WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le logement à CASABLANCA: Ampleur et causes de la crise

( Télécharger le fichier original )
par Ahmed MESKINE
 - Ingénieur statisticien 2002
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Le logement à Casablanca :

    Ampleur et causes de la crise.

     

    La présente note appréhendera la problématique de l'habitat dans le milieu urbain de la Région du Grand Casablanca. En effet, le terme de "crise de logements à Casablanca" est souvent évoqué par la population, les agences immobilières, les services publics et semi-publics et la presse nationale et régionale.

    Dans ce cadre, une description statistique simple du secteur de l'habitat à Casablanca fait ressortir cette crise et son acquitté. Toutefois, si crise de logements il y a, ses origines ne sont pas, uniquement, d'ordre numérique mais plutôt dues aussi à l'inadaptation entre l'offre et la demande de logements.

    Pour argumenter cette proposition, on traitera :

    -                     L'évolution du périmètre urbanisé.

    -                     L'évolution de la population et des ménages.

    -                     L'estimation des besoins en logements.

    -                     L'offre de logements.

    -                     Quelques éléments explicatifs de la crise de logements.

    Evolution du périmètre urbain ( surfaces urbanisées).

     

    Afin de dresser une évolution de la surface urbanisée dans la Région du Grand Casablanca, on s'est basé sur le bilan présenté par Monsieur Mustapha NACHOUI, professeur à la faculté des lettres de Ben Msik dans son ouvrage intitulé : " Impacts des variables naturelles, humaines, politiques et économiques sur l'évolution de la composition de la population de Casablanca : 1830 - 1994, paru dans les édition de la revue "L'espace géographique et la société marocaine" .

    Selon ce chercheur, Casablanca s'étendait sur près de 50 hectares entre 1907 et 1913.

    Depuis ce temps, la Région, par sa situation géographique favorable :

    -         Région côtière, avec un port important construit en 1912 par le Général Lyautey,

    -         Centre du "Maroc utile" : plaine de la Chaouia, près de celles du Tadla, Haouz et du Gharb,

    -         Proche des gisements de phosphates de Khouribga

    La "petite ville de Casablanca" fut dotée d'une infrastructure structurante reliant son port et celui de Mohammedia aux zones précitées : réseau routier, voie ferrée et plus tard l'aéroport international Mohamed V actuellement.

    Cette importance donnée à la Région, notamment à la ville de Casablanca, fait d'elle uns destination privilégié pour :

    -         Les commerçants marocains venus de Marrakech, Fés et les autres villes du pays ayant trouvé un terrain propice pour développer lerus activités : Commerce, restauration, industries, santé....,

    -         Les Marocains venus des régions pauvres suite à des années de sécheresse et des actes de "siba",

    -         Les Etrangers.

    Une crise d'habitat est apparue. Lyautey a décidé la création de la nouvelle médina destinée principalement aux étrangers. Comme la topographie locale était favorable à l'extension urbain, on s'est trouvé avec une extension rapide de la "ville européenne" enclavant l'ancienne médina.

    Cet accroissement rapide de la Région, fut freiné entre 1913 et 1917 suite d'une part à la première guerre mondiale ( les Européens s'occupaient du sort de leurs pays) et d'autre part à l'érigation de Rabat comme capitale politique du pays qui a attiré un nombre important de migrants venus du Nord du Pays mais aussi des autres Régions..

    Durant cette période, fut établi le schéma urbain dit "Prost" limitant le périmètre urbain de Casablanca au boulevard Zerktouni et la Résistance actuellement, qui s'étend sur une superficie de 150 hectares.

    Après la première guerre mondiale, le périmètre urbain a atteint en 1921 près de 2450 hectares et ce en recourant à l'expropriation des zones agricoles avoisinantes.

    Aussi, suite à des considérations sécuritaire, à l'expropriation et à la colonisation des terres, le monde rural a connu des moments difficiles face à l'"essor" de la Région de Casablanca qui fut d'elle un centre d'attraction des migrants nationaux et étrangers.

    Par conséquent, l'urbanisation de la Région s'est diversifiée en assistant à l'apparition de trois types de logements : les villas en 1930 (Anfa), l'habitat économique, l'habitat clandestin et les bidonvilles à l'Est et au Sud de la Région (carrière centrale, carrière Ben Msik à Casablanca et d'autres carrières à Mohammedia).

    En 1936, la superficie du périmètre urbain avait atteint 12835 hectares (y compris Mohammedia) au détriment des terres agricoles. La migration vers la Région s'est poursuivie avec la deuxième guerre mondiale. Casablanca a émergé en tant que première ville du pays avant Marrakech et Fés. Toutefois, l'investissement étranger dans l'axe Casablanca-Mohammedia a diminué à cause de la guerre d'où des répercussions néfastes sur l'habitat et l'emploi. Ceci a été accentué par les représailles face au manifeste de l'indépendance présenté en 1944 et aux guerres de libération qui ont suivi.

    Pour organiser l'urbanisation, et surtout pour des raisons de sécurité, on a établi un plan d'aménagement dit "Ecochar".

    Après l'indépendance, les communautés étrangères quittèrent le Maroc ce qui a causé un certain ralentissement de l'activité économique et l'extension de l'habitat insalubre et précaire dans les villes de Casablanca et Mohammedia. Cependant on a assisté à un flux massif de la main d'oeuvre.

    Par ailleurs, le Plan de développement économique et social 1960-1964 a été trop optimiste avec 6.2 % comme taux de croissance, suivi d'un Plan triennal 1965-1967 dans lequel l'habitat n'a pas était prioritaire.

    Le Plan 1973-1977, malgré ses ambitions économiques a rencontré des contraintes intérieures et extérieures ( crise du pétrole, conséquences de la récupération de nos provinces sahariennes...).

    Ainsi, le périmètre urbain de la Région durant cette période a couvert 31710 Km2 et ce après le rattachement de trois Communes, qui relevaient de la Région du Grand Casablanca, aux provinces limitrophes. Ce périmètre est réparti à partir de 1981 en 5 préfectures Ain Chok Hay Hassani, Ain Sebaa Hay Mohammadi, Ben Msik Sidi Othmane, Casablanca Anfa et Mohammedia Zenata. Ce découpage a été revu trois fois par la suite avec la création de 4 autres préfectures : Al Fida Derb Soltane et Machouar de Casablanca (1985), Sidi Bernoussi Zenata (1990) et Moulay Rachid Sidi Othmane (1998).

    Le découpage communale a, lui aussi, connu des modifications qui ont donné naissance en 1992 à :

    -         29 Municipalités.

    -         6 Communes rurales.

    -         Une Communauté urbaine groupant 27 municipalités.

    Par la suite, fut crée la Région du Grand Casablanca en 1997.

    Il faut noter que malgré, d'une part, la promulgation du Dahir sur les Régions et la révision de la Charte Communale du 30 septembre 1976 et d'autre part, l'adoption d'un nouveau code des investissements, la Région du Grand Casablanca reste la force d'attraction principale des investissements et de la main d'oeuvre; ce qui fait que la Région n'a cessé de se développer provoquant un accroissement, de plus en plus important, de la demande en logements.

    DONNEES DEMOGRAPHIQUES

     

    Evolution de la population urbaine de la Région du Grand Casablanca

     

    La population urbaine du Grand Casablanca a progressé de 1000287 habitants en 1960 à 1582316 habitants en 1971 pour passer à 2263469 en 1982. Cette population avait atteint 2940523 habitants en 1994 et se situe à 3432000 en 2002. On prévoit pour 2003 une population urbaine de 3500000 habitants, soit donc un accroissement de 250 % entre 1960 et 2003.

    Cette population urbaine qui représente 95 % de la population totale de la Région, représente aussi 22 % de la population urbaine nationale.

    Les taux d'accroissement de cette population ont évolué comme suit :

     

    * 1.7 % entre 1960 et 1971,

    * 1.3 % entre 1971 et 1982,

    * 1.0 % entre 1982 et 1994,

    * 0.6 % entre 1994 et 2003.

     

    Région du Grand Casablanca

    Evolution de la population par

    milieu de résidence

     

     

     

     

     

     

     

     

    Urbain

    Rural

    Total

     

    Population

    % à la population urbaine nationale

    Population

    % à la population rurale nationale

    Population

    % à la population totale nationale

    1960

    1000287

    29.5

    70072

    0.9

    1070359

    9.2

    1971

    1582316

    29.3

    105587

    1.1

    1687903

    11.0

    1982

    2263469

    25.9

    163716

    1.4

    2427185

    11.9

    1994

    2940523

    21.9

    140998

    1.1

    3081521

    11.8

    2003

    3500000

    20.2

    134677

    0.8

    3634677

    10.9

     

     

     

     

     

     

     

    Evolution de la population urbaine

    De la Région du Grand Casablanca

     

     

     

     

     

     

    Centre urbain

    1960

    1971

    1982

    1994

    2003

    * Ville de Casablanca

    965277

    1506373

    2139204

    2738377

    3233200

     

     

     

     

     

     

    * Municipalité deTit Mellil

    *

    916

    3254

    5796

    7965

    * Municipalité de Médiouna

    *

    2888

    7755

    11669

    13467

    * Municipalité de Nouaceur

    *

    927

    6747

    9989

    15285

    * Centre de Bouskoura

    *

    820

    1389

    4629

    7083

     

     

     

     

     

     

    * Ville de Mohammedia

    35010

    70392

    105120

    170063

    223000

    TOTAL URBAIN

    1000287

    1582316

    2263469

    2940523

    3500000

    * : Considéré comme rural

     

     

     

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : Direction de la Statistique.


    <![endif]>

     

    La population urbaine du Grand Casablanca se répartie par préfecture comme suit :

     

    Evolution de la population urbaine

    de la Région du Grand Casablanca par préfecture

     

    Préfecture

    1982

    1994

    2002

    2003

    2004

    Ain Chok Hay Hassani

    255961

    437870

    639000

    670000

    703000

    Ain Sebaa Hay Mohammadi

    372018

    520993

    605000

    616000

    626000

    Al Fida Derb Soltane

    403150

    386700

    377000

    374000

    368000

    Ben Msik Médiouna

    303565

    337079

    383000

    389000

    394000

    Casablanca Anfa

    473154

    523279

    530000

    530000

    530000

    Machouar Casablanca

    6419

    3956

    5000

    5000

    5000

    Mohammedia

    102261

    170063

    217000

    223000

    230000

    Moulay Rachid Sidi Othmane

    213991

    351002

    398000

    405000

    410000

    Sidi Bernoussi Zenata

    132950

    209581

    278000

    288000

    300000

    TOTAL URBAIN

    2263469

    2940523

    3432000

    3500000

    3566000

    Source : Direction de la Statistique

     

     

     

     

     

    Vu les superficies étroites des préfectures, de fortes densités de population sont à noter au niveau de la Région comme le montre le tableau suivant :

     

     

     

     

     

     

     

    Densité de poulation en habitants / Km2

    Préfecture

    Superficie en Km2

    Densité ( habitants/Km2)

     

     

    1994

    2002

    Ain Chok Hay Hassani

    110.9

    3948.3

    5761.9

    Ain Sebaa Hay Mohammadi

    35.7

    14593.6

    16946.8

    Al Fida Derb Soltane

    7.7

    50220.8

    48961.0

    Ben Msik Médiouna

    12.7

    26541.7

    30157.5

    Casablanca Anfa

    33.5

    15620.3

    15820.9

    Machouar Casablanca

    0.5

    7912.0

    10000.0

    Mohammedia

    34

    5001.9

    6382.4

    Moulay Rachid Sidi Othmane

    23.2

    15129.4

    17155.2

    Sidi Bernoussi Zenata

    58.9

    3558.3

    4719.9

    TOTAL URBAIN de la REGION

    317.1

    9273.2

    10823.1

     

     

    Evolution du nombre des ménages en milieu urbain.

     

    Le nombre de ménages dans le milieu urbain de la Région du Grand Casablanca est passé de 284214 ménages en 1971 à 412060 en 1982 puis à 539031 ménages en 1994. Ce nombre a été estimé à 655707 ménages en 2002 et 675075 en 2003 soit un accroissement annuel moyen de 19500 ménages.

    Le tableau ci-dessous donne la répartition des ménages selon les préfectures :

     

    Evolution du nombre des ménages urbains

    de la Région du Grand Casablanca par préfecture

     

    Préfecture

    1982

    1994

    2002

    2003

    2004

    Ain Chok Hay Hassani

    44521

    78656

    109669

    115505

    125059

    Ain Sebaa Hay Mohammadi

    65789

    92005

    116804

    119000

    122000

    Al Fida Derb Soltane

    74291

    72679

    75654

    77000

    77500

    Ben Msik Médiouna

    50999

    57527

    60283

    62960

    63914

    Casablanca Anfa

    99201

    109896

    128307

    122000

    123000

    Machouar Casablanca

    1229

    808

    705

    800

    800

    Mohammedia

    18272

    31699

    38154

    46000

    48000

    Moulay Rachid Sidi Othmane

    35248

    58726

    69373

    79900

    82500

    Sidi Bernoussi Zenata

    22510

    37035

    56758

    51910

    53584

    TOTAL URBAIN

    412060

    539031

    655707

    675075

    696357

    Source : Direction de la Statistique

     

     

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

     

     

     

     

     

    LES LOGEMENTS DANS LA REGION DU GRAND CASABLANCA

     

    Evolution du parc logements dans la Région du Grand Casablanca

     

    Les données sur le parc logements sont rares. Seules des données non publiées issues des travaux cartographiques1(*)[1] permettent de saisir ce parc.

    Il ressort de ces travaux, menés par le Département de la Prévision Economique et Plan en 1993 et 2002, que le nombre de logements en milieu urbain du Grand Casablanca est passé de 543374 logements en 1993 à 700183 logements en 2002 (y compris les bidonvilles, les douars urbains, les logements secondaires et l'habitat vétuste).

     

    Région du Grand Casablanca

    Evolution du parc logements

     

     

     

     

     

    Préfectures

    1993

    2002

     

    Parc logements

    %

    Parc logements

    %

    Ain Chok Hay Hassani

    84041

    15.5

    125761

    18.0

    Ain Sebaa Hay Mohammadi

    90091

    16.6

    126864

    18.1

    Al Fida Derb Soltane

    65007

    12.0

    70425

    10.1

    Ben Msik Médiouna

    119994

    22.1

    60405

    8.6

    Casablanca Anfa

    107866

    19.9

    133933

    19.1

    Machouar Casablanca

    (*)

    (*)

    698

    0.1

    Mohammedia

    35982

    6.6

    46537

    6.6

    Moulay Rachid Sidi Othmane

    (**)

    (**)

    70088

    10.0

    Sidi Bernoussi Zenata

    40393

    7.4

    65472

    9.4

    TOTAL URBAIN de la REGION

    543374

    100.0

    700183

    100.0

     

     

     

     

     

    (*) Données incluses avec Al Fida Derb Soltane.

     

     

     

    (**) : Données incluses avec Ben Msik Médiouna.

     

     

     

    Source : Direction Régionale du Département de la Prévision Economique et du Plan à Casablanca.

     

     

    Parc logements par type d'habitat (en 2002)

     

    Le parc logement par type d'habitat est indiqué dans le tableau suivant :

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Région du Grand Casablanca

    Parc logements en milieu urbain par type d'habitat (Année 2002)

     

     

     

     

    Type d'habitat

    Parc logements

    %

    Ménages

    Luxe (Villas)

    43195

    6.2

    40221

    Appartement dans un immeuble (y compris le collectif moyen)

    229344

    32.8

    187317

    Ancienne Médina

    22387

    3.2

    28580

    Habitat économique et social

    330290

    47.2

    320261

    Habitat clandestin

    7601

    1.1

    9294

    Bidonvilles

    53915

    7.7

    57463

    Douar urbain

    7144

    1.0

    7032

    Quartier administratif et touristique

    6307

    0.9

    5539

    TOTAL DU PARC LOGEMENTS

    700183

    100.0

    655707

    Source : Direction Régionale du Département de la Prévision Economique et du Plan à Casablanca.

     

    La typologie de l'habitat est dominée par l'habitat économique et social (47.2 %), et les immeubles comprenant le collectif moyen ( 32.8 %).

    Les bidonvilles représentent 7.7 % du parc logements alors que l'habitat clandestin et les douars urbains représentent 2.1 % de ce parc.

    A signaler que certains groupements d'habitat précaire (bidonvilles et habitat clandestin) n'ont pas été pris en considération vu qu'ils relèvent des Communes rurales avoisinantes. Il s'agit de l'habitat clandestin dit "Chichane" dans la Commune rurale Lahraouyne, douar Tkalia à Bouskoura et des bidonvilles de Dar Bouazza comme étant une Commune rurale.

     

    Besoins en logements

     

    Pour déterminer les besoins en logements (BL) on a utilisé le modèle suivant :

     

    BL = HC + B + DU + HI + AM + AEML + 1P

     

    Avec :

     

    BL : Besoins en logements

    HC : Habitat clandestin.

    B : Bidonvilles.

    DU : Douars urbains.

    HI : Habitat vétuste susceptible de tomber.

    AM : Accroissement annuel moyen du nombre des ménages

    urbains.

     

    AEML : Absorption de l'excès des ménages sur les logements.

    1_P : Relogement des ménages résidants actuellement

    dans une seule pièce.

     

    La quantification des paramètres de ce modèle pour l'année 2002 a été établie selon deux hypothèses :

     

    ·                                Première hypothèse : Ne pas tenir compte du relogement des ménages occupant actuellement une seule pièce ( au nombre de 72150 ménages).

    ·                                Deuxième hypothèse : Tenir compte du relogement des ménages résidants actuellement dans une seule pièce.

     

    Cette deuxième hypothèse, optimiste, tient compte de l'amélioration des conditions d'habitation des ménages et par conséquent elle sera retenue pour la suite de l'étude.

     

    Ainsi selon la première hypothèse, les besoins en logements en 2002 sont évalués à 176310 unités.

     

    Selon la deuxième hypothèse, celle retenue pour la suite de l'étude, les besoins en logements en 2002 sont estimés à 237000 unités répartis comme suit :

     

     

    Région du Grand Casablanca

    Estimation des besoins en logements (Année 2002)

     

     

     

    Paramètres

    Besoins en logements

    %

    Résorption de l'habitat clandestin ( HC)

    7601

    3.2

    Résorption des bidonvilles (B)

    53915

    22.7

    Résorption des douars urbains (DU)

    7144

    3.0

    Résorption de l'habitat vétuste (HI)

    16000

    6.8

    Besoins des nouveaux ménages (AM)

    19500

    8.2

    Absorption de l'excès du nombre de ménages par rapport au nombre de logements existants acuellement (AEML)

    61073

    25.7

    Relogement des ménages occupant actuellement une seule pièce (1_P)

    72150

    30.4

    TOTAL DES BESOINS EN LOGEMENTS

    237383

    100.0

     

    Il se dégage donc que les besoins en logements s'élèvent à près de 237000 unités.

    Ces besoins en logements, par manque de critères de répartition, n'ont pu être réparti par type d'habitat. Tout ce qu'on peut dire à ce sujet , c'est qu'ils sont à majorité du type collectif moyen ou économique et social.

    Ces besoins se répartissent par préfecture comme suit :

     

    Estimation des besoins en logements par préfecture

    (Année 2002)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Préfecture

    Habitat clandestin

    Bidonvilles

    Douars urbains

    Habitat précaire

    Accroissement des ménages

    Absorption de l'excès des ménages sur les logements

    Resorption logements d'une pièce

    TOTAL DES BESOINS

    %

    Ain Chok

    2728

    5266

    3512

    0

    7000

    9583

    12064

    40153

    16.9

    Ain Sebaa

    871

    22184

    195

    1000

    3000

    10381

    12848

    50479

    21.3

    Al Fida

    0

    610

    0

    7000

    500

    10376

    8322

    26808

    11.3

    Ben Msik

    1862

    4290

    0

    0

    1000

    5663

    6631

    19446

    8.2

    Casa Anfa

    990

    4977

    0

    6200

    1000

    13003

    14136

    40306

    17.0

    Machouar

    0

    0

    0

    800

    0

    68

    78

    946

    0.4

    Mohammedia

    0

    5736

    526

    1000

    2000

    1605

    4197

    15064

    6.3

    My Rachid

    0

    242

    449

    0

    3000

    7023

    7631

    18345

    7.7

    Sidi Bernoussi

    1150

    10610

    2462

    0

    2000

    3371

    6243

    25836

    10.9

    Total Région

    7601

    53915

    7144

    16000

    19500

    61073

    72150

    237383

    100.0

    %

    3.2

    22.7

    3.0

    6.8

    8.2

    25.7

    30.4

    100.0

     

     

    Le besoin en logements est plus ressenti dans la préfecture d'Ain Sebaa Hay Mohammadi (21.3 %), Casablanca Anfa (17.0 %), Ain Chok Hay Hassani (16.9 %), Al Fida Derb Soltane (11.3 %), Sidi Bernoussi Zenata (10.9 %), les autres préfectures (22.6 %).

     

    L'offre de logements

     

    L'offre de logements est appréhendée par le nombre de logements vacants.

    Un logement est dit vacant, lorsqu'au moment du passage de l'enquêteur (agent cartographe recenseur), le logement n'est pas habité alors qu'il est soit prêt pour l'habitation, soit qu'il se trouve à un stade avancé de finition.

    L'enquête sur le terrain, qui a duré plus d'une année, a été menée par un personnel qualifié relevant du Département de la Prévision Economique et du Plan, du Ministère de l'Intérieur et de celui de l'Agriculture.

     

    Ainsi, le nombre de logements vacants est passé de 47934 en 1993 (soit 8.8 % du parc logements) à 105549 unités en 2002 (soit 16.7 % du parc logements).

    Il faut noter que ce parc ne comprend pas les bidonvilles, les douars urbains et l'habitat clandestin mais comprend les logements secondaires.

     

    Cette offre émane des particuliers (logements pour compte propre), les promoteurs privés, les secteurs publics et semi-publics.

     

    Répartition de l'offre de logements par type d'habitat

     

    La répartition de l'offre de logements par type d'habitat fait ressortir une dominance le type immeubles (y compris le collectif moyen) avec 49475 unités (46.9 %) et l'habitat économique et social avec 48315 unités (45.8%). Par contre, on note 5533 unités villas (5.2 %), 872 logements vacants dans l'habitat type "Ancienne médina" (0.8 %) et 1354 unités à caractère touristique (1.3 %).

     

    Région du Grand Casablanca

    Offre de logements en 2002 par type d'habitat

     

     

     

    Type d'habitat

    Offre de logements

    %

    Luxe (Villas)

    5533

    5.2

    Appartement dans un immeuble y compris le collectif moyen

    49475

    46.9

    Ancienne Médina

    872

    0.8

    Habitat économique et social

    48315

    45.8

    Quartier administratif et touristique

    1354

    1.3

    OFFRE TOTALE

    105549

    100.0

     

     

    L'offre de logements par préfecture

     

    En 2002, l'offre de logements se répartit comme suit :

     

    -         Ain Chok Hay Hassani avec 25675 unités ( 24.3 %),

    -         Ain Sebaa Hay Mohammadi avec 20441 logements vacants (19.4 %),

    -         Sidi Bernoussi Zenata avec 12085 unités (11.4 %),

    -         Les autres préfectures avec un parc de logements vacants de 28719 unités (27.3 %).

     

    Il est à signaler que cette offre est destiné principalement à la vente. L'offre de logements destinés uniquement à la location est absente aussi bien dans les projets des promoteurs privés que ceux des secteurs publics (à noter, au passage, que 47 % des ménages urbains soit 308182 ménages sont des locataires).

     

     

     

     

    Cette offre se répartie par préfecture se présente comme suit :

     

    Offre de logements en 2002 par préfecture

    et par type d'habitat

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Préfecture

    Villas

    Appatement dans un immeuble

    Acienne

    Habitat économique et social

    Quartier administratif et touristique

    TOTAL

    %

     

     

    Total

    Dont collectif moyen

    Médina

     

     

     

     

    Ain Chok Hay Hassani

    1088

    9437

    7901

    0

    15137

    13

    25675

    24.3

    Ain Sebaa Hay Mohammadi

    851

    12869

    11331

    0

    6408

    313

    20441

    19.4

    Al Fida Derb Soltane

    214

    1756

    911

    8

    3169

    0

    5147

    4.9

    Ben Msik Médiouna

    53

    372

    372

    0

    5323

    37

    5785

    5.5

    Casablanca Anfa

    1974

    15561

    868

    835

    242

    17

    18629

    17.6

    Machouar Casablanca

    0

    32

    0

    29

    0

    0

    61

    0.1

    Mohammedia

    1213

    4291

    4092

    0

    4334

    150

    9988

    9.5

    Moulay Rachid Sidi Pthmane

    20

    2675

    2411

    0

    4958

    85

    7738

    7.3

    Sidi Bernoussi Zenata

    120

    2482

    2321

    0

    8744

    739

    12085

    11.4

    TOTAL

    5533

    49475

    30207

    872

    48315

    1354

    105549

    100.0

    %

    5.2

    46.9

    28.6

    0.8

    45.8

    1.3

    100.0

     

     

     

    Déficit en logements (Année 2002)

     

    Le déficit en logements étant l'excès de la demande (les besoins) par rapport à l'offre. Ainsi, en 2002, selon l'hypothèse retenue, tenant compte du relogement des ménages résidants actuellement dans une seule pièce (soit 72150 logements) le déficit en logements en 2002 serait de 132000 unités réparties essentiellement entre l'habitat de type collectif moyen et l'habitat économique et social.

    A noter, que ce déficit s'accroit en moyenne chaque année de 19500 logements.

    Ce déficit et ces besoins annuels, dépassent le rythme actuel des nouvelles constructions. En effet, on enregistre chaque année près de 3160 nouvelles autorisations de construire pour 14200 nouveaux logements.

     

     

     

    Evolution du nombre des autorisations de construire délivrées par les Municipalités

    Années

    Nombre d'autorisations de construire délivrées par les Municipalités

    Nombre de nouveaux logements

    1998

    3257

    15359

    1999

    3040

    9808

    2000

    3160

    14259

    Source : Annuaire statistique régional.

     

    QUELQUES ELEMENTS EXLICATIFS DE LA CRISE DE LOGEMENTS.

     

    A travers les données sus-mentionnées, on constate qu'il y a bien une offre importante en matière de logements. Cependant, l'offre destinée à la vente est restée, en partie, sans acquéreur et ce pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :

    -         Faiblesse du pouvoir d'achat des ménages surtout que , pour la classe de la population dite "modeste" l'alimentation absorbe, à elle seule, 45% des dépenses totales engagées par ces ménages .

    -         Cherté des prix de vente pratiqués, due elle même à la cherté du foncier et des matériaux de construction.

     

    D'un autre coté, le parc de logements vacants, principalement des particuliers, n'a pas trouvé en totalité de locataires pour les raisons suivantes :

    -         La cherté du loyer demandé.

    -         Les garanties demandées comme avance qui peut atteindre plus de 20000,00 Dirhams.

    -         L'absence de confiance entre les propriétaires et les locataires due aux risques d'insolvabilité et ce malgré les nouveaux textes juridiques dans ce sens.

     

    Ainsi, la cherté soit de la vente soit du loyer, constitue la principale cause de la mévente ou de la non location du parc des logements vacants.

    Aussi, peut-on conclure que le parc offert n'a pas été construit sur la base d'une étude de la demande réelle effective ou potentielle. Une fois celle de la "classe aisée" et celles des sociétés et des professions libérales sont satisfaites, et ce dans les années 70 et 80, le reste du stock de logements et le parc construit, par effet d'imitation entre promoteurs, ne répond plus à la demande réelle.

    Les nouveaux acheteurs, issus de la couche moyenne ou pauvre, ne peuvent supporter les coûts demandés d'un produit qui était destiné à une clientèle déterminée.

     

    Aussi, une étude plus approfondie pour cerner la nature de la demande actuelle sous tous ses aspects est devenue une priorité.

     

    Par ailleurs et dans le vécu quotidien, le déficit numérique confirme la crise de logements dans la Région du Grand Casablanca. Mais il faut noter que la problématique de l'habitat, notamment l'acquitté de la crise, n'est pas uniquement d'ordre statistique, mais résulte aussi de la qualité de l'offre qui doit être basée sur la demande réelle, permettant la production des unités à la portée des destinataires et répondant à leurs attentes aussi bien du point de vue coût, que du point de vue consistance comme en témoigne les propos recueillis suivants :

    -         " nous pouvons supporter une traite entre 2500 à 3000 Dirhams par moi et nous engageons à la respecter mais malheureusement nous ne disposons pas du montant demandé comme avance" disent certains acquéreurs potentiels.

    -         " On enregistre l'absence de l'intervention des Administrations, des Collectivités Locales et des sociétés pour aider suffisamment leur personnel à acquérir un logement" avancent d'autres.

    -         "Il n'y a plus de lotissements étatiques comme avant" disent d'autres.

    -         " Les logements offerts ne répondent pas à nos moyens" réclament certains.

    Parallèlement à l'inadaptation de l'offre (et sa consistance) à la nature de la demande, le mode de financement est aussi un facteur principal de la crise de logements :

    -         Coût élevés des emprunts ( pouvant dépasser le taux de 15 %),

    -         Trop de garanties exigées pour l'octroi des crédits logements (présentation du titre foncier, domiciliation du salaire...),

    -         Faible pouvoir d'achat des ménages. Par conséquent une tranche importante de la population (salariés, moyens et petits fonctionnaires, petits commerçants et ouvriers...) ne peuvent accéder qu'à des bas grilles des crédits ce qui ne leur permettent pas de financer aisément le coût du logement offert.

     

    Par ailleurs, on note l'absence totale de l'investissement immobilier locatif jugé par les promoteurs comme une activité à risques et à problèmes (non solvabilité d'où litige) et ce suite au manque de confiance entre le locataire et le propriétaire , confiance non rétablie par les nouveaux textes juridiques en la matière.


    * 1[1] Travaux qui se ménent avant chaque recensement de la population et de l'habitat.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius