1.2.3. Végétation
Dans la ville de Pointe-Noire, on rencontre des formations
végétales comme la forêt du littoral et la savane. La
forêt du littoral comprend des lambeaux forestiers en îlots
résiduels sur les bas plateaux, une formation semi marécageuse le
long des vallées (Ministère de la Recherche Scientifique et de
l'Innovation Technique de la République du Congo, 2007, p. 15). À
cela s'ajoute la mangrove qui pousse le long de la baie de Pointe-Noire.
Rhizophora Racemosa est le genre de mangrove le plus dominant.
L'écosystème de mangrove réduit les inondations et
contribue à éviter l'érosion côtière.
La végétation exerce une influence sur le climat
parce qu'elle réduit la température de l'air pendant le jour et
le refroidissement du sol pendant la nuit. Elle augmente
l'évapotranspiration tout en fournissant de l'humidité à
l'atmosphère et en accentuant les précipitations.
1.3. Cadre humain
Le cadre humain renvoie à l'étude de la
croissance démographique et spatiale, l'évolution projetée
ainsi que de la structure de la ville de Pointe-Noire.
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1.3.1. Croissance démographique et spatiale
récente
Depuis les années 1950, la population urbaine de
Pointe-Noire connait une évolution considérable. Entre 1954 et
1974, elle est passée de 30000 à 144000 habitants (ONU, 2019).
Son taux de croissance démographique est évalué à
4,6 % entre 2007 et 2016 (Keios, 2016). La croissance démographique fait
de Pointe-Noire l'une des villes les urbanisées du Congo-Brazzaville
(figure 3). La croissance démographique urbaine présente bon
nombre d'origines dont l'exode rural. La ville de Pointe-Noire concentre
beaucoup d'emplois salariés et de nombreuses possibilités de gain
d'argent. C'est dans cette agglomération que s'offrent les plus grandes
possibilités de scolarisation, donc de promotion sociale et
économique. Au cours des années 1990, le département du
Pool a connu une instabilité causant le déplacement des
populations vers des centres urbains dont Pointe-Noire. En fait, l'exode rural
se profile pendant la période de crise politique. Les populations
arrivent massivement à Pointe-Noire durant cette période. Ces
néo-citadins préfèrent vivre dans des zones
périphériques. Ce qui génère des extensions des
arrondissements de la ville. On y compte désormais six arrondissements.
Le phénomène migratoire explique également la croissance
démographique dans cette ville. À cela s'ajoutent des facteurs
comme l'urbanisation anarchique, son statut économique et la
présence des voies de communications. Les faits susmentionnés ne
suffisent pas pour justifier la croissance démographique de
l'agglomération de Pointe-Noire. L'urbanisation non
contrôlée (photo 4) s'explique par le fait que les populations
occupent des espaces périphériques. Celles-ci construisent leurs
habitats de manière désordonnée et selon leurs moyens
financiers. Les normes de l'aménagement et d'urbanisation ne sont pas
prises en compte. Ceci occasionne l'extension de la ville de manière
anarchique. « La ville est aménagée en raison de
l'absence des infrastructures liées à l'aménagement
urbain. On observe un manque de canalisation. Les voies sont mal
organisées. Étant donné que les égouts manquent,
les eaux débordent lorsqu'il pleut dans la ville. Ce qui conduit
à l'inondation des bâtis et à l'érosion. Le quartier
Foukou-Soungou connait le phénomène lié à
l'inondation » (entretien avec Monsieur Missima Nziengui
Nicodème du 09 septembre 2022).

Photo 4 : Urbanisation non contrôlée
observée au quartier Louéssi (prise de vue, Maketo, 2022)
La figure 3 montre l'évolution de la population de
Pointe-Noire allant de 1950 à 2020. Sa tendance est à la hausse
depuis les années 1950.
1400000
Population de Pointe-Noire de 1950 à 2020 1254000
1138000
964000
816000
691000
585000
496000
423000
363000
312000
246000
189000
|
116000144000
|
|
16000 30000 55000 76000 94000
|
|
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
1950 1954 1958 1962 1966 1970 1974 1978 1982 1986 1990 1994 1998
2002 2006 2010 2014 2018 2020
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Figure 3 : Évolution démographique de la ville de
Pointe-Noire de 1950 à 2020 (INS, 2020)
La croissance de la population de Pointe-Noire présente
son corollaire. Il s'agit de l'extension spatiale de la ville. Sa surface a
pratiquement triplé en 30 ans, passant de 5 500 hectares (ha) en 1974
à près de 14 800 ha en 2014. L'extension annuelle est de 300 ha
pendant la période allant de 1974 à 2014 (Ministère de la
Construction, de l'Urbanisme, de la Ville et du Cadre de Vie, 2016, p. 6). Ceci
entraîne un étalement urbain de manière continue.
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