L
'élargissement de l'Union européenne,
regroupant actuellement 27 pays, est un défi majeur Pour son avenir,
pour la sécurité et la paix sur le continent mais aussi pour le
modèle politique et social de l'Union. Le modèle social
européen dans une Europe à
27, ou 30 si l'on compte les trois pays candidats, où
les écarts de développement, de revenus et de salaires n'auront
jamais été aussi grands et où l'absence de règles
sociales et fiscales communes risque d'accroître la dérive vers
une vaste zone de libre-échange soumise aux seules lois de la
concurrence, au dumping salarial et aux délocalisations sauvages.
Une forme de solidarité doit donc s'établir
entre les régions riches et pauvres qui sont une des originalités
de l'Union, faute de financements nouveaux et d'un budget européen
permettant réellement de faire face aux besoins de rattrapage des
régions les plus pauvres des pays candidats comme des pays
déjà membres de l'UE. Tous ces défis ne sont pas
créés en soi par l'élargissement et sont
déjà posés dans l'Union. Mais l'élargissement les
rend plus aigus et urgents à régler, au risque de voir l'Europe
renoncer au projet politique et au modèle social qui sont au coeur de
son identité.
Le territoire de l'Union élargie constitue un tout et
son développement se doit, pour être durable, d'être
équilibré. Il serait néfaste que les régions les
moins prospères des quinze anciens pays membres, qui ont vu leur
situation s'améliorer en termes statistiques, mais qui restent
confrontées à d'importantes difficultés en termes
réels, soient abandonnées à mi- chemin. Toutefois, les
priorités d'intervention pourraient être
différenciées, selon les besoins spécifiques à
chaque pays.
Finalement, pour que la cohésion sociale soit efficace,
il est important d'effectuer une approche à la fois institutionnelle,
sociale et économique. Sans cela, l'harmonisation risque
d'entraîner la "vieille" et la "nouvelle" Europe vers le
bas. C'est pour répondre à cette exigence que la direction
générale de la cohésion sociale (DG III).
En effet, la principale tâche de la Direction
Générale de la Cohésion sociale consiste à
développer la cohésion sociale qui est
définit de la façon suivante : « la cohésion
sociale est la capacité d'une société à assurer le
bien-être de tous ses membres, à minimiser les disparités
et à éviter la polarisation. Une société
cohésive est une communauté solidaire composée d'individus
libres poursuivant des buts communs par des voies démocratiques...
Toutes les sociétés doivent vivre avec les tensions et les
pressions provoquées par des divisions existantes ou potentielles. Par
exemple, il y a dans toute société des disparités de
richesse entre les individus ; lorsque ces disparités sont
excessives ou tendent à augmenter, la
cohésion est menacée. » La direction a pour mandat de
promouvoir les normes européennes du domaine social et de la
santé, de préserver la diversité ethnique et culturelle et
de mettre en oeuvre la coopération en matière de
développement social. Elle cherche également à
élaborer des politiques sociales pluri-disciplinaires et innovatrices
ainsi qu'à apporter son soutien aux décideurs, aux experts et aux
travailleurs sociaux. Ceci peut se faire à travers l'Europe tout
entière notamment grâce aux instruments normatifs dont elle est
dotée, aux conférences ministérielles qu'elle organise et
aux comités européens intergouvernementaux et aux groupes
d'experts qui se réunissent régulièrement.