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Perception du risque lié à l'habitat insalubre en milieu urbain

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par Rex BANZA KATSHEKEWA
Université de Lubumbashi - DEA 2007
  

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I.1.2. Revue de la littérature

En tant que domaine d'étude, les risques pour la santé ne retiennent l'attention que depuis peu dans les pays en développement. Or, la nécessité de les considérer dans leur contexte local est encore plus évidente lorsque l'on analyse les perceptions du risque dans ces pays, notamment lorsque les facteurs de risque concernent des maladies potentiellement mortelles comme la tuberculose, le paludisme et le VIH/SIDA. Il existe des menaces quotidiennes telles que la pauvreté, l'insécurité alimentaire et l'absence de revenu, et certaines familles doivent en outre faire face à des risques « extérieurs » graves comme l'instabilité politique, la violence, les catastrophes naturelles et les guerres. Les individus et les familles doivent ainsi se préoccuper chaque jour de toute une série de risques. Pourtant, c'est surtout dans les pays industrialisés, où les gens sont le plus autonomes et le plus libres d'agir, où ils ont le plus facilement accès à l'information sanitaire et sont le plus à même de faire des choix propres à améliorer leur santé, qu'ont été mis au point des modèles de perception individuelle du risque et de comportement à l'égard du risque. Ceux-ci peuvent donc être moins adaptés aux pays à revenu moyen ou inférieur où la morbidité et la mortalité sont étroitement associées à la pauvreté et aux maladies transmissibles.

Dans les pays industrialisés, on a étudié le VIH/SIDA et, dans une moindre mesure, des maladies non transmissibles telles que le cancer et les cardiopathies coronariennes sous l'angle de l'anthropologie médicale appliquée et de la sociologie. Toutefois, dans les pays en développement où les maladies transmissibles sont encore responsables d'une forte proportion de décès évitables, ces disciplines ont été très fréquemment adoptées pour aider à évaluer l'efficacité des programmes de lutte contre la maladie. Parmi les sujets souvent étudiés figurent les perceptions de la maladie, l'utilisation des services de santé et les raisons du non observance des traitements (Rodgers A, Vaughan P et al., 2002).

Notons que l'impact des conditions de logement sur la santé n'est pas une préoccupation récente. Déjà, au début du XXe siècle à New-York, un mouvement s'était formé en vue d'améliorer les conditions de logement à l'origine de divers problèmes de santé. En 1939, le Comité sur le logement et l'hygiène de l'Association américaine de santé publique publiait la deuxième édition d'un document préconisant 30 principes de base pour un logement sain. Encore aujourd'hui, des chercheurs considèrent la qualité du logement comme une des conditions préalables à la santé.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les conditions de vie comme le logement et le travail ont davantage d'impacts sur la santé que les services de santé (Norman K et Jo Anne S, 2001).

En France, même après avoir soumis toute une liste de menaces potentielles pour la santé dans leur logement (bruit extérieur, amiante, humidité, acariens, ...), plus des trois quarts des habitants ne pensent pas que leur santé est aujourd'hui menacée dans leur foyer (42% ne le pensant même "pas du tout"). Cette sérénité est largement majoritaire toutes catégories socioprofessionnelles confondues ; les Français inquiets ne représentent qu'une faible minorité de la population : en effet, si 22 % pensent que leur santé est aujourd'hui menacée, très peu d'entre eux en semblent véritablement convaincus (5%).

En fin, le fait d'avoir des enfants semble également prédisposer à une plus forte inquiétude que dans les foyers sans enfant, notamment en ce qui concerne les acariens. Les menaces les plus souvent avancées sont étroitement liées aux problématiques environnementales et aux débats suscités ces derniers mois dans ces domaines (le bruit, l'air, saturnisme, pollution de l'eau...).Ainsi, le bruit provenant de l'extérieur (30 %, plus particulièrement dans les zones urbaines), la qualité de l'air dans l'habitation (29 %) et le plomb provenant des canalisations dans l'eau du robinet (29 %) sont les menaces les plus souvent citées devant les acariens (22 %), l'amiante (16%) et l'humidité (12 %).

Les Français s'estime "bien informée" sur les différents risques qu'encoure ou que pourrait encourir leur santé ou celle des membres de leur foyer dans leur logement. Plus d'un quart d'entre eux s'estiment même "très bien informé". A contrario, un Français sur quatre estime ne pas bien être informés (23 % "plutôt pas" et 18 % "pas du tout"). Le niveau subjectif d'information est d'autant plus élevé que l'âge des répondants est jeune, ce qui ne signifie en rien que ces classes d'âge ressentent un danger particulier. Seuls les Français qui ressentent une menace s'estiment plus que les autres mal informés (50 %). En effet, si information il doit y avoir, elle doit prioritairement émaner des pouvoirs publics (41%) et, dans une moindre mesure, des médias (25 %). (Zumsteeg S, 2000).

Selon Norman King et Jo Anne Simard, Il n'existe que peu de données sur l'ampleur du problème des logements insalubres dans la région Montréalaise. En 1998, le nombre total de plaintes pour insalubrité des logements enregistrées par 11 municipalités de l'Île, était de 1.352. Ces plaintes concernaient principalement la présence de vermine, les problèmes de chauffage et d'infiltration d'eau, d'humidité et de contamination par les moisissures.

Une étude effectuée en 1991 par l'INRS-Urbanisation a conclu qu'environ 15 %

(50 000/325 000) des logements à Montréal seraient mal entretenus ou dans un piètre état. En janvier 2000, Laberge et al. présentaient des chiffres sur les variations géographiques et annuelles de l'asthme au Québec. Leur étude établit qu'il y a eu 102 551 visites à l'urgence pour asthme en 1996. Elle indique également que les visites à l'urgence et les hospitalisations dues à l'asthme augmentent dans les territoires de CLSC socio-économiquement défavorisés. Des études américaines appuient cette tendance et démontrent également que les enfants des quartiers défavorisés sont plus à risque pour le développement de l'asthme. Les chercheurs identifient les conditions des logements insalubres comme un des facteurs qui expliqueraient ce phénomène. En effet, les maisons vieillissent et peuvent manquer d'entretien, surtout dans les quartiers défavorisés (Norman K et Jo Anne S, 2001).

Au Congo Démocratique un ménage comptent six personnes et près de la moitié, soit 42%, sont composés de 7 personnes ou plus. Par rapport à la promiscuité dans les logements : dans l'ensemble du pays les ménages disposent en moyenne de 3,3 pièces à usage d'habitation dans leur logement. Le nombre moyen de chambres à coucher est de 2 ; mais 41% de ménages n'ont qu'une chambre à coucher. La promiscuité dans le logement est aussi importante en milieu rural qu'en milieu urbain : deux ménages sur cinq habitent dans des logements à une chambre et deux personnes sur cinq dorment à 4 ou plus par chambre à coucher. En milieu urbain, la proportion des logements à une chambre s'est accrue entre 1995(36%) et 2001 (43%), tandis que celle des logements à 4 chambres ou plus a baissée, passant de 15 à 10% pendant cette période (Unicef,

MICS2 2001).

D'après UN-Habitat, pour l'ensemble de l'Afrique, plus de 70% de la population urbaine souffre de privation d'abri, c'est-à-dire se trouve sans logement adéquat, ni approvisionnement en eau ou assainissement. La fréquence des situations d'absence de normes sanitaires adaptées au niveau de densité urbaine permet de comprendre pourquoi l'objectif de réduction de la mortalité infantile des ODM est estimé ne devoir être atteint en zones urbaines que dans un quart seulement (6/24) des pays étudiés par Sahn et Stifel (2002), c'est à dire encore moins que dans les zones rurales. Il serait «rentable» de corriger ces inégalités intra-urbaines ; Il n'est pas surprenant dans ces conditions de constater que dans bien des villes africaines les entreprises et les ménages ne subsistent que grâce à leur propre acharnement et d'observer la quasi inexistence des services publics en dehors des quartiers favorisés. Les États Africains sont les principaux propriétaires et occupants des terres urbaines, comme à Addis Abeba, il est clair que les coûts en termes de bien-être sont élevés pour les entreprises comme pour les ménages.

Une prolifération de bidonvilles et d'installations péri-urbaines en résulte (insalubres et illégales) abritant la moitié ou les trois quarts de la population de la plupart des villes Africaines.

Les enfants résidant dans les bidonvilles de Nairobi, par exemple, sont soumis à des risques extraordinairement plus élevés que ceux de leurs pairs vivant ailleurs dans les mêmes villes ou dans des zones rurales. Au Ghana, les réponses au questionnaire sur les indicateurs clés de bien-être de 2003 a suggéré la considération non seulement de l'organisation ou de l'utilisation des services de santé, mais aussi d'autres risques qui sont peut-être en jeu tels que la médiocrité de l'assainissement ou l'insécurité alimentaire.

L'accès à la littérature, nous a permis d'identifier le problème relatif à la perception du risque sanitaire lié à l'insalubrité et partant, nous avons voulu appréhender comment les autres auteurs l'ont abordé à travers le monde. Par cette occasion, notre attention est restée marquée par  le niveau de connaissance du risque sanitaire attribuable à l'insalubrité de l'habitat en milieu urbain.

Comparativement aux populations des pays industrialisés, les risques sanitaires seraient restés jusqu'alors plus faiblement perçus dans les pays en développement.

 

Cette situation d'insuffisance de perception des risques, des attitudes et pratiques dangereuses face à la salubrité du logement dans la plupart des villes à travers le monde, nous pousse à vouloir situer les villes de la RDC en générale et celle de Lubumbashi en particulier, par rapport aux normes de la salubrité au sein d'un habitat.

Ainsi, pour cette étude, nous formulons les hypothèses telles que :

v Les populations sont informées sur les normes de salubrité au sein de l'habitat et dans l'environnement en milieu urbain.

v Les populations sont conscientes des risques sanitaires générés par l'insalubrité de leur habitat ;

v Les populations établissent des liens de causalité entre certaines attitudes et pratiques et les problèmes de santé au sein de l'habitat.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams