WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique des relations verticales et clustering : Quelle stratégie pour une sous-traitance aéronautique marocaine compétitive ?

( Télécharger le fichier original )
par Makram KHABBACHE, Zakaria BENHAR et Soufyane ETBER
Institut Supérieur de Commerce et d'Administration des Entreprises - Cycle Supérieur de Gestion ( Executive MBA ) 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.3. L'optimisme affiché des membres du GIMAS

Un échantillon représentatif de la filière, composé de huit (08) entreprises toutes membres du GIMAS, a été retenu, en l'occurrence Matis Aerospace, Indraéro, Creuzet, Microspire, Labinal Maroc, SMES, DL Aérotechnologies et CP Aéro (Cf. Annexe. III).

Des entrevues se sont déroulées dans l'ordre précité sur la base d'un guide d'entretien, abordant divers thématiques qui touchent le secteur en général et l'entreprise en particulier (Cf. Annexe. II). Ces entretiens ont été suivis par des visites guidées de ces entreprises.

D'abord seront présentées succinctement les entreprises telles qu'elles sont décrites par leurs cadres dirigeants, ensuite seront déclinées leurs visions concernant les diverses thématiques traitées lors de ces entretiens.

2.3.1 Description succincte des entreprises par les responsables interviewés

Matis Aerospace est un joint-venture entre Boeing, Labinal (Groupe Safran) et la RAM, spécialisé dans le câblage aéronautique. Domiciliée à l'Aéropôle, l'entreprise emploie 500 personnes dont 90 cadres. Son chiffre d'affaires est réalisé à hauteur de 35% avec Boeing (B737 et B777), 35% avec Airbus (A320) et 30% avec Dassault Aviation (Falcon 7X).

Pour Creuset et Indraéro, ce sont deux filiales du Groupe français Creuzet-IndraéroSiren, implantées à l'Aéropôle. Leur principale activité est la production de pièces mécaniques.

A propos de Microspire, c'est une filiale d'une société française qui fabrique des composants électroniques. L'entreprise est située au quartier industriel Ben M'sik à Casablanca. La maison mère, qui a des filiales au Maroc et en Chine, a réalisé 55% de son chiffre d'affaires au Maroc en 2006. A ce titre, l'unité de production marocaine réalise cinq (05) millions de pièces par an dont 1 Million en composants de haute performance. Elle emploie 75 salariés en France et 200 au Maroc.

Inaugurée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2004, Labinal Maroc, est une filiale de l'entreprise française Labinal (Groupe Safran). Cette entreprise installée dans la région de Rabat, est spécialisée dans le câblage aéronautique au profit des avions et hélicoptères d'EADS (A380, le NH 90 et le A400M).

Créée en 1999, SMES est un joint-venture entre Snecma (Groupe Safran) et la RAM. Implanté à la zone industrielle RAM tout près de l'Aéropôle, l'entreprise s'est spécialisée dans la maintenance et la réparation de moteurs d'avion de type CFM56-3 et -7 équipant les Boeing 737, ancienne et nouvelle génération. La société est passée d'un CA de 15 Millions de $ en 2000 à un CA de 55 Millions de $ et un investissement de 15 Millions de $ en 2006. La durée d'une révision d'un moteur CFM est en moyenne 60 jours, avec un coût moyen de 1,2 Millions de $. Les prévisions pour 2010 s'attendent à la révision de 83 moteurs pour un CA de 100 Millions de $.

Quant à DL Aérotechnologie, c'est une filiale de la société française Daher Lhotellier. Au départ, la maison mère avait comme principale activité la logistique au profit d'Airbus, ensuite elle s'est convertie à la production de pièces puis à la conception. Ces principaux clients sont Airbus, Bombardier et Latécoère. De nouveaux sites de DL se sont récemment implantés en Australie (production destinée à Eurocopter) et au Mexique (adressant le canadien Bombardier).

Au Maroc, DL Aérotechnologie a démarré son activité à la TFZ en 2001 avec la production de tuyauterie de conditionnement d'air. Après une augmentation de sa

superficie de 3000 m2 à 10000 m2, l'entreprise s'est diversifiée dans la fabrication des ventres d'avions en composite, puis dans l'assemblage métallique. Après avoir atteint un processus d'industrialisation autonome, elle crée un bureau d'études en 2007 et ambitionne d'intégrer la R&D.

Enfin, CP Aéro est une entreprise créée en 2005 par essaimage avec le concours de Daher Lhotellier (fournisseur en matières premières). L'entreprise implantée à la TFZ, est certifiée par DL Aérotechnologie1, d'ailleurs, ce dernier reste son unique client. Sa principale activité est la fabrication d'outillage en matériaux composites. Elle s'est diversifiée par la suite dans l'isolation de tuyauteries «isoforme«. Le démarrage de l'activité s'est fait avec 14 salariés, elle en est actuellement à 42. L'apprentissage au sein de l'entreprise se fait sur le tas.

2.3.2 Appréciation du secteur par les responsables interviewés

Les entreprises interviewées sont unanimes sur le fait que le secteur aéronautique au Maroc est en plein développement. L'évolution de cette filière est considérée comme très positive avec sans cesse davantage de nouvelles implantations. La proximité géographique et le coût de la main d'oeuvre sont jugés décisifs dans le choix de l'implantation.

Le tissu industriel marocain est caractérisé par la fabrication de produits répondant aux normes de qualité en vigueur - le «savoir-faire est en train d'être acquis« selon un responsable production- ; mais également par l'émergence de centre d'excellence en conception et en R&D (ex : Teuchos, Segula).

Le secteur est composé en majorité de filiales et de quelques joint-ventures (souvent entre la RAM et le Groupe Safran) avec une faible présence d'entreprises à capitaux nationaux. Il convient de signaler qu'à l'état actuel, le faible niveau concurrentiel à l'échelon national ainsi que le manque de fournisseurs locaux, fragilisent le secteur. En effet, cette concurrence s'opère davantage sur une échelle internationale que locale, faisant entrer en compétition les différents sites, filiales des grands groupes.

1 Liebherr en tant que systémier pour l'avion chinois ART-21, a trouvé que les produits CP Aéro sont de qualité équivalente voir supérieure à ses sous-traitants, selon les dires de la DG de CP Aéro.

Les professionnels affichent un optimisme quant au développement du secteur. Néanmoins, ce dernier est tributaire des efforts consentis pour améliorer l'attractivité de la destination Maroc et la célérité avec laquelle serait comblée le besoin urgent en main d'oeuvre qualifiée.

Par ailleurs, un déficit au niveau de la main d'oeuvre qualifiée et/ou bien formée est un sujet récurrent chez toutes les entreprises interviewées. Il est souvent cité comme une entrave majeure pour accompagner le développement du secteur. Les ressources humaines disponibles sont estimées comme n'ayant pas d'expérience industrielle satisfaisante et manque de culture aéronautique manifeste. En guise d'illustration, «...les ruptures de stock sont souvent dues à des pratiques de «stock pirate« par le personnel«, témoigne le patron d'une PME du secteur.

La formation de base des techniciens et des cadres n'est pas complètement adaptée aux besoins de la filière aéronautique. Ceci amène les industriels à fournir des efforts, souvent coûteux, dans la formation de leur personnel. Il en découle, que la mise en place dans les plus brefs délais du projet de l'IMA, pour répondre au besoin urgent des professionnels en main d'oeuvre qualifiée, se pose avec acuité.

Egalement, des difficultés relatives à l'accès au financement, surtout pour les petites structures, sont évoquées. Ainsi, mise à part les grandes PME, le financement se fait souvent sur fonds propres et rarement par crédits bancaires.

En plus, certains industriels se sont plaints des lenteurs administratives au niveau du transit et de la douane, ce qui allongent les délais logistiques. «Pour acheminer nos livraisons, il faut compter sur 7 jours au lieu de 2 jours pour le transit au port, et 48 heures au lieu de 48 minutes par voie aérienne« affirme un responsable logistique.

Sur un autre registre, les industriels ont soulevé des problèmes relatifs à la fois au remboursement des frais de formation par l'OFPPT et au change (une entreprise est allée jusqu'à même suggérer la suppression de l'office de change, c'est dire l'ampleur du désarroi des industriels).

La fiscalité est aussi pointée du doigt par les entreprises interrogées, dans ce sens
l'Impôt sur les Sociétés (IS) et l'Impôt Général sur les Revenues (IGR) sont jugés

élevés. Certaines entreprises proposent de les réduire pour le secteur à l'instar des firmes qui investissent en R&D dans l'offshoring.

Dans un autre registre, les professionnels ont mis en garde contre les menaces qui proviennent des principaux concurrents. Ils ont cité la Tunisie, les pays de l'Europe de l'Est et la Chine eu égard aux clauses de compensations industrielles - stipulant la réalisation de composants et l'assemblage, avec à la clé un transfert de technologie en Chine - concédées par Airbus suite à la commande de plusieurs appareils.

En somme, les entreprises interviewées affichent beaucoup d'optimisme quant aux perspectives du développement du secteur, à condition de profiter des opportunités offertes, grâce aux tendances à l'externalisation et à la délocalisation des activités de production vers les pays émergents constatés chez les principaux DOs européens.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote