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Facteurs socio environnementaux liés à  la fièvre typhoàŻde dans l'aire de santé Masa


par Serge Lisongo Gbalamo
Institut Supérieur des Sciences de Santé de la Croix-Rouge ISSS/CR - Licence en Épidémiologie 2019
  

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0. INTRODUCTION

0.1. ENONCE DU PROBLEME

Les dangers environnementaux auxquels la population estsoumise se sont considérablement accrus au cours des dernières décennies (Ozer et Perrin, 2014). Divers facteurs liés à l'environnement combinés à des conditions sociales et économiques précaires exposent les populations à de nombreux problèmes de santé (infections respiratoires aiguës, paludisme, diarrhée, etc.) (Fobil et coll., 2011). On estime ainsi que 24% de la charge mondiale de morbidité et 23% de tous les décès sont imputables aux facteurs environnementaux, notamment, dans les pays du Sud, aux conditions d'accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, à la pollution de l'air à l'intérieur des habitants (utilisation de combustibles solides) mais également à la pollution atmosphérique urbaine (OMS, 2010).

La fièvre typhoïde, qui est une maladie infectieuse due à la bactérie dont le réservoir de germe est strictement humain, est l'une des conséquences d'un environnement mal entretenu. En effet, cette bactérie se transmet par le contact entre des matières fécales humaines et la bouche, ou par la consommation de nourriture ou d'eau contaminée (Encyclopédie médicale, Paris, 2007).

L'Afrique n'échappe pas à la fièvre typhoïde vue ses conditions climatiques et le niveau de vie de ses habitants. La transmission de cette maladie se fait souvent par l'ingestion d'eau ou de la nourriture contaminée. Elle peut également se faire par le contact direct. Les germes de la typhoïde passent dans les selles et l'urine des personnes infectées. Les migrations facilitent le développement et la transmission d'une maladie infectieuse d'un lieu à l'autre. (OMS, 2004).

Les calamités naturelles, les conflits armés dans certains pays du monde, les accidents dus à l'industrialisation sont aujourd'hui les causes de dégradation ou des pertes humaines. Dans le pays en développement dont la RDC fait partie, la fièvre typhoïde est endémique et pose un problème majeur de santé publique. Au niveau mondial, d'après l'OMS (2007), le nombre de patients dans le monde serait compris entre 16 à 33 millions de personnes avec plus de 200.000 décès annuellement. Dans les régions les plus touchées, le pic d'incidence survient parmi les enfants et les adolescents âgés de 4 à 19ans.

La maladie est parfois grave, en particulier en raison de ces complications qui peuvent être révélatrices de la maladie, car son diagnostic à sa phase initiale est difficile et se confond souvent à un état grippal ou d'accès palustre. Les souches multi résistantes de salmonella émergent un peu partout dans le monde, ce qui pose un problème de leur prise en charge. Les premières constatations sur la fièvre typhoïde remontent du début du 18e siècle, puis les altérations intestinales ont étés mise en évidence un siècle plus tard. Mais il a fallu attendre la fin du 19e siècle pour qu'Eberth retrouve les bacilles. Le sérodiagnostic a été mise au point par Widal en 1896, l'hémoculture en 1900 et le traitement par le chloramphénicol en 1947. Mais des résistances à ce produit sont apparues dès 1950. En 1972, une importante épidémie a sévi au Mexique sur plus de 10.000 cas avec une salmonella résistance. Chau TT et al. antimicrobial drug resistance of Salmonella enterica Serover Typhi in Asia molecular mechanism of reducerd susceptibility to the fluoroquinolones. Antimicrobial agents and chemotherapy, 2013, 51 (12) :4315-4323.

Quatre espèces de salmonella peuvent provoquer cette affection : salmonella typhi (bacille d'Eberth) et salmonella paratyphi A, B et C dont l'importance varie selon le pays et les épidémies. Si salmonella typhi et paratyphi B sont fréquents en France, salmonella paratyphi A est plus fréquent en Afrique du Nord et salmonella paratyphi C en Extrême-Orient.

Le cheminement des germes est connu, mais les mécanismes immunitaires mis en jeu sont encore mal expliqués. Après l'ingestion, les bacilles traversent l'intestin et infectent les ganglions mésentériques (incubation), après la grande circulation et se disséminent aux différents tissus (période d'état) (M, Gentilini 2012). La fièvre typhoïde a un caractère polymorphe d'autant plus que les antibiotiques donnent des aspects atypiques. Elle reste encore très fréquente en pays tropicaux et dans la moitié de cas en pays tempérés.

En RDC, le financement du système de santé repose sur trois sources principales : les ménages, les aides extérieures et le budget de l'état. Au moment de l'indépendance (1960), le système de santé en RDC était le mieux réputé, organisé et le plus performant de l'Afrique. Mais suite aux difficultés budgétaires apparues à partir des années 60, aggravées par des troubles et rebellions ; le financement de santé à l'instar de celui d'autres secteurs de la nation deviennentaléatoires avec des résultats infirmes ne permettant plus la satisfaction de besoin sanitaire de la population. Banque mondiale ; rapport annuel sur l'état. (DSE 2017)

Contrairement aux normes fixées par l'OMS (2004) stipulant que chaque pays doit conserver 10 à 15% de son budget annuel au secteur de la santé ; la RDC ne respecte pas ces normes qui pourraient permettre sa population d'utiliser les services à moindre couts. En octobre 2016, 9% du budget consacrés à la santé. Le budget dédié à la santé passe de 6,8% à 9,01% en 2015. La banque mondiale a publié mercredi 12 septembre son cinquième rapport de suivi de la situation économique de la RDC. Intitulé : « Améliorer la dépense de santé pour renforcer le capital humain et assurer une croissance inclusive », ce document appelle le gouvernement congolais à augmenter ses dépenses de santé. Ainsi, avec un peuple en bonne santé, selon la Banque mondiale, l'économie qui sort de la crise sera consolidée. Banque mondiale ; rapport annuel 2018.

Dans rapport, la Banque mondiale invite la RDC à accroitre le niveau, l'efficacité et l'efficience des ressources qu'elle alloue au secteur de la santé. Malgré les efforts enregistrés depuis 2007, dit le rapport, les dépenses publiques dans la santé continue de souffrir de faibles résultats. Cette situation s'explique par une mauvaise affectation ou une mauvaise utilisation des ressources, rendant difficile l'accès de la population aux soins médicaux.

La zone de santé de Masa, n'échappepas à la fièvre typhoïde. En 2018, la province Kongo Centrala enregistré de nombreux cas et décès dûà la F.T. Le rapport de la Direction Surveillance Epidémiologique avec l'appui des partenaires du Ministère de Santé dans son bulletin épidémiologique de la République Démocratique du Congo (BEC) révèle qu'en janvier 2018, 51763 cas et 35 décès ont été répertoriés ; en février la province a subi lemême sort que celui du mois de janvier par rapport aux chiffres, en mars 5452 cas et 3 décès ;en avril 2829 cas et 14 décès ; en mai 3648 cas et 14 décès ; en juin 2837 cas et 4 décès, et ainsi qu'en juillet 3998 cas et 1 décès.C'est dans cet esprit que cette étude est menée en vue de rechercher les facteurs socio-environnementaux liés à la fièvre typhoïde dans la zone de santé Masa.

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