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Communication via les médias à  base de réseaux

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par Marie-Josèphe Couturas
Université Paris 1 Sorbonne - DEA Sciences Politiques 2000
  

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5 La Société en Réseaux :

Dans le réseau des réseaux, beaucoup voient l'accomplissement du fameux "village global" de Marshall MacLuhan ou de la communication- monde décrite par Armand Mattelart. Paul Mathias montre que la métaphore, bien que galvaudée, n'est pas si infondée que cela.

Variant selon les milieux et les époques, la politesse dite encore le savoir-vivre, les usages ou la bienséance, et qui tend à systématiser sous forme d'injonctions et de préceptes, les valeurs essentielles de la culture en matière d'éthique, d'esthétique ou d'hygiène, s'avère un fondement indispensable des relations humaines. Ses règles apparaissent en quelque sorte comme une grammaire. La politesse, code stratégique, est également un système protecteur. Les codes de conduite permettent d'aborder plus facilement les évènements qui ont de lourds enjeux symboliques tel la vie, la mort, le sexe ou le pouvoir etc.. en s'éloignant du quotidien. Ils sont un des moyens symboliques de canaliser les émotions et de réguler les comportements.

Les internautes qui fréquentent les forums de discussions et les communautés virtuelles se comportent pour la plupart selon un code de conduite, le "netiquette" dite encore "net- étiquette"** qui, par certains aspects évoque les règles qui régissent les relations dans les sociétés villageoises. Toute la question est de savoir si d'un tel village peut émerger une véritable cité où l'internaute se comporterait en netizen (de net, le réseau, et citizen, le citoyen). A cet égard, deux visions s'affrontent : celle des libertaires qui défendent l'idée de démocratie directe et, avec elle, le respect de la liberté d'expression; celle, plus réglementariste et interventionniste, qui, face aux atteintes présumées de la vie privée et l'existence de serveurs pornographiques ou révisionnistes, prône le recours à la censure. Qu'en est-il réellement de la société en réseaux ?

4 thèmes principaux utiles à la description et à la compréhension de la société en réseaux peuvent être dégagés :

1) la nouvelle révolution technique / naissance de la société de l'information;

2) la mondialisation de l'économie;

3) leurs effets conjoints sur les conditions de travail et sur la vie sociale;

4) les transformations d'une culture dominée par les médias et où sont modifiées profondément nos représentations du temps et de l'espace.

La naissance de la société en réseaux ne va pas sans discours utopiques sur les bouleversements sociaux dont la mise en oeuvre de nouveaux médias, à base de réseaux, est porteuse. Participant à la mobilisation des acteurs, les mythes contribuent également à l'élaboration des concepts, à la construction et à la diffusion des techniques elles-mêmes.

"Les utopies, écrivait Lamartine, ne sont souvent que des vérités prématurées".

Les utopies communicationnelles font partie des processus de développement des nouveaux médias.

Techniques et sociales, elles accompagnent le projet technique pendant sa conception et sa diffusion.

Les discours utopiques qui accompagnent alors le projet sont des ressources disponibles aux acteurs et peuvent même les guider, tout comme les phénomènes physiques connus ou les pratiques sociales existantes.

La communication* est un véritable système d'idées et de valeurs qui prend son origine première aux Etats-Unis dès 1942 et au-delà avec Norbert Wiener et les inventeurs de la cybernétique. Le nouveau paradigme qui s'élabore décrit alors l'homme comme fondamentalement définissable par la somme des relations qu'il entretient, des informations qu'il échange. Théorie scientifique mais surtout utopie au sens fort du terme. La "société de communication" et l'Homo communicans que décrit Wiener bien avant McLuhan constituent une réaction contre les idées de nature sur lesquelles ont fleuri aux XIX ème et

XX ème siècles toutes les idéologies de l'exclusion.

La nouvelle utopie prend appui sur l'imaginaire de l'ordinateur, l'idéologie de la technique et l'imaginaire des réseaux tel qu'il est décrit par Pierre Musso, qui analyse sa mise en place depuis la matrice des utopies modernes imaginée par Saint-Simon. Elle a aussi des effets pervers, par exemple la programmation neurolinguistique qui n'a guère de fondement scientifique.

"L'imagination sociale passe par des périodes chaudes qui se caractérisent par un échange particulièrement intense entre le réel et les phantasmes, par une pression plus grande de l'imaginaire sur la manière de vivre le quotidien, par des explosions de passions et de désirs", Bronislaw Baczko.

5.1 Nouvelle révolution technique et naissance de la société de l'information :

Cette société en réseau a été construite à partir de deux ressources principales, la connaissance et l'adaptabilité des entreprises qui a permis aux innovations d'imprégner rapidement le tissu de l'économie.

La technologie joue un rôle central. Les inventeurs y sont au travail, avec leur esprit pionnier, leur passion créatrice, les appuis qu'ils ont reçus des grandes universités, de l'Etat et du capital-risque.

La société de l'information est la première où la technologie n'est plus étroitement associée à des valeurs culturelles et à des conceptions idéologiques du pouvoir et de la société; en elle triomphe la raison instrumentale. A la productivité est associée l'appareil technique de production, à la profitabilité les entreprises, à la compétitivité l'Etat.

La société de l'information qui se forme autour des technologies de production et de la communication ne se réduit pas aux effets induits par celle-ci. Tout d'abord, le travail et l'entreprise sont transformés par l'emploi massif des technologies de l'information, ensuite notre culture et en premier lieu notre expérience du temps et de l'espace, en particulier la nature de nos villes, sont également bouleversées par cette nouvelle évolution technologique.

Nos sociétés se structurent de plus en plus autour d'une opposition bipolaire entre le réseau et le soi.

Simultanément, les activités criminelles et les organisations mafieuses deviennent partout planétaires et informationnelles elles aussi. Un univers de flux planétaires de richesses, de pouvoir et d'images, la quête d'une identité, collective ou individuelle, attribuée ou construite, devient la source première de signification sociale.

Il faut croire activement au rationnel et à la possibilité de s'en remettre à la raison, sans pour autant la diviniser.

Pour comprendre la relation entre technique et société, il faut retenir que l'Etat (qu'il bloque, déclenche ou conduise l'innovation technique) joue un rôle décisif dans le mécanisme général, en ce qu'il exprime et organise les forces sociales et culturelles qui prévalent à un moment et en un lieu donnés.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe