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Crises financières : Cas de la crise des subprimes 2007

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par Tayeb BENDJEDI et Mohammed GHILES
Université de Toulouse 1 - Master 1 Finance 2009
  

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Chapitre 2 : Les crises financières dans l'histoire économique

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L'histoire économique a été marquée par de nombreuses périodes de crises financières. Ces crises sont souvent provoquées par la défaillance d'une ou plusieurs banques, des politiques macroéconomiques inappropriées (qui porte sur le régime de taux de change et la dette étrangère élevée, par exemple) ou par des flux massifs de capitaux étrangers. Le but de ce chapitre est de discerner les crises survenues dans l'histoire courte et longue, afin d'appréhender leurs causes et conséquences, ainsi que les stratégies adoptées par les gouvernements pour les résoudre ou, au moins, limiter leur ampleur. Bien qu'il existe certaines similitudes dans les facteurs ayant conduits à ces crises, les stratégies adoptées pour défaire ces crises ont été très différentes et parfois complexes et coûteuses.

Section 1 : Les crises dans l'histoire récente

Au cours de la dernière décennie, l'économie mondiale a connu des crises financières qui ont affecté ses mécanismes et perturbé sa stabilité financière. On trouve parmi ces crises la crise scandinave (1990- 92), la crise Mexicaine (1994-95) surnommée Tequila, la crise financière asiatique (1997-98), la crise du marché obligataire russe (1998), et la crise financière argentine (2002). Les degrés d'effets de celles-ci sur ces pays étaient plus ou moins élevés et ont eu des conséquences si dommageables. Bien que la plupart de ces crises soient pertinentes à explorer, notre choix dans cette section va être limité à un certain nombre d'elles; celles-ci présentent un intérêt particulier pour nous.

1. La crise scandinave, 1990-1992

La Norvège, la Finlande et la Suède ont connu au début des années 80 une phase d'expansioncontraction de l'activité économique qui a conduit à des crises bancaires à la fin de 1980 et au début de l'année 1990. Avant le début de la crise, les taux de croissance réels du PIB de ces pays étaient constants, entre 4% et 6% en moyenne pour chaque pays, et les taux d'intérêt y étaient faibles voire négatifs sur certaines années. L'expansion du crédit a été réglementée par les gouvernements puis déréglementée vers la première moitié de l'année 1980. Cette levée de restrictions qui portait sur le rationnement de crédit et de contrôle des prises de risque a permis aux banques de prêter davantage déclenchant ainsi un boom du crédit qui a favorisé une montée en flèche des prix de l'immobilier (Sandal, 2004) d'où la formation d'une bulle spéculative.

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En conséquence, l'économie s'est ralentie, ce qui a provoqué une série de faillites et des pertes colossales ont été enregistrées pour 75% des banques norvégiennes et suédoises entrainées en grande partie par les prêts consentis aux entreprises ayant auparavant fais faillites (Pesola, 2001). Les situations financières et économiques de ces pays variaient de l'un à l'autre. Afin de comprendre ce qui leur est passé, nous passons en revue dans ce qui suit les facteurs et les évènements qui ont marqué cette crise.

En Norvège, entre 1985 et 1986, les crédits bancaires y ont augmenté de 40%, les prix d'actifs ont flambé, l'investissement et la consommation ont également augmenté de manière significative. Or, les problèmes n'ont commencé à surgir réellement qu'en automne de 1988, lorsque les crédits ont causé des pertes estimés à 25 % des capitaux propres. De plus, deux caisses régionales d'épargne ont perdu tous leurs capitaux propres. A cette époque, La Norvège n'avait pas un régime d'assurance-dépôt; il y avait cependant deux fonds privés qui jouaient son rôle appelés, respectivement, le Fonds de Garantie des Banques Commerciales et le Fonds de Garantie de la Caisse d'Epargne. Ces deux fonds intervenaient par des injections de capitaux qui étaient suivis par des opérations de fusion.

Au cours de 1989-90, le fonds de garantie de la caisse d'épargne a apporté son soutien à 11 banques, qui ont été fusionnés avec des banques solvables. Et vu que le nombre de banques en difficulté n'a cessé de grimper, il était impossible que ces fonds privés parviennent à fournir tout le soutien nécessaire. En Janvier 1991, un Government Bank Insurance Fund (GBIF) a été créé. Il a été destiné initialement pour fournir des prêts aux deux fonds privés. Or, compte tenu du fait que ces fonds étaient fragilisés par le poids de la dette, le GBIF commença à fournir directement son soutien aux banques. A l'automne 1991, la crise est devenue systémique, lorsque les trois plus grandes banques commerciales, la Den Norske, la Christiania banque et la Fokus Banque, ont fait état d'importantes pertes sur les prêts; les deux dernières ont perdu tous leurs capitaux et ont été nationalisées par la suite, tandis que la Den Norske a perdu une proportion importante de ses capitaux, subissant ainsi à la fin de 1992 le même sort que les deux autres banques. En conséquence, le gouvernement annonça que tous les déposants et les créanciers allaient être protégés et les banques devaient être progressivement privatisées. En ce faisant, La Christiania fait maintenant partie du groupe de Nordea et ce depuis l'année 2000. En 1995, les parts de la Fokus banque ont été privatisées et racheté par la banque Danoise la Den Danske. L'Etat détenait moins de 50 % du capital de Den Norske, en 2002.

En Finlande, l'effet excédentaire de son budget de 1987 a abouti à une expansion massive du crédit et à une augmentation des prix de l'immobilier de 68 % entre 1987-88. En 1989, afin de modérer cette expansion du crédit, la banque centrale de Finlande a réagit en augmentant les taux d'intérêt et les

réserves obligatoires. Or, entre 1990 et 1991, avec la baisse des échanges avec l'Union Soviétique, la situation économique s'est aggravée, ce qui a provoqué une chute brutale des prix des actifs, et une diminution du PIB de 7 %. La première banque à avoir de grandes difficultés de liquidité était la Skop Banque que le groupe de caisses d'épargne l'a soutenue en lui injectant des capitaux en octobre 1990. Dans l'objectif de sauver et maintenir la confiance dans le système bancaire, La Banque de Finlande a pris en charge, par le biais d'une importante injection de capitaux, qui a débouché sur la création de deux nouvelles sociétés de gestion détenues et gérées par elle. Dès lors, en mars 1992, plusieurs banques ont été soutenues par le gouvernement qui leur a fourni des capitaux à hauteur de 8 milliards de mark finlandais afin d'éviter tout resserrement brutal des crédits. Or, le début de la crise systémique commença à se faire sentir en juin 1992, lorsqu'il s'est avéré que 41 caisses d'épargne étaient en difficultés. Et pour remédier à ce risque, ces caisses ont été regroupées dans la Caisse d'épargne de la Finlande, et encore une fois, les actifs à risques ont été transférés à la propriété de l'État, tandis que le contrôle des banques en difficulté représentait 97% des actifs de la banque de Finlande. En août 1992, le gouvernement annonça la protection de tous les créanciers et cette garantie s'est transformée en loi.

La Suède a aussi assisté à une expansion persistante du crédit vers la fin des années 80 qui a conduit à un boom immobilier. Cependant, à l'automne de 1990, la situation a changé avec le resserrement du crédit bancaire : les taux d'intérêts ont enregistré une hausse excessive, dans ce qui se situé dans une tentative des autorités monétaires d'éviter la dévaluation du taux de change. Dans ce contexte macroéconomique instable, un certain nombre de banques ont eu de graves difficultés en raison de prêts basés sur une surévaluation de la valeur des actifs. La banque d'épargne, Forsta Sparbanken, a enregistré de lourdes pertes sur les prêts, ce qui a nécessité de lui injecter de l'argent; elle est suivie par la Nordbanken, la troisième plus grande banque dont l'Etat détenait 71% des capitaux propres. Pour les sauver, Le gouvernement leur a fourni des garanties qui se sont transformées par la suite en prêts. La Gota Banque, la quatrième plus grande banque commerciale a également signalé des problèmes en avril 1992. En conséquence, l'économie suédoise a connu un effondrement des prix des actifs immobiliers, une dévaluation du taux de change, et un endettement des banques en devise étrangère. Enfin, rien n'allais pour le système financier suédois.

2. La crise asiatique, 199 7-1998

« Le 2 juillet 1997, quand le baht thaïlandais s'effondra, nulle ne savait qu'il s'agissait du coût d'envoi de la crise économique la plus gigantesque depuis la grande dépression : partie d'Asie, elle allait s'étendre en Russie, en Amérique latine, et menacer le Monde entier » (Stiglitz, 2002, P. 153)

Cette phrase de Joseph Stiglitz montre bien l'ampleur de cette crise qui au départ était considérée comme crise passagère. En effet, c'était une crise structurelle qui sera aggravée par les politiques économiques appliquées et inspirées des institutions de Bretton Woods.

Qu'est ce qui s'est vraiment passé alors? Quelles étaient les principales causes de cette crise ? Les causes de la crise asiatique qui partie de Thaïlande en juillet 1997, touchant successivement la plupart des pays de la région (Philippines, Malaisie, Indonésie, Corée), et dans une moindre mesure, Taiwan, Hong Kong et Singapour sont encore sujettes à débat. Pour certains auteurs l'origine de la crise réside avant tout dans les déséquilibres macroéconomiques et financiers et les déficiences des politiques économiques de ce pays, même si la propagation de la crise et ses conséquences économiques ont été amplifiées par des comportements de panique. D'autres auteurs, tout en reconnaissant les faiblesses de ces économies, insistent avant tout sur le changement de comportement des investisseurs, et sur les politiques fastidieuses menées au début de la crise, tant par le FMI que par les autorités nationales (D. Cohen et R. Portes, 2003).

Ici, ces deux approches seront intégrées simultanément, donc des indicateurs macroéconomiques et microéconomiques relevant des comportements des acteurs. Ces pays touchés par la crise ont connu pendant plus de deux décennies des performances économiques notables. Ils avaient généralement des budgets équilibrés, des taux d'intérêt modérés et des situations macroéconomiques enviables. En revanche, des déséquilibres de nature microéconomique s'étaient accumulés dans les portefeuilles des créanciers des banques, dans la gestion de risque de change, dans l'endettement de cours terme et dans le comportement des investisseurs. L'arrivée de vagues de capitaux privés dans un environnement financier libéralisé s'était traduite par des bulles boursières et immobilières, notamment en Thaïlande, ce changement intervient au milieu de 1997 et déclenche un engrenage de perte de confiance des investisseurs, sorties de capitaux, dépréciation monétaire, difficulté des entreprises et endettés. Il s'en est suivi une généralisation de la crise financière.

A partir du moment où ces enchaînements sont déclenchés, il est difficile de les enrayer. Les difficultés commencent en Thaïlande : la situation macroéconomique a commencé à se dégrader à la mi-juillet 1997, une situation qui se caractérisait par un ralentissement des exportations dû à la récession japonaise, à l'appréciation relative du Baht et à la concurrence des productions chinoises. Des pressions à la baisse s'exercent sur le Baht thaïlandais, notamment en raison des opérations des résidents souhaitant couvrir leurs dettes étrangères en devise. Pour les contenir, la banque centrale de Thaïlande

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engage une grande partie de ses réserves dans la vente à terme de dollars, augmentant encore ainsi son exposition au risque en cas de dévaluation. Finalement, après l'annonce des pertes à venir de la finance One, l'une des principales institutions financières thaïlandaises, le gouvernement laisse le bath flotter et se dévaluer rapidement. La banque thaïlandaise a donc abandonné l'ancrage du Bath au dollar. Ces difficultés se propagent rapidement à d'autres pays voisins et de développement similaire (Corée du Sud et Indonésie) par un phénomène dit de « contagion ». Ces nouvelles dimensions donnent aux crises un caractère de troisième génération (Cartapanis, 2003).

Ainsi, le Baht descend aux enfers en quelques semaines, plongeant de 25 THB/Dollar à 51 THB/Dollar au pire de la crise. Très vite, les éléments imprévus ou troublants se sont toutefois multipliés. Le plus frappant est le dynamisme de la contagion régionale : la Malaisie a abandonné son ancrage le 8 juillet, suivie par les Philippines le 11, tandis que le même jour l'Indonésie élargissait ses marges de fluctuation de 8% à 12%. Jusqu'à la fin de l'année, ces monnaies subiront une dépréciation comprise entre 35% et plus de 80%, dans un contexte de reflux massif des capitaux internationaux hors la région (tableau 2). En octobre, une attaque spéculative massive a eu lieu sur le Hong-Kong dollars, mais elle est contenue par des mesures draconiennes (élévation du taux d'intérêt interbancaire au jour le jour à 300% au plus fort de la semaine noire de mi-octobre 1997).

L'effet à court terme de la dépréciation aussi profonde du Dollar de Hong-Kong et du Won sud-coréen (qui flotte autour de ce dernier) est double. D'abord, toutes les dettes en dollars et surtout les dettes privées, deviennent insolvables, d'autant plus que leur structure est en générale à très court terme, la moitié d'entre elles ont une maturité d'environ un an seulement. (Gravereau et Trauman, 2001)

Ces dettes privées sont gigantesques : 100 milliards de dollars en Corée, 70 en Thaïlande, 56 en Indonésie, 25 dollar en Malaisie. La plupart de ces crédits bancaires privés se trouvent en situation de créances douteuses, à commencer par les banques locales dont on connaît la fragilité. Le management du risque de crédit est partout pris en défaut.

Le second effet est de restaurer la confiance des marchés financiers pour enrayer la chute. Ce qui relève de la compétence des autorités politique. Le tableau 7 montre que ces dépréciations sont à l'origine des fuites de capitaux massifs dans ces pays

Tableau 2. Flux de capitaux privés dans cinq pays asiatiques (Corée, Indonésie,
Malaisie, Philippines, Thaïlande, en milliards de dollars)

 
 

1994

1995

1996

1997

> Titres et investisseurs directs dont :

12, 2

15,5

19,1

-4,5


·

Investissements directs

4,7

4,9

7

7,2


·

Portefeuille

7,5

10,6

12,1

-11,7

>

Créances bilatérales dont :

28,2

61,9

73,9

-7,6


·

Banques commerciales

24

49,5

55,5

- 21,3


·

Non-banques

4,2

12,4

18,4

13,7

>

Total flux nets de capitaux

40,4

77,4

93

-12,1

 

Source : Radelet et Sachs (1998)

On remarque clairement dans ce tableau l'augmentation rapide des entrées de capitaux entre 1994 et 1996, ainsi que la violence extrême du retournement en 1997. L'intensité du retournement, mesurée par les variations des flux dans la balance des capitaux avant et après la crise est de 105 milliards de dollars dont 77 milliards pour les seules banques commerciales.

Dans cette crise, les facteurs du risque systémique caractérisés par : l'afflux massif de capitaux étrangers, systèmes financiers inaptes à la libéralisation précipitée, ancrage des monnaies sur le dollar sont tout réuni (Aglietta, 2001, P.29). Cette crise n'a pas tardé à affecter d'autres économies émergentes, en particulier la Russie Août 1998.

3. La crise argentine, 2001

Le cas de ce pays est très révélateur, car il réuni tous les facteurs déclencheurs d'une crise de troisième génération. Tout comme dans les autres pays, se trouvent au centre du déclenchement de la crise un taux de change fixe devenu progressivement irréaliste et un endettement extérieur insoutenable qu'il s'agisse des emprunts obligatoires du gouvernement, des lignes de crédits interbancaires ou des dettes contractées par les entreprises. La particularité de l'Argentine est le Currency Board, un système monétaire gageant chaque Peso sur un dollar américain. Dans un tel système, la monnaie locale est

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aussi bonne que la devise étrangère puisque chaque Peso émis par la Banque centrale correspond à un dollar qu'elle détient en réserve.

Examinons alors la genèse et le manifeste de la crise. Afin de sortir du marasme économique et de l'hyperinflation, l'Argentine avait opté dès 1991, pour un régime de Currency Board couplé à une libéralisation financière totale afin de voir les capitaux étrangers revenir alimenter l'activité économique. Le système de Currency Board permet de contrôler l'inflation et d'attirer des capitaux étrangers en offrant une garantie contre le risque de change. En outre, ce système retire toute latitude à la politique monétaire; ainsi toute entrée de capitaux entraîne une expansion de la masse monétaire et inversement.

Ces mesures, accompagnées d'un programme de privatisation apportent des recettes supplémentaires à l'Etat, connurent un vrai succès jusqu'en 1996. Malheureusement, les évènements qui suivent infligent au système politique argentin des pressions insoutenables.

Quatre choses externes surviennent successivement : les prix des produits primaires exportés par l'Argentine cessent de monter, la croissance américaine fait que le dollar américain s'apprécie par rapport à l'ensemble des monnaies, le coût du capital emprunté par les économies émergentes s'élève à la suite la crise des pays asiatiques. En plus, le Brésil, le premier partenaire commercial de l'Argentine dévalue le Real en 1999.

Ayant été élu par un second mandat présidentiel en 1996, M.CARLOS MENEM qui s'est séparé de M.CAVALHO cherche à obtenir les soutiens politiques nécessaires pour un troisième mandat, pourtant proscrit par la constitution. Or, le système de Currency Board ne lui permet pas de faire tourner la planche à billets face à un déficit publique insoutenable (6% du PIB en 1996), et la hausse rapide des finances publiques s'explique par la progression du service de la dette, la montée du chômage, la reforme ambitieuse du système des retraites mais aussi par l'augmentation des effectifs des fonctionnaires provinciaux et par la corruption. Dans le même temps, les recettes de l'Etat stagnent. Carlos Menem ne réussit pas à faire modifier les règles constitutionnelles en sa faveur, et à la fin 1999, il laisse la place à Fernand de la Rua, le candidat non péroniste de l'alliance qui ne bénéficie pas de la majorité parlementaire au Congrès. Mr. De la Rua promet de réduire le déficit budgétaire, pour avoir le soutien du FMI alors que le pays est en récession.

Le 12 janvier 2001, le FMI annonce qu'il accepte d'augmenter la ligne de crédit de l'Argentine de 6,7milliards de dollars à 14milliards de dollars. Mais, le rejet du congrès à majorité péroniste du

programme budgétaire présenté par le Ministre de l'Economie, M. Lopez va faire disparaître la dernière chance de sauvetage de la crise d'émission.

Mr. De la Rua, fait appel alors à Domingo Cavalho, l'artisan du miracle des années 1990. Il va prendre des mesures hétérodoxes pour relancer la croissance. Ainsi en dépit des règles de Mercosur, il augmente les tarifs douaniers pour protéger l'économie argentine, de son voisin brésilien. Plus grave encore, il annonce le 19 juin 2001 que le Peso est désormais fixé par rapport à deux monnaies, le dollar et l'Euro, ce qui revient à détacher le Peso du dollar. Les investisseurs demandent ainsi une prime de risque élevée pour détenir des obligations argentines, ce qui fait monter les taux argentins à plus de 10%. Ce n'est que le début de l'envolée des Spreads de taux, au-dessus des taux américains correspondant, ce qui aggrave encore la récession.

Les mesures dangereuses de D. Cavalho ne s'arrêtent pas là. Après l'éviction de Pedro Pou, le Gouverneur de la banque centrale a pris des mesures draconiennes. Ainsi, les banques sont désormais contraintes d'échanger les obligations d'Etat qu'elles détiennent et qui rapportent en théorie des taux d'intérêt élevé contre de nouvelles obligations dont le taux est fixé à niveau beaucoup plus faible. Les caisses de retraites étaient également obligées d'acheter prioritairement les obligations d'Etat dont ne veulent plus les banques d'investissements étrangers.

Le FMI a décidé d'accroître le crédit stand-by de l'Argentine de 21,5 milliards de dollars et autorise un tirage immédiat de 6,3milliards de dollars. En décembre 2001, la convertibilité est suspendue, l'Argentine suspend le remboursement de sa dette et le gouvernement doit démissionner. La monnaie est dévaluée quelques semaines plus tard. Comme le suggère Rogoff K., l'économiste en chef de FMI, dans le cas de l'Argentine, le mixage de politique budgétaire, endettement et régime de change ne sont pas soutenable. En maintenant obstinément le système du Currency Board durant ces années de récession tout en voulant faire face à ses contraintes de remboursement, le gouvernement fut finalement contraint de contingenter les retraits des dépôts bancaires des particuliers en décembre 2001, provoquant une crise sociale et politique qui n'est pas encore résolue22 .

22 Portes et Cohen, op.cit.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway