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Indépendance de la banque centrale et croissance économique

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par Nesrine RESSAISSI
faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis - maîtrise en sciences économiques 2008
  

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SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE.........................................................1

CHAPITRE I:

L'indépendance de la banque centrale : accélérateur de croissance économique .....................................................................5

CHAPITRE II :

L'indépendance de la banque centrale : ralentisseur de croissance économique.....................................................................15

CHAPITRE III :

L'indépendance de la banque centrale : aucun effet sur la croissance économique......................................................................25

CONCLUSION GENERALE.........................................................36

«Je veux que la Banque de France soit assez dans les mains du gouvernement

et qu'elle n'y soit pas trop».

N. Bonaparte

Le contexte monétaire international, marqué par la fin du système de Bretton Woods et les difficultés du système monétaire européen, ainsi que les défauts des règles monétaires ont poussé les économistes à identifier des nouvelles solutions pour assurer la stabilité monétaire.

Ainsi, depuis le début des années quatre-vingt-dix, le nombre de banques centrales dont les statuts ont été modifiés vers une plus grande autonomie vis-à-vis des autorités politiques sont nombreux. En effet, des banques centrales indépendantes existaient depuis plusieurs décennies, telles que la Bundesbank (1957) ou la banque nationale de Suisse (1921). Thornton, dans un article publié en 1991, dit :"The Bank of England is quite independant of the executive government." Cette phrase d'H.Thornton prouve que l'indépendance de la banque centrale n'est pas un phénomène contomporain.

Le corpus théorique qui accompagne l'argument de l'indépendance de la banque centrale résulte de travaux autour d'une problématique toujours très actuelle en théorie monétaire, celle de l'incohérence temporelle, ce problème est présenté pour la première foie dans un article de deux économistes américains, Kydland et Prescott en 1977. La question posée par ces auteurs est de savoir si un gouvernement peut parvenir ou non à optimiser le bien être social en visant de manière discriminatoire des instruments de politique économique, la solution de l'indépendance de la banque centrale apparaît donc.

Une littérature économétrique abondante a justement eu pour objet de tester la relation entre l'inflation, conséquence de l'incohérence temporelle et l'indépendance de la banque centrale. Selon cette littérature, plus l'indépendance de la banque centrale est importante plus le taux d'inflation atteint devrait être plus bas Les résultats de Grilli, Masciandaro et Tabellini (1991) et Alesina Summers (1993) confirment cette conjoncture et les auteurs trouvent une relation clairement négative entre les indices d'indépendance et le niveau des taux d'inflation.

Ainsi, selon les modèles théoriques, l'indépendance de la banque centrale permettrait de limiter l'inflation. UN débat ressent et déclenché consternant les faits de l'indépendance de la banque centrale sur la croissance économique.

Ce mémoire se propose de mener le débat sur la relation entre l'in dépendance et la croissance économique à la lumière des arguments des partisans et des détracteurs. Il s'agit précisément d'exposer les différentes conceptions de l'effet de l'indépendance de la banque centrale sur la croissance économique existant dans la littérature et de confronter ces conceptions aux fais économiques réels.

Rogoff (1985) et les Keynésiens prévoient que la délégation de la politique monétaire implique une sorte d'arbitrage au détriment de la croissance économique.

«The models of Rogoff (1985) and Eijffinger and Schaling (1993b) conclude that when the central bank gives priority to price stability, the variability of income will be greater than in the case where the central bank also strives for stabilization of the economy. »

Cette hypothèse vient contre dire l'hypothèse présentée par Alesina Summers (1993) qui défendent le fait que l'indépendance de la banque centrale a un effet positif sur le taux de croissance économique alors qu'un nombre important d'économistes, tel que Masciandaro et Tabellini (1991) et Cukierman (1992), voient que l'indépendance n'a aucun effet réel sur le niveau de la croissance économique.

Pour atteindre les objectifs escomptés et répondre ainsi a notre problématique, ce mémoire va s'articuler sur trois chapitres. Chaque chapitre sera consacré a l'étude des hypothèses présentées plus haut.

Ainsi, le premier traitera l'hypothèse énonçant qu'une banque centrale indépendante sera le garant d'une croissance économique soutenue en se basant sur la théorie du biais inflationniste, cette théorie est fondée sur l'idée que l'indépendance permet à la banque centrale d'acquérir plus de crédibilité de manière à ce que les agents économiques deviennent plus confiants. par conséquent, ils n'anticiperont pas un reniement de l'objectif monétaire (la stabilité des prix). cette crédibilité permet alors de réduire le biais inflationniste et ainsi, en maîtrisons le taux d'inflation à un niveau très bas, la relance économique aura lieu à travers l'investissement.

Par contre, Rogoff (1985) prévoit qu'une focalisation très forte sur l'évolution de l'inflation peut conduire la banque centrale à ignorer les conséquences économiques néfastes d'un maintien trop élevé du taux d'intérêt, ce qui accentue le risque de stagnation. Cette hypothèse sera l'objet du deuxième chapitre.

Finalement, le troisième chapitre présentera le fait que l'indépendance de la banque centrale n'a aucun effet sur le taux de croissance économique. Cukierman (1992), Grilli ; Alii et Summer (1993) ne trouvent pas de relation tangible entre les indices d'indépendance de la banque centrale et la croissance économique. Ces économistes n'ont pas donné des arguments qui défendent leur hypothèse mais ils ont analysé ce fait empiriquement. Par contre et en ce qui concerne les deux premiers chapitre, leurs défendeurs n'ont pas encore tester économétriquement les théorie.

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