2.2.2. Évolution des températures
Bien que les précipitations soient
l'élément climatique fondamental de notre zone d'étude,
elles ne peuvent, à elles seules, définir le climat bas-congolais
(Samba-Kimbata M. J., 1978, p. 120). Les températures connaissent une
évolution significative sur cette longue série (1932-2004).
Celles-ci se distinguent par des valeurs maximales et minimales.
2.2.2.1. Évolution interannuelle des
températures
La figure 14 montre l'évolution interannuelle des
températures de l'espace urbain de Pointe-Noire. En effet, celle-ci se
caractérise par deux périodes : la première se
caractérise par la baisse des températures jusqu'aux
années 1980. La seconde marque la tendance des températures
à la hausse jusqu'en 2004. Les températures se situent au-dessus
de la moyenne annuelle de 28,3° C. La figure 15 montre que les
températures minimales annuelles à Pointe-Noire connaissent une
évolution à la baisse jusqu'aux années 1980. Puis, la
tendance thermique devient à la hausse dès le début des
années 1980. Cette tendance à la hausse semble aller dans le sens
du réchauffement global. Deux tendances de températures
s'observent à Pointe-Noire. Il s'agit des températures minimales
et maximales allant de 1932 à 2004. Faut-il préciser que les
températures se caractérisent par une tendance à la hausse
jusqu'en 2004.

Anomalies moyennes mobiles
-0,5
-1,5
0,5
2,5
1,5
-1
-2
3
0
2
1
1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980
1984 1988 1992 1996 2000 2004
Températures maximales
Années
Page | 38
Figure 14 : Évolution interannuelle des
températures maximales (1932-2004)

Anomalies moyennes mobiles
-1
-2
3
0
2
1
1932 1936 1940 1944 1948 1952 1956 1960 1964 1968 1972 1976 1980
1984 1988 1992 1996 2000 2004
Températures minimales
Années
Figure 15 : Évolution interannuelle des
températures minimales (1932-2004)
2.2.2.2. Évolution des températures
saisonnières
- Évolution des températures de la saison
DJF
La figure 16 montre l'évolution des températures
maximales de la saison DJF. De 1932 à 1950, les températures
restent élevées. Elles connaissent une baisse à partir des
années 1950, puis évoluent à la hausse jusqu'en 2004. La
figure 17 montre que la saison DJF présente deux périodes : une
période de hausse des températures de 1932 à 1944 puis de
1995 à 2004. La période où les températures
baissent de 1944 à 1977 en deçà de la valeur normale de
saison.
Températures maximales de
DJF
Années
Page | 39
Figure 16 : Évolution des températures maximales
DJF (1932-2004)

- 1
- 2
- 3
3
0
2
1
Températures minimales DJF
Années
Figure 17 : Évolution des températures minimales
DJF (1932-2004)
- Évolution des températures de la saison
MAM
yLes températures maximales de la
saison MAM sont presque similaires à celles de DJF (figure
y
18). Cependant, une différence s'observe entre 1956
à 1980, période à laquelle les températures
connaissent une baisse. À partir des années 1980, elles
connaissent une tendance à la hausse jusqu'en 2004. Les
températures minimales de la saison MAM (figure 20) sont presque
similaires à celles de DJF. On observe une augmentation
remarquable des températures de 1980 à 2004.

-1
-2
-3
-4
3
2
0
1
Températures maxi MAM
Années
Page | 40
Figure 18 : Évolution des températures maximales
MAM (1932-2004)
Températures minimales
MAM
Années
Figure 19 : Évolution des températures minimales
MAM (1932-2004)
- Évolution des températures de la saison
JJA

- 1
- 2
- 3
0
W
65
3
2
1
Températures minimales de
JJA
Années
obile
32
136
40
144
84
25
156
60
164
168
27
76
180
84
188
921
96
00
04
Les températures maximales de la saison JJA (figure 20)
sont à la hausse au cours de la période de 1932 à 1952.
Elles décroissent de 1952 à 1984. Puis, une période de
hausse des températures maximales s'observe à partir des
années 1980 jusqu'en 2004. La figure 21 montre que de 1932 à
1980, les températures de la saison JJA restent faibles. À partir
de 1986, elles connaissent une hausse dépassant la valeur normale de
saison 19° C jusqu'en 2004.
men mas,
mas, men
1 1 1 1 1 1 1 1
Page | 41
Figure 20 : Évolution des températures maximales
JJA (1932-2004)

Températures de JJA
Années
2,5
2
1,5
1
0,5
0
-0,5
-1
-1,5
-2
-2,5
Figure 21 : Évolution des températures minimales
JJA (1932-2004)
- Évolution des températures de la saison
SON
Les températures maximales de SON (figure 22)
connaissent trois périodes : pendant la première période
(1932-1950), les températures restent élevées. La
deuxième période allant de 1952 à 1980, se
caractérise par une baisse des températures. Enfin, la
troisième période va de 1986 à 2004 ; elle est
marquée par l'augmentation des températures. Les
températures minimales de la saison SON (figure 23) connaissent une
baisse considérable allant de 1929 à 1984. Puis, elles
présentent une tendance à la hausse de 1984 à 2004.

Anomalies, moyennes
1
mobiles
1960
64
2
1
0
1-
2-
-1
-2
-3
64
0
3
2
1
1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968
1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004
Températures maxi de SON
Années
Figure 22 : Évolution des températures maximales
SON (1932-2004)

Anomaies, moyennes mobiles
-1
-2
4
3
2
0
1
1932 1935 1938 1941 1944 1947 1950 1953 1956 1959 1962 1965 1968
1971 1974 1977 1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004
Températures minimales SON
Années
Page | 42
Figure 23 : Évolution des températures minimales
SON (1932-2004)
Discussion des résultats
Située au Sud-ouest du Congo, l'agglomération de
Pointe-Noire appartient au climat tropical humide ou bas congolais. Telle est
la conclusion à laquelle étaient parvenus Samba G. (2020, p. 99)
et Samba-Kimbata M. J. (1978, p. 260).
? Régime pluviométrique
Les résultats obtenus montrent que les
précipitations à Pointe-Noire présentent un régime
bimodal : on distingue deux maxima et un minima. Les précipitations
atteignent leur pic maximum aux mois de Mars et celui d'Octobre. Les mois les
moins pluvieux sont ceux de Juin et Juillet, correspondant à la saison
non pluvieuse. Les études récentes d'Ibiassi Mahoungou G. (2019,
p. 48) aboutissent aux mêmes résultats que les nôtres au
sujet du régime pluviométrique de Pointe-Noire. L'auteur soutient
que cette agglomération congolaise a un régime bimodal
(1960-2019). Une première saison pluviométrique de quatre mois
(JFMA) est observée, avec deux maximas pluviométriques en
février et mars. Une deuxième saison pluviométrique de
deux mois (ND) apparaît avec un maximum pluviométrique en
novembre.
Comme la ville de Pointe-Noire, la partie congolaise du Bassin
du Congo présente un régime de type bimodal avec une alternance
des saisons sèches et humides. À titre illustratif, la station
d'Impfondo présente 8 mois humides (d'Avril à Novembre) contre 4
mois secs (de Décembre à Mars). Au niveau de la station de
Ouesso, le panorama est différent, car elle a enregistré 6 mois
humides (Mai-Juin et Août-Novembre) contre 6 mois secs
(Décembre-Avril et Juillet). On note une première saison
pluvieuse de Mai à Juin et une deuxième d'Août à
Novembre. Toutefois, la première saison sèche reste très
marquée, car elle va de Décembre à Avril et la seconde se
situe au mois de Juillet. La station de Makoua présente 6 mois humides
et 6 mois
Page | 43
secs avec une alternance des saisons. La première
saison humide va de Mars à Mai (MAM) et la seconde va de Septembre
à Novembre (SON). On note également deux saison sèches :
de Décembre à Février (DJF) et de Juin à Août
(G. Toli et G. Samba, 2022, p. 185).
Au niveau du Congo, il est indiqué que le régime
bimodal prédomine sur l'analyse des régimes
pluviométriques du pays. Les maximas s'étalent de mars à
mai (MAM) ou de septembre à novembre (SON) et les minima de
décembre à février (DJF) ou de juin-à-août
(JJA). Au cours de la saison SON, on observe un maximum récurrent
à toutes les stations en novembre pour l'ensemble du territoire
congolais (Samba G., 2014, pp. 29-30). En Afrique Équatoriale Atlantique
(AEA), Les précipitations sont dominées par un régime
bimodal caractérisé par un maximum centré sur les mois de
mars, avril, mai (MAM) et les mois de septembre, octobre et novembre (Samba
G.et Nganga D., 2013, p. 59).
? Régime des températures
À Pointe-Noire, les températures
présentent un régime bimodal : on observe deux maxima et un
minima. Les périodes auxquelles il fait beaucoup chaud sont
Janvier-Février-Mars-Avril-Mai et celles
d'Octobre-Novembre-Décembre. Les mois auxquels on enregistre un minimum
de températures sont Juin-Juillet-Aout-Septembre. Les
températures maximales, quant à elles, connaissent leur pic au
cours de Janvier jusqu'en Mai et de Novembre à Décembre. Les
faibles valeurs thermiques sont celles des mois de
Juin-Juillet-Aout-Septembre-Octobre.
Au Sud-Congo, les régimes des températures
présentent des variations moins accentuées. La moyenne annuelle
varie entre 22° et 25° C. Les températures sont suffisamment
élevées, pour permettre le développement de la plupart des
cultures tropicales. Les saisons les plus pluvieuses (MAM et SON) sont
également les saisons les plus chaudes. Les températures varient
par jour entre 29 et 31°C, et peuvent exceptionnellement atteindre
35° voire 37°C, surtout dans la région côtière.
Bien que celle-ci soit bordée par l'Océan Atlantique, elle ne
bénéficie pas d'effets régulateurs que devrait jouer
l'Océan Atlantique. En effet, l'amplitude thermique annuelle, qui varie
entre 4 et 6°C, est plus forte à Pointe-Noire (5,8° C) ; par
contre, elle n'est que de 4,9° C à Dolisie et de 4.5° C
à Brazzaville. Pendant la saison froide, les remontées d'eau
profonde empêchent l'océan d'être un réservoir de
chaleur, pour le continent. On assiste partout, sur l'ensemble du Sud-Congo
à une baisse de température, pendant la saison sèche.
Mais, ces dernières années, on constate une légère
élévation des températures (Nsiloulou M. V. D., 2020, pp.
55-56).
Page | 44
? Tendances des précipitations
- Tendances des précipitations
interannuelles
Les résultats obtenus sur l'évolution du climat
(1932-2004) traduisent une tendance à la hausse des
précipitations moyennes (saisonnières et interannuelles). Les
travaux effectués dans la région de Pointe-Noire par Moukandi
N'kaya G. D. (2012, pp. 27-28) ont abouti à ces résultats.
Celui-ci conclue à une modification des tendances
pluviométriques.
Par ailleurs, dans la partie congolaise du Bassin du Congo, on
observe une absence de tendance significative dans la série des
précipitations annuelles. La p-value calculée, sur 41
observations et pour chaque station, est largement au-dessus du seuil de
signification (0,05). Les précipitations annuelles à Impfondo ont
présenté une évolution assez constante avec une tendance
non significative. Ici, la p-value calculée (0,69) est supérieure
au seuil alpha (0,05) ; ce qui fait que l'hypothèse d'absence tendance
dans la série peut être acceptée. Cependant, la tendance
linéaire montre une légère tendance à la baisse,
mais non significative (Toli G. et Samba G., 2022).
- Tendances des précipitations
saisonnières
La saison DJF présente des périodes
pluviométriques excédentaires et déficitaires. La
première période montre une évolution des
précipitations à la hausse. Elle inclue les années 1930
jusqu'aux années 1940. La courbe décroit jusqu'en 1956, puis
connait une évolution significative jusqu'en 1962. Dès 1962, la
courbe baisse jusqu'à la fin des années 1970. Dès le
début des années 1980, la tendance pluviométrique est
à l'augmentation jusqu'en 2004.
Au Nord-Congo, les précipitations de la saison de MAM
connaissent une absence de tendance significative dans la partie congolaise du
Bassin du Congo. Étant donné que les valeurs de P (p-value) sont
largement supérieures au seuil alpha, l'hypothèse d'une absence
de tendance a été retenue. Cependant, on note une absence de
tendance significative pour la saison SON. Toutefois, la régression
linéaire a identifié d'une part, des tendances
légèrement à la baisse dans la plupart des stations se
situant au sud (Gamboma et Djambala) et d'autre part, des tendances assez
constantes et en nette progression dans les stations du nord notamment
Impfondo, Ouesso et Makoua (Toli G. et Samba G., 2022, pp. 186-187).
Au niveau du Congo-Brazzaville, la décennie 1980 est
marquée par le début d'un déficit
généralisé des pluies. La moyenne mobile montre une
évolution pluviométrique à la baisse ces dernières
décennies, jusqu'en 2010. Le déficit est bien prononcé au
Nord-Congo où il est de l'ordre 10-12%. L'évolution des
précipitations interannuelles à la baisse n'est pas
systématique dans toutes les stations du pays. Après 1980, la
tendance générale est restée à la baisse,
même
Page | 45
si dans le milieu des années 1990, les
précipitations sont marquées par des années
excédentaires. Dans l'ensemble, la séquences des années
1940-1970 a été excédentaire dans toutes les stations. Les
années 1950 se caractérisent par une pluviométrie
excédentaire, donc une décennie humide. Par contre, les
années 1970 marquent le début d'un déficit
pluviométrique. On observe la baisse de la pluviométrie à
partir des années 1980, sur le territoire congolais. On note un
décalage d'une décennie au cours de la fin de la décennie
1960 (Samba G., 2020, pp. 133-134).
? Tendances des températures
- Températures interannuelles
Les températures interannuelles de l'espace urbain de
Pointe-Noire connaissent une évolution à la hausse. En effet,
celle-ci se caractérise par deux périodes : la première
période est marquée par la baisse des températures
jusqu'aux années 1980. La seconde période présente la
tendance des températures à la hausse jusqu'en 2004. Les
températures se situent au-dessus de la moyenne annuelle de 28,3°
C. La figure 18 montre que les températures minimales annuelles à
Pointe-Noire connaissent une évolution à la baisse jusqu'aux
années 1980. Puis, la tendance thermique devient à la hausse
dès le début des années 1980. Cette tendance à la
hausse semble aller dans le sens du réchauffement global. Deux tendances
de températures s'observent à Pointe-Noire. Il s'agit des
températures minimales et maximales allant de 1932 à 2004. Les
travaux réalisés au Sud-Congo par Nsiloulou M. V. D. (2020, pp.
55-56) confirment les résultats que nous avons obtenus.
Au Congo, l'évolution des anomalies de la
température moyenne annuelle indique deux périodes sur tout le
pays. Les années 1950 et 1960 sont marquées par des anomalies
négatives partout au Congo. Les années 1980, quant à
elles, sont positives. La décade 1990 est marquée par des
anomalies positives significatives. Les températures indiquent une
augmentation (significative avec 95 % niveau confidence) dans tout le pays.
Généralement, la chaleur semble commencer dans les années
1980 (Samba G. et al., 2008, p. 94).
- Températures saisonnières
La saison DJF présente des températures
maximales élevées de 1932 à 1950. Elles connaissent une
baisse à partir des années 1950, puis évoluent à la
hausse jusqu'en 2004. Quant aux températures minimales, on observe une
période de hausse des températures de 1932 à 1944 puis de
1995 à 2004. Les températures maximales de la saison MAM sont
presque similaires à celles de DJF. Cependant, la différence
s'observe entre 1956 à 1980, période à laquelle les
températures connaissent une baisse. À partir des années
1980, elles connaissent une tendance à la hausse jusqu'en 2004. Les
températures minimales de la saison MAM sont presque similaires à
celles de DJF. On observe une augmentation remarquable des températures
de 1980
Page | 46
à 2004. Les températures maximales de la saison
JJA sont à la hausse au cours de la période de 1932 à
1952. Elles décroissent de 1952 à 1984. Puis, une période
de hausse des températures maximales s'observe à partir des
années 1980 jusqu'en 2004. De 1932 à 1980, les
températures de la saison JJA restent faibles. À partir de 1986,
elles connaissent une hausse dépassant la valeur normale de saison
19° C jusqu'en 2004. Les températures maximales de SON connaissent
trois périodes : pendant la première période (1932-1950),
les températures restent élevées. La deuxième
période allant de 1952 à 1980, se caractérise par une
baisse des températures. Enfin, la troisième période va de
1986 à 2004, est marquée par l'augmentation des
températures. Les températures minimales de la saison SON
connaissent une baisse considérable allant de 1929 à 1984. Puis,
elles présentent une tendance à la hausse de 1984 à
2004.
Les villes de Brazzaville et celle de Pointe-Noire connaissent
des températures extrêmes n'ayant pas les mêmes tendances.
Les températures minimales présentent une tendance à la
hausse. Les températures maximales, quant à elles, accusent une
augmentation significative à 95% comme seuil de confiance. Le
réchauffement est de 0,030°C par an pour les températures
maximales les plus basses (TXn) de l'année contre 0,042°C pour les
températures maximales les plus fortes (TXx) au cours de l'année.
L'année de rupture entre la première sous-période et la
deuxième est fixée en 1972 pour les TXn et en 1977 pour les TXx
(Massouangui-Kifouala M. et al., 2021, p. 111).
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