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L'accès à  l'eau potable et les risques diarrhéiques dans les zones irrégulières de Ouagadougou: Les cas de Yamtenga

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par Appolinaire KOMBASSERE
Université de Ouagadougou - Maitrise de Géographie 2007
  

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    BURKINA FASO

    Unité - Progrès - Justice

    Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

    Ministère des Enseignements Secondaire,

    Supérieur et de la Recherche scientifique.

    Université de Ouagadougou

    Unité de Recherche Conditions et Territoires d'Emergence des Maladies (UR CTEM)

    Unité de Formation et de Recherche

    en Sciences Humaines (U.F.R./S.H.)

    Département de Géographie

    MÉMOIRE DE MAÎTRISE

    L'ACCES A L'EAU POTABLE ET LES RISQUES DIARRHEIQUES DANS LES ZONES IRREGULIERES DE OUAGADOUGOU :

    LE CAS DE YAMTENGA

    Présenté par

    KOMBASSERE Wênd-n Konté Appolinaire

    Sous la direction de :

    Pr. François de Charles OUEDRAOGO Dr. Florence FOURNET

    (Université de Ouagadougou) (IRD)

    Année académique 2006-2007

    TABLE DES MATIERES

    TABLE DES MATIERES 2

    DEDICACE 5

    REMERCIEMENTS 6

    SIGLES ET ABREVIATIONS 8

    RESUME 10

    INTRODUCTION GENERALE 11

    I. Définition du problème 12

    I.1. Les hypothèses 14

    I.2. Les objectifs 14

    I.3. La revue de littérature 15

    I.4. La définition des concepts 18

    II. Le cadre méthodologique 24

    II.1. Le contexte de l'étude et le choix du thème 24

    II.2. La justification du choix de la zone d'étude 25

    II.3. L'identification des variables d'étude 27

    II.4. Les populations cibles 29

    II.5. L'échantillonnage 29

    II.6. Les travaux de terrain 29

    II.7. L'analyse des données 30

    CHAPITRE I. L'ACCES A L'EAU POTABLE A OUAGADOUGOU 32

    I. L'inventaire des ressources en eau 32

    I.1. Les ressources en eau souterraine 32

    I.2. Les eaux de surface 33

    II. Les contraintes et les politiques en matière d'approvisionnement en eau 33

    II.1. Les contraintes d'ordre naturel 33

    II.2. Le poids de l'urbanisation 35

    II.2.1. Accroissement démographique urbain 35

    II.2.2. La croissance spatiale 36

    II.3. Les politiques en matière d'approvisionnement en eau 39

    II.3.1. Une politique en faveur des branchements particuliers. 39

    II.3.2. De la recherche d'un équilibre subtil à une véritable politique sociale 40

    III. L'inégal accès à l'eau potable 42

    III.1. Les disparités spatiales 42

    III.2. Des disparités en terme de niveaux de consommation 44

    CHAPITRE II : L'ACCESSIBILITE A L'EAU DANS LA ZONE IRREGULIERE DES SECTEURS 29 ET 30 45

    I. Présentation de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 45

    I.1. Situation géographique 45

    I.2. Les caractéristiques démographiques 47

    I.3. Les conditions de vie des ménages 50

    II. L'accessibilité à l'eau 53

    II.1. Les points d'approvisionnement en eau 53

    II.1.1. Les sources d'eau non potable 55

    II.1.2. Les sources d'eau potable 56

    II.2. La répartition spatiale des points d'eau 57

    II.3. Les modes d'approvisionnement en eau 59

    CHAPITRE III. L'ACCES A L'EAU POTABLE A YAMTENGA 61

    I. Les conditions d'accès à l'eau potable 61

    I.1. Les critères de choix de la source d'approvisionnement en eau 61

    I.2. Les contraintes de l'approvisionnement en eau 63

    I.2.1. Les contraintes liées au temps 64

    I.2.2. Les contraintes économiques 65

    I.2.3. Les contraintes liées à la distance 67

    II. Les volumes moyens de consommation individuels et quotidiens 70

    CHAPITRE IV. EVALUATION DU RISQUE DIARRHEIQUE LIE A L'EAU DE BOISSON 79

    I. Le profil épidémiologique des secteurs 29 et 30 79

    I.1. Définition de la diarrhée 79

    I.2. Le poids des maladies diarrhéiques 80

    I.3. Dynamique temporelle des maladies diarrhéiques 81

    II. Les indicateurs de risque de diarrhée 82

    II.1. La distance et les volumes moyens de consommation d'eau 83

    II.2. Les risques liés aux modes de gestion de l'eau 84

    II.2.1. La collecte et le transport 84

    I.2.2. Les modes de conservation de l'eau 86

    III. Les facteurs d'aggravation du risque de diarrhée 93

    III.1. Les niveaux de scolarisation 93

    III.2. Les comportements des populations en matière d'hygiène et d'assainissement 94

    III.2.1. L'évacuation des ordures ménagères 94

    III.2.2. Le rejet des eaux usées 96

    III.2.3. L'élimination des excrétas humains 97

    CONCLUSION GENERALE 100

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 102

    ANNEXES 109

    DEDICACE

    A MA MERE

    A MES FRERES

    AUX FAMILLES KOMBASSERE et YOGO

    REMERCIEMENTS

    Nous voudrions remercier toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu apporter leur contribution à la réalisation de ce mémoire.

    Nos remerciements vont à Madame Florence FOURNET, entomologiste médicale à l'IRD qui a bien voulu accepter de nous accueillir et de nous encadrer durant notre stage au sein de l'UR CTEM. Pour la qualité de l'encadrement scientifique et méthodologique dont elle nous a fait bénéficier avec un suivi d'une grande rigueur intellectuelle, nous ne pourrons jamais cesser de lui dire merci. Grâce à elle, nous croyons avoir mieux compris le sens et la méthodologie de la recherche. Nous exagérerions à peine en disant qu'elle nous a réappris à écrire.

    Nous remercions par la même occasion Aude MEUNIER NIKIEMA, Jean François CORNU, Caroline BENARD, Yamba KAFANDO, Bakary SANOU, Valentin BAYIRI, Isidore YANOGO et Boniface OUEDRAOGO, pour leur soutien sans cesse renouvelé. Nous avons eu beaucoup de plaisir à partager du temps agréable tant sur le plan du travail que sur le plan social avec vous.

    Nous adressons nos sincères remerciements au Pr. François de Charles OUEDRAOGO, notre directeur de mémoire, pour son encadrement. Nous le remercions pour la chance qu'il nous a donnée en nous permettant d'intégrer cette institution en tant que stagiaire.

    Que tous les enseignants du département qui nous ont donné envie de faire de la géographie acceptent nos sincères remerciements. Nous disons infiniment merci à André KONE pour son soutien, sa patience, ses conseils, sa grande disponibilité et la justesse de ces remarques.

    Parmi nos amis, nous voudrions remercier notre camarade de bureau, Daouda KASSIE, fidèle complice et compagnon mémorable pour ses soutiens multiformes et pour la bonne ambiance dans laquelle il nous a permis de travailler. Merci à nos camarades étudiants, pour le soutien inestimable qu'ils nous ont apporté.

    A toute la population de Yamtenga, nous disons grandement merci d'avoir bien voulu répondre à nos questions.

    Nous remercions toute notre famille pour sa patience durant toutes ces années.

    Que toutes celles et tous ceux qui ont bien voulu nous aider d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail acceptent le témoignage de notre profonde gratitude.

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    AEP : Approvisionnement en Eau Potable.

    AFD : Agence Française de Développement.

    CNR : Conseil National de la Révolution.

    CONED : Conférence des Nations Unies pour l'Environnement et le Développement.

    CREPA : Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût.

    DIEPA : Décennie Internationale de l'Eau Potable et l'Assainissement.

    EDS : Enquête Démographique de santé.

    EUTSAO : Environnement Urbain et Transition Sanitaire en Afrique de l'Ouest.

    FLASHS : Faculté des Lettres, des Arts et de Sciences Humaines.

    GPS : Global Positioning System.

    IGB : Institut Géographique du Burkina.

    INSD : Institut National de la Statistique et de la Démographie.

    IPD/AOS : Institut Panafricain pour le Développement/Afrique de l'Ouest et Sahel.

    IRC : International Water and Sanitation Centre.

    IRD : Institut de Recherche pour le Développement.

    MAHRH : Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques.

    MEE : Ministère de l'Eau et de l'Environnement.

    MIHU : Ministère des Infrastructures, de l'Habitat et de l'Urbanisme.

    MDHU : Ministère Délégué chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme.

    ONE : Office National de l'Eau.

    ONEA : Office National de l'Eau et de l'Assainissement.

    ONU : Organisation des Nations Unies

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement.

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

    ONPF : Office National des Puits et Forages.

    ONG : Organisation Non Gouvernementale.

    OPO : Observatoire de la Population de Ouagadougou.

    PEA : Poste d'Eau Autonome.

    PEM : Point d'Eau Moderne.

    PN-AEPA : Programme National pour l'Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement

    PSEAU : Programme Solidaire Eau.

    REMUAO : Réseau de Recherche Migrations et Urbanisation en Afrique de l'Ouest.

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    SAED : Société d'Aménagement Et de Développement.

    SNE : Société Nationale des Eaux.

    UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization.

    UNICEF : United Nations Children's Fund.

    UR CTEM : Unité de Recherche « Conditions et Territoires d'Emergence des Maladies ».

    RESUME

    Ce mémoire examine l'un des problèmes les plus importants qu'impliquent la démographie galopante et l'extension de la ville de Ouagadougou au Burkina Faso. Il s'agit de l'accès aux services essentiels de base, et particulièrement celui de l'approvisionnement en eau potable. L'accès à cette ressource indispensable à la vie, n'est pas assuré pour une proportion importante de la population et la situation est plus inquiétante dans les quartiers irréguliers, en marge de la ville. Là, le dispositif d'approvisionnement en eau est caractérisé par la présence de bornes fontaines situées à la limite de la zone régulière, donc relativement éloignées des ménages de la zone irrégulière, et de forages plus accessibles en terme de distance mais qui malheureusement fournissent de l'eau non potable. Dans ces conditions, les contraintes liées à l'accès à l'eau se posent avec acuité dans ces parties de la ville. Il s'en suit une exposition au risque de maladies diarrhéiques.

    La présente étude s'attelle à évaluer l'accès à l'eau potable dans le quartier irrégulier de Yamtenga.

    Ne disposant pas de base de sondage démographique, nous avons enquêté 80 ménages choisis aléatoirement et répartis sur toute l'étendue de notre zone d'étude, circonscrite à l'aide d'une image SPOT 5 de novembre 2002 et d'une série de photographies aériennes de la ville de Ouagadougou prise en avril 2003. Des entretiens ont été menés avec des personnes ressources afin de mieux aborder notre thème.

    Il ressort des analyses des données collectées que l'accès à l'eau à l'eau potable est difficile à Yamtenga. Au rang des principales contraintes, on peut citer le coût de la ressource, la faiblesse des équipements, le temps d'attente, l'éloignement des sources d'approvisionnement en eau par rapport aux populations, les distances à parcourir pour s'approvisionner. En conséquence, les quantités d'eau prélevées par les ménages sont relativement faibles et même en dessous des normes préconisées par l'OMS pour près de la moitié de la population de ce quartier ce qui induit des risques sanitaires, notamment de maladies diarrhéiques.

    Mots clés : Géographie, eau potable, diarrhée, Yamtenga, Ouagadougou, Burkina Faso.

    INTRODUCTION GENERALE

    En 1990, s'achevait la Décennie Internationale de l'Eau potable et de l'Assainissement (DIEPA) dont l'objectif principal était de fournir de l'eau potable pour tous, en quantité et en qualité suffisantes (LE BEC-CABON M., 2002). Malheureusement, force est de reconnaître que les progrès réalisés au cours de cette décennie ont été insuffisants, surtout en milieu urbain comme le souligne SERAGELDIN I. (1994).

    Une douzaine d'années après cet échec, la communauté internationale a élaboré les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), plus réalistes. A travers son chapitre sept qui consiste à assurer un environnement durable à toute la population mondiale, les Nations Unies se sont engagées à réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base (ONU, 2005).

    La mise en oeuvre de ces deux programmes et plus récemment, l'organisation de plusieurs forums de l'eau (Marrakech en 1997, La Haye en 2000, Kyoto en 2003 et Mexico en 2006) dévoilent l'ampleur des problèmes d'accès à l'eau potable dans les pays en voie de développement, et notamment dans les pays d'Afrique situés au Sud du Sahara. Dans ces pays, plus de 150 millions de citadins, soit près de la moitié de la population urbaine totale, n'ont en effet pas accès à un service d'eau potable. A cela s'ajoute la faiblesse des taux de connexion au réseau d'approvisionnement en eau potable de certaines capitales telles que Dakar (16,7%), Bamako (10%), Nouakchott (25%), Conakry (15%), Niamey (33,2%) ou Ouagadougou (22,8%) (ENDA, 2006 ; Care International Niger et ORC, 1999 ; EMIUB, 2002). Les principales causes de cette situation résident dans la croissance démographique et spatiale importante qu'ont connu ces villes ces trente dernières années.

    Aux différences entre les villes, s'ajoutent des différences au sein des villes. Ces disparités s'expriment en termes de quantité et de qualité d'eau consommée entre les zones régulières relativement bien équipées et les zones irrégulières, faiblement équipées. Nous verrons plus loin comment définir ces différents espaces intra urbains.

    Les conséquences immédiates de cette situation sont la limitation de la consommation d'eau potable pour la boisson, l'insuffisance d'eau pour la satisfaction des besoins d'hygiène de base (se laver les mains, faire sa toilette personnelle, etc.), le recours à des points d'eau non potable plus facilement accessibles et l'augmentation des durées de conservation de l'eau collectée. Or, les difficultés qu'éprouvent les ménages à disposer du minimum vital d'eau entraînent des risques sanitaires qu'il convient d'aborder. Divers indices de mortalité - surtout infantile - existent et mettent en évidence la réalité et l'importance de ces risques. Chez les enfants, cette mortalité est inextricablement liée aux maladies diarrhéiques, problème majeur de santé publique avec deux millions de décès par an (UNICEF, 2003).

    I. Définition du problème

    Plus de la moitié de la population mondiale vit actuellement en ville et d'ici 2050, plus de 50% de la population africaine sera urbaine (ONU, 2004). « Chaudières urbaines », « urbanisation galopante », « urbanisation incontrôlée » sont les expressions les plus couramment employées pour caractériser le rythme de l'urbanisation que connaissent les villes du Sud, et notamment celles d'Afrique.

    Le taux d'urbanisation en Afrique subsaharienne a connu une augmentation très rapide ces dernières années. De 12% en 1950, il est passé à 30% en 1980 puis à 37% en 2000, soit un triplement en 50 ans (ONU, op. cit.). Selon les estimations de la Banque Mondiale, ce taux devrait encore s'accroître dans les prochaines décennies (BANQUE MONDIALE, 2005).

    Le Burkina Faso, pays sahélien et enclavé, n'est pas en marge de ce processus, même si comparé aux autres pays de la sous région, il connaît un taux d'urbanisation relativement plus faible : avec 15,5% selon le Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 1996, le Burkina Faso occupait en effet, le dernier rang des pays les moins urbanisés du Réseau de Recherche « Migration et Urbanisation en Afrique de l'Ouest » (REMUAO1(*)), derrière le Niger et le Mali dont les taux d'urbanisation étaient respectivement de 18 et de 25% (OUATTARA A., 2004). Néanmoins, la croissance urbaine du pays a été rapide : 2,5% en 1960, 6,5% en 1975, 12,7% en 1985 et 15,5% en 19962(*) (INSD, 2000).

    Ouagadougou, la capitale, recensait 709 736 habitants en 1996 soit 41,5% de la population urbaine totale. Elle constitue la ville la plus importante du pays. Cette croissance démographique est essentiellement soutenue par :

    § Le taux de croissance annuel moyen évalué à 6,4% contre une moyenne nationale de 3,2%  (ATLAS DU BURKINA FASO, 2005) ;

    § L'intégration par extension des villages et petits centres périphériques ;

    § Un solde migratoire qui était responsable des deux tiers de la croissance démographique de la ville de Ouagadougou entre 1975 et 1985, et du tiers entre 1985 et 1996.

    C'est dans un tel contexte d'accroissement que s'est modelé l'espace urbain de Ouagadougou dont la caractéristique la plus saisissante est constituée par les extensions périphériques (OUATTARA A., 2004) qui soulèvent de multiples problèmes de gestion urbaine dont ceux de l'approvisionnement en eau potable et de l'assainissement.

    Les nombreux quartiers irréguliers de la capitale du Burkina, du fait de leur statut illégal, ne peuvent bénéficier d'un véritable réseau d'approvisionnement en eau potable. Les bornes fontaines, mode collectif d'approvisionnement en eau potable (AEP) par excellence de la capitale burkinabè, qui sont donc situées uniquement en zone lotie, subissent une forte polarisation puisqu'en périphérie, elles sont fréquentées à la fois par les ménages des quartiers réguliers qui ne dispose pas d'eau courante à domicile et par ceux des zones irrégulières qui n'ont guère d'autres choix. Il s'en suit des difficultés quotidiennes d'approvisionnement avec des files d'attente aux bornes fontaines parfois très longues, des spirales inflationnistes saisonnières et des mécanismes spéculatifs qui pénalisent les ménages les plus vulnérables (JAGLIN S., 2001). DOS SANTOS S. (2005) estime ainsi que le coût d'un litre d'eau à Ouagadougou peut être jusqu'à dix fois moins élevé pour un ménage disposant d'un robinet d'eau courante à domicile que pour un ménage faisant appel à un revendeur ambulant. La consommation d'eau potable s'en trouve réduite tandis que les risques sanitaires, notamment diarrhéiques, liés à la quantité et à la qualité de l'eau consommée, croissent.

    Yamtenga est un quartier irrégulier relativement récent situé au Sud-Est de la ville de Ouagadougou. Son faible niveau d'équipement en infrastructures d'approvisionnement en eau potable en fait un lieu privilégié pour étudier l'accès à l'eau potable dans les quartiers irréguliers de la capitale.

    Les questions suivantes peuvent alors être posées :

    § Quel est le niveau d'accès à l'eau potable dans le quartier de Yamtenga ?

    § Quel est l'impact des problèmes d'approvisionnement en eau sur les niveaux de consommation d'eau des ménages ?

    § Quelles sont les pratiques à risque par rapport aux maladies diarrhéiques ?

    Plusieurs hypothèses qui répondraient aux questions posées peuvent être suggérées.

    I.1. Les hypothèses

    Nous partons de l'hypothèse selon laquelle les conditions d'accès à l'eau à Yamtenga sont préoccupantes et cette situation détermine la quantité et la qualité de l'eau consommée par les ménages.

    De cette hypothèse principale se dégagent deux hypothèses spécifiques :

    § Les difficultés en matière d'approvisionnement en eau potable contribuent à réduire les volumes d'eau consommés par personne et par jour au niveau des ménages.

    § Les modes d'approvisionnement et de gestion de l'eau à Yamtenga sont de nature à exposer la population à des risques de diarrhées.

    Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, nous nous sommes fixés des objectifs à atteindre.

    I.2. Les objectifs

    La présente étude s'attellera principalement à évaluer l'accès à l'eau potable à Yamtenga. Spécifiquement, nous nous attacherons à :

    § Décrire et analyser l'accessibilité et l'accès à l'eau potable

    § Elaborer des indicateurs de risques pour les maladies diarrhéiques.

    Nous avons été éclairé dans le choix de nos objectifs par la littérature existante.

    I.3. La revue de littérature

    Les études sur l'accès à l'eau potable ne sont pas récentes au Burkina Faso. Jusqu'alors plutôt orientées vers le milieu rural où la situation semblait plus préoccupante, les recherches de ces dernières années s'intéressent de plus en plus au milieu urbain du fait de la croissance démographique et spatiale des villes et des problèmes d'équipement qui en découlent. L'exploitation de ces travaux s'est avérée la technique la plus adéquate pour cerner les aspects relatifs à notre problématique de recherche.

    A l'échelle du monde

    De nombreuses publications sont disponibles sur ce sujet. La synthèse de la table ronde sur l'eau et la santé dans les quartiers urbains défavorisés organisée par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CONED) et le Programme « solidaire eau » (PSEAU) à Sophia Antipolis du 21 au 23 février 1994, retient deux constats (CONED/PSEAU, 1994). D'une part, l'étalement des villes expose les populations à de graves dangers liés à la dégradation de l'environnement sous le regard inconscient des autorités. D'autre part, les conditions de vie précaires dans les zones irrégulières sont fatales à la vie, à la santé, aux valeurs sociales et morales de plusieurs centaines de millions de personnes dans le monde.

    Cette synthèse estime que 80% des maladies et plus d'un tiers des décès dans les pays en développement sont dus à la consommation d'eau de mauvaise qualité. Le rapport montre que les efforts conjugués de la communauté internationale au sein de la DIEPA qui s'est achevée en 1990, a permis une amélioration très significative de l'accès à l'eau potable en milieu rural mais qu'en revanche, la situation dans les zones périphériques des villes demeure préoccupante. Ce sont d'ailleurs ces zones qui sont les plus exposées et les plus vulnérables aux risques sanitaires en raison de leur pauvreté.

    Ces résultats sont confirmés par les études du « India Institute of Medical Sciences » réalisées en 1996 qui révèlent qu'en moyenne, les enfants de moins de cinq ans ont jusqu'à trois épisodes de diarrhées par an, tandis que ceux qui vivent dans les zones irrégulières urbaines en ont jusqu'à huit (BHAN M.K., 2000). Posant toujours la question de la disponibilité de l'eau, GORTER A.C. et al. (1991) soulignent à travers des études réalisées au Nicaragua que les enfants qui habitent dans des maisons où la disponibilité en eau est faible ont eu un taux plus élevé de 34% de diarrhée par rapport à ceux bénéficiant d'un meilleur approvisionnement.

    A l'échelle des villes africaines

    Dans son ouvrage « La santé dans la ville, géographie d'un petit espace dense : Pikine (Sénégal) », SALEM G. (1998) procède à une caractérisation de l'espace urbain. La santé y apparaît comme un puissant révélateur des inégalités intra urbaines. Considérant l'espace comme un distributeur de facteurs de risques, l'auteur montre que l'inégal équipement des villes africaines, et particulièrement de Pikine, expose plus les populations des zones irrégulières à ces facteurs. Il retient le faible niveau d'accès à l'eau potable comme un facteur de risque sanitaire, notamment diarrhéique, très important. Toujours à Dakar, LAYOUSSE T. (1983) dans sa thèse de doctorat en pharmacie sur « L'alimentation en eau potable d'une grande ville ouest africaine » estime que la consommation d'eau à Dakar est satisfaisante, aussi bien quantitativement que qualitativement. L'auteur évoque cependant avec insistance les difficultés croissantes d'alimentation en eau potable et la nécessité de prévoir d'autres sources de captage au regard du rythme actuel de consommation. La question de la qualité de l'eau ressort aussi dans l'oeuvre de ADELINE T. (1997), à travers des analyses chimiques et bactériologiques effectuées sur les eaux souterraines en milieu périurbain au Cameroun. L'auteur a établi un lien entre la qualité de l'eau, le type d'adduction et le type d'aménagement avant de conclure que les populations qui ont recours aux forages consomment de l'eau très souvent fortement polluée. Dans sa thèse de géographie de la santé intitulée « Environnement urbain et santé : la morbidité diarrhéique des enfants de moins de cinq ans à Yaoundé au Cameroun  », BANZA NSUNGU A. (2004) révèle que le niveau d'accès à l'eau potable est plus préoccupant dans les zones d'habitat spontané que dans les zones d'habitat planifié. L'auteur note que les risques sanitaires, notamment diarrhéiques, sont liés aux niveaux de consommation et à la qualité de l'eau.

    REMIS-THOMAS N. (1995), en abordant la question de la croissance urbaine à Bamako (Mali) et des modifications de l'environnement qui en résultent, révèle que les quartiers irréguliers sont très mal ou pas du tout approvisionnés en eau potable et subissent de ce fait « un calvaire quotidiennement renouvelé ». Il estime néanmoins que les difficultés d'approvisionnement de ces zones reposent surtout sur leur configuration générale discontinue, très étalées et formées de nombreux espaces inoccupés (bas-fonds, terrains vagues, etc.).

    A l'échelle du Burkina Faso

    - En milieu semi urbain ou rural

    DIOMA K. (1990) s'est intéressé à l'analyse des aspects sanitaires liés à l'approvisionnement en eau en milieu semi urbain (Boromo). Il relève que la consommation d'eau issue du réseau de l'Office National de l'Eau et de l'Assainissement (ONEA) est faible et que cette situation est imputable à des contraintes économiques (coût du service) mais aussi au nombre élevé de puits privés que les populations préfèrent utiliser. Or, en zone urbaine, l'eau des puits traditionnels est généralement impropre à la consommation (présence de coliformes en quantités supérieures aux normes préconisées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)). Il souligne que l'eau potable perd de sa qualité au cours de son circuit dans le réseau, au cours du transport après sa collecte et pendant son stockage ce qui a pour conséquence, l'émergence de maladies hydriques, notamment diarrhéiques. En se penchant aussi sur la qualité de l'eau en milieu rural, GUILLEMIN F. (1984) a montré à travers des analyses sur 918 points d'eau au Burkina Faso, que les forages, sources supposées potables, sont bien souvent polluées. Il constate par ailleurs que les points d'eau traditionnels sont les plus pollués et que cette pollution est imputable à des facteurs physiques (structure géologique et topographique), techniques (absence de margelle et parois non aménagées) et humaines (comportements et mentalités).

    - En milieu péri urbain

    OUEDRAOGO M. (1993) qui a travaillé en milieu périurbain de Ouagadougou, à Kamboinsé, a évalué le degré de responsabilité de l'eau dans l'émergence ou la persistance de certaines maladies. Abordant essentiellement la question de la qualité de l'eau, il souligne que seulement 6% des points d'eau échantillonnés peuvent être considérés comme potables si l'on se réfère aux normes de l'OMS en matière d'eau de boisson

    - En milieu urbain

    BRICOUT F. (1988) s'est intéressée à l'accès à l'eau potable dans les villes africaines occidentales en comparant les problèmes de mobilisation et d'adduction que connaissent Ouagadougou et Abidjan. Cette étude met à nu les difficultés auxquelles faisaient déjà face il y a près de 20 ans, les responsables du secteur pour assurer une desserte adéquate en eau. L'auteur souligne que la pauvreté est l'un des principaux facteurs limitant l'accès décent aux services d'approvisionnement en eau potable car elle oblige les populations à payer le strict minimum d'eau potable ou à se rabattre sur les points d'eau gratuits comme les puits.

    Plus récemment, dans sa thèse de doctorat intitulée « Koom la viim : enjeux socio sanitaires de la quête de l'eau à Ouagadougou (Burkina Faso) », DOS SANTOS S. (2005) procède à une analyse du fort taux d'accès à l'eau potable observé à Ouagadougou (97%) et montre que ce taux cache de nombreuses disparités en terme de quantité d'eau consommée par les ménages. Par ailleurs, elle aborde les enjeux sanitaires liés à la faiblesse généralisée des volumes d'eau consommés par personne et par jour. Selon ses résultats, le fait de disposer de faibles volumes d'eau ne facilite pas l'adoption de mesures d'hygiène adéquates. Cette situation rend du même coup les ménages qui n'ont pas accès à l'eau potable plus vulnérables aux maladies liées au péril fécal, notamment les diarrhées.

    De tout ce qui précède, on constate que peu d'études ont été menées récemment dans la ville de Ouagadougou sur l'eau et la santé. Les études qui existent ont été entreprises le plus souvent au lendemain de la décennie internationale de l'eau et de l'assainissement, c'est-à-dire dans les années 1990. Par ailleurs, elles abordent le problème de l'eau sous l'angle de la potabilité plutôt qu'en terme d'inégalités sociales ou spatiales qui sont fortement associées aux processus d'urbanisation. En s'intéressant aux inégalités sociales et spatiales de l'accès à l'eau potable et à leurs conséquences sanitaires dans les zones irrégulières de Ouagadougou, notre problématique de recherche montre ainsi son originalité.

    I.4. La définition des concepts

    La définition des concepts constitue une étape importante de notre étude. Elle présente leurs différentes acceptions et précise celle que nous retenons dans le cadre de notre travail.

    Eau potable

    L'OMS définit l'eau potable comme étant celle dont la consommation est sans danger pour la santé. Pour que l'eau soit qualifiée de potable, elle doit satisfaire à des normes relatives aux paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur), physico-chimiques (température, pH, etc.), microbiologiques (coliformes fécaux et totaux, streptocoques fécaux, etc.) et à des substances indésirables et toxiques (nitrates, nitrites, arsenic, plomb, hydrocarbures, etc.). Pour chaque paramètre, des valeurs limites à ne pas dépasser sont établies. Le fait qu'une eau soit potable ne signifie pas qu'elle soit exempt d'agents pathogènes mais que leur teneur a été jugée insuffisante pour déclencher une maladie. Les normes de potabilité de l'eau diffèrent d'un pays à l'autre et celles proposées au Burkina Faso par l'ONEA répondent aux exigences de l'OMS. Dans le cadre de notre étude, est considérée comme potable, l'eau issue des canalisations de l'ONEA parce qu'ayant subi des traitements.

    L'accessibilité et l'accès à l'eau potable

    L'accessibilité est une notion qui rend compte de la plus ou moins grande facilité avec laquelle on peut accéder à un service. Appliquée à l'eau potable, elle se décline en termes de disponibilité de la ressource, de permanence, de distance qui sépare le ménage de son point d'eau et de qualité, En terme de distance, on entend par accessibilité raisonnable, l'existence d'un point d'eau potable permanent à une distance inférieure à 200 mètres de la concession (OMS, 2003). En terme de coût, l'accessibilité à l'eau potable est plus difficilement mesurable puisque le prix de l'eau varie en fonction des villes, des quartiers, des saisons, du type d'infrastructure, etc.

    La notion d'accès à l'eau potable est un indicateur qui représente la quantité et la qualité de l'eau dont dispose chaque personne par jour. La norme fréquemment citée pour la quantité est celle de l'OMS qui s'établit à 20 litres par personne et par jour pour la satisfaction de tous les besoins de base (boisson, lessive, vaisselle, douche, etc.). La qualité de l'eau est d'autant plus importante qu'elle a des implications sur la santé de la population et particulièrement celle des enfants. D'une manière générale, l'accès à l'eau potable est un indicateur de santé très important puisqu'il est avéré que « plus on dispose d'eau, plus on adopte facilement des mesures d'hygiène adéquates »  (CURTIS V., 1995 ; SATTERHWAITTE D., 1995).

    Dans le cadre de cette étude, nous évoquerons l'accès à l'eau potable en faisant référence aux normes ci-dessus précisées.

    Le risque

    La notion de risque occupant une place non négligeable dans notre travail, l'acception qu'elle revêt mérite d'être précisée. BONNARD R. (2001) définit le risque comme étant le résultat de l'exposition à un phénomène dangereux ou à un danger, ce danger étant plus ou moins prévisible selon SEIGNEUR V. (2004). Le lien entre le risque et le danger est aussi évoqué par BAILLY J.D. (2005), qui pense que le risque est la probabilité de voir se manifester la présence d'un danger dans son environnement ou dans son alimentation.

    Le risque désigne l'existence des facteurs pouvant contribuer à faire naître et/ou persister la source du danger et dont la preuve n'est pas démontrée à travers des tests. C'est à ce risque que nous intéresserons dans la présente étude.

    La santé

    En 1949, l'OMS a défini la santé comme un « état complet de bien être physique, mental et social et pas seulement une absence de maladie ou d'infirmité ». Avec cette définition, la notion de santé passe de  «  l'absence de maladie » à un concept plus vaste, en revêtant du même coup un caractère multidimensionnel, idéaliste voir utopique. Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient satisfaits, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou culturels, du stade de l'embryon, voire des gamètes, à celui de la personne âgée. Cette définition de l'OMS n'est cependant pas la seule.

    Pour BERGSON H. (1932), « la santé est la capacité de s'investir, d'entreprendre ce que l'on a envie de réaliser ». La santé est aussi la condition nécessaire pour un individu ou un groupe d'individus, au développement de ses potentiels de vie (CHOUCKROUN O., 2003). On peut donc considérer la diarrhée comme un fait de santé qui empêche l'épanouissement personnel.

    Dans le cadre de cette étude, nous adopterons une définition de la santé correspondant à l'absence de maladie parce que nous ne saurions prendre en compte les autres dimensions qu'elle peut revêtir.

    La santé publique

    Les origines de la santé publique remontent à la fin du dix neuvième siècle. En découvrant par observation la notion de contamination, Semmelweiss inaugure la santé publique (CHOUKROUN O., op. cit.). Mais, c'est sous l'ère de Pasteur que l'on voit apparaître la notion de santé publique au sens du dépistage, de la vaccination et de l'organisation sanitaire.

    En 1952, l'OMS définit la santé publique comme étant « l'art et la science de prévenir les maladies, de prolonger la vie, d'améliorer la santé physique et mentale des individus par le moyen d'actions collectives pour assainir le milieu, de lutter contre les épidémies, d'enseigner l'hygiène corporelle, d'organiser les services médicaux et infirmiers, de faciliter l'accès aux soins précoces et aux traitements préventifs ». En 1973, cette définition est élargie et on parle désormais de santé publique pour évoquer les problèmes concernant la santé d'une population, l'état sanitaire d'une collectivité, les services sanitaires généraux et l'administration des services de soins (MENGUE G. S., 2006).

    C'est à partir de cette époque que la santé publique devient une discipline autonome qui s'intéresse à la santé sous tous ses aspects curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux. Selon MALEK K. et al. (1996), cette discipline se donne pour objet l'amélioration, la préservation, la restauration et la promotion de l'état de santé de la population. Dans ce sens, elle fait appel à un ensemble de disciplines variées et complémentaires : médecine, épidémiologie, économie, sociologie, géographie, etc. Selon KHAYAT D. (2003), la plupart des grandes pathologies et des grandes épidémies a un lien avec l'espace. Il pense notamment que les maladies infectieuses ont un lien évident avec la géographie. Une meilleure utilisation de l'information géographique pourrait changer profondément les méthodes d'alerte précoce en épidémiologie, mais aussi les modalités de prise en charge des disparités de santé.

    Nous définissons donc la santé publique comme une science au carrefour de toutes les sciences, s'intéressant aux facteurs qui conditionnent la santé de la population. De ce fait, elle n'est pas l'apanage des médecins. Les sciences sociales, notamment la géographie, apportent leur savoir faire en construisant des indicateurs de risque de maladies et en proposant éventuellement des solutions d'aménagement afin de réduire les risques sanitaires.

    La géographie de la santé

    Selon Picheral, la géographie de la santé est « l'étude spatiale de la qualité de la santé des populations, de leurs comportements et des facteurs de leur environnement qui concourent à la promotion ou à la dégradation de leur santé » (SALEM G., 1998). Elle s'inscrit dans une démarche géographique et considère l'espace comme un distributeur de facteurs de risques endogènes (physiques, biologiques, génétiques, etc.) et exogènes (environnementaux, sociaux, économiques). Elle correspond à la  « medical geography » des pays anglophones et à la « geomedizin » des germanophones.

    Selon SALEM G. (op. cit.), il s'agit de montrer les combinaisons de facteurs qui exposent différentiellement des populations à certains risques sanitaires dans un espace donné. Dans ce sens, la géographie de la santé s'intéresse aux disparités spatiales qui génèrent des faits de santé, par exemple l'insalubrité de l'environnement, l'accès à l'eau potable ou aux soins. C'est SNOW J. (1855) qui démontra le premier que la répartition des cas de choléra lors de l'épidémie de Londres de 1849 était liée à celle des bornes fontaines publiques.

    Nous considérons la géographie de la santé comme la science qui s'attelle à la description de l'environnement sur le plan sanitaire, à la localisation des maladies et l'explication de leur répartition spatiale.

    L'hygiène

    Le mot dérive du nom de la déesse grecque Hygie, qui était la déesse de la santé et de la propreté. Fille d'Asclépios, dieu de la médecine, Hygie symbolise la prévention.

    LE PETIT LAROUSSE (1998) considère l'hygiène comme la partie de la médecine s'intéressant aux moyens individuels et collectifs, aux principes et pratiques visant à préserver et favoriser la santé.

    Nous retiendrons de cette définition toute mesure permettant d'éviter la pollution de l'eau de boisson. Il s'agit dans ce cas principalement du lavage des mains au savon avant les repas, après être allé aux toilettes ou avoir accompagné un enfant aux toilettes, et du lavage des récipients de stockage de l'eau de boisson.

    L'assainissement

    C'est un processus par lequel des personnes peuvent vivre dans un environnement plus sain. Pour cela, des moyens physiques, institutionnels et sociaux sont mis en oeuvre dans différents domaines tels que l'évacuation des eaux usées et celle des déchets solides, l'évacuation des excréta et le traitement de tous ces éléments. L'assainissement est fortement lié à la santé publique en raison des nombreuses maladies qui peuvent être dues à un mauvais assainissement : maladies à transmission fécale et orale telles que les maladies diarrhéiques. En ville, il devrait être inclus dès la planification des nouveaux quartiers.

    Au cours de notre recherche, nous emploierons surtout la notion d'assainissement pour évoquer le manque de latrines et les mauvaises conditions d'évacuation des eaux usées et des déchets.

    Les quartiers irréguliers

    Les quartiers irréguliers sont le fruit d'une croissance urbaine incontrôlée, d'une installation anarchique de populations d'origines diverses à la limite de la zone régulière. Cette croissance incontrôlée contribue selon les régions et les pays, de 20 à 80% de la croissance urbaine et concerne entre 15 et 70% des citadins dans les pays en développement, les moyennes se situant aux alentours de 40% (DURAND-LASSERVE A., 1996).

    La notion de quartier irrégulier recouvre une diversité de situations locales qu'il convient de préciser. Elle désigne généralement des quartiers périphériques non reconnus par les autorités et de ce fait, non équipés. C'est le cas des quartiers irréguliers de Ouagadougou. Elle peut aussi désigner des zones d'habitat bénéficiant d'une existence juridique qui trouve des formes de reconnaissance allant jusqu'à l'installation d'équipement collectifs : électricité, bornes fontaines. C'est le cas de l'ancienne zone irrégulière de Pikine (ville située à une douzaine de kilomètres de Dakar au Sénégal) qui disposait en 1987 de 219 bornes fontaines publiques sur les 387 que comptait toute la ville (SALEM G., 1992).

    L'expression la plus courante à Ouagadougou pour désigner ces espaces irréguliers est celle de  « non loti » qui regroupe tous les espaces de la ville n'appartenant pas aux espaces lotis. A travers la photo 1, on constate que la zone irrégulière (en bas) se distingue bien de la zone dite régulière (en haut) par son aspect plus désordonné.

    Photo 1 : Vue aérienne de la partie ouest de la ville en limite d'urbanisation régulière (Cliché ONEA, 2003)

     

    Formés d'habitat édifié en dehors de toute norme et évoluant de manière anarchique, les quartiers irréguliers présentent une physionomie disparate avec de fortes proportions de constructions en matériaux précaires, contrairement aux quartiers réguliers qui se mettent en place selon un cadre planifié et un plan en damier.

    II. Le cadre méthodologique

    La démarche méthodologique adoptée comporte plusieurs étapes :

    § Présentation du contexte dans lequel s'inscrit la présente étude ;

    § Justification du choix de la zone d'étude ;

    § Identification des variables d'étude ;

    § Choix de la population cible et l'échantillonnage ;

    § Travaux de terrain ;

    § Analyse des données.

    II.1. Le contexte de l'étude et le choix du thème

    Selon les Nations Unies, d'ici à 2025 plus de la moitié de la population ouest africaine sera urbaine (ONU, 2005). Cette croissance urbaine rapide n'est pas soutenue par une croissance économique capable de satisfaire les besoins en infrastructures de base, emploi, etc. Parmi les dimensions déconcertantes de la croissance urbaine des pays africains, les aspects sanitaires sont les moins étudiés (SALEM G., 1998). Or, l'urbanisation n'est pas sans conséquence sur la santé des citadins. En effet, elle apporte d'importants changements dans le mode de vie des populations, changements susceptibles d'entraîner de profondes modifications de la santé.

    Le présent travail s'inscrit dans le cadre du programme de recherche  « Environnement Urbain et Transition Sanitaire en Afrique de l'Ouest (EUTSAO) » initié par l'unité de recherche « Conditions et Territoires d'Emergence des Maladies » (CTEM) de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) au Burkina Faso.

    Fort du constat que le milieu de vie influence l'état de santé de la population, ce programme poursuit les objectifs suivants :

    § Décrire et expliquer les disparités socio spatiales de santé

    § Décrire et expliquer les besoins de soins des populations

    § Croiser les profils d'espace à risques avec ceux de populations à risques

    L'hypothèse de départ est qu'une transition démographique (diminution de la mortalité, diminution de la natalité et augmentation de l'espérance de vie), nutritionnelle (les citadins modifient leurs comportements alimentaires et toxiques en consommant plus de sucres, de protéines animales et de substances toxiques), épidémiologique (les causes de mortalité et de morbidité évoluent) est en cours à Ouagadougou. Cette transition contribue à voir apparaître de nouvelles pathologies comme l'hypertension artérielle sans que les pathologies infectieuses et parasitaires disparaissent. En s'appuyant sur l'environnement urbain, la connaissance des états de santé des populations et celles des besoins de soins, les travaux de l'équipe pluridisciplinaire CTEM visaient à une meilleure connaissance de l'épidémiologie urbaine et à fournir une aide à la décision aux responsables de la santé publique et de l'aménagement du territoire.

    Deux principales raisons militent en faveur du présent thème de recherche :

    § Au sein de l'unité de recherche, notre problématique est l'une des meilleures illustrations des défis du développement des villes africaines, et de Ouagadougou en particulier. Elle s'inscrit en droite ligne du premier objectif du programme EUTSAO qui est de décrire les inégalités de santé. Le niveau d'accès à l'eau potable est un important facteur de différenciation spatiale, le lien entre l'eau et la santé ayant été démontré par plusieurs auteurs (CONED/PSEAU, 1994 ; PROST A., 1996 ; OMS, 2007) on peut conclure que notre travail peut contribuer à expliquer les disparités socio spatiales de santé.

    § A un moment où le Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques (MAHRH) consacre plus de 500 Milliards de francs CFA à la mise en place du Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Assainissement (PN-AEPA) (MAHRH, 2007) pour la période 2007-2015, et où le risque de voir le fossé entre l'offre et la demande en eau s'élargir davantage compte tenu de la croissance urbaine, notre thème montre par ailleurs son actualité.

    II.2. La justification du choix de la zone d'étude

    Notre zone d'étude est l'un des huit sites retenus par l'unité de recherche CTEM dans le cadre du programme EUTSAO. Il s'agit de Yamtenga (Carte 1).

    Ces sites ont été choisis après stratification de la ville en tenant compte de deux critères :

    § Le type de lotissement (quartiers lotis versus non lotis) qui renvoie à la notion de vulnérabilité pour les populations résidant en marge de la ville ;

    § La densité du bâti qui renvoie à la densité de la population et à ses conséquences en matière de diffusion des pathologies du fait notamment de la promiscuité.

    Carte 1 : Localisation des zones d'étude du programme EUTSAO

    A partir de ces deux critères, quatre strates représentatives de différentes situations d'urbanisation ont été définies, au sein desquelles les quartiers lotis de Dapoya, Patte d'Oie, Gounghin, Tanghin, et les quartiers non lotis de Pissy-Burundi, Zongo, Somgandé et Yamtenga ont été choisis. Dapoya et Patte d'oie représentent des quartiers lotis denses tandis que Gounghin et Tanghin constituent les quartiers lotis peu denses. Yamtenga et Somgandé forment la strate des quartiers non lotis denses tandis que Zongo et Pissy-Burundi forment celle des quartiers non lotis peu denses.

    D'après les estimations faites par l'UR CTEM en 2004, la population de Yamtenga s'élève à 27 300 habitants, soit une densité de 106 hab/ha. Cette densité est largement supérieure à la densité moyenne de la ville de Ouagadougou qui est de 57 hab/ha (INSD, 2000). Cette forte densité n'est pas propre à toutes les zones irrégulières de la ville puisque dans des quartiers comme Zongo à l'Ouest de la ville, elle est de l'ordre de 36 hab/ha. Distante du centre ville d'environ 5 kilomètres, Yamtenga est l'une des zones irrégulières les plus accessibles contrairement à Zongo par exemple ou Somgandé, distantes d'environ 8 km du centre ville. Cette accessibilité devrait en outre s'améliorer avec le bitumage des principales voies d'accès au quartier, prévu dans le cadre du projet d'aménagement des quartiers périurbains de la ville de Ouagadougou. Au regard de cette facilité d'accès, de sa proximité avec les centres de décision, ce quartier en cours de lotissement constituera certainement une destination de choix pour les classes moyennes au cours des prochaines années.

    II.3. L'identification des variables d'étude

    L'identification des variables de l'étude constitue une étape très importante dans la validation des hypothèses de travail. Les variables sont fonction des objectifs de l'étude et définissent ainsi les besoins d'information à satisfaire.

    En ce qui concerne l'analyse de l'accès à l'eau potable, nous nous intéresserons à la répartition des points d'eau, à leur typologie, aux distances parcourues par les ménages et au volume d'eau consommé par jour et par personne.

    Pour élaborer les indicateurs de risques diarrhéiques liés à l'eau de boisson, nous considérons les variables suivantes :

    § Le type de points d'eau auquel ont recours les ménages

    § Le type de récipients utilisés pour collecter l'eau de boisson.

    § La salubrité des points d'eau (environnement du point d'eau)

    § Les conditions de collecte, de transport et de stockage de l'eau

    Tableau 1 : Matrice du cadre conceptuel

    Questions de

    recherche

    Hypothèses de

    recherche

    Objectifs

    Variables d'étude

    Moyens

    Echelle d'analyse

    Population cible

    Principale

    Quel est le niveau d'accès à l'eau potable dans à Yamtenga ?

    Les conditions d'accès à l'eau sont préoccupantes et cette situation détermine la quantité et la qualité de l'eau consommée par les ménages.

    Evaluer l'accès à l'eau potable à Yamtenga.

     
     

    - Yamtenga

    -Chefs de ménage

    -Ménagères

    -Revendeurs d'eau

    Secondaire 1

    Quel est l'impact des problèmes d'approvisionnement en eau sur les niveaux de consommation des ménages ?

    Les difficultés en matière d'approvisionnement en eau potable contribuent à réduire les niveaux de consommation par personne et par jour au niveau des ménages.

    Décrire et analyser l'accessibilité et l'accès à l'eau potable.

    -Sources d'approvisionnement en eau de boisson

    -Distances parcourues

    -Fréquentation des bornes fontaines

    -Type de récipient utilisé pour recueillir l'eau de boisson

    -Temps mis pour collecter l'eau

    -Prix de l'eau

    -Questionnaire

    -Guide d'entretien

    -Observation

    - Domicile

    -Chefs de ménage

    -Ménagères

    Secondaire 2

    Quelles sont les pratiques à risques par rapport aux maladies diarrhéiques ?

    Les modes d'approvisionnement et de gestion de l'eau en périphérie sont les facteurs déterminant sa qualité.

    Elaborer des indicateurs de risques diarrhéiques.

    -Qualité d'eau recueillie par personne

    -Type de points d'eau auquel ont recours les ménages

    -Type de récipients utilisés pour collecter l'eau de boisson.

    -Salubrité des points d'eau (environnement du point d'eau)

    -Conditions de collecte, de transport et de stockage de l'eau

    -Revue de littérature

    -Questionnaire

    -Domicile

    -Chefs de ménage

    -Ménagères

    II.4. Les populations cibles

    Plusieurs acteurs constituent la chaîne d'utilisation de l'eau. Les ménages, et plus particulièrement les femmes et les enfants, constituent la première population cible. Bien qu'ayant la possibilité d'aller chercher l'eau personnellement, les ménages peuvent aussi recourir à des revendeurs du secteur informel. Cela nous amène à considérer les revendeurs et les gérants des points d'eau comme une autre population cible.

    II.5. L'échantillonnage

    Nous avons généré aléatoirement 200 couples de coordonnées géographiques répartis sur toute l'étendue de notre zone d'étude, circonscrite à l'aide d'une image SPOT 5 de novembre 2002 et d'une série de photographies aériennes de la ville de Ouagadougou prises en avril 2003. Nous avons ensuite retenu 120 couples de coordonnées qui correspondaient exactement à des concessions que l'on pouvait repérer sur les photographies aériennes. Notre objectif étant d'enquêter 80 concessions afin d'avoir une diversité suffisante de cas à analyser, nous avons retenu ces 120 couples de coordonnées pour pallier à l'éventuelle absence des ménages et/ou l'abandon de certaines concessions. Les coordonnées ont été intégrées dans un GPS (Global Positioning System) afin de retrouver les concessions choisies sur le terrain. Cette technique d'échantillonnage a été privilégiée parce que nous ne disposions pas de base de sondage démographique.

    II.6. Les travaux de terrain

    Géoréférenciation des photographies aériennes

    Les travaux de terrain se sont déroulés du 10 juin au 22 juillet 2006. Il s'est d'abord agi de géoréférencer les photographies aériennes qui devaient nous permettre de déterminer les concessions à enquêter. La géoréférenciation consiste à attribuer des coordonnées géographiques à un ensemble de points afin de les localiser exactement par rapport à un système de référence géodésique (WGS 1984, UTM zone 30P). Pour réaliser cette étape, nous avons procédé à des relevés de points remarquables (carrefours de pistes, bornes fontaines, lieux de culte, etc. que l'on pouvait repérer sur les photographies aériennes) à l'aide du GPS. Nous avons à cet effet eu recours au logiciel ARC GIS 9.0(c). Nous avons ensuite procédé aux enquêtes domiciliaires et directives.

    Les enquêtes domiciliaires

    Nous avons utilisé un questionnaire agencé en cinq parties suivant les trois objectifs spécifiques que nous nous étions fixés (Annexe). Une première enquête a permis de tester le questionnaire et de constituer des listes de réponses possibles à certaines questions de sorte à mieux gérer la saisie. Le questionnaire s'adressait prioritairement à la ménagère ou à défaut, au chef de ménage. Certaines questions sur les pratiques d'hygiène ont été directement posées aux enfants.

    Les enquêtes directives

    Outre les enquêtes domiciliaires, nous avons eu recours à des enquêtes directives et semi directives au moyen de guides d'entretien (Annexe), afin de mieux appréhender notre thème de recherche. Nous nous sommes entretenus avec huit gérants de bornes fontaines, un gérant de poste d'eau autonome, six gérants de forages équipés de pompe à motricité humaine, quatorze revendeurs d'eau, deux responsables d'associations, le délégué élu du quartier et le chef de terre de Yamtenga.

    II.7. L'analyse des données

    Les données collectées lors des enquêtes domiciliaires ont été saisies sous le logiciel Excel. Cette saisie a fait l'objet d'une vérification par une tierce personne afin de réduire les erreurs. Nous sommes ensuite passés à l'intégration des données sous le logiciel Access afin de mieux les stocker et les analyser. Cette analyse a été renforcée par les informations que nous avons recueillies à l'issue de nos enquêtes directives.

    Outre les données issues de nos enquêtes, nous avons eu recours à deux autres sources d'informations. D'une part les données brutes du RGPH de 1996 sur lesquelles nous nous sommes appuyés pour analyser l'approvisionnement en eau à l'échelle de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30, espace dans lequel se situe notre zone d'étude, Yamtenga. D'autre part, les données collectées en 2004 et 2005 par l'UR CTEM auprès des structures de santé de la ville de Ouagadougou. Cette enquête qui a recueilli les diagnostics et certaines caractéristiques des patients nous a permis d'analyser le poids des diarrhées parmi les autres affections pour la tranche d'âge des moins de cinq ans.

    La restitution des résultats sera structurée en quatre chapitres. Le premier abordera les conditions d'accès à l'eau à l'échelle de la ville de Ouagadougou, le second s'attellera à présenter l'accessibilité à l'eau à l'échelle de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30. Dans le troisième chapitre, nous évaluerons le niveau d'accès réel à l'eau dans la zone enquêtée de Yamtenga en nous fondant sur les données collectées au cours de nos enquêtes. Nous terminerons en analysant les comportements des populations en matière d'approvisionnement et de gestion de l'eau par rapport aux maladies diarrhéiques afin d'élaborer des indicateurs de risques sanitaires.

    CHAPITRE I. L'ACCES A L'EAU POTABLE A OUAGADOUGOU

    Le présent chapitre comprend trois grandes parties : la première porte sur la présentation des ressources en eau à Ouagadougou, la deuxième s'attelle à l'analyse des contraintes et des politiques en matière d'approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou. Dans la troisième et dernière partie, nous proposons une analyse des inégalités de l'accès à l'eau.

    L'objectif consiste à mettre en relation les processus d'urbanisation avec les disparités socio économiques et spatiales en matière d'accès à l'eau qu'ils ont engendrées.

    I. L'inventaire des ressources en eau

    I.1. Les ressources en eau souterraine

    L'exploitation des ressources en eau souterraines constitue un appoint non négligeable pour l'approvisionnement en eau de la ville de Ouagadougou, surtout pour les quartiers irréguliers. Il s'agit essentiellement des stations de captage de Pissy I et II, de Nioko I et II qui dépendent de l'ONEA et dont le volume d'eau débité par an est de 2,5 millions de m. A ces installations, s'ajoutent les forages munis d'une pompe à motricité humaine dont le nombre est passé de 200 à 154 entre 1980 et 2004, et les puits traditionnels (UR CTEM, 2006). Selon L'HUISSIER A.M. (1997), la contribution des ressources en eau souterraines dans le système de l'alimentation en eau est de 10%. L'exploitation de cette ressource n'a cependant pas grand avenir puisque des recherches ont montré que la nappe aquifère existante était discontinue et de faible capacité (JAGLIN S., 1995). A ces ressources souterraines s'ajoutent les eaux de surface.

    I.2. Les eaux de surface

    Située à 12°12' N et 1°24' W, Ouagadougou tire l'essentiel de ses ressources en eau de surface :

    § Des barrages intra urbains, qui ont constitué la principale source d'alimentation en eau de la ville de 1955 à 1971. De nos jours, ils ont une capacité de stockage de 6,87 millions m (MAHRH, 2002) ;

    § Du barrage de Loumbila, situé à une vingtaine de kilomètres au Nord Est de la ville qui assurait avant 2005 l'essentiel de l'approvisionnement en eau de celle-ci. Créé en 1947 et agrandi en 1971, il avait pour principal objectif de pallier l'insuffisance d'eau enregistrée au cours des années 1960. Sa capacité totale de stockage est de 36 millions de m.

    § Du barrage de Ziga, d'une capacité de 200 millions de m qui a été mis en eau en 2000 (MEE, 2007). Au regard de son coût financier qui s'élève à 19 milliards de francs CFA (29 millions d'euros), ce barrage est l'un des plus gros financement jamais réalisé au Burkina Faso en matière d'approvisionnement en eau.

    Au delà de cette disponibilité apparente, il existe des contraintes liées à la mobilisation de l'eau qui méritent d'être abordées.

    II. Les contraintes et les politiques en matière d'approvisionnement en eau

    II.1. Les contraintes d'ordre naturel

    La nature du climat est l'une des principales contraintes en matière d'approvisionnement en eau de la ville de Ouagadougou. Caractérisé par une longue saison sèche d'octobre à mai et une saison pluvieuse de juin à septembre, le climat conditionne le remplissage des barrages et la réalimentation de la nappe phréatique. La ville a reçu en moyenne 720 mm d'eau par an entre 1988 et 1998, selon les données fournies par la station météorologique de l'aéroport international de Ouagadougou. Au regard de ces données, on remarque qu'il y a une baisse tendancielle des apports pluviométriques (Graphique 1). On constate par ailleurs de grandes variabilités interannuelles.

    Si les précipitations évoluent globalement à la baisse, les températures par contre ont sensiblement augmenté entre ces deux dates (Graphique 1). Cette hausse qui peut s'expliquer par le réchauffement climatique à l'échelle mondiale, est susceptible de réduire par évaporation les apports pluviométriques dont dépend l'approvisionnement en eau de la ville de Ouagadougou. Selon CECCHI P. et al. (2005), cette réduction atteint la valeur de 84%. A ces difficultés s'ajoutent celles liées à la nature du socle.

    Graphique 1: Pluviométrie et température moyennes annuelles de Ouagadougou

    entre 1988 et 1998

    Source : Données météorologiques de l'aéroport de Ouagadougou, 2007

    Sur le plan géologique, Ouagadougou repose sur un socle granito gneissique précambrien recouvert par des cuirasses ferrugineuses. Cette structure implique l'affaiblissement de la recharge phréatique déjà évoqué.

    Toutes ces difficultés dans la mobilisation de la ressource entretiennent le spectre d'une pénurie d'eau à Ouagadougou. Eu égard aux conditions d'urbanisation de la ville, le risque de la pénurie d'eau est d'autant plus réel.

    II.2. Le poids de l'urbanisation

    Pour bien comprendre la pression qu'exerce la croissance urbaine sur les ressources en eau, il est indispensable de décrire l'évolution spatiale et démographique de la ville.

    II.2.1. Accroissement démographique urbain

    Du bourg qu'elle était il y a un peu plus d'un siècle, Ouagadougou est devenue progressivement une agglomération importante même si elle n'égale pas les autres capitales de la sous région telles que Dakar et Abidjan. La croissance démographique qu'elle connaît peut être appréhendée à travers le tableau 2 suivant.

    Tableau 2 : Evolution de la population de 1960 à 2003

    Années

    Population (nombre d'habitants)

    Taux d'accroissement moyen (%)

    1960

    59 126

    -

    1965

    75 000

    4,9

    1975

    172 661

    7,4

    1985

    441 514

    9,4

    1996

    709 736

    4,3

    2003

    1 200 000

    4,4

    Source : INSD, 20003(*)

    La lecture du tableau révèle que Ouagadougou double presque son effectif tous les dix ans. La décennie 1975-1985 constitue le véritable moment de l'accélération du processus de peuplement de la ville avec un taux de croissance moyen de l'ordre de 9,4%. Cet accroissement s'explique par les sécheresses qu'ont subi les pays sahéliens au début des années 1970. La ville a en effet suscité alors de nombreux espoirs pour les immigrants (en provenance des villages et des centres urbains secondaires) qui affluèrent en masse dans la capitale à la recherche d'un mieux être dans un milieu plus diversifié. Ce phénomène contribua à porter l'effectif de la ville à 441 514 habitants en 1985. Aujourd'hui, la population de Ouagadougou est plus de vingt fois supérieure à ce qu'elle était à la veille de l'indépendance avec 1 060 000 habitants. Quoiqu'en baisse depuis 1985, le taux d'accroissement moyen (4,4%) demeure élevé et permettrait à la ville de compter près de 2 546 000 d'habitants en 2015 selon la révision 2000 des perspectives mondiales des Nations Unies (ONU, 2005). La traduction la plus visible et la plus évidente de cette impressionnante croissance démographique, réside dans le phénomène d'expansion spatiale qui caractérise la ville.

    II.2.2. La croissance spatiale

    Il nous est quasiment impossible de décrire et d'analyser l'évolution spatiale des villes africaines, notamment Ouagadougou sans faire référence au modèle sur lequel elles ont été érigées. Le 1er mars 1919, Ouagadougou devenait la capitale de la nouvelle colonie de Haute Volta. Sous l'impulsion du premier gouverneur, le Lieutenant François Charles Alexis Edouard Hesling, de profondes modifications s'opérèrent dans le paysage urbain. Afin de mieux étendre son pouvoir, il procéda à une différenciation fonctionnelle des quartiers qui constituaient la ville (RICARD A., 2002). Il fut ainsi construit un quartier administratif et un quartier commercial, nettement séparés des quartiers traditionnels et du centre historique de la ville (RICARD A., op. cit.). Les quartiers administratifs ou européens se différenciaient des quartiers traditionnels par leur niveau d'équipement et d'aménagement (larges rues droites, édifices rectangulaires). Cette différenciation de l'espace en quartiers centraux privilégiés en matière d'équipements par rapport aux quartiers périphériques, a fini par influencer fortement la répartition des services sociaux de base, et par s'imposer comme une approche d'urbanisme. Elle aura des implications sur les conditions d'approvisionnement en eau de la ville que nous évoquerons dans les lignes à venir.

    La croissance accélérée de la population a entraîné un développement rapide du tissu urbain. La ville de Ouagadougou s'étend à une allure inquiétante depuis les années 1970. Comme nous l'avons déjà évoqué, cette extension est imputable à deux dynamiques parallèles : l'une dite légale parce que planifiée et contrôlée par l'Etat et l'autre dite irrégulière produisant les zones irrégulières. Ces deux dynamiques ont pour point commun un mode de construction horizontal qui se traduit par une superficie qui passe de 32,7 km² en 1960 à 87,6 km² en 1980, pour atteindre 170,5 km² en 1990 et 201 km² en 2000 (UR CTEM, 2006). L'évolution spatiale peut se percevoir à travers la carte 2.

    Avant 1960, la croissance spatiale de la ville était modérée puisque le flux migratoire était faible et plus orienté vers le centre ville (Bilibambili, Dapoya, Paspanga, Ouidi).

    De 1960 à 1984, à la faveur de l'indépendance et des sécheresses des années 1970, le phénomène migratoire prit une ampleur considérable, engendrant une extension démesurée de l'espace urbain avec pour corollaire, le développement des quartiers irréguliers. Au cours de cette période, les rares opérations de lotissement ne s'inscrivaient dans aucune logique ou programme d'ensemble. A peine plus de 1 000 ha ont été restructurés, soit 20 ha par an (YRA A., 2002), bien que la nécessité s'en soit faite énormément sentir.

    Carte 2: Croissance spatiale de Ouagadougou de 1932 à 2003

     

    La période allant de 1984 à 1991 a été caractérisée par les lotissements populaires à grande échelle, organisés par le pouvoir révolutionnaire. Cela a permis de dégager 64 000 parcelles sur un espace de 3 000 ha (MIHU, 1999, cité par YRA A., 2002) et contribua à accroître de façon considérable l'espace urbain en changeant sa physionomie. Cependant, cela a introduit une spéculation foncière qui a relégué les pauvres en périphérie et maintenu les pratiques d'occupation illégale de l'espace urbain (OUATTARA A., 2004).

    De 1991 à 2003, d'énormes efforts furent consentis par les autorités à travers le plan de développement des villes moyennes sensé retenir les populations rurales et freiner l'extension démesurée qui avait repris corps depuis le début des années 1990. Comme la précédente opération, le succès fut passager. En effet, l'intégration des villages périurbains dans le territoire communal a favorisé l'extension des limites de l'urbanisation régulière et irrégulière (Graphique 2).

    Graphique 2 : Evolution de la surface urbaine

    Source : UR CTEM, 2006

    La lecture de la figure révèle que les espaces irréguliers représentaient près de la moitié de la surface urbaine totale au cours des années d'indépendance. Ils se sont développés à partir de cette date, en témoigne leur taux de croissance en 1975, plus de trois fois supérieur (11%) à celui des zones régulières (3%) selon la SAED (Société d'Aménagement et de Développement) (YRA A., 2002). Ils représentaient 75% de la superficie urbaine totale au début des années 1980, chiffre révélateur de la forte croissance de ces espaces qui accueillaient alors plus de 60% de la population. L'opération de restructuration entreprise par le CNR (Conseil National de la Révolution) a permis de les réduire considérablement à la fin des années 1980. Cependant, l'urbanisation irrégulière qui avait repris dès le début des années 1990, concernait plus de 6 000 ha en 1996 et s'est accompagnée à partir de cette date d'une densification plus significative (JANIQUE E., 2006). La population qui y résidait était alors estimée à plus de 300 000 habitants soit plus du tiers de la population totale (MDHU, 1996, cité par YRA A., 2002).

    D'une manière générale, on peut retenir que les plans d'urbanisme qui se sont succédés depuis 1960 (étude d'urbanisme de 1961, schéma de structure de 1973, schéma d'aménagement de la banlieue de Ouagadougou, projet Grand Ouaga) sont restés sans effet satisfaisant sur la croissance des zones irrégulières. Ces espaces n'étant pas officiellement reconnus, ils ne bénéficient pas d'équipement de base.

    II.3. Les politiques en matière d'approvisionnement en eau

    Pour comprendre la situation actuelle à l'eau potable dans la ville de Ouagadougou, il est indispensable de décrire et d'analyser les différentes orientations qui l'ont sous-tendu.

    II.3.1. Une politique en faveur des branchements particuliers.

    La croissance démographique que la ville de Ouagadougou a connu au lendemain des indépendances était telle que les barrages intra urbains s'avérèrent insuffisants pour satisfaire la demande sans cesse croissante en eau. La digue du réservoir de Loumbila fut rehaussée en 1970 afin d'accroître la capacité de stockage et d'améliorer l'approvisionnement en eau de la capitale (CECCHI P., 2004).

    Dans le même temps, la Société Nationale des Eaux (SNE) fut mise en place afin de rentabiliser le service d'approvisionnement en eau. Durant ses sept années d'existence, la SNE a en effet privilégié les branchements particuliers aux dépens des bornes fontaines (L'HUISSIER A.M., 1997). Cette politique s'est traduite spatialement par la densification du service dans les quartiers centraux, puisque selon la même source, 65% des branchements y étaient localisés en 1978. Cette politique désavantageait ainsi donc aussi bien les ménages démunis des quartiers centraux que ceux vivant dans les quartiers périphériques et irréguliers.

    II.3.2. De la recherche d'un équilibre subtil à une véritable politique sociale

    Après sept ans de fonctionnement de la SNE, l'idée d'une réorientation de la politique en matière d'approvisionnement en eau potable s'est imposée aux autorités. En effet, la politique qui a sous tendu la création de l'Office National de l'Eau (ONE) va permettre de desservir les quartiers périphériques réguliers par des bornes fontaines et des postes d'eau autonomes dès 1977. L'intégration des quartiers périphériques dans le schéma d'approvisionnement de la ville tient plus de la recherche d'un équilibre entre la faiblesse de la capacité financière à étendre le réseau de branchements privés et la rareté de la ressource dont les signes étaient déjà perceptibles. En effet, à la fin des années 1970, la majorité des ménages disposant d'un branchement privé se plaignait de fréquentes baisses de pression de l'eau à la sortie des canalisations. C'est ainsi que les autorités optèrent pour la desserte du plus grand nombre par le biais des équipements collectifs (borne fontaine et poste d'eau autonome). JAGLIN S. (1995) parle d'une gestion partagée de la pénurie d'eau.

    Il a fallu cependant attendre le début des années 1990, pour que l'équipement des quartiers périphériques réguliers en infrastructures collectives d'approvisionnement en eau potable prenne une ampleur plus grande. L'évolution du nombre des bornes fontaines dans la ville illustre assez bien notre propos (Graphique 3).

    Graphique 3 : Evolution du nombre de bornes fontaines de 1972 à 2007

     

    Sources : JAGLIN S., 1995 et LE PAYS, 20044(*)

    On constate qu'à partir de 1994, le nombre de bornes fontaines a considérablement évolué. Cette évolution est le résultat d'un programme d'urgence visant à accroître l'offre en infrastructures collectives d'approvisionnement en eau potable. Après ce programme, plusieurs autres actions ont été entreprises afin d'améliorer le niveau de l'accès à l'eau.

    La politique nationale de l'eau est élaborée en 1998 avec pour objectif de satisfaire de façon durable les besoins en eau - en quantité et en qualité - d'une population croissante et d'une économie en développement (MEE, 2000).

    Le projet de renforcement du réseau d'approvisionnement en eau potable de la ville de Ouagadougou a été mis en oeuvre en 2004 grâce au barrage de Ziga. Ce projet a porté la capacité de stockage de l'ONEA à 40 millions de m, ce qui donne une capacité de production de 2 400 m/h contre 900 m/h auparavant. On estime à 50 000 branchements sociaux et 400 nouvelles bornes fontaines, les réalisations rentrant dans le cadre du projet et directement profitables aux populations (LE PAYS, 2004).

    Parallèlement, de nouvelles approches devraient être expérimentés dans les zones irrégulières sur financement de l'Agence Française de Développement (AFD). Il s'agit principalement d'une part d'inclure les branchements privés à moindre coût et d'autre part de déléguer le service à un opérateur privé chargé d'acheter l'eau en grande quantité à l'ONEA pour la revendre aux ménages des quartiers irréguliers.

    Cette campagne de branchements sociaux qui comporte des avantages certains, peut cependant susciter des interrogations au regard d'un certain nombre de constats. Dans une ville où la population s'est paupérisée et où la vulnérabilité des ménages s'est accrue selon LACHAUD D. (2003, cité par DOS SANTOS S., 2005), on est en droit de se demander si le seul fait de disposer d'un robinet peut contribuer à accroître les volumes moyens de consommation d'eau par personne et par jour. A Ouagadougou, la conservation d'un branchement privé ou semi privé est en effet une bataille permanente pour certains ménages. Selon l'ONEA (2002), près de 30% des abonnés particuliers ont vu leur livraison d'eau potable suspendue temporairement ou définitivement en 2002 par manquements successifs au paiement de la facture. Ce chiffre montre que pour améliorer le niveau d'accès à l'eau, il est indispensable de baisser son prix.

    Si le nombre des actions entreprises est important, dans la réalité il parait insuffisant. En effet, la répartition spatiale des infrastructures mises en place à Ouagadougou à la faveur de ces politiques fait ressortir de grandes disparités spatiales intra urbaines qui impliquent un accès inéquitable en eau potable.

    III. L'inégal accès à l'eau potable

    Les inégalités en matière d'accès à l'eau à Ouagadougou peuvent être perçues en termes de niveau d'équipement et de distances parcourues, mais aussi en termes de coût et de quantité d'eau consommée par les ménages.

    III.1. Les disparités spatiales

    Pour bien comprendre l'inégal équipement de la ville, il importe de rappeler que tous les investissements en matière d'approvisionnement (installation de bornes fontaines, de postes d'eau autonomes, de branchements privés ou semi privés) reposent sur la différenciation de l'espace en zone lotie (reconnue et équipée) et non lotie (non reconnue et non équipée). Cette dualisation de l'espace en matière d'approvisionnement en eau potable trouve ses origines dans le développement centrifuge de la ville de Ouagadougou. En effet, le noyau urbain grandit du centre vers la périphérie. Le réseau se construit en suivant la dynamique spatiale de la ville. L'équipement de la ville se fait en fonction des moyens dont disposent les autorités chargées de l'approvisionnement en eau. Les zones anciennement loties sont généralement prioritaires par rapport aux espaces nouvellement lotis. C'est ce qui explique que les points d'eau potable ne s'étendent pas au delà de la limite de la zone lotie (Carte 3). La première conséquence de cette situation est la polarisation des bornes fontaines et des postes d'eau autonomes, situés à proximité de la zone irrégulière qui sont sollicités par les ménages des deux types de zone. Selon les données de l'UR CTEM collectées en 2003, les bornes fontaines représentent 73% des modes d'approvisionnement collectifs contre 21% pour les forages équipés d'une pompe à motricité humaine.

    Cet inégal équipement oblige les ménages, ceux vivant en périphérie irrégulière surtout, à parcourir de longues distances pour avoir de l'eau potable.

    Carte 3 : Répartition des modes collectifs d'approvisionnement en eau de la ville

     

    D'après les données fournies par l'enquête nationale « Dynamique migratoire, insertion urbaine et environnement au Burkina Faso » (EMUIB) menée en 2000, les ménages qui s'approvisionnent aux points d'eau collectifs parcourent en moyenne 700 m pour atteindre le point d'eau potable le plus proche (DOS SANTOS S., 2005). Du centre à la périphérie non lotie, les distances moyennes parcourues évoluent sensiblement. La moitié des ménages en zone régulière disposent d'un point d'eau à 200 mètres ou moins de leur résidence, alors qu'en zone irrégulière, cette valeur médiane est de 400 mètres.

    III.2. Des disparités en terme de niveaux de consommation

    Les études qui ont été menées sur les niveaux de consommation à Ouagadougou ont révélé qu'ils dépendaient surtout de la capacité financière des ménages, du type d'approvisionnement et de la zone d'habitat.

    En 2002, l'Observatoire de Population de Ouagadougou (OPO) estimait la consommation quotidienne moyenne à 34 litres par personne dans les quartiers de Taabtenga en zone irrégulière et Wemtenga en zone régulière (DOS SANTOS S., op. cit.). Cette moyenne cache cependant de fortes disparités. En effet, les données fournies par l'EMIUB montrent que les ménages qui disposent d'un robinet privé ou semi privé consomment deux fois plus d'eau que les ménages qui sont obligés de recourir aux points d'eau collectifs. Selon la même source, 50% des ménages raccordés consomment près de 50 litres par personne et par jour alors que ce volume d'eau est réduit de moitié pour 50% des ménages non raccordés.

    En ce qui concerne la zone d'habitat, on constate que trois ménages sur quatre en zone lotie consomment plus de 50 litres tandis qu'en zone non lotie, ce volume est inférieur à 35 litres.

    D'une manière générale, l'accès à l'eau à Ouagadougou est caractérisé par de vastes inégalités au regard des relations entre niveaux de consommation, type d'approvisionnement et zone d'habitat des ménages.

    Les données du RGPH de 1996 dont nous disposons offrent la possibilité d'une analyse des modes d'approvisionnement en eau dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30. Aborder l'accessibilité à l'eau à l'échelle de cet espace, dans lequel se situe notre zone d'étude (Yamtenga) nous est apparu comme une approche pouvant faciliter la compréhension de l'acuité des difficultés d'accès à l'eau.

    CHAPITRE II : L'ACCESSIBILITE A L'EAU DANS LA ZONE IRREGULIERE DES SECTEURS 29 ET 30

    Ce chapitre comprend deux grandes parties : la première s'attelle à présenter la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 tout en faisant une comparaison avec la zone régulière. Une telle description est essentielle dans la mesure où les conditions socio démographiques et économiques sont des déterminants importants des conditions de vie d'une manière générale et jouent un rôle important sur les niveaux d'accès à l'eau en particulier. Dans la deuxième partie, nous nous intéresserons à l'accessibilité à l'eau dans la zone irrégulière.

    I. Présentation de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

    I.1. Situation géographique

    Situé au Sud-Est de la ville, la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 est délimitée à l'Est par le village de Balkuy, au Sud par le secteur 15, à l'Ouest par le quartier de San Yiri et au Nord par le secteur 28 (Carte 4).

    Carte 4 : Localisation de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

     

    Cette zone relève de l'arrondissement de Bogodogo et s'étend sur une superficie de 24951 ha, soit le onzième de la superficie de toute la ville de Ouagadougou.

    La tonalité rurale, l'absence d'organisation spatiale cohérente, la présence de plusieurs bancôtières5(*) et les rues en forme de labyrinthe sont les caractéristiques les plus remarquables de cet espace irrégulier (Photos 2 et 3).

    Photo 2 : Vue partielle de la zone irrégulière (cliché Kombasséré, juillet 2006)

    Photo 3 : Un espace parsemé de bancôtières (cliché Kombasséré, juillet 2006)

     
     

    I.2. Les caractéristiques démographiques

    Les données du dernier recensement réalisé en décembre 2006 n'étant pas encore disponibles, nous utiliserons les résultats du RGPH de 1996. Ainsi, les indicateurs et les analyses qui renseignent sur la situation démographique de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 n'ont qu'un caractère indicatif, la situation ayant évolué depuis 1996. A cette date, la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 regroupait 13 551 habitants, soit une densité moyenne de 83,2 hab/ha. Cette densité est supérieure à celle de la zone régulière des mêmes secteurs (59,7 hab/ha.) et à celle de toute la ville qui s'établissait à 57 hab/ha. Comme nous l'évoquions précédemment, cette densité importante n'est cependant pas propre à toutes les zones irrégulières de la ville de Ouagadougou, les travaux de l'UR CTEM ayant révélé que des quartiers irréguliers comme Zongo, à l'Ouest de la ville, avait une densité de 36 hab/ha (UR CTEM, données non publiées). Or la concentration de la population dans un espace peut constituer un facteur de propagation des maladies infectieuses, notamment les diarrhées.

    Les données dont nous disposons nous permettent de présenter la structure de la population par tranche d'âge et par sexe (Graphiques 4 et 5).

    Notre analyse sera faite en fonction des grands groupes d'âges  : 0 à 4 ans, 5 à 9 ans, 10 à 29 ans, 30 à 54 ans et plus de 60 ans. De prime abord, on remarque que les deux pyramides présentent globalement le même profil.

    La tranche d'âge de 0 à 4 ans représente 18,1% et 13,3% de la population respectivement en zone irrégulière et régulière. L'élargissement de la base de la pyramide en zone irrégulière traduit une forte fécondité. On remarque cependant qu'entre 0-4 ans et 5-9 ans, la population de la zone irrégulière baisse de 20%, situation qui pourrait traduire une surmortalité des enfants de moins de 5 ans et révéler l'existence de problèmes de santé tels que les diarrhées, première cause de mortalité infantile selon l'OMS.

    Entre 10 et 29 ans, on remarque qu'il y a globalement autant d'hommes que de femmes, aussi bien en zone régulière qu'irrégulière. De 30 à 54 ans, la tendance évolue en faveur des hommes. Ce surnombre peut s'expliquer par la migration sélective qui touche plus les hommes que les femmes. En effet, l'ambition d'accéder à la propriété privée qui guide les populations dans leur choix de s'installer en périphérie est plus une préoccupation masculine que féminine. En outre, on constate qu'un peu plus d'un individu sur deux (52,8% en zone irrégulière et régulière) a moins de 20 ans. Ce chiffre illustre assez bien la jeunesse de la population, une jeunesse qui assure un fort potentiel d'accroissement démographique.

    Comme toutes les pyramides caractérisant une mortalité élevée aux âges avancés (plus de 60 ans), nous observons des sommets effilés. Par ailleurs, il n'y a pas de déséquilibre remarquable entre les pourcentages des deux sexes dans ces tranches d'âges.

    Graphique 4 : Pyramide des âges de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

    Source : INSD, 2000

    Graphique 5 : Pyramide des âges de la zone régulière des secteurs 29 et 30

    Source : INSD, 2000

    Sur l'ensemble de la population, on constate une prédominance du sexe masculin. En effet, le rapport de masculinité s'élève à 100 hommes pour 90 femmes et 100 hommes pour 93 femmes respectivement en zone irrégulière et régulière.

    Si l'on se limite à la tranche d'âge des adultes (15-54 ans selon la définition de l'INSD), ce rapport chute jusqu'à 100 hommes pour 80 femmes en zone irrégulière. L'enquête démographique de santé de 2003 a révélé un rapport de masculinité de 100 hommes pour 96 femmes pour toute la population de Ouagadougou (INSD et ORC MACRO, 2003), ce qui est assez similaire à nos données.

    Ces résultats suggèrent que la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 est plutôt une zone d'accueil des migrants en provenance du milieu rural.

    I.3. Les conditions de vie des ménages

    Il convient avant tout propos de définir le terme  « ménage ». Nous souscrivons à la définition de l'INSD qui considère le ménage comme « une unité socio économique de base au sein de laquelle les différents membres apparentés ou non vivent ensemble dans la même maison ou dans la même concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont à l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoin vitaux » (INSD, 2000). Concernant les conditions de vie des ménages, nous nous sommes d'abord intéressés à la nature des matériaux de construction des habitations (Tableau 3).

    Tableau 3 : Nature des matériaux de construction relevée en 1996 au sein des ménages des secteurs 29 et 30

    Nature des matériaux

    Zone irrégulière (%)

    Zone régulière (%)

    Dur

    4,46

    22,8

    Semi dur

    1,69

    20,5

    Banco amélioré

    26,09

    32,6

    Banco

    61,48

    21,1

    Paille

    2,09

    0,2

    Autres

    4,19

    2,7

    Total

    100

    100

    Source : INSD, 2000

    On constate que le banco est le matériau le plus utilisé en zone irrégulière (61,5%). Cette prédominance est liée à l'illégalité du statut des habitants d'une part et au souci d'économiser parce que ces constructions peuvent être détruites au cours des opérations de lotissement.

    Afin de mieux apprécier les conditions de vie des ménages, il nous est apparu intéressant de montrer une concession de la zone irrégulière (Photo 4).

    Photo 4: Vue partielle d'une parcelle de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

    (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    En ce qui concerne le mode d'éclairage, on constate que plus de 93% des ménages utilisent la lampe à pétrole en zone irrégulière, du fait de l'absence d'équipement électrique (Tableau 4).

    Tableau 4 : Répartition des modes d'éclairage

    Mode d'éclairage

    Zone irrégulière (%)

    Zone régulière (%)

    Electricité

    1,79

    25,3

    Lampe à gaz

    0,35

    0,3

    Lampe à pétrole

    93,53

    71,4

    Lampe à huile

    0,11

    0,1

    Lampe torche

    0,3

    0,6

    Bougie

    1,36

    0,4

    Bois/paille

    0

    0,1

    Autres

    2,56

    1,8

    Total

    100

    100

    Source : INSD, 2000

    L'hygiène et l'assainissement sont des facteurs qui peuvent nous permettre d'apprécier le niveau et les conditions de vie des ménages. Il importe ainsi de présenter les modes d'évacuation des ordures qui prévalent en zone irrégulière et irrégulière (Graphique 6).

    Graphique 6 : Modes d'évacuation des ordures

    Source : INSD, 2000

    La lecture du graphique montre que l'évacuation des ordures dans la zone irrégulière est plus orientée vers la rue et les tas d'immondices. Seulement 7,2% des ménages ont recours aux poubelles contre plus de 30% dans la zone régulière.

    De la même manière, très peu de ménages ont des pratiques satisfaisantes en matière de rejet des eaux usées puisque plus d'un tiers des ménages de la zone irrégulière rejette ses eaux usées directement dans la rue (Tableau 5).

    Tableau 5 : Modes d'évacuation des eaux usées

    Modes d'évacuations des eaux usées

    Zone irrégulière (%)

    Zone régulière (%)

    Cour

    44,88

    32,7

    Rue

    35,34

    48,7

    Puits

    4,73

    4,9

    Caniveaux

    0,3

    0,8

    Fosses septiques

    3,72

    8,6

    Autres

    11,04

    4,3

    Total

    100

    100

    Source : INSD, 2000

    Nous nous sommes aussi intéressés au type d'aisance dont disposent les ménages (Tableau 6). Il ressort que près des deux tiers des ménages utilisent les latrines ordinaires. Cependant, en zone irrégulière, un ménage sur trois ne possèdent pas de toilettes dans sa concession et est contraint de recourir à la nature ou à d'autres types d'aisance. Cette situation a des conséquences sur la propagation des maladies notamment diarrhéiques, fortement associées au péril fécal.

    Tableau 6 : Répartition des types d'aisance

    Type d'aisance

    Zone irrégulière (%)

    Zone régulière (%)

    Chasse d'eau avec fosse septique

    0,3

    3,2

    Latrine à fosse ventilée

    3,18

    1,9

    Latrine ordinaire

    64,72

    85,5

    Nature

    20,6

    5,5

    Autres

    11,2

    3,9

    Total

    100

    100

    Source : INSD, 2000

    D'une manière générale, si l'on se limite aux caractéristiques ci-dessus évoquées, on peut retenir que les conditions de vie dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 sont très difficiles. La réalité quotidienne en ce lieu peut se résumer en quelques mots : précarité et insalubrité de l'habitat, absence des services publics et des infrastructures de base, économie informelle généralisée (petit commerce, revente d'eau, fabrication de briques en banco, etc.). Cette pauvreté ne risque t elle pas d'être l'une des plus importantes contraintes limitant l'accès à l'eau.

    II. L'accessibilité à l'eau

    Il convient de noter qu'entre 1996 et 2004, la densité de la zone irrégulière est passée de 83,2 hab/ha à 106 hab./ha (INSD, 2000 ; URCTEM, 2004). Cette croissance de la population ne s'est pas accompagnée d'une augmentation du nombre des infrastructures d'AEP. La première conséquence de cette situation est l'inadéquation croissante entre l'offre et la demande en eau et la polarisation des points d'eau existants.

    II.1. Les points d'approvisionnement en eau

    Dans les secteurs 29 et 30, les points d'approvisionnement en eau se repartissent selon la carte 5.

    Carte 5 : Localisation des points d'approvisionnement en eau dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

     

    II.1.1. Les sources d'eau non potable

    Si l'on se réfère aux définitions du PN-AEPA pour le milieu urbain, les points d'eau que l'on retrouve dans la zone non lotie sont des points d'eau modernes (PEM), c'est-à-dire des points permanents d'exhaure de l'eau souterraine, soit donc des forages équipés d'une pompe à motricité humaine (Photo 5). Une fois pompée ou captée, l'eau des forages n'est pas potable, elle doit subir un traitement destiné à la rendre exempt de tout danger pour la santé. C'est pourquoi, dans le cadre de la présente étude, nous considérons l'eau débitée par ces infrastructures comme étant non potable.

    Photo 5 : Vue d'un forage équipé d'une pompe à motricité humaine

    (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    Au nombre de 13, les forages équipés d'une pompe à motricité humaine représentent plus de la moitié (54%) des points d'eau situés dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30, et à la limite de la zone régulière. Souvent qualifiées d'équipement rural, ces infrastructures constituent une source d'approvisionnement importante en zone irrégulière. Ils ont été réalisés par des Organismes Non Gouvernementaux (ONG), par le biais de la coopération étrangère ou par la municipalité à travers les projets d'aménagements urbains.

    Deux aspects inhérents au fonctionnement de ces infrastructures ont retenu notre attention et méritent d'être évoqués. Il s'agit de la fermeture de l'ONPF (Office National des Puits et Forages), responsable du fonctionnement de ces ouvrages. Cette fermeture implique l'absence de suivi et de contrôle de la qualité de l'eau débitée. Deuxièmement, il s'agit de l'absence de comité de gestion au niveau de certains forages. Le manque d'organisation est susceptible d'allonger la durée des pannes et de réorienter les ménages vers d'autres points d'eau, éventuellement plus éloignés. L'environnement immédiat des forages laisse par ailleurs souvent à désirer du fait de la mauvaise qualité de la maçonnerie (lavoirs hors d'usage, absence de clôture, absence de trottoir, canal d'écoulement et réservoir de collecte des eaux en mauvais état). La conséquence de cette situation est la stagnation des eaux usées à proximité du point d'eau, d'où le risque de pollution de la nappe. D'une manière générale, la gestion de ces infrastructures soulève donc la question de la gouvernance locale de l'eau.

    A ces points d'eau non potable, s'ajoutent les bornes fontaines et les postes d'eau autonomes dont la gestion et le fonctionnement présentent plus d'enjeux.

    II.1.2. Les sources d'eau potable

    Il s'agit des bornes fontaines et des postes d'eau autonomes (PEA). Le PEA est un système compact d'équipement hydraulique qui assure à la fois le pompage, le stockage, éventuellement le traitement et la distribution de l'eau potable. Le pompage est effectué par une pompe immergée alimentée en énergie soit par le réseau de basse tension de la ville soit par un groupe électrogène ou encore par des panneaux solaires. Un seul PEA existe à proximité de la limite de la zone lotie

    Les bornes fontaines sont au nombre de 10 et se localisent à la limite de la zone régulière. Localement appelée « robinet », la borne fontaine se compose d'un plot équipé d'au moins deux robinets connectés au réseau de desserte de l'ONEA, d'un compteur et d'un auvent (Photo 6).

    Ces ouvrages fonctionnent en moyenne de 7h à 18h30 chaque jour. Dans la majorité des cas, ils sont gérés par des individus qui ont été recrutés localement et à qui l'ONEA a confié la gestion par affermage. Ils reçoivent un salaire mensuel minimum de 10 000 francs CFA avec des variations en fonction de la différence entre à la facture de l'ONEA et la recette.

    Photo 6: Vue d'une borne fontaine

    (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    II.2. La répartition spatiale des points d'eau

    La répartition spatiale des points d'eau révèle que seuls les ménages situés à la limite de la zone lotie ont une accessibilité satisfaisante en terme de distance, selon les normes de l'OMS (Carte 6). Selon les normes de l'approvisionnement en eau potable en milieu urbain au Burkina Faso, une borne fontaine doit en effet alimenter 1 000 personnes. L'absence de données actualisées sur la population ne nous permet pas d'évaluer la disponibilité théorique des ressources en eau. Néanmoins, au regard de la densité de population et de la natalité que révèle la pyramide des âges, on peut émettre l'hypothèse selon laquelle les infrastructures d'approvisionnement en eau sont insuffisantes dans cet espace.

    Les zones tampons qui représentent l'accessibilité théorique ne couvrent qu'une petite partie de la surface totale de la zone irrégulière. Même si la densité de population baisse au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la limite de la zone lotie, il n'en demeure pas moins que la quasi absence de points d'eau potable dans la zone irrégulière a une incidence sur les distances parcourues par les ménages. Par ailleurs, la faiblesse des équipements entraîne une forte polarisation des sources existantes, d'où la formation de longues files d'attente. Cette polarisation est d'autant plus importante que les ménages ont besoin de s'approvisionner aux mêmes moments. La répartition des points d'eau est l'un des premiers facteurs susceptible d'influencer l'approvisionnement en eau des populations de cette zone.

    Carte 6 : Accessibilité théorique à l'eau dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30

     

    II.3. Les modes d'approvisionnement en eau

    Si l'on se réfère aux données fournies par le RGPH de 1996, on peut regrouper les modes d'approvisionnement en eau des ménages des secteurs 29 et 30 selon le graphique 7.

    Graphique 7 : Modes d'approvisionnement en eau des ménages des secteurs 29 et 30

    Source : INSD, 2000

    Le graphique révèle que plus d'un ménage sur trois (37,5%) s'approvisionne à des points d'eau non potable (forage, puits et autres sources comme les barrages) en zone irrégulière, tandis qu'en zone régulière, cette proportion baisse à 14,1%. On remarque que 11,4% des ménages ont encore fréquemment recours aux puits et même aux barrages. Le recours à l'eau courante est le mode d'approvisionnement qui marque sensiblement la différence entre zone régulière (23%) et zone irrégulière (1,2%). Le pourcentage de 1,2% peut s'expliquer par les possibilités qu'ont certains ménages de la zone irrégulière de pouvoir s'approvisionner auprès de leurs voisins qui disposent d'un branchement privé et qui sont situés dans la zone régulière.

    La répartition des ménages selon les modes d'approvisionnement en eau, nous amène à nous intéresser aux critères de choix de la source d'approvisionnement en eau, aux contraintes et pratiques quotidiennes en matière d'accès à l'eau. Nous aborderons ainsi le thème de l'accès à l'eau potable dans le chapitre suivant, en nous appuyant sur les données collectées auprès des 80 enquêtés dans notre zone d'étude.

    CHAPITRE III. L'ACCES A L'EAU POTABLE A YAMTENGA

    Ce chapitre comprend deux grandes parties : la première présente les contraintes auxquelles sont confrontés les ménages de cet espace dans leur quête de l'eau ; une deuxième analyse les quantités d'eau consommées par jour et par personne. Nous tenterons ensuite de montrer comment ces contraintes agissent sur les niveaux de consommation d'eau par personne et par jour avec les risques sanitaires que cela implique.

    I. Les conditions d'accès à l'eau potable

    I.1. Les critères de choix de la source d'approvisionnement en eau

    L'accès à l'eau potable se décline essentiellement en termes de volume et de qualité d'eau consommée par jour et par personne. Les résultats de nos enquêtes révèlent que 7,5% des ménages de Yamtenga ont recours aux forages équipés d'une pompe à motricité humaine tandis que la majorité (92,5%) préfère s'approvisionner à la borne fontaine ou au poste d'eau autonome.

    Plusieurs critères fondent en réalité le choix de la source d'approvisionnement des ménages. Afin de déterminer ces facteurs, nous présentons la répartition spatiale des ménages et des points d'eau auquel ils ont recours (Carte 7)6(*). Les ménages ont le choix entre la fréquentation des points d'eau potable (situés à la limite de la zone irrégulière et relativement plus éloignés des concessions) et les points d'eau non potable parfois plus facilement accessibles en terme de distance, pour les ménages situés à l'intérieur de la zone irrégulière.

    De prime à bord, nous écartons le prix de l'eau à la collecte comme contrainte du choix, puisqu'il ne varie pas selon que l'on fréquente une borne fontaine, un poste d'eau autonome ou un forage équipé d'une pompe à motricité humaine.

    Carte 7 : Localisation des ménages et de leur point d'eau

     

    En terme d'accessibilité ou de proximité, la carte révèle que 48% des ménages enquêtés sont à moins de 200 mètres d'un forage. Parmi eux, seulement 13% y ont recours. Aucun des ménages qui disposent d'une borne fontaine dans un rayon de 200 mètres, n'a recours à un forage. On constate que les ménages qui sont situés à moins de 200 mètres d'un forage comme ceux qui sont éloignés de tout point d'eau, préfèrent recourir à des points d'eau potable (borne fontaine ou PEA).

    On peut au regard de ces résultats conclure que les ménages ont une préférence pour les bornes fontaines. Ce choix peut s'expliquer par les facilités liées à la collecte et les temps d'attente que l'on observe au niveau des forages équipés d'une pompe à motricité humaine et la bonne qualité de l'eau de ces infrastructures.

    L'analyse des données révèlent par ailleurs qu'il n'y a pas d'alternance entre différents points de collecte de l'eau (borne fontaine ou forage) en fonction des saisons ou des disponibilités financières. Le choix de la source d'approvisionnement en eau ne dépend pas non plus de l'usage qui va en être fait : on collecte de l'eau potable pour boire mais aussi pour faire la lessive, se laver ou faire la cuisine.

    La fréquentation des points d'eau peut dépendre des facteurs tels que le temps d'attente à la collecte ou les moyens financiers dont disposent les ménages. Le choix de la source d'approvisionnement peut d'une manière générale résulter de la combinaison des conditions ou des contraintes liées à l'accès de la ressource.

    I.2. Les contraintes de l'approvisionnement en eau

    Les habitants du quartier sont confrontés à plusieurs contraintes qui sont susceptibles de réduire le volume d'eau consommé par personne et par jour. Environ 95% des ménages enquêtés ont affirmé rencontrer des difficultés dans leur approvisionnement en eau. Les différentes contraintes évoquées ont été regroupées en cinq grandes catégories qui se repartissent selon le graphique 8.

    Graphique 8 : Les difficultés d'approvisionnement évoquées par les ménages

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., Juillet 2006

    Le graphique révèle que le temps d'attente et le prix de l'eau sont les principales contraintes évoquées par les ménages. Nous analyserons ces contraintes par ordre d'importance. Faute de données, nous n'évoquerons pas celles liées aux coupures et aux baisses de pression.

    I.2.1. Les contraintes liées au temps

    Le temps mis pour la collecte de l'eau est évoqué par un ménage sur trois (36%). Cette déclaration illustre parfaitement l'insuffisance du nombre de points d'eau dans un quartier où la densité de population est élevée. Les difficultés d'exhaure de l'eau au forage peuvent être considérés comme un facteur aggravant cette insuffisance. A titre d'exemple, le temps moyen de remplissage d'un bidon de 20 litres au forage est estimé à deux minutes contre 20 secondes à la borne fontaine. Les longues files d'attente que l'on observe au niveau des bornes fontaines ou des forages équipés d'une pompe à motricité humaine sont synonymes de perte de temps et de fatigue, particulièrement pour les femmes qui sont le plus souvent chargées de la corvée de l'eau. Outre son corollaire de sous consommation, cette perte de temps empêche les femmes de vaquer à d'autres occupations susceptibles d'améliorer leurs conditions de vie. Les longs temps d'attente et la volonté de s'approvisionner rapidement sont à l'origine des multiples querelles que l'on observe fréquemment au niveau des points d'eau.

    A ces contraintes s'ajoutent celles liées au prix de la ressource.

    I.2.2. Les contraintes économiques

    Elles représentent un facteur important dans l'approvisionnement en eau du quartier. L'accessibilité économique à l'eau potable dépend des capacités économiques des ménages. Dans un quartier où la majorité des chefs de ménage mène des activités informelles et précaires, on imagine à quel point la cherté de l'eau évoquée par un ménage sur quatre (27.2%) représente une forte contrainte.

    Selon les entretiens que nous avons pu conduire, le bidon de 20 litres coûte 15 francs en zone non lotie au lieu de 10 francs en zone lotie, tandis que la barrique de 200 litres passe de 60 à 65 ou même 75 francs. Il ressort des entretiens que cette majoration servirait à compenser les pertes liées au déversement de l'eau au cours de la collecte et à payer du pétrole pour éclairer les lieux la nuit.

    VENNETIER P. (1988), en évoquant les conditions d'accès à l'eau dans les quartiers irréguliers, affirme que la quête de l'eau se solde généralement par la mise en place d'un système de revente en cascade qui entraîne une hausse sensible de son prix. En effet, le prix de l'eau à la borne fontaine est parfois supérieur à celui pratiqué dans les quartiers lotis. Pour les ménages qui ont recours aux revendeurs, la contrainte du coût de l'eau se pose avec plus d'acuité puisque qu'il varie selon la distance et la saison (Tableau 7).

    Tableau 7 : Evolution du prix de la barrique d'eau en francs CFA avec un revendeur

    Distance

    Saison sèche

    Saison pluvieuse

    Inférieure à 500 m

    210

    205

    Comprise entre 500 et 1000 m

    260

    250

    Supérieure à 1000 m

    290

    280

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    La baisse des prix en saison des pluies peut s'expliquer par le fait que les ménages collectent l'eau de pluie pour les activités domestiques ce qui contribue à faire baisser la demande en eau et donc son prix. Faute de données sur le revenu des ménages enquêtés, il nous est impossible d'évaluer la part que représente le budget de l'eau au sein des dépenses de la famille. On peut cependant imaginer que pauvreté va de pair avec manque d'eau à Yamtenga.

    L'évolution du prix de la barrique d'eau de 200 litres est intimement liée à l'activité des revendeurs d'eau. L'activité des revendeurs d'eau est très importante dans le quartier puisque 37,8% des ménages ont recours à leurs services. Ceci n'a d'ailleurs pas échappé à la municipalité qui les taxent de 3 000 francs CFA par an. La revente d'eau s'est développée du fait de l'incapacité financière de certains ménages à se procurer le matériel de collecte de l'eau. Le type d'équipement couramment utilisé est un ensemble composé d'une barrique de 200 litres issue de la récupération, montée sur un châssis muni de deux roues au minimum (Photo 7). La revente de l'eau est une activité qui occupe un grand nombre de femmes et de jeunes. Sur les quatorze revendeurs que nous avons rencontrés, la moitié était des femmes âgées en moyenne de 33 ans.

    Photo 7 : Vue d'un pousse-pousse (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    Les ménages que nous avons enquêtés dépensent en moyenne 2 230 francs CFA par mois pour l'achat de l'eau. Cette moyenne cache de fortes disparités puisque les budgets vont de 210 à 7 500 francs CFA. Environ un ménage sur trois (40%) consacre plus de 2 000 Francs CFA par mois à l'achat d'eau (Graphique 9).

    En effet, les budgets alloués à l'achat de l'eau par mois varient selon le mode d'approvisionnement. Les ménages qui s'approvisionnent personnellement dépensent en moyenne moins (2 180 francs CFA) que ceux qui alternent un approvisionnement personnel et un recours aux revendeurs (2 230 francs CFA). Les ménages qui achètent l'eau exclusivement chez les revendeurs dépensent un peu plus que les deux autres catégories (2 290 francs CFA).

    Graphique 9 : Répartition des ménages selon le budget mensuel alloué à l'eau

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Dans un milieu où la majorité des chefs de ménages mène des activités précaires, on peut imaginer à quel point le coût de l'eau peut représenter une contrainte pouvant contribuer à réduire les volumes moyens d'eau consommés par personne et par jour.

    Les données collectées au cours de nos entretiens avec les revendeurs d'eau révèlent en outre que les ménages situés à moins de 200 mètres de leur point d'eau qui recourent à des revendeurs, dépensent en moyenne 3 310 francs CFA par mois tandis que ceux qui sont au delà de cette distance dépensent 3 780 francs CFA. Le prix de l'eau augmentant avec la distance, on peut affirmer que la proximité d'une borne fontaine présente un avantage certain en terme de dépenses liées à l'achat d'eau.

    La précarité de la situation économique des ménages explique assez bien le fait que le prix de l'eau soit considéré comme la deuxième principale contrainte en matière d'accès à l'eau.

    I.2.3. Les contraintes liées à la distance

    Avant tout propos, il convient de préciser que 83% des ménages qui s'approvisionnent à des forages sont situés à moins de 200 mètres de leurs points d'eau. Nos analyses sur les distances ne tiennent donc pas compte d'eux. En terme d'accessibilité, on se rend compte que la distance moyenne entre les ménages et leur point d'approvisionnement en eau potable est de 388 mètres : un tiers à peine des ménages à sa source d'eau dans un rayon de 200 mètres (Graphique 10). En comparant cette distance moyenne avec la norme OMS (200 mètres), on peut dire que l'accessibilité des ménages de Yamtenga aux points d'approvisionnement en eau potable est peu aisée alors que nous sommes en milieu urbain réputé plus favorable que le milieu rural, notamment pour la question de l'approvisionnement en eau potable. Si l'on se réfère à la typologie de HOWARD G. et BARTRAM J. (2003), selon laquelle une accessibilité raisonnable ou relativement bonne à l'eau se définit comme le fait de disposer d'un point d'eau potable à 100 mètres, on trouve alors qu'environ un ménage sur 10 (9%) seulement accède facilement à l'eau potable.

    A titre de comparaison, l'étude réalisée à Ouagadougou par DOS SANTOS S. (2005) a révélé que les ménages parcouraient en moyenne 350 mètres pour s'approvisionner directement au point d'eau collectif. Les deux résultats ne sont pas très différents l'un de l'autre.

    Graphique 10 : Répartition des ménages en fonction de la distance qui les sépare de leur

    point d'eau.

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Si l'on tient compte de la fréquence de l'approvisionnement par jour, la moyenne des distances parcourues par les ménages pour s'approvisionner en eau potable s'élève à 1,1 kilomètre. Cette moyenne cache des disparités importantes puisque les extrêmes vont de 114 mètres à 7,7 kilomètres. Environ un ménage sur deux (51,5%) parcourt une distance supérieure ou égale à un kilomètre par jour (Graphique 11). On peut au regard de ces chiffres conclure que les ménages de Yamtenga parcourent de longues distances pour pouvoir disposer d'eau potable.

    Graphique 11 : Répartition des ménages selon les distances réellement parcourues

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Si dans la majorité des études qui ont été menées dans le domaine de l'accès à l'eau, la distance entre le service et l'habitat est l'une des normes les plus utilisées, force est de reconnaître que son application dans une zone à forte densité de population telle que Yamtenga présente des limites certaines qu'il convient d'aborder. La distance entre le point d'eau et la concession est différemment vécue par les ménages du fait des disparités socio économiques et démographiques entre ceux-ci. A niveau d'éloignement égal, un ménage aisé qui dispose d'un pousse-pousse ou d'un vélo ne percevra pas de la même manière la distance parcourue qu'un ménage où la personne chargée de la collecte d'eau est obligée de porter son récipient sur la tête. En outre, un ménage qui était par exemple habitué à parcourir un kilomètre pour s'approvisionner en eau potable (comme c'est le cas de nombreux ménages en provenance du milieu rural), percevra un éloignement de la borne fontaine de 400 mètres, comme un privilège que lui offre la ville. Les opinions sur les distances parcourues peuvent aussi varier en fonction du nombre de femmes dans le ménage.

    Toutes les contraintes auxquelles les ménages sont confrontés quotidiennement se répercutent sur la quantité d'eau réellement consommée par jour et par personne. Or la faiblesse des volumes moyens de consommations a d'importantes conséquences sanitaires, notamment diarrhéiques.

    II. Les volumes moyens de consommation individuels et quotidiens

    L'adage « L'eau, c'est la vie » montre à quel point l'eau est une ressource essentielle et indispensable à la vie humaine. C'est pourquoi le droit pour chaque être humain de disposer pour son usage personnel et domestique d'eau en quantité suffisante et de qualité acceptable, à laquelle il peut facilement accéder, a été reconnu comme droit fondamental en 2002 par les Nations Unies. HOWARD G. et BARTRAM J. (2003) estiment qu'une consommation minimale de 4,5 litres par jour et par personne est nécessaire à un adulte pour maintenir une bonne hydratation. Ce minimum vital atteint 20 litres si l'on tient compte des besoins liés à l'hygiène personnelle (lavage des mains et toilette) et à la cuisson des aliments. Ce volume est présenté par l'OMS comme « suffisant » pour définir l'accès à l'eau mais d'autres auteurs proposent des quantités plus élevées : FEACHEM R.G. (1995, cité par ROMBA N., 2005) l'évalue à 25 litres tandis GLEICK P. H. (1996) estime qu'il en faut deux fois plus (50 litres).

    Les résultats de notre enquête montrent que la quantité moyenne d'eau consommée par personne et par jour est de 23,9 litres, ce qui est donc légèrement supérieur aux normes de l'OMS. Les ménages qui s'approvisionnent à la borne fontaine consomment en moyenne plus d'eau (24,3 litres) que ceux qui ont recours au forage équipé d'une pompe à motricité humaine (19,3 litres) mais près d'une personne sur deux consomme moins de 20 litres par jour (Graphique 12).

    Graphique 12 : Répartition des quantités d'eau par personne et par jour

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Sur la base d'une comparaison avec les volumes moyens de consommation d'eau Taabtenga et Wemtenga (34 litres/personne/jour), on peut dire que les habitants de notre zone d'étude consomment globalement moins d'eau. Cette faiblesse des volumes d'eau consommés par personne et par jour met en évidence l'acuité des problèmes d'approvisionnement en eau que nous avions développés dans la partie précédente. La carte 8 permet de mieux apprécier la répartition spatiale des volumes moyens de consommation d'eau. Sa lecture révèle par ailleurs que les ménages qui ont recours aux forages ont de faibles volumes moyens de consommation. Les ménages dont la population a un volume moyen de consommation supérieur à 30 litres ont dans la majorité des cas recours aux barriques pour la collecte de l'eau. La moitié de ces ménages s'approvisionnait personnellement. La distance moyenne qui les sépare de leurs points d'eau est de 526 mètres.

    Carte 8  : La consommation d'eau journalière moyenne par personne au sein des ménages enquêtés

     

    En ce qui concerne la distance parcourue, nos résultats montrent que les volumes moyens de consommation d'eau augment globalement jusqu' à une distance de 1200 mètres. Après ce seuil, les volumes consommés baissent sensiblement. La distance peut donc être considérée comme un facteur limitant l'accès à l'eau dans une certaine mesure seulement à Yamtenga.

    Graphique 13 : Répartition des volumes moyens de consommation en fonction des distances réellement parcourues

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Dans le but de faire une typologie des ménages selon leur accès à l'eau, nous nous sommes intéressés à des caractéristiques telles que la fréquence et le mode d'approvisionnement, la nature du récipient de collecte et l'activité du chef de ménage.

    § En terme de fréquence, on remarque que les ménages qui s'approvisionnent une seule fois par jour collectent plus d'eau que ceux qui ont une fréquence d'approvisionnement supérieure ou égale à deux fois par jour (Graphique 14).

    Graphique 14 : Evolution du volume d'eau consommée selon la fréquence de l'approvisionnement

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    On peut ainsi dire qu'il y a une relation entre les quantités d'eau consommées par personne et par jour au sein du ménage et la fréquence de l'approvisionnement. La répartition spatiale des ménages permet de mieux comprendre cette relation (Carte 9).

    La carte nous permet de voir que les ménages qui s'approvisionnent aux forages équipés d'une pompe à motricité humaine collectent l'eau plus de trois fois par jour. Ceci peut s'expliquer par le fait que ces ménages situés à proximité de leur point d'eau, prennent le minimum d'eau dont ils ont besoin puisqu'ils peuvent se réapprovisionner facilement. En revanche, les ménages qui sont éloignés de leur point d'eau s'approvisionnent généralement une seule fois par jour en collectant une grande quantité d'eau afin de ne pas avoir à effectuer une deuxième collecte. La distance limiterait donc la fréquence de l'approvisionnement en eau.

    Carte 9 : La fréquence de l'approvisionnement en eau des ménages enquêtés

     

    § Nous avons pu constater par ailleurs que le niveau de consommation par personne et par jour variait selon la nature du récipient de collecte de l'eau (Graphique 15). Les ménages qui utilisent la barrique comme récipient de collecte de l'eau consomment en moyenne plus d'eau (25,7 litres par personne et par jour) que les autres. Or, les ménages qui utilisent les barriques peuvent être considérés comme ayant un niveau de vie relativement supérieur aux autres compte tenu du coût d'une barrique. Leur niveau de vie leur permettrait donc de consommer plus d'eau.

    Graphique 15 : Evolution du volume d'eau consommé selon le récipient de collecte

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    § Le mode d'approvisionnement en eau joue également un rôle sur les volumes moyens d'eau consommés par personne et par jour comme nous l'avions déjà constaté en nous intéressant aux contraintes économiques. Le niveau de consommation moyen des ménages qui ont exclusivement recours aux revendeurs pour s'approvisionner est de 26,3 litres tandis que celui des ménages qui s'approvisionnent personnellement s'élève à 22,6 litres. On constate cependant que ce sont les ménages qui alternent l'approvisionnement personnel et le recours aux revendeurs qui consomment en moyenne le plus d'eau (27,6 litres) par rapport aux deux autres catégories. Les ménages qui ont recours aux revendeurs ne sont donc pas forcements les plus aisés.

    § En terme d'activité du chef de ménage, la répartition des volumes moyens de consommation d'eau par personne et par jour montre que les ménages dont le chef de ménage dispose d'un revenu mensuel stable (salarié) ont un meilleur accès à l'eau (Graphique 17).

    On peut ainsi dire que l'accès à l'eau à Yamtenga est lié au niveau de vie des ménages.

    Graphique 16 : Evolution du volume moyen de consommation d'eau par personne et par jour selon l'activité du chef de ménage

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    § Notre deuxième hypothèse selon laquelle les difficultés en matière d'approvisionnement en eau potable contribueraient à réduire les volumes d'eau consommés par personne et par jour trouve des pistes de vérification dans l'évolution des volumes moyens de consommation en fonction de la provenance (Graphique 18). Les ménages dont le chef est né dans le quartier enregistrent les plus faibles volumes moyens de consommation d'eau.

    D'une manière générale, on peut retenir que les populations ont une préférence pour les bornes fontaines à cause de la qualité de l'eau et des facilités qu'offre cette infrastructure en terme de collecte (facilité de remplissage). Les principales contraintes évoquées sont les temps d'attente et le prix de l'eau. La distance moyenne qui sépare les ménages de leurs points d'eau est de 388 mètres. Bien que l'on soit en ville, 15% de la population parcourent quotidiennement une distance supérieure ou égale à 2000 mètres pour pouvoir s'approvisionner. La faiblesse de l'accès à l'eau témoigne d'une manière générale de l'indigence des ménages. Disposer de quantités d'eau satisfaisantes représente un combat quotidien pour beaucoup et cette situation n'est pas sans conséquences sur la santé de la population

    Ainsi aborderons nous dans le chapitre suivant, les risques de diarrhées liés à la faiblesse des niveaux de consommation, à la qualité de l'eau de boisson et plus généralement aux comportements des populations en matière d'approvisionnement en eau.

    CHAPITRE IV. EVALUATION DU RISQUE DIARRHEIQUE LIE A L'EAU DE BOISSON

    A travers le présent chapitre, nous ferons une analyse des facteurs de risque de diarrhées liés aux niveaux d'accès à l'eau et aux comportements des populations en matière de gestion de cette ressource. Structuré en trois grandes parties, ce chapitre présente le profil épidémiologique des patients de moins de cinq ans qui proviennent des secteurs 29 et 30 de la ville de Ouagadougou avant de déterminer les pratiques à risques diarrhéiques. La troisième partie sera consacrée à l'analyse des facteurs d'aggravation de ces risques.

    I. Le profil épidémiologique des secteurs 29 et 30

    La présentation du profil épidémiologique des patients de moins de cinq ans en provenance des secteurs 29 et 30 de la ville de Ouagadougou s'appuie sur les données collectées au cours du dépouillement des registres de consultations de 2004 et 2005 réalisé par l'UR CTEM dans une soixantaine de structures de soins de la capitale et sur les données que nous avons collectées au cours de nos enquêtes.

    I.1. Définition de la diarrhée

    Etymologiquement, la diarrhée est composée du préfixe [dia] qui signifie à travers en grec et du suffixe [rhenan] qui désigne à l'origine, l'écoulement des humeurs.

    La diarrhée est définie par des émissions quotidiennes fréquentes de selles abondantes, liquides ou très molles d'une masse supérieure à 300 g/l. On entend par selle molle, une selle qui prend la forme du récipient. Elle est souvent accompagnée de nausées, de crampes, de douleurs abdominales et péri anales, de vomissements et de gargouillements intestinaux. En pratique, selon l'OMS, on parle de diarrhée lorsqu'il y a au moins trois selles très molles à liquides par jour.

    En terme de santé publique, les diarrhées constituent l'une des principales causes de mortalité et de morbidité infanto juvénile, selon l`OMS et l'UNICEF (2004). L'UNESCO estime que chaque année, plus de deux millions d'enfants de moins de cinq ans meurent de maladies diarrhéiques dans les pays les plus pauvres (ce qui représente plus de 6 000 décès par jour). Dans plus de 90% des cas, la mauvaise qualité de l'eau et les moyens d'assainissement sont en cause (UNICEF, 2003). Un bébé né en Afrique subsaharienne court pratiquement 520 fois plus de risques de mourir de la diarrhée qu'un bébé né en Europe ou aux Etats-Unis (OMS/UNICEF, 2005). La diarrhée a tué plus d'enfants durant les dix dernières années que les conflits armés depuis la fin de la seconde guerre mondiale (UNESCO, 2003). Au-delà de cet aspect, la diarrhée empêche les malades d'exercer normalement leurs activités et contribue ainsi à freiner les efforts de développement.

    Il ressort de l'examen des différentes Enquêtes Démographiques de Santé (EDS) réalisées en 1993, 1998 et 2003 que la prévalence des diarrhées à Ouagadougou est en légère hausse ces 15 dernières années. De 19,4% en 1993, elle est passée à 20,7% en 1999 puis à 23,5% en 2003. Cette forte prévalence peut refléter la dégradation croissante des conditions de vie dans la capitale (INSD et ORC MACRO, 2004).

    I.2. Le poids des maladies diarrhéiques

    Les maladies diarrhéiques représentent 15,7% des diagnostics établis pour les enfants de moins de cinq ans en provenance des secteurs 29 et 30 de la ville de Ouagadougou et ayant consulté dans des structures de santé. Ce pourcentage nous semble sous évalué dans la mesure où les diarrhées sont généralement considérées comme un état banal qui passe au bout de quelques jours. Le recours à la structure de santé n'est donc observé que lorsque les symptômes persistent. En effet, une étude menée en 1996 sur les aspects épidémiologiques, cliniques et évolutifs des diarrhées en milieu hospitalier pédiatrique a révélé que 33% des enfants étaient conduits à la consultation dans un délai de un à trois jours tandis que 43% avaient consulté dans un délai de quatre à sept jours et 24% n'avaient été amenés en consultation qu'après la première semaine (SANOU I. et al., 1999).

    L'analyse du poids des maladies diarrhéiques peut être complétée par les données que nous avons collectées à Yamtenga. Sur les 80 ménages qui ont été enquêtés, 37,5% ont déclaré avoir enregistré au moins une épisode morbide au cours des deux dernières semaines ayant précédé notre passage. Ces épisodes concernent tous des enfants de moins de 5 ans. Les différentes affections qui ont été déclarées par les ménages enquêtés se répartissent selon le graphique 19.

    Graphique 17 : Principales affections déclarées par les ménages

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    I.3. Dynamique temporelle des maladies diarrhéiques

    Selon les données collectées entre 2004 et 2005 dans les structures de soins, c'est au mois d'avril que la part des diarrhées est la plus importante (15%) (Graphique 20). D'une manière générale, la fréquence des diarrhées est élevée entre avril à juillet. Ces mois correspondent à des périodes chaudes au cours desquelles les difficultés d'accès à l'eau se posent avec plus d'acuité, la demande en eau augmentant généralement sans accroissement de l'offre. La première conséquence de cette situation est l'augmentation du prix de l'eau. Les ménages ayant un revenu très bas voient leurs volumes moyens de consommation d'eau baisser. L'eau disponible au sein du ménage est alors généralement réservée aux activités les plus importantes telle que la cuisine, les pratiques d'hygiène de base étant reléguées au second plan. Plus de la moitié des cas de diarrhées sont survenus durant cette période. Il apparaît en outre que la part des diarrhées parmi les autres affections est plus élevée au cours de la saison des pluies. Cette situation laisse penser qu'il y a une corrélation entre la pluviométrie et l'incidence des diarrhées, du moins au regard des données dont nous disposons.

    Graphique 18 : Répartition moyenne mensuelle du poids des diarrhées parmi les diagnostics établis pour les enfants de moins de 5 ans des secteurs 29 et 30

    Source : UR CTEM, 2005

    Dune manière générale, les données collectées montrent que les diarrhées représentent une importante cause de morbidité pour les patients en provenance des secteurs 29 et 30 de Ouagadougou. Le fait que les maladies diarrhéiques constituent la pathologie la plus évoquée à Yamtenga peut souligner l'acuité des difficultés que rencontre la majorité des ménages pour avoir de l'eau potable en quantité suffisante. Ces résultats montrent donc que les risques liés aux diarrhées sont présents à Yamtenga et qu'ils méritent d'être analysés.

    II. Les indicateurs de risque de diarrhée

    De prime à bord, il convient de souligner que les ménages qui s'approvisionnent aux forages (7,5%) sont plus exposés aux risques de diarrhées que ceux qui s'approvisionnent aux bornes fontaines compte tenu du fait que l'eau débitée par ces infrastructures n'est pas traitée.

    II.1. La distance et les volumes moyens de consommation d'eau

    Il ressort du précédent chapitre que jusqu'à 27, 5% des ménages sont obligés de parcourir plus de 200 mètres pour atteindre leur point d'eau. La distance constitue un risque de pollution de l'eau et donc un risque accru de contracter une diarrhée. En effet, une étude réalisée au Bengladesh a montré qu'au-delà d'une distance de 200 mètres entre l'habitat et le point d'eau potable collectif, l'impact sanitaire de l'adduction d'eau cesse d'être sensible (PROST A., 1996). C'est donc dire que le risque de pollution de l'eau augmente simultanément avec le l'éloignement du point d'eau.

    Jusqu'à la fin des années 1980, l'idée que la qualité de l'eau était la principale cause de maladies diarrhéiques était largement répandue. Il a fallu que les interventions en faveur de l'amélioration des quantités d'eau disponibles par personne et par jour aient plus d'impacts positifs sur les diarrhées que celles qui prônaient un approvisionnement répondant à des normes élevées de pureté (CAIRNCROSS S., 1990, cité par CURTIS V. et al., 2000). Plusieurs études ont par la suite confirmé le caractère prépondérant de la quantité d'eau disponible par rapport à sa qualité en matière de réduction de la prévalence des diarrhées (ESREY S.A. et al., 1991, cité par CURTIS V., et al., 2000). Pour s'en convaincre, il est important de citer SATTERHWAITTE D. (1995) qui évalue assez bien l'impact du manque d'eau sur l'hygiène du milieu et la santé des populations en ces termes : « Le temps et l'effort à consentir pour transporter l'eau sur une distance importante signifient que plus la source est éloignée, moins la quantité d'eau utilisée sera grande (...). La limitation de cette quantité signifie, à son tour, une insuffisance d'eau pour se laver et assurer l'hygiène personnelle, ainsi que pour laver les denrées alimentaires, les ustensiles de cuisine ». L'insuffisance de l'eau crée des conditions qui permettent le développement des maladies liées au péril fécal, notamment les diarrhées.

    En ce qui concerne le risque sanitaire lié au volume d'eau consommé, les données collectées révèlent que 38,75% des ménages ont une consommation inférieure à 20 litres par jour et par personne, volume minimal selon l'OMS pour satisfaire les besoins d'hygiène de base (Tableau 8).

    Si l'on se réfère à ces normes, au regard des volumes d'eau consommés par personne et par jour, on peut donc affirmer que 38,75% des ménages sont exposés à un risque sanitaire élevé, 60% à un risque faible et seulement 1,25% des ménages à un risque très faible.

    Etant donné qu'il est avéré que des quantités d'eau plus importante contribuent à prévenir le péril fécal, nous pouvons nous appuyer sur la faiblesse de l'accès à l'eau potable pour affirmer que le risque de contracter la diarrhée est élevé à Yamtenga.

    Tableau 8 : Accès à l'eau et impact sanitaire

    Volume d'eau consommé par personne et par jour

    Couverture des besoins

    Risque sanitaire

    Pas d'accès

    (< 5 litres)

    Insuffisant pour la consommation

    Pas de pratique d'hygiène

    Très élevé

    Accès basique

    (< 20 litres)

    Consommation assurée

    Hygiène : besoins minimums couverts

    Bain : ressource insuffisante

    Elevé

    Accès immédiat

    ( 50 litres)

    Consommation assurée

    Hygiène : besoins basiques assurés

    Bain et lavage possible

    Faible

    Accès optimal

    (> 100 litres)

    Tous les besoins sont couverts

    Très faible

    D'après HOWARD G. & BARTRAM J., 2003.

    Aux risques de diarrhées liés à l'accès à l'eau potable, s'ajoutent ceux inhérents aux modes de gestion de l'eau.

    II.2. Les risques liés aux modes de gestion de l'eau

    Les modes de gestion de l'eau sont tributaires des normes et valeurs spécifiques à chaque société. L'eau considérée comme étant potable à la sortie des canalisations suit un parcours susceptible d'altérer sa qualité et d'exposer les populations aux risques de diarrhée.

    II.2.1. La collecte et le transport

    Le risque de pollution de l'eau est principalement lié à la nature du récipient de collecte et aux mesures d'hygiènes qu'adoptent les individus aux points d'eau. Nous pouvons ainsi citer les multiples transvasements qui contribuent à augmenter le contact mains sales-eau pour les ménages (18%) qui utilisent les récipients ouverts (seaux et bassines) (Photo 8 et 9).

    Photo 8 : Vue des récipients de collecte de l'eau au forage (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

    Photo 9 : Aperçu sur les conditions de collecte de l'eau au forage (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

    A ce niveau il est important de souligner que même si la collecte de l'eau de pluie n'apparaît pas comme une source d'approvisionnement en eau de boisson, son utilisation reste développée et constitue un risque de consommation d'eau polluée surtout pour les ménages qui ne font pas de différence entre le récipient de stockage de l'eau de boisson et celui de l'eau servant aux usages domestiques.

    Le risque de pollution au cours de la collecte et du transport est d'autant plus élevé que 34,24% des mères ayant au moins un enfant de moins de cinq ans déclarent ne pas se laver les mains au savon après la toilette anale de leurs enfants. Selon CURTIS V. et al. (1995), ces enfants sont à double titre le groupe le plus vulnérable aux diarrhées.

    L'usage des bassines auxquelles la majorité des ménages (83,33%) qui s'approvisionnent à des forages équipés d'une pompe à motricité humaine recourt, constitue un risque de pollution de l'eau puisque n'étant pas couverts, ces récipients sont exposés à la poussière et aux mouches. Généralement dépourvus d'anses, ils sont hissés sur la tête de sorte que des doigts peuvent souiller l'eau. Cette pratique exposant l'eau à une pollution d'origine fécale peut constituer un risque de diarrhée. En effet, une étude récente entreprise auprès de 400 ménages d'un camp de réfugiés au Malawi a indiqué que le seul fait d'utiliser un récipient couvert muni d'un bec diminuait considérablement la contamination de l'eau et réduisait de 31% les cas de maladies diarrhéiques chez les enfants de moins de cinq ans (OMS, 2007). On peut ainsi conclure que le risque diarrhéique est très élevé chez les ménages qui s'approvisionnent au forage.

    Il est par ailleurs fréquent de voir les tuyaux de prise de l'eau à la borne fontaine traîner à même le sol. Le rinçage auquel le gérant et les clients affirment avoir recours n'est pas capable d'éliminer tous les agents pathogènes qui s'y sont peut-être accrochés.

    L'usage des barriques par les ménages et les revendeurs présente des risques qu'il convient également d'évoquer :

    § La vidange incomplète des barriques favorise l'accumulation de traces d'eau susceptibles d'entraîner des réactions avec le métal et de conserver les germes pathogènes (CREPA, 1997).

    § Les tuyaux raccordés à la barrique sont rarement bouchés, ce qui favorise le dépôt d'une couche noire de déchets polluant l'eau.

    Nos observations sont confirmées par une étude réalisée en 1997 par le Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à faible coût (CREPA), sur la variation de la qualité de l'eau dans les barriques des revendeurs au secteur 28 de Ouagadougou. Cette étude a révélé que le taux de coliformes fécaux (CF) atteignait 32 unités pour 100 ml, tandis que celui des streptocoques fécaux (SE) s'élevait jusqu'à 29 unités pour le même volume (CREPA, op. cit.), 1997). Alors que selon les normes internationales de l'OMS, une eau est potable si CF=0 et SF=0 pour 100ml d'eau (MONJOUR L., 2006).

    I.2.2. Les modes de conservation de l'eau

    Tous les ménages enquêtés procèdent à un stockage de l'eau avant sa consommation. Les récipients utilisés pour ce faire diffèrent d'un ménage à l'autre et se répartissent selon le tableau 9.

    Tableau 9 : Répartition des modes de stockage de l'eau de boisson

    Récipient de stockage de l'eau de boisson

    Effectif des ménages

    Pourcentage

    Jarre en terre

    70

    83,33

    Barrique en plastique

    9

    10,71

    Plat

    2

    2,38

    Bidon de 20 litres

    2

    2,38

    Réfrigérateur

    1

    1,19

    Total

    84

    100

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Le stockage de l'eau de boisson constitue une étape importante dans la préservation ou la dégradation de la qualité de l'eau. Selon MONJOUR L. (2006), si l'eau est potable à la collecte au niveau des points d'eau potable (0 CF/100 ml), elle devient un véritable bouillon de culture microbien dans les jarres de stockage (30 000 CF/100 ml). Une étude réalisée en 1985 a révélé que 100% des récipients de puisage et 62% des récipients de stockage présentaient un taux de pollution en coliformes fécaux de plus de 206 unités pour 100 millilitres, malgré un approvisionnement en eau potable (REQUILLART J.C., 1985). Selon OUEDRAOGO F.C. (1993), c'est l'homme qui par son ignorance et/ou par le manque d'hygiène qui assure directement et indirectement la pollution ou la contamination de l'eau.

    L'observation des conditions de conservation parmi les ménages que nous avons enquêtés révèle que 13,75% des récipients de stockage de l'eau de boisson ne sont pas couverts et sont donc exposés aux facteurs de pollution tels que le vent, la poussière, les mouches et d'autres insectes (Photo 10). Plus de la moitié des ustensiles servant à puiser l'eau de boisson n'étaient pas à l'abri de la saleté (déposé à terre ou sur un tabouret), ustensiles qui sont généralement plongés dans le récipient sans lavage préalable. On constate en outre qu'environ un ménage sur quatre (22,25%) ne fait pas de différence entre le récipient de stockage de l'eau de boisson et celui servant à l'eau pour les usages domestiques. Cette indifférence montre que la population n'est pas assez informée des risques encourus.

    En terme de risque lié au stockage prolongé de l'eau de boisson, on constate que plus de deux ménages sur trois (76,5%) stockent l'eau de boisson pendant plus de 24 heures. Or, de nombreuses études montrent qu'il y a un lien entre la durée de stockage et la pollution de l'eau. En effet, des recherches effectuées en 1988 par le ministère de l'eau du Burkina Faso ont révélé qu'au bout de 18 heures de stockage, tous les récipients de stockage présentent un taux moyen de coliformes fécaux supérieur à 22 unités par 100 millilitres, quelque soit le récipient utilisé pour le transport et le stockage (Ministère de l'eau, 1988). Parallèlement à ces pratiques à risques, on notera en outre que 15% des ménages ne lavent les récipients de stockage qu'une fois tous les trois jours.

    Photo 10: Une jarre en terre non couverte pour le stockage de l'eau de boisson

    (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    Au sein des ménages qui résident à moins de 200 m de leur point d'approvisionnement en eau, plus de la moitié (55%) conserve l'eau deux jours durant et même plus alors que parmi les ménages qui résident à plus de 200 m de leur point d'approvisionnement en eau, la part des ménages qui conservent l'eau plus de 2 jours au moins s'élève à 67%.

    La répartition spatiale des ménages selon la durée de stockage de l'eau permet de bien apprécier la relation entre le temps de conservation et l'éloignement du ménage (Carte 10). L'éloignement du point d'eau apparaît comme un facteur prolongeant la durée de stockage de l'eau ce qui suggère que les ménages qui sont à plus de 100 mètres de leur point d'eau sont plus exposés aux risques de diarrhées liées à un stockage prolongé de l'eau de boisson que ceux disposant d'un point d'eau plus proche.

    Carte 10  : Répartition des ménages selon la durée de stockage de l'eau de boisson

     

    Les facteurs de risque de pollution fécale de l'eau de boisson qui ont été recensés à Yamtenga peuvent être résumés dans la Figure 1.

    Figure 1 : Facteurs de risque de pollution de l'eau de boisson à Yamtenga

    (Inspiré du schéma de BARNEL S., 1990, cité par ROMBA N., 2005)

    Nous pouvons établir une cartographie des ménages les plus exposés aux risques de diarrhée, en nous appuyant sur les pratiques à risque de diarrhée telles que :

    § L'usage de bassines comme récipients de collecte de l'eau de boisson au lieu d'une barrique 

    § Le fait de ne pas couvrir le récipient de stockage de l'eau de boisson 

    § Le fait de ne pas ranger l'ustensile servant à puiser l'eau de boisson à l'abri de la saleté 

    § Le fait de ne pas faire de différence entre le récipient de stockage de l'eau de boisson et celui servant à conserver la ressource destinée aux autres usages domestiques 

    § Le fait de stocker l'eau de boisson pendant une durée supérieure ou égale à deux jours 

    § Le fait d'avoir un volume moyen de consommation d'eau inférieur à 20 litres par personne et par jour,

    Nous avons choisi de représenter les ménages en fonction du nombre de facteurs à risque de diarrhée. (Carte 11).

    De prime abord, on constate que les ménages les plus exposés au risque de diarrhée sont concentrés dans la partie sud de Yamtenga. La majorité de ces ménages (83%) fréquente les bornes fontaines 8 et 9. On remarque par ailleurs que la moitié des ménages qui a recours à un forage équipé d'une pompe à motricité humaine est exposée à un fort risque de diarrhée. En terme de distance, les ménages plus exposés aux risques liés à la diarrhée, sont globalement situés à plus de 200 mètres de leurs points d'eau. On peut donc dire que l'éloignement de la source d'approvisionnement favorise l'adoption des comportements à risque de diarrhée.

    Carte 11  : Répartition des ménages selon leur degré d'exposition au risque de diarrhée

     

    III. Les facteurs d'aggravation du risque de diarrhée

    Le risque de contracter les maladies diarrhéiques est exacerbé par des facteurs tels que le niveau de scolarisation et les pratiques des populations en matière de gestion de leur environnement physique (BANZA-NSUNGU A., 2004).

    III.1. Les niveaux de scolarisation

    Les résultats de nos enquêtes montrent que plus d'un chef de ménage sur deux (56,3%) ne sait ni lire et écrire (Graphique 21). Cette proportion est plus élevée chez les femmes que nous avons interrogées (65%).

    Graphique 19 : Répartition des chefs de ménages et des ménagères selon leur niveau

    d'instruction

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    On remarque que jusqu'au premier cycle, les femmes qui ont été scolarisées sont plus nombreuses à avoir achevé leurs cycles mais la tendance s'inverse à partir du secondaire. Globalement, nous relevons que les femmes ont un faible niveau de scolarisation alors que « l'éducation assure une protection contre la maladie en influençant les systèmes de vie et les habilités de décision face à certains problèmes » (HOWARD M.A. & ANDERSON R.J., 1978). Une mère instruite saura mieux protéger son enfant contre les maladies évitables en se rendant fréquemment au centre de santé et en lui donnant des aliments propres et nutritifs. OUEDRAOGO C. (1994) précise à cet effet qu'une scolarité de huit années minimum semblerait requise dans les pays à faibles revenus pour favoriser des changements dans les comportements. Elle estime que le nombre d'années de scolarisation primaire est insuffisant en terme d'acquisition de connaissances pour comprendre les mécanismes de transmission des maladies. Si l'on se réfère à ces résultats, très peu de ménagères enquêtées sont susceptibles d'adopter des comportements influençant positivement la santé de leurs enfants.

    III.2. Les comportements des populations en matière d'hygiène et d'assainissement

    L'hygiène et l'assainissement sont parmi les principaux facteurs qui favorisent l'apparition et la propagation des maladies infectieuses, notamment diarrhéiques, selon l'OMS. Ces deux facteurs se joignent aux difficiles conditions d'accès à l'eau potable qui prévalent généralement dans certaines zones irrégulières pour exacerber les risques liés aux maladies diarrhéiques. Il importe donc d'analyser les pratiques des populations en la matière.

    III.2.1. L'évacuation des ordures ménagères

    L'évacuation des ordures ménagères et des déchets des rues constitue des éléments essentiels à la salubrité d'un quartier. La majorité des ménages enquêtés déclare balayer leur concession au moins deux fois par jour et 55% montre un souci d'embellissement de leur parcelle. Cet apparent souci de d'hygiène et de propreté ne s'exprime malheureusement pas au-delà de l'espace domiciliaire.

    Les ordures produites au cours des diverses activités domestiques sont collectées et gérées de manières diverses (Tableau 10)

    Le recours à la rue pour l'évacuation des ordures demeure la pratique la plus répandue. Elle concerne 40% des ménages. Les ordures sont généralement stockées dans un angle de la concession avant d'être évacuées dans la rue. Les espaces vacants dans le quartier sont traités comme des dépotoirs naturels. Ils sont considérés comme la brousse ou les champs en milieu rural, lieux naturels d'évacuation. Parmi les populations qui souscrivent à ces pratiques, on retrouve des ménages de toutes les catégories sociales. Seulement 16,25% des ménages sont abonnés à la structure locale de collecte des ordures qui, malheureusement n'étend pas ces prestations à l'ensemble de la zone irrégulière compte tenu de l'étroitesse des rues et de l'absence d'abonnés potentiels

    Tableau 10 : Modes d'évacuation des ordures ménagères des ménages enquêtés à Yamtenga

    Modes d'évacuation des ordures ménagères

    Effectif

    Pourcentage

    Incinération

    20

    25

    Rue

    32

    40

    Trou dans la concession

    6

    7,5

    Poubelle pour collecte

    9

    11,25

    Bancôtière

    13

    16,25

    Total

    80

    100

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Le recours à la rue pour l'évacuation des ordures demeure la pratique la plus répandue. Elle concerne 40% des ménages. Les ordures sont généralement stockées dans un angle de la concession avant d'être évacuées. Les espaces vacants dans le quartier sont traités dans les faits comme des dépotoirs naturels. Ils sont considérés comme la brousse ou les champs en milieu rural, lieux naturels d'évacuation. Parmi les populations qui souscrivent à ces pratiques, on retrouve des ménages de toutes les catégories sociales. Seulement 16,25% des ménages sont abonnés à la structure locale de collecte des ordures qui, malheureusement n'étend pas ces prestations à l'ensemble de la zone irrégulière compte tenu de l'étroitesse des rues et de l'absence d'abonnés potentiels.

    Plus de la moitié de la population (51,25%) évoque l'absence de système adéquat d'évacuation des ordures pour justifier l'évacuation des ordures dans la rue tandis que 18% estiment que ces pratiques sont liées à l'insuffisance d'éducation environnementale. Ces nombreux dépotoirs qui marquent l'espace urbain présentent d'importants risques sanitaires pour la population et particulièrement pour les enfants, puisque les matières fécales humaines et les autres types d'ordures y sont déversés sans aucune mesure de prévention. Ces décharges constituent les aires de jeux favorites des enfants et des trieurs de déchets. Certaines femmes s'installent même à proximité de ces tas d'immondices pour vendre des mets prêts à être consommés. Les mouches vectrices de maladies diarrhéiques font aisément le trajet tas d'ordures - repas, polluant ainsi les aliments. Selon les conclusions d'une étude réalisée par l'université fédérale de Bahia à Salvador au Brésil sur les effets des déchets sur la santé des enfants en bas âge, la proximité des enfants avec les déchets constitue une source importante de diarrhée (IRC, 2005).

    Le bas niveau de scolarisation des ménagères que nous avons précédemment évoqué est susceptible d'empirer les risques de diarrhées liés à ce type d'environnement.

    III.2.2. Le rejet des eaux usées

    Situé en zone irrégulière, le quartier ne dispose d'aucun système aménagé pour l'évacuation des eaux usées. Les pratiques des ménages en matière de gestion de ces eaux peuvent être regroupées en trois catégories (Tableau 11).

    Tableau 11 : Modes de rejet des eaux usées des ménages enquêtés à Yamtenga

    Lieux de rejet des eaux usées

    Effectif

    Pourcentage

    Rue

    67

    83,75

    Concession

    10

    12,5

    Puisard

    3

    3,75

    Total

    80

    100

    Source : Enquêtes de terrain, KOMBASSERE W.A., juillet 2006

    Pour la grande majorité des ménages, le recours à la rue pour l'évacuation des eaux usées produites au cours de la vaisselle, de la lessive ou de la cuisine semble être l'une des solutions les mieux adaptées. Seulement 3,75% des ménages disposent de puisard pour l'évacuation des eaux usées.

    Quant aux eaux usées issues des douches, elles sont généralement rejetées dans un puisard à travers un trou petit trou creusé à la base du mur qui ceinture les habitations. Le plus souvent, il s'agit d'une simple excavation d'une profondeur de moins de 2 mètres recouverte dans le meilleur des cas de matériaux de récupération (vieilles tôles, planchettes, bidon, etc.). Généralement de faible capacité, ces puisards se remplissent rapidement et nécessitent une vidange, ce qui ne va pas sans soulever des difficultés du fait du coût de l'opération qui s'élève à environ 2 000 francs CFA. Faute d'entretien, le puisard déborde et répand son contenu sur la voie publique en dégageant des odeurs nauséabondes (Photo11). En saison sèche, ces puisards attirent les animaux tels que les porcs à la recherche d'humidité. Ils deviennent ainsi des vecteurs potentiels de dissémination d'agents pathogènes par contact avec les gobelets ou les plats qui traînent sur le sol. Les enfants en bas âge sont les plus exposés aux risques sanitaires liés à ces pratiques.

    Photo 11: Eaux de douche recueillies dans un puisard non recouvert

    (Cliché Kombasséré, juillet 2006)

     

    III.2.3. L'élimination des excrétas humains

    Sur les 80 ménages qui ont fait l'objet de notre enquête, 88,75% disposent de latrines dans leur concession tandis que 11,25% ont recours aux cours voisines ou aux espaces vacants (bancôtières, parcelles et maisons inhabitées).

    D'un point de vue sanitaire, l'évacuation hygiénique des selles est probablement l'aspect le plus important au niveau domestique. Selon l'OMS et l'UNICEF (2006), si les déchets et les eaux usées peuvent être rejetés dans la rue en l'absence de système de gestion adéquat, la défécation dans la nature est une source importante de maladies diarrhéiques et de gêne dans la vie quotidienne. L'exposition aux risques de contracter les maladies diarrhéiques est d'autant plus importante que les enfants en bas âge défèquent dans la concession ou dans la rue. En effet, nous avons vu dans certaines cours que les selles des enfants traînaient sur le sol. Ces selles sont généralement recouvertes avec des cendres avant d'être évacuées au cours du balayage. Les enfants qui marchent ont, quant à eux, le plus souvent recours aux tas d'immondices les plus proches de la concession (Photo 12).

    Photo 12 : Décharge publique à proximité des concessions (Cliché Kombasséré, juillet 2006).

     

    Cette méthode s'avère facile puisque l'enfant peut aller où il veut quand il veut, ce qui n'implique pas de travail supplémentaire à la mère qui n'a alors rien à laver.

    La proximité des concessions avec les selles, au delà des désagréments liés aux odeurs pestilentielles, peut constituer un risque de diarrhées à travers les mouches également. Ces insectes sont susceptibles d'emporter les agents pathogènes sur leurs pattes, leurs tubes digestifs et les rejeter ensuite sur l'eau ou les aliments (OOKHIN N. et al., 1989  ; ESREY S.A., 1991).

    La propreté tant revendiquée par les populations en termes de bienséance ou de santé publique (thématique de plus en plus abordée par les ménages suite à l'épidémie de choléra de 2005) ne se traduit donc pas dans les actes. Le quartier est dans une situation de pollution permanente et les conditions d'hygiène qui y prévalent sont très préoccupantes. Conscients de cette pollution, certains responsables d'associations avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont entrepris des campagnes de sensibilisation afin de convaincre les populations de changer de comportements. Mais leurs efforts sont restés vains jusqu'alors.

    Nous avons donc pu constater la faiblesse de l'accès à l'eau favorisait l'apparition de risques sanitaires. En effet, 38,75% des ménages sont exposés à un risque sanitaire élevé, 60% à un risque faible et seulement 1,25% des ménages à un risque très faible. Manifestement, de nombreux facteurs s'ajoutent à Yamtenga aux faiblesses des volumes moyens de consommation d'eau pour favoriser l'apparition et la propagation des diarrhées. Ces facteurs sont les modes de gestion de l'eau, la faiblesse du niveau d'éducation des populations et la dégradation du cadre de vie.

    CONCLUSION GENERALE

    Le présent mémoire a permis de présenter et d'analyser les difficultés qu'éprouvent les ménages des zones irrégulières pour s'approvisionner en eau potable avec le cas de la zone irrégulière de Yamtenga en périphérie des secteurs 29 et 30. Ce travail a en outre permis d'aborder la question de la relation entre les pratiques à risque de diarrhées, les modes d'approvisionnement et les modes de gestion de l'eau.

    Il ressort de l'analyse des données qu'à Yamtenga, les conditions d'accès à l'eau restent marquées par plusieurs contraintes : les longs temps d'attente à la source d'approvisionnement, le coût, les baisses de pression et les distances parcourues.

    La distance moyenne entre les ménages et leur point d'eau potable est de 388 mètres. Seulement 31% de ces ménages ont leur source d'eau dans un rayon de 200 mètres. Si l'on tient compte de la fréquence de l'approvisionnement par jour, la moyenne des distances parcourues par les ménages pour s'approvisionner en eau potable s'élève à 1,1 kilomètre. Sur le plan économique, on se rend compte que les ménages qui ont le meilleur accès à l'eau sont ceux dont le chef dispose d'un revenu mensuel stable (salarié). Par ailleurs, les ménages les plus démunis consacrent finalement globalement plus d'argent pour l'achat de l'eau que les ménages plus aisés mais, malheureusement, consomment de plus faibles quantités d'eau. Plus que la distance, la précarité de la situation économique des ménages est apparue comme le principal facteur limitant l'accès à l'eau à Yamtenga. En effet, si la quantité moyenne d'eau consommée par personne et par jour s'établit à 23,9 litres, plus de la moitié de la population dispose quotidiennement d'un volume inférieur ou égal à 20 litres.

    Au regard de la présentation de l'impact des contraintes que connaît la population de Yamtenga en matière d'accès à l'eau, on peut conclure que notre première hypothèse est vérifiée : la situation actuelle en matière de distribution d'eau dans la zone irrégulière de Yamtenga est particulièrement inquiétante.

    Notre deuxième hypothèse selon laquelle les modes d'approvisionnement et de gestion de l'eau sont de nature à exposer la population, et particulièrement les enfants, aux risques de diarrhées est aussi confirmée. En effet, nous avons pu mettre en évidence l'existence de pratiques qui ont des conséquences sur la prévalence des maladies diarrhéiques selon nos sources bibliographiques. A l'échelle domestique, le non lavage des mains, la durée de conservation de l'eau de boisson, l'absence de couverture des récipients de stockage et la faible fréquence du lavage des récipients de stockage sont les principaux indicateurs de risques de pollution de l'eau.

    Ces pratiques à risques peuvent s'expliquer par la précarité des conditions de vie des ménages enquêtés mais aussi par des facteurs socio culturels comme le niveau d'éducation que des études plus orientées sur les comportements des populations pourront aborder.

    D'une manière générale, l'étude que nous avons menée témoigne de l'existence de véritables difficultés d'accès à l'eau potable et de l'actualité des pratiques à risque de diarrhée à Yamtenga. La recherche du minimum vital d'eau à Yamtenga est un souci quotidien pour la majorité des ménages. Outre les aspects directement liés à l'eau, on a pu constater que l'environnement de la zone d'étude est dans une situation de dégradation continue et permanente.

    Cette recherche ouvre la voie à une réflexion plus générale sur la nécessité d'élaborer de nouvelles approches pour une meilleure desserte en eau potable des zones irrégulières.

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    ANNEXES

    DESCRIPTION DE LA CONCESSION

    Enquêteur : __________________________

    Date : /______//__________/ 2006

    Langue d'entretien  : ______________________________

    Q1.

    Nombre de ménages occupant la concession

     

    Q2.

    Localisation

    Coordonnées GPS : /_______________/ : /_________________/

    Numéro de la concession dans le GPS  : n°E0 .

    Q3.

    Noter le type de maison

     
     

    Célibatorium

     
     

    Maison

     

    Q4.

    Noter le type de construction

     
     

    Dur (parpaings, ciment, béton)

     
     

    Semi-dur (banco amélioré, crépi, etc.)

     
     

    Pas dur (banco, paille, autres)

     

    Q5.

    Noter l'état de la construction

     
     

    Achevé

     
     

    Inachevé

     

    Q6.

    Noter le type de concession

     

    Concession familiale à un ménage

     
     

    Concession familiale à plusieurs ménages apparentés

     
     

    Concession à plusieurs ménages non apparentés

     

    Q7.

    Y a t il de la végétation dans la concession ?

    Oui

    Non

    Q8.

    Notez vous un souci d'embellissement de la concession ?

    Oui

    Non

    Q9.

    Y a t il un puits dans la concession ?

    Oui

    Non

    Q10.

    Si oui, est ce que vous buvez l'eau du puits ?

    Oui

    Non

    Q11.

    Mesurer la distance (m) séparant le puits du lieu d'aisance

     

    Q12.

    Y a t-il des animaux présents dans la concession ?

    Oui

    Non

    Q13.

    Si oui, est-ce que ce sont  [(1) quelques animaux ; (2) élevage]

     

    Poules, canards, pintades

     
     

    Chèvres, moutons

     
     

    Zébus, boeufs, ...

     
     

    Chevaux

     
     

    Anes

     
     

    Porcs

     

    Q14.

    Taille de la concession

     

    0-5 ans

    6-15 ans

    15-50 ans

    > 50 ans

    F

     
     
     
     

    M

     
     
     
     

    Total

     
     
     
     

    DESCRIPTION DU MENAGE CHOISI

    Q1.

    Nom et prénoms de la personne enquêtée  :

    Q2.

    Nom et prénoms du chef de ménage  :

    Q3.

    Date de naissance ou âge

     

    Q4.

    Sexe

    M

    F

    Q5.

    Ethnie

     

    Q6.

    Religion

     

    Animiste

     

    Protestant

     

    Catholique

     

    Musulman

     

    Autres

     

    Q7.

    Votre ménage a-t-il été enquêté par les équipes du programme EUTSAO en 2004 ?

    Oui

    Non

    Q8.

    Situation de résidence

     

    Locataire

     
     

    Hébergé gratuit

     
     

    Propriétaire

     
     

    Autres

     

    Q9.

    Niveau d'instruction

     

    Non scolarisé

     
     

    Primaire

     
     

    Premier cycle

     
     

    Second cycle

     
     

    Supérieur

     
     

    Autres

     

    Q10.

    Type de ménage

     

    Monogame

     
     

    Polygame

     

    Q11.

    Taille du ménage

     

    0-5 ans

    6-14 ans

    15-50 ans

    > 50 ans

    F

     
     
     
     

    M

     
     
     
     

    Total

     
     
     
     

    Q12.

    Le chef de ménage est-il né dans le quartier ?

    Oui

    Non

    Q13.

    Si non, depuis combien d'années habite t il ici ?

     

    Q14.

    Où habitait il avant (écrire les informations) ?

     

    Quartier (ou à défaut secteur)

     
     

    Ville (autre que Ouagadougou)

     
     

    Village

     
     

    Pays voisins

     
     

    Autres

     

    Q15.

    Pour quelles raisons le CM est il installé ici ?

     

    Economiques

     
     

    Professionnelles

     
     

    Familiales

     
     

    Volonté d'avoir une parcelle

     
     

    Autres

     

    Q16.

    Revenu mensuel approximatif du ménage  :

    Q17.

    Existence de latrines ?

    Oui

    Non

    Q18.

    Si oui, les latrines se vident elles dans  :

     

    La rue

    Oui

    Non

     

    Une fosse

    Oui

    Non

    Q19.

    Si dans une fosse, la vidange est elle  :

     

    Manuelle

    Oui

    Non

     

    Mécanique

    Oui

    Non

    Q20.

    Si la vidange est manuelle, que faites vous des excréta ?

    APPROVISIONNEMENT EN EAU DU MENAGE

    Q1.

    Où prenez vous votre eau de boisson (cocher la case correspondante) ?

     
     

    Juin à septembre

    Octobre à janvier

    Février à mai

     

    Borne fontaine

     
     
     
     

    Puits moderne

     
     
     
     

    Puits traditionnel

     
     
     
     

    Forage

     
     
     
     

    Barrage

     
     
     
     

    Autres

     
     
     

    Q2.

    Localisation du point d'eau le plus utilisé actuellement (juin 2006)

     

    X

    Y

    Q3.

    Comment vous procurez vous l'eau  (plusieurs réponses possibles) ?

     

    a

    Personnellement ou quelqu'un de la cour

     

    b

    Revendeur

     

    c

    Autres (à précisez)

     

    Q4.

    Quel récipient utilisez vous pour prendre l'eau ?

     

    Bidon jaune (20 l)

     
     

    Bassine (40 l)

     
     

    Barrique avec une charrette ou un pousse-pousse (200 l)

     
     

    Autres

     

    Q5.

    Utilisez vous un stabilisateur ?

    Oui

    Non

    SO

    Q6.

    Si oui, quelle est sa nature ?

     

    Plastique

     
     

    Feuilles

     
     

    Autres

     

    Q7.

    Combien de fois prenez-vous de l'eau en moyenne par jour ?

     
     

    Une fois

     
     

    Deux fois

     
     

    Trois fois

     
     

    Plus de trois fois

     

    Q8.

    Quel récipient utilisez vous pour le stockage de l'eau de boisson (plusieurs réponses possibles) ?

     

    Barrique (200 l)

     
     

    Jarre

     
     

    Plat

     
     

    Autres

     

    Q9.

    Notez si les récipients de stockage sont couverts

    Oui

    Non

    Q10.

    L'ustensile utilisé pour enlever l'eau du récipient est-il rangé à l'abri de la saleté ?

    Oui

    Non

    Q11.

    Y a-t-il une différence entre le lieu de stockage de l'eau de boisson et les autres eaux ?

    Oui

    Non

    Q12.

    Quelle est la fréquence de lavage de votre récipient de stockage d'eau de boisson ? (cocher la case correspondante)

     
     

    Avant chaque remplissage

     
     

    Une fois par jour

     
     

    Une fois tous les deux jours

     
     

    Moins de une fois par semaine

     

    Q13.

    Quelle est la durée de stockage ?

     
     

    Un jour

     
     

    Deux jours

     
     

    Supérieur ou égale à trois jours

     
     

    Autres

     

    Q14.

    Actuellement traitez vous l'eau avant de la boire ?

    Oui

    Non

    Q15.

    Procédés de traitement de l'eau

    Connu

    Déjà pratiqué

    Pratiqué actuellement

     

    Javellisation

     
     
     
     

    Ebullition

     
     
     
     

    Décantation

     
     
     
     

    Filtration

     
     
     
     

    Autres

     
     
     

    Q16.

    Quels sont vos problèmes d'approvisionnement en eau ?

     

    Distance au point d'eau

     
     

    Longue file d'attente

     
     

    Prix élevé de l'eau

     
     

    Coupures

     
     

    Baisses de pression

     
     

    Mauvaise qualité de l'eau

     
     

    Autres

     

    Q17.

    Estimation du nombre de litres pris chaque jour

     

    Q18.

    Estimation du budget mensuel hors saison sèche (à estimer)

     

    Q19.

    Estimation du budget mensuel en saison sèche (à estimer)

     

    Q20.

    Estimez la quantité d'eau consommée dans le ménage par jour et par personne

     

    HYGIENE ET ASSAINISSEMENT

    Q1.

    Quelle est la fréquence de nettoyage de votre cour ?

     
     

    Chaque matin

     
     

    Tous les deux jours

     
     

    Tous les trois jours et plus

     

    Q2.

    Quel est votre mode d'évacuation des eaux usées ?

     
     

    Concession

     
     

    Puisard ou puits

     
     

    Rue

     
     

    Autres

     

    Q3.

    Quel est votre mode d'évacuation des ordures ?

     
     

    Incinération

     
     

    Rue

     
     

    Bac

     
     

    Puits perdu

     
     

    Poubelle pour collecte

     
     

    Autres

     

    Q4.

    Selon vous pourquoi les gens évacuent-ils les ordures et eaux usées dans la rue ?

     

    Par manque de système de collecte

     
     

    Par manque d'éducation environnementale et d'information 

     
     

    Autres

     

    Q5.

    Pensez vous que les eaux et les ordures laissées au vent peuvent causer des maladies ?

    Oui

    Non

    Q6.

    Si oui, lesquelles ?

    Q7.

    Pensez vous que les diarrhées peuvent être liées à la saleté ?

    Oui

    Non

    Q8.

    Vous lavez vous les mains au savon avant chaque repas ?

    Oui

    Non

    Q9.

    Après la toilette anale des enfants, vous lavez les mains au savon ?

    Oui

    Non

    Q10.

    Si l'enfant va seul au toilettes se lave-t-il les mains après les selles

    Oui

    Non

    SANTE

    (Ce questionnaire s'adresse à la ménagère)

    Q1.

    Niveau d'instruction de la ménagère.

     

    Non scolarisée

     
     

    Primaire

     
     

    Premier cycle

     
     

    Second cycle

     
     

    Supérieur

     
     

    Autres

     

    Q2.

    Avez-vous enregistré un épisode morbide dans votre ménage ces deux dernières semaines ?

    Oui

    Non

    Si oui, remplir le tableau suivant :

     

    Recours

    Lieu d'obtention du médicament

    Niveau d'instruction du malade

     
     

    Centre

    public

    Centre

    privé

    Centre

    conf.

    Rien

    Voisin

    Rue

    Public

    Privé

    NS

    P

    S1

    S2

    S3

    Age

    Sexe

    1

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    2

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    3

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Conf  : confessionnel  ; Rien  : n'a rien fait face à la maladie  ; NS  : non scolarisé  ; P  : primaire  ; S1  : premier cycle ; S2  : second cycle  ; S3  : supérieur.

    Q3.

    Précisez le nom de la structure sanitaire qui a été consultée à cet effet.

    1

     

    2

     

    3

     

    Q4.

    Comment reconnaissez vous une diarrhée ?

    Q5.

    S'il y a eu un cas de diarrhée ces deux dernières semaines et s'il a donné lieu à un recours, après combien de jours le malade a t-il été conduit à la structure de soins ?

     

    Q6.

    Pendant l'épisode diarrhéique, lui avez-vous donné à boire ?

     

    Autant que d'habitude

     
     

    Plus que d'habitude

     
     

    Moins que d'habitude

     

    Q7.

    Lui avez-vous donné un liquide préparé à partir de

     

    Eau plus sel

     
     

    Solution de réhydratation orale (SRO)

     

    Q8.

    Quelles sont les causes de la diarrhée à votre avis ?

    Q9.

    Pensez vous que les diarrhées sont imputables à l'eau que vous utilisez ?

    Oui

    Non

    Q10.

    Si oui, cela est-il dû  :

     
     

    A des agents pathogènes qui sont dans l'eau

     
     

    Aux génies de l'eau

     
     

    A une insuffisance d'eau

     
     

    Au manque d'hygiène

     
     

    Autres

     

    Q11.

    Quelles sont les conséquences de la diarrhée à votre avis ?

    Q12.

    Selon vous quels sont les moyens de prévention de la diarrhée ?

    Q13.

    Avez-vous déjà été sensibilisée aux maladies que peuvent causer l'usage d'une eau de mauvaise qualité.

    Oui

    Non

    Q14.

    Si oui, de quelle structure de sensibilisation s'agissait-il ?

    Q15.

    Quelles suggestions pourriez vous faire pour améliorer l'accès à l'eau ?

     

    Baisse des prix

     
     

    Augmentation du nombre de bornes fontaines

     
     

    Autres

     

    Q16.

    Les gens ont-ils prêté attention à ce que vous disiez ?

    Oui

    Non

    Q17.

    Vous ont-ils donné l'impression de dire la vérité ?

    Oui

    Non

    Q18.

    Y a-t-il eu des réticences ?

    Oui

    Non

    POINTS D'EAU (FORAGE)

    Certaines questions sont à remplir directement et non à poser

    DATE ENQUETEUR .

    COORDONNEES  : X Y .

    N° Identification  : .

    Q1.

    Forage fonctionnel

    Oui

    Non

    Q2.

    Si non, pourquoi ?

     

    Panne

     
     

    Conflit de gestion

     
     

    Autres

     

    Q3.

    Année de réalisation

     

    Q4.

    Coût de réalisation

     

    Q5.

    Réalisé par  :

    Q6.

    Participation locale :

    Q7.

    Autres participations :

    Q8.

    Aménagement de surface

    Oui

    Etat

    Bon

    Mauvais

     

    Canal

     
     
     
     

    Trottoir

     
     
     
     

    Abreuvoir

     
     
     
     

    Autres

     
     
     

    Q9.

    Qualité visuelle de l'eau

     

    Limpide

    Oui

    Non

     

    Dépôt

    Oui

    Non

     

    Trouble

    Oui

    Non

    Q10.

    Couleur

     

    Claire

    Oui

    Non

    Q11.

    Existe-t-il un comité de gestion ?

    Oui

    Non

    Q12.

    Si oui, est il fonctionnel ?

     

    Q13.

    Si non, pourquoi n'est il pas fonctionnel ?

    Q14.

    Quel est le mécanisme d'accès à l'eau ?

     

    Libre

    Oui

    Non

     

    Payant

    Oui

    Non

    Q15.

    Si l'eau est vendue, donner le prix unitaire

     

    Seau

     
     

    Bidon

     
     

    Bassine

     
     

    Barrique

     

    Q16.

    Heures de fonctionnement  : De ............. à ...........................h

    Q17.

    Quelles sont les formes d'utilisation de cette eau ?

     
     

    Boisson

     
     

    Domestique

     
     

    Animaux

     
     

    Construction

     
     

    Autres

     

    Q18.

    Estimer la pression en litres par heure (nombre de personnes qui remplissent leurs contenants par heure)

     

    POINT D'EAU (BORNE FONTAINE)

    Certaines questions sont à remplir directement et non à poser

    DATE ENQUETEUR .

    COORDONNEES  : X Y .

    N° identification  : .

    Compléter la grille tarifaire en FCFA

     

    Juin à septembre

    Octobre à janvier

    Février à mai

    20 l

     
     
     

    40 l

     
     
     

    200 l

     
     
     

    Q1.

    Heures de fonctionnement  : De .............à ...........................h

    Q2.

    Y a-t-il des querelles autour du point d'eau

    Oui

    Non

    Q3.

    Si oui, pourquoi  :

     

    Non respect de la file d'attente

     
     

    Autres

     

    Q4.

    Apprécier l'environnement général du point d'eau

    Acceptable

    Bon

    Mauvais

    Q5.

    Quelles sont les formes d'utilisation de cette eau ?

     
     

    Boisson

     
     

    Domestique

     
     

    Animaux

     
     

    Construction

     
     

    Autres

     

    Q6.

    Estimer la pression en litres par heure  (nombre de personnes qui remplissent leurs contenants par heure)

     

    Q7.

    Nom et prénom du gérant de la borne fontaine ?

    Q8.

    Comment est il choisi ?

    Q9.

    Quel est le revenu mensuel d'un gérant ?

    FICHE REVENDEURS D'EAU

    Enquêteur  : .

    Date  : .

    Noms et Prénoms de l'enquêté  : .

    Age ou date de naissance  : .

    Q1.

    Etes vous propriétaire de la charrette ?

    Oui

    Non

    Q2.

    Si non, quel est votre statut ?

     

    Salarié

     
     

    Copropriétaire

     

    Q3.

    Existe- t-il une organisation de votre profession ?

    Oui

    Non

    Compléter les grilles tarifaires en FCFA

    Jour normal

    Saison sèche

    Saison pluvieuse

    < 500 m

    > 500 m

    et <1000 m

    > 1000 m

    < 500 m

    > 500 m

    et <1000 m

    > 1000 m

    20 l

     
     
     
     
     
     

    40 l

     
     
     
     
     
     

    200 l

     
     
     
     
     
     

    Jour férié

    Saison sèche

    Saison pluvieuse

    < 500 m

    > 500 m

    et <1000 m

    > 1000 m

    < 500 m

    > 500 m

    et <1000 m

    > 1000 m

    20 l

     
     
     
     
     
     

    40 l

     
     
     
     
     
     

    200 l

     
     
     
     
     
     

    Q4.

    Combien de personnes pouvez vous servir en moyenne par jour ?

     

    Q5.

    Quel est votre salaire moyen par jour ?

     

    Q6.

    Rencontrez vous des problèmes dans votre métier ?

    Oui

    Non

    Q7.

    Si oui, lesquels ?

     

    Longue file d'attente

     
     

    Coupures

     
     

    Baisses de pression

     
     

    Bénéfice insuffisant

     
     

    Palabres avec les clients

     

    Q8.

    Quelles sont les mesures d'hygiène que vous adoptez au cours du processus d'approvisionnement en eau ?

     

    Q9.

    Avez-vous déjà été sensibilisé aux maladies que peut causer l'usage d'eau de mauvaise qualité ?

    Oui

    Non

    Q10.

    Si oui, de quelle structure de sensibilisation s'agissait-il ?

     

    Q11.

    Quelles suggestions pouvez vous faire pour améliorer la qualité de l'approvisionnement en eau ?

     

    GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AU DELEGUE DU QUARTIER

    NOM PRENOMS ...

    1. Depuis quand êtes vous délégué (année) ?

    2. Quelles sont vos attributions ?

    3. Pouvez vous nous retracer l'histoire de votre quartier ?

    4. Comment percevez vous l'environnement de votre quartier ?

    5. Que pensez vous de l'approvisionnement en eau de votre quartier ?

    6. Pensez vous que les problèmes de santé y trouvent leurs origines ?

    7. Quelles suggestions pouvez vous donc faire à cet effet ?

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Matrice du cadre conceptuel 28

    Tableau 2 : Evolution de la population de 1960 à 2003 35

    Tableau 3 : Nature des matériaux de construction relevée en 1996 au sein des ménages des secteurs 29 et 30 50

    Tableau 4 : Répartition des modes d'éclairage 51

    Tableau 5 : Modes d'évacuation des eaux usées 52

    Tableau 6 : Répartition des types d'aisance 53

    Tableau 7 : Evolution du prix de la barrique d'eau en francs CFA avec un revendeur 65

    Tableau 8 : Accès à l'eau et impact sanitaire 84

    Tableau 9 : Répartition des modes de stockage de l'eau de boisson 87

    Tableau 10 : Modes d'évacuation des ordures ménagères des ménages enquêtés à Yamtenga 95

    Tableau 11 : Modes de rejet des eaux usées des ménages enquêtés à Yamtenga 96

    LISTE DES GRAPHIQUES ET FIGURES

    Graphique 1: Pluviométrie et température moyennes annuelles de Ouagadougou 34

    Graphique 2 : Evolution de la surface urbaine 38

    Graphique 3 : Evolution du nombre de bornes fontaines de 1972 à 2007 40

    Graphique 4 : Pyramide des âges de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 49

    Graphique 5 : Pyramide des âges de la zone régulière des secteurs 29 et 30 49

    Graphique 6 : Modes d'évacuation des ordures 52

    Graphique 7 : Modes d'approvisionnement en eau des ménages des secteurs 29 et 30 59

    Graphique 8 : Les difficultés d'approvisionnement évoquées par les ménages 64

    Graphique 9 : Répartition des ménages selon le budget mensuel alloué à l'eau 67

    Graphique 10 : Répartition des ménages en fonction de la distance qui les sépare de leur 68

    Graphique 11 : Répartition des ménages selon les distances réellement parcourues 69

    Graphique 12 : Répartition des quantités d'eau par personne et par jour 71

    Graphique 13 : Répartition des volumes moyens de consommation en fonction des distances réellement parcourues 73

    Graphique 14 : Evolution du volume d'eau consommée selon la fréquence de l'approvisionnement 74

    Graphique 15 : Evolution du volume d'eau consommé selon le récipient de collecte 76

    Graphique 17 : Evolution du volume moyen de consommation d'eau par personne et par jour selon l'activité du chef de ménage 77

    Graphique 19 : Principales affections déclarées par les ménages 81

    Graphique 20 : Répartition moyenne mensuelle du poids des diarrhées parmi les diagnostics établis pour les enfants de moins de 5 ans des secteurs 29 et 30 82

    Graphique 21 : Répartition des chefs de ménages et des ménagères selon leur niveau 93

    Figure 1 : Facteurs de risque de pollution de l'eau de boisson à Yamtenga 92

    LISTE DES CARTES

    Carte 1 : Localisation des zones d'étude du programme EUTSAO 26

    Carte 2: Croissance spatiale de Ouagadougou de 1932 à 2003 37

    Carte 3 : Répartition des modes collectifs d'approvisionnement en eau de la ville 43

    Carte 4 : Localisation de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 46

    Carte 5 : Localisation des points d'approvisionnement en eau dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 54

    Carte 6 : Accessibilité théorique à l'eau dans la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 58

    Carte 7: Localisation des ménages et de leur point d'eau 62

    Carte 8  : La consommation d'eau journalière moyenne par personne au sein des ménages enquêtés 72

    Carte 9 : La fréquence de l'approvisionnement en eau des ménages enquêtés 75

    Carte 10  : Répartition des ménages selon la durée de stockage de l'eau de boisson 89

    Carte 11  : Répartition des ménages selon leur degré d'exposition au risque de diarrhée 92

    LISTE DES PHOTOS

    Photo 1 : Vue aérienne de la partie ouest de la ville en limite d'urbanisation régulière (Cliché ONEA, 2003) 23

    Photo 2 : Vue partielle de la zone irrégulière (cliché Kombasséré, juillet 2006) 47

    Photo 3 : Un espace parsemé de bancôtières (cliché Kombasséré, juillet 2006) 47

    Photo 4: Vue partielle d'une parcelle de la zone irrégulière des secteurs 29 et 30 51

    Photo 5 : Vue d'un forage équipé d'une pompe à motricité humaine 55

    Photo 6: Vue d'une borne fontaine 57

    Photo 7 : Vue d'un pousse-pousse (Cliché Kombasséré, juillet 2006) 66

    Photo 8 : Vue des récipients de collecte de l'eau au forage (Cliché Kombasséré, juillet 2006) 85

    Photo 9 : Aperçu sur les conditions de collecte de l'eau au forage (Cliché Kombasséré, juillet 2006) 85

    Photo 10: Une jarre en terre non couverte pour le stockage de l'eau de boisson 88

    Photo 11: Eaux de douche recueillies dans un puisard non recouvert 97

    Photo 12 : Décharge publique à proximité des concessions (Cliché Kombasséré, juillet 2006). 98

    * 1 Le REMUAO regroupe le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Mauritanie et le Sénégal.

    * 2 Selon les normes du Burkina Faso, le milieu urbain comprend toutes les localités ayant un minimum d'infrastructures socio-économiques et administratives (écoles, services administratifs, réseau de distribution d'eau potable et d'électricité). L'effectif de population n'est pas considéré comme un critère d'urbanité, de sorte que des localités de moins de 5 000 habitants peuvent être qualifiées d'urbaines. Il faut remarquer qu'au recensement de 1985, aucune localité de moins de 10 000 habitants n'avait été considérée comme urbaine et en 1996, trois localités urbaines sur 26 avaient moins de 10 000 habitants.

    * 3 Les chiffres de 2003 sont des projections.

    * 4 Le chiffre de 2007 est une projection.

    * 5 Les bancôtières sont des espaces servant à la confection des briques de banco. Elles constituent des gîtes à moustiques à cause de la stagnation des eaux et elles servent de dépotoirs pour les structures chargées de la collecte des ordures.

    * 6 Il convient de souligner que suite à des erreurs de précision liées au GPS, cinq de nos ménages se sont retrouvés à quelques mètres de la limite est de notre zone d'étude






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault