaration de Durban Assembly/AU.decl.1(I) sur la mise en oeuvre du NEPAD du 8 juillet 2002.

13. Le Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité du 9 juillet 2002.

14. La Déclaration de Maputo du 12 juillet 2003 relatif à la poursuite des programmes du NEPAD, et l'harmonisation des priorités et des structures du NEPAD avec celles de l'UA.

15. La Déclaration Assembly/AU/Decl.12 (III) dénommée, Déclaration solennelle sur l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique de juillet 2004.

II. DOCTRINE

A. OUVRAGES

1. BALANDA MIKIUN LEILEL, G. « Le droit des Organisations

Internationales : théorie générale », Kinshasa, éd. CEDI, 2006.

2. DUNGONS, Ph. « Le NEPAD entre partenariat et la gestion des conflits »

Politiques étrangères, février 2003.

3. Hakim benhammouda et Moustahpa Kassé, « Le NEPAD et les enjeux

de développement en Afrique » , Paris, CEA/Maisonneuve

et Larose, 2002.

4. KAMANDA WA KAMANDA, « Le défi africain, une puissance qui

s'ignore », Paris, éd. Afrique Biblio Club (ABC), 1976.

5. LABANA LASAY `ABAR, « Les Organisations Internationales, théorie

générales et textes », Paris, Maison d'Editions Sirius, 2008.

6. MBOKO DJ'ANDDIMA, « Principes et usages en matière de rédactions

d'un travail universitaire », Kinshasa, CADICEC, 2004.

7. Mohamed Bedjaoui, - « Droit International, Bilan et Perspectives »,

Paris, I Tome I, éd. A.PEDONE, 1991.

- « Droit International, Relations Internationales

Economiques », Paris, Tome II, éd. A.PEDONE,

1991.

8. MOUSTAPHA KASSE, « NEPAD : contenu, structure et mécanisme de

fonctionnement », Dakar, UNESCO -BREDA, 2002.

9. VECCGRO del. , G., « Le droit international Public et le problème de la

paix », Paris, Cool RIDG Vol. II.

B. REVUES ET ARTICLES

1. AHMIDOU OULD ABDALLAH : « L'Afrique à l'heure de la mondialisation, une nouvelle initiative pour le développement en Afrique », in Revue Internationale et Stratégique, n° 46, été 2002.

2. Banque mondiale, Indice de développement mondial, 2008

3. BRODIN, C., « Le NEPAD, une initiative politique de l'Afrique, penser son développement au XXième siècle », Université paris II, Panthéon - Assas.

4. COUSSY J. : « Les utopies du NEPAD » in Alternatives économique, n°215, Juin 2003.

5. FOUNOU - TSHUIGOUA : « Le NEPAD, ou le défi du rattrapage », the African Scholard's forum meeting, Nairobi, Kenya 26 - 28 avril 2002.

6. Kone Soungalo : « Le NEPAD essoufflé ? » in Ouestafrique économique du 1 janvier 2005.

7. MWAYILA TSHIYEMBE : « Du messianisme aux rives de la mondialisation, la difficile gestation de l'union Africaine » in Le Monde diplomatique, juillet 2002.

8. Quel partenariat pour l'Afrique ? le NEPAD en question in Agir ici/Survie, un autre Sommet pour l'Afrique, Karthala, paris 2003.

9. SIDIKI KABA, Les Droit des l'homme et le NEPAD, FIDH et la Direction générale de la coopération internationale et du développement du ministère français des affaires étrangères, Novembre 2004.

10. TAYEB CHENNTOUF, « Le NEPAD, une réponse aux défis éducatifs, culturels et scientifiques du XXIième sc., Université d'Oran Es-Senis, Algérie.

C. COURS POLYCOPIES

1. BULA BULA Sayeman, Droit International Public, notes de cours,

Faculté de Droit, G3, Inédit, UNIKIN 2006 - 2007.

2. MAZYAMBO, Relations Internationales Economiques, note de cours,

Faculté de Droit, G3, UNIKIN, 2005 - 2006.

3. YEZI, Les relations Internationales africaines, note de cours, Faculté

de Droit, L2 UNIKIN 2007 - 2008.

D. RAPPORTS

1) Haut Conseil de la coopération Internationale : « Les priorités de la coopération pour l'Afrique subsaharienne et le NEPAD », Rapport au 1er ministre, Paris 2002.

2) PNUD, Rapport mondial sur le développement humain, 2003

3) OCDE : « Vers un partenariat pour le développement dans le nouveau contexte mondial », les dossiers du comité d'aide au développement (CAD) - Coopération par le développement - Rapport 1995, Paris 1996.

4) Secrétaire Général de l'ONU, Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique : deuxième rapport complet sur les progrès de la mise en oeuvre et de l'appui international, Rapport publié 04 Août 2004.

5) CEA, L'Afrique et le consensus de Monterrey - performance et progrès du continent, Rapport économique sur l'Afrique 2008.

6) CEA, Accélérer le développement de l'Afrique par le développement, Rapport économique 2007.

7) CEA, Les Objectifs du Millénaire pour le Développement de l'Afrique par la diversification, 2005.

8) Secrétaire Général de l'ONU, Les besoins de développement de l'Afrique : état de la mise en oeuvre des divers engagements, défis et perspectives, Rapport publié le 15 juillet 2008.

9) Secrétaire général de l'ONU, Applications des recommandations figurant dans le rapport du Secrétaire Général sur les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement en Afrique, Rapport publié le 20 Août 2004.

10) Secrétaire Général du Conseil Economique et Social, Engagement du système des Nations Unies en faveur du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, Rapport publié le 31 mars 2004

III. SITES INTERNET

- www.africa-union.org

- www.g8.fr

- www.hcci-gouv.fr

- www.worldbank.org

- www.un.org

- www.nepad.org

- www.uneca.org

- www.fidh.org

- www.wikipedi.org

IV. AUTRES DOCUMENTS

- Plan d'action Union Africain et le NEPAD, mars 2008.

- Le Plan d'action de Ouagadougou sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté, 2004

TABLE DES MATIERES

Epigraphe

Liste des sigles et abréviations

Dédicace I

Remerciements II

INTRODUCTION 1

I. Problématique 1

II. Hypothèses 5

III. Intérêt du sujet 6

IV. Méthodologie 6

V. Délimitation du sujet 7

VI. Annonce du plan 8

PREMIERE PARTIE : LE NEPAD ET L'UNION AFRICAINE 9

CHAPITRE I : LE NEPAD COMME PROGRAMME DE

DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE

L'UNION AFRICAINE 9

SECTION 1. CONTEXTE HISTORIQUE ET OBJECTIF DE NEPAD 9

§1. Contexte historique 9

1.1. L'African Renaissance 10

1. 2. Le Plan Omega 11

1.3. Consensus sur le NEPAD 12

§ 2. Objectifs et valeur juridique du document de référence

du NEPAD 14

2.1 Objectif 14

2.2. La valeur juridique du document du document de référence

du NEPAD 16

SECTION 2 : STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT DU NEPAD 16

§1. Structure du NEPAD 16

1.1. Le Comité d'orientation et de mise en oeuvre 17

1.2. Le Comité de Pilotage 17

1.3. Le Secrétariat 18

§2. Mécanisme fonctionnel du Nepad 19

2.1. La Conférence de l'Union 20

2.2. La Commission de l'Union Africaine 20

2.3. Le Secrétariat du NEPAD 20

2.4. Les Communautés Economiques Régionales 21

2.5. La Commission économique pour l'Afrique 22

2.6. La Banque Africaine de Développement 23

2.7. Les Institutions Spécialisées africaines 24

2.8. Les Etats membres de l'Union 24

CHAPITRE II. LES AXES PRINCIPAUX DU NEPAD 25

SECTION 1. DOMAINE POLITIQUE 25

§1. Initiative pour la paix et la sécurité 26

1.1. La promotion des conditions qui favorise la paix et la sécurité  26

1.2. La consolidation et l'amélioration des capacités face à un conflit 26

§2. Initiative pour la démocratie, la bonne gouvernance et des droits

de l'homme 27

2.1. La stratégie du NEPAD en matière de démocratie et la bonne gouvernance 27

2.2. La stratégie du NEPAD en matière des droits de l'Homme 29

SECTION 2. DOMAINE ECONOMIQUE 30

§1. Priorités sectorielles 32

1.1. Les infrastructures 33

1.2. L'éducation 33

1.3. La santé  33

1.4. Les Nouvelles Technologies de l'Information et

de la Communication (NTIC)  33

1.5. L'agriculture 34

1.6. L'Energie 34

1.7. Accès aux marchés des pays développés 34

1.8. Environnement 34

1.9. La bonne gouvernance politique 34

1.10. La bonne gouvernance économique et les flux des capitaux privés 35

§2. La Mobilisation des ressources et le Nouveau partenariat mondial 36

2.1 L'initiative en faveur de flux de capitaux 36

2.2 L'initiative pour l'accès aux marchés des pays développés 36

2.3. Le Nouveau partenariat mondial 37

DEUXIEME PARTIE : LE BILAN ET LES PERSPECTIVES

DU NEPAD 38

CHAPITRE I. LE PARADOXE DU NEPAD ET DU SOUS

DEVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE 38

SECTION 1. LES REALISATIONS DU NEPAD 39

§1. Les résultats du NEPAD au niveau des Etats et des institutions 39

Africaines 39

1.1. Les actions du NEPAD en faveur de la paix et sécurité 40

1.2 Les actions du NEPAD en matière de la Bonne gouvernance 44

1.2.1. Le respect grandissant de la constitution 46

1.2.2. Affirmation de l'indépendance des pouvoirs législatif et judiciaire 47

1.2.3. Légitimité et crédibilité accrue du processus électoral 47

1.2.4. Ouverture de l'espace politique 48

1.2.5 Amélioration de la gestion 48

1.3. Les actions du NEPAD dans l'amélioration de la situation sociale

et économique des Africains 49

1.3.1. Du point de vue social 49

1.3.2 Du point de vu économique 49

1.4. Résultats du NEPAD dans le domaine des priorités sectorielles 50

1.4.1. L'Agriculture  51

1.4.2. Les infrastructures  51

1.4.2. La Santé  52

1.4.3 L'Education  52

1.4.4 L'Echanges et accès aux marchés 53

1.4.5 Les Nouvelles technologies de l'Information et de la

Communication 54

§2. Le NEPAD et l'intégration régionale en Afrique 54

2.1. CEDEAO 55

2.2. COMESA  56

2. 3. CAE 56

2.4. SADEC  57

2.5. CEN-SAD 57

SECTION 2. LE SOUS-DEVELOPPEMENT PERSISTANT

DE L'AFRIQUE 57

§1 Sur le plan politique 58

1.1. L'inefficacité des mécanismes de prévention des conflits 58

1. 2. Les querelles du leadership 60

§2. Sur le plan économique 61

2.1 Dette extérieure 61

2.2 Le manque de financement de projet de développement 62

2.3 La pandémie du SIDA/VIH 62

CHAPITRE II. PERSPECTIVES DU NEPAD 64

SECTION 1. LES CAUSES DE L'INEFFICACITE DU NEPAD 64

§1.Les causes internes 64

1.1. Le retard dans la mis en oeuvre des stratégies nationales de

développement 64

1.2. Le conflit de compétence 64

§2. Les causes externes 65

2.1. L'immobilisation des ressources nécessaires pour l'investissement

dans le secteur clé 66

2.2. L'indifférence du secteur privé international 66

SECTION 2. SUGGESTION POUR LE RELANCE DU NEPAD 67

CONCLUSION 68

BIBLIOGRAPHIE 72

* 1 Point 3 de la Résolution 1995 (XIX) du 30 décembre 1964 portant constitution de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement - CNUCED

* 2 § 6 de la Déclaration de l'OUA de juin 1972 relative l'analyse des travaux de la CNUCED

* 3 KAMANDA WA KAMANDA, Le défi africain, une puissance qui s'ignore, Paris, éd. Afrique Biblio Club

(ABC), 1976, p. 132.

* 4 KAMANDA WA KAMANDA, op. cit, p.45

* 5 www.wikipedia.org/strategie de Monrovia du 12 aôut 2008

* 6 BRODIN, (C.), «  Le NEPAD, une initiative politique de l'Afrique penser son développement au

XIXième Siècle », Paris, Panthéon - Assas, p.35.

* 7 www.worlbank.org du 12 août 2008

* 8 Réduction de l'extrême pauvreté et de la faim, éducation primaire pour tous, suppression des disparités homme/femmes, réduction de la moitié de la moralité infantile, amélioration de la santé maternelle, combattre le VIH/SIDA, le paludisme et autres maladies, assurer un environnement durable, mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

* 9 MBOKO DJ'ANDIMA, Principes et usages en matière de rédaction d'un travail universitaire , Kinshasa,

CADICEC, 2004, p.21

* 10 AHMIDOU OULD ABDALLAH, « L'Afrique à l'heure de la mondialisation, une nouvelle initiative pour le développement en Afrique », in Revue Internationale et Stratégique, n°46, été 2002, p. 15

* 11 D'ailleurs, il expose sa vision de la renaissance africaine dans son ouvrage intitulé « Africa, the time has come », Captown, Taferberg, 1988.

* 12 SOUMARE (A.), « NEPAD - historique, présentation, ambitions, modalités de mise en oeuvre, structures », in Afrique qui gagne, Paris, 13 mars 2003, p. 8.

* 13 SOUMARE (A.), op. cit, p.8.

* 14 www.nepadsn.org.

* 15 www.uneca.org.

* 16 Déclaration engageant la poursuite des programmes du NEPAD et l'harmonisation des priorités et des structures du Nepad avec celles de l'UA (Assembly/Au/decl.8-11)

* 17 § 67 de la Déclaration AHG/Dec.1 (XXXVII) de l'UA du 11 juillet relative à la » Nouvelle Initiative

africaine », p.14

* 18 Ibidem

* 19 § 68 de la Déclaration AHG/Dec.1 (XXXVII) de l'UA du 11 juillet relative à la «  Nouvelle initiative

africaine », p.14, p. 14 - 15.

* 20 MUSTAPHA KASSE, NEPAD : contenu, structure et mécanismes de fonctionnement, UNESCO -

BREDA, Dakar, Sénégal, 2002, p.3.

* 21 Art. 6, §1 et 2, de l'Acte Constitutif de l'Union Africaine du 11 juillet 2000.

* 22 www.africa-union.org

* 23 Art. 20, § 1 Acte Constitutif de l'Union Africaine du 11 juillet 2000.

* 24Art. 14 et 15 de l'Acte Constitutif de l'Union Africaine

* 25 www.nepad.org

* 26 LABANA LASAY'ABAR, Les Organisations Internationales, théorie générale et textes Paris,, Maison

d'Editions Sirius, 2008, p.103.

* 27 Idem, p.105.

* 28 Voir Déclaration sur le Sommet des Chefs d'Etats et des Gouvernements tenu à Dakar du 15 au 17

avril 2002 sur le Partenariat avec le secteur privé pour le financement du NEPAD.

* 29 Déclaration du Sommet des Chefs d'Etats et des Gouvernements tenu à Dakar du 15 au 17 Avril

2002 sur le Partenariat avec le secteur privé pour le financement du NEPAD.

* 30 MUSTAPHA KASSE; Op. cit, p.3.

* 31 § 1 de la Déclaration AHG/Dec.1 (XXXVII) de l'UA du 11 juillet relative à la «  Nouvelle initiative

Africaine », p.1.

* 32 MUSTAPHA KASSE; Op. cit, p.4.

* 33 Ibidem

* 34 MUSTAPHA KASSE; Op. Cit. p.4.

* 35 HAKIM BEN HAMMOUDA et MOUSTAPHA KASSE ; Le NEPAd et les enjeux de développement en

Afrique, Paris, CEA/Maisonneuve et Larose, 2002, p. 20.

* 36 www.nepad.org

* 37 Point 184 de la Déclaration AHG/Decl.1 (XXXVII) de l'UA du 11 juillet 2001 relative à la « nouvelle initiative africaine ».

* 38 BRODIN, (C). , Op. Cit, p.37

* 39 www.worldbank.org

* 40 Secrétaire Général de l'ONU, « Les besoins de développement de l'Afrique : état de la mise en oeuvre des divers engagements, défis et perspectives », Rapport publié le 15 juillet 2008, p.15

* 41 Secrétaire général de l'ONU, « Applications des recommandations figurant dans le rapport du SG sur les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement en Afrique » Rapport le 20 Août 2004.

* 42 Art. 6 du Protocole portant création du Conseil de paix et de sécurité du 9 juillet 2002.

* 43Art. 3 , idem.

* 44 Plan stratégique de la commission de l'Union africaine

* 45 Secrétaire générale de l'ONU, op. cit , Rapport publié 20 Août 2004.

* 46 Secrétaire générale de l'ONU, op. cit, Rapport publié 20 Août 2004.

* 47 Plan d'Action Union africaine et le NEPAD, mars 2008

* 48 Secrétaire général de l'ONU, op. cit, Rapport publié le 15 juillet 2008

* 49 Point 79 de la Déclaration AHG/Decl.1 (XXXVII) du 11 juillet 2001 relative à la nouvelle initiative africaines

* 50 SIDIKI KABA, Les Droit des l'homme et le NEPAD, FIDH et la Direction générale de la coopération

Internationale et du développement du ministère français des affaires étrangères,

Novembre 2004.

* 51 www.nepad.org

* 52 Voir Rapport final de l'équipe d'évaluation du MAEP, 2004

* 53 Voir Rapport final de l'équipe d'évaluation du MAEP

* 54 www.nepad.org

* 55Déclaration solennelle sur l'égalité entre les hommes et les femmes en Afrique de juillet

2004 (Assembly/AU/Decl.12 (III))

* 56 www.nepad.org

* 57 Le Plan d'action de Ouagadougou sur l'emploi et la lutte contre la pauvreté adopté par le conférence de l'Union en 2004.

* 58 CEA, Rapport économique sur l'Afrique 2008 : l'Afrique et le Consensus de Monterrey - performances et progrès du continent, 2008

* 59 CEA, Rapport économique sur l'Afrique 2007 : accélérer le développement de l'Afrique par la diversification, 2007.

* 60 Banque mondiale, Indice de développement mondial, 2008

* 61 Plan d'action UA/NEPAD, op. cit.

* 62 www.africa-union.org

* 63 Secrétaire général des NU, op. cit, rapport publié du 15 juillet 2008

* 64 Voir Rapport final de l'équipe d'évaluation du MAEP

* 65 Plan d'action UA/NEPAD, mars 2008

* 66 Rapport du Comité de pilotage sur la mise en oeuvre du NEPAD, 2004

* 67 www.cedeao.com

* 68 Plan stratégique de l'Union africaine

* 69 www.fidh.org

* 70 Dictionnaire universel Hachette, 2002, verbo leadership

* 71 Banque mondiale, Op. Cit, 2008

* 72 SIDIKI KABA, op. cit, p. 45

* 73 Le DSRP est un nouvel instrument d'intervention proposé en 1999 par la Banque Mondiale et le FMI devant servir de cadre à des allégements de dette pour les PPTE






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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo