0. INTRODUCTION
0.1.
ENONCE DU PROBLEME
Les dangers environnementaux auxquels la population
estsoumise se sont considérablement accrus au cours des dernières
décennies (Ozer et Perrin, 2014). Divers facteurs liés à
l'environnement combinés à des conditions sociales et
économiques précaires exposent les populations à de
nombreux problèmes de santé (infections respiratoires
aiguës, paludisme, diarrhée, etc.) (Fobil et coll., 2011). On
estime ainsi que 24% de la charge mondiale de morbidité et 23% de tous
les décès sont imputables aux facteurs environnementaux,
notamment, dans les pays du Sud, aux conditions d'accès à l'eau,
à l'assainissement et à l'hygiène, à la pollution
de l'air à l'intérieur des habitants (utilisation de combustibles
solides) mais également à la pollution atmosphérique
urbaine (OMS, 2010).
La fièvre typhoïde, qui est une maladie
infectieuse due à la bactérie dont le réservoir de germe
est strictement humain, est l'une des conséquences d'un environnement
mal entretenu. En effet, cette bactérie se transmet par le contact entre
des matières fécales humaines et la bouche, ou par la
consommation de nourriture ou d'eau contaminée (Encyclopédie
médicale, Paris, 2007).
L'Afrique n'échappe pas à la fièvre
typhoïde vue ses conditions climatiques et le niveau de vie de ses
habitants. La transmission de cette maladie se fait souvent par l'ingestion
d'eau ou de la nourriture contaminée. Elle peut également se
faire par le contact direct. Les germes de la typhoïde passent dans les
selles et l'urine des personnes infectées. Les migrations facilitent le
développement et la transmission d'une maladie infectieuse d'un lieu
à l'autre. (OMS, 2004).
Les calamités naturelles, les conflits armés
dans certains pays du monde, les accidents dus à l'industrialisation
sont aujourd'hui les causes de dégradation ou des pertes humaines. Dans
le pays en développement dont la RDC fait partie, la fièvre
typhoïde est endémique et pose un problème majeur de
santé publique. Au niveau mondial, d'après l'OMS (2007), le
nombre de patients dans le monde serait compris entre 16 à 33 millions
de personnes avec plus de 200.000 décès annuellement. Dans les
régions les plus touchées, le pic d'incidence survient parmi les
enfants et les adolescents âgés de 4 à 19ans.
La maladie est parfois grave, en particulier en raison de ces
complications qui peuvent être révélatrices de la maladie,
car son diagnostic à sa phase initiale est difficile et se confond
souvent à un état grippal ou d'accès palustre. Les souches
multi résistantes de salmonella émergent un peu partout dans le
monde, ce qui pose un problème de leur prise en charge. Les
premières constatations sur la fièvre typhoïde remontent du
début du 18e siècle, puis les altérations
intestinales ont étés mise en évidence un siècle
plus tard. Mais il a fallu attendre la fin du 19e siècle pour
qu'Eberth retrouve les bacilles. Le sérodiagnostic a été
mise au point par Widal en 1896, l'hémoculture en 1900 et le traitement
par le chloramphénicol en 1947. Mais des résistances à ce
produit sont apparues dès 1950. En 1972, une importante
épidémie a sévi au Mexique sur plus de 10.000 cas avec une
salmonella résistance. Chau TT et al. antimicrobial drug resistance
of Salmonella enterica Serover Typhi in Asia molecular mechanism of reducerd
susceptibility to the fluoroquinolones. Antimicrobial agents and chemotherapy,
2013, 51 (12) :4315-4323.
Quatre espèces de salmonella peuvent provoquer cette
affection : salmonella typhi (bacille d'Eberth) et salmonella paratyphi A,
B et C dont l'importance varie selon le pays et les épidémies. Si
salmonella typhi et paratyphi B sont fréquents en France, salmonella
paratyphi A est plus fréquent en Afrique du Nord et salmonella paratyphi
C en Extrême-Orient.
Le cheminement des germes est connu, mais les
mécanismes immunitaires mis en jeu sont encore mal expliqués.
Après l'ingestion, les bacilles traversent l'intestin et infectent les
ganglions mésentériques (incubation), après la grande
circulation et se disséminent aux différents tissus
(période d'état) (M, Gentilini
2012). La fièvre typhoïde a un
caractère polymorphe d'autant plus que les antibiotiques donnent des
aspects atypiques. Elle reste encore très fréquente en pays
tropicaux et dans la moitié de cas en pays tempérés.
En RDC, le financement du système de santé
repose sur trois sources principales : les ménages, les aides
extérieures et le budget de l'état. Au moment de
l'indépendance (1960), le système de santé en RDC
était le mieux réputé, organisé et le plus
performant de l'Afrique. Mais suite aux difficultés budgétaires
apparues à partir des années 60, aggravées par des
troubles et rebellions ; le financement de santé à l'instar
de celui d'autres secteurs de la nation deviennentaléatoires avec des
résultats infirmes ne permettant plus la satisfaction de besoin
sanitaire de la population. Banque mondiale ; rapport annuel sur
l'état. (DSE 2017)
Contrairement aux normes fixées par l'OMS
(2004) stipulant que chaque pays doit conserver 10 à
15% de son budget annuel au secteur de la santé ; la RDC ne
respecte pas ces normes qui pourraient permettre sa population d'utiliser les
services à moindre couts. En octobre 2016, 9% du budget consacrés
à la santé. Le budget dédié à la
santé passe de 6,8% à 9,01% en 2015. La banque mondiale a
publié mercredi 12 septembre son cinquième rapport de suivi de la
situation économique de la RDC. Intitulé :
« Améliorer la dépense de santé pour renforcer
le capital humain et assurer une croissance inclusive », ce document
appelle le gouvernement congolais à augmenter ses dépenses de
santé. Ainsi, avec un peuple en bonne santé, selon la Banque
mondiale, l'économie qui sort de la crise sera consolidée.
Banque mondiale ; rapport annuel 2018.
Dans rapport, la Banque mondiale invite la RDC à
accroitre le niveau, l'efficacité et l'efficience des ressources qu'elle
alloue au secteur de la santé. Malgré les efforts
enregistrés depuis 2007, dit le rapport, les dépenses publiques
dans la santé continue de souffrir de faibles résultats. Cette
situation s'explique par une mauvaise affectation ou une mauvaise utilisation
des ressources, rendant difficile l'accès de la population aux soins
médicaux.
La zone de santé de Masa, n'échappepas à
la fièvre typhoïde. En 2018, la province Kongo Centrala
enregistré de nombreux cas et décès dûà la
F.T. Le rapport de la Direction Surveillance Epidémiologique avec
l'appui des partenaires du Ministère de Santé dans son bulletin
épidémiologique de la République Démocratique du
Congo (BEC) révèle qu'en janvier 2018, 51763 cas et 35
décès ont été répertoriés ; en
février la province a subi lemême sort que celui du mois de
janvier par rapport aux chiffres, en mars 5452 cas et 3
décès ;en avril 2829 cas et 14 décès ; en
mai 3648 cas et 14 décès ; en juin 2837 cas et 4
décès, et ainsi qu'en juillet 3998 cas et 1
décès.C'est dans cet esprit que cette étude est
menée en vue de rechercher les facteurs socio-environnementaux
liés à la fièvre typhoïde dans la zone de
santé Masa.
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