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La pauvreté au Sénégal

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par Adama KHAYA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrîse analyse et politiques économiques 2004
  

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Chapitre III Suivi et évaluation de la stratégie

Les premières années de mise en oeuvre du DSRP ont permis de mettre en place et de tester un dispositif participatif de pilotage et de suivi de la stratégie. Cela a permis de créer une dynamique de collaboration et de dialogue sur les politiques publiques entre les différents acteurs. Les leçons tirées par les acteurs ont aussi mis en évidence les difficultés rencontrées pour introduire les changements dans les méthodes et procédures de travail.

Malgré les insuffisances constatées dans le fonctionnement des instances de pilotage du DSRP, la participation des acteurs a été assurée à travers les séminaires et ateliers qui ont réuni, outre les membres du comité national de pilotage, toutes les parties prenantes du processus.

Ces différentes rencontres ont permis d'adopter :

· la liste des indicateurs de suivi de la mise en oeuvre de la SRP

· les orientations des programmes d'appui budgétaire des partenaires tels que « les crédits de soutien à la réduction de la pauvreté », « le programme appui budgétaire de l'union européenne »

· les contenus des instruments de mise en oeuvre

· les stratégies sectorielles et multisectorielles comme la SNPS, la SNEEG.

Au niveau sectoriel, les comités ministériels de suivi ont été handicapés par le manque de moyens techniques et matériels nécessaires à l'exécution de leurs taches et leur faible implication dans le processus de programmation interne des ministères. Pour lever ces contraintes, il est retenu l'élaboration du programme consolidé des actions des organes nationaux et régionaux de pilotage et de suivi de la SRP et de garantir le financement.

Au niveau régional, les comités régionaux se sont fortement mobilisés pour élaborer leurs plans d'opérations régionaux et des projets à partir de ces documents après des renforcements de capacités dans le domaine. Toutefois, ces projets n'ont pas été pris en compte dans le processus d'arbitrage budgétaire du fait d'absence de mécanismes adaptés.

Pour lever ces contraintes, il est prévu d'introduire les mécanismes suivants qui seront utilisés selon les cas :

1. le parrainage des projets des régions par les ministères

2. le financement à travers le Fonds d'Equipements des Collectivités Locales (FECL)

3. la mise en place d'un fonds d'appui aux initiatives des régions pour assurer l'efficience et la durabilité des interventions, la démarche participative et décentralisée (de pilotage, d'exécution et de suivi-évaluation des programmes) mise en oeuvre sera renforcée en vue de garantir l'efficacité des interventions, la cohérence avec les programmes sectoriels et les initiatives locales.

A- Principes de la mise en oeuvre

La mise en oeuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté sera toujours régie par les principaux principes suivants qui ont été largement approuvés par les acteurs : la proximité, le laisser-faire, la transparence, la participation, la célérité, la subsidiarité, la complémentarité et la synergie.

1. En vertu du principe de proximité, les lieux de décision concernant la mise en oeuvre des interventions relatives à la Stratégie de Réduction de la Pauvreté doivent être le plus proche possible des bénéficiaires et de leur lieu de résidence en vue d'assurer un meilleur ciblage des interventions.

2. En vertu du principe de laisser-faire, l'Etat reconnaît que la mise en oeuvre de la Stratégie de Réduction de la Pauvreté n'est pas l'affaire seulement des instances officielles et administratives mais également celle des collectivités locales des acteurs de la société civile et du secteur privé.

3. En vertu du principe de transparence, il conviendra de mettre en place aux différents niveaux d'intervention, une série de mécanismes garantissant la visibilité et le contrôle, de façon à établir l'équilibre entre responsabilité et autonomie.

4. En vertu du principe de participation, les bénéficiaires des projets et programmes de pauvreté doivent être associés à toute décision les concernant personnellement.

5. En vertu du principe d'équité, il convient de garantir l'égalité de droits et responsabilités dans l'implication des différentes parties prenantes en prenant en compte les différences de genre, les inégalités sociales ainsi que les spécialités régionales et locales dans le pilotage et l'exécution du DSRP et dans les différents domaines d'activités de lutte contre la pauvreté.

6. En vertu de la subsidiarité, la mise en oeuvre sera organisée en responsabilisant les acteurs intervenant aux différentes échelles administratives du niveau local au niveau national en fonction des avantages comparatifs et terme d'efficacité, de ciblage, d'économie d'échelle, etc.

7. En vertu du principe de célérité, il convient d'adopter des procédures qui assurent à la fois la rapidité et la transparence dans les décaissements, la passation et l'exécution des marchés.

8. En vertu du principe de complémentarité et de synergie, la stratégie doit viser la combinaison efficiente des moyens et des ressources vue d'optimiser les résultats.

B- Pilotage et suivi du DSRP

Les différents acteurs (Etat, collectivités locales, société civile, secteur privé, bailleurs de fonds) auront pour responsabilité de s'assurer que le programme touche effectivement les populations ciblées.

Dans le souci de parvenir à cette fin, il s'avère nécessaire d'établir des réseaux d'interlocuteurs et de représentants des populations cibles comprenant notamment les agents des services décentralisés ou déconcentrés, les élus locaux, les dirigeants d'organisations communautaires telles que les associations villageoises de développement, les groupements féminins, les organisations de jeunes et les associations professionnelles, de façon plus générale, les organisations de la société civile.

En s'appuyant sur les principes de base de la stratégie et en s'inscrivant dans une dynamique de cohérence avec options fortement affirmées dans le cadre de la décentralisation, le cadre institutionnel de mise en oeuvre du DSRP est articulé autour de deux niveaux : le niveau stratégique et le niveau opérationnel.

Le niveau stratégique est celui de la définition et de la formation des politiques qui comprend :

· le comité interministériel d'orientation présidé par le premier ministre

· le comité national de pilotage présidé par le ministre de l'économie et des finances et regroupant les représentants des ministères, des organisations de la société civile, les collectivités locales, du secteur privé, des syndicats.

· les comités régionaux de pilotage présidés par les gouverneurs et regroupant les services déconcentrés de l'Etat, des organisations de la société civile et des collectivités locales.

Ces comités ministériels doivent jouer un rôle décisif dans l'articulation des politiques sectorielles à la stratégie, dans la mise en cohérence et la synergie dans les programmes ministériels. Au niveau régional, les cellules de suivi ont en charge la conduite des activités de suivi de la SRP.

A travers ce dispositif, le gouvernement traduit sa volonté de s'assurer que les actions seront menées en cohérence et que sur le terrain, les interventions obéissent aux priorités définies dans le DSRP.

C- les instruments et les procédures de mise en oeuvre

Depuis 2002, le DSRP est devenu le cadre de référence pour l'élaboration des plans sectoriels de développement, et des programmes d'investissement et des contributions des partenaires au développement à la lutte contre la pauvreté.

Les programmes sectoriels et multisectoriels seront considérés comme les principaux instruments de mise en oeuvre du DSRP. De tels programmes décriront de manière détaillée et pour les différents secteurs considérés, les objectifs à atteindre, la nature des activités à mettre en oeuvre, les zones d'intervention, le calendrier d'exécution des activités et les résultats attendus.

Ces programmes constitueront un cadre suffisamment souple pour permettre une meilleure coordination des activités des différents acteurs (Etats, secteur privé, collectivités locales, organisations de la société civile, partenaires au développement) qui auront la possibilité d'apporter leur contribution dans les domaines où ils ont des avantages comparatifs. Après une phase test dans les secteurs de l'éducation, la santé, la justice et l'environnement, l'Etat étendra l'expérience des cadres de dépenses publiques à moyen terme (CDMT) aux autres secteurs d'ici 2010. En attendant la généralisation de ces CDMT, des plans d'opérations sectorielles (POS) et des plans d'opérations régionales (POR) serviront de cadre de programmation opérationnelle pour les ministères et les régions.

D- L'évaluation de la stratégie

La mise en place d'un système de suivi et d'évaluation est essentielle pour juger de la progression réalisée en direction des objectifs visés et des résultats à atteindre. Elle vise les objectifs suivants :

1. le suivi du processus de la mise en oeuvre de la stratégie

2. l'évaluation de ses impacts à travers les indicateurs intermédiaires et de résultats

3. le suivi et l'évaluation de l'exécution financière

4. la mise en place d'un système d'information

De manière générale, le suivi quantitatif de la mise en oeuvre du DSRP est fondé sur une liste élargie d'une centaine d'indicateurs retenus au terme d'un processus ayant impliqué les sectoriels, les partenaires au développement, la société civile et les collectivités locales. Les secteurs concernés ont largement contribué au choix des indicateurs selon les critères fixés objectivement, à savoir la pertinence, la fiabilité et la stabilité. La possibilité d'être renseigné a également été retenue comme critère après avoir étudié et validé le coût de la collecte.

L'exercice de renseignement des indicateurs a révélé de grandes faiblesses de sources de données par rapport aux données historiques, même si d'importants efforts ont été enregistrés au cours de la période récente.

Les principaux problèmes de suivi de ces indicateurs sont essentiellement centrés sur la non disponibilité de séries rétrospectives. Les enquêtes n'étaient pas suffisamment réalisées et la plupart des sources administratives souffrent encore de moyens adéquats pour assurer une collecte régulière et fiable. Il faut dire qu'entre 2001 et 2005, plusieurs activités d'enquêtes ont été réalisées (DSRPII, ANSD), ce qui a permis de résorber le gap important d'informations.

Sur la période 2006-2010, il est prévu de faire chaque année un rapport d'avancement et la cinquième année, un rapport d'évaluation de la SRP.

La première année du DSRPII (2006) est marquée par la réalisation des évaluations de la mise en oeuvre du DSRP (2003-2005) à travers une enquête de suivi et évaluations participatives conjointes des projets et programmes avec l'implication de tous les acteurs. Ces travaux constituent à la fois un bilan et l'établissement d'une situation de référence pour le suivi des progrès d'ici 2015.

La poursuite du calendrier d'exécution des opérations d'enquêtes permettra de documenter les différents types d'évaluation. Le Sénégal compte respecter la programmation des activités de collecte dans le cadre des projets de recensement, d'enquêtes auprès des ménages, de mise à jour des données des villages, des enquêtes démographiques et de santé.

La recherche d'adéquation des sources au besoin de suivi et d'évaluation du DSRP, est surtout motivée par engagement à renseigner les indicateurs de suivi du DSRP dont la liste restreinte avait été arrêtée d'un commun accord avec les partenaires au développement. En plus des opérations d'enquêtes statistiques, les sources administratives seront mieux organisées afin de produire des informations régulières et fiables.

Le suivi sectoriel de la mise en oeuvre est assuré par les comités ministériels qui ont pour mission de coordonner les activités de la SRP dans les domaines de compétences des ministères et de veiller à la cohérence dans la planification et les interventions. Le comité devra produire un rapport sur l'état d'avancement des projets et programmes et sur l'évolution des indicateurs dans le secteur.

Au niveau général, le suivi est assuré par les cellules régionales de suivi qui ont pour mission de vérifier sur le terrain la mise en oeuvre des projets et programmes, l'évaluation des indicateurs et l'articulation entre les plans locaux de développement et les plans régionaux. Chaque cellule produira un rapport annuel d'avancement qui sera soumis au comité régional de pilotage de la SRP.

E- Le problème de communication

L'une des principales insuffisances de la mise en oeuvre du DSRP sur la période 2003-2005 relevées par les acteurs concerne les déficits d'informations et de communication entre les différents acteurs et le grand public sur le DSRP.

A cet effet, il a été engagé la mise en place d'un portail de développement avec la participation des acteurs, ainsi qu'un processus de formulation d'une stratégie de communication capable de faciliter une meilleure liaison entre les différents organes de pilotage et de suivi de la SRP.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore