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La cohésion sociale en France et au Maroc

( Télécharger le fichier original )
par Othman GAGA
Université Mohammed V Souissi - Licence en gestion, option: finance des entreprises 2008
  

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2.2. Grenelle de l'insertion :

L

e but du revenu minimum d'insertion [RMI] était, au départ, d'aider les personnes qui ne possèdent aucune ressource tout en les incitant à (re)prendre du travail. Vingt ans après, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. On recense

actuellement près de 6 millions de personnes tributaires financièrement du RMI, dont la majorité vie en dessous du seuil de la pauvreté9. En effet, la proportion de la population vivant dans cette situation n'a pas diminué depuis quelques années, leur nombre est de 7.1 millions. Même certaines personnes qui ont un travail sont parmi cette catégorie, on les estime à 1.5 millions. Elles sont qualifiées de « travailleurs pauvres ».

« Le revenu minimum d'insertion a été créé en 1988 et près de vingt ans après on considère toujours que le « i » du RMI a été trop souvent laissé de côté. » (Grenelle de l'insertion, 2008) L'insertion est inefficiente car la reprise du travail ne conduit pas systématiquement à une amélioration financière du revenu des allocataires des minima, bien au contraire elle peut même les appauvrir encore plus ; en effet, les minima sociaux ne sont plus versés dès lors que l'allocataire reprend du travail. De ce fait, les RMIstes voient leurs revenus baisser, en supportant des charges supplémentaires comme les frais de transport. Le travail est, dans ce cas, perçu comme « non rémunérateur ».

Plusieurs réformes ont été déployées afin de redynamiser le marché du travail et de promouvoir l'insertion. Toutefois, Elles n'ont eu aucun effet, si ce n'est la complexité du système des allocations, lequel est devenu, selon quelques experts, totalement « désincitatif ». Entre-temps, un écart béant s'est installé entre le revenu minimum d'insertion et le salaire minimum interprofessionnel de croissance [SMIC]. La situation est telle que ni l'augmentation du RMI ni celle du SMIC ne pourront apporter une solution au problème. Car, en cas d'augmentation du premier, le travail serait alors encore plus « non rémunérateur ». Et en cas d'augmentation du second, il y aurait une augmentation des coûts du travail. Les entreprises seraient plus réticentes s'agissant d'embauche, ce qui pénaliserait davantage la main d'oeuvre non ou peu qualifiée.

Sous la houlette du président Nicolas Sarkozy. Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté, a présenté le projet d'une nouvelle réforme intitulée : le

9 Moins de 817 euros par personne et par mois

« Grenelle de l'insertion ». Ce dernier apportera, semble-t-il, une solution radicale et efficace dont le fer de lance est le revenu de solidarité active [RSA].

Lancé à Grenoble les 23 et 24 novembre 2007, Le grenelle de l'insertion est encore en phase de négociation. Il mobilise les différents acteurs de l'insertion professionnelle :

o Les bénéficiaires, usagers et salariés en insertion

o Les collectivités territoriales

o Les représentants des salariés

o Les représentants des employeurs (publics, privés et spécifiques de l'insertion) o Les travailleurs sociaux, accompagnants et acteurs locaux

o Les associations et organismes de lutte contre l'exclusion

o L'Etat

o Des personnalités morales associées, les conseils nationaux et des personnalités qualifiées

Dans le but de refaçonner la politique d'insertion en France, trois groupes de travail sont mis en place constitués par les représentants des 8 acteurs « parties prenantes » dont la présidence est assurée par un binôme de personnalités qualifiées.

L'objet de ces groupes de travail est de formuler des propositions concrètes sur les thèmes suivants :

o Groupe A : La redéfinition de la politique publique d'insertion, de ses objectifs, de ses moyens, de sa gouvernance.

o Groupe B : La mobilisation des employeurs, privés, associatifs ou publics, pour favoriser l'emploi de personnes en difficulté, et les dispositifs et moyens qui permettront de développer cette mobilisation

o Groupe C : L'évaluation des parcours d'insertion, de leurs écueils et de leurs conditions de réussite.

Les propositions doivent être finalisées et rendues publiques vers la fin de mai 2008.

Le Grenelle de l'insertion est une démarche consensuelle. Outre le fait qu'il permet à des acteurs, qui sont souvent antagonistes, à formuler des propositions sur le même pied

d'égalité, le grenelle permet aussi au grand public d'émettre son avis par le biais des forums de son site10.

2.2.1. Le Revenu de Solidarité Active (RSA) :

Le nouveau gouvernement français s'est lancé le défit de réduire la pauvreté d'un tiers dans cinq ans. Pour ce faire, la seule solution est le plein emploi : « la sortie de la pauvreté passe par le travail »(Martin Hirsh, 2008). Comme on l'a vu, pour plusieurs allocataires de minima sociaux, travailler réduit les ressources au lieu de les accroître. Les efforts à consentir s'orienteront donc vers la réforme du système des minima sociaux ainsi que des mécanismes d'intéressement et d'incitation à l'emploi.

C'est pour répondre à cette nécessité que le RSA est en phase de création. Ce dernier est destiné à remplacer le revenu minimum d'insertion [RMI], l'allocation parent isolé [API] et éventuellement d'autres minima sociaux, le but étant de simplifier au maximum le système de solidarité. En Outre, le revenu de solidarité active se décline comme une prestation sociale

10 http://www.grenelle-insertion.fr/

ayant un double objectif. En effet, il vient complémenter les revenus du travail de ceux ayant un revenu faible tout en faisant office de revenu minimum pour les ménages qui ne possèdent aucune ressource.

D'ailleurs, les auteurs de la RSA affichent des ambitions hardies. Selon leurs estimations, leur projet aurait deux effets sur la pauvreté : l'un direct et l'autre indirect. Le premier serait immédiat pour les travailleurs pauvres, plus d'un million de personnes franchiraient le seuil de la pauvreté. Quant au second, il inciterait considérablement les allocataires à reprendre du travail par le biais de la garantie d'un travail « rémunérateur».

Depuis l'été 2007, quarante conseils généraux se sont portés volontaires pour expérimenter le RSA. Cette expérimentation est d'une grande utilité car elle permet de tirer des conclusions pertinentes quant à l'application effective du RSA. Il convient de noter que cette expérimentation s'adresse à un public restreint à savoir les allocataires de l'API et le RMI.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard