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De l'image du président dans les trois derniers romans de Mongo Beti

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par Jean Baptiste NTUENDEM
Université de Dschang - Master II 2013
  

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CONCLUSION

Au terme d'une analyse à la dimension du travail ainsi produit, force est de constater que la littérature africaine francophone de la postcolonie s'enrichit davantage de nouveaux matériaux littéraires comme l'image du Chef de l'Etat qu'elle textualise. Notre corpus est d'autant plus lisible qu'il offre à décrypter une image extrêmement désintégrée de ceux-là qui ont l'auguste responsabilité de tenir le timon d'une République. En effet, nos recherches ont pu nous montrer que les Chefs d'Etat d'Afrique noire francophone sont des dignes héritiers du pouvoir colonial qu'ils servent aveuglement sans partage. Cette soumission aveugle à l'ancien maître est d'autant plus visible que c'est lui qui les a installés au pouvoir au détriment des vrais patriotes intègres. Dès lors, forts de leurs pouvoirs sans limites et sans contrepoids, ils agissent en maîtres absolus. La vie sociopolitique est militarisée ; les institutions de contre pouvoir son spoliées à l'instar de la presse qui est muselée, les partis politiques sont sabordés et les opposants persécutés. Les Chefs d'Etat, tels qu'ils nous sont présentés ici, sont à l'image de Mobutu Sesse Seko à qui le narrateur fait régulièrement allusion. S'il est vrai que les récits mentionnent la succession de trois Chefs d'Etat à la tête de la République dite bananière, il n'en demeure pas moins vrai que deux principaux régimes sont longuement dépeints d'un texte à l'autre. Une date historique, comme le 1er janvier 1960 nous situe à l'aube du règne d'Ahmadou Ahidjo au Cameroun, installé au pouvoir par les manoeuvres politiques et militaires de l'ancienne métropole. Si Ahidjo apparaît comme un dictateur sanguinaire, son successeur lui, est peint comme un tyran sournois :« Chez nous, à un despotisme sanguinaire venait de succéder une dictature sournoise... » (Mongo Beti 1999 : 73). Nous retrouvons les slogans politiques de ce dernier dans ces formules :

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Le nouveau Chef de l'état, homme en apparence énigmatique, n'avait pris aucune décision tranchée, se contentant de semer dans ses rares allocutions quelques formules qui faisaient beaucoup de bruit, mais ne signifiaient rien, comme renouveau, moralisation, rigueur... (Mongo Beti 1994 :170)

Ce nouveau chef d'Etat est présenté comme un idéologue et fervent partisan du repli identitaire. Autant il croit à ses protecteurs armés, autant il s'entoure exclusivement de ses amis, de sa famille et de sa tribu pour prétendre gérer le pays. Toutefois, il nous apparaît comme un véritable impotent qui n'aspire qu'à se reposer, quand il ne passe pas son temps au village à jouer, ou quand il agit par ailleurs en un parfait kleptocrate qui a institutionnalisé les évasions des capitaux et la corruption électorale. C'est un gestionnaire démagogue aventurier qui se montre insolvable devant ses salariés et devant ses créanciers. Les voyages incessants en terres étrangères font de lui un vacancier en quête d'un remède à son impéritie.

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