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Parcours vers mes apprentissages en Français

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par Abdessamed TBIB
Travail de recherche personnel -  2002
  

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III- l'évaluation

Si l'évaluation ne bouge pas, le reste ne bougera pas. Tous les gens sensés travaillent pour être bien évalués. Il est dans leur intérêt de repérer ce qui compte vraiment dans la réussite. Or, ce qui compte, c'est ce qui est évalué formellement. Si ce qui est évalué formellement ne valorise pas les compétences, ni les élèves, ni les familles, ni même les enseignants ne vont développer des compétences. Si l'on veut que l'approche par compétences prenne " le virage du succès ", il faut absolument que le message des programmes soient relayé par une adaptation de l'évaluation, de sorte qu'elle porte aussi, en principe et en pratique, sur des compétences.

Il est vrai que si nous savons mieux comment évaluer des compétences, ce serait plus rassurant. Cela dit, nul système éducatif n'est complètement démuni. Il y a des modèles en formation professionnelle, que nous pouvons jusqu'à un certain point transposer en formation générale. La formation professionnelle nous apprend qu'on développe des compétences en créant des situations complexes, qui exercent la mobilisation et la coordination des connaissances. Et que nous évaluons ces compétences de la même façon, en partie à travers des situations d'évaluation spécifiques, construites à cette fin, en partie en regardant les étudiants travailler. Quand on voit quelqu'un aux prises avec des problèmes, confronté à des situations de planification, d'orientation, de partage, nous voyons, sans avoir besoin de lui administrer un examen, s'il parvient ou non à s'en tirer.

Un enseignant qui observe un élève en train de préparer un exercice, ou de rédiger un résumé doit pouvoir identifier les obstacles cognitifs que l'apprenant rencontre et mettre le doigt sur les savoirs ou les schèmes qui font problème, ceux sur lesquels il reste à progresser. L'observation formative exige ce regard pointu. C'est celui qu'on attend d'un professionnel lorsqu'il regarde un stagiaire au travail. Il doit voir ce qu'il sait faire et, quand il ne sait pas faire, repérer ce qui lui manque, en termes de ressources aussi bien que de mobilisation de ressources acquises. C'est impossible si l'observateur n'a pas une idée précise des savoirs à mobiliser aussi bien que de la façon de les mettre en synergie.

Enseigner dans une classe à niveaux multiples avec programme multiples pose un défi aux enseignants qui y interviennent. Les programmes d'études comme le matériel didactique sont conçus pour répondre ce découpage. Les enseignants se voient donc, dans l'obligation d'aménager le temps en fonction des deux degrés, souvent en poursuivant pour chacun les objectifs des programmes de chacun des degrés.

Les enseignants se plaignent donc du manque du temps pour planifier, du manque de matériel adéquat, de la difficulté d'évaluer adéquatement les apprenants et de l'isolement dans lequel ils se trouvent. Certains pédagogues pourraient croire que la solution consiste à bâtir un programme particulier pour ce type de regroupement. A notre avis, c'est une solution réductionniste qui ne tient pas compte de l'évolution des connaissances concernant le processus d'apprentissage et qui risquent de placer les élèves qui s'y retrouvent dans un système à rabais. Nous proposons des pistes de travail et des outils qui favorisent la gestion des apprentissages et la gestion de la classe dans un contexte particulier tout en permettant à l'enseignant et aux élèves d'y jouer un rôle significatif. Cette recherche rend compte de pratiques liées au management par les compétences et modélise un processus global. Il propose une vision, un dessein, mais aussi, une démarche et des méthodes concrètes fondées sur la conduite de notre classe à niveaux multiples.

Elle n'est ni une simple description, ni une capitalisation exhaustive, ni un modèle standardisé. Il est fait de propositions multiples et relatives, et invite plutôt les responsables de l'enseignement à glaner pour enrichir leurs réflexions, leurs pratiques et poursuivre le sillon sur d'autres pistes. A chacun de construire et de contribuer à sa part d'innovation. Elle propose des points de repères et des applications.

Tous les pays développés semblent s'orienter vers l'approche par compétences. S'agit-il d'une nouvelle panacée ? D'un nouveau remède aux maux de l'école ?

Les réformes successives du système éducatif n'ont pas encore abouti à des résultats satisfaisants. Là est l'essentiel. L'école " peut mieux faire ". Pour avoir le courage de remettre l'ouvrage sur le métier, peut-être avons-nous besoin de créer de nouveaux mots-clés, pour nous donner l'impression qu'il y a un enjeu, un défi nouveau. Ne nous y trompons pas : si le langage est nouveau, l'approche par compétences répond à un vrai et ancien problème de l'école.

Dans le meilleur des cas, les jeunes sont " savants ", lorsqu'ils sortent de l'école. Ils ne sont pas nécessairement compétents. Autrement dit : beaucoup n'ont pas appris à mobiliser leurs savoirs en dehors des situations d'examen. Ce qu'ils savent ne leur est utile hors de l'école que s'ils parviennent à identifier, activer et coordonner leurs savoirs, voire à s'en détacher pour inventer des solutions originales, lorsque la situation exige d'aller au-delà des savoirs établis. Nous avons mieux compris aujourd'hui que cette mobilisation ne se fait pas spontanément, au gré de l'expérience. Y entraîner est depuis toujours un enjeu de formation majeur en formation professionnelle. Le fait nouveau est que nous nous en préoccupons désormais dès la scolarité de base.

Il y a, derrière les réformes du curriculum en termes de compétences, une prise et peut-être une crise de conscience. L'école accapare beaucoup d'années de la vie de chacun, en lui promettant que cet investissement va être utile. La désillusion est accentuée par le fait que, depuis un siècle, la scolarisation n'a cessé de s'étendre ; Nous avons mis de plus en plus de jeunes à l'école, pendant de plus en plus d'années. Les obstacles à l'accès à l'école sont aujourd'hui largement surmontés dans les pays développés. La question est maintenant de savoir si ce que nous y apprenons justifie les longues années que nous passons. La question ne se pose pas pour ceux qui apprennent en dépit de toute pédagogie, mais pour le plus grand nombre. Dans une société moderne, on estime que tous ont besoin de savoirs et de compétences.

Pourquoi y a-t-il autant de jeunes qui, après dix ans passés à l'école, ne savent pas véritablement lire ? Et pourquoi ceux qui ont passé des examens ne parviennent-ils pas à se servir de leur savoir dans la vie, par exemple pour prendre soin de leur santé ou comprendre les enjeux politiques ? C'est un nouveau défi. Maintenant que l'école existe et touche tout le monde, il faut faire en sorte qu'elle atteigne ses buts pour tous ou presque tous

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon