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Enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire au climat


par Cris Chesnel Maketo
Université Marien Ngouabi (Brazzaville) - Master  2022
  

Disponible en mode multipage

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Congo

UNIVERSITÉ MARIEN NGOUABI
ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

Année académique : 2021 -2022 N° d'ordre :

MÉMOIRE

Pour l'obtention du diplôme de Master

Mention : Sciences humaines

Parcours : Master

Option : Histoire-Géographie

Spécialité : Géographie physique (Climatologie)

Présenté et soutenu publiquement

par

Maketo Cris Chesnel

Titulaire de Licence en Histoire-Géographie en Juin 2020

Titre :

Les enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire au

climat

Directeur de mémoire

Samba Gaston, Maitre de Conférences, CAMES, Université Marien Ngouabi, Congo

Jury

Président : Moundza Patrice, Professeur Titulaire, CAMES, Université Marien Ngouabi, Congo

Membres : Ndzani Ferdinand, Maitre-Assistant, CAMES, Université Marien Ngouabi, Congo

Samba Gaston, Maitre de Conférences, CAMES, Université Marien Ngouabi,

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Dédicaces

Je dédie la présente étude à :

? mon père Maketo Jean Bertin ; ? ma mère Massala Christine.

Page | 2

Remerciements

La présente étude est le résultat de nombreux échanges scientifiques et collaborations avec des personnes à qui j'aimerais exprimer toute ma reconnaissance. Mes sincères remerciements s'adressent à Monsieur Samba Gaston, Maitre de Conférences CAMES, pour avoir accepté de diriger ce travail. Son éternelle bonne humeur lors des séances de travail, sa responsabilité, ses conseils, ses remarques, ses corrections et ses suggestions nous ont été d'une extrême utilité.

J'exprime ma gratitude à Monsieur le Professeur Moundza Patrice, président du jury et Monsieur Ndzani Ferdinand qui a examiné ce travail.

À ces remerciements, j'associe :

+ Monsieur Massouangui-Kifouala Martin, Maitre-Assistant, CAMES. Son aide a été

précieuse pour l'aboutissement de ce travail ;

+ Monsieur Loemba André Guy Edmond, Secrétaire général de la Commune de Pointe-

Noire ;

+ Madame Eouani Rita Aimée Liliane, Directrice Départementale de l'Environnement de

Pointe-Noire ;

+ Monsieur Itsouhou Désiré, chef de service du développement touristique et de

l'écotourisme de Pointe-Noire ;

+ Madame Breheret Natalie, Directrice de l'ONG Rénatura Congo,

+ Monsieur Marsac Rubin, chef de service de l'Océan durable à Rénatura Congo ;

+ Madame Mboumba Sichelle, secrétaire comptable à Rénatura Congo ;

+ Messieurs Bayoundoula Noel et Athel Melchisédek ;

+ les agents de la Direction de l'Aménagement , de l'Urbanisme, de la Construction, de

la Gestion Foncière (M. Missima Nziengui Nicodème et Madame Tsila née Moukoko

Kititi Chantal) ;

+ Monsieur Toli Ghislain ;

+ les membres du Centre de Recherche et d'Études sur l'Environnement (CREE) ;

+ les agents du service de la Météorologie Nationale ;

+ Monsieur Miouidi Georges, le chef de service du Centre d'Assistance Météorologique

aux Activités Maritimes (CAMAM) ;

+ Monsieur Dilou Ogoto Frédi ;

+ Monsieur Mobeke Rock ;

+ Mabiala Massouangui ;

+ Monsieur Loemba Jean Hubert ainsi que tous les agents du service de Documentation

de l'Office de Recherches Scientifique et Technique d'Outre-Mer (ORSTOM).

Une pensée fraternelle à mes condisciples de la promotion de Maters notamment Mamadou Jucélie Mariame, qui m'a toujours considéré comme son cadet, Boucka Ilama Chardenne Providence, Mabial'Ma-Limingui Charles Benhazin, Bouesso Nsayi Bourges, Moundaga-Oumba Marlyse et Mobeke Matondo Stévia pour nos échanges au quotidien.

Je profite de cette occasion pour remercier :

+ mes tantes Ndedi Marie, Tsimba Boukondolo Sylvie, Hokabakila Pélagie, Dianzambi Badiabo Aphonsine, Ndende Marianne et Mongongo Brigitte Sylvie, Samba Diambou Chancelle, Mahoungou Ninon Flore ;

+ mes oncles Mianzitoukoulou Gervais, Mounoki Jean Claude et Matoungoussi Igor ;

Page | 3

? mes frères et soeurs Maketo : Omné Lucres, Drely Dieu-Le-Veu, Pretty Samuel et Mpolo Daniella ;

? mes cousins et cousines : Ouenadio Jos Chardin, , Nkaya Mercia Reine, Dib Deboukondololo Dasy, Bassakinina Prince Côme, Mabiala Mondésir, Yébas Ngouala Brehl, Mayoukou Gloire, Kalanzaya Jean Chrispin, Makola Matondo Gladman, Pouabou Aldonove, Mombo Siloulou Gad, Mombo Safou Mirina et Kiminou Stéphanie Steyne.

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Liste des acronymes et abréviations

ADEME : Agence de l'Environnement et de la Maitrise de l'Énergie ;

AEA : Afrique Équatoriale Atlantique ;

AFD : Agence Française de Développement ;

AIC : Association Internationale de Climatologie ;

ALUCONGO : Aluminium du Congo ;

ANAC : Agence Nationale de l'Aviation Civile ;

BOPLAC : Bois et Placages du Congo ;

BRASCO : Brasserie du Congo ;

CAMAM : Centre d'Assistance Météorologique des Activités Maritimes ;

CAMES : Conseil Africain et Malgache de l'Enseignement Supérieur ;

CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ;

CEREG : Centre d'Études et de Recherches Éco-Géographiques ;

CFA : Communauté Financière Africaine ;

CFCO : Chemin de Fer Congo-Océan ;

CFHBC : Compagnie Française du Haut et du Bas-Congo ;

CNI : Communication Nationale Initiale ;

CNRS : Centre National de Recherche Scientifique ;

CO2 : Dioxyde de Carbone ;

COPE : Congolaise de Peinture ;

CORAF : Congolaise de Raffinage ;

CPKN : Compagnie Propriétaire du Kouilou-Niari ;

CRCRT : Centre de Recherche sur la Conservation et la Restauration des Terres ;

CREE : Centre de Recherche et d'Études sur l'Environnement ;

CV : Coefficient de Variation ;

DAUCGF : Direction de l'Aménagement, de l'Urbanisme, de la Construction et de la Gestion Foncière ;

DJF : Décembre-Janvier-Février ;

ECO S.A : Eucalyptus du Congo Société Anonyme ;

EFC : Eucalyptus Fibre Congo ;

ENS : École Normale Supérieure ;

FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines ;

GIEC : Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat ;

GT II : Groupe de Travail II ;

GUMAR : Guichet Unique Maritime ;

ha : hectares ;

IAU : Institut d'Aménagement et d'Urbanisme ;

ICU : Ilôt de Chaleur Urbain ;

IFC : Institut Français du Congo ;

JFMA : Janvier-Février-Mars-Avril ;

JJA : Juin-Juillet-Août ;

LREE : Laboratoire de Recherche et d'Études de l'Environnement ;

MAB : Minoterie Alimentaire de Bétail ;

MAM : Mars-Avril-Mai ;

MINOCO : Minoterie du Congo ;

MW : Méga Watt ;

ND : Novembre-Décembre ;

OFEV : Office Fédéral de l'Environnement ;

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement ;

ONERC : Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique ;

ONG : Organisation Non Gouvernementale ;

ONU : Organisation des Nations-Unies ;

ONU-HABITAT : Programme des Nations-Unies pour les Établissements Humains ;

ORSTOM : Office de Recherches Scientifique et Technique d'Outre-Mer ;

PAPN : Port Autonome de Pointe-Noire ;

Page | 5

PDU : Plan Directeur d'Urbanisme ;

PEDU : Projet Eau et Développement Urbain ; PIB : Produit Intérieur Brut ;

RDC : République Démocratique du Congo ;

RE4 : Quatrième Rapport d'Évaluation ;

RE5 : Cinquième Rapport d'Évaluation ;

SCB : Société de Construction des Batignolles ;

SDU : Schéma Directeur d'Urbanisme ;

SNPC : Société Nationale des Pétroles du Congo ;

SOCOMAB : Société Congolaise de Manutention des Bois ;

SOCOPEC : Société Congolaise de Pêche ;

SOFAPRAL : Société de Fabrication des Produits Alimentaires ;

SON : Septembre-Octobre-Novembre ;

TNn : Température Minimale la plus basse ;

TNx : Température Minimale la plus élevée ;

Total E&P Congo : Total Exploration et production Congo ;

TRABEC : Transformation des Bois Exotiques du Congo ;

TXx : Température Maximale la plus forte ;

UAIC : Unité d'Afforestation Industrielle du Congo ;

UE : Union Européenne ;

UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature ;

UMNG : Université Marien Ngouabi ;

UQAM : Université du Québec à Montréal ;

ZIT : Zone Inter Tropicale ;

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Sommaire

Dédicaces 1

Remerciements 2

Liste des acronymes et sigles utilisés 4

Sommaire 6

Introduction générale 7

Chapitre 1 : Présentation de la zone d'étude 15

Chapitre 2 : Climat de Pointe-Noire 32

Chapitre 3 : Impacts, vulnérabilité et enjeux d'adaptation 47

Conclusion générale 64

Références bibliographiques 65

Sites web consultés 68

Liste des figures 69

Liste des tableaux 70

Liste des photos 71

Table des matières 72

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Introduction générale

La présente étude sur le climat et l'environnement de Pointe-Noire contribue à la compréhension du climat urbain et de ses impacts dans un pays en développement. Selon Dimon R. (2008, p. 3), chaque pays doit faire du dérèglement climatique un sujet de préoccupation et développer des stratégies qui lui sont propres pour faire face aux mutations induites par ce phénomène. La partie introductive de notre travail d'étude présentera le contexte et la justification, la problématique, l'état de connaissances sur la question, la clarification des concepts, l'approche méthodologique et l'articulation du travail.

Contexte et justification

Le changement climatique est annoncé comme l'un des plus grands défis auxquels les sociétés humaines contemporaines se trouvent désormais confrontées (Rocle N., 2017, p. 17). Le dérèglement climatique se caractérise par l'augmentation de la température moyenne, la recrudescence des précipitations, l'élévation du niveau de la mer, le phénomène d'Ilot de Chaleur Urbain (ICU) et les inondations des zones côtières. Dans son quatrième rapport de synthèse, le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat (GIEC, 2007) montre que malgré les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), certains impacts des changements climatiques seront inévitables. Les études menées par le Programme des Nations-Unies pour les Établissements Humains (ONU-HABITAT, 2010, p. 27) montrent que les villes sont les moteurs de la prospérité économique et du bien-être social. Suivant l'évolution climatique, ces zones urbanisées seront d'autant plus vulnérables. Nous nous interrogeons alors sur l'adaptation des villes congolaises face aux changements climatiques. Pour ce faire, nous avons jugé bon de mener une réflexion sur les « enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire au climat ». Cette étude revêt un double intérêt : l'intérêt scientifique parce qu'elle contribue à la climatologie urbaine et l'intérêt social en ce qu'elle analyse la gestion de l'environnement urbain dans le cadre du changement climatique.

Problématique

Les travaux de la Communication Nationale Initiale (CNI, 2001, p. 43) admettent que l'évolution climatique est tenue pour l'une des menaces les plus sérieuses pesant sur la durabilité de l'environnement. Les scientifiques s'accordent en général à admettre que le climat de la terre se trouve affecté par l'accumulation des gaz à effet de serre (GES). Étant donné que le climat se réchauffe, les villes présentent un aspect particulier : elles subissent fortement ses effets. Suivant l'évolution climatique, les espaces urbains surtout en zones côtières seraient vulnérables en raison de la forte concentration de population et du regroupement d'infrastructures. La ville de Pointe-Noire offre aux chercheurs des objets d'étude importants

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du fait des multiples mutations qu'elle connait au fil des années. Cette étude suscite plusieurs questions :

Question de recherche principale

Comment la ville de Pointe-Noire assure-t-elle sa résilience face à l'évolution du climat ?

Questions secondaires

- Comment évolue le climat de la ville de Pointe-Noire ?

- Quels sont les effets induits par le climat sur la ville de Pointe-Noire ?

- Quelles sont les mesures et stratégies d'adaptation de l'agglomération de Pointe-Noire au climat ?

Objectifs

Notre travail aborde une question d'actualité dans une ville côtière du Congo. Plusieurs objectifs ont été fixés dans la présente étude.

Objectif principal

- Apprécier la résilience de l'agglomération de Pointe-Noire face au changement climatique.

Objectifs secondaires

- Analyser l'évolution du climat de Pointe-Noire ;

- Répertorier les effets du climat sur la ville de Pointe-Noire ;

- Recenser les mesures et stratégies d'adaptation de l'agglomération de Pointe-Noire au climat.

Hypothèses

Hypothèse principale

- L'agglomération de Pointe-Noire présente une faible résilience face au changement climatique.

Hypothèses secondaires

- Le climat de Pointe-Noire connait de profondes modifications au niveau des précipitations.

- La ville de Pointe-Noire subit de plein fouet les effets pervers du changement climatique.

- Pour rendre résiliente la ville de Pointe-Noire, plusieurs mesures et stratégies ont été mises en place.

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État de connaissances sur la question

L'analyse des enjeux d'adaptation au climat sur le plan international a fait l'objet de bon nombre de travaux dont ceux de Mansanet-Bataller Maria (2010), du GIEC (2007), de l'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature (UICN, 2016), de l'Agence de l'Environnement et de la Maitrise de l'Énergie (ADEME, 2020), de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme (IAU, 2014) et de World Agroforestry Center (2012).

Toutefois, sur le plan national, la littérature sur l'étude fondamentale du climat et des enjeux d'adaptabilité à l'évolution climatique est très pauvre. Quelques travaux abordent la question. On peut citer entre autres :

? Samba Gaston (2020) a rédigé sur Le climat du Congo-Brazzaville. Il montre que le Congo présente deux nuances climatiques : le climat équatorial et tropical humide, puis énumère les impacts et la vulnérabilité de ce territoire face au changement climatique. La question d'adaptation au climat est également abordée par l'auteur ;

? Le Ministère de l'Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo (2021) a publié un ouvrage intitulé Contribution déterminée au niveau national de la République du Congo. Il montre l'évolution des émissions des gaz à effet de serre (GES) au Congo accélérant ainsi le processus du changement climatique. Aussi, il évalue les impacts et la vulnérabilité de ce territoire au climat. Les secteurs ciblés sont l'énergie, la santé de la population des établissements humains. Les stratégies d'adaptation au climat ont été évoquées afin de renforcer la résilience du Congo aux aléas climatiques. Enfin, les besoins d'adaptation au climat sont mentionnés ;

S'agissant des villes congolaises, les études récentes sont celles de :

? Massouangui-Kifouala M. et al. (2021) qui ont travaillé sur la Vulnérabilité et la résilience des quartiers précaires à Brazzaville (République du Congo) face au changement climatique : cas de Soukissa et Moukondzi-Ngouaka. Dans cet article, les auteurs montrent qu'aucun pays au monde n'échappe aux changements climatiques. Ses conséquences sont très dramatiques dans les villes des pays en voie de développement. Ces modifications se traduisent par une augmentation des totaux pluviométriques et des jours extrêmement pluvieux. Les populations superposent des sacs remplis de sables au-dessus d'un talus des ordures ménagères, des carcasses des voitures et des pneus hors d'usage pour contrecarrer l'action des eaux pluviales et d'autres ayant des moyens financiers plus ou moins acceptables se permettent de clôturer leurs parcelles par des murs assez élevés. Les populations surélèvent les fondations de leurs maisons. Cependant, ces stratégies manquent d'efficacité en ce que les populations ne bénéficient d'aucune assistance devant ces problèmes.

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? Nzoussi H. K. et Feng Li Jiang (2014) ont apporté une réflexion sur La gestion de l'environnement urbain à Brazzaville : problèmes et perspectives. Dans cet article, ils présentent les facteurs liés à l'accroissement de la population dans l'agglomération de Brazzaville. La croissance démographique, la demande citadine des services et des biens voire des pressions environnementales. En effet, l'environnement urbain de Brazzaville est sujet à plusieurs problèmes dont la mauvaise gestion des déchets. La dégradation de son environnement est le corollaire de plusieurs facteurs qui nécessitent des moyens adéquats pour y faire face ; ce qui suppose la mise en place d'une politique environnementale nécessaire afin d'épargner les populations des dangers liés à l'environnement.

? Moundza P. (2014) a rédigé un article sur L'habitat urbain et le réchauffement climatique à Brazzaville. L'auteur fait mention de la notion d'adaptabilité de l'habitat urbain face au changement climatique dans une ville congolaise. Il analyse la croissance spatiale et démographique de Brazzaville, la typologie de l'habitat urbain face au réchauffement climatique. La plupart des cases en parpaing (briques agglomérées) couvertes de toits de tôles et des baraques en tôles sont mal ventilées. La nature des matériaux utilisés pour la construction des maisons favorise le réchauffement de l'habitat à Brazzaville. Les constructions de manière désordonnée entraînent une densification de l'habitat et l'orientation des bâtiments, de même, affecte l'atmosphère intérieure. L'augmentation de températures à Brazzaville s'accompagne surtout d'une mauvaise aération de la ville.

? Maléké S. P. L. (2007) a réalisé des travaux sur Brazzaville, son environnement face aux changements climatiques. L'auteur aborde la question de l'évolution du climat (précipitations et températures). Le test de Mann Kendall a été appliqué aux séries de ces deux principaux paramètres climatiques de la capitale congolaise (1932-1998). Le climat futur de l'agglomération de Brazzaville montre son devenir si le climat venait à changer. Les problèmes environnementaux seront nombreux dont l'érosion à Talangai, les inondations à Ouenzé et Moungali.

Concernant la ville de Pointe-Noire, les rares travaux abordent l'analyse climatique notamment ceux du Programme des Nations-Unies pour les Établissements Humains (ONU-HABITAT, 2012), du Ministère de la Construction, de l'Urbanisme, de la Ville et du Cadre de Vie (2016) apportent une compréhension sur l'évaluation des problèmes environnementaux dans cette ville. Ces réflexions ont contribué à la compréhension sur l'analyse du climat d'une ville d'un pays en développement. Cependant, ces travaux n'abordent pas de manière raffinée la question liée aux effets du dérèglement climatique, aux mesures et stratégies d'adaptation au climat dans cette ville congolaise.

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Clarification des concepts

Pour mieux comprendre la problématique liée aux « enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire au climat, il serait judicieux de clarifier les mots clés dans cette étude :

Adaptation est l'accommodation des systèmes naturels ou des systèmes humains aux stimuli climatiques, afin d'en atténuer les inconvénients ou d'en exploiter les avantages (GIEC, 2007, p. 102). Autrement dit, c'est l'action de faire face au dérèglement climatique.

Changement climatique est la « variation de l'état du climat, qu'on peut déceler par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus » (GIEC, 2014, p. 5). Elle représente l'évolution du climat en rapport avec les activités exercées par l'homme.

Résilience est la capacité des systèmes sociaux, économiques ou écologiques à faire face aux événements dangereux, tendances ou perturbations, à y réagir et à se réorganiser de façon à conserver leurs fonctions essentielles, leur identité et leur structure, tout en maintenant leurs facultés d'adaptation, d'apprentissage et de transformation (GIEC, 2014, p. 5).

Variabilité climatique « peut être due à des processus internes naturels au sein du système climatique ou à des variations des forçages externes naturels ou anthropiques » (GIEC, 2007, p. 114).

Vulnérabilité est la « mesure dans laquelle un système est sensible ou incapable de faire face aux effets défavorables des changements climatiques, y compris la variabilité du climat et les phénomènes extrêmes » (GIEC, 2007, p. 114).

Approche méthodologique

Pour élaborer la présente étude, plusieurs données et méthodes ont été utilisées.

Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé :

? les données climatiques utilisées dans cette étude sont fournies par le service de la Météorologie Nationale du Congo (ANAC). Les valeurs de l'insolation, quant à elles, concernent la période allant de 1961 à 1990. Après leur collecte, elles ont été intégrées dans la base des données du Centre de Recherche et d'Études sur l'Environnement

(CREE). Il s'agit des données journalières des précipitations et des températures de l'air allant de 1932 à 2004.

? les données démographiques sont issues des travaux de l'Institut National de Statistique (INS, 2020), de l'Organisation des Nations Unies (ONU, 2019), du Ministère de la Construction, de l'Urbanisme, de la Ville et du Cadre de vie (2016) et de Keios (2016).

? les données économiques sont également issues des travaux du Programme des Nations-Unies pour les Établissements Humains (ONU-HABITAT, 2012) et de l'Institut National de Statistique (INS, 2020). Les réflexions précitées concernent sur la ville de Pointe-Noire.

? les données cartographiques ont été établies par le service du Laboratoire de Recherche et d'Études de l'Environnement (LREE). Il s'agit des cartes administratives et du relief de la ville de Pointe-Noire.

? les données d'observation directe concernent les photos prises sur la ville de Pointe-Noire notamment sur le zone côtière, les activités économiques, les équipements collectifs et services sociaux urbains.

? Les entretiens ont été effectués pour recueillir des informations auprès des enseignants-chercheurs de l'Université Marien Ngouabi et du personnel administratif de la ville de Pointe-Noire. Leurs noms et prénoms des personnes interrogées sont reportés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Entretiens réalisés par Maketo Cris (septembre 2021 ; juin-septembre 2022)

Noms et prénoms

Fonctions

Dates

1

Monsieur Diela

Directeur Départemental de l'Habitat et de
l'Urbanisme du Département de Pointe-Noire

10/09/2021

2

Monsieur

Massouangui-Kifouala Martin

Maitre-Assistant, CAMES, Université Marien

Ngouabi

15/06/2022

3

Madame Eouani Rita Aimée Liliane

Directrice Départementale de l'Environnement de Pointe-Noire

30/08/2022

4

Monsieur Itsouhou

Désiré

Chef de service du développement touristique
et de l'écotourisme de Pointe-Noire

05/09/2022

5

Madame Breheret

Natalie

Directrice de l'ONG Rénatura Congo

07/09/2022

6

Monsieur Missima

Nziengui Nicodème

Agent de la Direction de l'Aménagement, de
l'Urbanisme, de la Construction et de la
Gestion Foncière (DAUCGF)

09/09/2022

7

Madame Tsila née

Moukoko Kititi
Chantal

Agent de la Direction de l'Aménagement, de
l'Urbanisme, de la Construction et de la
Gestion Foncière (DAUCGF)

09/09/2022

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Source : enquête personnelle, 2022

Les méthodes utilisées sont les suivantes :

+ La recherche documentaire était axée sur les connaissances théoriques liées aux changements climatiques et aux les enjeux d'adaptation au climat. À cet effet, des centres de documentation ont été consultés au fur et à mesure du déroulement de la recherche. Il s'agit de la bibliothèque de l'École Normale Supérieure (ENS), du Centre de Documentation de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines (FLASH), du service de documentation de l'Office de Recherches Scientifique et Technique d'Outre-Mer (ORSTOM) de Pointe-Noire, de l'Institut Français du Congo (IFC) ainsi que du service d'archives et de documentation de la Mairie centrale de Pointe-Noire. Par ailleurs, la consultation des sites internet a été d'un précieux secours.

+ La collecte des données a été réalisée au moyen des entretiens, des données d'observation directe, du dépouillement des archives météorologiques et démographiques.

+ Le traitement et l'analyse des données ont été faits à travers des logiciels tels que Word pour la saisie et le traitement du texte. Excel a permis de réaliser des graphiques des données climatiques, de calculer les paramètres statistiques (moyenne, écart- type et coefficient de variation, anomalies et moyennes mobiles), des données démographiques et économiques.

Pour compléter cette étude, nous avons utilisé des méthodes statistiques notamment le calcul de la moyenne arithmétique, de l'écart-type et du coefficient de variation (CV). Samba G. (2014, p. 21) décrit ces méthodes statistiques susmentionnées.

+ La moyenne arithmétique d'une série statistique est le rapport de la somme des valeurs observées sur le nombre d'observation. Elle permet de déterminer la valeur centrale de la série pluviométrique et thermique. Sa formule est la suivante :

??

1

?? =

= ????(????)

?? ? ??

??=1

Page | 13

+ L'écart-type est utilisé pour fixer les seuils caractéristiques au sein d'une distribution statistique, donc d'estimer la dispersion statistique à l'échelle annuelle et saisonnière. Il est calculé à partir de la formule suivante :

?? =

v? ?? (???? - ??)22

??=1

??

+ Le coefficient de variation (CV) a permis d'apprécier la variabilité pluviométrique et thermique. Il exprime le rapport entre l'écart-type et la moyenne. Il est l'outil idéal pour comparer les dispersions. Toutefois, il tend à croitre de manière outrancière lorsque la moyenne est proche de zéro.

??

CV=

??

Page | 14

? Des valeurs centrées réduites ont permis de dégager l'évolution des séries climatiques. La détermination de ces valeurs consiste à soustraire la normale de chaque valeur observée et de diviser par la suite l'ensemble des données centrées par l'écart-type de la série. L'anomalie présente deux caractéristiques fixes : moyenne nulle et écart-type égal à un.

(????-??)

?=

??

? La moyenne mobile est un paramètre très important aboutissant à une certaine réduction de la variance et à la perte d'un certain nombre des points et de degrés de liberté. Associée aux anomalies, la moyenne mobile permet de déterminer la tendance générale de l'évolution des précipitations et des températures. Chaque valeur observée est remplacée par une valeur arithmétique calculée à partir des valeurs voisines qui l'encadrent. Dans le cadre de cette étude, nous avons calculé ces moyennes sur la période de 72 ans. Ainsi Xi est remplacé dans la série par :

MM =????-2 + ????-1 + ???? + ????+1 + ????+2

72

Articulation du travail

Notre travail d'étude s'articule autour de trois chapitres :

- Le premier chapitre situe la zone d'étude et présente l'histoire de la ville de Pointe-Noire. Il analyse les éléments du milieu physique (géologie, pédologie, relief, hydrographie et végétation) et leur influence sur cet espace urbain et énumère les aspects humains et économiques ;

- Le deuxième chapitre analyse les éléments climatiques dans leur état moyen dans l'agglomération de Pointe-Noire ;

- Le troisième chapitre répertorie les impacts que le changement climatique a induits sur la ville de Pointe-Noire et les enjeux d'adaptation de l'agglomération qu'ils suscitent.

Page | 15

Chapitre 1 : Présentation de la zone d'étude

La ville de Pointe-Noire (figure 1) est située au Sud-ouest Congo sur la façade atlantique plus précisément entre les latitudes 4° 47' 36" Sud et les longitudes 11° 53' 20" Est. Grâce aux activités industrielles et à son port, elle représente la principale plate-forme économique du pays. Elle est limitée :

? Au Nord par la Rivière Rouge ;

? Au Sud par le village Ndjemo et l'Océan Atlantique ; ? À l'Est par le département du Kouilou ;

? À l'Ouest par l'Océan Atlantique.

La ville de Pointe-Noire couvre une superficie d'environ 1.144 km2. Son découpage administratif lui confère six arrondissements. Il s'agit de l'arrondissement 1 Lumumba (19 quartiers), de l'arrondissement 2 Mvoumvou (11 quartiers), de l'arrondissement 3 Tié-Tié (17 quartiers), de l'arrondissement 4 Loandjili (13 quartiers), de l'arrondissement 5 Mongo-Mpoukou (14 quartiers) et de l'arrondissement 6 Ngoyo (10 quartiers).

Figure 1 : Découpage administratif de la ville de Pointe-Noire par arrondissement

Page | 16

Le présent chapitre porte sur la présentation de cette agglomération du point de vue historique, physique, humain et économique.

1.1. Cadre historique

Bien que l'histoire des régions côtières situées entre le Cap Lopez et l'estuaire du Congo, au cours des derniers siècles qui précédèrent l'installation française, soit fort mal connue (Vennetier P., 1968, p. 69), le passé de la ville de Pointe-Noire remonte au XVIe siècle. En effet, les navigateurs Portugais sont à la recherche de la route des Indes. Ceux-ci découvrent sur la zone côtière de l'Afrique équatoriale une partie de terre s'avançant dans l'Océan Atlantique et terminée par un rocher bitumeux en forme d'éperon. Ils la baptisent « Punta Negra ». Le 13 juillet 1914 est signé un décret autorisant la construction du Chemin de Fer et deux ports dont celui de Pointe-Noire sur le Golfe de Guinée. Le site de Punta Negra est choisi pour abriter le port en mer. Selon Tsondabeka F. et al. (non daté, p. 62), les compagnies concessionnaires à Loango migrent à Pointe-Noire près du port. Cette option va faciliter l'évacuation des produits vers l'Europe. L'activité commerciale se développe à Pointe-Noire : la Compagnie Propriétaire du Kouilou-Niari (CPKN) et la Compagnie Française du Haut et du Bas-Congo (CFHBC) installent leurs factoreries dans cette ville côtière.

Photo 1 : Gare centrale du CFCO (prise de vue, Maketo, 2022) Photo 2 : Une des premières locomotives du CFCO (prise de vue, Maketo,

2022)

En 1921, deux chantiers majeurs se profilent à l'horizon : la construction du Chemin de Fer Congo-Océan (CFCO) et du port maritime. Le 11 mai 1922, un décret crée officiellement la ville de Pointe-Noire. Césaire J. M. (2009, p. 128) montre que son premier plan directeur date de 1932. Il prévoit la réalisation des principales infrastructures dont le port, le chemin de fer (photos 1 et 2), l'aéroport, l'hôpital, le village, le terrain militaire, le quartier industriel, l'électrification et le réseau de collecte des eaux de pluies. En juillet 1922, la construction du chemin de fer est confiée à la Société de Construction des Batignolles (SCB). Finalement, la ligne ferroviaire est inaugurée par le gouverneur Raphael Antonetti le 10 juillet 1934.

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L'ouverture au trafic maritime interviendra en 1939. L'achèvement de sa digue intérieure en 1942 accentuera la croissance urbaine. Un premier paquebot accoste dans cette agglomération. Grace à ce port, Pointe-Noire reste le point de départ et d'arrivée du réseau de communication vers l'hinterland et les pays enclavés d'Afrique centrale comme la RDC, la Centrafrique et le Tchad). De 1950 à 1959, la ville devient la capitale administrative du Moyen-Congo. Elle abrite le siège du gouvernement, du chef du territoire et de l'assemblée territoriale. C'est à Pointe-Noire que fut proclamée la République du Congo le 28 novembre 1958. Les travaux de Tsondabeka F. et al. (non daté, p. 16) montrent que le siège de l'Assemblée territoriale du Moyen-Congo était l'actuelle école paramédicale Joseph Loukabou. À partir de 1959, la capitale politique congolaise est transférée à Brazzaville. Ayant cessé d'être la capitale, elle garde sa place de première ville économique du pays.

En 1960, la ville connait une croissance démographique considérable. Elle compte plus de 70.000 habitants. C'est bien évidemment le pétrole qui avec l'arrivée des multinationales à la fin des années 1960 a transformé la ville. La production pétrolière va alors supplanter celle du bois ; ce qui fait que l'or noir devienne la première ressource exploitée dans cette agglomération congolaise. La ville connait un boom économique et démographique de 1970 à 1985. Cette croissance est liée aux découvertes pétrolières et minières. Sous l'impulsion de « Moho-Bilondo », Pointe-Noire connait aujourd'hui un dynamisme qu'elle avait connu en 1996 avec la mise en production du gisement de « N'kossa ».

Dans les années 1990, le Congo a connu des crises provoquant ainsi d'importants flux migratoires vers les villes où il fait bon vivre. L'agglomération de Pointe-Noire est comptée parmi les villes qui ont accueilli des populations congolaises.

Le toponyme Pointe-Noire dérive du nom portugais Punta Negra qui apparait pour la première fois sur une carte de 1848 en référence d'une proéminence rocheuse sombre ( mairiedepointe-noire.cg consulté le Jeudi 25 août 2022).

1.2. Cadre physique

Le cadre physique renvoie à l'étude de l'environnement urbain de Pointe-Noire du point de vue géologique, pédologique, géomorphologique, de l'hydrographie et de la végétation.

1.2.1. Géologie et pédologie

Du point de vue géologique, l'agglomération de Pointe-Noire appartient au bassin côtier. Les roches de ce bassin se sont formées pendant le Mésozoïque et le Cénozoïque. Il s'agit des

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alluvions, des sables, des marnes, des grés, des calcaires et des argiles bariolées. Selon Roques M. (2013, p. 8), les sables proviennent des apports alluvionnaires quaternaires du fleuve Congo plus au Sud. Les études menées par Moukandi N. G. D. (2012, p. 21) montrent que des rares alluvions en bordure de quelques rivières complètent la couverture de ce bassin. Dans ses travaux, Sitou L. (1992, pp. 44-45) montre que les formations argilo-sableuses du Miocène sont surmontées par 150 à 200 m de dépôts de graviers et de sables. Ces dépôts sont cartographiés sous le vocable de "série des cirques" à cause des énormes cavités qui s'y sont creusées. Cette série est constituée par plusieurs couches dont :

? une couverture gris-jaunâtre à ocre-jaune ;

? un horizon cuirassé ;

? une succession de strates d'épaisseur, de couleur et de texture variables.

L'espace urbain de Pointe-Noire s'organise autour des sols ferralitiques. Ceux-ci présentent une forte acidité, de faibles teneurs en matière organique (Nzila J. D., 2013, p. 13). Les sols que l'on rencontre dans cette ville sont essentiellement faits de sables. Les sols influencent peu le climat en ce qu'ils s'échauffent puis cèdent sa chaleur à l'atmosphère.

1.2.2. Relief et hydrographie

La ville de Pointe-Noire (figure 2) présente deux unités orographiques. Il s'agit de la plaine côtière et d'un rempart de plateaux. La plaine côtière borde l'Océan Atlantique sur 150 km de long et 50 km de large. Les altitudes moyennes de cette plaine dépassent rarement 100 m. Les plateaux sont situés dans la zone périphérique de la ville. Ses hauteurs atteignent parfois 100 m d'altitude. Le littoral favorise la pénétration des influences océaniques vers l'intérieur du territoire. Le relief de Pointe-Noire influence peu son climat en raison de sa faible altitude.

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Figure 2 : Carte du relief et de l'hydrographie de la ville de Pointe-Noire

Du point de vue hydrographique, plusieurs cours d'eau drainent la ville de Pointe-Noire. Il s'agit des rivières Tchinouka, Songolo (photo 3) et Patra. La Tchinouka prend sa source vers la plaine de l'aéroport, puis se jette dans la Songolo. La Songolo, quant à elle, prend sa source vers le quartier Voungou. La Patra prend sa source à Ngondji. À cela s'ajoutent des lacs comme Tchimpounga, Ngwambussi, Cayo, Dinga et Tchilenda. Par ailleurs, nous rencontrons à Pointe-Noire des lagunes Mvassa, Loya et Kufoli. Le réseau hydrographique contribue à une évaporation de la surface des eaux, la condensation et les ascendances génératrices des pluies.

Par ailleurs, l'agglomération de Pointe-Noire s'ouvre sur l'Océan Atlantique, longue de quelques kilomètres formant ainsi sa façade maritime. La ville est constituée de la baie de Pointe-Noire. La côte sauvage offre des possibilités de pêche et d'autres activités économiques. La présence de l'Océan Atlantique joue un rôle déterminant sur cette ville à travers ses courants

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marins. M. Itsouhou Désiré nous rapporte que « l'Océan Atlantique est la porte ouverte de Pointe-Noire au monde ».

Photo 3 : Rivière Songolo (prise de vue, Maketo, 2022)

1.2.3. Végétation

Dans la ville de Pointe-Noire, on rencontre des formations végétales comme la forêt du littoral et la savane. La forêt du littoral comprend des lambeaux forestiers en îlots résiduels sur les bas plateaux, une formation semi marécageuse le long des vallées (Ministère de la Recherche Scientifique et de l'Innovation Technique de la République du Congo, 2007, p. 15). À cela s'ajoute la mangrove qui pousse le long de la baie de Pointe-Noire. Rhizophora Racemosa est le genre de mangrove le plus dominant. L'écosystème de mangrove réduit les inondations et contribue à éviter l'érosion côtière.

La végétation exerce une influence sur le climat parce qu'elle réduit la température de l'air pendant le jour et le refroidissement du sol pendant la nuit. Elle augmente l'évapotranspiration tout en fournissant de l'humidité à l'atmosphère et en accentuant les précipitations.

1.3. Cadre humain

Le cadre humain renvoie à l'étude de la croissance démographique et spatiale, l'évolution projetée ainsi que de la structure de la ville de Pointe-Noire.

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1.3.1. Croissance démographique et spatiale récente

Depuis les années 1950, la population urbaine de Pointe-Noire connait une évolution considérable. Entre 1954 et 1974, elle est passée de 30000 à 144000 habitants (ONU, 2019). Son taux de croissance démographique est évalué à 4,6 % entre 2007 et 2016 (Keios, 2016). La croissance démographique fait de Pointe-Noire l'une des villes les urbanisées du Congo-Brazzaville (figure 3). La croissance démographique urbaine présente bon nombre d'origines dont l'exode rural. La ville de Pointe-Noire concentre beaucoup d'emplois salariés et de nombreuses possibilités de gain d'argent. C'est dans cette agglomération que s'offrent les plus grandes possibilités de scolarisation, donc de promotion sociale et économique. Au cours des années 1990, le département du Pool a connu une instabilité causant le déplacement des populations vers des centres urbains dont Pointe-Noire. En fait, l'exode rural se profile pendant la période de crise politique. Les populations arrivent massivement à Pointe-Noire durant cette période. Ces néo-citadins préfèrent vivre dans des zones périphériques. Ce qui génère des extensions des arrondissements de la ville. On y compte désormais six arrondissements. Le phénomène migratoire explique également la croissance démographique dans cette ville. À cela s'ajoutent des facteurs comme l'urbanisation anarchique, son statut économique et la présence des voies de communications. Les faits susmentionnés ne suffisent pas pour justifier la croissance démographique de l'agglomération de Pointe-Noire. L'urbanisation non contrôlée (photo 4) s'explique par le fait que les populations occupent des espaces périphériques. Celles-ci construisent leurs habitats de manière désordonnée et selon leurs moyens financiers. Les normes de l'aménagement et d'urbanisation ne sont pas prises en compte. Ceci occasionne l'extension de la ville de manière anarchique. « La ville est aménagée en raison de l'absence des infrastructures liées à l'aménagement urbain. On observe un manque de canalisation. Les voies sont mal organisées. Étant donné que les égouts manquent, les eaux débordent lorsqu'il pleut dans la ville. Ce qui conduit à l'inondation des bâtis et à l'érosion. Le quartier Foukou-Soungou connait le phénomène lié à l'inondation » (entretien avec Monsieur Missima Nziengui Nicodème du 09 septembre 2022).

Photo 4 : Urbanisation non contrôlée observée au quartier Louéssi (prise de vue, Maketo, 2022)

La figure 3 montre l'évolution de la population de Pointe-Noire allant de 1950 à 2020. Sa tendance est à la hausse depuis les années 1950.

1400000

Population de Pointe-Noire de 1950 à 2020 1254000

1138000

964000

816000

691000

585000

496000

423000

363000

312000

246000

189000

 

116000144000

 

16000 30000 55000 76000 94000

 

1200000

1000000

800000

600000

400000

200000

0

1950 1954 1958 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998 2002 2006 2010 2014 2018 2020

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Figure 3 : Évolution démographique de la ville de Pointe-Noire de 1950 à 2020 (INS, 2020)

La croissance de la population de Pointe-Noire présente son corollaire. Il s'agit de l'extension spatiale de la ville. Sa surface a pratiquement triplé en 30 ans, passant de 5 500 hectares (ha) en 1974 à près de 14 800 ha en 2014. L'extension annuelle est de 300 ha pendant la période allant de 1974 à 2014 (Ministère de la Construction, de l'Urbanisme, de la Ville et du Cadre de Vie, 2016, p. 6). Ceci entraîne un étalement urbain de manière continue.

1.3.2. Évolution démographique future

La conjugaison d'une multitude de facteurs montre que la population urbaine de Pointe-Noire connaitra une croissance démographique considérable dans les années à venir. D'après les dernières perspectives urbaines des Nations-Unies (2019), la ville de Pointe-Noire comptera 1937000 d'habitants en 2035 (figure 4). Son extension géographique se poursuivra et la protection de l'environnement sera de plus en plus difficile à Pointe-Noire. L'agglomération franchira sans tarder ses frontières naturelles.

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Nombre d'habitants

 

2500000 2000000 1500000 1000000 500000

0

Population projetée de la ville Pointe-Noire

 
 

2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2031 2032 2033 2034 2035

Années

Figure 4 : Projection de la population urbaine de Pointe-Noire de 2023 à 2035 (ONU, 2019)

1.3.3. Répartition de la population

Lors du recensement de 2018, la ville de Pointe-Noire comptait 1.006.611 habitants (INS, 2020, p. 68). Sa densité est de 879,9 habitants par km2. Cette population est inégalement répartie. Parce que les arrondissements présentent des disparités en termes d'habitants et de superficie (tableau 1). Le tableau 2 indique la répartition démographique et spatiale de la ville de Pointe-Noire par arrondissement. Loandjili constitue l'arrondissement le plus peuplé de l'agglomération, suivi de Tié-Tié. Concernant la superficie, Ngoyo vient en premier couvrant 70,309 km2. Il est secondé par Tié-Tié (51,248 km2).

Tableau 2 : Répartition démographique et spatiale de la ville de Pointe-Noire par
arrondissement en 2018

Arrondissements

Population

Superficie

Lumumba

154.025

28,012 km2

Mvou-Mvou

123.405

5,163 km2

Tié-Tié

362.007

51,248 km2

Loandjili

367.174

36,738 km2

Mongo-Mpoukou

-

48,483 km2

Ngoyo

-

70,309 km2

Source : INS, 2020, p. 68.

1.3.3.1. Répartition par âge

L'étude sur la répartition par âge nous renseigne sur trois catégories d'âges : les jeunes, les adultes et les vieux. D'une manière générale, la population de la ville de Pointe-Noire présente une proportion des jeunes au détriment des adultes et des vieux. Le pourcentage est évalué à 86,2%. Ce sont des jeunes de moins de moins de 35 ans (Ministère de la Construction, de l'Urbanisme, de la Ville et du Cadre de Vie, 2016, p. 7). La pyramide des âges de la population urbaine de Pointe-Noire présente une base élargie. Cette base dénote une forte proportion des

jeunes dans la population. Le corps de la figure représente une population active assez importante. Son sommet est effilé montrant un faible taux des personnes âgées.

1.3.3.2. Répartition par genre

Dans la ville océane, il y a une forte prédominance des femmes sur les hommes. Cela peut se justifier par le fait que les hommes exercent des travaux intenses, se livrent à la toxicomanie. Ce qui réduit ainsi l'espérance de vie masculine.

1.4. Cadre économique

1.4.1. Secteurs d'activités économiques

Les secteurs primaire, secondaire et tertiaire représentent des secteurs d'activités économiques à Pointe-Noire. En effet, le secteur primaire regroupe les activités économiques utilisant directement les matières premières. Il s'agit de l'agriculture et de l'élevage. Ces activités s'exercent dans la zone périphérique de Pointe-Noire. Le secteur secondaire, quant à lui, rassemble les activités industrielles se pratiquant en zone urbaine et au centre-ville. Enfin, le secteur tertiaire réunit en zone urbaine centrale le commerce, l'administration publique et les services marchands.

La figure 5 désigne la répartition de l'économie de la ville de Pointe-Noire par secteur d'activités. Le secteur secondaire représente un pourcentage élevé soit 47%. Les populations urbaines de Pointe-Noire exercent plus les activités industrielles. Tout ceci fait de la ville, un milieu attractif. La main d'oeuvre y est considérable.

12,00%

41% Secteur primaire

Secteur secondaire Secteur tertiaire

47%

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Figure 5 : Répartition de l'économie de la ville de Pointe-Noire par secteur d'activités (ONU-HABITAT, 2012)

L'économie de la ville de Pointe-Noire repose sur des activités comme l'exploitation forestière et pétrolière, la pêche, l'agriculture, l'élevage, les activités industrielles et portuaires. Elle est beaucoup liée à l'histoire de la ville. Les activités économiques ont connu une évolution considérable faisant d'elle la principale plateforme du pays.

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1.4.2. L'exploitation forestière

À partir des années 1940, les populations de Pointe-Noire exploitaient du bois traditionnellement. Les techniques les plus usuelles sont la carbonisation et la coupe du bois de chauffe. Le bois de chauffe est utilisé à l'échelle familiale. La pression sur cette ressource forestière est faible au cours de cette période. Les habitants fabriquaient du charbon avec le bois du manguier. Au début des années 1960, plusieurs industries de transformation de bois vont s'installer à Pointe-Noire permettant à la ville de connaitre un essor économique. Parmi ces industries, nous mentionnons la concession Eucalyptus Fibre Congo (EFC). S'étendant sur 68.000 hectares, elle emploie 17.000 personnes. Cette filière bois-forêts a toujours contribué à la richesse de Pointe-Noire (Césaire J. M., 2009, p. 129). Dans la même période, plusieurs sociétés voient le jour comme SIDETRA et PLACONGO. Cependant, l'exploitation forestière présente des incidences sur l'environnement de Pointe-Noire. La déforestation a contribué à un peu plus du tiers des émissions de gaz carbonique. Elle provoque la diminution de la pluviosité à plus ou moins longue distance de la zone déboisée, la diminution de l'humidité de l'air, l'augmentation de la température de l'air et de la vitesse du vent. Le Tacon F. (2021, p. 78) montre que la déforestation entraine une augmentation de la température de l'air en surface, une réduction de l'évapotranspiration, une réduction de la formation des nuages, une augmentation de la radiation solaire arrivant au sol et surtout une réduction des précipitations et une augmentation de la teneur de gaz carbonique de l'atmosphère contribuant ainsi à l'accélération du processus climatique.

1.4.3. L'exploitation pétrolière

À la fin des années 1960, l'exploitation pétrolière va supplanter celle du bois. À cet effet, bon nombre de multinationales s'implantent dans la ville de Pointe-Noire. Elle se transforme attirant ainsi nombre des populations. Parmi les firmes pétrolières implantées à Pointe-Noire, nous énumérons Total E&P, Eni, la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC). Ces entreprises pétrolières émettent des gaz à effet suite à la combustion des combustibles fossiles. Ces gaz séjournent longtemps dans l'atmosphère. À titre d'exemple, le gaz carbonique peut rester de 50 à 200 ans dans l'atmosphère ; ce qui contribue à l'accélération du processus climatique à Pointe-Noire.

1.4.4. La pêche

En 1940, Pointe-Noire ne représentait qu'une bourgade de pêcheurs de 33.000 habitants principalement constitués des Vilis. Cette activité économique se pratiquait d'une manière traditionnelle dans divers cours d'eau de ce territoire. Les caractéristiques sont l'utilisation de la ligne, des filets. Cette activité se faisait dans l'Océan Atlantique ainsi que dans des lagunes

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de Mvassa et de Loya. Les espèces pêchées sont les sardinelles, les requins, les sardinelles, les tilapias, les crevettes et les silures (photo 5).

Photo 5 : Quelques acheteurs des ressources halieutiques (prise de vue, Maketo, 2022)

Le secteur de la pêche maritime joue également un rôle non négligeable. Il est assuré à la fois par des industriels et par des artisans. La production totale annuelle est estimée à moins de 30.000 tonnes. Elle porte principalement sur des espèces pélagiques côtières et déversages, ainsi que sur des crevettes. Les travaux du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, 2012, p. 69) montrent que la pêche industrielle est réalisée par environ sept sociétés d'armement dont la Société Congolaise de Pêche (SOCOPEC) et comprend l'exploitation des fonds proches par des bateaux basés à Pointe-Noire (chalutiers-poissonniers, crevettiers et sardiniers). Cette pêche produit par an environ 10.000 tonnes de poissons débarqués frais ou congelés, qui approvisionnent principalement le marché de Pointe-Noire.

1.4.5. L'agriculture

L'agriculture pratiquée dans la ville de Pointe-Noire (photo 6) est de type traditionnel. Elle se caractérise par l'utilisation des outils utilisés sont rudimentaires. Il s'agit essentiellement de la hache, de la houe, de la machette, de la brouette, de la pelle et de la faucille. Tous ces outils exigent un effort musculaire important pour un rendement faible. Les techniques sont essentiellement archaïques : agriculture sur brûlis, polyculture jachère, écobuage. L'agriculture pratiquée est essentiellement pluviale. Elle est extrêmement sensible aux fluctuations saisonnières et intra-saisonnières des précipitations (Massouangui-Kifouala M., 2021, p. 84). L'espace est réduit. Les cultivateurs sont en majorité des femmes. Les populations cultivent du maïs, de l'arachide, du taro, de l'igname, du manioc, de la banane plantain, des courges, de l'aubergine, de la tomate et du haricot. Le niveau de production est faible et destiné à

l'autoconsommation. Cependant, l'agriculture contribue aux émissions de gaz à effet de serre. En utilisant les engrais chimiques, les paysans polluent les rivières et nappes souterraines. Parce que ces produits phytosanitaires peuvent ruisseler dans un cours d'eau.

Photo 6 : Quelques cultures maraichères au quartier N'djéno (prise de vue, Maketo, 2022)

1.4.6. L'élevage

La ville de Pointe-Noire couvre une étendue considérable de savanes, offrant d'énormes potentialités en élevage. Cette activité est dite traditionnelle à travers ses aspects. Elle se pratique autour des maisons. Les animaux sont en semi-liberté ou encore en liberté totale. Ils ne sont pas nourris, ni soignés. Le rendement demeure faible et destiné à l'autoconsommation ainsi qu'aux cérémonies traditionnelles. Les principales espèces animales élevées sont les moutons, les cabris, les chèvres, les canards, les poules, les cochons ainsi que les pigeons.

1.4.7. Les activités industrielles

Pointe-Noire constitue une zone dominée par les activités industrielles. La fonction industrielle de la ville date de la colonisation et demeure un facteur crucial de la croissance urbaine. En effet, elle a tiré profit de l'implantation des sociétés industrielles dans bon nombre de secteurs. Nous citons ainsi des industries extractives, de transformation de bois, chimiques et agro-alimentaires. Mais, ces industries sont peu diversifiées.

- Les industries extractives

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Les industries extractives sont :

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+ La Congolaise de Raffinage (CORAF) est une filiale de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC). Fondée en décembre 1982, la Coraf produit du gaz butane, du supercarburant, du gasoil, etc. à Pointe-Noire.

+ Total Exploration et Production Congo (Total E&P Congo), s'implante au Congo en 1969 exploitant du pétrole brut et du gaz naturel.

+ Eni Congo s'est implantée depuis 1968, assurant la production du pétrole et du gaz naturel. Cette firme pétrolière a permis la mise en place de deux centrales à gaz à Pointe-Noire dont celle de N'djéno (50 MW).

- Les industries de transformation de bois

Elles transforment le bois en diverses formes.

+ La Société Congolaise de Manutention des Bois (SOCOMAB) est une société privée qui détient le monopole de la manutention des bois au Port de Pointe-Noire. Elle a été implantée en 2020.

+ La société des Bois et Placages du Congo (BOPLAC) est créée en 1995 et exerce les activités suivantes : exploitation forestière, sciage et déroulage. L'usine est quant à elle implantée à Pointe-Noire. Cette usine est fermée depuis 1999 à cause des difficultés d'approvisionnement en bois en grumes.

+ La Transformation des Bois Exotiques du Congo (TRABEC) a été créée en 1990 à Pointe-Noire où se trouvent son siège social et son site industriel. Cette entreprise appartenant à des industriels des bois italiens est l'unique unité industrielle de bois non intégrée à une exploitation forestière. Elle a pour objet le sciage et la production des moulures et des parquets. Elle a fermé ses portes.

+ Eucalyptus du Congo (ECO. S.A.) est une société anonyme de droit congolais créée en 1997 sous les cendres de l'ancienne société Unité d'Afforestation Industrielle du Congo (UAIC). Implantée à Pointe-Noire, elle réalise des plantations industrielles dans les savanes sableuses de la région côtière de Pointe-Noire.

- Les industries agro-alimentaires

Elles transforment les ressources agricoles en produits alimentaires. Nous pouvons citer :

+ La Minoterie Alimentaire de Bétail (MAB) est créée en 1997. Elle devient la Minoterie du Congo (MINOCO) en 2000. Elle est basée sur la transformation de la maïserie et production d'aliments de bétail ;

+ La Société du Grand Moulin du Phare (SGMP) fabrique de la farine de blé.

+ La Société de Fabrication des Produits Alimentaires (SOFAPRAL) fabrique des vins ;

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? La Brasserie du Congo (BRASCO) représente l'industrie fabrication de boissons à Pointe-Noire. Elle est créée en 1952 ;

? L'usine Bayo produit de l'eau minérale et fabrique du jus. Elle est fondée il y a un plus de trente ans.

- Autres industries

La ville dispose aussi des industries comme :

? L'Aluminium du Congo (ALUCONGO) est remplacé par Bernabé en 2011. Cette nouvelle société vend et distribue des produits de quincaillerie professionnelle, des équipements industriels et des produits métallurgiques ;

? La Congolaise de Peinture (COPE) fabrique de la peinture, du vernis, de l'enduit mastic, du ciment-colle et du diluant.

Cependant, les industries à Pointe-Noire provoquent l'accélération du processus climatique. Elles induisent diverses pollutions dans cette ville. Les usines polluent les cours d'eau par leurs rejets industriels. Ce qui met en péril les espèces halieutiques et la santé de la population. Les études menées par Wenclawliak B. (2005, p. 4) montrent les impacts pervers de la pollution de l'air à Pointe-Noire notamment leurs effets sur la santé humaine. Les populations sont exposées à des maladies respiratoires comme l'asthme. Par exemple, dans la ville de Pointe-Noire, les déchets industriels sont déversés directement ou indirectement dans l'Océan Atlantique à partir des rivières Songolo et Tchinouka.

1.4.8. Les activités portuaires

Ville riche et dynamique, Pointe-Noire joue un rôle important dans le tissu économique du pays et de la sous-région. Son activité portuaire en témoigne. 90 % des échanges entre le Congo et ses partenaires commerciaux s'effectuent par voie maritime. Une convention de mise en concession du terminal à containers du PAPN (photo 7) a été signée avec Bolloré Africa Logistics le 23 décembre 2008. D'un montant de 374 milliards de francs CFA et d'une durée de 27 ans, cette mise en concession s'accompagne d'un plan d'investissements permettant d'améliorer les performances opérationnelles du port. Parallèlement, la création d'un guichet unique maritime (GUMAR) devrait en simplifier les procédures administratives (Césaire J. M., 2009, p. 129). Revêtant un caractère industriel et commercial, le PAPN est le seul port en eaux profondes d'Afrique centrale.

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Photo 7 : Vue aérienne du port de Pointe-Noire (prise de vue, Mombo, 2022)

1.4.9. Les activités informelles

Depuis le début des années 1990, l'économie informelle s'est développée en réponse au taux de chômage de sa population. En effet, les activités informelles désignent les processus, les activités et les potentiels qui échappent à tout contrôle des autorités. La route apparait comme le centre de toute activité formelle mais surtout des activités informelles. Dans ce paysage urbain, les activités qualifiées d'informelles sont diverses : les vendeurs ambulants (fruits et légumes, appareils électroniques, boissons, articles divers, trottoirs), les motos-taxis, les concessions automobiles dans les rues. L'agglomération de Pointe-Noire assure 83 % des recettes budgétaires du Congo-Brazzaville (ONU-HABITAT, 2012, p. 7). Représentant la principale plate-forme économique du pays, Pointe-Noire est une ville dynamique et très attractive.

Conclusion partielle

Fondée le 11 mai 1922, la ville de Pointe-Noire représente la capitale économique du Congo. Couvrant une superficie de 1.144 km2, cette agglomération se situe au Sud-Ouest Congo. Du point de vue géologique, l'agglomération de Pointe-Noire appartient au bassin côtier avec des roches comme les alluvions, les sables, les marnes, les grés, les calcaires et les argiles bariolées. Elle s'organise autour des sols ferralitiques. Deux unités orographiques se partagent l'agglomération de Pointe-Noire. Il s'agit de la plaine côtière et d'un rempart de plateaux. Plusieurs cours d'eau drainent cette ville dont la Tchinouka, la Songolo et la Patra. L'Océan Atlantique borde son littoral sur des kilomètres de long. La ville connait une évolution rapide de sa population liée à l'exode rural, à une forte natalité, à son statut économique et d'importants mouvements migratoires. Ceci occasionne des poussées spatiales considérables dépassant ainsi

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les limites administratives de la ville. Aussi, s'impose-t-elle comme la capitale économique du Congo. Sa population exerce une multitude d'activités économiques.

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Chapitre 2 : Climat urbain de Pointe-Noire

Pour mieux gérer un environnement, l'Homme est censé comprendre le fonctionnement du climat. Celui-ci présente des éléments comme les précipitations, les températures, l'insolation et les vents. Le présent chapitre se propose d'analyser ces éléments climatiques de la ville de Pointe-Noire dans leur état moyen.

2.1. Climat moyen

2.1.1. Précipitations

Les précipitations représentent l'un des éléments importants dans l'analyse du climat de la zone intertropicale (ZIT). Elles déterminent le rythme des saisons. À Pointe-Noire, les précipitations présentent un régime bimodal : on distingue deux maxima et un minima. Les précipitations atteignent leur pic maximum aux mois de Mars et celui d'Octobre. Les mois les moins pluvieux sont ceux de Juin et Juillet, correspondant à la saison non pluvieuse. Le régime pluviométrique (figure 6) a été déterminé à partir des anomalies centrées réduites. Deux périodes de fortes pluies de novembre à décembre et de janvier à avril sont identifiées. Celles-ci sont séparées par une période de ralentissement pluvieux en février, suivies d'une période moins pluvieuse (de mai à septembre).

Anomalies moyennes mobiles

-0,5

-1,5

0,5

1,5

-1

0

2

1

J F M A M J Jt A S O N D

Mois

Régime pluviométrique

Figure 6 : Régime pluviométrique à Pointe-Noire (1932-2004)

2.1.2. Températures

Comme les précipitations, les températures jouent un rôle déterminant dans l'étude climatique dans la ZIT. À Pointe-Noire, les températures présentent un régime bimodal : on observe deux maxima et un minima. Les périodes pendant lesquelles il faut beaucoup chaud sont Janvier-

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Février-Mars-Avril-Mai et celles d'Octobre-Novembre-Décembre. Les mois durant lesquels on enregistre un minimum de températures sont Juin-Juillet-Aout-Septembre. Les températures maximales, quant à elles, connaissent leur pic au cours de Janvier jusqu'en Mai et de Novembre à Décembre. Les faibles valeurs thermiques sont celles des mois de Juin-Juillet-Aout-Septembre-Octobre. La figure 7 montre le régime des températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004). Celles-ci varient entre 18 ° et 23,7 ° C. Les fortes valeurs thermiques sont souvent centrées entre le mois de Mars et celui d'Avril. Il fait plus chaud pendant ces deux mois cités. La température minimale la plus basse s'observe au mois de juillet. La figure 8 indique le régime des températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004). Ses valeurs maximales les plus importantes sont celles de 25,3° et 30,5° C. Les grandes saisons thermiques sont Février-Mars-Avril et Novembre-Décembre. La température maximale la plus observée est celle du mois d'Août.

Régime des températures minimales

j f m a m j jt a s o n d

1

0

-1

-2

-3

Figure 7 : Températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004)

Régime des températures maximales

j f m a m j jt a s o n d

2

1

0

-1

-2

Figure 8 : Températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004)

2.1.3. Vents

Les vents les plus dominants à Pointe-Noire sont les alizés. Ils provoquent le déplacement des masses d'air. En effet, le régime des vents est assez régulier. Cela s'explique par la dominance des courants atmosphériques et marins. Le Sud et l'Ouest sont les directions des vents qui dominent plus dans cette agglomération.

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2.1.4. Insolation

L'isolation journalière est faible à cause de la forte nébulosité dans cette agglomération congolaise. Les valeurs maximales, quant à elles, dépassent 240 heures. Le tableau 3 présente la durée d'insolation journalière de la station synoptique de Pointe-Noire. Cela concerne la période allant de 1961 à 1990. Deux tendances peuvent être observées notamment les maximas et les minimas.

Tableau 3 : Durée d'insolation (en heures et dixième) de la station synoptique de Pointe-Noire de 1961 à 1990

 

J

F

M

A

M

J

J

A

S

O

N

D

Total

Moyenne minimale

122,4

120,2

139,7

143,1

92,3

86,2

68,6

52

23

56,4

81,3

93,3

122,4

Moyenne maximale

248,2

221

253,2

248,8

239,4

193,6

188,1

144,4

117,4

177,8

192,7

185,8

248,2

Source : ANAC, 2010

2.2. Évolution climatique

L'évolution climatique dans le cadre de notre étude est souvent appréciée à travers les précipitations et les températures.

2.2.1. Évolution des précipitations

L'augmentation des précipitations est considérée comme l'un des effets du dérèglement climatique sur un espace. L'analyse climatique dans la ZIT passe par les précipitations. Celles-ci présentent une tendance à la hausse au cours des années. L'analyse des précipitations est faite au pas de temps interannuel et saisonnier.

2.2.1.1. Évolution des précipitations interannuelles

L'évolution pluviométrique interannuelle montre une alternance des périodes déficitaires et excédentaires. D'une manière générale, Les précipitations (1932-2004) présentent une tendance légèrement à la baisse jusqu'en 2004. Les précipitations se caractérisent par une tendance évolutive à la hausse jusqu'à la fin de la décennie 1940 (figure 9). Toutefois, des années déficitaires peuvent s'observer. Vers la fin des années 1956, on observe un cumul pluviométrique jusqu'en 1962. Puis en 1968, elle décroit jusqu'en 1980. À partir de 1983, la courbe exprime une stabilité pluviométrique jusqu'en 2004.

Anomales moyennes mobiles

-1,000

-2,000

-3,000

-4,000

3,000

0,000

2,000

1,000

1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004

Précipitations interannuelles

Années

an

mm Linéai

re (mm)

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Figure 9 : Évolution pluviométrique interannuelle à Pointe-Noire (1932-2004)

2.2.1.2. Évolution saisonnière des précipitations ? Évolution des précipitations de la saison DJF

La saison DJF présente des périodes pluviométriques excédentaires et déficitaires (figure 10). La première période montre une évolution des précipitations à la hausse. Elle inclue les années 1930 jusqu'aux années 1940. La courbe décroit jusqu'en 1956, puis connait une évolution significative jusqu'en 1962. Dès 1962, la courbe baisse jusqu'à la fin des années 1970. Dès le début des années 1980, la tendance pluviométrique est à l'augmentation jusqu'en 2004.

Anomalies moyennes mobiles

-1

-2

-3

3

0

2

1

1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004

Précipitations DJF

Années

Figure 10 : Évolution pluviométrique de la saison DJF (1932-2004)

? Évolution des précipitations de la saison MAM

L'évolution pluviométrique de la saison MAM se caractérise par des périodes excédentaires et déficitaires. De 1932 à 1940, la courbe pluviométrique montre une tendance à la hausse. Puis, elle décroit jusqu'en 1956 pour ensuite augmenter jusqu'au début des années 1960. À partir de

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Anomalies moyennes mobiles

-0,5

-1,5

3,5

0,5

2,5

1,5

-1

-2

3

0

2

1

1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

Précipitations SON

Années

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1968, la tendance est à la baisse jusqu'en 2004 malgré quelques périodes de cumul pluviométrique (figure 11).

Anomalies moyennes mobiles

-1

-2

-3

3

0

2

1

1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

Précipitations MAM

Années

Figure 11 : Évolution pluviométrique de la saison MAM (1932-2004)

? Évolution des précipitations de la saison JJA

La saison JJA (figure 12) désigne une saison de récession pluviométrique de 1932 à 1984. Cependant, on observe une tendance à la hausse de 1984 à 1988. Elle décroit à nouveau pour connaitre une tendance excédentaire des précipitations dans les années 2000.

Anomalies moyennes mobiles

-1

-2

4

5

3

0

2

1

1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

Précipitations JJA

Années

Figure 12 : Évolution pluviométrique de la saison JJA (1932-2004)

? Évolution des précipitations de la saison SON

La saison SON (figure 13) se caractérise par une période de récession pluviométrique jusque dans les années 1940 malgré une hausse pluviométrique observée en 1947 puis de 1968 à 1971. Celle-ci est sans importance du point de vue pluviométrique. Toutefois, des périodes pluviométriques excédentaires peuvent s'observer.

Figure 13 : Évolution pluviométrique de la saison SON (1932-2004)

2.2.2. Évolution des températures

Bien que les précipitations soient l'élément climatique fondamental de notre zone d'étude, elles ne peuvent, à elles seules, définir le climat bas-congolais (Samba-Kimbata M. J., 1978, p. 120). Les températures connaissent une évolution significative sur cette longue série (1932-2004). Celles-ci se distinguent par des valeurs maximales et minimales.

2.2.2.1. Évolution interannuelle des températures

La figure 14 montre l'évolution interannuelle des températures de l'espace urbain de Pointe-Noire. En effet, celle-ci se caractérise par deux périodes : la première se caractérise par la baisse des températures jusqu'aux années 1980. La seconde marque la tendance des températures à la hausse jusqu'en 2004. Les températures se situent au-dessus de la moyenne annuelle de 28,3° C. La figure 15 montre que les températures minimales annuelles à Pointe-Noire connaissent une évolution à la baisse jusqu'aux années 1980. Puis, la tendance thermique devient à la hausse dès le début des années 1980. Cette tendance à la hausse semble aller dans le sens du réchauffement global. Deux tendances de températures s'observent à Pointe-Noire. Il s'agit des températures minimales et maximales allant de 1932 à 2004. Faut-il préciser que les températures se caractérisent par une tendance à la hausse jusqu'en 2004.

Anomalies moyennes mobiles

-0,5

-1,5

0,5

2,5

1,5

-1

-2

3

0

2

1

1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

Températures maximales

Années

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Figure 14 : Évolution interannuelle des températures maximales (1932-2004)

Anomalies moyennes mobiles

-1

-2

3

0

2

1

1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004

Températures minimales

Années

Figure 15 : Évolution interannuelle des températures minimales (1932-2004)

2.2.2.2. Évolution des températures saisonnières

- Évolution des températures de la saison DJF

La figure 16 montre l'évolution des températures maximales de la saison DJF. De 1932 à 1950, les températures restent élevées. Elles connaissent une baisse à partir des années 1950, puis évoluent à la hausse jusqu'en 2004. La figure 17 montre que la saison DJF présente deux périodes : une période de hausse des températures de 1932 à 1944 puis de 1995 à 2004. La période où les températures baissent de 1944 à 1977 en deçà de la valeur normale de saison.

Températures maximales de DJF

3 2 1 0

-1

-2

-3

-4

 

Années

Page | 39

Figure 16 : Évolution des températures maximales DJF (1932-2004)

- 1

- 2

- 3

3

0

2

1

Températures minimales DJF

Années

Figure 17 : Évolution des températures minimales DJF (1932-2004)

- Évolution des températures de la saison MAM

yLes températures maximales de la saison MAM sont presque similaires à celles de DJF (figure

y

18). Cependant, une différence s'observe entre 1956 à 1980, période à laquelle les températures connaissent une baisse. À partir des années 1980, elles connaissent une tendance à la hausse jusqu'en 2004. Les températures minimales de la saison MAM (figure 20) sont presque similaires à celles de DJF. On observe une augmentation remarquable des températures de 1980 à 2004.

-1

-2

-3

-4

3

2

0

1

Températures maxi MAM

Années

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Figure 18 : Évolution des températures maximales MAM (1932-2004)

Températures minimales MAM

4

3

2

1

0

- 1

- 2

- 3

 
 

Années

Figure 19 : Évolution des températures minimales MAM (1932-2004)

- Évolution des températures de la saison JJA

- 1

- 2

- 3

0

W

65

3

2

1

Températures minimales de JJA

Années

obile

32

136

40

144

84

25

156

60

164

168

27

76

180

84

188

921

96

00

04

Les températures maximales de la saison JJA (figure 20) sont à la hausse au cours de la période de 1932 à 1952. Elles décroissent de 1952 à 1984. Puis, une période de hausse des températures maximales s'observe à partir des années 1980 jusqu'en 2004. La figure 21 montre que de 1932 à 1980, les températures de la saison JJA restent faibles. À partir de 1986, elles connaissent une hausse dépassant la valeur normale de saison 19° C jusqu'en 2004.

men mas,

mas, men

1 1 1 1 1 1 1 1

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Figure 20 : Évolution des températures maximales JJA (1932-2004)

Températures de JJA

Années

2,5

2

1,5

1

0,5

0

-0,5

-1

-1,5

-2

-2,5

Figure 21 : Évolution des températures minimales JJA (1932-2004)

- Évolution des températures de la saison SON

Les températures maximales de SON (figure 22) connaissent trois périodes : pendant la première période (1932-1950), les températures restent élevées. La deuxième période allant de 1952 à 1980, se caractérise par une baisse des températures. Enfin, la troisième période va de 1986 à 2004 ; elle est marquée par l'augmentation des températures. Les températures minimales de la saison SON (figure 23) connaissent une baisse considérable allant de 1929 à 1984. Puis, elles présentent une tendance à la hausse de 1984 à 2004.

Anomalies, moyennes

1

mobiles

1960

64

2

1

0

1-

2-

-1

-2

-3

64

0

3

2

1

1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004

Températures maxi de SON

Années

Figure 22 : Évolution des températures maximales SON (1932-2004)

Anomaies, moyennes mobiles

-1

-2

4

3

2

0

1

1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968 1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004

Températures minimales SON

Années

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Figure 23 : Évolution des températures minimales SON (1932-2004)

Discussion des résultats

Située au Sud-ouest du Congo, l'agglomération de Pointe-Noire appartient au climat tropical humide ou bas congolais. Telle est la conclusion à laquelle étaient parvenus Samba G. (2020, p. 99) et Samba-Kimbata M. J. (1978, p. 260).

? Régime pluviométrique

Les résultats obtenus montrent que les précipitations à Pointe-Noire présentent un régime bimodal : on distingue deux maxima et un minima. Les précipitations atteignent leur pic maximum aux mois de Mars et celui d'Octobre. Les mois les moins pluvieux sont ceux de Juin et Juillet, correspondant à la saison non pluvieuse. Les études récentes d'Ibiassi Mahoungou G. (2019, p. 48) aboutissent aux mêmes résultats que les nôtres au sujet du régime pluviométrique de Pointe-Noire. L'auteur soutient que cette agglomération congolaise a un régime bimodal (1960-2019). Une première saison pluviométrique de quatre mois (JFMA) est observée, avec deux maximas pluviométriques en février et mars. Une deuxième saison pluviométrique de deux mois (ND) apparaît avec un maximum pluviométrique en novembre.

Comme la ville de Pointe-Noire, la partie congolaise du Bassin du Congo présente un régime de type bimodal avec une alternance des saisons sèches et humides. À titre illustratif, la station d'Impfondo présente 8 mois humides (d'Avril à Novembre) contre 4 mois secs (de Décembre à Mars). Au niveau de la station de Ouesso, le panorama est différent, car elle a enregistré 6 mois humides (Mai-Juin et Août-Novembre) contre 6 mois secs (Décembre-Avril et Juillet). On note une première saison pluvieuse de Mai à Juin et une deuxième d'Août à Novembre. Toutefois, la première saison sèche reste très marquée, car elle va de Décembre à Avril et la seconde se situe au mois de Juillet. La station de Makoua présente 6 mois humides et 6 mois

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secs avec une alternance des saisons. La première saison humide va de Mars à Mai (MAM) et la seconde va de Septembre à Novembre (SON). On note également deux saison sèches : de Décembre à Février (DJF) et de Juin à Août (G. Toli et G. Samba, 2022, p. 185).

Au niveau du Congo, il est indiqué que le régime bimodal prédomine sur l'analyse des régimes pluviométriques du pays. Les maximas s'étalent de mars à mai (MAM) ou de septembre à novembre (SON) et les minima de décembre à février (DJF) ou de juin-à-août (JJA). Au cours de la saison SON, on observe un maximum récurrent à toutes les stations en novembre pour l'ensemble du territoire congolais (Samba G., 2014, pp. 29-30). En Afrique Équatoriale Atlantique (AEA), Les précipitations sont dominées par un régime bimodal caractérisé par un maximum centré sur les mois de mars, avril, mai (MAM) et les mois de septembre, octobre et novembre (Samba G.et Nganga D., 2013, p. 59).

? Régime des températures

À Pointe-Noire, les températures présentent un régime bimodal : on observe deux maxima et un minima. Les périodes auxquelles il fait beaucoup chaud sont Janvier-Février-Mars-Avril-Mai et celles d'Octobre-Novembre-Décembre. Les mois auxquels on enregistre un minimum de températures sont Juin-Juillet-Aout-Septembre. Les températures maximales, quant à elles, connaissent leur pic au cours de Janvier jusqu'en Mai et de Novembre à Décembre. Les faibles valeurs thermiques sont celles des mois de Juin-Juillet-Aout-Septembre-Octobre.

Au Sud-Congo, les régimes des températures présentent des variations moins accentuées. La moyenne annuelle varie entre 22° et 25° C. Les températures sont suffisamment élevées, pour permettre le développement de la plupart des cultures tropicales. Les saisons les plus pluvieuses (MAM et SON) sont également les saisons les plus chaudes. Les températures varient par jour entre 29 et 31°C, et peuvent exceptionnellement atteindre 35° voire 37°C, surtout dans la région côtière. Bien que celle-ci soit bordée par l'Océan Atlantique, elle ne bénéficie pas d'effets régulateurs que devrait jouer l'Océan Atlantique. En effet, l'amplitude thermique annuelle, qui varie entre 4 et 6°C, est plus forte à Pointe-Noire (5,8° C) ; par contre, elle n'est que de 4,9° C à Dolisie et de 4.5° C à Brazzaville. Pendant la saison froide, les remontées d'eau profonde empêchent l'océan d'être un réservoir de chaleur, pour le continent. On assiste partout, sur l'ensemble du Sud-Congo à une baisse de température, pendant la saison sèche. Mais, ces dernières années, on constate une légère élévation des températures (Nsiloulou M. V. D., 2020, pp. 55-56).

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? Tendances des précipitations

- Tendances des précipitations interannuelles

Les résultats obtenus sur l'évolution du climat (1932-2004) traduisent une tendance à la hausse des précipitations moyennes (saisonnières et interannuelles). Les travaux effectués dans la région de Pointe-Noire par Moukandi N'kaya G. D. (2012, pp. 27-28) ont abouti à ces résultats. Celui-ci conclue à une modification des tendances pluviométriques.

Par ailleurs, dans la partie congolaise du Bassin du Congo, on observe une absence de tendance significative dans la série des précipitations annuelles. La p-value calculée, sur 41 observations et pour chaque station, est largement au-dessus du seuil de signification (0,05). Les précipitations annuelles à Impfondo ont présenté une évolution assez constante avec une tendance non significative. Ici, la p-value calculée (0,69) est supérieure au seuil alpha (0,05) ; ce qui fait que l'hypothèse d'absence tendance dans la série peut être acceptée. Cependant, la tendance linéaire montre une légère tendance à la baisse, mais non significative (Toli G. et Samba G., 2022).

- Tendances des précipitations saisonnières

La saison DJF présente des périodes pluviométriques excédentaires et déficitaires. La première période montre une évolution des précipitations à la hausse. Elle inclue les années 1930 jusqu'aux années 1940. La courbe décroit jusqu'en 1956, puis connait une évolution significative jusqu'en 1962. Dès 1962, la courbe baisse jusqu'à la fin des années 1970. Dès le début des années 1980, la tendance pluviométrique est à l'augmentation jusqu'en 2004.

Au Nord-Congo, les précipitations de la saison de MAM connaissent une absence de tendance significative dans la partie congolaise du Bassin du Congo. Étant donné que les valeurs de P (p-value) sont largement supérieures au seuil alpha, l'hypothèse d'une absence de tendance a été retenue. Cependant, on note une absence de tendance significative pour la saison SON. Toutefois, la régression linéaire a identifié d'une part, des tendances légèrement à la baisse dans la plupart des stations se situant au sud (Gamboma et Djambala) et d'autre part, des tendances assez constantes et en nette progression dans les stations du nord notamment Impfondo, Ouesso et Makoua (Toli G. et Samba G., 2022, pp. 186-187).

Au niveau du Congo-Brazzaville, la décennie 1980 est marquée par le début d'un déficit généralisé des pluies. La moyenne mobile montre une évolution pluviométrique à la baisse ces dernières décennies, jusqu'en 2010. Le déficit est bien prononcé au Nord-Congo où il est de l'ordre 10-12%. L'évolution des précipitations interannuelles à la baisse n'est pas systématique dans toutes les stations du pays. Après 1980, la tendance générale est restée à la baisse, même

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si dans le milieu des années 1990, les précipitations sont marquées par des années excédentaires. Dans l'ensemble, la séquences des années 1940-1970 a été excédentaire dans toutes les stations. Les années 1950 se caractérisent par une pluviométrie excédentaire, donc une décennie humide. Par contre, les années 1970 marquent le début d'un déficit pluviométrique. On observe la baisse de la pluviométrie à partir des années 1980, sur le territoire congolais. On note un décalage d'une décennie au cours de la fin de la décennie 1960 (Samba G., 2020, pp. 133-134).

? Tendances des températures

- Températures interannuelles

Les températures interannuelles de l'espace urbain de Pointe-Noire connaissent une évolution à la hausse. En effet, celle-ci se caractérise par deux périodes : la première période est marquée par la baisse des températures jusqu'aux années 1980. La seconde période présente la tendance des températures à la hausse jusqu'en 2004. Les températures se situent au-dessus de la moyenne annuelle de 28,3° C. La figure 18 montre que les températures minimales annuelles à Pointe-Noire connaissent une évolution à la baisse jusqu'aux années 1980. Puis, la tendance thermique devient à la hausse dès le début des années 1980. Cette tendance à la hausse semble aller dans le sens du réchauffement global. Deux tendances de températures s'observent à Pointe-Noire. Il s'agit des températures minimales et maximales allant de 1932 à 2004. Les travaux réalisés au Sud-Congo par Nsiloulou M. V. D. (2020, pp. 55-56) confirment les résultats que nous avons obtenus.

Au Congo, l'évolution des anomalies de la température moyenne annuelle indique deux périodes sur tout le pays. Les années 1950 et 1960 sont marquées par des anomalies négatives partout au Congo. Les années 1980, quant à elles, sont positives. La décade 1990 est marquée par des anomalies positives significatives. Les températures indiquent une augmentation (significative avec 95 % niveau confidence) dans tout le pays. Généralement, la chaleur semble commencer dans les années 1980 (Samba G. et al., 2008, p. 94).

- Températures saisonnières

La saison DJF présente des températures maximales élevées de 1932 à 1950. Elles connaissent une baisse à partir des années 1950, puis évoluent à la hausse jusqu'en 2004. Quant aux températures minimales, on observe une période de hausse des températures de 1932 à 1944 puis de 1995 à 2004. Les températures maximales de la saison MAM sont presque similaires à celles de DJF. Cependant, la différence s'observe entre 1956 à 1980, période à laquelle les températures connaissent une baisse. À partir des années 1980, elles connaissent une tendance à la hausse jusqu'en 2004. Les températures minimales de la saison MAM sont presque similaires à celles de DJF. On observe une augmentation remarquable des températures de 1980

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à 2004. Les températures maximales de la saison JJA sont à la hausse au cours de la période de 1932 à 1952. Elles décroissent de 1952 à 1984. Puis, une période de hausse des températures maximales s'observe à partir des années 1980 jusqu'en 2004. De 1932 à 1980, les températures de la saison JJA restent faibles. À partir de 1986, elles connaissent une hausse dépassant la valeur normale de saison 19° C jusqu'en 2004. Les températures maximales de SON connaissent trois périodes : pendant la première période (1932-1950), les températures restent élevées. La deuxième période allant de 1952 à 1980, se caractérise par une baisse des températures. Enfin, la troisième période va de 1986 à 2004, est marquée par l'augmentation des températures. Les températures minimales de la saison SON connaissent une baisse considérable allant de 1929 à 1984. Puis, elles présentent une tendance à la hausse de 1984 à 2004.

Les villes de Brazzaville et celle de Pointe-Noire connaissent des températures extrêmes n'ayant pas les mêmes tendances. Les températures minimales présentent une tendance à la hausse. Les températures maximales, quant à elles, accusent une augmentation significative à 95% comme seuil de confiance. Le réchauffement est de 0,030°C par an pour les températures maximales les plus basses (TXn) de l'année contre 0,042°C pour les températures maximales les plus fortes (TXx) au cours de l'année. L'année de rupture entre la première sous-période et la deuxième est fixée en 1972 pour les TXn et en 1977 pour les TXx (Massouangui-Kifouala M. et al., 2021, p. 111).

Conclusion partielle

La connaissance du climat revêt une importance fondamentale notamment dans son fonctionnement. La ville de Pointe-Noire est sous l'influence d'un climat tropical humide. Son un régime pluviométrique est de type bimodal : on observe deux maxima (MAM et SON) et un minima (JJA). Aussi, le régime des températures est bimodal. Comme les précipitations, les températures à Pointe-Noire présentent une tendance à la hausse. L'analyse climatique à Pointe-Noire (1932-2004) s'est faite au pas du temps annuel et saisonnier.

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Chapitre 3 : Impacts, vulnérabilité et enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire

L'évolution climatique représente l'une des menaces les plus sérieuses pesant sur la durabilité de l'environnement, surtout en zones côtières. Les impacts du dérèglement climatique sont très alarmants surtout dans les villes des pays en développement. Face à ce défi, plusieurs mesures et stratégies d'adaptation sont prises en compte à Pointe-Noire. Dans ce chapitre, il est question d'évaluer les effets du climat sur la ville de Pointe-Noire et d'analyser ses enjeux d'adaptation aux perturbations climatiques.

3.1. Impacts du climat sur la ville de Pointe-Noire

Les impacts du changement climatique indiquent les dégâts actuels que le climat laisse dans un espace. Dans l'espace urbain de Pointe-Noire, ils sont visibles sur le littoral, la mangrove, l'agriculture, les établissements humains, le port et la santé de la population.

3.1.1. Impacts du changement climatique sur la baie de Pointe-Noire

Le dérèglement climatique affecte la baie de Pointe-Noire (photo 8). Parmi les effets de ce phénomène, nous citons l'élévation du niveau de la mer. Celle-ci entraine l'intrusion d'eau saline à Pointe-Noire, la submersion des terres et le recul du trait de côte. Étant donné que la zone côtière constitue un environnement naturel fragile, elle subit l'érosion côtière (entretien avec Madame Eouani Rita Aimée Liliane du 30 août 2022). Avec une façade à l'Océan Atlantique et ses kilomètres de plage, la ville de Pointe-Noire est particulièrement exposée aux aléas climatiques malgré les efforts consentis par les autorités de la capitale économique ( https://www.eeas.europa.eu/delegations/congo-brazzaville/beach-clean-à-pointe-noire-

amplifier-le-mouvement-mondial.fr consulté le Vendredi 02 septembre 2022).

Photo 8 : Baie de Pointe-Noire menacée par les eaux océaniques (prise de vue, Maketo, 2022)

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3.1.2. Impacts du climat sur la mangrove

Les impacts du climat comme l'élévation du niveau de la mer et l'acidité de l'océan entrainent la disparition des mangroves. La Rhizophora Racemosa est l'espèce la plus exposée à ce risque. La destruction de cette espèce est à l'origine de l'érosion côtière. Le phénomène lié à l'inondation des zones côtières s'avère fatale aux palétuviers. Tel est le cas de l'espèce Crinium natans, ne supportant pas l'augmentation de la teneur importante en sel des eaux océaniques, qui disparait. Les réflexions menées par Samba G. (2020) approuvent ces résultats.

3.1.3. Impacts du climat sur l'agriculture

Le secteur agricole à Pointe-Noire ressent également les effets du changement climatique. Il s'agit de la modification du calendrier agricole, la présence des phénomènes extrêmes comme les sécheresses, la diminution de la pluviométrie, la diminution de la disponibilité et de la qualité de l'eau. Une baisse des rendements moyens des cultures est signalée par les producteurs. Le retard dans l'arrivée des pluies est à l'origine d'un décalage du cycle cultural. Madame Eouani Rita Aimée Liliane nous rapporte que « le changement climatique est à l'origine du bouleversement du rythme des précipitations à Pointe-Noire ». L'arrêt précoce des précipitations présente alors des impacts sur la production agricole.

3.1.4. Impacts du climat sur les établissements humains

Les écosystèmes humains sont affectés par les aléas climatiques à Pointe-Noire. Il peut s'agir du pic de chaleur et de l'inconfort thermique. En fait, le climat urbain se caractérise par une couche limite atmosphérique particulière, engendrant ainsi l'Ilôt de Chaleur Urbain (ICU). Dans les zones urbaines, les températures moyennes annuelles sont supérieures de 0,5 à 1,5 °C à celles des zones rurales avoisinantes. À croire Jouzel J. (2019, pp. 42-43), les vagues de chaleur progressent à peu près deux fois plus rapidement que la température moyenne c'est-à-dire qu'un réchauffement climatique moyen de 2° C entrainerait des vagues de chaleur de près de 4° C plus importantes.

Les fluctuations climatiques entrainent les inondations (photo 9) des habitations situées près des berges des rivières et des zones marécageuses. Rappelons qu'à Pointe-Noire, on distingue trois types d'habitations : modernes, traditionnelles et précaires (tableau 4). Chacun de ces habitats présente des aspects particuliers en milieu urbain. L'habitation moderne se caractérise par des maisons à matériaux durables.

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Photo 9 : Inondation d'une artère urbaine au quartier Tchiali (prise de vue, Mombo, 2022)

Il s'agit des habitations en dur faits de briques agglomérées ainsi que des tôles. Cela s'explique par le fait que les murs absorbent de l'énergie solaire pendant la journée. Puis, cette énergie solaire va être ressentie la nuit à travers l'ICU (entretien avec Monsieur Diela du 10 septembre 2021). L'habitation traditionnelle se singularise par la présence des maisons non durables. Il peut s'agir des habitations en planches et en tôles. Les matériaux n'absorbent pas assez d'énergie. Ils assurent une ventilation naturelle. L'habitation précaire (photo 10), quant à elle, est constituée des maisons en tôles. Leurs matériaux de construction ne sont pas durables en raison de l'air humide à Pointe-Noire. Pendant la journée, un pic de chaleur est ressenti dans ces écosystèmes humains. Ses habitants sont contraints de passer assez de temps à l'extérieur. Ceux-ci sont à la recherche du confort thermique. La nuit apparait fraiche.

Photo 10 : Habitation précaire au quartier Louéssi (prise de vue, Maketo, 2022)

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Dans le tableau 4, il est reporté les statistiques sur la typologie des habitats à Pointe-Noire. Il s'agit des habitats en matériaux durables, des habitats en matériaux précaires et des habitats reflétant la pauvreté. Les habitations en matériaux durables présentent un pourcentage élevé soit 52,40%.

Tableau 4 : Statistiques sur la typologie de l'habitat à Pointe-Noire

Habitat en matériaux durables

52,40

%

Habitat en matériaux précaires

34,78

%

Habitat reflétant la pauvreté

12,82

%

Source : ONU-HABITAT, 2012, p. 13.

3.1.5. Impacts du changement climatique sur le port maritime

Le port maritime de Pointe-Noire subit les fluctuations climatiques dont l'élévation du niveau de la mer ainsi que les inondations marines et pluviales. Il sera alors difficile de concrétiser bon nombre d'objectifs de développement comme celui de l'amélioration des performances opérationnelles du port autonome de Pointe-Noire afin de simplifier les procédures administratives.

3.1.6. Impacts du changement climatique sur la santé de la population

La santé de la population urbaine de Pointe-Noire ressent les effets du changement climatique. Ce phénomène se caractérise par la présence des maladies d'origine hydrique comme la déshydratation et les éruptions cutanées. La hausse des températures moyennes peut se traduire par une recrudescence de certaines maladies vectorielles telle que le paludisme. Pendant la saison pluvieuse, les rivières débordent et les eaux envahissent des habitats. Aussi, par manque d'eau de qualité, les populations utilisent ces mêmes eaux contaminées. Ce qui entraine la propagation des maladies liées à la ressource en eau comme le Choléra dans l'environnement urbain.

3.2. Vulnérabilité de l'espace urbain de Pointe-Noire 3.2.1. Vulnérabilité de la baie de Pointe-Noire

La baie de Pointe-Noire présente un profil topographique qui la rend de plus en plus exposée à l'érosion marine maximale. Ses altitudes basses augmentent sa sensibilité aux risques climatiques. Avec les projections à venir, le littoral congolais serait de plus en plus exposé aux inondations à cause de l'élévation du niveau de la mer. Globalement, l'augmentation du niveau de la mer provoquerait la montée d'eau et des marées. Par ailleurs, les populations les plus

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démunies vivant sur la zone côtière seront les plus affectées. Celles-ci seraient sujettes aux déplacements suite aux inondations. Le tableau 5 indique la valeur estimée des populations menacées sur le littoral congolais par l'érosion côtière aux horizons 2050 et 2100. Celles-ci vivent dans un environnement fragile en raison de l'évolution climatique.

Tableau 5 : Estimation des populations menacées à Pointe-Noire

Localité

Populations menacées

2050

2100

Pointe-Noire

750.000

1.200.000

Source : Système des Nations Unies, 2010, pp. 69-70

3.2.2. Vulnérabilité des mangroves

L'élévation du niveau de la mer à l'horizon 2035 pourrait entrainer des inondations accompagnées de l'érosion des côtes. Cette montée des eaux marines entrainerait la disparition de la mangrove. L'intrusion d'eaux salées provoquerait le recul du trait de côte affectant les écosystèmes des mangroves (photo 11).

Photo 11 : Mangroves menacées par les eaux marines au quartier Songolo (prise de vue, Maketo, 2022)

3.2.3. Vulnérabilité de l'agriculture

Les projections de température du GIEC indiquent une augmentation de 1,5°C à l'horizon 2040 et de 2°C à 3,5°C à l'horizon 2070 (GIEC, 2013), le réchauffement climatique entrainerait le bouleversement du calendrier cultural, le décalage des dates du semis, une évapotranspiration massive de l'eau au niveau des planches de cultures en raison des pics de chaleur, les brûlures au niveau des feuilles dans le maraîchage, des pertes de rendement pour des cultures comme les légumes, le maïs et la banane plantain.

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3.2.4. Vulnérabilité des établissements humains

La vulnérabilité des habitats à Pointe-Noire serait plus remarquable si les projections climatiques se confirment. Aux horizons 2040 et 2070, les maisons connaitraient une hausse de température ; d'où l'inconfort thermique. Lorsque ces maisons sont bâties, les conditions climatiques ne sont pas prises en compte. Avec la conjonction de la modification des sols par des dallages et des activités thermiques, il faut s'attendre à un réchauffement artificiel de la ville de Pointe-Noire.

3.2.5. Vulnérabilité du port

L'infrastructure portuaire joue un rôle essentiel pour la croissance et le développement économiques. Néanmoins, il pourrait exprimer sa vulnérabilité au contrecoup du changement climatique à l'horizon 2050. L'ensablement progressif provoquerait des dégâts futurs sur le commerce et les perspectives de développement concernant la ville de Pointe-Noire.

3.2.6. Vulnérabilité de la santé de la population

Le changement climatique accentuerait une baisse de la qualité de l'eau, ce qui pourrait dégrader directement la santé humaine à Pointe-Noire, alors que le déficit hydrique est déjà ressenti par cette population. L'augmentation de la température pourrait accroitre la présence de certaines maladies vectorielles telle que le paludisme. Ainsi, les risques de maladies liées à l'eau se développeraient. Tel est le cas du Choléra qui sévit dans cette agglomération.

3.3. Mesures d'adaptation

Les mesures d'adaptation impliquent des investissements importants dans les secteurs les plus vulnérables comme l'eau, la santé et l'agriculture afin d'éviter ou de réduire les impacts du changement climatique. Faut-il préciser qu'il existe plusieurs sortes d'adaptations : anticipative ou réactive, de caractère privé ou public, autonome ou planifié. En effet, les mesures d'adaptation représentent des règlementations prises par les pouvoirs publics pour rendre un environnement résilient au changement climatique. Les mesures concernent la planification, l'urbanisme, les réglementations vertes, bleues, liées aux bâtiments et aux transports. Elles sont élaborées dans le Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU) de la ville de Pointe-Noire et dans le « Programme spécial d'aménagement urbain ».

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3.3.1. Mesures de planification et d'urbanisme

Elles impliquent bon nombre de réglementations dont :

? La gestion des ordures ménagères et des déchets (photo 12) qui est cruciale pour l'assainissement de l'environnement. Cette mesure implique le ramassage, le traitement et le recyclage des déchets, en particulier, sur les plages publiques de Pointe-Noire. L'élevage des cochons est encouragé, parce que ces espèces animales contribuent à faire disparaitre les matières organiques. Tout ceci doit être assuré par la population et les collectivités administratives locales. Les pouvoirs publics doivent mettre en place une politique d'utilisation des matériaux issus du compost afin de diminuer des déchets sortant des ménages.

Photo 12 : Décharges de poubelles au marché Fond Tié-Tié (prise de vue, Maketo, 2022)

? La lutte contre la pollution constitue une mesure efficace pour rendre la ville de Pointe-Noire résiliente au climat. Elle passe par la réalisation des contrôles systématiques des rejets industriels, de la fumée et des eaux usées. La ville dispose de plusieurs types d'industries.

? Le recensement systématique des zones à risque constitue une mesure remarquable. Parce que ces zones sont interdites à la construction. Un code de construction a été adopté en mars 2016 (Loi n° 6-2019 du 5 mars 2019, p. 5) spécifie que « les constructions ou installations sont interdites le long du littoral sur une bande d'une largeur de cent mètres (100 m) à compter de la limite haute de rivage ou de plus hautes eaux du domaine public maritime, telle que définie par la règlementation en vigueur ». Tout ceci permet de sécuriser les zones à fort risque et de gérer des risques environnementaux comme l'érosion hydrique (photo 13).

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Photo 13 : Un ravin au quartier André Jacques (prise de vue, Maketo, 2022)

3.3.2. Mesures vertes

Parmi les mesures vertes, nous citons l'aménagement et la mise en valeur d'espaces verts à Pointe-Noire. Ces espaces sont censés être protégés en ce qu'ils présentent une valeur écologique et économique. Selon la Loi n° 6-2019 du 5 mars 2019, « les espaces boisés doivent être préservés, aménagés et entretenus ». Tout ceci s'inscrit dans le cadre de la sauvegarde des espaces verts et sites naturels dans cette agglomération congolaise.

3.3.3. Mesures bleues

Elles consistent à mieux conserver et gérer les eaux pluviales. Les populations peuvent s'en servir pour humidifier l'espace urbain de Pointe-Noire par évaporation. Etant donné que les cours d'eau présentent une valeur économique et écologique, ceux-ci sont censés être protégés. Les pouvoirs publics doivent réhabiliter et conserver les lacs et les lagunes en associant la population. Tel est le cas des lacs Cayo, Ngwabussi et Tchimpounga. L'élaboration d'un plan participatif d'aménagement, de valorisation et de gestion des cours d'eau constitue une mesure considérable pour la ville.

Les résultats des récentes études urbaines menées par l'Office Fédéral pour l'Environnement (OFEV, 2018, p. 34) concluent à la nécessité de l'eau surtout en milieu urbain. La ressource en eau contribue considérablement à la régulation thermique et au bien-être des populations. Il est question de l'eau de qualité. Le SDU envisage la récupération de toutes les rivières de la ville à travers le développement d'un « Plan bleu participatif » qui va rétablir la relation entre les

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citoyens de Pointe-Noire et ses cours d'eau dans la ville. Dans les actions prioritaires voire urgentes, le Schéma Directeur d'Urbanisme (SDU) prévoit le nettoyage des cours d'eau pour les débarrasser des déchets. Par rapport à la remontée des eaux salées, les mesures d'adaptation consisteraient à construire des stations de traitement des eaux afin d'améliorer la gestion de l'eau potable à Pointe-Noire.

3.3.4. Mesures d'adaptation liées aux bâtiments

Comme mesures d'adaptation liées aux bâtiments, nous pensons l'orientation des bâtiments est le premier élément qui permet d'améliorer le confort thermique tout en diminuant les consommations énergétiques de chauffage et de climatisation. Les populations pensent qu'il faut appliquer les normes liées à la construction des bâtis (photo 14). Aussi, le contexte du changement climatique doit-il être intégré par les promoteurs immobiliers et les populations.

Photo 14 : Habitation moderne au quartier Tié-Tié (cliché, Maketo, 2022)

3.3.5. Mesures d'adaptation liées aux transports

Les mesures d'adaptation liées aux transports concernent la réduction du phénomène de smog et de la consommation d'énergie automobile. En réalité, le trafic automobile est la principale source de pollution de l'air urbain. Les pouvoirs publics doivent interdire la circulation des véhicules les plus polluants et limiter l'âge des véhicules en circulation.

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3.4. Stratégies d'adaptation au climat

Les stratégies d'adaptation désignent des plans d'action pour résoudre durablement le problème lié au changement climatique. Ici, il est question de renforcer la résilience de l'agglomération de Pointe-Noire au climat. Chacune de ces stratégies nécessite une gestion raisonnable de cette ville.

3.4.1. Stratégies de planification et d'urbanisme

Les stratégies de planification et d'urbanisme passent par la formation des cadres et la sensibilisation des citadins sur les questions liées à l'environnement. Certaines populations urbaines de Pointe-Noire maitrisent peu les phénomènes environnementaux. Pour limiter ses effets, les citadins doivent posséder des savoirs requis. Pour éviter la submersion des zones côtières, les digues de protection (photo 15) doivent être construites sur le long du littoral. La formation périodique de comités de plage est également évoquée.

Photo 15 : Digue sur la côte sauvage (prise de vue, Maketo, 2022)

À titre illustratif, le 1er octobre 2019, une opération de salubrité sur la plage de Pointe-Noire a été réalisée par la Délégation de l'Union Européenne (UE) en République du Congo et le conseil municipal de Pointe-Noire. Elle était dénommée « Beach clean up », le nettoyage de plage. La collecte des déchets (photo 16) notamment des plastiques est également effectuée. Cette activité s'inscrit dans le cadre de la journée mondiale du nettoyage de la planète célébrée le 21 septembre 2018 ( https://www.eeas.europa.eu/delegations/congo-brazzaville/beach-clean-à-pointe-noire-amplifier-le-mouvement-mondial.fr consulté le Vendredi 02 septembre 2022).

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Photo 16 : Les bouteilles plastiques à Songolo (prise de vue, Maketo, 2022)

3.4.2. Stratégies vertes

Pour rendre résiliente la ville de Pointe-Noire, les populations pensent que la végétalisation de l'environnement est prometteuse. En effet, les espaces verts deviennent de véritables oasis de fraîcheur, particulièrement lors des vagues de chaleur. Aussi, les arbres assurent l'ombrage au sol permettant aux habitats d'avoir une aération naturelle. En rejetant de la vapeur d'eau dans l'air, les arbres contribuent à atténuer les effets de l'ICU sur la population urbaine. Alors, un questionnement se pose : quels types d'arbres doit-on planter à Pointe-Noire ? Il s'agit de la Rhizophora, de l'Acacia, des bambous de Chine et du Menthelys. « Le planting de ces plantes a été réalisé le 05 juin 2019 par la société Bos Congo en collaboration avec la fondation Avsi, les autorités municipales et le personnel de la Direction Départementale de l'Environnement de la ville de Pointe-Noire. L'action a été menée à l'école de Vindoulou auprès des élèves du Primaire et du Secondaire. En effet, les arbres ont un effet positif sur l'environnement : les feuilles d'arbres absorbent le CO2 et assurent l'ombrage. Les racines, quant à elles, servent à stabiliser le sol. » (entretien avec Madame Eouani Rita Aimée Liliane du 30 août 2022). Les réflexions réalisées par J. Emond (2017, pp. 14-15) confirment ces résultats.

Monsieur Missima Nziengui Nicodème nous rapporte que « la ville de Pointe-Noire présente plusieurs enjeux. Elle est à la fois une ville portuaire et industrielle. Son statut portuaire s'explique par le fait qu'elle exerce le trafic maritime. Plusieurs sortes de voitures foulent le sol de cette agglomération. Ces voitures émettent des fumées, des gaz. Ce qui entraine les pollutions. Son statut industriel montre qu'elle abrite une multitude d'industries. Par leur réalisation, ces sociétés industrielles émettent des gaz à effet de serre accélérant ainsi le

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processus climatique. Pour en limiter, le planting des arbres est une initiative prometteuse pour la ville ».

Faut-il ajouter que les plantes aident à la dépollution de l'air et du sol. Elles retiennent l'eau. Les arbres représentent des « giga puits de carbone » en ce sens qu'ils peuvent retenir jusqu'à 5,4 tonnes de gaz carbonique par an et 20 kilogrammes de poussière. Les feuilles d'arbres captent les particules fines et empêchent propager les polluants atmosphériques (Damblé O., 2020, p. 103).

Aussi, il faut sensibiliser la population sur la protection et la conservation des écosystèmes. Ceci constitue l'une des missions de l'ONG Rénatura Congo. La sensibilisation concerne le grand public tout au long de l'année. « Les émissions radios, les stands sur les marchés ou lors des événements culturels sont des moyens utilisés par ladite association pour faire émerger une prise de conscience citoyenne sur ces questions. Plus de 40 enfants sont sensibilisés chaque année. Les animateurs visitent des écoles publiques et privées de Pointe-Noire et celles du Kouilou » (entretien Madame Breheret Natalie du 07 septembre 2022). Le reboisement de la mangrove sur le littoral de Pointe-Noire représente une stratégie déterminante, parce que la mangrove protège les estuaires contre l'intrusion des eaux marines. Cette espèce doit être restaurée pour satisfaire les besoins des populations en bois de chauffe. Ses pépinières existent réellement.

Comme stratégies pour l'agriculture urbaine, les paysans doivent utiliser des semences améliorées s'adaptant au climat. Il faut trouver des variétés culturelles s'adaptant à la durée des saisons pluvieuses. Le maïs doit être planté pendant la première saison des pluies (OND) vers la fin du mois d'Octobre ou le début du mois de Novembre. La promotion de cette agriculture est également prise en compte. Aussi, les paysans doivent être assistés par les pouvoirs publics (entretien avec Monsieur Massouangui-Kifouala Martin du 25 juin 2022).

3.4.3. Stratégies bleues

Les stratégies bleues impliquent l'approvisionnement de l'eau de qualité. L'eau est un élément essentiel dans les mécanismes de rafraîchissement de la ville. Les populations urbaines de Pointe-Noire connaissent un déficit hydrique. Tel est le cas des habitants de Louéssi et de Ngoffo qui font usage de l'eau de forage, parce que la santé de la population en dépend. L'eau contribue à l'évapotranspiration des plantes. Ainsi, les études menées par l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme (IAU, 2010, p. 45) concluent les résultats obtenus sur le rôle crucial de l'eau en ville. Par ailleurs, il est proposé « la mise en place d'une canalisation fiable dans la ville de Pointe-Noire. En effet, ces eaux doivent être drainées jusque dans l'Océan Atlantique. Lorsque des pluies diluviennes s'abattent sur la ville, ces eaux pluviales manquent de système de drainage. Raison pour laquelle ces eaux submergent des maisons. La vie des

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populations vivant dans ces zones est en danger » (entretien avec Madame Tsila née Moukoko Kititi Chantal).

3.4.4. Stratégies liées aux bâtiments

Les stratégies d'adaptation liées aux bâtiments contribuent à réduire l'ICU à Pointe-Noire. Il s'agit du choix des matériaux de construction des écosystèmes humains. 60 % des personnes interrogées pensent qu'il faut privilégier l'utilisation des matériaux locaux (planches) pour bâtir des maisons. Lors de la journée internationale de l'environnement (5 juin 2019), M. Kando Jean François, Maire de la ville de Pointe-Noire fait la promotion de l'écoconstruction. Elle est un système par lequel les populations utilisent des matériaux écologiques comme les briques locales. Ces plans d'action contribuent à l'aération naturelle des maisons et au confort thermique des populations qui y vivent.

3.4.5. Stratégies liées aux transports

Comme stratégies d'adaptation, le développement des transports en commun doit être envisagé afin de réduire l'usage des voitures personnelles. La promotion de ce type de transport permet donc de lutter intensément contre la pollution de l'air. À en croire Delmas F. (2020, p. 140), la voiture individuelle représente 62% des émissions de gaz à effet de serre. Aussi, un vaste espace doit être réservé aux piétons. La promotion de la circulation par vélo et le privilège des voitures électriques sont également encouragés. À titre illustratif, la firme Bolloré Logistic contribue à vulgariser les voitures électriques au Congo-Brazzaville. Ces voitures circulent à Pointe-Noire comme dans toutes les grandes villes congolaises.

Discussion des résultats

? Impacts du changement climatique sur la ville de Pointe-Noire

Le changement climatique constitue une menace réelle pour l'environnement, surtout pour les villes côtières. Ces dernières provoquent les modifications du climat. Bordée par l'Océan Atlantique, la ville de Pointe-Noire subit à la fois les effets du climat global et local. Cette agglomération congolaise est profondément influencée par les courants marins et nombre de problèmes environnementaux sévissent à Pointe-Noire. Les plus récurrents sont l'érosion côtière, les inondations et les vagues de chaleur. Les phénomènes d'érosions et d'inondations sont enregistrés non seulement à Pointe-Noire mais également à Brazzaville.

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La ville de Nouakchott, en Mauritanie connait les mêmes faits environnementaux. Les zones habitées les plus menacées par la submersion sont principalement les quartiers de Sebkha, d'El Mina-nord et de Riyad, ainsi que la partie occidentale de Tévragh Zeina. On remarque que les quartiers périphériques gagnent de plus en plus sur le domaine côtier, ce qui augmente encore les risques littoraux (A. J. Niang, 2014, p. 166).

La ville de Sfax en Tunisie fait face à de graves inondations notamment celles du 23 septembre 2009. Les effets des averses torrentielles sont vraiment destructeurs, paralysant le centre-ville de cette agglomération pendant plusieurs heures (Abdelkarim D. et Salem D., 2012, p. 15). Dans la ville de Montréal, au Canada, l'environnement est soumis à l'accumulation de la chaleur engendrant ainsi le phénomène d'ICU. Parmi les effets anticipés des changements climatiques, la hausse des températures prévues amplifiera le phénomène d'ilôts de chaleur urbain (Filiatreault Y., 2015, p.1).

La ville de Ouagadougou - au Burkina-Faso -, où vit près d'un quart de la population de ce pays, est édifiée sur un site sensible au climat. Cette ville connait aujourd'hui une recrudescence des inondations urbaines. À titre d'exemple, une pluie diluvienne s'abat dans la capitale burkinabè le 1er septembre 2009 engendrant 150.000 sinistrés. Près de 25000 habitations ont été détruites par cette pluie (Z. Nouaceur et S. Gilles, 2013, p. 8).

? Vulnérabilité de l'agglomération de Pointe-Noire au climat

Suivant l'évolution climatique, la ville de Pointe-Noire est vulnérable au climat. Ayant un profil topographique de plus en plus menacé par les courants marins, la baie de Pointe-Noire sera de plus en plus exposé aux inondations. À l'horizon 2035, l'élévation du niveau de la mer et l'intrusion d'eaux salées causant le recul du trait de côte pourront entrainer la disparition des écosystèmes des mangroves. À l'horizon 2070, le réchauffement climatique entrainerait une évapotranspiration massive de l'eau au niveau des planches de cultures en raison des pics de chaleur, les brûlures au niveau des feuilles dans le maraîchage, des pertes de rendement agricole (légumes, maïs et banane plantain). Les maisons connaitront une hausse de température voire l'inconfort thermique. Le réchauffement artificiel de la ville de Pointe-Noire est également attendu. L'infrastructure portuaire exprimera sa vulnérabilité au climat à travers l'ensablement progressif du site et des dégâts futurs pour le commerce maritime. Le changement climatique accentuerait une baisse de la qualité de l'eau et la dégradation de la santé de la population de Pointe-Noire. La hausse de la température pourra accroitre la présence de certaines maladies vectorielles telle que le paludisme. Aussi, les risques de maladies liées à l'eau se développeraient.

Étant donné qu'un territoire au monde n'échappe au réchauffement climatique, la ville de Paris connait également ce phénomène. Le volume de précipitations cette ville devrait légèrement

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augmenter. Aux horizons 2030 et 2085, le cumul pluviométrique passerait de 633 à 721 mm d'eau. Les inondations connaitront une tendance à l'augmentation à cause des crues. Rappelons que le risque d'inondation figure en tête des préoccupations des populations parisiennes. Aussi, le ruissellement des eaux pluviales lors de pluies torrentielles sera considérable. La fréquence et l'intensité des épisodes de fortes chaleurs et canicules vont s'élever dans le futur. Ainsi, la rapidité avec laquelle la biodiversité décline en fait un enjeu majeur pour les années à venir (S. Emery et Y. Françoise, 2021, pp. 6-7).

Au Mali, le changement climatique fera ressentir les impacts potentiels sur son environnement. Il ressort alors que les températures seront en hausse sur l'ensemble du pays de plus de 2° C avec une perception de chaleur forte. Aussi, il est prévu un déficit pluviométrique à l'horizon 2025. Le couvert végétal se dégradera suite à l'aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités humaines. Leur dégradation s'est accentuée avec l'accroissement de la population urbaine qui engendre une demande plus élevée des villes en bois énergie. Les sécheresses fréquentes ont contribué à fragiliser davantage les écosystèmes, les rendant plus vulnérables à la moindre perturbation et accélèrent le rythme de dégradation des ressources biologiques. Les déficits hydriques ont entraîné une réduction de la production primaire, une modification de la structure du couvert végétal et une réduction massive de la faune sauvage et du cheptel. Sur le secteur agricole, le pire des scénarios imaginés prévoit la baisse drastique de la production des céréales (D. Z. Diarra, 2013, pp. 13-23).

Sur le littoral de Tétouan au Maroc, les risques d'inondations pourraient engendrer des dégâts considérables et des effets socio-économiques néfastes sur la santé et le bien-être communautaire qu'elles peuvent entraîner. Parmi ces conséquences on peut citer les pertes d'habitas, de revenu et de productivité, la perturbation sociale. La faim et la pauvreté seront largement dévoilées, car de nombreuses activités économiques telles que l'agriculture et la pêche seront gravement affectée par les aléas climatiques. À ceci s'ajouterait la raréfaction de l'eau douce voire l'eau de la nappe phréatique. Les intrusions d'eau saline seront inévitables et l'eau sera impropre à tous les usages et au bien-être humain. Une grande partie de la population de ce littoral risque de subir de fortes agressions des phénomènes (S. Niazi, 2007, p. 148).

? Mesures et stratégies d'adaptation au climat

Les mesures et stratégies d'adaptation au climat de l'agglomération de Pointe-Noire sont applicables dans les villes des pays en développement. Cela concerne les domaines de planification et d'urbanisme, vert, bleu, lié aux bâtiments et aux transports. Les mesures d'adaptation liées à l'aménagement urbain qui servent à diminuer l'effet d'ICU sont principalement la plantation d'arbres, la végétalisation, la diminution des surfaces de revêtement bitumineux ou la mise en place du revêtement de surface à albédo élevé (Y. Filiatreault, 2015, p.1).

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Pour la ville de Brazzaville, il est proposé aux pouvoirs publics d'élaborer une bonne politique ainsi qu'une loi de l'aménagement du territoire. L'importation des voitures d'occasion en mauvais état ne doit plus être acceptée, parce que les fumées de ces voitures contribuent au réchauffement du climat. Les voiries urbaines répondant aux normes internationales doivent être construites. Mettre sur pied une bonne politique de la gestion des déchets en y consacrant de budgets importants est une perspective efficace pour la gestion urbaine. Le budget alloué à la mairie de la ville de Brazzaville doit être rehaussé afin que l'agglomération soit assainie. Tout ceci implique une gestion rationnelle des ressources humaines bien formées et dynamiques (Nzoussi H. K. et Feng Li Jiang, 2014, p. 216). Les mesures susmentionnées peuvent être appliquées pour les villes des pays en développement comme de Pointe-Noire. Étant donné que le réchauffement climatique menace la viabilité des villes, les autorités parisiennes prévoient le planting de 170 000 arbres. La ville de Paris va assurer de l'ombre considérable (S. Emery et Y. Françoise, 2021, p. 15).

Les stratégies d'adaptation liées aux bâtiments renvoient au choix des matériaux de construction des écosystèmes humains. M. Diela, Directeur Départemental de l'Urbanisme et de l'Habitat de Pointe-Noire, nous rapporte que « les maisons bâties avec des briques locales n'absorbent pas beaucoup d'énergie. Pendant la nuit, il fait bon vivre dans ces habitations de briques locales ». M. Jean François Kando, Maire de la ville de Pointe-Noire fait la promotion de l'écoconstruction, un système par lequel les populations utilisent des matériaux écologiques comme les briques locales.

Les pouvoirs publics de la ville de Montréal - au Canada - mettent en place les stratégies vertes. Celles-ci impliquent la plantation d'arbres afin d'améliorer le climat urbain. La forêt urbaine apporte plusieurs bénéfices tels que l'amélioration de la qualité de l'air, l'absorption d'eau de ruissellement, l'amélioration du paysage urbain. Les feuilles des arbres utilisent des rayons infrarouges pour assurer la photosynthèse (Y. Filiatreault, 2015, p. 27).

Dans cette même optique, la ville de Ouagadougou (Burkina-Faso) a été mobilisée pour un projet de « ceinture verte » dans les années 1970. Ce programme vise la protection urbaine des assauts répétés de sable (Harmattan), la limitation de l'expansion urbaine non contrôlée et la création d'une réserve forestière. Environ 1032 hectares de bois ont été plantés en 1980. Les espaces verts génèrent les écosystèmes naturels et de la biodiversité et favorisent le développement durable (Z. Nouaceur et Gilles S., 2013, p. 7).

Conclusion partielle

Comme tout autre territoire, la ville de Pointe-Noire réagit positivement à l'évolution du climat. Autrement dit, elle n'échappe pas au défi lié au changement climatique. Étant une ville des pays en voie de développement, Pointe-Noire subit les effets pervers de ce phénomène. Suivant les

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projections climatiques, cet environnement urbain serait d'autant vulnérable aux aléas climatiques. Les effets actuels et attendus du réchauffement climatique sont pris en compte. Pour renforcer sa résilience, l'option efficace est celle de s'adapter au climat. Lors de la 12ème Conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CNUCC) en novembre 2006 à Nairobi, Koffi Annan pense que « l'adaptation est une question de survie, rien de moins ».

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Conclusion générale

La présente étude contribue à la connaissance des enjeux d'adaptation d'une ville des pays en développement aux aléas climatiques. Confronté à d'énormes difficultés, l'espace urbain de Pointe-Noire doit recourir à l'adaptation. Les objectifs fixés ont été atteints et les hypothèses formulées vérifiées. L'agglomération de Pointe-Noire est influencée par un climat tropical humide. L'analyse des précipitations et des températures montre que la ville de Pointe-Noire présente un régime bimodal : deux maxima et un minima. Les résultats obtenus sur l'évolution du climat (1932-2004) montrent que les précipitations présentent une tendance légèrement à la baisse jusqu'en 2004. Les températures, quant à elles, se caractérisent par une tendance à la hausse jusqu'en 2004.

Étant donné qu'aucun territoire n'échappe au dérèglement climatique, la ville de Pointe-Noire ne fait exception. Les conséquences du changement climatique sont identifiées dans plusieurs secteurs comme la baie de Pointe-Noire. Parmi les effets, nous citons l'élévation du niveau de la mer, l'intrusion d'eau saline, la submersion des terres, l'élévation du niveau de la mer l'acidité de l'océan et le recul du trait de côte. Avec les projections climatiques à venir, la baie de Pointe-Noire connaitra des inondations et les populations les plus démunies vivant de la zone côtière seront les plus affectées.

Les résultats obtenus sur les enjeux d'adaptabilité au climat indiquent qu'il faut prendre en compte des mesures et stratégies d'adaptation. Ces enjeux d'adaptation sont structurés dans des domaines de planification et d'urbanisme, vert, bleu, lié aux bâtiments et aux transports. Des plans d'action sont développés pour résoudre durablement les problèmes environnementaux dans la ville de Pointe-Noire. Il s'agit des stratégies d'adaptation au climat. Les stratégies de planification et d'urbanisme passent par la formation des cadres, la sensibilisation des citadins sur le changement climatique, la relocalisation des populations et la construction des digues de protection le long du littoral. La formation périodique de comités de plage est également évoquée. Les stratégies vertes renvoient à la végétalisation de l'environnement urbain. Ce sont des arbres halophiles qui doivent être plantés. Aussi, il faut sensibiliser la population sur la protection et la conservation des écosystèmes des mangroves. Pour l'agriculture urbaine, les paysans doivent trouver des variétés culturelles et utiliser des semences améliorées. Les stratégies bleues impliquent l'approvisionnement de l'eau de qualité. Les stratégies d'adaptation liées aux bâtiments représentent le choix des matériaux de la construction des maisons et la promotion de l'écoconstruction. Comme stratégies inhérentes aux transports, nous citons le développement des transports en commun, la promotion de la circulation par vélo, le privilège des voitures électriques et la réservation d'un vaste espace pour les piétons.

À l'issue de cette recherche, de nombreuses perspectives scientifiques se dégagent de réaliser. Il s'agira d'analyser la perception du climat par les populations, les enjeux d'adaptation de la zone côtière au climat. Il sera aussi intéressant de mener des études sur la vulnérabilité socioéconomique de l'agglomération de Pointe-Noire aux aléas climatiques.

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Liste des figures

Figure 1 : Découpage administratif de la ville de Pointe-Noire par arrondissement 16

Figure 2 : Relief de la ville de Pointe-Noire 19

Figure 3 : Évolution démographique de la ville de Pointe-Noire de 1950 à 2020 (INS, 2020) 23

Figure 4 : Projection de la population urbaine de Pointe-Noire de 2023 à 2035 (ONU, 2019) 23

Figure 5 : Répartition de l'économie de la ville de Pointe-Noire en 2012 (ONU-HABITAT, 2012) 25

Figure 6 : Régime pluviométrique à Pointe-Noire (1932-2004) 32

Figure 7 : Températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004) 33

Figure 8 : Températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004) 33

2

Figure 9 : Évolution pluviométrique interannuelle à Pointe-Noire (1932-2004) 35

Figure 10 : Évolution pluviométrique de la saison DJF (1932-2004) 35

Figure 11 : Évolution pluviométrique de la saison MAM (1932-2004) 36

Figure 12 : Évolution pluviométrique de la saison JJA (1932-2004) 36

Figure 13 : Évolution pluviométrique de la saison SON (1932-2004) 37

Figure 14 : Évolution interannuelle des températures maximales à Pointe-Noire (1932-2004) 38

Figure 15 : Évolution interannuelle des températures minimales à Pointe-Noire (1932-2004) 38

Figure 16 : Évolution des températures maximales de la saison DJF (1932-2004) 39

Figure 17 : Évolution des températures minimales de la saison DJF (1932-2004) 39

Figure 18 : Évolution des températures maximales de la saison MAM (1932-2004) 40

Figure 19 : Évolution des températures minimales de la saison MAM (1932-2004) 40

Figure 20 : Évolution des températures maximales de la saison JJA (1932-2004) 40

Figure 21 : Évolution des températures minimales de la saison JJA (1932-2004) 41

Figure 22 : Évolution des températures maximales de la saison SON (1932-2004) 41

Figure 23 : Évolution des températures maximales et minimales de la saison SON (1932-2004) 42

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Entretiens réalisés par Maketo Cris (enquête personnelle, 2022) 12

Tableau 2 : Répartition démographique et spatiale de la ville de Pointe-Noire par arrondissement en

2018 d'après INS (2020, p. 68) 23

Tableau 3 : Durée d'insolation (en heures et dixième) de la station synoptique de Pointe-Noire de 1961

à 1990 d'après ANAC (2010) 34

Tableau 4 : Statistiques sur la typologie de l'habitat à Pointe-Noire d'après ONU-HABITAT (2012, p.

13) 50

Tableau 5 : Estimation des populations menacées d'après Système des Nations Unies (2010, pp. 69-70)

51

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Liste des photos

Photo 1 : Gare centrale du CFCO (prise de vue, Maketo, 2022) 16

Photo 2 : Une des premières locomotives du CFCO (prise de vue, Maketo, 2022) 16

Photo 3 : Rivière Songolo (prise de vue, Maketo, 2022) 20

Photo 4 : Urbanisation incontrôlée observée au quartier Louéssi (prise de vue, Maketo, 2022) 21

Photo 5 : Quelques acheteurs des ressources halieutiques (prise de vue, Maketo, 2022) 26

Photo 6 : Quelques cultures maraichères au quartier N'djéno (prise de vue, Maketo, 2022) 27

Photo 7 : Vue aérienne du port de Pointe-Noire (prise de vue, Mombo, 2022) 30

Photo 9 : Baie de Pointe-Noire menacée par les eaux océaniques (prise de vue, Maketo, 2022) 47

Photo 10 : Inondation d'une artère urbaine au quartier Tchiali (prise de vue, Mombo, 2022) 49

Photo 12 : Habitation précaire au quartier Louéssi (prise de vue, Maketo, 2022) 49

Photo 13 : Mangroves menacées par les eaux océaniques au quartier Songolo (prise de vue, Maketo,

2022) 51

Photo 14 : Décharges de poubelles au marché Fond Tié-Tié (prise de vue, Maketo, 2022) 53

Photo 15 : Un ravin au quartier André Jacques (prise de vue, Maketo, 2022) 54

Photo 16 : Habitation au quartier Tié-Tié (prise de vue, Maketo, 2022) 55

Photo 18 : Digue de protection sur la côte sauvage (prise de vue, Maketo, 2022) 56

Photos 16 : Quelques bouteilles plastiques à Songolo (prise de vue, Maketo, 2022) 57

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Table de matières

Dédicaces 1

Remerciements 2

Liste des acronymes et sigles utilisés 4

Sommaire 6

Introduction générale 7

Chapitre 1: présentation de la zone d'étude 15

1.1. Cadre historique 16

1.2. Cadre physique 17

1.2.1. Géologie et pédologie 17

1.2.2. Relief et hydrographie 18

1.2.3. Végétation 20

1.3. Cadre humain 20

1.3.1. Évolution démographique et spatiale récente 21

1.3.2. Évolution future de la population 22

1.3.3. Répartition de la population 23

1.4. Cadre économique 24

1.4.1. Secteurs d'activités 25

1.4.2. Activités économiques 25

Conclusion partielle 31

Chapitre 2 : Climat de Pointe-Noire 32

2.1. Climat moyen 32

2.1.1. Précipitations 32

2.1.2. Températures 32

2.1.3. Insolation 33

2.1.4. Vents 34

2.2. Évolution climatique à Pointe-Noire 34

2.2.1. Évolution des précipitations 34

2.2.2. Évolution des températures 37

Discussion des résultats 46

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Conclusion partielle 46

Chapitre 3 : Impacts, vulnérabilité et enjeux d'adaptation 47

3.1. Impacts du climat sur l'environnement de Pointe-Noire 47

3.2. Vulnérabilité du climat 50

3.3. Mesures d'adaptation 52

3.4. Stratégies d'adaptation 56

Discussion des résultats 59

Conclusion partielle 62

Conclusion générale 64

Références bibliographiques 65

Sites web consultés 68

Liste des figures 69

Liste des tableaux 70

Liste des photos 71

Table des matières 72

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Résumé

L'objectif de ce travail est d'analyser les enjeux d'adaptation de la ville de Pointe-Noire au climat. Pour y parvenir, nous avons utilisé des données climatiques (1932-2004), démographiques, économiques, cartographiques et celles de l'observation directe. Comme approche méthodologique, nous avons utilisé la recherche documentaire, la collecte des données, le traitement et l'analyse des données. Les résultats montrent que les précipitations à Pointe-Noire connaissent légèrement une baisse et les températures sont à la hausse. Cette agglomération

ressent les effets du climat dont l'élévation du niveau des eaux océaniques, les inondations et

les vagues de chaleur. Les mesures d'adaptation doivent être prises en compte pour renforcer

sa résilience au climat. Ces règlementations sont accompagnées par des plans d'action durables

dont la sensibilisation des citadins sur le changement climatique, la construction des digues, la

végétalisation urbaine, l'approvisionnement de l'eau de qualité, le choix des matériaux de

construction et le développement des transports en commun.

Mots clés : adaptation, changement climatique, résilience et Pointe-Noire.

Abstract

The objective of this work is to analyze the challenges of adaptation of the city of Pointe-Noire to the climate. To achieve this, we used climate data over a period from 1932 to 2004, demographic, economic and direct observation. As a methodological approach, we used literature search, data collection, data processing and analysis. The results show that precipitation in Pointe-Noire is experiencing a sight decrease and temperature are on the rise. The city of Pointe-Noire is feeing the effects of climate, incuding rising sea levels, floods and heat waves. The adaptation measures must be taken into account to strengthen her resilience. These regulations are accompanied by sustainable action plans including raising awareness among city dwellers about climate change, the construction of dikes, urban greening, the supply of quality water, the choice of building materials and the development of public transport.

Keywords : adaptation, climate change, resilience and Pointe-Noire.

Centre de Recherches et d'Études sur l'Environnement (CREE), École Normale Supérieure
Université Marien Ngouabi, Brazzaville, République du Congo






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams