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Etude d'un enjeu économique majeur dans un jeu d'échelles et d'acteurs politiques particuliers: L'aménagement de la zone d'activités industrielles du Technoparc du Lodévois

( Télécharger le fichier original )
par Jean-François BIHAN-POUDEC
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Gestion des Espaces Ruraux, Aménagement et Développement Local 2008
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE PAUL VALERY MONTPELLIER III

U.F.R. SCIENCES HUMAINES ET

SCIENCES DE L'ENVIRONNEMENT SESSION DE JUIN 2008

Etude d'un enjeu économique majeur dans un jeu d'échelles
et d'acteurs politiques particuliers :

L'aménagement de la zone d'activités industrielles du
Technoparc du Lodévois.

Mémoire de master 1 géographie,

Mention Territoire Société Aménagement Développement

Spécialité Gestion des Espaces Ruraux, Aménagement et Développement Local.

Présenté par Jean-François BIHAN-POUDEC Directeur : Pascal CHEVALIER

Remerciements

Ma famille et Élodie pour leur soutien.
Alex, Florine, Cédric, Rémi et Gaëlle pour les recherches que nous avons faites ensemble.
C.Cornée, mon responsable de stage.
P.Chevalier, mon directeur de recherches.

Tout n'est pas politique, mais la politique s'intéresse à tout.

N. Machiavel

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE :

Première Partie - Le Technoparc du Lodévois : nouvelle zone d'activités industrielles dans un territoire en reconversion.

6

10

A.

 

Le Technoparc hérité de la COGEMA

11

B.

 

Le lodévois : Un territoire en reconversion

14

 

a.

Une construction territoriale héritée d'un passé industriel.

14

 

b.

La fonction industrielle aujourd'hui, du local au régional

16

 
 
 

1. L'industrie du local

16

 
 

2. Dans son contexte régional et national

16

 
 

3. Lodève dans un contexte de concurrence

18

 

C.

 

Un territoire en crise... mais de nouvelles potentialités.

19

 

a.

Un taux de chômage élevé

19

 

b.

Le repositionnement géographique récent de Lodève par l'autoroute.

20

 
 

c.

L'accroissement démographique lié au repositionnement géographique de Lodève.

 
 

21

 
 

d.

Les nouvelles fonctionnalités actuelles et potentielles du territoire.

23

Conclusion : Le Technoparc et son orientation industrielle : une solution pour le territoire du lodévois en reconversion ? 27

Deuxième Partie - Rapport objectif du stage et travail accompli sur le site. 29

A. Insertion dans le milieu professionnel : Etude approfondie du Technoparc. 30

a. L'aménagement de la zone d'activité. 30

1. Etude de la topographie du site. 30

2. Les scénarii d'aménagements envisagés. 33

3. La stratégie retenue. 33

4. Les problématiques à étudier 34

b. Le bilan des premières industries et les contrats avec de nouveaux industriels en

cours de négociation. 36

B. Travail accompli pour le Technoparc et nouvelles aptitudes acquises. 38

a. Le règlement intérieur. 38

b. Le plan d'aménagement de la zone d'activité. 39

Conclusion : Bilan et critiques d'un stage dans un contexte politique particulier. 41

Troisième Partie - Le jeu d'échelles et d'acteurs politiques liés à l'aménagement du Technoparc : Un noeud à conflits. 43

A. Les échelles et acteurs politiques liés au Technoparc. 44

a. Du local au régional, le millefeuille institutionnel. 44

1. La communauté de communes du lodévois 44

2. Le pays 45

3. Le département. 46

4. La région. 47

b. Le Technoparc : révélateur de problèmes de gouvernance. 48

1. Entre la commune du Bosc et la communauté de communes du Lodévois. 48

2. Entre la CCL et le Pays Coeur d'Hérault. 49

3. Entre la CCL et la région 50

B. Jeux d'échelles et d'acteurs politiques dans le contexte de l'élection municipale de

Lodève. 53

a. L'élection municipale à Lodève. Candidats et enjeux liés au Technoparc. 53

b. Victoire de M-C Bousquet, renversement politique. Les conséquences immédiates

sur le projet du Technoparc. 57

c. Les acteurs industriels, « ces oubliés du territoire ». 57

1. Le bail d'occupation précaire des entreprises installées. 57

2. Des industriels en attentes des élections municipales. 58
Conclusion : Quel bilan peut-on tirer du jeu d'échelles et d'acteurs politiques liés à l'aménagement du Technoparc ? 60

CONCLUSION GENERALE : 62

BIBLIOGRAPHIE 64

ANNEXES 68

INTRODUCTION GENERALE :

En 1997, l'usine d'extraction d'uranium d'Areva1 (anciennement Cogema) qui employait plus de 860 personnes ferme définitivement ses portes. Le Lodévois plonge alors dans une crise socio-économique profonde. Mais ce n'est pas la première qui fragilise le territoire. En effet, il fut fortement marqué par des crises successives causées par le déclin de grandes activités industrielles installées de manière exogène sur le territoire.

Le Lodévois doit se relever peu à peu de cette crise. Les anciens ouvriers de la Cogema représentent pour beaucoup les chômeurs actuels du territoire. La population peine à trouver de l'emploi dans une région pas vraiment tournée vers l'industrie et la démographie du territoire dégringole.

Traditionnellement, la ville de Lodève constitue un pôle économique sur le pays Coeur d'Hérault. La communauté de communes du Lodévois est située au nord de l'Hérault et compte environ 9300 habitants2. Lodève, sous-préfecture du département, constitue le bourg centre de 7400 habitants mais se positionne aujourd'hui, en terme démographique et économique, derrière Clermont l'Hérault et Gignac, deux pôles économiques puissants et en croissance sur le territoire du Coeur d'Hérault.

Aujourd'hui, avec notamment l'autoroute A75, le territoire se retrouve dans une situation géographique favorable et peut profiter de ses nouveaux atouts pour relancer un dynamisme local.

1 Areva NC, anciennement Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires, jusqu'au 1er mars 2006), créée en 1976, est une entreprise française, filiale à 100 % du groupe public Areva, spécialisée dans les activités liées au cycle de l'uranium en tant que combustible nucléaire : exploitation de mines, production et enrichissement du combustible, traitement et recyclage des combustibles usés et assainissement et démantèlement d'installations.

Areva NC (NC : Nuclear Cycle) est présente en France et à l'international, sur les cinq continents dans plus de 30 pays. Elle exploite notamment, en France, l'usine de retraitement de la Hague, dans la Manche, ainsi que le site nucléaire de Marcoule, celui de Pierrelatte (Site nucléaire du Tricastin) et le centre de recherche de Cadarache. Elle emploie environ 19 000 salariés.

2 Précisément 9296 habitants, D'après le rapport d'activités effectué en 2006

Hérault

Lodève

Source : www.viatolosana.free.fr

Le Technoparc du Lodévois est un parc d'activités de 115 ha à aménager hérité récemment de la Cogema. Il est situé dans la commune du Bosc, à 5 minutes par l'autoroute de Lodève et est à la charge financière de la CCL3. Il apparaît comme un espoir de reconversion pour le lodévois. C'est grâce au Technoparc que les acteurs du territoire veulent retrouver un moteur de leur espace rural.

Photo aérienne du site. Source : CCL

Problématiques :

L'aménagement de la zone d'activités du Technoparc est donc un enjeu économique majeur au coeur d'un territoire en crise. L'outil Technoparc a-t-il les potentialités pour devenir le levier d'une reconversion industrielle du lodévois ?

Au-delà de l'enjeu socio économique, le Technoparc apparaît comme révélateur d'un noeud à conflits politiques. Dans un contexte d'élections municipales, le site est utilisé comme instrument de guerre par les politiques locaux. Quels sont les acteurs politiques concernés par ce projet économique et quels rôles peuvent-ils avoir sur l'aménagement d'une telle zone

3 CCL : Communauté de Communes du Lodévois

d'activités ? Quelles sont les conséquences du contexte politique particulier sur les acteurs industriels du Technoparc ?

Contexte du stage et du choix du sujet.

Le choix du stage est décidé en travaillant en groupe pendant le premier semestre sur le thème de « la reconversion industrielle du Lodévois ». Ce sont ce travail en groupe et les enquêtes que nous avons réalisées ensemble sur le terrain qui m'ont permis de rencontrer des acteurs locaux de la Communauté de Communes du Lodévois (CCL). Séduit par le travail que réalisait M. Cornée sur le site du Technoparc (le Technoparc apparaissait comme le projet industriel phare de la CCL), je me suis adressé à lui après un entretien concernant notre dossier pour lui demander s'il était envisageable de réaliser un stage sur le site pour l'étayer dans son travail. C'est donc dans la continuité des études réalisées au premier semestre que j 'ai pu, en mettant en avant l'expérience gagnée par ce dossier, obtenir le statut de stagiaire de la CCL et m'insérer rapidement dans le contexte du Lodévois.

La volonté de bâtir un mémoire sur l'enjeu socio-économique d'un projet d'aménagement de zone d'activités en milieu rural face aux gouvernances territoriales est le résultat d'une longue réflexion sur les mécanismes politiques du territoire. L'idée à l'origine était d'utiliser cette expérience professionnelle pour faire une analyse des mécanismes liés à l'aménagement d'une zone d'activités industrielles. Le contexte politique particulier pendant mon stage a changé la problématique de base du sujet. En réalisant qu'une élection municipale pouvait donner un tel impact sur le fonctionnement du Technoparc, il me semblait indispensable d'aborder le rôle du politique et démêler les enjeux politiques insidieux qui existent autour de ce projet économique fondamental pour le territoire.

La notion « d'acteur » est au coeur de la problématique, elle est implicite des grandes notions de géographies telles que le Territoire, la Société, l'Aménagement, le Développement. Bien que ce terme soit souvent réservé à la sociologie, il est important d'étudier le rôle des acteurs, quels qu'ils soient, pour comprendre la géographie du monde.

Première Partie - Le Technoparc du Lodévois :

nouvelle zone d'activités industrielles dans un

territoire en reconversion.

La désindustrialisation de Lodève avec la récente fermeture de l'usine de la Cogema a eu un impact énorme sur l'emploi la démographie et l'identité locale. Le Technoparc naît sur le site même de l'ancienne usine d'extraction d'uranium et apporte avec lui l'espoir de la reconversion d'un territoire qui apparaît en crise, en reconversion. Sur quelles potentialités les acteurs peuvent s'appuyer pour relancer un dynamisme et créer une nouvelle image du territoire ?

A. Le Technoparc hérité de la COGEMA.

Ce qui est aujourd'hui le Technoparc du Lodévois était auparavant un site d'extraction d'uranium de 460 ha appartenant à la Cogema (aujourd'hui renommé « Areva »). Dont l'exploitation débuta en 1975 et était programmée pour 20 ans. Dès 1996, un Plan de Développement du Lodévois est élaboré ainsi que la mise en place du Conseil d'Orientation Plan d'Industrialisation du Lodévois.

L'usine d'extraction d'uranium de la COGEMA dans les années 80. Source : CCL.

Lors de la fermeture définitive du site en 1999, un plan de dépollution et de réaménagement du sol fut mis en place. La structure industrielle fut donc démantelée, rasée, enfouie par Areva. Dès lors, des projets divers se sont mis en place. Entre 1999 et 2002, un projet pharaonique de stade automobile de France a été étudié mais ne s'est pas réalisé à cause d'une opposition des associations locales et environnementales qui ont fini par décourager les investisseurs américains sur le projet.

La communauté de communes du Lodévois devint propriétaire de 115 ha sur les 460 de l'ancien site de Cogema en janvier 2006 pour un euro symbolique. Cette dernière a attribué une aide de 1,3 millions d'euros à la communauté de communes « pour aider à la réalisation du projet de Technoparc que souhaite y installer la collectivité », selon Areva. Seuls 115 ha ont donc été cédés car le reste est potentiellement dangereux à cause des résidus de traitement minier. En effet, le radon4 est dangereux s'il est inhalé à forte concentration. De fait, la zone est soumise à des règles strictes pour l'implantation d'industries ou tous types de bâtiments : des systèmes de ventilation par le sous-sol sont nécessaires.

Dès Mai 2006, un diagnostic général chiffré des voiries et réseaux est réalisé pour la partie urbanisée et un pré-programme de travaux est mis en place. En Juillet 2006, deux entreprises s'installent dans deux des bâtiments existants avec une création d'une trentaine d'emplois : l'entreprise TAM (productrice de bennes, caissons et conteneurs en métal) et l'entreprise Muzarelli (industrie de la pierre). En Mai 2007, est lancé la mise en place d'un « Schéma Directeur d'Aménagement » par le bureau d'études Ernst & Young. En Juin 2007, des travaux de réfection des réseaux (montant de ces travaux : 350 000€) devant permettre la desserte de 7 lots en partie urbanisée du site (deux lots pour des constructions nouvelles et 5 lots pour les constructions existantes) sont lancés. Enfin, en Octobre 2007, le premier bâtiment neuf est en construction. Il reçoit depuis avril 2008 une unité de fabrication d'emballages carton.

4 Le radon est un gaz rare radioactif, d'origine naturelle, qui est formé par la désintégration du radium.

Vue zénithale du site après le plan de dépollution et de réaménagement du sol (2006). Source CCL.

Le Technoparc se développe dans un espace en pleine reconversion. La fermeture de l'usine Cogema a laissé des traces sur la santé économique du territoire. La population et les politiques en place se sont mal préparés à la fermeture du site d'extraction d'uranium de la Cogema. Aujourd'hui, le Lodévois compte près de 20% de chômeurs et ne trouve pas de solution pour l'emploi.

L'enjeu économique est donc de taille dans un territoire en pleine reconversion.

B. Le Lodévois : Un territoire en reconversion.

Dès la fermeture de l'usine de la Cogema en 1997, le Lodévois plonge dans une crise socio-économique profonde. Mais cette crise n'est pas la première qui fragilise Le lodévois... Pour comprendre la situation de actuelle du Lodévois, il est nécessaire d'étudier les bases de sa construction.

a. Une construction territoriale héritée d'un passé industriel.

Lodève est une ville de 7000 habitants, sous préfecture du département de l'Hérault. Elle a, comme de nombreuses petites villes languedociennes, une position géographique médiane entre arrière pays (au pied du Larzac) et avant pays (45min de la mer).

Les limites naturelles, historiques ou administratives du territoire lodévois se recoupent. Ainsi, les limites naturelles sont généralement celles du bassin hydrologique de la Lergues, qui correspondent, à peu près, à l'ancien évêché ou à l'arrondissement actuel de Lodève. Ainsi, la plaine alluviale de l'Hérault fait office de limite au sud et le Pas de l'Escalette et la « frontière départementale » avec l'Aveyron en est la limite nord.

Les prémisses de l'époque industrielle de Lodève apparaissent au XIIIe siècle. Lodève était à l'époque une place stratégique et le lieu d'importants marchés avec des produits céréaliers de la plaine et les produits issus de l'élevage au nord. C'est cette position qui lui assura pendant des siècles sa prospérité. A cette période, le travail de la peau des moutons des causses aveyronnais se faisait de manière artisanale par de nombreux lodévois. C'est le cardinal de Fleury, natif de la ville, qui fit de l'activité textile la première grande activité « industrielle » de la ville au XVIIIème siècle. En effet, il octroya à la ville la fourniture en uniformes des armées françaises. Cependant, la ville produisait des richesses par le biais de cette seule industrie textile, qui de plus avait été développé par des facteurs exogènes au territoire. C'est au début du XIXème siècle que la ville de Lodève est promue sous-préfecture. Le XIXème fut marqué par le déclin de l'activité textile après 100 ans de prospérité et de richesse pour la ville. De cette époque de prospérité, il subsiste encore aujourd'hui les maisons de maîtres et hôtels particuliers construits par les riches marchands facturiers. La reconversion de cette industrie se fit pendant près de 50 ans autour des tanneries et des mégisseries. Celle-ci fournissait notamment la ville de Millau spécialisée dans l'industrie du

gant. Les anciens ateliers de fabriques et les mégisseries cesseront donc entièrement leurs activités au début du XXème siècle à la fin de la première guerre mondiale.

Cette première industrie développée à Lodève s'est cependant fait une réputation puisque la ville a enregistré, en 1966, la création de l'Atelier National de la Savonnerie rattaché à la manufacture des Gobelins à Paris. Destinée à l'origine à fournir du travail aux femmes des Harkis ayant quitté l'Algérie après l'indépendance, les lissiers de Lodève y réalisent des copies à l'identique de tapis anciens et tissent des ouvrages d'artistes contemporains. Leur production est inscrite aux inventaires du Mobilier National et demeure propriété de l'état.

Il fallut attendre longtemps aux lodévois pour voir renaître une activité industrielle importante à Lodève. En effet, durant plus de 50 ans, il n'y a pas eu de secteur industriel suffisant pour enrichir la ville. Ce n'est qu'en 1966 que la ville de Lodève décrète l'autorisation d'une concession pour l'exploitation de l'uranium par la Cogema. Le territoire du Lodévois a la particularité d'avoir l'ensemble de la série stratigraphique au niveau géomorphologique du primaire de l'extrémité de la montagne noire au quaternaire de la plaine héraultaise. L'exploitation s'est donc toujours logiquement faite dans cette zone. La plus récente et la plus importante ressource exploitée autour de la ville de Lodève est l'uranium par la Cogema. Son extraction a été l'une des richesses de ce territoire pendant près de 25 ans. Cependant, la durabilité de cette exploitation était limitée (et connue d'avance) pour durer deux décennies. Or, Lodève a appuyé son développement économique de manière quasi exclusive sur cette mono activité exogène (puisque entièrement gérée par la Cogema) rentable mais pas durable. L'exploitation employait plus de 800 personnes pendant près de 20 ans et a progressivement baissé son effectif même si à l'arrêt d'exploitation en 1997, il restait « encore » 250 salariés.

Cette nouvelle et dernière crise de l'industrie dans la région fut un coup critique pour l'économie et l'expérience de la fermeture de l'usine de la Cogema avec les licenciements qui en découlaient laisse des traces négatives pour un éventuel renouveau industriel. Des leçons sont à en tirer : une pluriactivité industrielle est fondamentale pour ne pas retomber dans une crise.

b. La fonction industrielle aujourd'hui, du local au régional.

1. L'industrie du local

Le secteur de l'industrie ne représente plus une part importante des emplois dans le bassin économique du Lodévois. Les crises successives subies par l'industrie locale ont eu pour effet de diminuer l'importance de celle-ci dans le tissu économique. On peut toutefois noter la diversité et la multiplicité des entreprises installées sur ce territoire.

Les différentes entreprises du secteur sont installées sur des Zones d'Activités Economiques (ZAE) réparties le long de l'A75. Ces ZAE sont majoritairement à vocation mixte : artisanale, industrielle, commerciale et de service.

3 zones d'activités existent où sont en cours de développement :

· La zone d'activités du Capitoul sur la commune de Lodève avec une surface totale de 8000 m2 et une surface disponible de 1100m2.

· La zone d'activités de la Méridienne sur la commune du Bosc avec une surface totale de 30000m2 et une surface disponible de 3600m2.

· La zone d'activités du Technoparc sur la commune du Bosc avec une surface totale de 1120000 m2 et une surface disponible quasiment équivalente.

L'industrie du Lodévois, autrefois motrice, est aujourd'hui en fort déclin. Seules quelques entreprises sortent quelque peu du lot et emploient plusieurs dizaines de salariés. Par exemple l'entreprise EBS dans la zone d'activités du Capitoul, spécialisée dans la fabrique d'emballages bois qui emploie 18 personnes et l'entreprise TAM, localisée sur la zone d'activités du Technoparc, qui fabrique des bennes industrielles ainsi que des ossatures métalliques et qui emploie 20 salariés. Les autres entreprises industrielles sont des petites structures qui ne constituent qu'une faible part des emplois, comme partout dans la région.

2. Dans son contexte régional et national.

Le Technoparc apparaît dans un pays « en voie de désindustrialisation » et à fortiori dans une région particulièrement peu orientée vers le secteur secondaire.

En effet, la France, comme l'ensemble des pays dits « industrialisés », connaît un recul relatif de l'emploi industriel depuis les années soixante. D'après l'INSEE, la part du secteur secondaire en France est passée de 26 à 17 % entre 1981 et 2003. Sur la même période la part de la valeur ajoutée industrielle en valeur est passée de l'ordre de 28 à 21 % alors que la valeur ajoutée en volume est restée aux environs de 25 %. Deux types de phénomènes permettent d'expliquer ces mouvements. D'un côté les gains de productivités importants générés dans l'industrie, accentués plus récemment par l'ouverture internationale, permettent tout à la fois des baisses de prix relatifs et de l'emploi industriel. D'un autre côté, la volonté des entreprises industrielles de se « recentrer sur leur coeur de métier » (une des raisons des forts gains de productivité) s'est traduite par l'externalisation d'activités annexes de services à la production, ce qui a augmenté d'autant la part des services au détriment de celle de l'industrie.

Le secteur industriel du Languedoc-Roussillon emploie moins de 80 000 personnes soit environ 10 % des emplois de la région. La valeur ajoutée industrielle est de l'ordre de 13 % de la valeur ajoutée totale régionale, ce qui fait du secteur industriel le second secteur créateur de richesse mais loin derrière le tertiaire (77 %). De plus, d'après une étude faite par la préfecture, c'est la région des petites entreprises. Hors énergie et IAA, l'effectif moyen des établissements régionaux appartenant à des firmes de 20 salariés et plus est inférieur à 50 salariés alors qu'il est de 75 en France. Les unités de moins de 50 salariés sont surreprésentées et 8 établissements seulement ont plus de 500 salariés. Cependant, et ce contrairement à la tendance nationale, le bassin de Montpellier a été dynamique ces dernières années avec de nouvelles implantations, notamment dans le domaine de l'électronique, du médical et paramédical, et du multimédia.

3. Lodève dans un contexte de concurrence.

Dans un rayon d'une cinquantaine de kilomètres, il n'existe pas de grands pôles industriels. Les principaux sites concurrents sont la Cavalerie (« Millau Larzac »), le ZABO (le Biterrois), Paulhan et Clermont l'Hérault. Seules les zones de Paulhan et Clermont l'Hérault ont une taille relativement conséquente. Le site du Technoparc est le seul parc à offrir à court terme un tel potentiel foncier avec la possibilité des lots de plus de 5 ha et une bonne desserte.

Néanmoins, la concurrence serait exacerbée dans les années à venir. A horizon de trois à quatre ans, de nouvelles zones d'envergures orientées industries devraient voir le jour : Gignac avec la création d'un "Eco-parc" départemental de 50 ha et à Castelnaudary un parc dédiée à la logistique et l'agroalimentaire.

Bien que le Technoparc soit dans un contexte national et régional globalement peu favorable à l'industrie, le Lodévois peut compter d'une part sur son histoire ancienne et récente pour trouver les ressources nécessaires à un développement industriel, d'autre part sur de nouvelles potentialités qui émergent...

C. Un territoire en crise... mais de nouvelles potentialités.

La crise industrielle que connaît le lodévois après la fermeture du site de la Cogema plonge le territoire dans une crise structurelle. Le territoire ne trouve plus d'activités motrices, il perd peu à peu son identité et le chômage augmente. Aujourd'hui, l'autoroute permet au lodévois de retrouver une position géographique centrale. De nouvelles potentialités permettant une reconversion devient envisageable...

a. Un taux de chômage élevé.

Source : CCL, 1999.

Ce graphique met en avant le fort taux de chômage qui caractérise le territoire du lodévois, et notamment par rapport au département de l'Hérault. Ce dernier, avec un taux de 22,5% en 1999, était déjà bien au-dessus de la moyenne nationale (12,9% pour la France métropolitaine). Avec un taux de 22,6%, le lodévois marque une situation socio-économique très inquiétante. La fermeture de l'usine Cogema qui entraîne le licenciement de plus de 800

personnes augmente considérablement ce taux. La différenciation du taux de chômage entre hommes et femmes ne traduit pas d'originalité particulière. Le taux de chômage féminin est bien supérieur au taux de chômage masculin et cela est valable dans le département et en France métropolitaine.

b. Le repositionnement géographique récent de Lodève par l'autoroute.

L'autoroute A75 est achevée en 2005 et de nouvelles opportunités s'offrent au Lodévois. Désormais le territoire est relié au reste du pays et de l'Europe par un axe pouvant supporter de fortes capacités.

Au niveau local, la nouvelle autoroute permet de réduire considérablement les distances temps entre le Lodévois et le reste du département. Montpellier n'est plus qu'à une quarantaine de minutes de Lodève et à une demi-heure de Gignac, ce qui permet une intégration nouvelle du territoire dans son espace plus large. Lodève est grâce à l'autoroute intégrée dans le processus de métropolisation de la région Montpelliéraine. Les migrations pendulaires sont importantes dans le pays coeur d'Hérault Montpellier, et dans une moindre mesure, entre Montpellier et le pays l'autoroute permet d'améliorer la distance temps parcourue.

Au niveau national et international le nouvel axe constitue une alternative à l'A7 qui relie Paris et l'Europe du Nord au reste de l'Europe. Désormais le plus court chemin entre Paris et l'Espagne emprunte intégralement l'A75. On comprend mieux ainsi les enjeux d'une telle infrastructure pour le développement du territoire.

Un triangle majeur dans l'armature autoroutière européenne :

Source : MDE

Le réseau routier avec l'A75 et l'A750 insère le Lodévois en Europe. Cependant le réseau ferroviaire a été abandonné, et les alternatives à la voiture sont presque inexistantes. Dans une politique qui tend vers un « développement durable », la remise en cause du « tout automobile » paraît fondamental. De plus, des contraintes à l'aménagement industriel se greffent au projet Technoparc. L'industrie lourde prévue n'aura donc pas accès au rail. La ligne désaffectée, le seul recours est le transport par camion... Or, l'autoroute A 75 fut aménagée « intégrée dans le paysage » la rendant sinueuse, en pente. Elle n'est donc pas la plus accessible aux poids lourds.

c. L'accroissement démographique lié au repositionnement géographique de Lodève.

La Communauté de Communes du Lodévois compte environ 9300 habitants, d'après le rapport d'activités effectué en 2006. La ville de Lodève constitue le bourg-centre avec près de 7400 habitants et les autres communes sont essentiellement rurales et très peu peuplées.

Avant d'aborder la question de l'accroissement démographique, il est nécessaire d'étudier dans un premier temps la répartition de la population en fonction de l'âge pour la compréhension du territoire.

Source : CCL

Ce graphique montre une sur-représentation assez nette des personnes âgées de plus de 60 ans, par rapport à la moyenne départementale et la moyenne nationale. Près de 12 % de la population Lodévoise est âgée de plus de 75 ans, alors qu'elle représente respectivement 8 et 9 % pour l'Hérault et la France. A l'inverse, les personnes comprises entre 20 et 39 ans et 40 et 59 ans sont peu représentées dans le lodévois. La population des 20-39 ans représente 23 % dans le lodévois, alors que c'est un pourcentage qui s'élève à 28 et 29 pour l'Hérault et la France. Cette sous-représentation des actifs traduit les difficultés encore récentes qu'ont rencontré un certain nombre de ménages suite à la fermeture de la Cogema. Cette crise de l'emploi entraîne le départ de ces populations de jeunes actifs, plus mobiles, qui recherchent du travail et peut-être un autre mode de vie.

Selon les sources de l'INSEE et les recensements effectués, entre 1990 et 1999, alors que le département de l'Hérault enregistre le solde migratoire le plus élevé de France

(+83 364 habitants) et une croissance annuelle de sa population de +1,46%, la CCL enregistre au cours de cette même période une perte de 400 habitants et une croissance annuelle de +0,67%. Cette comparaison fait nettement apparaître les difficultés démographiques que rencontre le territoire du lodévois entre 1990 et 1999.

Les chiffres récents apportent une nouvelle conjoncture qui permet d'élaborer au mieux des perspectives d'avenir. La croissance démographique annuelle de l'Hérault est de +1,6 % au cours de la période 1999-2005 et le territoire du lodévois enregistre une croissance de +1,1 % sur cette même période.

Au cours des dernières années, on peut donc parler de reprise démographique dans la CCL et semble enfin bénéficier de l'apport migratoire qui vient gonfler la population départementale. Quel impact cette reprise démographique à sur les fonctionnalités du territoire ?

d. Les nouvelles fonctionnalités actuelles et potentielles du territoire.

L'A75 modifie la position géostratégique de Lodève. Aujourd'hui, elle reçoit les premiers effets de la périurbanisation de l'agglomération Montpelliéraine. Bien que la ville de Lodève se retrouve un peu à l'étroit avec le causse du Larzac au nord et le goulot d'étranglement des vallées de la Lergue et la Soulondre, la ville de Lodève possède un fort potentiel en terme d'accueil de populations, avec 16,2% de logements vacants. Ceci constitue un atout réel pour l'avenir, dans la mesure où la ville à la possibilité d'étendre sa fonction résidentielle sans trop d'investissements. Cette vacance assure des logements qui pourraient accueillir une potentielle nouvelle main d'oeuvre. Dans le cadre d'une politique de développement économique et de reconversion industrielle, cela constitue un facteur favorable et la prise de risque est moindre.

Source : IGN, sitadel. Observatoire Pays Coeur d'Hérault.

24

La fonction résidentielle s'accroît de manière générale sur l'ensemble du territoire. Cette fonction résidentielle participe au développement basé sur une économie tertiaire. Sur le territoire de la CCL, les emplois tertiaires ont augmenté de 8.1 % entre 1990 et 1999. Malgré le fait que cette tendance soit bien moins marquée dans le territoire de la CCL que sur le reste du Pays, on peut tout de même dire que de nouveaux besoins liés à l'économie résidentielle apparaissent et participent au développement économique du territoire. Les secteurs de l'éducation, de la santé, du commerce, mais aussi les administrations et de manière moins marquée les services, offrent le plus d'emplois en lodévois. De fait, les chiffres du chômage se montrent meilleurs de manière globale.

Une forte diminution du taux de chômage à Lodève entre 1999 et 2004

Le taux de chômage à Lodève a diminué de 5,4 % entre 1999 et 2004. Cette évolution est très positive, mais ce taux est toujours très élevé par rapport à la moyenne nationale de 9,9% en 2004.

Cependant, d'après les chiffres récoltés par la Maison Des Entreprises (MDE), le taux de personnes bénéficiaires du RMI à Lodève a considérablement augmenté entre 2005 et 2006, soit de +7,7% contre +1,7% sur la Région et +3.4% sur le Pays. Ainsi, la baisse significative du chômage à Lodève cache une forte augmentation des personnes bénéficiaires du RMI. La situation est très préoccupante et inquiète beaucoup les acteurs du territoire.

Malgré cela, Françoise Pasquier, directrice de la MDE, revendique le dynamisme de jeunes dirigeants au sein du tissu économique du lodévois « qui savent bien se différencier ».

Conclusion : Le Technoparc et son orientation industrielle :
une solution pour le territoire du lodévois en reconversion ?

Globalement, Lodève n'a pas d'industries « motrices » pour la région. Pourtant, la communauté de communes dispose de nombreux atouts. L'A75 remet Lodève dans un carrefour de marchés économiques. Le Technoparc est le projet phare de ré-industrialisation du Lodévois. Lodève peut aussi compter sur un potentiel de main d'oeuvre abondant et en croissance : seulement 18% ont un niveau équivalent ou supérieur à bac+2, 2/3 de la population a un niveau de qualification égal ou inférieur au BEP/CAP contre 59% au niveau du département. L'arrivée de nouvelles populations est une opportunité économique, mais elle représente aussi des contraintes. Concilier développement économique et fonction résidentielle n'est pas une tâche facile...

De plus, Lodève compte actuellement près de 20% de chômeurs. Le taux de chômage tend à baisser grâce à l'implantation de nouveaux résidents actifs allant travailler dans les pôles urbains voisins mais la part des RMIstes locaux, elle, a augmenté de 7% cette année. L'enjeu est donc de taille pour la ville : l'industrie est-elle un moyen efficace pour embaucher la forte part de main d'oeuvre non qualifiée ?

En théorie oui. L'essentiel des entrepreneurs industriels demandent simplement d'être « vaillant » pour ce genre de métier. L'entretien réalisé avec F. Salvagnac, patron d'EBS France (industrie d'emballage bois) confirme que la situation précaire de l'emploi de la région est un atout. Il n'a aucun problème pour trouver des travailleurs, même pour de l'intérim. Cependant, B. Tamani, le PDG de l'entreprise TAM productrice de bennes sur le site du Technoparc, tente de prouver le contraire : 50% de leurs 20 salariés ne sont pas de Lodève et il manque 5 postes à pourvoir. Il est à noter que les deux employeurs ont des visions opposées du travail industriel. Le premier affirme prendre les dispositions nécessaires pour attirer de la main d'oeuvre par des avantages financiers (salaires au dessus du Smic, assurances, équipements divers) et des valeurs morales tels que le respect (contacts entre salarié et employeur, pause café...). Le second dénonce la volonté des Lodévois de ne pas travailler et de se contenter du RMI, revenu leur suffisant dans une ville ou le coût de la vie est relativement peu élevé.

Pour expliquer les problèmes d'embauche, on peut aussi relever que l'industrie lourde n'est pas dans les moeurs de la région. L'industrie représente tout d'abord un faible tissu

économique : 11% de l'emploi en Languedoc-Roussillon (quelques points de plus dans le pays coeur de l'Hérault) contre 22,5% à l'échelle nationale en 2005. Ensuite plus de 90 % des entreprises artisanales du Pays Coeur d'Hérault ne sont pas employeurs ou comptent un seul salarié dans des bâtiments de faibles dimensions (40% font moins de 200 m 2). Il n'existe donc pas d'industries « locomotives » sur le territoire. Pour créer une identité culturelle attachée à l'industrie, il serait nécessaire de développer une synergie entre les acteurs industriels pour forger une « marque » au Lodévois, une nouvelle identité territoriale. Enfin, on peut expliquer ces difficultés d'embauche par la mauvaise image d'une zone où était implantée une usine d'extraction d'uranium.

La forte part de la population jeune joue peut être aussi, 22% de la population à moins de 20 ans. Les jeunes travaillent aujourd'hui plus tard et n'envisagent plus un avenir dans l'industrie à cause de la pénibilité du travail. De plus, il n'existe aucune structure scolaire à Lodève qui oriente les jeunes dans ce secteur.

Si la CCL veut garder sa part d'actif sur son territoire, elle devra créer de nouveaux emplois pour garder un dynamisme de la population locale face à l'afflux progressif de périurbains venants de Montpellier et Béziers. D'après une enquête réalisée par le CNER (Conseil National des Economies Régionales) entre 1996 et 2002 le nombre de salariés du secteur privé a augmenté de 23,2% au niveau du pays soit 1925 emplois supplémentaires. Pour maintenir le rapport entre population et emploi d'aujourd'hui à 2015, il faudrait créer environ 4 000 nouveaux emplois nets sur le territoire, soit environ 400 par an.

Le Technoparc proposerait 1000 emplois à terme. C'est insuffisant pour pallier à la demande globale, mais ce serait déjà une bouffée d'oxygène pour la communauté de communes du Lodévois.

Que propose le Technoparc aujourd'hui ? Quel est le plan d'aménagement de la zone d'activité ? Peut-il répondre aux fortes attentes de la population ?

Deuxième Partie - Rapport objectif du stage et

travail accompli sur le site.

C'est au poste de garde situé à l'entrée du site du Technoparc que j'ai travaillé en compagnie de M.Cornée sur la thématique suivante : « Reconversion d'un ancien site industriel : aménagement d'un Parc d'activités économiques ; volet règlementaire et procédure d'aménagement. A Lodève ».

La mission qui m'a été confiée et qui figure sur la convention de stage me demande d'une part de constituer un projet de règlement de zone prenant notamment en compte les spécificités du site, d'autre part, de monter un dossier de permis d'aménager (procédure de lotissement) pour la première tranche de l'opération à savoir la partie urbanisée et urbanisable du site.

Il était cependant nécessaire dans un premier temps de me familiariser avec le site du Technoparc en m'imprégnant des modalités économiques, politiques et juridiques relatives au site pour pouvoir débuter mes missions et mon travail. Après avoir fait une observation pédestre du site, j'ai pu accéder à de nombreux dossiers concernant la zone d'activités tels que les permis à aménager, les procédures de lotissements, le schéma général d'aménagement du Technoparc dont les « Etudes générales préalables et schéma directeur d'aménagement pour la réalisation d'un parc d'activités économiques, phase diagnostic et scénarios » réalisé par le bureau d'études Ernst & Young et la nouvelle charte de qualité des parcs d'activités économiques de l'Hérault (réalisée par le département).

A. Insertion dans le milieu professionnel : Etude approfondie du Technoparc.

a. L'aménagement de la zone d'activités.

1. Etude de la topographie du site.

Sans reprendre les éléments déjà abordés précédemment, une étude plus précise de la topographie du site est nécessaire.

Le Technoparc propose donc une superficie totale de 115 ha raccordée à l'autoroute A75 par un échangeur distant de 800m. 58 ha sont aménageables et à inscrire dans le Plan Local d'Urbanisme du Bosc en cours d'élaboration. 59 ha sont actuellement considérés comme « réserve foncière pour le futur ». La répartition du foncier se présente en trois grandes tranches correspondant à trois secteurs :

_ La partie sud ou « partie urbanisée » de 25 ha.

Le potentiel de bâtiments existants représente plus de 13000m2 répartis en Bureaux et locaux industriels.

_ La partie plane centrale anciennement occupée par l'usine de 33 ha.

_ La partie boisée et accidentée au nord (réserve foncière future) de 59 ha.

(Voir le Plan général du Technoparc.)

Tranche 3 Partie boisée Nord - 59 ha

Tranche 1

Partie urbanisée - 25 h

Tranche 2 Extension partie urbanisée - 33 h

PLAN GENERAL DU TECHNOPARC DU LODEVOIS

LIMITES EXTERIEURES DE PROPRIETE ET DECOUPAGE DES 3 TRANCHES
(Limite cadastrale décembre 2005)

Source : CCL

2. Les scénarii d'aménagements envisagés.

Trois scenarii d'aménagement du Technoparc sont alors préconisés par le bureau d'étude Hernst & Young dans le schéma directeur :

1- La création d'un parc d'activité mixte, proposant des sous espaces pour des activités industrielles, logistiques et tertiaires. Ce « multi-parc » permettrait de répondre à tous types d'acteurs économiques en fonction des décisions politiques futures. Une cohabitation entre les différents secteurs devra être étudiée.

2- Un parc dédié exclusivement aux activités industrielles (PME-TPE5-artisanat). Ce serait un parc plus homogène mais avec un risque de devenir une zone artisanale.

3- Un parc dédié aux énergies renouvelables (avec des panneaux photovoltaïques) et centré sur la valorisation des ressources naturelles rares (métaux...). Cette alternative serait un pari stratégique ambitieux avec une réelle différenciation avec les autres parcs de la région. Cependant en termes d'emploi, ce choix aurait des incidences négatives.

3. La stratégie retenue.

La stratégie retenue par la communauté de communes du lodévois consisterait à créer un parc d'activité mixte orienté éco-industrie, avec pour ambition la prise en compte de l'historique du site pour se tourner vers les énergies renouvelables (photovoltaïques) et développer un centre de valorisation des ressources naturelles rares. Le site d'environ 51 ha est découpé en 3 parties distinctes, chacune dédiée à une activité : éco-industrie, PME et artisanat, tertiaire.

D'après l'étude réalisée par E&Y, Le prix de vente serait entre 12 et 16 € le m2 selon le scénario retenu, les types de parcelles et les surfaces vendues. Cependant, certaines problématiques sont à travailler.

5 PME : Petites et Moyennes Entreprises. TPE : Très Petites Entreprises.

Eco-industries

PME et artisanat

Activités tertiaires, bureaux

Photo aérienne et scénario d'aménagement du site du Technoparc. Source : CCL

4. Les problématiques à étudier.

Lors de la fermeture du site de la Cogema en 1999, un plan de dépollution et de réaménagement du sol fut mis en place. La structure industrielle fut donc démantelée, rasée, enfouie par Areva de manière à rendre un paysage naturel d'antan. La CCL a donc un espace à remodeler, niveler pour pouvoir implanter des entreprises.

Les contraintes d'ergonomie du site (localisation des parcelles aménageables), notamment liées à leur desserte (voirie, réseau, desserte), mais aussi la déclivité des parcelles rendent le coût de revient d'un m2 aménagé prohibitif sur certaines parcelles.

 

Parcelles en très forte déclivité, impossible à aménager

 

Parcelles en forte déclivité

Source : Document Paradoxe

La question de la réhabilitation des 13000m2 répartis en Bureaux et locaux industriels existants reste à l'heure actuelle encore en suspens. Le site est dégradé par le temps, l'intention de le rénover est risquée : elle coûte cher et les bâtiments pourraient être inadaptés aux prochaines activités qui s'implanteront. D'autant que le sol, chargé en uranium, pose des contraintes d'aménagement liées à l'émission de radon (l'uranium, instable, passe par un

stade gazeux qui est dangereux pour la santé s'il est inhalé à forte concentration). Des aménagements d'aération des sous sols sont donc nécessaires.

Des contraintes relatives au respect de la loi sur l'eau apparaissent. Le respect de la loi sur l'eau impose la création de bassins de rétention au niveau des cours d'eau. Cette contrainte implique une double contrainte. Les aménagements se font obligatoirement sur des parcelles identifiées comme aménageables et les infrastructures de rétention des eaux représentent des coûts d'investissement importants.

Enfin, la synergie entre les premières entreprises implantées sur le Technoparc pose une nouvelle problématique. L'entreprise TAM qui produit des bennes industrielles et l'entreprise Muzzarelli spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine bâti et la taille de pierre peuvent difficilement trouver un projet commun. Cependant, l'entreprise Ondupack spécialisée dans les emballages cartons et E.B.S, une industrie phare de la zone d'activité du Capitoule au sud de Lodève qui souhaite se délocaliser au Technoparc pour avoir plus d'espace pour s'agrandir ont plus de chance de coopérer. M. Salvagnac, patron de la société E.B.S, se dit intéressé par la présence de l'entreprise Ondupack et a déjà des projets communs en tête.

b. Le bilan des premières industries et les contrats avec de nouveaux industriels en cours de négociation.

Aujourd'hui, plusieurs entreprises se sont installées sur le site et totalisent plus d'une cinquantaine d'emplois créés :

_ La société TAM qui fabrique des bennes industrielles et des ossatures métalliques de bâtiment modulaire emploie 20 salariés.

_ Une antenne de la société Muzzarelli, spécialisée dans la réhabilitation du patrimoine bâti et la taille de pierre, s'est installée dans un bâtiment déjà existant et embauche 5 salariés sur place.

_ Ondupack, une entreprise de fabrication d'emballages carton a son siège depuis mars 2008 sur le Technoparc a recruté 22 personnes.

_ Plastic design est une société qui s'est installée à la fermeture de Cogema dans des bâtiments déjà existants. Ils font de l'emboutissage de matières plastiques et emploient 2 personnes.

D'après C.Cornée, le bilan de ces entreprises sur les 4 ou 5 ans depuis leur date de création (excepté Ondupack) est bon. En termes de chiffres d'affaires, TAM et Muzarelli ont une progression entre 10 et 20 points avec de nouveaux marchés à la clef. Muzarelli s'est engagé dans la taille de pierre avec de nouveaux matériaux informatiques en s'ouvrant vers le grand public et la commande privée et TAM a un nouveau marché sur les charpentes métalliques. En termes d'emplois, le bilan global est également positif même s'il s'avère plus mitigé : l'entreprise TAM a des difficultés pour recruter (comme vu précédemment) alors que l'entreprise Muzarelli est passé de 30 emplois à 47 au total (dont 5 au Technoparc).

Il existe bon nombre de projets en cours :

· La société Technoglobe, spécialisée dans la distribution et l'équipement moto. Cette société veut racheter un bâtiment un bâtiment existant.

· La société SOTEC, qui a un projet de création de plate forme logistique de 12000m2.

· La société WOOLD. C'est une entreprise en recherche et développement qui fabrique des d'originales poutres et chaises en bois. L'entreprise occuperait 700 m2 de bâtiment.

· L'entreprise EBS qui fabrique des emballages bois. Déjà installée dans la zone d'activité du capitole, l'entreprise souhaite se délocaliser sur le Technoparc pour gagner en espace. Elle a un projet de construction d'un bâtiment de 4000m2.

· La société Soprovolt. Le projet n'en est qu'à ses premiers balbutiements. Ce serait un hangar 5 000m2 avec une toiture équipée photovoltaïque pour de l'entrepôt.

Ensuite, 9 projets de sociétés liés au photovoltaïque existent, comme par exemple la compagnie du vent, EDF énergies nouvelles, Optisolar (société californienne), Juwi, JMB énergie, impact énergie, SAMFI Invest... La différence entre ces projets est la taille de l'investisseur et la capacité à maîtriser le Soursing (la capacité à maîtriser industriellement et financièrement la production des panneaux solaires).

B. Travail accompli pour le Technoparc et nouvelles aptitudes acquises.

a. Le règlement intérieur.

Après avoir réalisé une mise au point de l'Etat d'avancement de l'aménagement du Technoparc, ma première mission était de réaliser un règlement pour la zone d'activité. Chaque zone d'activité doit avoir son propre règlement intérieur, en conformité avec les lois en vigueur, le PLU6 de la Commune et, éventuellement, le cahier de charges de la zone d'activité.

La première difficulté de ce travail repose dans le fait qu'il n'existe ni cahier des charges, ni PLU de la commune du Bosc. En effet, le PLU de la commune du Bosc est en cours d'élaboration et ne sera terminé qu'après les élections municipales. Il était donc nécessaire de rechercher dans un premier temps un aperçu du PLU en cours d'élaboration pour être en conformité avec celui-ci. La seconde difficulté réside dans le fait qu'il n'existe pas de règlement intérieur type. Chaque zone d'activité fournit un règlement intérieur plus ou moins fourni, appuyant spécifiquement certains détails. Par exemple, celui de la zone d'activité du Capitoule (au sud de Lodève) souligne seulement quelques points relatifs aux normes de construction et de délimitation des lotissements par des barrières spécifiques et détaillées.

Le règlement du Technoparc doit donc, en l'absence de cahier de charges et PLU, « être le plus complet possible ». C'est après de nombreuses discussions avec C.Cornée et quelques remaniements concernant le plan et le contenu du règlement que celui-ci fut mis en vigueur7. Cependant, certains points n'ont pu être finalisé dans le contexte actuel du Technoparc. Les parcelles à aménager n'ont pas encore été délimitées. Nous ne savons pas encore quelles surfaces pour quelles industries, services ou autres seront utilisées. Un plan d'aménagement de la zone d'activités est donc nécessaire pour compléter l'aspect règlementaire du Technoparc du Lodévois.

6 PLU : Plan Local d'Urbanisme

7 Voir annexes.

b. Le plan d'aménagement de la zone d'activités.

Mon second travail consistait à réaliser un plan d'aménagement personnalisé représentant un zonages des différents secteurs d'activités (industrie, environnement, tertiaire) et qui soit plus clair que celui d'E&Y, dans le but de réfléchir plus précisément aux types d'entreprises que nous recevrons sur le parc d'activités. Pour cela, un plan en format A2 de la zone d'activités m'a été proposé. J'ai pris l'initiative de réaliser ce plan d'aménagement sous format numérique (le rendu final est beaucoup plus clair) en exploitant le logiciel Autocad.

Autocad est un logiciel de dessin utilisé par de nombreux corps de métiers (architecture, cartographie, industrie, électronique,...) que j 'ai pu me procurer grâce à un ami géomètre. C'est un outil que je ne connaissais pas et que j'ai du apprendre à maîtriser.

Nouveau plan d'aménagement de la zone d'activité du Technoparc du Lodévois.8

8 Suite à des problèmes de conversion de fichier à partir du logiciel autocad, le rendu ici n'est pas clair. Dans les annexes, le plan apparaît beaucoup mieux en format A3.

J'ai proposé avec ce plan les types d'activités que je voyais sur chaque parcelle. Mon projet était basé sur la ressource bois. D'abord parce que la filière industrielle du bois est en corrélation avec la volonté de créer un pôle industrialo environnemental, elle créerait une image de marque du Technoparc. Ensuite parce que la filière est en plein développement. De plus, la topographie du Lodévois permet à la forêt de s'étendre autour de la ville, ce qui pourrait constituer une ressource exploitable. Avec industries présentes telles que Ondupack (qui réalise des emballages carton) ou en projet comme EBS9 (emballage bois), créer une synergie entre activité première et transformation finale serait un bon trait d'union dans une zone d'activité industrialo environnementale.

L'idée a été retenue, cependant il reste risqué de miser sur une ressource simplement. De plus le pôle métal avec TAM et l'entreprise Muzzarelli (taille de pierre) sont déjà présents sur le parc. Il serait donc préférable d'avoir un pôle « métal », un pôle « bois » et un pôle « pierre ».

9 EBS : Emballage Bois Salvagnac.

Conclusion : Bilan et critiques d'un stage dans un contexte politique particulier.

Personnellement, grâce à de bonnes conditions de travail avec une grande autonomie personnelle et une bonne entente avec M.Cornée, j'ai pu m'insérer dans le milieu professionnel, me familiariser avec le site du Technoparc en m'imprégnant des modalités économiques, politiques et juridiques relatives au site et réaliser des travaux utiles. De plus, j 'ai eu l'occasion de rencontrer différents acteurs industriels facilement en travaillant au poste de garde. Cependant, isolé tout comme C.Cornée au poste de garde du Technoparc, j'étais loin de la communauté de commune du lodévois. Je n'étais donc pas en contact permanent avec les acteurs politiques engagés dans la campagne électorale. De plus, L'objectif de ma mission sur le Technoparc n'est pas terminé. L'engrenage lié au contexte politique à ralentit les projets initiaux fixés avec C. Cornée. Néanmoins, d'un point de vue personnel, ce stage fut très enrichissant et m'a permis d'élargir mon champ d'étude pour la construction du mémoire.

Mon stage dans son contexte particulier m'a influencé en deux temps dans la démarche constructive du mémoire. A mon arrivée ma volonté était avant tout de comprendre les mécanismes et enjeux socio-économique d'une zone d'activités industrielles telle que le Technoparc sur son espace local. Je compris ensuite, au vu du contexte politique particulier, l'importance du rôle des acteurs politiques sur son fonctionnement. J'ai pleinement profité de mon statut de stagiaire de la CCL et de la bonne relation avec mon maître de stage pour voir, analyser et rechercher ces problèmes de fonctionnement politique.

J'ai pu faire de nombreuses recherches sur les activités industrielles, et analyser les débouchés qu'elles proposent. De plus, j'ai de nouveaux contacts maintenant sur le Lodévois mais je compte diversifier mes expériences professionnelles avant de m'orienter plus précisément. D'autre part, je suis dorénavant très intéressé par ces enjeux politiques à la fois complexes et insidieux des territoires.

Globalement, le contexte électoral et le changement de bord politique ont créé une période de flou, de gel des programmes en cours. Avec le Technoparc qui sera dorénavant probablement géré par la région, le parc industriel est complètement bouleversé, les acteurs industriels ou appartenant à la CCL ne savent s'ils vont rester en place.

Quels sont les acteurs politiques qui influencent l'aménagement du parc d'activités ? Quels sont les enjeux politiques liés au Technoparc ?

Les projets en cours vont-ils pouvoir être finalisés ou va-t-il y avoir un changement total de la politique d'aménagement global ?

Troisième Partie - Le jeu d'échelles et d'acteurs

politiques liés à l'aménagement du Technoparc :

Un noeud à conflits.

La CCL finance et organise seule l'aménagement du Technoparc du Lodévois. Cette décision est politique, prise par le député-maire de Lodève R. Lecou et sujette à de nombreux débats, mêlant opposition locale, politique régionale et querelles entre fortes personnalités.

Dans un contexte d'élections municipales, le projet du Technoparc fut mis en avant par les deux têtes de listes : le maire UMP sortant, R. Lecou, qui souhaite « garder » le Technoparc sous la direction de la CCL et la candidate de l'opposition PS, M-C Bousquet qui propose l'aide au financement par la région pour le projet.

Après la victoire du PS de M-C Bousquet à Lodève, la période de trouble sur le Technoparc fait place à une période d'inquiétude. Quelles seront les nouvelles directives ? Quels bouleversements il y aura-t-il sur les acteurs politiques et industriels actuellement concernés par le projet ? Comment s'instaurent les nouvelles élites locales ?

Afin de comprendre clairement les enjeux politiques liés au Technoparc et les impacts sur les acteurs, un aperçu du millefeuille institutionnel est nécessaire avant d'aborder les tensions, enjeux et problématiques qui gravitent autour du Technoparc.

A. Les échelles et acteurs politiques liés au Technoparc.

a. Du local au régional, le millefeuille institutionnel.

1. La communauté de communes du Lodévois

La communauté de communes du Lodévois fut crée en 1998. Elle est aujourd'hui composée de 11 communes et compte actuellement près de 10 000 habitants dont 80% dans la commune centre, Lodève. Cette structure est présidée par le député maire de Lodève, Robert Lecou et prend en charge l'aménagement de la zone d'activités du Technoparc.

La CCL a un statut particulier envers le pays Coeur d'Hérault. En effet, depuis 2003 une loi autorise les CC à signer un contrat de Pays, sans appartenir à la structure qui le dirige.

Elle intègre ce statut particulier. Ainsi, la CCL se retire de l'association, mais elle appartient toujours au Pays et peut ainsi bénéficier d'aides financières à ce titre. Cependant, des pressions sont exercées sur la CCL pour que cette dernière intègre complètement le Pays.

2. Le pays

Le Pays Coeur d'Hérault est une entité territoriale lancée en 2001 qui est gérée par une association. Le président du pays est le maire de Gignac, Louis Villaret.

La phase de mise en place constitue à bâtir la première charte du Pays, valable 10 ans. En 2003, elle est approuvée par les Communauté de Communes du Lodévois-Larzac, du Clermontais et de la Vallée de l'Hérault. Le pays regroupe quatre communautés de communes qui concernent 73 communes pour environ 65 000 habitants : La communauté de communes "Vallée de l'Hérault" (28 communes), la communauté de communes "Lodévois" (11 communes), la communauté de communes "Lodévois - Larzac" (15 communes), la communauté de communes "Clermontais" (19 communes).

Source : Pays Coeur d'Hérault.

3. Le département.

Le conseil général de l'Hérault intervient pour les équipements éducatifs que sont les collèges et il est aussi un acteur important dans l'aménagement des territoires. Il est comme la

région un bailleur de fond important pour les collectivités locales. Cependant, il n'intervient pas dans le jeu d'échelles politiques lié au Technoparc.

4. La région.

Actuellement, la région Languedoc Roussillon n'intervient que très peu en matière de projets de développement dans le Lodévois notamment par rapport aux désaccords politiques entre la direction de la région et celui de la communauté de communes. Cependant, elle propose, par l'intermédiaire d'un projet concernant 11 parcs d'activités, d'intervenir financièrement pour le Technoparc. Ce projet concerne donc 11 parcs d'activités d'intérêt régional, soit 700 hectares, pour un investissement de 250 millions d'euros. Sont concernées les zones de Castelnaudary, Rivesaltes, Bédarieux, Vendargues-Castries, Calvisson, La Grand Combe, Laudun l'Ardoise, Marcoule, Frontignan, Bédarieux et... Le Bosc. La Région propose à chaque Communauté de Communes un partenariat à travers la création d'un syndicat mixte10 spécifique chargé du pilotage du projet. La Région apporte l'intégralité des financements, sa logistique pour l'aménagement et le développement du site, ainsi que ses moyens de communication. 10 Communautés de Communes sur 11 ont adhéré au projet... Sauf la CCL.

Le projet de la région concernant le Technoparc est « l'aménagement global et rapide de 50 hectares (voiries, éclairage, aménagement paysager...) et la création des parcelles afin que les entreprises puissent s'installer sur un site finalisé, à la hauteur de leurs ambitions de développement, dans des conditions de respect de l'environnement »11. Pour cela, la Région propose de doter le Technoparc du Lodévois d'un budget de développement de 24 millions d'euros. Un syndicat Mixte sera créé, associant la Région et la Communauté de Communes, ainsi qu'un conseil consultatif (associations de professionnels, pays, associations environnementales...). La gestion technique du site serait confiée à la CCL, et la gestion stratégique à la Région. La Taxe Professionnelle perçue sur le site sera répartie à 60% pour le Syndicat Mixte (pour faire vivre le site du Technoparc et entretenir les infrastructures) et 40% pour la CCL.

10 Un syndicat mixte est un statut qui permet d'associer des collectivités de nature différente (par exemple Communauté de Communes et Région). Ils sont souvent créés pour une mission précise comme le développement ou la gestion d'un site. C'est le cas par exemple des syndicats mixtes du Salagou ou de Navacelles.

11 http://www.agirpourlodeve.org/index.php?p=technoparc

b. Le Technoparc : révélateur de problèmes de gouvernance.

1. Entre la commune du Bosc et la communauté de communes du Lodévois.

Christian Cornée, directeur du développement économique de la CCL et responsable du projet du Technoparc explique à quel point il est difficile de concilier ces différentes fonctions.

La difficulté première est de répondre aux attentes du politique, responsable du projet devant la population. Le président de la CCL, Robert Lecou, député-maire de la commune de Lodève, a besoin de résultats concrets pour appuyer sa campagne politique. Or, le dossier du Technoparc demande du temps, et est également dépendant des accords et du consensus du conseil de la CCL et de tous les acteurs impliqués dans le projet. Les populations s'impatientent et ne voient pas avancer les choses, et les lodévois attendent également des résultats concrets. Le politique cherche à concilier ces deux terrains, au risque, peut-être, de précipiter les choix et de s'orienter vers une stratégie de développement économique à court terme.

Le politique est aussi directement confronté aux difficultés liées à la
multifonctionnalité de ces espaces. Le maire de la commune du Bosc, est également le vice
président de la CCL. En temps que maire, il est soumis aux pressions des associations
écologistes situées sur sa commune, qui surveillent et s'opposent aux projets du Technoparc.
Les habitants de la commune qui résident dans les lotissements proches du Technoparc sont
aussi opposés à certains projets. Cependant, sa place de vice-président au sein de la CC lui
impose ce projet, et il doit le soutenir au nom du développement économique intercommunal.
De plus, le document d'urbanisme qui va planifier le Technoparc n'a pas encore été
choisi : un Schéma Directeur, une ZAC... Le Technoparc doit s'inscrire dans le document
d'urbanisme de la commune sur laquelle il se situe. Or, le Plan Local d'Urbanisme de la
commune du Bosc est en cours d'élaboration depuis un certain temps et menace la
constructibilité des terrains du Technoparc car il a le pouvoir de bloquer tout le projet. Le
PLU ne peut intégrer le statut juridique du parc que s'il en possède réellement un (ce qui n'est
pas encore le cas). Pour l'instant, toute la commune du Bosc obéit au RNU, ainsi le parc ne

peut s'agrandir au-delà des zones déjà urbanisées et de nombreux quartiers résidentiels se sont construits à proximité du Technoparc. Ce sont surtout pour ces derniers habitants que le développement de cette zone d'activité pose problème. L'intérêt politique du maire du Bosc est donc de ralentir l'élaboration du PLU, afin de ne pas mécontenter les habitants avant les élections municipales. De son côté, la CCL ne peut avoir de lisibilité quant au document d'urbanisme qui va régir le statut du Technoparc. D'un point de vue juridique, la situation est actuellement bloquée. La constructibilité des terrains est donc limitée tout comme l'accueil de nouveaux entrepreneurs.

2. Entre la CCL et le Pays Coeur d'Hérault.

Le statut particulier qu'entretient la CCL envers son pays crée de nombreuses tensions. Il est nécessaire dans un premier temps de tenter d'expliquer pourquoi la CCL ne participe pas à cette association.

Pour R. Lecou, participer à l'association Pays Coeur d'Hérault signifie financer cette structure, et donc cela impose des taxes supplémentaires. Le maire de Lodève affirme qu'il ne veut pas participer à cette association car il ne veut pas alourdir les taxes des lodévois. Il considère que cette structure ajoute un échelon supplémentaire qui nuit à la lisibilité du territoire. R. Lecou a toujours refusé l'association du Pays Coeur d'Hérault car il considère qu'elle est génératrice de dépenses inutiles.

Les acteurs du Pays considèrent globalement que si la CCL s'est retirée de l'association Pays c'est uniquement pour des raisons politiques. Et pour tous les acteurs interrogés, l'avis est unanime : au-delà des luttes politiques, ce sont les personnalités des élus qui « coincent ». T. Rebuffat, responsable technique au sein de l'association Pays affirme que les conflits dépassent les couleurs politiques et se heurtent à des luttes de personnalités entre élus. Ainsi, pour certains, il semblerait que R. Lecou accepterait une telle association si elle correspondait au même bord politique que le sien. Si en 2003 la CCL s'est retirée du Pays, certains pensent que cela correspond à une stratégie électorale de R. Lecou. En effet, en prévision des élections législatives, l'actuel député-maire n'a pas voulu apporter son soutien à une structure dont le président, L.Villaret représente une menace potentielle.

Bien entendu, prendre du recul par rapport à toutes ses informations est nécessaire. Le jeu politique complexifie extrêmement la situation des structures d'action et brouille la cohérence territoriale. Le développement économique et l'aménagement du territoire est au coeur de la stratégie politique et en subit les conséquences. La coopération de la CCL avec le reste du Pays est extrêmement compromise par ces tensions. Il n'y a pas de réelle volonté de coopérer, que ce soit d'un côté ou de l'autre.

3. Entre la CCL et la région.

Actuellement, le projet du Technoparc est financé par la CCL. Cette collectivité est responsable de la maîtrise d'oeuvre et de la maîtrise d'ouvrage. Le maître d'ouvrage est l'entité porteuse du projet, de ses objectifs, de son calendrier et du budget consacré à ce projet. Cependant, le compte-rendu du 9 février 2006 de la réunion du Comité d'Initiative Economique Locale rapporte que la CCL n'a pas les moyens d'aménager et d'exploiter seule le site. Des contacts sont alors pris avec le Conseil Régional et le Conseil Général de l'Hérault, et un appel à des investisseurs privés est également lancé.

Le président du Conseil Régional, Georges Frêche, a proposé à plusieurs reprises un partenariat à travers la création d'un syndicat mixte qui assurerait la maîtrise d'ouvrage du Technoparc. (Compte-rendu du conseil communautaire du 14 décembre 2006.) Au regard de la pré-étude établie par le Conseil régional, la Région se propose d'aménager une zone de 50 ha, autour des bâtiments existants. Le mètre carré serait vendu 25 € aux entreprises. Le Technoparc du Lodévois, sur la commune du Bosc, est l'un des dix sites choisis par la Région susceptibles de bénéficier de financements importants pour leur aménagement, leur réhabilitation ou leur reconversion. Le président de la CCL, Robert Lecou, affirme « la volonté de la CCL d'associer la Région à ses travaux mais en conservant la maîtrise du projet » en demandant des précisions sur la notion de « démarches d'urbanisme qui seraient initiées par la Région ». Derrière ces paroles, R. Lecou refuse que la Région s'approprie la maîtrise d'ouvrage du Technoparc.

Le projet du Technoparc est sujet à un certain nombre de rivalités. Le président de la Région est politiquement opposé au président de la CCL, Robert Lecou, affilié au Parti Radical de centre droit. Cette discordance politique est un des facteurs à l'origine de la décision de R. Lecou. Outre ses luttes politiques, le député-maire de Lodève et président de la CCL, ne souhaite pas que les taxes professionnelles soient confisquées par la Région. Si la

Région participe au projet du Technoparc, 60% de la taxe professionnelle lui sera reversée à travers le syndicat mixte. La Région cessera de toucher cette taxe une fois que ses investissements seront amortis, et la globalité de la taxe reviendra à la CCL.

La stratégie menée par la CCL consiste à aménager quelques parcelles, puis de les vendre. Les bénéfices obtenus permettent ainsi d'aménager d'autres parcelles. Cette démarche est relativement fastidieuse et longue à entreprendre, et cela d'autant plus que la personne responsable de ce projet, C. Cornée, est seule à effectuer ce travail. La Région propose un projet plus ambitieux, « l'aménagement global et immédiat de 50 hectares (voiries, éclairage, aménagement paysager...) et la création des parcelles. Les entreprises pourront s'installer sur un site finalisé, à la hauteur de leurs ambitions de développement, dans des conditions de respect de l'environnement »12. Du point de vue de la communication, le démarchage des entreprises est actuellement effectué par le responsable du développement économique de la CCL, C. Cornée. Si la Région participe au projet, le Technoparc pourrait bénéficier d'une communication plus puissante et sur une échelle plus large, notamment à travers les salons régionaux.

T. Rebuffat, Directeur du pays coeur d'Hérault, parle même de « haine politique » entre ces deux élus. Aussi les acteurs de la CCL pensent que les intentions de G. Frêche ne sont pas innocentes. Le Syndicat Mixte proposé par la Région, d'après les acteurs de la CCL, ne laissait aucune marche de manoeuvre à la CCL. Ainsi, la proposition de la Région est très mal vécue par les élus de la CCL, et elle est vue comme une volonté de la Région de s'approprier le projet et sa réussite. R. Lecou ne veut absolument pas céder la gestion du Technoparc et dénonce l'aspect « vicieux » des aides financières proposées par la Région.

La stratégie adoptée par le président de la CCL est-elle uniquement politique ou s'intéresse-t-elle, un tant soit peu, à l'intérêt général ? Il semblerait que si la Région s'empare du projet du Technoparc, et si la situation politique perdure, le chantier ne devrait pas s'achever avant 10 ans. Or, la stratégie actuelle envisage des aménagements au coup par coup qui permettent tout de même une création d'emplois. De plus, les acteurs de la CCL sont

12 Citation empruntée à un article de Le Vrai journal du Lodévois, Spécial Technoparc, publié le mercredi 11 avril 2007. il s'agit ici d'un journal publié par une association qui affirme son soutien aux conseillers municipaux de l'opposition à Lodève. Les sources sont donc à examiner avec prudence et précaution ; d'ailleurs comme l'ensemble des sources sur ce sujet éminemment politisé.

convaincus que si G. Frêche s'empare du projet, et que R. Lecou est encore président de la CCL, le président de la Région fera tout pour « saboter » l'image de son adversaire.

C'est dans ce contexte que les élections municipales auront lieu. Le Technoparc est affiché comme un enjeu clef pour les deux têtes de liste : R. Lecou, candidat et maire sortant UMP et M-C. Bousquet, candidate PS.

B. Jeux d'échelles et d'acteurs politiques dans le contexte de l'élection municipale de Lodève.

a. L'élection municipale à lodève. Candidats et enjeux liés au Technoparc.

Les élections municipales constituent un enjeu pour la gestion du Technoparc. 2 têtes de listes s'affrontent, derrière les candidats suivants :

- Robert Lecou, maire sortant de l'UMP, réélu en 2001 avec le soutien de l'UDF-Parti Radical.

Source : www.lexpress.fr

La politique de R.Lecou dans le domaine du développement économique et de l'aménagement du territoire ne prévoit pas de changement de trajectoire. Peu d'informations sont disponibles sur la candidature de l'actuel maire. Pendant la période électorale, son site était en travaux et le programme électoral est encore à ce jour recherché ! Cependant, les discours qui annoncaient sa candidature étaient essentiellement tournés vers les actions réalisées au cours de son mandat. Dressant le bilan de son mandat, R. Lecou estime : « Il est bon. Dans un contexte socio-économique difficile, avec des collectivités qui n'ont pas vraiment été partenaires, nous avons fait beaucoup. »13 A travers son discours, il note les

13 Annonce de la candidature de Robert Lecou : http://www.midilibre.com/articles/2008/01/16/20080116-Municipales-2008-contenu-LodeveRobert-Lecou-est-candidat-a-sa-succession.php5

difficultés de coopération avec les autres structures du maillage territorial. Il considère que le développement économique est en bonne voie et rapporte que « en 2008, le Technoparc sera fort de 50 emplois. Où sont les emplois des zones d'activités d'intérêt régional ? ». Avant de poursuivre : « Lodève, il y a quelques années, comptait 25 % de demandeurs d'emploi. Il y en a 14 % aujourd'hui. C'est encore beaucoup trop, mais l'économie est en marche. Depuis 2001, on a augmenté les impôts de 2,03 % par an, et on a fait progresser le produit de 7,7 % par an. Donc, notre matière fiscale a augmenté. Si les finances sont saines, c'est que nous avons été particulièrement attentifs..»

Globalement, le député-maire dégage les points positifs de son mandat, sans avancer de nouveaux projets dans son discours (la campagne politique n'a pas encore débutée), et il conclut que « Pour tout cela, je m'engage avec la même honnêteté et la même passion. En espérant un renforcement de la solidarité au niveau national et une capacité à mieux mobiliser la solidarité départementale (et là, j'apporte ma confiance à Yvan Ponce pour les cantonales) et régionale. » Les difficultés rencontrées avec la Région et le Pays sont évoquées mais peu explicitées.

Enfin, Il déclare vouloir conserver le financement du projet du Technoparc par la CCL et accuse la région de vouloir s'en accaparer en déclarant « Le Technoparc serait confisqué par la Région Languedoc-Roussillon » « Frêche veut le Technoparc pour y mettre les poubelles». Il justifie sa prise de décision en déclarant : « En agissant seule, la CCL conservera la totalité de la Taxe Professionnelle sinon elle partira à la région. »

- Marie-Christine Bousquet, candidate du Parti Socialiste, conseillère générale du canton de Lodève, conseillère régionale du Languedoc-Roussillon.

www.cr-languedocroussillon.fr

La liste qui porte M-C Bousquet critique vivement « l'isolement stérile » de l'ancienne municipalité. Cette candidate compte accepter, contrairement à l'ancien président de la CCL, les partenariats proposés par la Région et souhaite rassembler les deux communautés de communes du Lodévois et du Lodévois-Larzac, afin d'augmenter la capacité d'investissements et d'action. Dans son programme électoral « agir pour Lodève avec M-C Bousquet » son objectif de campagne est « relancer l'économie lodévoise et développer l'emploi ». Dans la première partie de son programme concernant l'économie de la ville, elle consacre un encadré spécial concernant le Technoparc. Elle propose de créer sur le Technoparc une zone d'intérêt régional. « Le Technoparc sera créé avec des normes de Haute Qualité Environnementale, en harmonie avec notre politique de ville durable et responsable. Dès cette année, accélérer et amplifier l'installation d'entreprises en nous appuyant sur le savoir-faire et les moyens financiers (24 millions d'euros) apportés par la Région. Ce partenariat soulagera le contribuable lodévois, apportera des retombées fiscales importantes et donnera au projet l'ampleur nécessaire ».

Peu avant les élections elle répondra aux déclarations de R. Lecou lors de sa candidature devant les journalistes du Midi Libre. Bousquet met en évidence le manque d'ambition et le gaspillage de terrain résultant de cette démarche isolée : « Robert Lecou et moi, nous n'avons pas la même ambition pour le Technoparc. Je trouve dommage que sur les 115 Ha du site sur lesquels les Lodévois portaient beaucoup d'espoirs, on n'en destine

finalement que 20 à l'installation d'entreprises. »14 Pour ensuite reprendre : « Dans ces conditions, on peut en effet arriver à des coûts d'aménagement bien inférieurs puisqu'on aménage 20 Ha au lieu de 50. Et 10 Millions d'euros pour 20 Ha, c'est la même fourchette de prix que les 24 millions d'euros que prévoyait la Région pour 50 Ha. Le photovoltaïque de plein champ, ça ne rapporte pas d'emploi. Il faut le destiner à des friches agricoles ou des terrains de peu d'intérêt paysager ou économique, pas à un terrain comme celui-là, à deux pas d'une autoroute! Et puis, il reste à la CCL 5,4 Millions d'euros à financer, somme sûrement pas figée. Ce sont les entreprises lodévoises qui vont payer, via la taxe professionnelle. Il faut arrêter de diaboliser la proposition de la Région. Les déchets de Montpellier vont aller dans l'usine de méthanisation. La Région peut financer la totalité du Technoparc en apportant ses savoir-faire et sa capacité de commercialisation. »15

Il est difficile de dire objectivement quel candidat propose la meilleure orientation pour le Technoparc tant le fond du débat est alambiqué. Cependant, un projet comme le Technoparc paraît lourd à assumer pour une communauté de commune seule, qui plus est en crise économique. Une gérance à l'échelle du pays ou éventuellement de la région serait plus certainement plus appropriée si toutefois elle permettait à la population locale d'en bénéficier. Par contre, même avec une aide de financement 24 millions d'euros, il parait difficile d'aménager les surfaces initialement destinées aux panneaux photovoltaïque au vu du dénivelé du terrain.

Bien que les débats politiques et le choix des votants ne se limitent pas au Technoparc, ce dernier est d'après C. Cornée « un élément important et essentiel. ». Il y a des éléments sur lesquels les élections se jouent, le Technoparc en est un, indéniablement.

M-C Bousquet fut élue au second tour avec 56% des suffrages.

14 R. Lecou a un programme qui ne concerne que 20ha sur le site. Le budget de la CCL étant limité, la politique mis en place pour l'aménagement du Technoparc consiste à aménager l'espace zone par zone.

15 Citation de M-C Bousquet aux journalistes de midi libre. http://www.agirpourlodeve.org/index.php?p=technoparc

Victoire de M-C Bousquet, renversement politique. Les conséquences immédiates sur le projet du Technoparc.

Suite au résultat du scrutin, M-C Bousquet a nommé ces nouveaux adjoints, mais aucun n'est directement concerné par le Technoparc. Elle déclarera le 18 mars 2008 : « La communauté de communes du Lodévois ne peut pas tout assumer, il faut soulager les finances locales, et on a besoin d'un savoir faire extérieur ».16 Le financement du Technoparc par la région pourra donc avoir lieu prochainement, une équipe de la région devrait prendre en charge le développement de cette zone d'activités.

Après avoir ceint l'écharpe de maire, M-C Bousquet devient ensuite présidente de la CCL le 14 avril 2008. Elle déclarera peu après être élue et installée son premier objectif de réunir au plus tôt les deux intercommunalités. Dans l'optique de la fusion avec la Communauté de communes du Lodévois-Larzac, elle proposa de ramener à 6 (au lieu de 12), le nombre de vice-présidents. C'est une bonne nouvelle pour le fonctionnement du pays qui pourra plus facilement intervenir cependant certains postes vont devoir être supprimés.

De fait, pour l'instant, les acteurs politiques proches du Technoparc ne connaissent pas encore leur avenir. Comme l'a exprimé C.Cornée « ce qui change c'est ce qu'on attend de voir. On va poursuivre et finaliser ce qui a été fait. »

L'avenir des acteurs industriels reste également en suspens. Sachant que le projet du Technoparc va être sous l'influence de la région, les projets d'aménagement vont peut-être changer...

Les acteurs industriels, « ces oubliés du territoire »17. 1. Le bail d'occupation précaire des entreprises installées.

16 « Lodève : un parc régional sur le site de la Cogema », La lettre M, N°1050, 18 mars 2008.

17 Fait rf à l'ouvrage de Gumuchian (H.), Grasset (E.), Lajarge (R.), Roux (E.), « Les acteurs, ces oubliés du territoire ».

TAM et Muzarelli se sont installés en juillet 2006 sous la forme d'un bail précaire d'occupation signé pour une période de 6 mois pour permettre à la CCL de finaliser la situation géoéconomique de la zone. Comme les projets directeurs n'ont pas été finalisés c'est tacitement des projets constructeurs ont étés créés. Les loyers payés depuis 2006 sont déductibles du prix final. Cela représente une menace potentielle pour les entreprises implantées car les acteurs politiques ont la capacité de rompre ce bail tant qu'il est précaire.

D'après C.Cornée, la région ne devrait pas expulser les entreprises sur place. « Je ne pense pas que la région fasse quelque chose, dans 3 mois, ils obtiennent leur bail. ». En effet, après 24 mois de contrat précaire, ils sont titulaires d'un bail de fait (le bail précaire devient un bail commercial, il devient impossible juridiquement de les expulser).

Il est encore trop tôt pour dire s'il y aura des changements concernant les projets en cours avec de nouveaux acteurs industriels, cependant, bon nombre d'acteurs sont en attente depuis la campagne électorale municipale.

2. Des industriels en attente des élections municipales.

Les projets d'aménagements étant gelés depuis le contexte électoral, les acteurs industriels payent le tribut du jeu d'acteurs politiques.

F. Salvagnac, chef de l'entreprise EBS installée dans la zone d'activité du Capitoule, souhaite délocaliser son entreprise sur le site du Technoparc afin de s'agrandir. Il a un bâtiment dessiné et attend qu'on lui propose un terrain sur le Technoparc depuis près d'un an. Pour lui, les élections municipales ont de grosses conséquences sur l'aménagement industriel « On avait l'impression que les décisions n'étaient pas prises »18. Il réclame « un éclaircissement de ce qui se passe à l'échelle locale. C'est beaucoup trop flou, ça faisait quand même 3 ou 4 ans qu'on ne voyait pas le bout du tunnel, sans schéma directeur... ». Il recommande ensuite « que l'on écoute un peu plus les acteurs de l'économie », mais que « c'est aussi aux acteurs économiques de faire l'effort pour présenter clairement leurs projets ». Les acteurs industriels et, de fait, l'économie du Lodévois sont donc mis en échec par une mauvaise organisation du système politique lors du contexte électoral.

18 D'après l'entretien réalisé le 21 mai 2008. Voir en annexe pour l'entretien complet.

Cependant, il a bon espoir pour la suite. Le jour de l'entretien (le 21 mai 2008), il revenait d'un rendez-vous avec la mairesse M-C Bousquet, C. Cornée et des acteurs régionaux pour exposer ses idées. « Ça semble beaucoup plus rapide. Il a fallu trois ou quatre semaines après les élections pour que j'obtienne un rendez-vous avec la mairesse. Le rendez vous que je viens d'avoir m'a vraiment donné l'impression que les choses avançaient maintenant. ». Il semble donc que les élections permettent de débloquer certaines situations. Le fonctionnement de ce mécanisme apparaît comme cyclique, avec des périodes de ralentissement et d'accélération des prises de décisions.

Conclusion : Quel bilan peut-on tirer du jeu d'échelles et d'acteurs politiques liés à l'aménagement du Technoparc ?

Un tel projet mêle bon nombre d'acteurs politiques. Entre conflits d'intérêts, divergences d'opinions sur le projet, et « haine politique » entre différentes individualités, les conflits sont multiples et concernent des acteurs du local au régional... Et ne s'arrêtent pas au terme des élections municipales ! Le 21 mars, après avoir perdu la mairie de Lodève, le député UMP R. Lecou répond au président de région qui évoquait son « cadavre dans le fleuve » dans une interview du Midi Libre du 18 mars en écrivant : « Honte à Georges Frêche qui, une fois de plus, s'est laissé aller en tombant dans l'outrance verbale depuis son piédestal régional (...) »19

Le Technoparc fut mis en avant lors de l'élection municipale et apparaissait comme un enjeu majeur. Alors que R. Lecou souhaitait conserver la politique mis en place pour le projet du Technoparc, M-C Bousquet exposait sa volonté de profiter des aides financières proposées par la région.

F. Pasquier, directrice de la MDE20, dispose d'une vision stratégique sur l'ensemble du territoire du Pays Coeur d'Hérault et sa position au sein de la structure lui impose une certaine objectivité. Pour elle, le Technoparc est une « erreur stratégique majeure » car la gouvernance économique de ce projet « n'est pas à la bonne échelle ». F. Pasquier explique qu'un chef d'entreprise ne se préoccupe pas des luttes politiques et suit une stratégie purement économique. Les entreprises ont besoin de foncier disponible et viabilisé, d'accessibilité, mais les attentes sont de plus en plus exigeantes.

Pour la gouvernance du Technoparc, la MDE préconise donc un outil fédérateur qui puisse rassembler des acteurs à différents niveaux. Cette fédération, qui peut passer par un syndicat mixte, est plus à même de travailler sur une vision globale du projet. La gouvernance actuelle du Technoparc est privée de cette ouverture. De plus, les exigences demandées par les entreprises, notamment en termes d'environnement, de conseil, de formation, mais aussi d'équipements, nécessitent une action commune.

19 « Lecou réplique à Frêche », Midi Libre, 21 Mars 2008, p2.

20 La Maison des Entreprises est une association dont le conseil d'administration s'articule autour de représentants du monde du travail, de filières, de dirigeants d'entreprises, d'élus et de collectivités territoriales regroupant 77 communes. Ses objectifs sont : « d'être un espace où tout acteur économique, toute personne active ou non puisse trouver un levier pour son projet économique ou social ; d'optimiser le développement économique du territoire. »

Après la victoire de M-C Bousquet à Lodève. L'ex candidate du PS met en avant son projet de régionaliser le Technoparc. Dans un premier temps, elle se consacre à la fusion de la CCL avec la CCL-L. Cela permettrait un redressement du statut particulier de la CCL vis-à- vis du pays... Cependant, les nouvelles directives relatives au Technoparc tardent à se mettre en place, les bouleversements sur les acteurs politiques et industriels concernés par le projet restent latents. La période de trouble sur le Technoparc pourrait faire place à une période d'inquiétude... Pourtant, pour des acteurs industriels tel que F. Salvagnac, la régionalisation du site est une bonne nouvelle car la région a les moyens que les communautés de communes n'ont pas, la mise en place et le développement des projet devrait se fluidifier et devenir plus rapide. Il n'a d'ailleurs aucune inquiétude quant à l'aboutissement de son projet.

Néanmoins, la régionalisation imposera aux projets en cours une hausse du coût du

terrain.

CONCLUSION GENERALE :

Le Technoparc apparaît comme un enjeu majeur dans un territoire en crise économique et porte en lui les potentialités pour devenir le levier d'une reconversion industrielle du lodévois.

Bien que le contexte national et, à fortiori, régional soit globalement peu favorable à l'industrie, le Lodévois peut compter sur son histoire ancienne et récente pour trouver les ressources nécessaires à un développement industriel et sur ses nouveaux atouts tels que l'A75 pour se développer. La zone d'activités envisage 1000 emplois à terme, facilement accessible pour la forte part de main d'oeuvre peu qualifiée de Lodève. Néanmoins le Technoparc serait insuffisant pour pallier à la demande globale si l'on anticipe sur l'arrivée de nouveaux habitants mais ce serait déjà une bouffée d'oxygène pour la communauté de communes du Lodévois.

Au-delà de l'enjeu socio économique, le Technoparc apparaît comme un révélateur de noeud à conflits politiques. Il concerne des acteurs à plusieurs échelles : de la commune du Bosc à la région en passant par la CCL et le pays. Il est en même tps révélateur des problèmes de gouvernance d'une façon beaucoup plus générale. L'aspect « millefeuille » des entités politiques révèle son lot de problèmes. Les strates politiques ont des problèmes de communications en fonction des multiples querelles qu'elles soient selon le bord politique (ici, entre R. Lecou et M-C Bousquet par exemple), selon les intérêts entre différentes communes (le Technoparc révèle les problèmes de cohésion dans la CCL avec le PLU du Bosc toujours en cours d'élaboration pour une question d'électorat local) ou des contentieux individuels (ici, entre R. Lecou et G. Frêche)... Ces multiples effets de système rendent les résultats de l'action collective souvent confuses et parfois contraire aux volontés des acteurs.

La pluralité et la combinaison des acteurs politiques peuvent devenir compromettantes pour les acteurs industriels. Les problèmes de gouvernances ont des effets sur l'évolution des projets industriels, donc de la croissance et plus généralement de la vie d'une entité locale. Lodève paye ici le tribut...

Le contexte électoral n'a qu'alimenté les problèmes et querelles politiques diverses et variées. Dans ce contexte, le Technoparc fut utilisé comme instrument de guerre par les acteurs politiques. R. Lecou souhaite que la CCL soit responsable et autonome sur le projet alors que M-C Bousquet mise sur une ouverture aux capitaux régionaux pour développer plus rapidement la zone d'activités. Bien que les débats politiques et le choix des votants ne se limitent pas au Technoparc, ce dernier est d'après C. Cornée « un élément important et essentiel. ». Il y a des éléments sur lesquels les élections se jouent, le Technoparc en est un, indéniablement.

Depuis la victoire de M-C Bousquet, la réforme du projet du Technoparc par la régionalisation du site n'a pas encore porté ses fruits. Cependant, cette réforme apparaît comme un espoir pour un développement plus rapide et pour des finances plus souples du Lodévois.

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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ARTICLES

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« Etudes générales préalables et schéma directeur d'aménagement pour la réalisation d'un parc d'activités économiques, présentation du 15 octobre 2007, diagnostic et options d'aménagement », Ernst And Young Entrepreneurs, 15 octobre 2007, 35p.

Vivre en Lodévois, « Pour l'avenir économique du Lodévois, le Technoparc est en marche, »

« Découvrez le cahier spécial du Technoparc du Lodévois », n°18, printemps 2007, 23p.

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« Technoparc du lodévois, état d'avancement bureau communautaire du 20 juillet 2007 »

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WEBLIOGRAPHIE

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Cartes région et département : http://www.geoatlas.fr

Cartes CCL : www.coeur-herault.fr

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ANNEXES

Table des annexes :

Annexe1- Aperçu du travail accompli sur le site du Technoparc.

1- Le règlement intérieur du Technoparc du Lodévois

2- Le plan d'aménagement personnel de la zone d'activité extrait du logiciel Autocad.

Annexe2- Entretiens réalisés.

Règlement intérieur du Technoparc du

Lodévois:

1. PLAN :

I- DISPOSITIONS GENERALES.

Art. 1.1. Objet du règlement

Art. 1.2. Champ d'application

Art. 1.3. Répartition des espaces communs et privatifs

II- OBLIGATIONS ET PRESTATIONS A LA CHARGE DE L'AMENAGEUR : LES ESPACES A USAGES COLLECTIFS

A) Voies de circulation ouverte au public

Art. 2.1. Accès, voirie, signalétique

B) Desserte en réseaux de la zone d'activité (viabilisation)

Art. 2.2. Eau potable

Art. 2.3. Traitement des Eaux usées et Eaux pluviales

Art. 2.4. Électricité - Téléphonie - Réseaux câblés - internet.

Art. 2.5. Exceptions.

C) Aménagement et entretien des espaces communs

Art. 2.6. Espaces naturel à recomposer.

Art. 2.7. Aires publiques de stationnement

Art. 2.8. Locaux techniques

III- OBLIGATIONS DE L'ACQUEREUR

A) Mode d'utilisation et d'occupation du sol

Art. 3.1. Nature de l'occupation et de l'utilisation des sols

Art. 3.2. Occupations et utilisations des sols interdites sur l'ensemble du parc.

B) Prescriptions d'urbanisme s'appliquant à la parcelle

Art. 3.3. Prise de contact avec les services publics

Art. 3.4. Implantation des constructions par rapport aux limites séparatives des

lotissements publics

Art. 3.5. Implantation des constructions les uns par rapport aux autres sur un même lot

Art. 3.6. Coefficient d'occupation des sols

Art. 3.7. Dépassement du COS

Art. 3.8. Hauteur des constructions

Art. 3.9. Parkings privatifs

C) Architecture des bâtiments et aménagements liés.

Art. 3.10. Aspect extérieur de la parcelle privée.

Art. 3.11. Clôtures

Art. 3.12. Enseignes

Art. 3.13. Eclairage privatif

D) Nuisances, gestion et déchets industriels Art. 3.14. Nuisance et gestion des déchets industriels

IV- DISPOSITIONS DIVERSES.

Art. 4.1 Permis de construire

Art. 4.2. Révision du lotissement.

Art. 4.3. Association syndicale

Art. 4.4. Servitudes

TITRE I - DISPOSITIONS GENERALES

ARTICLE 1.1 - OBJET DU REGLEMENT :

Le présent règlement s'applique à l'intérieur de la zone industrielle réalisée par la Communauté de Communes du Lodévois située sur la commune du Bosc (Hérault), tel que le périmètre en est défini sur le plan de l'état des lieux et autres documents graphiques du dossier de demande d'autorisation. Il ne s'applique qu'aux espaces privatifs ; il fixe les règles et servitudes d'intérêt général imposées dans l'assiette foncière du lotissement.

ARTICLE 1.2 - CHAMP D'APPLICATION :

Ce règlement est applicable en sus du droit des tiers et des règles générales d'urbanisme applicables sur le territoire de la commune du Bosc, à savoir :

- P.O.S. (Plan d'Occupation des Sols) :

Il doit être rappelé dans tous actes de succession, de vente et de location d'un lot, par voie de reproduction intégrale.

Les dispositions du présent règlement ne deviendront définitives qu'après approbation par l'autorité administrative.

ARTICLE 1.3 - REPARTITION DES ESPACES COMMUNS ET PRIVATIFS :

La répartition des espaces communs et privatifs sera effectuée lorsque les surfaces et lots seront définis.

TITRE II - OBLIGATIONS ET PRESTATIONS A LA CHARGE DE L'AMENAGEUR : LES ESPACES A USAGES COLLECTIFS

A) Voies de circulation ouverte au public.

ARTICLE 2.1 - ACCES, VOIRIE, SIGNALETIQUE

L'accès aux lots se fera uniquement depuis l'entrée principale du Technoparc raccordée à la RD 142 et le passage au poste de garde. Tout véhicule doit se conformer au sens signalétique conforme indiqué par les panneaux de signalisations présents sur place.

Un Panneau indicatif cartographiant et listant les entreprises sera visible dans le secteur du poste de garde. L'installation de panneaux privés est interdite sur le secteur public.

Le fléchage est déterminé par le maître d'ouvrage aménageur.

B)Desserte en réseaux de la zone d'activité (viabilisation)

ARTICLE 2.2 - EAU POTABLE

- Toute construction d'habitation ou d'établissement recevant du personnel ou du public doit être alimenté en eau potable.

- Toute alimentation en eau potable doit se faire par branchement au réseau public de distribution d'eau.

- De surcroît, toute opération d'aménagement doit comporter un réseau d'eau suffisant pour assurer la desserte des constructions ou installations projetées.

- En cas d'aménagement partiel, la conception de ce réseau ne doit pas compromettre l'aménagement ultérieur du reste du secteur ou de la zone.

ARTICLE 2.3 - TRAITEMENT DES EAUX USEES ET EAUX PLUVIALES


· Eaux usées

- L'assainissement de toute construction doit être réalisée conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.

- Toute construction ou toute installation doit évacuer ses eaux usées dans le réseau public d'assainissement.

- Les effluents doivent subir un prétraitement avant d'être rejetés.

- De surcroît, la voirie de toute opération d'aménagement doit comporter un réseau d'assainissement suffisant pour assurer la desserte des constructions ou installations projetées. - En cas d'aménagement partiel de la zone ou du secteur, la conception de ce réseau ne doit pas compromettre l'aménagement ultérieur du reste de la zone ou du secteur.


· Eaux pluviales

- L'implantation des constructions ne doit pas compromettre le libre écoulement des eaux naturelles.

- Les eaux pluviales des toitures, aires imperméabilisées etc..., doivent être évacuées sur le terrain d'assiette de la construction.

- En outre, en l'absence de réseau collecteur ou en cas de réseau collecteur insuffisant, la voirie de toute opération d'aménagement doit comporter un réseau d'eaux pluviales récupérées dans un dispositif adapté.

- En cas d'aménagement partiel de la zone ou du secteur, la conception de ce réseau ne doit pas compromettre l'aménagement ultérieur du reste de la zone ou du secteur.

ARTICLE 2.4 - ÉLECTRICITÉ - TÉLÉPHONE - RÉSEAUX CABLÉS - INTERNET

Toute construction sur le site peut être directement raccordé aux réseaux électriques, téléphonique, câblés et internet. Les entreprises devront se rapprocher du délégataire du service public pour formuler une demande de raccordement.

- Lorsque aucune contrainte ne s'y oppose, les lignes publiques et privées de téléphone, d'électricité ainsi que les réseaux câblés doivent être enterrés.

- Lorsque aucune contrainte technique ne s'y oppose, les branchements et dessertes internes au terrain doivent être enterrés.

- Un réseau wifi est mis en place sur l'ensemble de la zone du Technoparc.

ARTICLE 2.5 - EXCEPTIONS

- Ces règles ne s'appliquent pas aux constructions et installations qui ne nécessitent pas de desserte par les réseaux et notamment aux installations techniques des services publics.

C) Aménagement des espaces communs.

ARTICLE 2.6 - ESPACES NATUREL A RECOMPOSER En projet.

ARTICLE 2.7 - AIRES PUBLIQUES DE STATIONNEMENT

Caractéristiques des places de stationnement :

Les dimensions minimales de ces places, sauf en bordure des voies en stationnement linéaire, doivent être de 5,00 m x 2,50 m. Elles sont indépendantes ou autonomes, sauf cas particulier de réhabilitation et pour l'habitat individuel.

En cas d'impossibilité technique de réaliser tout ou partie des places de stationnement exigées ci-dessus sur le terrain d'assiette de l'opération, l'implantation des places manquantes est admise sur un terrain situé à moins de 100 m ; en cas d'implantation dans un parc public de stationnement, l'obtention d'une concession à long terme est obligatoire ; en outre, lorsque le Conseil Municipal a délibéré sur le montant de la place de stationnement en application de l'Article L 42 1-3 du Code de l'Urbanisme, le pétitionnaire est tenu quitte de ses obligations en versant la participation financière correspondante.

Les places adaptées doivent être localisées à proximité de l'entrée du bâtiment, du hall d'accueil ou de l'ascenseur. Elles sont reliées à ceux-ci par un cheminement accessible.

Sur la voie publique, les emplacements réservés sont librement accessibles. Leur agencement permet à toute personne de rejoindre le trottoir ou le cheminement pour piétons sans danger et sans obstacle.

_ L'emplacement doit être de plain-pied en dehors de tout obstacle et de toute circulation automobile, pour permettre une bonne approche des véhicules par les personnes circulant en fauteuil roulant. Il doit comporter une bande d'accès latérale, prévue à côté des places aménagées, d'une largeur d'au moins 0,80 m, ce qui porte la largeur totale de l'emplacement à un minimum de 3,30 m.

_ Un cheminement d'accès au niveau du trottoir, d'une largeur au moins égale à 0,80 m. Il doit lui-même obéir aux prescriptions des mêmes textes relatives aux pentes, ressauts, bateaux... _ Les emplacements longitudinaux doivent permettre au conducteur de sortir sans danger du véhicule par la portière gauche.

_ Il est recommandé de prévoir une hauteur de passage minimale de 2,15 m pour faciliter l'accès des véhicules adaptés aux besoins des personnes en fauteuil roulant. _ En principe, les emplacements doivent être également répartis sur la voirie.

ARTICLE 2.8 - LOCAUX TECHNIQUES

En projet.

TITRE III - OBLIGATIONS DE L'ACQUEREUR

A) Mode d'utilisation et d'occupation du sol

ARTICLE 3.1 - NATURE DE L'OCCUPATION ET DE L'UTILISATION DES SOLS

- Les terrains situés dans le périmètre de la zone industrielle sont réservés à des constructions affectées à des activités industrielles, artisanales ou assimilées et admissibles.

- Des logements ne peuvent être aménagés en zone industrielle que lorsqu'ils sont nécessaires pour assurer la garde ou la surveillance des installations industrielles.

- La construction de locaux à destination de bureaux est autorisée uniquement lorsqu'ils sont directement nécessaires à l'exercice de l'activité industrielle, artisanale ou commerciale des superficiaires.

ARTICLE 3.2 - OCCUPATIONS ET UTILISATIONS DU SOL INTERDITES

Sont interdites sur l'ensemble du Technoparc :

- Les activités agro-alimentaires, d'hébergements,

- Les résidences permanentes ou temporaires ainsi que tout bâtiment à vocation festive et de loisirs

- La création de décharge, dépôts de déchets industriels.

B) Prescriptions d'urbanisme s'appliquant à la parcelle.

ARTICLE 3.3 - PRISE DE CONTACT AVEC LES SERVICES PUBLICS

Toutes les constructions ou installations seront obligatoirement raccordées aux réseaux mis en place par la Communauté de Communes du Lodévois conformément au plan de récolement.

Il incombe aux superficiaires de prendre contact dès que possible avec les Services Industriels et des entreprises de télécommunication, en vue de l'alimentation de leurs bâtiments en eau, gaz, électricité, leur liaison au réseau téléphonique et au réseau wifi. Les superficiaires ne doivent entreprendre aucun travail quelconque sur le terrain avant d'avoir établi ce contact et obtenu l'accord des services publics en question. Ils doivent également se renseigner auprès de ces derniers sur les emplacements des câbles et canalisations (eau, gaz, électricité, téléphone) traversant leurs parcelles et sur ceux qui sont implantés à proximité immédiate.

Gestion des eaux pluviales : Toutes les eaux de toitures des bâtiments privés doivent être raccordées au réseau de canalisation mis en place.

ARTICLE 3.5 - IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS PAR RAPPORT AUX LIMITES SEPARATIVES AVEC LES LOTISSEMENTS PUBLICS

- Les constructions doivent être implantés à au moins 4,00 mètres des limites séparatives. Toutefois, cette distance peut être supprimé lorsque des mesures sont prises pour éviter la propagation des incendies.

ARTICLE 3.6 - IMPLANTATION DES CONSTRUCTIONS LES UNES PAR RAPPORT AUX AUTRES SUR UN MEME LOT

Lorsqu'elle n'est pas contiguë ou intégrée à un bâtiment d'activité doit en être éloignée d'au moins 4,00 mètres. Les équipements et installations techniques d'intérêt général peuvent être soit contigus aux autres installations ou constructions, soit éloignés de celles-ci.

ARTICLE 3.7 - COEFFICIENT D'OCCUPATION DES SOLS

La surface hors oeuvre nette constructible sur l'ensemble de la zone d'activité est fixée en fonction de la surface totale des lots (115 ha) et d'un C.O.S. de 0.60 à 69 ha.

ARTICLE 3.8 - DEPASSEMENT DU C.O.S.

Non autorisé.

ARTICLE 3.9 - HAUTEUR DES CONSTRUCTIONS

La hauteur maximale des constructions, comptée à partir du terrain naturel est fixée à 12,00m. Le dépassement de cette hauteur maximale est admis pour les annexes fonctionnelles telles que cheminées, réfrigérant, etc. ..., ou pour des éléments ponctuels de superstructure.

ARTICLE 3.10 - PARKINGS PRIVATIFS

Les places de parkings privatifs doivent respecter les mêmes dimensions que celles des aires publiques de stationnement.

Le stationnement des véhicules correspondants aux besoins des constructions et installations projetées doit être assuré en dehors des voies publiques ou privées sur des emplacements prévus à cet effet.

La superficie à prendre en compte pour le stationnement à l'intérieur des parcelles devra être suffisante compte tenu de l'activité de l'entreprise. Il est interdit de stationner hors des parkings privatifs.

A ces places de stationnement pour les véhicules de transport des personnes, s'ajoutent les espaces à réserver pour les camions et autres véhicules utilitaires.

Les aires de stationnement devront être traitées de préférence en matériau perméable permettant de limiter le ruissellement et favoriser l'infiltration des eaux pluviales.

C) Architecture des bâtiments et accompagnement.

ARTICLE 3.11 - ASPECT EXTERIEUR DES PARCELLES PRIVEES

Les bâtiments, quelle que soit leur destination, les terrains, même s'ils sont utilisés pour des dépôts, aires de stockages, etc. doivent être aménagés et entretenus de telle sorte que l'aspect extérieur et la propreté de la zone ne soient altérés. Les bâtiments seront traités avec une architecture compatible avec l'environnement qui devra tendre vers la simplicité. Les matériaux de bardage ne devront pas présenter de brillance et les enduits seront de teinte neutre. La topographie du terrain doit être absolument respectée et les niveaux de la construction se répartir et se décaler selon la pente.

Les annexes devront être traitées avec le même soin que le bâtiment principal.

ARTICLE 3.12 - CLOTURES

Toute personne désirant édifier ou modifier une clôture doit auparavant adresser une déclaration à la communauté de commune du Lodévois. Cela ne dispense pas des démarches administratives en vigueur en matière de permis de construire et de déclaration de travaux.

- Les clôtures doivent être constituées de grillages en mailles soudées de couleur verte d'une hauteur maximum de 3,00m.

- Les murs pleins sont autorisés uniquement pour recevoir les éléments techniques (coffret EDF, boite aux lettres...).

- Les clôtures peuvent et doivent être doublées de haies arbustives d'une hauteur maximale de 2,00m. Dans le cas d'entreposage de matériel à l'extérieur des bâtiments

- Les clôtures d'aspect béton préfabriqué sont interdites.

- Les éléments dits décoratifs, notamment en béton moulé, sont interdits.

- Les matériaux ne présentant pas un aspect suffisant de finition (tels que parpaings, briques creuses, etc...) doivent être enduits.

Equipements d'infrastructure

Leur examen doit s'effectuer dès le stade de leur localisation et portera également sur leur aspect architectural (volume, nature et tons de matériaux utilisés).

· La demande doit comporter :

- Un plan de situation du terrain ainsi qu'un plan sommaire des lieux comportant l'implantation de la clôture projetée et l'indication des bâtiments de toute nature existants sur le terrain ;

- Un plan en élévation de la clôture projetée, précisant la nature des matériaux et sa dimension (linéaire, hauteur...), les plantations ainsi que leur traitement (haie libre ou taillée, hauteur...); - Des photos du voisinage (clôture voisine, environnement...)

- Le formulaire rempli en indiquant avec précision la nature des matériaux et les espèces végétales ou les types de végétaux.

La clôture devra être implantée sur l'alignement (c'est-à-dire à la limite exacte du domaine public et de la propriété privée) ou en retrait. Il est indispensable de demander à la mairie un arrêté d'alignement, s'il s'agit d'une voie communale.

Lorsque la clôture est destinée à clore une propriété ou à protéger des travaux pour lesquels un permis de construire est sollicité, la demande d'autorisation de construire présentée tient lieu de demande d'autorisation d'édification de clôture. La demande de permis de construire comprendra alors tous les éléments relatifs au projet de clôture.

Une clôture suppose l'édification d'un ouvrage, ce qui exclut les haies vives et fossés d'une demande d'autorisation de clôture.

· Pour les plantations :

Une haie de plus de deux mètres doit être plantée à deux mètres au moins de la limite séparative. Par contre, une haie de moins de deux mètres peut être édifiée à 0,50 m de la limite séparative. Si la haie est commune entre deux voisins, elle peut être plantée sur la limite séparative. Les frais de plantation, d'entretien et de remplacement éventuel de plans doivent être partagés.

ARTICLE 3.13 - ENSEIGNES

Les enseignes ne sont autorisées que sur les bâtiments et sur le mur placé à coté de l'entrée sur l'accès du terrain.

Les enseignes disposées sur les bâtiments sont libres dans leur forme et leur couleur mais ne doivent jamais dépasser le volume du bâtiment ou de ses annexes (possibilité d'implantation sur mur d'accompagnement)

Les enseignes disposées sur le mur placé à coté de l'entrée doivent être éclairées (si elles le sont) exclusivement par projecteurs placés sur le haut du mur.

Hauteur maximale : 6 m (attention à la hauteur sous charpente des halls)

Les Enseignes clignotantes sont interdites.

Le format de la signalétique ne devra causer aucune gêne aux parcelles voisines. Toute enseigne sur les clôtures est interdite.

ARTICLE 3.14 - ECLAIRAGE

Les appareils doivent inclure sans restreindre la généralité :

les immeubles et structures; les éclairages de stationnement; l'éclairage d'aménagement extérieur; les enseignes lumineuses; l'éclairage de rue; les lieux d'entreposage; le toit; les espaces vacants.

L'ensemble de l'éclairage des terrains sera obtenu : - par des projecteurs situés sur les bâtiments

- par des balisages au sol (bornes).

D) Nuisances et gestion des déchets industriels

ARTICLE 3.15 - NUISANCE ET GESTION DES DECHETS

Il est interdit de jeter ou de déposer des déchets en dehors des installations d'élimination
autorisées. Le compostage des déchets d'industries ou autres dans des installations

individuelles est autorisé, pour autant qu'il ne pollue pas l'eau ou n'embarrasse pas les voisins par des émissions nauséabondes.

Le Conseil communautaire peut proposer la collecte de certains déchets particuliers et en fixer les modalités.

TITRE IV - DISPOSITIONS DIVERSES

ARTICLE 4.1 - PERMIS DE CONSTRUIRE

Toute construction devra faire l'objet d'une demande de permis de construire.

Les règles applicables pour la délivrance des permis de construire sont les suivantes :

1. Pendant une période de 5 ans à compter de la date d'achèvement de la zone industrielle (hors travaux de finition), il sera fait application des dispositions du règlement. Si le règlement renvoie aux dispositions d'Urbanisme applicables sur la Commune et si ces règles ont évolué depuis la date de l'autorisation de lotir les règles les plus favorables seront appliquées au demandeur.

2. Au-delà du délai de 5 ans, les règles d'Urbanisme applicables au permis de construire seront celles en vigueur au moment de sa délivrance

Si les règles du Plan d'Occupation des Sols sont plus restrictives, elles primeront sur les dispositions du règlement

Si ces règles sont moins restrictives, elles seront primées par les dispositions plus rigoureuses du règlement

3. Au-delà d'un délai de 10 ans, à compter de la date de délivrance d'autorisation de lotir lorsqu'un Plan d'Occupation des Sols ou un document d'Urbanisme en tenant lieu a été approuvé dans la Commune, les règles spécifiques de la zone artisanale cesseront de s'appliquer au bénéfice des règles du Plan d'Occupation des Sols sauf dans le cas où conformément à l'article L.315.2.1. du Code de l'Urbanisme, la majorité des co-lotis a demandé le maintien des règles de la zone artisanale.

Avant tout projet de construction, les propriétaires et architectes devront prendre connaissance du plan de récolement établi par le maître d'ouvrage après construction du réseau d'assainissement

Ils détermineront sous leur entière responsabilité tant l'altimétrie des futures
constructions que la bonne évacuation des eaux usées aux antennes de branchement.

Toute demande de permis de construire devra être conforme au cahier des recommandations architecturales et aux articles du règlement national d'urbanisme restant applicables.

ARTICLE 4.2 - REVISION DU LOTISSEMENT

Toute demande de révision de la zone artisanale devra être présentée dans les formes prévues au Code de l'Urbanisme.

En projet.

ARTICLE 4.3 - ASSOCIATION SYNDICALE

En projet.

ARTICLE 4.4 - SERVITUDES

Toutes les servitudes référencés à l'acte notarié qui concerne les terrains.

Fait à LODEVE, le 3 mars 2008

Jean-François BIHAN-POUDEC

Communauté de communes du Lodévois.

Entretiens :

1. Entretiens réalisés au premier semestre avec Florine, Cédrinc ; Rémi, Alex, Gaelle et exploités pour ce mémoire.

Pouvez vous nous décrire succinctement le rôle de la maison des entreprises ?

Nous sommes une association composée de deux collèges composés d'élus et d'acteurs économique. Nous intervenons sur le territoire coeur d'Hérault, formé de quatre communautés de communes, et un pays. Cela fait plus de 20 ans que l'on existe. Dès l'origine les gens la maison des entreprises comprenait trois services : une aide à la création d'entreprise, une pépinière, accompagnant les micros projets, avec parois des journées multi conseil dans les lycées, une formation à la création d'entreprise, l'objectif est d'accompagner les entreprises dans le développement et l'amélioration de leurs compétences. Nous accompagnons différents types de projets, très divers, comme la création d'association, l'installation d'artiste... Nous assurons aussi une veille territoriale avec la réalisation de diagnostics sociaux économiques. Dans la structure on peut noter la présence du président de la chambre de commerce et d'industrie. Les fonds proviennent à 10% du privé, 10% des communes, 20% du département, 20% région, 20% état, 20% Europe. Entre 200 et 300 accueils à la création d'entreprises, une vingtaine de personnes travaillent dans la pépinière pour des projets majeurs, à fort potentiel pour le territoire en rapport avec les communautés de communes et les chambres consulaires.

Nous avons constaté, dans les chiffres, un certain renouveau démographique, de quelle population s'agit-il, une population jeune, active ?

Le solde migratoire est excédentaire, dans la partie basse du territoire, le solde naturel est inférieur au solde migratoire. Depuis 1999, nous n'avons pas tous les chiffres? Le Languedoc Roussillon ne semble pas être qu'une terre d'accueil pour les seniors comme on l'a souvent répété, des jeunes arrivent aussi. On note un apport de population le long de l'autoroute. En terme de revenus fiscaux, l'est est bien plus important que l'ouest. Dans la partie sud-est du territoire, la plus proche de Montpellier on observe un revenu légèrement supérieur à la

moyenne du département (plus de 16 000/an). En 2003, on observe une vague de population, alors on s'éloigne de Montpellier et de sa première couronne. Globalement le territoire a de très faibles revenus médians par habitants, sauf dans sa partie sud est. Pour les projections, on ne sait pas à cause du recensement. Il faudrait créer 400 emplois par an. On fait un grand travail sur les entreprises et leur développement, d'ou viennent elles, sont elles endogènes, exogènes, mixte ?

Le taux de chômage est passé de 25% à 19% en lodévois, qu'est ce qui a permis cela ?

La maison de l'emploi a travaillé sur ces chiffres. Les Assedic ont constaté une augmentation sur certains secteurs, la construction notamment, on observe aussi la création de nombre d'entreprises, avec une augmentation du nombre d'emplois, cependant, est-ce des emplois pérennes ? S'agit il d'un phénomène d'induction de l'économie résidentielle qui apporte de la croissance et de l'emploi ?

Le parc de logement augmente de façon important sur tout le territoire, cependant beaucoup moins dans le Lodévois, pourquoi ?

Les gens s'installent d'abord à Montpellier, on ne sait pas si les gens qui viennent ici, le font par choix, ou par défaut. Souvent, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens. Tire-t-on vraiment la plus value de cette arrivée de population ? Sommes nous juste un bassin dortoir ou allie-t-on bassin de vie et bassin économique ? Qu'est ce qui reste dans le pouvoir d'achat des ménages ?

Quelle est l'évolution de la part des travailleurs en dehors du pays ?

En terme de flux, un gros volume va travailler vers Montpellier, un bien plus petit vers Béziers et deux autres de moindre importance vers Pezenas et sète. Globalement 55% des actifs migrants vont à Montpellier. Certaines entités économiques permettent d'avoir des emplois localement. Apparemment, on assiste à un maintien de ces flux, qui ont cependant beaucoup grossis, plus 25% en 7 ans. Certaines entreprises du littoral viennent chercher des terrains ici, des gens de Poussan, de Balaruc...

A-t-on des demandes dans le secteur industriel ?

On a surtout des demandes dans le gros artisanat, des entreprises ne dépassant pas 20 salariés. Il existe un fort déficit de réserves foncières à vocation économique dans les PLU. Le déficit d'acquisition est important dans les communes, et plus les prix montent, plus il leur est difficile d'acheter. Dans le Lodèvois, il est assez difficile d'accueillir des entreprises car le territoire est situé un peu loin de l'agglo. A Lodève même les contraintes réglementaires sont importantes, notamment avec les inondations. L'A75 est synonyme d'arrivée de population.

Quelles industries dans le coeur d'Hérault ?

Il reste quelques industries en lodévois. Il n'existe cependant pas d'entreprises de plus de 50 salariés;

En terme de projet, récemment nous avons vu l'implantation d'une entreprise de 10 salariés sur le site d'Iri France.

Au niveau du Technoparc du Bosc, que peut-on attendre ?

L'absence de transport ferroviaire semble nuire au Technoparc. On a donc la nécessité d'une logistique courte. Avec le prix de l'essence qui grimpe et en raisonnant de plus en plus en développement durable, il faudrait installer des entreprises à forte valeur ajoutée, soit proche du marché, soit à forte valeur pour pouvoir payer les surcoûts. 54 hectares viabilisés, ne sont pas trop grands, et même cela ne suffira pas. Il faudrait deux zones supplémentaires pour pouvoir répondre à la demande future. Le problème est celui de la gouvernance économique. On est face à une erreur stratégique majeure, le techno parc appartient à une communauté de commune. L'échelle n'est pas la bonne. Et si elle appartenait à la région ? Un chef d'entreprise n'a rien à faire des guéguerres d'élus. Vais je m'installer à Figueras, en Espagne, à Castelnaudary, salon en Provence ? La stratégie n'est pas la même si l'on est chef d'entreprises, la paire de lunette change si l'on est élu ou chef d'entreprise. Il faut un outil

juridique fédérateur pour accueillir du bâti, se rassembler impérativement, que cela soit une SEM, un syndicat mixte, il faut un outil de partage, qui fédère les acteurs.

Avez vous noté une modification dans le tissu industriel local depuis l'ouverture de l'A75 ?

On tout de même constaté une augmentation conséquente du nombre d'entreprises. La clientèle est de plus en plus importante sur le territoire. On note que beaucoup d'entreprises qui ne sont pas du territoire se sont installés ici. Cependant on a assisté à un changement des secteurs d'activités, on a eu une perte d'entreprises agricole, une perte d'industrie, ce sont les professions libérales qui ont augmentés ainsi que les artisans, cependant est ce que se sont des emplois pérennes, durables ? L'économie est surtout résidentielle.

Au niveau du secteur de la santé, ou en est-t-on ?

Cela dépend du SDR de la santé et du financement public. On n'obtient pas des lits d'hôpitaux comme ça. C'est au niveau public. En revanche, un médecin c'est une implantation libre, et oui on a vu une augmentation de leurs nombres.

Quelle stratégie à adopter ?

Il faut attirer des entreprises à forte valeur ajoutée, de 10 à 20 salariés, ou celle qui peuvent bénéficier d'un grand marché à proximité. En 2030 Montpellier atteindra les 825 000 habitants. Une entreprise qui doit être ou proche de sa matière première, soit de son marché, soit de la logistique propre à sa branche. On a vu par exemple le développement d'une entreprise qui produit des algues pour la fabrication de spiruline qui remplace les protéines. L'agro-alimentaire, les nouveaux aliments, les neutrosceptiques peuvent constituer des potentialités. On a les ressources, comment les utiliser ? Il faut miser sur l'innovation, le développement, nouveaux produits peuvent valoriser les olives, le raisin...

Entretien avec M. Salvaniac, patron de EBS France, industrie d'emballage bois.

Date: le 23 Janvier 2008

Quelles sont les activités de votre entreprise, en quoi consistent-elles?

M Salvaniac: Elle comprends trois activités, la première, la plus importante est une fabrique d'emballage bois pour l'industrie, elle concerne tous types de caisses aussi bien du matériel médical que avec IBM. Ensuite il y a une deuxième activité qui est de l'emballage personnalisé où l'on va directement chez les clients pour réaliser des emballages sur mesure. Enfin, il y a une troisième, mais elle est encore à petite échelle, il s'agit d'un travail de logistique avec préparation de commande, de gestion.

Exportez vous à l'étranger?

M Salvaniac: Alors, non pas directement mais ceux sont mes clients qui eux font de l'exportation aussi bien en France, l'Union Européenne que dans le monde entier. Ce sont 70% de sa clientèle qui exportent internationalement.

D'où vient le bois que vous utilisez dans votre activité?

Le bois vient pour la plupart de Haute Loire et de l'Aveyron.

Combien avez vous d'employés au total?

J'ai 18 employés en CDI plus une main d'oeuvre d'intérimaire dans les moments de pic de l'activité où là j'emploi environ 2 personnes, parfois plus ça dépend.

Pourquoi voulez-vous déplacer votre entreprise sur le Technoparc? Quelles sont vos motivations? Qu'est ce qu'il manque ici?

Le manque de place, je souhaite m'agrandir c'est pour cela que je déplace mon entreprise ailleurs, sur le Technoparc.

Je souhaite rester dans le lodévois. C'est proche de l'autoroute et cela permet un accès facile par camion.

Pourquoi Lodève et pas une autre commune?

Mes employés habitent le lodévois donc je souhaite rester ici, pour qu'ils soient prés de chez
eux. Il y a qualité de la main d'oeuvre ici; les gens sont issus d'un milieu rural où l'on a appris
à travailler, c'était une nécessité de travailler. Ils ont une éducation du travail et cette tendance

du aux changements de mentalité des nouvelles générations commence à se perdre. En plus, dans le lodévois il y a un cadre de vie préservé et intéressant.

D'où viennent vos employés?

Ils sont 15 sur 18 à venir de Lodève ou la communauté de communes et 3 du clermontais. Dans les intérimaires que j'emploie, il y la moitié qui proviennent du lodévois et la seconde moitié du clermontais.

Le chômage à Lodève, que réprensente-t-il pour vous?

Le chômage représente un atout pour ce territoire et pour la main d'oeuvre locale; ici les gens
vont donc tout faire pour conserver leur emploi et par la même être motivé pour le conserver.

Que recherchez vous comme type de profils?

Je recherche tous types de profil, pas de qualification particulière, il suffit pour moi d'être manuel et d'avoir une envie de travailler.

Avez vous du mal à recruter?

Non absolument aucun problème à trouver le main d'oeuvre. Pour cela, il faut être un patron respectueux de ses employés, je leur assure des avantages sociaux, une complémentaires santé pour toute la famille de 29€/mois, de plus je verse un «intéressement aux bénéfices» qui est une part du bénéfice de l'année qu'ils touchent.

Quel est le salaire de vos employés?

Le SMIC est de 1280€ brut par mois et je donne 1450€ brut par mois, même les emplois les moins qualifiés.

Quelles sont les contraintes vis-à-vis du Technoparc?

Je pense que la vision globale du projet du Technoparc est floue, il y a un manque d'information et surtout de communication sur les projets de celui-ci. Bon, moi il se trouve que je commence à en être informé au travers de M. Cornée.

Aviez vous des facilités et des contacts politiques plus aisés de fait de votre origine (celle de Lodève)?

Non, enfin pas vraiment. Les politiques semblent avoir un «comportement un peu autistique»,

«ils ne se bougent pas assez», cette tendance on l'a retrouve à toutes les échelles, ils pensent d'abord à leur carrière.

Le passé du Technoparc, vous apparaît-il comme un risque potentiel?

Cette idée m'a effleuré une fois et depuis, je ne pense pas du tout que ce soit un problème car
les principes de précautions ont été prises et que ce principe prévaut. Aujourd'hui l'on fait
attention à tout cela, pas comme avant et lorsqu'ils disent que ce site est sûr, je le pense aussi.

Combien de personnes pensez vous embaucher une fois que vous serez sur le site du Technoparc?

Je pense recruter au moins 4 personnes à plein temps, plus d'autre quelques fois par mois seulement.

Avez vous des projets autres en ce qui concerne votre entreprise? Non, pas du tout. Je n'ai pas prévu sur le long terme.

Pensez vous qu'il serait possible de concrétiser une synergie entre les acteurs, et pensez vous que une coopération avec l'entreprise d'emballage carton (le nom!!) serait envisageable? Nous avons pris en effet contact une fois ensemble, et cette approche est envisageable, je suis moi même rentrer en contact avec lui en premier. Ce serait extrêmement complémentaire. On peut imaginer une palette de bois pour pouvoir transporter des cartons dessus, ou aussi pour les matériaux carton en général.

Nous avons déjà une collaboration étroite aussi avec une association loi 1901, «Midipack» ( www.midipack.org) dont je suis le président. Nous procédons à des achats entre nous, des salons, ce sont des entreprises pas seulement d'emballage en bois, elles sont situées dans le département.

Que pensez vous du fret ferroviaire? En manque-t-il pour votre entreprise?

Il ne manque pas car il n'est pas pratique comparé aux transport par camion. Le seul avantage à étudier serait l'acheminement jusque dans le Technoparc d'une partie de la matière première volumineuse comme les contres plaquées, les panneaux, et le bois brut. Le seul côté intéressant serait aussi sa vocation écologique en comparaison avec les camions, à ce moment à pourquoi pas. Mais le camion est vraiment le plus pratique même si je suis pour tout ce qui est environnement.

Par contre, pour ce qui est d'une ligne TER entre Montpellier jusqu'à Lodève en desservant
Clermont l'Hérault pour réduire le trafic routier lié à la migration pendulaire.

Remerciements.

Entretien Bruno Tamani : directeur de l'entreprise TAM : production de bennes et conteneurs. Chaudronnerie industrielle, métallerie. Siège à Ganges. Tel fixe entreprise: 0467730000

Portable : 0619572168

Il n'a pas le temps de nous accorder un entretien, mais il a accepté de répondre aux questions par téléphone.

Quelles motivations pour s'être installé sur le site du Technoparc à Lodève ?

Les infrastructures. Leur atelier sur Ganges est bloqué au niveau des infrastructures. A Lodève, il y a l'A75 et une surface de travail possible. Le prix au m2 est attractif.

Pourquoi Lodève ? Il y a d'autres parcs dans la région

Les villes ne veulent plus d'industries comme la sienne. Bruit, pollution. Prix au m2 beaucoup trop cher en ville. De plus, il a particulièrement besoin de place. Lodève veut faire une zone industrielle. C'est assez rare dans un village qu'il y ait une si grande volonté politique et c'est important. Les villages maintenant font dans le résidentiel, du coup, ils s'orientent sur des activités commerciales qui ne font pas de bruit ou qui ne polluent pas. Une industrie à coté de la villa ? Impossible ! Dans les villages les loisirs passent en premier. Tant que les hommes politiques ne comprendront pas qu'il faut faire un choix entre le résidentiel et l'industrie ils ne

s'en sortiront pas ». Lodève c'est le seul endroit où il y a un dynamisme industriel. Il est accueilli à Lodève alors que les autres le rejettent.

Aviez-vous des contacts avec Lodève avant de choisir cette destination ? Vous êtes peut être originaire du coin ?

« Pas du tout. C'est purement une stratégie industrielle. »

Avez-vous rencontré des problèmes pour l'installation de votre entreprise sur le site ?

Il a eu beaucoup de mal à trouver de la main d'oeuvre. Ce qu'il propose c'est un métier dur. Mais c'est partout pareil en France. En plus la région n'est pas très industrielle. La nouvelle génération est difficile à attirer. « C'est normal, les parents souhaitent voir leurs gamins à l'abri dans des bureaux, je les comprends ».

Avez-vous créé du personnel qui habite à Lodève même ?

50%.

Il y a beaucoup de chômage dans la région et à Lodève en particulier, pourquoi ne trouvez vous pas du personnel sur place ? Vous demandez une qualification particulière ?

_ « Non, aucune qualification. Vaillant et dynamique simplement ! Mais il faut remettre les gens au travail. Il y a une démobilisation et une volonté d'être au chômage. Je vais vous expliquer la raison. On a moins besoin d'argent dans les villages. Du coup le RMI et la grande surface de Coluche suffisent, comme en Guadeloupe. Logement gratuit, pharmacie gratuite, 300€ par mois. Il lui reste même assez pour faire la fête ! Or à mon ouvrier, il ne lui en reste pas autant ».

N'avez-vous pas eu peur du passé du Technoparc ? Le radon par exemple...

« Non, c'est vraiment pas un problème ». il a pris des précautions auprès des associations

écolos locales (il a oublié le nom) il y a 3 ans. « Mais c'est resté dans la tête des gens. C'est un
moyen de bloquer l'industrie aussi. Ça fait peur de voir débarquer des gros camions. »

Vous n'avez pas besoin de transport ferroviaire ? Le rail ne vous manque pas ?

« Non, j 'en ai pas besoin. Tant que le fret fonctionne comme actuellement en France ce n'est pas la peine. Il faudrait qu'ils privatisent. » Il a essayé avec RFF et il a eu beaucoup d'ennuis. Il ne savait jamais quand la marchandise partait et arrivait. Les gains en termes de coût étaient ridicules. Il y a une plus grande fiabilité au niveau des transports routiers. Pas de politique globale chez la SNCF. « il ne connaissent même pas leurs équipements ! » il faut du matériel spécifique pour le déchargement de matériel que certaines gares n'ont pas. Or c'est seulement sur place qu'ils s'en rendent compte.

« Pour que ça marche, il faudrait un fournisseur pour un client. Or moi j'en ai 2000 des clients. Le problème c'est que 70% de fonctionnaires ne veulent pas changer. Les prix devraient être 50% moins cher que le camion. Le problème vient des fonctionnaires. C'est pareil pour les ports, tous les ports du monde sont en croissance sauf en France, à cause du syndicat des dockers. Pas moyen d'avancer. »

Vous exportez à l'étranger ?

« Oui. Par camion. En suisse, Allemagne, Autriche, Espagne, Portugal ».

2. Entretien. Après les élections.

C.Cornée. Le mercredi 14 mai 2008.

Quel bilan peut on dresser des entreprises installées ? Au niveau de l'emploi dans un premier temps.

En matière d'emploi 55 personnes sont embauchées. 22 à Ondupack id à TAM 5 pers à Muzarelli. (Muzarelli est une antenne sur le Technoparc), 1 ou 2 chez plastic design. Plastic Design est une société qui s'est installé à la fermeture de Cogema dans des bâtiments déjà existants. Ils font de l'emboutissage de matières plastiques... Notamment des présentoirs pour les étiquettes.

Est-ce que ce sont des entreprises locales ?

Ce sont des entreprises qui existaient déjà dans le local régional. Elles sont toutes les 3 familiales et existent depuis 20 ou 30 ans. C'est le plus fiable pur démarrer des implantation.

Est-ce qu'elles emploient de la pop locale ? Sur ce point, ce n'est pas vraiment une réussite.

Pourquoi ?

Les raisons sont multiples. C'est d'abord une question de gestion managériale. Il y a des raisons endogènes et exogènes. La réputation d'entreprise est endogène. Par exemple, Tam a mauvaise réputation, Donc des problèmes de recrutement. Ensuite, l'absence de formation par exemple est exogène.

Ensuite, c'est erreur commerciale ou politique de la communauté de communes de conditionner l'examen de réussite des entreprises par l'emploi. Les entreprises ne peuvent pas s'engager pour dire qu'elles vont prendre tant de personnes à tel endroit. L'approche ne se fait pas de cette façon. Les critères commerciaux sont à mettre en avant, le reste se fait naturellement.

Quels critères commerciaux ?

Fiabilité, montant d'investissement, génératrice de main d'oeuvre mais de manière globale. Qu'on ne dise pas qu'il en faut 10 ou 40 ici ou là. Mauvais critère de sélection.

Peut-on faire un état des lieux global de la croissance ?

Bonne croissance en terme de C.A. progression entre 10 et 20 points sur 4 ou 5 ans. Les emplois progressent. Muzarelli sont passé de 30 personnes à 47 (dont 5 sur le Technoparc). Avec des nouveaux marchés à la clef. Elles n'avaient plus de place où elles étaient et en situation de pouvoir engager de nouveaux marchés c'est pourquoi ils se sont installés sur le Technoparc.

Quels nouveaux marchés ?

Muzarelli s'est engagé dans la taille de pierre avec de nouveaux matériaux (informatique) en s'ouvrant vers le grand public et la commande privée.

Tam a un nouveau marché sur les charpentes métalliques.

Quels sont les projets en cours ?

Il y en a plusieurs.

Technoglobe. Veut racheter un bâtiment. Activité : distribution et équipement moto. Démarches administratives pour vente du bâtiment vestiaire. Il fait du montage également (alarme, communication radio.)

Projet de plate forme logistique. Société SOTEC. Projet de 12000m2

Projet WOOLD. Société qui fabrique des poutres en bois et chaises en bois en recherche et développement. L'idée est de mettre en avant des objets originaux. L'entreprise occuperait 700 m2 de bâtiment en dessous de Muzarelli.

Projet EBS. Nouvelle usine de fabrication. Bâtiment de 4000m2. Prototype de la société familiale.

Un hangar pour de l'entrepôt. Soprovolt pas encore clair. 5000m2. avec toiture équipée photovoltaïque.

Ensuite il y a une multitude de projets liés au photovoltaïque. 9 projets tournent autour de champs voltaïques avec par ex la compagnie du vent, EDF énergies nouvelles, Optisolar (société californienne), Juwi, JMB énergie, impact énergie, SAMFI Invest...

Pourquoi autant de projets ?

La différence entre ces projets est la taille de l'investisseur et la capacité à maîtriser le Soursing (la capacité à maîtriser industriellement et financièrement la production des panneaux solaires.)

Quels projets n'ont pas pu être réalisés ?

Il y en a peu. Il y a eu Pneumatix : projet pas réalisé. Distribution des pneumatiques. La société n'a pas pu porter son projet financièrement. C'est le seul projet qui n'a pas abouti.

Entre 1999 et 2002, un projet de stade automobile de France est étudié. Pourquoi est ce que ça a périclité ?

C'était le gros projet. Ça ne s'est pas réalisé à cause d'une opposition des associations locales et environnementales qui ont fini par décourager les investisseurs américains sur le projet. Il englobait l'aménagement du lac du Salagou en terrain de golf.

J'aimerais en savoir plus sur les contrats qui les lient les entreprises au Technoparc. Sont-ils devenus propriétaires ?

TAM et Muzarelli se sont installés en juillet 2006 sous la forme de bail précaire d'occupation proposé dans un premier temps pour permettre de finaliser la situation géoéconomique de la zone. Il a été signé pour une période de 6 mois dans un premier tps. Comme on n'a pas pu finaliser les projets directeurs ont à tacitement créer des projets constructeurs. Les loyers payés depuis 2006 sont déductibles du prix final.

On y reviendra plus tard.

Quel est le prix de vente des terrains au m2 ?

Je vais vous donner les prix de vente de TAM et Muzarelli.

Prix de vente payable sur 15 ans. 2827 m2 pour TAM et 1700 pour muza voir info clef.

TAM :

Bâti : 2827 m2

Terrain : 15 236 m2 (document cadastral établi)

Prix de vente de l'ensemble : 684 000 euros

Paiement en 180 mensualités à partir de Juillet 2006

Montant investi par l'entreprise pour son installation : 800 000 €uros

MUZZARELLI :

Bâti : 1562 m2

Terrain : 7003 m2 (document cadastral établi)

Prix de vente de l'ensemble : 509 970 euros

Paiement en 180 mensualités à partir de Juillet 2006

Montant investi par l'entreprise pour son installation : 350 000 €uros

Le sujet du Technoparc faisait parti des programmes électoraux. J'ai pu connaître facilement le programme de M-C bous quet mais je ne suis pas parvenu à mettre la main sur le programme de R. Lecou. Connaissez-vous le programme de R. Lecou concernant le Technoparc ?

Le programme n'a pu être publié.

Les points sur le Technoparc c'est poursuivre pas à pas la requalification de l'ancien site Cogema en conservant et valorisant le patrimoine existant (construction et réseaux existant) et en privilégiant les entreprises créatrices d'emplois.

Quelle est la place du Technoparc dans la prise de décision de l'électorat ?

C'est un élément important et essentiel. Il y a des éléments sur lesquels les élections se jouent. C'en est un indéniablement.

Quels impacts le contexte de l'élection municipale a sur le Technoparc ? Il y a une mise en stand by. Ça se débloque petit à petit en ce moment.

Quelles sont les conséquences immédiates de la victoire de M-C Bousquet sur le fonctionnement du Technoparc ?

La mise du dossier entre les mains du service éco de la région.

Quelles conséquences y a-t-il sur les acteurs politiques ?

Il y a une entrée en scène de nouveaux responsables politiques : la région.

Y a-t-il des changements pour l'instant concernant les projets en cours avec de nouveaux acteurs industriels ?

C'est trop tôt pour le dire. Il y aura des changements. Il y a eu une création d'un parc sans schéma directeur, sans procédures. En ce sens, ce n'est pas une démarche normale. Quand on crée un parc d'activité on commence par les procédures. Sauf que là c'est un cas particulier ou on héritait d'une zone déjà urbanisée ou on pouvait implanter des activités.

Ce qui change c'est ce qu'on attend de voir. On va poursuivre et finaliser ce qui a été fait.

Est-ce qu'il y a une menace pour les entreprises déjà installées quand à leur développement sur place ?

Le fait que les entreprises aient un bail précaire nous a été reproché par la région.

C'est possible que les acteurs politiques se débarrassent des entreprises implantées ? Ils ont la capacité de le faire car ils ne sont titulaires que d'un contrat précaire.

Est-ce qu'il se passera quelque chose ?

Après 24 mois de contrat précaire, ils sont titulaires d'un bail de fait. Juridiquement on ne peut plus les expulser, ça devient un bail commercial. Je ne pense pas que la région fasse quelque chose, dans 3 mois, ils obtiennent leur bail.

Entretien avec F. Salvagnac, le 21 mai 2008 :

Vous avez un projet qui consiste à délocaliser votre entreprise sur le site du Technoparc. Puis je savoir depuis quand et ou en est il aujourd'hui ?

J'attends des nouvelles. J'ai un bâtiment dessiné en attente du terrain. Aujourd'hui, (21 mai 2008) je viens d'avoir un rendez vous avec C.Cornée et la région, le dossier semble avancer maintenant.

Depuis combien de temps êtes-vous en attente ? Ça doit faire entre 6 mois et un an.

Est ce que cette attente est selon vous en rapport avec les élections municipales ?

Oui, tout a fait. Elle est en partie en rapport avec. En fait il existe deux phases. La première c'était avant les élections, c'était une période de flou. On avait l'impression que les décisions n'étaient pas prises. La seconde phase après les élections. Ça semble beaucoup plus rapide. Il a fallu 3 ou 4 semaines après les élections pour que j'obtienne un rendez-vous avec la mairesse. Le rendez vous que je viens d'avoir m'a vraiment donné l'impression que les choses avançaient maintenant.

Est-ce que, selon vous, les élections municipales ont des conséquences sur l'aménagement industriel ?

(Réflexion)... Ça a de grosses conséquences. Mais c'est difficile de dire si c'est un bien ou un mal car avant ça n'avançait pas et maintenant ça a l'air de s'accélérer. Ça accélère ou ça ralentit les choses en fonction de la période électorale. On devrait écouter plus souvent les acteurs de l'économie. Mais c'est aussi aux acteurs économiques de faire l'effort pour présenter clairement leurs projets...

Avez-vous des recommandations personnelles pour que le mécanisme soit meilleur ?

Il faudrait un éclaircissement de ce qui se passe à l'échelle locale. C'est beaucoup trop flou, ça faisait quand même 3 ou 4 ans qu'on ne voyait pas le bout du tunnel, sans schéma directeur...

Est-ce que la volonté de financer le Technoparc par la région est une bonne nouvelle ?

La régionalisation du site est une bonne nouvelle ! La région a les moyens que les communautés de communes n'ont pas. Si je voulais être mauvaise langue, je critiquerais la hausse du coût du terrain... mais la région est une grosse structure, c'est une très bonne nouvelle pour le Technoparc et pour le Lodévois.

Est-ce que la régionalisation risque de bouleverser les projets qui sont en cours ?

Oui mais ce sont des gens intelligents. Ils vont prendre en considération les besoins locaux.

Vous n'avez pas d'inquiétude sur la finalisation de votre projet ? Non, aucune inquiétude. Bien au contraire.






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