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La publicité réalité

( Télécharger le fichier original )
par Zineb El Mejboud
Sup de pub - Master en finance et management 2008
  

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Première partie :

A) Les publicitaires ces sacrés menteurs....

Le publicitaire est de l'espèce étrange de celle des princes charmants ou même de celle des merlins enchanteurs, qui créent un conte de fées empreint de belles images, d'esthétique où même la laideur est embellie. Il n'a qu'un seul but séduire le consommateur et il ne se refuse rien. Aussi, pour draguer en publicité, tous les moyens sont bons. C'est pourquoi le publicitaire s'avance, par l'intermédiaire de personnages, face au consommateur avec une image parfaite, dents parfaitement blanches, sourire irréprochable, maison parfaitement tenue, voiture spacieuse, chaussures impeccables, vêtements soigneusement lavés, machine à laver efficace et surtout silencieuse, etc... Chez lui tout est toujours bien rangé, les draps sentent bon « la fraîcheur alpine », et lorsqu'il surprend des taches « elles s'évanouissent tout aussitôt ». Lors de leurs rendez vous, il sert au consommateur toujours les mêmes phrases, embellissant sans cesse ses propos.

Le publicitaire est toujours bien accompagné et ne connaît pas la grisaille des corvées de tous les jours, ni la laideur d'ailleurs. Et lorsque il sent que sa notoriété est en baisse il n'hésite pas à tirer la sonnette d'alarme et choque le consommateur qui, à force d'être sollicité, finit par être séduit. Seulement le publicitaire à tendance à aller trop loin, à pousser à bout le consommateur et surtout à lasser la fameuse ménagère de moins de cinquante ans.

Le monde de la publicité est une monde à part : c'est celui des taches qui s'évanouissent, des intérieurs bien tenus, des cuisines parfaitement propres où l'on nettoie avec plaisir. Bref les publicitaires sont les Don Juan de la consommation et nous convient à découvrir un monde idéal, celui qu'ils ont conçu. Ce monde est parfait, sublimé grâce au concept, au produit que nous sommes censé consommer. Alors amoureux, transi, le consommateur baisse la garde et s'exécute. On dit souvent que la publicité est un homme, beau qui aime les bimbos aux corps irréprochables. C'est la fameuse ménagère de moins de cinquante ans et qui en réalité a un peu plus de vingt, mince, belle, parfaite, heureuse et qui aime s'occuper d'elle, de ses enfants, de son mari et bien sûr de sa maison parfaitement bien tenue. Et puis, voilà qu'un jour cette ménagère disparaît et devient active, travaille et passe moins de temps à la maison. C'est ainsi que cette notion purement marketing a disparu pour laisser place à la CSP+ active qui utilise les produits de beauté « parce qu'elle les vaut bien », des « parfums qui changent sa vie » tout en luttant sans cesse contre la vieillesse grâce à des marques qui « tiennent leurs promesses ». C'est en somme la super woman.

Et les hommes dans tout ça ?

Après avoir séduit les femmes, le publicitaire s'est attaqué aux hommes et les dote de petits surnoms auxquels ils ne comprennent rien dans un premier temps, puis finissent par s'y attacher : ils sont tantôt métro-sexuels, ou uber- sexuels.

Le deuxième est viril mais n'est pas macho. Il prend soin de lui sans pour autant être égocentrique. En somme c'est l'homme d'aujourd'hui. Ce terme purement marketing nous vient de la célèbre JWT worldwide directrice de planning stratégique Maria Salzman qui après avoir donné du grain à moudre à tous les marketers avec le concept du métro-sexuel, revient avec le terme d'uber-sexuel que l'on pourrait traduire littéralement de la langue allemande par : le super homme. Malgré cette dénomination, cette nouvelle catégorie masculine ne désigne pas un surhomme macho mais plutôt un homme à l'écoute des femmes et qui assume pleinement sa part de féminité. (Stratégie 2005). Ainsi, selon Maria Salzman, celui-ci « se tourne un peu moins vers lui-même et un peu plus vers les autres. Il en devient plus fort. »,elle ajoute cependant qu'être uber-sexuel « n'est pas une excuse pour retomber dans les travers machistes ». Donc l'uber-sexuel est un homme post féministe, bien dans sa peau et qui a accepté que la femme soit son alter-ego. Quant au premier, il est apparu pour la première fois en 1994 dans un article du journaliste Mark Simson qui le définit comme étant « un homme, urbain, de n'importe quelle orientation sexuelle, ayant un sens développé de l'esthétique et qui dépense énormément de temps et d'argent dans son apparence et son style de vie ». D'après L'Express (Express.fr 2004) c'est un mélange de dandy et de gay, qui redécouvre l'art du rasage, s'épile, se met des crèmes sur le visage, n'hésite pas à accentuer son regard par une touche de khôl spécialement concocté pour lui.

Le dernier né, est ce une rumeur ou une réalité ? ne serait autre que le HIMBO : tout simplement l'équivalent masculin de la BIMBO.

Ce HIMBO n'a qu'une obsession : plaire à tout prix en misant sur son physique. Alors il n'hésite pas à passer sur le billard pour ressembler le plus possible à un idéal de beauté, doté de pectoraux irréprochables, d'abdominaux en béton et exhibe son corps tel un trophée.

Pour le séduire les publicitaires n'hésitent pas à lui concocter des accroches à consonances macho-féminines qui fonctionnent parfaitement telle que : « Nivéa : Que c'est beau d'être un homme » Il est viril mais assume sa part de féminité.

Ainsi est crée le couple parfait en publicité qui serait le métro/uber-sexuel accompagné une fois de plus d'une femme parfaite, grande, mince, sans cellulite car elle utilise encore une fois les produits adéquats, ceux qui réduisent miraculeusement la peau d'orange, que l'on ne voit jamais d'ailleurs.

La publicité conventionnelle c'est aussi un monde où les banquiers sourient, chantent, dansent et aiment leurs clients, où les voitures ne polluent pas et roulent souvent sur des routes sans embouteillages, où lorsqu'on parle d'écologie ou d'environnement, ce sont des entreprises tel que Total ou Véolia qui montent au créneau. Sans parler des publicités qui vantent le tourisme et qui se gardent de signaler qu'il contribue à la pollution de l'air, puisque le rejet de CO2 d'un avion équivaut au bilan énergétique d'une maison sur une année. La publicité conventionnelle c'est surtout le temple du cliché qui fait vendre. Car ayant peu de temps pour faire passer un message, elle s'appuie sur des idées reçues, des stéréotypes afin de mieux marquer les esprits.

Mais il lui arrive aussi d'utiliser des personnages ou des concepts atypiques pour se faire remarquer, se démarquer et avoir plus de visibilité. Ainsi les publicitaires par ces moyens traditionnels souhaitent faire appel à nos instincts ou sentiments fort pour sortir du lot, Georges Bernanos n' affirmait-t-il pas que la publicité s'appuie sur les 7 pêchés capitaux ? C'est donc un univers particulier fait de nos désirs et de nos penchants qui s'offre à nous tous les jours, c'est celui du rêve, des images épurées de toute laideur, de toute imperfection : lorsque des insectes font irruption ils sont immédiatement chassés, lorsque l'on a grossi, l'on maigri en un temps record, mais encore faut il que ces femmes soi disant grosses, le soient vraiment ! Lorsque l'on a des rides, elles s'estompent facilement. C'est le monde de l'instantané, de l'économie du geste et du temps mais non de l'argent. On voit rarement des femmes de soixante ans nous vendre des produits anti- rides, elles sont jeunes, ont la peau parfaitement tendue et n'ont pas de temps à perdre à résoudre de bêtes problèmes grâce à tous ces produits miraculeux.

Les images s'éloignent et pourtant les consommateurs achètent et finissent par y croire, par adhérer à ces concepts et c'est là toute la magie des publicitaires. La publicité séduit les consommateurs. Alors pourquoi aujourd'hui changer son fusil d'épaule et abandonner le rêve, la baguette magique, pour la triste réalité, remplacer les mannequins par des simples consommatrices qui ressemblent à tout le monde, banales ? Que s'est il passé ?

Pour comprendre ce revirement nous avons décidé de mener une enquête auprès de professionnels de la publicité (cf : interviews sonores in annexe).

Enquête sur le phénomène : « la tendance réaliste » 

Après plusieurs recherches sur le net et après avoir interviewer des professionnels de la pub (la directrice marketing de Vichy et le concepteur rédacteur de l'agence V qui a crée la pub neuf Télécom) voici ce qu'il en ressort. 

Etait il question d'un manque de créativité, d'économie, de soucis de transparence, de lassitude des consommateurs face à la publicité dite « classique », ou même d'un déficit de crédibilité ?

La réponse fut simple et direct et peut être synthétisée en:

« Les consommateurs en ont marre de nous, ils ont l'impression qu'on se fout d'eux ! ». Il a fallu, alors, prendre les choses en main et s'armer contre cette nouvelle menace qui est la défection du public en adoptant un univers « uber-pragmatique » dit réalité.

Les publicitaires ont donc opté pour plus de proximité vis-à-vis de leurs consommateurs, et pour ce faire ils ont choisi de se rapprocher de la réalité en collant le plus possible à la vie réelle.

En somme le consommateur n'est plus séduit par cet univers peuplé de Barbies et de Ken, le charme est rompu, l'enfance est consommée. C'est ainsi que le publicitaire a compris qu'un nouveau consommateur est né et qu'il fallait changer les règles des jeux. Il fallait passer à un autre univers : peuplé d'ados crédules (ex : Free), de femmes et d'hommes mûrs ayant des fuites urinaires et des problèmes de dentiers.

Il ne s'agit plus de vendre des rêves mais aussi de se préoccuper des bobos de tous les jours. Le produit n'est plus le centre de l'annonce, il est détrôné par le consommateur !

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle