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L'insécurité alimentaire dans la région du Nord au Cameroun: représentations sociales, stratégies de lutte et enjeux

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par Alain Christian ESSIMI BILOA
Université de Yaoundé I - Master en sociologie 2010
  

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II- UNE PRODUCTION EN BAISSE CONSTANTE

Dans la région du Nord, l'alimentation est constituée essentiellement des céréales en l'occurrence le sorgho (pluvial ou le muskuwaari), le mil pénicillaire, l'arachide, les pois de terre (voandzou), le niébé... S'y ajoutent les produits agro-industriels ; souvent importés ou issus d'autres régions du Cameroun : le riz, le blé, le maïs de l'Adamaoua. En fait,

« La culture du maïs semble difficile au Nord de Garoua. Avec les variétés disponibles, elle semble inadaptée au climat (problème d'alimentation en eau), et à de nombreux sols (carences diverses, structures, striga..), aux possibilités d'utilisation (mouture de grain trop coûteuse). »31

Selon toute vraisemblance, la couverture des besoins alimentaires en céréales est en baisse constante au Cameroun depuis quelques décennies : en 1961-1963, elle était de 97% ; en 1971-1973, elle est de 83% ; en 1981-1983, elle s'élève à 84% pour descendre à 59% en 1988- 199032.

Les données de l'Office Céréalier sur la production annuelle nous servent à dresser un tableau des besoins en partant sur la base de 200 Kg de céréales par habitant et par an.

31 Diocèses de Garoua, Maroua, Mokolo, Ngaoundéré et Yagoua, Propos sur le développement agricole au Nord-Cameroun, Avril 1983.

32 Statistiques compilées par ONDOA MANGA dans Analyse des politiques agricoles mises en wuvre au Cameroun depuis 1960 , 2006.

ANNÉE

POPULATION

BESOINS (T)

PRODUCTION
(T)

BILAN (T)

1994-1995

970.000

194.100

435.200

241.200

1995-1996

1.020.000

204.000

413.900

209.900

1996-1997

1.100.000

214.500

344.300

129.800

1997-1998

1.128.000

225.600

329.200

103.600

1998-1999

1.186.000

237.100

213.100

- 24.000

Tableau 1 : Estimation des besoins et des productions en céréales dans la région du Nord entre 1994 et 1999. Source Office Céréalier.

Si on prend le cas particulier du riz, les statistiques révèlent que sa production reste relativement basse. En effet, depuis 1992, elle est restée inférieure à 80.000 tonnes, avec un record de 73.000 tonnes en 1998.

Comme il apparaît dans ce tableau, deux courbes suivent des trajectoires diamétralement opposées. D'une part, et conformément aux conclusions qui ont été tirées des défaillances des politiques agricoles des pouvoirs publics, la production agricole n'a pas pu faire face à l'abandon de cette filière et connaît une chute progressive. D'autre part, la croissance démographique est dans une phase ascendante. Elle est même déjà estimée à 3.282.018 en 2015. Pour Olivier IYEBI-MANDJEK, « Le croît démographique doit beaucoup à l'encadrement médical et à l'acceptation par les populations des campagnes de vaccination et des pratiques hygiéniques. Cela a diminué notablement la mortalité infantile »33.

Lorsque la production alimentaire ne parvient plus à satisfaire les besoins de la population, l'autosuffisance alimentaire ne saurait être atteinte. Lorsque le déficit est accentué et que les mesures prises ne répondent pas efficacement à la situation, c'est l'insécurité alimentaire qui s'installe.

33 Olivier IYEBI-MANDJEK in Atlas du Cameroun, p.82.

Certes, pour les raisons sus-évoquées, l'Etat y est pour beaucoup dans la crise alimentaire que connaît la région du Nord. Cependant, beaucoup d'autres facteurs aggravants entrent en jeu, qui ont tendance à l'exacerber. C'est pourquoi dans le chapitre qui va suivre, il sera question d'explorer les constructions causales sociales qui entourent l'insécurité alimentaire. L'analyse des causes étant indissociable de celle des conséquences, il sera fait question de ces dernières par la suite.

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