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Les maires face aux journaux municipaux

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par Leila Mokeddem
Université Paris 13 Villetaneuse - Master 1 Information-Communication 2006
  

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3/ Entretien avec Nadine Lionnet, attachée et adjointe administrative au service communication de la mairie de Tremblay-en-France

Le 10 avril 2006, à son bureau, au service communication de la mairie de Tremblay

Durée de l'entretien: 40 minutes

L.M: Leila Mokeddem: Comment se déroule la réalisation du journal municipal?

N.L: Nadine Lionnet: Tout d'abord, il faut savoir qu'un planning prévisionnel est édité chaque année, et il permet au service communication de se repérer pour des manifestations qui ont lieu tous les ans. Ainsi, le déroulement concernant la réalisation du journal est assez rigoureuse et elle suit plusieurs étapes bien établies:

Au début de chaque mois le chef du service communication et le rédacteur en chef proposent une trame au maire sur le numéro du mois. Ensuite, le maire donne son accord, et peut émettre un désaccord sur un sujet ou sur la façon de traiter un sujet. Suite à cela, les étapes de rédaction, de prises de photos, de recherches d'informations, etc. peuvent alors commencer. Une fois cette phase terminée, les infographistes s'occupent de la pagination, et ils finalisent le journal. Le bouclage a lieu autour du 20/22 de chaque fin de mois, et tout est envoyé à l'imprimerie. Enfin, la distribution a lieu généralement entre le 3 et le 6 de chaque mois.

L.M: Pourquoi la formule du journal a-t-elle changé en l'an 2000?

N.L: Pourquoi l'an 2000? Je ne sais pas vraiment. Certainement pour marquer le coup. Par contre, le changement de formule est plutôt bienvenue, avec une mise en page plus moderne et plus colorée. Ce changement a eu pour but d'élargir la cible: Auparavant, le journal était surtout lu par les + de 40 ans. Cette nouvelle formule a également permis de rendre la communication plus dynamique, plus générale, et moins politique.

L.M: Selon vous, quel est le rôle principal du Tremblay Magazine?

N.L: Le Tremblay Magazine a pour vocation de renseigner et d'informer les habitants sur toutes les actions de la ville (travaux, fêtes, réunions, etc.). Au service communication, notre principal rôle est de donner un sens à chaque action qui a lieu dans la ville.

L.M: Le rôle du maire est-il important dans la publication du journal?

N.L: Oui, son rôle est déterminant dans les étapes pré et post-publication. Il donne son avis sur les sujets, la façon de les traiter. De plus, il gère directement son éditorial en soumettant une ligne directrice au directeur du service communication. Concrètement, si le maire souhaite parler des écoles, avec par exemple le fonctionnement de la cantine, c'est alors le directeur du service communication qui rédigera l'éditorial et le fera approuver par le maire. En effet, le maire et le directeur du service communication travaillent en étroite collaboration, le directeur du service communication est en quelque sorte le "garant" de l'image véhiculée par le maire.

L.M: Justement, quelle est cette image véhiculée?

N.L: C'est une image qui correspond à son étiquette politique -d'ailleurs tous les maires font cela-. Il s'agit pour Monsieur Asensi de montrer une image dynamique, proche des habitants, proche de tous les habitants jeunes et moins jeunes. L'image qu'il véhicule est revendicative, active, mais toujours liée à un souci social, et sa politique qui se place en opposition avec celle du gouvernement actuel est visible dans beaucoup de sujets (dernièrement le CPE). Il met également en avant le fait d'encourager des initiatives et des manifestations de tout ordre (expositions, spectacles, etc.). On remarque cela à travers les photographies diffusées dans le Tremblay Magazine sur lesquelles le maire apparaît lorsqu'il assiste à des manifestations (du type spectacles des écoles, réunions d'associations, commémorations,...). Le rôle du Tremblay Magazine c'est aussi cela. Le journal municipal est un outil politique et un outil de communication qui sert le maire durant son mandat.

L.M: Le maire a-t-il des exigences concernant son image?

N.L: Pas vraiment. Il fait attention, depuis certaines années, aux photographies sur lesquelles il apparaît. Le maire qui exerce sa fonction depuis 1991 a pris quelques années de plus, et il veut que les photographies soient à son avantage.

L.M: Qui s'occupe des photographies?

N.L: Nous travaillons depuis longtemps avec quatre photographes pigistes. Ils font du très bon travail. Sinon, il faut savoir que nous disposons d'un fond d'images photos très important et pour certains sujets nous réutilisons des photos qui ont déjà servies.

L.M: Où est imprimé le journal?

N.L: Auparavant c'était l'imprimerie municipale qui s'occupait de l'impression du journal, mais par manque de temps (car l'imprimerie municipale imprime toutes sortes de documents pour la ville dont le programme du cinéma), et par manque de moyens (l'imprimerie ne dispose que d'une machine offset quadrichromie) nous avons fait appel à un prestataire. C'est l'agence Actis.

L.M: D'un point de vue budgétaire, quel est le coût d'un numéro? Quel est le budget alloué au service communication? Et à quoi servent les recettes issues de la publicité?

N.L: L'aspect budgétaire pour un service tel que celui-ci est important. Le coût d'un numéro s'élève environ à 8 500 / 9 000 euros. Le budget, quant à lui, est prévu d'une année à une autre. Pour le service communication, c'est l'adjointe administrative - donc moi-même - qui est chargée d'établir le budget à partir des événements planifiés par avance. Je propose le budget au service financier et au maire, qui peut refuser (et cela arrive souvent) certains points du budget. Enfin, les recettes publicitaires qui avoisinent les 35 000 euros chaque année, sont redistribuées entre tous les budgets de tous les services de la mairie. En général nous l'intégrons à notre budget pour investir dans nos équipements, et pour la maintenance et l'évolution du site internet de la ville.

Résumé et analyse de l'entretien:

Nadine Lionnet nous explique le fonctionnement du journal municipal, les étapes, les acteurs qui y participent, les coûts, les conditions, et le rôle du maire dans la publication.

Il est intéressant de voir que l'attachée et adjointe administrative du service communication de la mairie de Tremblay-en-France communique assez ouvertement et assez objectivement sur la communication du maire.

Selon Nadine Lionnet, le maire prête une certaine attention à son image à travers le journal municipal, les photographies et les propos qui y paraissent. Elle considère aussi que le maire de Tremblay n'est pas le seul homme politique à être attentif à son image et à sa communication.

Enfin, elle communique également sur les chiffres (recettes publicitaires, budget, et coût d'un numéro). D'après elle, la mairie se doit de communiquer - à tous ceux qui le demandent - les informations qui concernent directement les habitants de la ville. Le journal municipal étant pour elle le premier outil de communication du maire (émetteur), et des habitants (récepteurs).

4/ L'image du maire de Tremblay-en-France

Nous assistons, par le biais du journal municipal, à une tentative de conditionnement du public au profit du maire M. François Asensi. Plusieurs éléments en attestent.

D`abord, le passage consacré à l'éditorial du maire en début de chaque numéro, notamment, avec ses grandes phrases et sa photographie. Le choix des mots met l'accent sur les performances à accomplir: "Je vous appelle, avec moi, à exiger le retrait du contrat premier emploi" (éditorial du Tremblay Magazine du mois de février 2006). Le maire tient ici une place de leader, de dirigeant "tout-puissant" mais néanmoins sympathique et disponible, comme en témoignent d'autres articles où le maire apparaît comme une homme simple et proche de ses habitants.

Le maire est très présent dans le journal, que ce soit à travers les photographies, les citations, etc. Notons également que même de façon indirecte, la présence et l'influence du maire sont ont un rôle constant dans le journal:

Exemple, avec cet extrait d'un article paru dans le numéro du mois d'avril 2006:

"Lors du débat François Asensi a rappelé quelques faits : l'avenue Charles de Gaulle voit passer 25 000 véhicules / jour, le boulevard Charles Vaillant 4850. La vitesse moyenne sur ces axes est comprise entre 30 et 50 km/h.
Une étude va être entamée avec un cabinet d'experts sur l'organisation de la circulation au Vert-Galant. François Asensi a annoncé qu'un groupe de réflexion devait se mettre en place avec les élus, les techniciens et les habitants.[...].

François Asensi a rencontré le président du Conseil général très récemment, la question de l'aménagement d'un nouveau franchissement du canal fut à l'ordre du jour de la discussion."

Ici, le nom de François Asensi est repris à trois reprises en l'espace de quelques phrases. L'article, d'environ une page, cite une dizaine de fois le nom du maire, ce qui montre que même à travers un article qui concerne une réunion d'habitants, le maire est omniprésent.

De plus, nous avons vu que le maire soigne et travaille son image visuelle (dans le choix des photos), et son image morale si l'on peut dire (à travers les citations qui lui modèlent une image valorisante).

Les grands points de son image morale:

- homme politique dynamique

- " " sympathique

- " " proche des gens, des habitants

- " " simple

- " " revendicatif, qui prône l'action

Autre élément qui influe sur l'image du maire: la ligne éditoriale.

Dans chaque numéro du Tremblay Magazine paraît "l'édito" du maire. Il s'agit, à travers cet éditorial, de résumer les grands problèmes, les grands projets, et l'actualité de la ville, mais aussi du pays. Le maire s'y exprime de façon assez simple et convaincante. Il s'adresse directement aux habitants, aux lecteurs en employant le "Vous". Il utilise également le "Je" et le "Nous" pour s'exprimer. Le pronom personnel "Je" montre son implication directe aux événements: "J'ai proposé au conseil municipal..."; il positionne le maire en tant qu'acteur concerné et actif dans les décisions. Il assume ces décisions à travers l'emploi du "Je".

Ensuite, le terme "Notre ville" et le pronom "Nous" sont récurrents. "Nous" est le pronom personnel le plus employé dans l'éditorial. Ce pronom englobe le maire et son équipe, ainsi que les habitants. "Ne sommes pas concernés..." ou "Notre ville..."; la volonté -via les mots- d'impliquer les habitants dans l'action est une stratégie efficace. Le lecteur se sent concerné et il est censé se reconnaître dans les propos du maire.

La ligne éditoriale du Tremblay Magazine est la suivante:

Le Tremblay Magazine a pour ligne éditoriale la promotion des actions qui ont lieu dans la ville, pour cela le journal doit:

- Fournir une information de proximité axée surtout sur les actions culturelles et la politique de la ville.

- Répondre aux préoccupations des habitants.

- Journal d'informations au style direct et dynamique.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery