Table des
matières
Table des matières
1
INTRODUCTION
2
1) Définition et principes des fonds
d'équité
2
2) Avantages des fonds d'équité
3
2.1.) Le ciblage des pauvres
3
2.2.) Le principe du tiers payeur
3
3) Les facteurs de différentiation des fonds
d'équité
4
3.1.) Le financement
4
3.2.) La question du ciblage des pauvres
4
3.3) L'environnement
5
4) Comment intégrer ces facteurs à la
mise en oeuvre des fonds d'équité ?
6
CONCLUSION
7
INTRODUCTION
L'accès aux soins de santé des plus pauvres a
été pendant longtemps la préoccupation, aussi bien des
gouvernements que des institutions internationales. Aujourd'hui encore, cette
préoccupation continue de déferler la chronique en particulier
dans les pays en développement. Des exemptions pures et simples à
la mise à contribution des usagers, se sont développées
d'autres politiques susceptibles d'améliorer la santé des
pauvres. Il s'agit entre autres de la promotion de la micro assurance
santé, des mutuelles de santé qui abondent de plus en plus dans
les pays en développement. Il existe cependant d'autres programmes
destinés aux pauvres dans les pays en développement, comme les
« fonds d'équité » particuliers au Cambodge
et que l'on rencontre sous d'autres formes dans certains pays d'Afrique au Sud
du Sahara. On a ainsi les « fonds de solidarité » ou
d' « assistance maladie » au Mali et les
« fonds d'indigence » en Mauritanie.
Le succès rencontré dans la mise en oeuvre du
programme des « fonds d'équité » au Cambodge
peut conduire à sa reproductibilité dans d'autres pays en vue
d'améliorer l'accès aux soins de santé des pauvres. Dans
la mesure où les contextes diffèrent d'un pays à un autre,
il est important de pouvoir différencier la mise en oeuvre de ce
programme selon les pays.
La problématique mise en exergue ci-dessus amène
à répondre à un certain nombre de question.
Quels sont les facteurs autour desquels cette
différentiation peut porter ? Comment ces facteurs peuvent
influencer les résultats espérés de la mise en oeuvre des
fonds d'équité ? Comment intégrer au mieux ces
facteurs dans la mise en place des fonds d'équité ?
Le plan suivant sera adopté pour conduire ce travail.
D'abord, seront présentés la définition et les principes
des « fonds d'équité », puis les avantages du
fonds d'équité qui justifient leur reproductibilité dans
d'autres pays, en vue d'améliorer l'accès aux soins de
santé des pauvres. Les facteurs de différentiation de la mise en
oeuvre des fonds d'équité seront ensuite abordés avec
leurs impacts sur les résultats espérés des fonds
d'équité. Notre dernière préoccupation serait de
voir dans quelle mesure, ces facteurs pourraient être mieux
intégrés à la mise en oeuvre des « fonds
d'équité ».
1) Définition et
principes des fonds d'équité
Les fonds d'équité représentent des
compensations financières versées aux prestataires de soins pour
les soins procurés aux personnes très pauvres en
difficulté de paiement. Il existerait donc un tiers payeur qui
garantisse une juste compensation aux prestataires de soins dévolus
à offrir des soins aux plus pauvres.
Il s'agit d'une option de financement qui permet la
coexistence de la gratuité des soins pour les plus pauvres et de la
participation des usagers pour les autres ; cette dernière devant
constituer une partie du financement des fonds d'équité.
Selon M. Noirhomme et J-M. Thomé (...), en se
substituant à la situation exclusive de paiement des usagers qui limite
l'accès aux soins de santé des pauvres, le principe du tiers
payeur se veut être une opportunité pour :
Ø Identifier les patients nécessitant une
assistance financière, en vue d'éviter les erreurs d'inclusion et
d'exclusion,
Ø Payer aux prestataires, les soins consommés
par les plus pauvres.
Ces principes qui sous tendent les fonds
d'équité devraient conduire à terme à
améliorer l'accès aux soins de santé des plus pauvres, et
à les protéger contre la pauvreté dans la mesure où
ils leur évitent des dépenses catastrophiques.
Outre les leçons relevées de l'expérience
de la mise en oeuvre des fonds d'équité au Cambodge, il existe
des avantages non moins discutables liés au concept même de fonds
d'équité. Ces avantages sont discutables non pas dans leur nature
même, mais dans leur mise en oeuvre. Au nombre des avantages, on peut
retenir l'épineux problème du ciblage des plus pauvres, le
principe du tiers payeur, dont je me propose de vanter les mérites. Le
but est d'attirer l'attention des décideurs politiques sur
l'opportunité que peuvent offrir les fonds d'équité et de
ces autres variantes que l'on peut rencontrer dans certains pays africains.
En quoi la réussite du volet ciblage des pauvres et le
principe du tiers payeur constituent un avantage des fonds
d'équité ?
2) Avantages des fonds
d'équité
2.1.) Le ciblage des pauvres
Il s'agit d'un exercice difficile, mais dont la
réussite colporte plusieurs avantages.
Le premier se trouve du côté de la santé
publique dans la mesure où la fréquentation des pauvres se trouve
revigorée, ce qui peut améliorer l'état de santé de
la population de façon générale.
Le deuxième avantage tient à la relation entre
santé et développement. L'amélioration de l'état de
santé des pauvres qui peut résulter de l'augmentation de leur
accès aux soins de santé, peut augmenter le niveau de revenu de
ces derniers dans la mesure où ils seront plus productifs. Ceci devrait
dans une certaine mesure avoir un effet petit sur le niveau de
développement. On en arrivera à un cercle vertueux avec une
amélioration plus accrue de l'état de santé dans
l'ensemble et en particulier de celui des pauvres sous l'impulsion du niveau de
développement.
Cette relation n'a rien de mécanique, mais
dépend d'autres facteurs qui sont essentiellement socioculturels, selon
Guy Carrin (...), pour qui, il ne suffit pas d'augmenter les dépenses de
santé pour améliorer l'état de santé des
populations, et atteindre par conséquent les OMD.
2.2.) Le principe du tiers
payeur
Le rôle du tiers payeur dans la mise en oeuvre des fonds
d'équité est de garantir aux prestataires de soins une juste
compensation pour les services offerts aux plus pauvres.
Son avantage réside dans le fait qu'en faisant
intervenir entre le prestataire de soins et le bénéficiaire, un
intermédiaire, on tend vers une meilleure organisation de la prise en
charge de la prestation des soins aux pauvres, ce qui à terme peut
améliorer la qualité des soins délivrés à
ces derniers et dont l'effet positif sur la demande de soins en
général est assez démontré.
Ici, l'effet positif en termes de santé publique, pour
les fonds d'équité est beaucoup plus grand dans la mesure
où le rôle du tiers payeur peut inciter à
l'amélioration de la qualité des soins.
Si ces aspects des fonds d'équité ont pu dans le
cas du Cambodge entraîner des effets positifs tels que l'augmentation de
la fréquentation des centres de santé des plus pauvres,
l'amélioration de la qualité des soins, à tel enseigne que
les autorités cambodgiennes tendent à en faire une politique
nationale, cela peut-il justifier la reproductibilité des fonds
d'équité dans d'autres pays pauvres. La réponse à
cette question dépend de l'approfondissement de certains aspects de la
mise en oeuvre des fonds d'équité à savoir : son
financement, le ciblage des pauvres, son environnement de mise en oeuvre, le
rôle du tiers payeur.
3) Les facteurs de
différentiation des fonds d'équité
3.1.) Le financement
La justification des fonds d'équité était
que les plus pauvres sont exclus des systèmes de soins, du fait de la
mise en vigueur du paiement direct des usagers. En effet, le paiement des
usagers a rendu inaccessible aux plus pauvres l'utilisation des services de
santé, ceux-ci n'ayant pas suffisamment de moyens pour arbitrer entre la
consommation des services de santé et d'autres biens de première
nécessité.
Cet effet négatif du paiement des usagers sur la
consommation des services de santé des plus pauvres est lié aux
phénomènes d'exclusion et d'inclusion des plus pauvres, à
la faiblesse de la qualité des soins, mais aussi du fait que le
financement public qui devrait accompagner la politique du paiement des usagers
n'avait pas vraiment eu lieu ou n'avait pas duré.
La question du financement est très importante d'autant
plus que si les moyens financiers ont manqué pour accompagner la
politique du financement des usagers, seront-ils suffisants pour financer les
fonds d'équité ?
Dans les fonds d'équité, il est prévu un
appui financier extérieur. Au cas où le financement
extérieur venait à faire défaut, les ressources
intérieures pourraient-ils faire face aux dépenses
engendrées par la mise en oeuvre des fonds d'équité ?
Même en faisant confiance aux ressources internes, celles-ci
peuvent-elles assurer la pérennité du financement des fonds
d'équité ?
Dans le cas du Cambodge, l'augmentation de la
fréquentation des structures de soins par les pauvres, s'est faite tout
en gardant la fréquentation des ces mêmes structures par les
patients qui eux peuvent payer les services de santé. Cette observation
a amené à conclure à la naissance d'un transfert des
personnes les plus riches vers les plus pauvres pour financer les fonds
d'équité.
Les fonds d'équité sont seulement mis en oeuvre
dans les centres de santé publics. Dans ce cas précis, cette
partie du financement des fonds d'équité,
générée par le transfert ne pourra être
mobilisée que lorsque les formations sanitaires publiques fonctionnent
de façon exemplaire et arrivent par conséquent à garder
les classes susceptibles de payer leur service de santé, ou à
attirer certains patients plutôt dévolus aux hôpitaux
privés. Cependant, la réalité est toute autre dans
beaucoup de pays en développement où les services de santé
fournis par les structures publiques sont jugés de qualité
douteuse et ou gangrenés par d'autres problèmes qui limitent leur
efficacité. Ceci entraîne dans certains cas la
prolifération d'autres centres de santé, privés
essentiellement, mais dont la réputation peut être aussi douteuse.
Dans ces conditions, le transfert de ressources des plus riches vers les plus
pauvres démontré dans le cas du Cambodge serait moins
sûr.
Si le financement des fonds d'équité peut
conditionner les effets à long terme de ces derniers, leur
accessibilité aux plus pauvres est toute aussi déterminante.
3.2.) La question du ciblage des
pauvres
Dans la mise en oeuvre des fonds d'équité, il
est prévu une identification directe suivie d'une identification
passive.
Dans le premier cas, il s'agit de laisser les plus pauvres se
révéler et de leur apporter le soutien nécessaire. On peut
facilement imaginer la non exhaustivité de ce mode d'identification,
dans la mesure où il faut venir à l'hôpital pour
bénéficier de cette aide. Si cette démarche peut inciter
les plus pauvres à fréquenter les centres de santé en cas
de maladie, elle s'inscrit dans une logique minimaliste dans la mesure
où, elle n'aborde pas tous les aspects déterminants de la demande
de soins des plus pauvres, comme la distance, les facteurs sociaux et autres.
Par ailleurs, il serait difficile de mettre en place des mécanismes pour
faire profiter les fonds d'équité aux plus pauvres avec le temps.
Ce mode d'identification serait plus adapté à des cas d'urgence,
mais ne saurait être le principal mode d'indentification de peur de
créer un phénomène de « free
rider ».
Dans le deuxième cas, il s'agit principalement d'aller
chercher les plus pauvres et de les insérer dans un programme plus vaste
des fonds d'équité. On peut espérer de ce mode de
sélection la chance de cibler vraiment les pauvres, si les agents ayant
en charge l'enquête font leur travail en toute impartialité et en
toute objectivité.
Cependant, ce mode d'identification peut s'avérer assez
long et coûteux et revenir inaccessible pour les pays plus pauvres. Par
ailleurs, il peut devenir très complexe en fonction des critères
d'identification des pauvres.
Il apparaît à travers les lignes
précédentes que l'identification des pauvres est une tâche
ardue dont la mise en oeuvre requiert une grande délicatesse.
Je vais pour ma part suggérer dans la suite de cet
essai un mode de sélection des pauvres qui peut juguler les
difficultés évoquées précédemment.
Une fois les problèmes de financement et de ciblage des
pauvres analysés, il faut créer un environnement favorable
à la mise en oeuvre des fonds d'équité.
Dans le cas du Cambodge, il a été montré
que les fonds d'équité ont permis une amélioration de la
qualité des soins de santé. Même si cet effet paraît
simple et compréhensible, il n'est pas aussi évident.
3.3) L'environnement
Comme toute réforme, la mise en oeuvre des fonds
d'équité nécessite un minimum de stabilité
politique, sociale et économique. On voit que dans le cas du Cambodge,
la mise en oeuvre des fonds d'équité fait suite à l'issue
de la guerre civile qui avait ébranlé le Cambodge et qui avait
occasionné la fermeture des plusieurs centres de santé et
l'assassinat de plusieurs personnels de santé.
On peut même penser que le succès notable des
fonds d'équité est lié à la situation de
détresse sanitaire de la population cambodgienne qui avait trouvé
en ce programme une aubaine. Cette affirmation s'appuie sur une théorie
selon laquelle, les politiques de redressement ont tendance à
connaître une réussite notoire en situation de sortie d'une
période de crise ou d'instabilité. Ceci m'amène à
se demander si le fonds d'équité aura le même succès
dans les autres pays que dans le cas du Cambodge.
Au Cambodge, les fonds d'équité sont mis en
place dans les hôpitaux publics. Quelles sont les garanties
d'amélioration de la qualité des soins de santé dans ces
conditions ? La seule opportunité possible est de créer un
environnement concurrentiel entre ces hôpitaux bénéficiant
des fonds d'équité. En l'absence de concurrence, la
qualité des soins peut ne pas s'améliorer, ce qui pourrait avoir
comme conséquence, la défaillance du paiement direct des usagers
riches qui devraient assurer le transfert de fonds aux plus pauvres. Les fonds
d'équité seraient donc privés d'une partie du financement
qui pourrait assurer sa pérennité.
Dans d'autres pays en développement en particulier dans
les pays de l'Afrique au sud du Sahara, cette concurrence est loin d'être
existante, du fait surtout, d'une carte sanitaire assez réduite et de
l'emprise du gouvernement sur les centres de santé. Ceci peut limiter de
façon considérable le succès des fonds
d'équité.
4) Comment intégrer
ces facteurs à la mise en oeuvre des fonds
d'équité ?
La réussite d'un programme destiné aux pauvres,
en particulier, celle des fonds d'équité au Cambodge
dépend de facteurs intrinsèques au milieu d'application. Il
existe toutefois des points dont une attention particulière doit
être portée pour optimiser les avantages des fonds
d'équité tels que décrits dans la cas du cambodge.
Il faut qu'à la conception du programme des fonds
d'équité, les promoteurs s'assurent une source de financement
pérenne. Considérant la volatilité du financement
extérieur, mais aussi paradoxalement l'incertitude qui entoure le
financement local, dans les pays en développement, on peut
procéder à une affectation conjointe de ces ressources au
financement des fonds d'équité de façon à ce que
les sources peuvent se suppléer mutuellement. Ainsi, en cas
d'incertitude du financement extérieur des fonds d'équité,
on peut recourir au financement local qui peut être un impôt ou une
taxe spécialement affectée. De la même manière, dans
le cas où c'est le financement local qui fait défaut, on pourra
faire appel aux réserves de financement extérieur. Pour que le
système puisse bien fonctionner, il faut économiser l'un des
financements si l'autre est utilisé. Ce qui suppose qu'à chaque
fois, on doit chercher nécessairement à mobiliser les deux
sources de financement.
On pourra aussi associer à ces deux sources, le
transfert des plus riches vers les plus pauvres. Cette possibilité de
financement serait garantie si on fait une culture de qualité dans les
fonds d'équité de façon à attirer les riches vers
les centres de santé publics qui sont les seuls
bénéficiaires des fonds d'équité.
La qualité des soins de santé prodigués
par les centres de santé publics, bénéficiant des fonds
d'équité, peut être obtenue en mettant en concurrence ces
derniers à travers une autonomie de gestion et de décision. Le
choix d'un centre de santé par le tiers payeur, mais aussi par les
patients va donc dépendre de la diversité et de la qualité
des soins offerts par les centres de santé.
En ce qui concerne le ciblage des pauvres, il est
évident qu'une identification directe ne va toucher que les pauvres
fréquentant les centres de santé, peut-être dans le cas
d'une fréquentation tardive. En ne prenant en charge que les pauvres se
présentant aux soins, une grande partie des plus pauvres sont
ignorés. Ceux-ci n'ont peut être pas les moyens financiers pour
payer les frais de transport, ne se sont pas libérés les liens
traditionnels qui les empêchent de se faire soigner dans les centres de
santé. C'est dire qu'en se limitant à ce type d'identification
sans aucune vérification de l'état de pauvreté du patient
pris en charge, on ne pourra pas atteindre l'objectif ultime des fonds
d'équité qui est de rendre les soins de santé accessibles
aux plus pauvres. L'impératif de combiner à ce mode
d'indentification, l'identification passive pourra permettre de résoudre
cette défaillance de l'identification directe et la transformer en une
mesure d'appoint.
Pour pallier le coût élevé et le
délai long d'une identification passive, on peut pour cette
dernière choisir une unité d'identification qui peut être
l'école publique, réputée moins chère dans les pays
en développement. L'idée est de recenser de façon
ponctuelle à travers une visite inopinée dans les écoles,
les élèves qui en fin d'année n'ont pas encore payé
leur frais de scolarité. L'enquête pour identifier les pauvres
pourra être continuée ensuite aux domiciles des enfants
ciblés. Le choix de cette unité d'identification s'explique par
le fait que, de plus en plus de familles pauvres ont tendance à faire
scolariser leurs enfants au moins jusqu'au niveau primaire. Le fait que les
frais de scolarité des enfants ne soient pas payés en fin
d'année, peut révéler l'état de pauvreté
d'un ménage. On pourra ainsi gagner du temps et se passer de certains
critères non évidents de ciblage des pauvres.
Si l'unité d'identification des pauvres peut servir de
base au ciblage des pauvres il faut bien choisir cette unité et
l'utiliser de façon ponctuelle pour éviter les comportements de
passager clandestin.
CONCLUSION
La décision du gouvernement cambodgien de faire du
programme des fonds d'équité une politique nationale
témoigne du succès de leur mise en oeuvre, mais, pour s'en
convaincre, il serait nécessaire de faire une évaluation
d'impact. Cette évaluation d'impact consistera à mesurer l'effet
net de ce programme après avoir éliminé l'effet des autres
programmes.
En ce qui concerne les différentes variantes des fonds
d'équité mises en oeuvre dans certains pays africains, les
résultats sont mitigés. En plus des résultats
évoqués dans les cas du Mali, de la Mauritanie, je me permets de
conclure avec la situation du Togo, même si aucune étude
sérieuse n'y est consacrée.
Au Togo, en effet, l'Etat octroie annuellement une subvention
aux hôpitaux publics et une partie de cette subvention devrait servir
à prendre en charge les malades en difficulté de paiement
reconnus comme tels. Un doute subsiste sur les objectifs de cette politique,
à savoir si les pauvres bénéficient de cette politique. Il
est sûr que les méthodes d'identification des pauvres sont
inexistantes de façon systématique. Il existe toutefois dans les
hôpitaux bénéficiaires de ces subventions une
procédure d'indentification directe, qui est souvent contestée
par les personnels de santé et même la direction, qui dans
certains, font soigner malades au nom de cette subvention sans qu'aucune
vérification du statut de pauvreté du bénéficiaire
ne soit faite. Le comportement du personnel de santé est mu par des
intérêts pécuniaires. En effet, il souhaite que moins de
personnes bénéficient de cette subvention, de façon
à réaliser des réserves qu'il se partage, même avec
certaines personnalités publiques sous forme de cadeau, en fin
d'année. Certains agents sociaux de ces hôpitaux, conscients de
la fragilité de leur méthode initient de façon informelle
une identification passive qu'ils ne peuvent cependant continuer faute de
moyens techniques, humains et financiers.
Les problèmes rencontrés dans le cas du Togo se
rencontrent aussi dans d'autres pays africains qui ont adopté la
même approche. Cette politique ne doit pas seulement être un signal
mais doit être organisée de la façon la plus
sérieuse possible à l'instar de ce qui se fait au Cambodge.
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