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Le logement à CASABLANCA: Ampleur et causes de la crise

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par Ahmed MESKINE
 - Ingénieur statisticien 2002
  

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Le logement à Casablanca :

Ampleur et causes de la crise.

 

La présente note appréhendera la problématique de l'habitat dans le milieu urbain de la Région du Grand Casablanca. En effet, le terme de "crise de logements à Casablanca" est souvent évoqué par la population, les agences immobilières, les services publics et semi-publics et la presse nationale et régionale.

Dans ce cadre, une description statistique simple du secteur de l'habitat à Casablanca fait ressortir cette crise et son acquitté. Toutefois, si crise de logements il y a, ses origines ne sont pas, uniquement, d'ordre numérique mais plutôt dues aussi à l'inadaptation entre l'offre et la demande de logements.

Pour argumenter cette proposition, on traitera :

-                     L'évolution du périmètre urbanisé.

-                     L'évolution de la population et des ménages.

-                     L'estimation des besoins en logements.

-                     L'offre de logements.

-                     Quelques éléments explicatifs de la crise de logements.

Evolution du périmètre urbain ( surfaces urbanisées).

 

Afin de dresser une évolution de la surface urbanisée dans la Région du Grand Casablanca, on s'est basé sur le bilan présenté par Monsieur Mustapha NACHOUI, professeur à la faculté des lettres de Ben Msik dans son ouvrage intitulé : " Impacts des variables naturelles, humaines, politiques et économiques sur l'évolution de la composition de la population de Casablanca : 1830 - 1994, paru dans les édition de la revue "L'espace géographique et la société marocaine" .

Selon ce chercheur, Casablanca s'étendait sur près de 50 hectares entre 1907 et 1913.

Depuis ce temps, la Région, par sa situation géographique favorable :

-         Région côtière, avec un port important construit en 1912 par le Général Lyautey,

-         Centre du "Maroc utile" : plaine de la Chaouia, près de celles du Tadla, Haouz et du Gharb,

-         Proche des gisements de phosphates de Khouribga

La "petite ville de Casablanca" fut dotée d'une infrastructure structurante reliant son port et celui de Mohammedia aux zones précitées : réseau routier, voie ferrée et plus tard l'aéroport international Mohamed V actuellement.

Cette importance donnée à la Région, notamment à la ville de Casablanca, fait d'elle uns destination privilégié pour :

-         Les commerçants marocains venus de Marrakech, Fés et les autres villes du pays ayant trouvé un terrain propice pour développer lerus activités : Commerce, restauration, industries, santé....,

-         Les Marocains venus des régions pauvres suite à des années de sécheresse et des actes de "siba",

-         Les Etrangers.

Une crise d'habitat est apparue. Lyautey a décidé la création de la nouvelle médina destinée principalement aux étrangers. Comme la topographie locale était favorable à l'extension urbain, on s'est trouvé avec une extension rapide de la "ville européenne" enclavant l'ancienne médina.

Cet accroissement rapide de la Région, fut freiné entre 1913 et 1917 suite d'une part à la première guerre mondiale ( les Européens s'occupaient du sort de leurs pays) et d'autre part à l'érigation de Rabat comme capitale politique du pays qui a attiré un nombre important de migrants venus du Nord du Pays mais aussi des autres Régions..

Durant cette période, fut établi le schéma urbain dit "Prost" limitant le périmètre urbain de Casablanca au boulevard Zerktouni et la Résistance actuellement, qui s'étend sur une superficie de 150 hectares.

Après la première guerre mondiale, le périmètre urbain a atteint en 1921 près de 2450 hectares et ce en recourant à l'expropriation des zones agricoles avoisinantes.

Aussi, suite à des considérations sécuritaire, à l'expropriation et à la colonisation des terres, le monde rural a connu des moments difficiles face à l'"essor" de la Région de Casablanca qui fut d'elle un centre d'attraction des migrants nationaux et étrangers.

Par conséquent, l'urbanisation de la Région s'est diversifiée en assistant à l'apparition de trois types de logements : les villas en 1930 (Anfa), l'habitat économique, l'habitat clandestin et les bidonvilles à l'Est et au Sud de la Région (carrière centrale, carrière Ben Msik à Casablanca et d'autres carrières à Mohammedia).

En 1936, la superficie du périmètre urbain avait atteint 12835 hectares (y compris Mohammedia) au détriment des terres agricoles. La migration vers la Région s'est poursuivie avec la deuxième guerre mondiale. Casablanca a émergé en tant que première ville du pays avant Marrakech et Fés. Toutefois, l'investissement étranger dans l'axe Casablanca-Mohammedia a diminué à cause de la guerre d'où des répercussions néfastes sur l'habitat et l'emploi. Ceci a été accentué par les représailles face au manifeste de l'indépendance présenté en 1944 et aux guerres de libération qui ont suivi.

Pour organiser l'urbanisation, et surtout pour des raisons de sécurité, on a établi un plan d'aménagement dit "Ecochar".

Après l'indépendance, les communautés étrangères quittèrent le Maroc ce qui a causé un certain ralentissement de l'activité économique et l'extension de l'habitat insalubre et précaire dans les villes de Casablanca et Mohammedia. Cependant on a assisté à un flux massif de la main d'oeuvre.

Par ailleurs, le Plan de développement économique et social 1960-1964 a été trop optimiste avec 6.2 % comme taux de croissance, suivi d'un Plan triennal 1965-1967 dans lequel l'habitat n'a pas était prioritaire.

Le Plan 1973-1977, malgré ses ambitions économiques a rencontré des contraintes intérieures et extérieures ( crise du pétrole, conséquences de la récupération de nos provinces sahariennes...).

Ainsi, le périmètre urbain de la Région durant cette période a couvert 31710 Km2 et ce après le rattachement de trois Communes, qui relevaient de la Région du Grand Casablanca, aux provinces limitrophes. Ce périmètre est réparti à partir de 1981 en 5 préfectures Ain Chok Hay Hassani, Ain Sebaa Hay Mohammadi, Ben Msik Sidi Othmane, Casablanca Anfa et Mohammedia Zenata. Ce découpage a été revu trois fois par la suite avec la création de 4 autres préfectures : Al Fida Derb Soltane et Machouar de Casablanca (1985), Sidi Bernoussi Zenata (1990) et Moulay Rachid Sidi Othmane (1998).

Le découpage communale a, lui aussi, connu des modifications qui ont donné naissance en 1992 à :

-         29 Municipalités.

-         6 Communes rurales.

-         Une Communauté urbaine groupant 27 municipalités.

Par la suite, fut crée la Région du Grand Casablanca en 1997.

Il faut noter que malgré, d'une part, la promulgation du Dahir sur les Régions et la révision de la Charte Communale du 30 septembre 1976 et d'autre part, l'adoption d'un nouveau code des investissements, la Région du Grand Casablanca reste la force d'attraction principale des investissements et de la main d'oeuvre; ce qui fait que la Région n'a cessé de se développer provoquant un accroissement, de plus en plus important, de la demande en logements.

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