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Multinationales et Développement local: cas de cablage automobile dans la région de Sousse

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par BEN AICHA Akram & Ayoub Hatem
ISG sousse - Maitrise 0000
  

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Introduction générale :

L'investissement direct étranger (IDE) est un phénomène économique relatif à la deuxième moitié de XXe siècle et qui a pris d'ampleur depuis les années 80 grâce à la déréglementation. Cette déréglementation des IDE consiste à supprimer un certain nombre de restrictions aux flux entrants d'IDE, tels les TRIMs (trade related investment measures) 1(*)..

S'affirme ainsi un renouveau des fonctions de l'État : c'est le développement de l'État mondialisateur, qui s'efforce non seulement de participer à l'internationalisation des firmes nationales, mais qui tente aussi d'attirer les investisseurs étrangers en mettant en valeur l'attractivité du territoire (infrastructures de qualité, présence de districts industriels, qualité de la main-d'oeuvre, compétitivité-coût, etc.).

En parlant de l'IDE, deux défis restent à relever pour les pays tiers, un défi d'attraction des firmes multinationales sur leurs territoires qui nécessitent un environnement global propice pour ces entreprises très exigeantes et un deuxième défi correspondant aux moyens leurs permettant de tirer profit de cette présence mitigée.

En effet, la ruée des différents pays (surtout les pays en voie de développement) vers l'attraction et l'accueil des IDE sur leurs territoires est souvent justifié par les effets potentiels positifs que peuvent induire ces IDE sur les économies locales.

Dans le contexte, nous allons essayer d'analyser non seulement les effets éventuels mais aussi réels des multinationales sur le développement local, en prenant la Tunisie comme pays de référence et le secteur câblage automobile comme secteur d'étude2(*). Le choix de ce secteur n'était pas erratique, mais appuyé par la forte présence des multinationales qui le caractérise, ainsi que par son poids relatif, qui ne cesse de croître, dans l'économie tunisienne.

Pour cela notre problématique s'énonce comme suit : Quels sont les effets de l'implantation des firmes multinationales (FMN) sur le tissu industriel local ? (cas de câblage automobile dans la région de Sousse)

En fait c'est la question centrale à laquelle cette recherche vise répondre  dans le but d'examiner l'existence des bienfaits espérés de l'implantation des firmes transnationales sur le sol national..

Ainsi, nous cherchons dans le cadre de cette recherche à découvrir la réelle contribution des flux d'IDE au développement économique des pays en voie de développement (PVD) c'est cette contribution qui justifierait en effet les politiques d'attraction (bien sûr en se référant à l'exemple de la Tunisie qui fait partie des PVD).

Sur le plan théorique rien ne peut garantir rien ne peut garantir que la pénétration des multinationales va aider les pays d'accueil à réaliser leur but de croissance et de développement durable à travers les effets positifs éventuels des FMN. Aussi il est incertain que ces firmes ne vont pas drainer des effets négatifs qui peuvent contrecarrer toute influence bénéfique sur les économies réceptrices. Seule une démarche empirique de nature à départager ces deux types d'effets.

Pour se faire nous allons commencer tout d'abord par un chapitre expliquant les différents déterminants conduisant une entreprise à la délocalisation ou à l'internationalisation. Ce chapitre va englober les déterminants à l'échelle macroéconomique avant de s'intéresser à ceux d'ordre microéconomique. Le second chapitre sera consacré à l'explicitation des effets potentiels de l`IDE sur le pays d'accueil. Il s'agit ici d'une brève revue de la littérature théorique en la matière. Ce second chapitre va jouer un rôle de canal de transmission entre le premier et dernier chapitre et va servir comme référence pour le chapitre trois qui portera sur les effets des multinationales dans le secteur câblage automobile sur le développement local de la région de Sousse. C'est pourquoi il va contenir une première section qui met en valeur ce secteur en présentant son poids et ses enjeux, et une deuxième section au cours de laquelle on va étudier le cas de l'entreprise multinationale pionnière (Leonische AG) afin de valider ou nier l'existence des externalités positives indues par cette firme sur la région accueillante.

Cette étude de cas qui va porter sur deux volet, un premier cherche à vérifier la présence des effets positifs directs et le second volet examinera l'existence éventuelle des effets indirects sur l'ensemble de la région.

CH I :Les déterminants de la multinationalisation :

Introduction :

La multinationalisation des firmes est l'aspect le plus remarquable de l'investissement direct étranger (IDE), qui a pris d'ampleur dans le contexte actuel de l'économie globalisée. Or pour étudier ce phénomène il paraît évident de commencer par le définir ; « L'investissement direct étranger représente l'investissement qui permet à un investisseur de prendre un contrôle significatif dans la gestion d'une entreprise opérante en dehors de son économie »FMI.

Alors qu'une Firme Multinationale (FMN), a été définie par le même organisme somme suit ;  « Il s'agit d'une firme possédant ou contrôlant des entreprises implantées dans plusieurs pays et en mesure d'élaborer une stratégie qui s'appuie sur les différences socio-économiques de ces pays ».

D'après les définitions susmentionnées, deux acteurs majeurs sont concernées par la multinationalisation, c'est sont les firmes multinationales et les pays d'accueil. À partir de l'analyse des caractéristiques de ces intervenants, on peut dégager les déterminants les plus influents sur l'internationalisation des firmes. Dans ce cadre plusieurs théories ont été élaborées à partir des années 50 avec Bye (1957) sous le vocable « Grande unité Interterritoriale » (GUI). Mais toutes ces théories expliquaient le phénomène de multinationalisation à travers deux principales catégories des facteurs, la première qualifiée de macroéconomique et l'autre microéconomique.

Tous ces déterminants seront étudiés en détail au cours de présent chapitre.

SECTION 1 : Déterminants d'ordre macroéconomique

P1 : Avantages comparatifs:

1)Avantage comparatif d'offre :

Coût des facteurs

L'objectif majeur d'une firme locale ou multinationale est de gagner de l'argent et de maximiser ses gains, et cela ne peut avoir lieu qu'en maîtrisant ses coûts, en prenant des mesures de cost cutting surtout si on ait dans une phase avancée (maturité) de cycle de vie de produit. Or tant qu'on ait sur le territoire local cela sera absurde.

La solution réside dans la délocalisation vers des pays abondants en facteur de production dont les produits de la firme sont intensifs. Le principe de l'avantage comparatif, d?nomm? aussi le principe des co?ts compar?s, s'?nonce ainsi :  ö la condition n?cessaire et suffisante qu'il existe une diff?rence entre les co?ts compar?s constat?s en autarcie dans plusieurs pays, chacun d'eux trouvera avantage ö se sp?cialiser et ö exporter les biens pour lesquels il dispose du plus fort avantage compar? ou du moindre d?savantage compar?, en important en ?change les autres biens de ses partenaires é.

Il existe deux modèles de base de l'avantage comparatif, qui correspondent ö deux th?ories de la valeur : le modèle classique et le modèle Ricardien. Nous nous limiterons ö une brève pr?sentation du modèle Ricardien.

Dans th?orie des co?ts compar?s de Ricardo ; l'?change international de

deux biens entre deux pays fournira un gain r?ciproque après la sp?cialisation sous deux conditions :

-les structures de prix (co?ts compar?s) sont diff?rentes en autarcie dans les deux pays ;

-le taux d'?change international est compris entre les limites des co?ts compar?s internes.

Le gain Ricardien est factoriel. Il correspond à l'obtention d'une certaine quantité d'importation en contrepartie de l'exportation des produits les moins coûteux en travail. è la suite de l'ouverture et de la sp?cialisation, une r?allocation des mêmes ressources permet d'instaurer une structure de production optimale pour les deux pays et d'augmenter la consommation de leurs habitants. Dans cette configuration, la sp?cialisation est complète ; chacun des pays utilise la totalit? du facteur travail dans la production du bien pour lequel il est le plus avantag? ou le moins d?savantag? et importe l'autre bien.

Critique de la théorie Ricardienne

-La distribution des gains à l'échange est inégalitaire, l'un devrait tout gagner et l'autre rien.

-Jamais aucun pays n'a produit qu'un seul bien.

-Le modèle permet d'expliquer le commerce interbranche mais pas le commerce intra-branche.

- le modèle rend impossible le changement de sp?cialisation dans un pays ce qui n'est pas v?rifi? dans la r?alit? (on assiste ö une sp?cialisation dynamique).

Afin de d?passer ces limites une autre th?orie a vu le jour au d?but de XXe siècle. C'est la th?orie fond?e par les trois principaux ?conomiste de l'?cole su?doise de commerce international : E. Heckscher, B. Ohlin et P. Samuelson (c'est pour ça la théorie a été nommée HOS). En fait, cette théorie constitue un approfondissement de l'oeuvre de Ricardo en expliquant plus précisément l'origine et le choix de la spécialisation d'un pays et en raisonnant explicitement sur plusieurs facteurs de production (le travail, mais aussi le capital et la terre) dont les différentes qualités sont prises en compte.

Cette théorie peut s'énoncer ainsi  « lorsqu'un pays est relativement abondant en travail et un autre relativement abondant en capital, les flux d'échange entre eux sont tels que le pays relativement abondant en travail exporte des biens relativement intensifs en travail et que le pays relativement abondant en capital exporte des biens intensifs en capital » conclusion centrale de modèle HOS3(*)

Ce modèle représentait le cadre théorique des déterminants macroéconomiques de la multinationalisation des firmes et sur lequel Robert Mundell a fondé sa théorie qualifiée de plus réaliste.

En fait, la conclusion précitée supposait l'immobilité des capitaux entre les pays objet d'échange, une chose qui n'est pas vraie dans la réalité. À partir de cette limite, Mundell a insister sur la mobilité internationale des capitaux, malgré que parfois il existait des restrictions sur la mobilité des produits et des services. En effet, un pays où les firmes bénéficient d'un avantage en termes de coût des facteurs de production, il vaut mieux s'y installer pour prendre avantage de différentiel de coût salarial ou d'une meilleure rémunération de capital, afin de minimiser les coûts de l'entreprise d'une part et de s'aligner avec les firmes en provenance de ce pays à avantage comparatif d'autre part (renforcer la compétitivité globale de l'entreprise). Donc d'après Mundell les barrières commerciales sont la variable déterminante de l'IDE (de prendre le pays d'accueil comme une base pour l'exportation des biens ou des services de la firme).

2)Avantage comparatif de demande :

À la phase de maturité de produit, l'entreprise locale vit en situation de concurrence acharnée sur son territoire, donc pour augmenter sa profitabilité, il est crucial de conquérir de nouveaux marchés à travers l'exportation. Mais à cause des mesures protectionnistes adoptées par les pays destination des exportations, de potentiel de marché visé, pour être sur le même niveau de compétitivité que les firmes nationales, voire pour suivre des donneurs d'ordre qui se délocalisent, L'entreprise se trouve dans l'obligation de s'implanter sur le territoire étranger. Le but étant de profiter outre que des prix des facteurs de production, d'un marché en croissance capable de compenser son déclin sur des marchés matures et pour faire rapprocher la production des marchés de destination afin d'adapter au plus le produit à la demande des consommateurs à travers le marketing international.

Mais tout cela ne signifie pas que le marché le plus attractif pour une firme multinationale est celui à forte densité démographique. C'est vrai que cette dernière est assez importante, mais elle n'est pas décisive. Sinon le marché chinois aurait être le plus attractif au monde. Vu L'importance de pouvoir d'achat, de PIB par tête, le comportement de consommation et enfin la taille de population dans la détermination de potentiel du marché, le marché américain est considéré comme le plus porteur au monde.

Généralement les produits innovants qui ont nécessité une forte dépense en R&D sont lancés sur un marché à fort potentiel (l'un des pays industrialisé), pour raccourcir la période de compensation (période durant laquelle le retour sur investissement est prévu).

P2 :Déterminants relatifs aux pays d'accueil :

La décision stratégique de délocalisation ou d'internationalisation est déjà prise, mais vers quel pays ? C'est une question centrale qui cherche une réponse bien construite. Pour bien fonder cette réponse il faut se baser sur plusieurs critères de sélection, afin de choisir, enfin, le pays qui aidera le plus, l'entreprise, à maximiser ses avantages compétitifs. En fait les avantages comparatifs mentionnés dans le premier paragraphe font partie de ces critères, mais, au même temps, ils possèdent une caractéristique majeure leur permettant de former une catégorie a part entière ; ils sont naturels.

À partir de cette constatation, il est indispensable de mettre en lumière une autre catégorie des critère de sélection qui peut être déterminante pour la délocalisation d'une firme. Ici nous sommes entrain de parler des avantages construits des pays d'accueil. Ceux -ci font l'objet de présent paragraphe.

1) Qualification de la main-D'oeuvre :

À l'ère actuelle, il n'est plus valable de se limiter aux avantages naturels de coût des facteurs pour attirer les FMN, puisque la demande de celles-ci en travail ne se limite pas à l'abondance d'une main-d'oeuvre bon marché, habile et docile, mais bien à celle d'une main d'oeuvre qualifiée, organisée et apprenante pour qu'elle soit plus productive, le différentiel de coût salarial se mesure en effet à la base de salaire réel.

Cependant il faut indiquer que la qualification de la main-d'oeuvre comprend deux volets : Un premier volet relatif au niveau d'éducation des employés ( maîtrisard, technicien, ingénieur, expert,etc) et un deuxième volet correspondant . à la formation professionnelle continue

2) Proximité et Logistique :

La délocalisation se fait dans le cadre d'une décision stratégique visant le renforcement des atouts de l'entreprise, cette dernière va fouiller dans sa proximité afin de sélectionner le pays adéquat qui, de préférence, soit le plus proche de territoire national.

Choisir un pays proche géographiquement signifie des coûts de transport et de communication2 (deux composantes principales de l'infrastructure) réduits d'une part, et d'autre part un meilleur contrôle sur le site de production ou sur le circuit de distribution.

Les FMN sont généralement attirées par les régions qui ont un atout en matière de voies de communication. Les zones qui bénéficient d'une infrastructure de transport moderne seront, bien sûr, privilégiées, tout comme la présence d'équipements et de réseaux de télécommunication. Il est ainsi évident que si une zone n'est pas bien équipée, elle exercera un effet repoussoir sur les entreprises qui auraient désiré s'y implanter. La réduction des coûts internationaux de transport et de communication a augmenté la liberté du choix d'implantations des firmes

La plupart des pays en voie de développement ont promulgué des codes et des lois d'investissement qui définissent des régimes spécifiques et discriminatoires propices aux exigences de l'étape en matière d'attraction de l'investissement direct étranger. Ces codes ont ramené une panoplie de mesure visant à simplifier les formalités douanières à l'export aussi bien qu'à l'import, des exonérations fiscales, des régimes assouplis de création des filiales étrangères ainsi que le raccourcissement des procédures administratives vers une plus grande efficacité bureaucratique.

Alors que pour les pays industrialisés, ils ont gardé leur attractivité en matière d'IDE, tout en suivant un chemin différent. En fait la grandeur de leur marché (plus le PIB par tête est élevé, plus le pays attire des IDE destinés à produire des biens et services innovants et différencié) , leurs acquis technologiques, leur savoir faire, leur compétence managériale et le pouvoir d'achat de leur citoyen afin d'attirer la part de lion de l'IDE mondial.

3) Stabilité politique et économique :

a) Stabilité politique :

Le capital est lâche de nature, donc si un pays veut maximiser son attractivité pour les firmes multinationales, il est d'ordre vital de préparer les conditions macroéconomique aussi bien qu'un climat politique, tous marqués par un degré suffisant de sûreté et de certitude capable de conférer à la société étrangère la garantie requise.

La stabilité politique renvoie à la stabilité de régime au risque de nationalisation des entreprises étrangères, au niveau de corruption4(*), à la sécurité des bien et des personnes (criminalité, terrorisme).

Dans ce même cadre, et dans le contexte de regroupement régional, les firmes ont intérêt à investir dans des territoires avec lesquels leurs pays d'origine ont conclu des accords de coopération, de libre-échange, d'échange préférentiels, pour bénéficier des différentes motivations tangibles ( démantèlement tarifaire, dégrèvement fiscale, etc) d'une part , et d'autre part de garantir au plus la sécurité de leurs capitaux investis.

b) Stabilité économique :

Nous nous intéresserons ici à la stabilité macroéconomique qui se manifeste à travers trois élément principaux ; taux de change, stabilité de la monnaie et l'inflation qui ont une influence directe sur toute décision d'investissement dans un pays donné.

i) Taux de change :

Le taux de change exprime le prix d'une monnaie par rapport à une autre ou à plusieurs monnaies de référence. Plus la monnaie nationale se déprécie par rapport à/aux monnaie(s) de référence, plus les investisseurs de ces pays ont intérêt à se délocaliser vers le territoire national.

Ici se pose un problème relatif au taux de change utilisé. Or pour s'approcher plus de la réalité, il faut adopter le taux de change effectif réel qui tient plus d'attention à la variable inflation.

ii) Inflation :

L'inflation est l'augmentation de la masse monétaire en circulation qui conduit à une hausse de niveau général de prix. L'effet néfaste de l'inflation réside dans la diminution de la compétitivité du pays destination de l'IDE. Par conséquent, réduit l'attractivité de celui-ci.

. iii) Stabilité de la monnaie :

La stabilité de la monnaie dépend en grande partie du régime de change adopté par le pays en question ainsi que des interventions de l'institution d'émission.

À base d'une analyse attentive de la situation macroéconomique et aux objectifs politique d'ordre souverain, un pays va déterminer la nature de régime de change qu'il va adopté( fixe ou flexible).

Prenons le cas des PVD ( pays en voie de développement), qui sont en concurrence pour attirer les IDE sur leurs territoires, et pour êtres plus attractifs, faire ils doivent adopté un régime de change fixe qui permet de réduire l'incertitude relative à l'évolution de taux de change et encourager le commerce international et l'IDE.

Mais au même temps, ces pays se trouvent obligés de compléter leur intégration dans l'économie mondiale, à travers la libéralisation financière et le démantèlement des restrictions sur les mouvements de capitaux. Ce qui aura comme conséquence l'adoption d'un régime de change ou d'une position des régimes de change flexible.

Cette tendance flexible a comme avantages le rééquilibrage automatique de la balance de paiement, la réduction de risque d'attaque spéculative sur la monnaie nationale, l'indépendance de la politique monétaire,ainsi que le maintien de la compétitivité des produits nationaux sur les marchés étrangers.

Un arbitrage rigoureux entre les deux tendances extrêmes est requis de la part de l'autorité monétaire pour garder la stabilité monétaire et assurer le bon suivi des objectifs en matière d'attraction des firmes multinationales.

Pour conclure, il nous semble inévitable de mentionner La théorie éclectique5(*) de Dunning (1988) qui met l'accent sur l'utilisation des atouts et des ressources propres à un territoire (en matière technologique, de Marketing, de savoir faire organisationnel ou compétence managériale, avantage de coût de transport et de communication, etc.) lorsqu'ils sont complémentaires aux ressources et avantages spécifiques d'une organisation.

Dunning a recensé tous les avantages spécifiques d'un pays, qui peuvent déterminer le choix de délocalisation des firmes, ou presque.

Le tableau ci-dessous comporte une illustration de ces facteurs d'internationalisation ou des avantages spécifiques. L'ensemble de ces facteurs d'attraction forme ce que Dunning l'appelait le paradigme ESP qui est de son tour inclu dans le paradigme principal sous la division L.

Tableau 1

Le paradigme ESP

Environnement (E)

La quantité et la qualité des facteurs disponibles

· Ressources humaines

· Ressources naturelles

· Stades de développement économique

· « Background » culturel et historique

· la grandeur du marché

· les transports

· l'infrastructure de communication

· les réseaux de distributions

Système (S)

Les composantes de système social

· la liberté des entreprises

· système social

· Alliances avec les autres pays

· l'attitude envers les étrangers

· le langage

· la culture

Politique (P)

Politiques gouvernementales

· Macro-économique (fiscalité, monnaie, taux de change)

· Micro-économique ( les secteur industriels, les échanges, compétition)

· Général ( éducation, protection du consommateur

Toutefois il est a noter qu' aucun facteur n'est toujours prépondérant dans la détermination de la décision d'internationalisation d'une firme. Le classement de ces facteurs par ordre d'importance ou d'influence reste dynamique et dépend principalement de la conjoncture mondiale dynamique de nature, aussi bien que de la position concurrentielle de l'entreprise, voire même la situation purement interne de celle ci.

Section II : déterminants d'ordre microéconomique

On distingue entre les déterminants liées aux imperfections de marché et les déterminants liés au cycle de vie de produit.

P1.Imperfections de marché :

Selon l'optique micro-économique l'entreprise cherche, sans cesse à tirer ses indicateurs financiers à la hausse (CA, bénéfice,part de marché, rentabilité, etc.). Pour mettre ça au jour, elle est appelée à changer de terrain. Mais cela ne s'avère pas toujours évident car l'entreprise doit, tout au long de son chemin d'internationalisation, faire face à plusieurs obstacles et contraintes relatives aux marchés de destination. C'est ce que la littérature économique

l' appelle "Les imperfections".

Plusieurs théoriciens ont développé le concept du marché imparfait. Ainsi Stephen Hymer et Charles Kindleberger, dans les années 50-60, ont tenté d'expliquer L'internationalisation des firmes en fonction de la difficulté qu'éprouvent celles-ci à entrer sur un marché, les poussant à développer des avantages spécifiques leur permettant de contourner ces imperfections. Par la suite dans les années 70-80, la théorie de l'internalisation prend forme avec certains théoriciens comme Ronald Coase et Olivier Williamson. Les imperfections selon eux sont des coûts (coûts de transaction) que pour éviter ou pour minimiser, l'entreprise doit s'internaliser ; crée son propre marché interne entre la maison mère, ses filiales et ses partenaires.

Avant de passer à la détermination des effets ou des retombées de ces imperfections, il est exigé de les recenser. Un premier recensement a été élaboré par Hymer et Kindleberger (1969) et a abouti à quatre formes d'imperfections :

-Imperfections sur le marché des produits : techniques particulières de mercatique, image de marque, différentiation de produits, etc.

-Imperfections sur le marché de facteurs : accès privilégié aux marchés de capitaux, détention exclusive d'une technologie, méthode de gestion du personnel spécifique, etc.

-La possibilité d'exploiter des économies d'échelle internes et externes

-Les politiques interventionnistes des gouvernements.

Un deuxième recensement avait Dunning comme fondateur. Selon Dunning les imperfections de marché se classent en deux catégorie selon qu'elles sont naturelles ou structurelles. Une imperfection dite naturelle si elle se rapporte aux conditions d'offre ou de demande sur le marché et une imperfection est qualifiée de structurelle si elle est résultante des actions des participants intérieurs ou extérieurs au marché, qu'influencent les conditions de l'offre et de la demande (voir tableau2).

Tableau 2

Le marché imparfait

Imperfections Naturelles

Imperfections structurelles

1- Les coûts de transaction

-Bases : toute actions effectuées sur un marché occasionnant un coût ( en recherche ,en communication, en négociation, en transport.)

2- la connaissance du marché

-Base :

A) Incertitude sur l'obtention des informations sur le marché

B) La protection du savoir (les brevets et les droits de propriétés intellectuelles)

1- les positions monopolistiques ou oligopolistiques

-Base : le pouvoir sur un marché en détenant une position favorable.(jouer sur le prix, la R&D)

2- les gouvernements

-Base :les règles étatiques (les impôts, les taxes, les tarifs imposés ou les barrières économiques)

Source : ÉRIC JASMIN : « Nouvelle économie et firmes multinationales, les enjeux théoriques et analytiques. Le paradigme éclectique. »

Nul ne peut ignorer l'importance décisive des différentes imperfections indiquées, mais nous ne retiendrons que celles que nous voyons d'ordre micro-économique et qui sont en étroite relation avec l'entreprise.

1) L'avantage spécifique ou compétitif :résultant des imperfections et déterminant de la multinationalisation des firmes :

Hymer a proposé un postulat de départ qui présente les firmes étrangères comme désavantageuses par rapport aux firmes nationales. Cela peut se manifester à plusieurs niveaux à savoir les barrières linguistiques et culturelles, pratiques juridiques et goûts des consommateurs différents, possibilités de discrimination à l'égard des firmes étrangères et coût d'opération de la filiale à distance.

Pour rentabiliser l'investissement direct sur le marché étranger, on doit posséder un avantage spécifique capable de combler, l'écart perçue par rapport aux firmes locales.

Dans cette partie nous allons évoquer tout d'abord, l'origine de cet avantage avant de passer par la suite aux différent type d'avantages spécifiques.

a) Origine :

L'idée de départ était :  « La localisation (origine nationale) d'une organisation joue un rôle  important dans sa capacité à dégager un avantage global » Porter (1990).

Porter (1990) et Mucchielli (1985,1987) ont affirmé que l'avantage spécifique d'une firme a comme origine, la localisation initiale (le pays d'origine) à travers les avantages initiaux dont ce pays est doté, concernant son niveau technologique global, les qualifications de sa main d'oeuvre, la structure concurrentielle de son économie et l'importance de sa demande intérieure. Vu les avantages initiaux que doit posséder un pays d'origine, il devient donc clair pourquoi la majorité écrasante des multinationales a comme origine les pays développés ou industrialisés.

Revenons sur l'avantage compétitif pour ajouter qu'à un certain stade, la firme détentrice de cet avantage se trouve dans une situation où son exploitation de cet avantage devient infernale et peu profitable dans le cadre de pays d'origine (demande non suffisante, des coûts non-concurrentiels; surtout au niveau des coûts de facteurs, etc.), d'où vient la décision de changer de terrain (pour conserver et mieux exploiter son/ses avantages spécifique(s)). Donc si un pays s'arrête d'offrir des avantages qui accentuent et renforcent les avantages spécifiques d'une firme (il y a autant des avantages spécifiques que des avantages territoriaux ; chaque avantage spécifique détenu par une firme correspond à une gamme d'avantage offerte par le pays d'origine.), Celle ci décide de se délocaliser.

Quels sont donc ses avantages qualifiés de spécifique ?

b) Avantages spécifiques :

Dans ce paragraphe nous nous limiterons à l'exposition de deux théorie considérées comme les plus importante dans ce cadre là, même si de nouvelle approches viennent régulièrement nuancer ou compléter des aspects spécifiques au panorama théorique que nous allons maintenant brosser.

i) La Théorie de Hymer :

Stephen Hymer est considéré comme le précurseur en s'attaquant à ce sujet avec sa théorie de l'avantage spécifique.qui a été développé en 1968 avant d'être reprise ensuite par de nombreux auteurs.

Cette théorie soutient que si une entreprise décide de s'implanter à l'étranger, c'est pour y exploiter un avantage qui lui est propre. En fait elle permet de mettre en évidence les conditions requises pour assurer la multinationalisation réussite d'une firme, en se basant sur l'hypothèse admise qui prône qu'une entreprise possèdent un avantage spécifique transférable peut surmonter aisément les coûts d'implantation et réussir sa localisation étrangère.

Cet avantage peut être, d'après Hymer, d'ordre technologique, managérial, commercial, financier, ou tout simplement lié à la taille de l'entreprise.

· L'avantage spécifique lié à la technologie ou au savoir faire :

Les connaissances technologiques, fruits des efforts fournis dans le domaine de recherche et développement (R&D), les innovations organisationnelles, ainsi que le savoir faire lié à la maîtrise de la technologie font partie de cet avantage.

Hymer a basé sa théorie sur une étude faite auprès des multinationales américaines dans une époque où celle-ci régnaient encore sans partage sur le globe. Il a remarqué qu'aucune de ces multinationales n'aurait conquérir des marchés étrangers si elle n'avait pas un avantage concurrentiel décisif d'ordre technologique dans son domaine( leadership technologique).

La délocalisation ou l'implantation sur le marché étranger trouve sa raison d'être, entre autres, dans la volonté de ces multinationales de préserver leurs avantages technologiques, en évitant toute sorte de coopérations ou d'alliance avec des entreprise locales (joint venture, piggy back, franchise, etc.), la maîtrise de la technologie confère à l'entreprise une suprématie qui l'emporte de loin sur tous les coûts et les frais supportés lors de l'opération de l'implantation. Il est a noter enfin que la notion de savoir-faire est assimilable à un avantage technologique.

· L'avantage lié à la marque ou à la réputation :

La liste des multinationales à travers le monde est, avant tout, une liste de marques, prestigieuse le plus souvent. Il est incontestable que la marque a longtemps représenté - et représente encore dans une large mesure- un atout considérable pour une entreprise qui souhaite s'implanter sur un territoire étranger. Il s'agit en fait de l'actif incorporel le plus précieux pour la firme (intangible asset).

Avec le progrès très rapide des moyens de communication et de média, il est tout à fait, évident de nos jours de voir des entreprises dont la réputation et l'image de marque précèdent de loin leur présence effective sur un marché donné. Donc l'entreprise n'a pas besoin de mobiliser des fonds colossaux pour le marketing afin de se faire connaître.

· L'avantage lié à la taille :

Cet avantage est mesuré de plusieurs manières ; chiffre d'affaires, part de marché, contribution à l'emploi, résultat net, actifs possédés, etc.

Il constitue l'avantage spécifique le plus énorme, pour plusieurs raisons.

-D'abord les entreprises de grande taille ont les moyens de faire de la R&D et donc de créer ou de perpétuer un avantage technologique.

-De même, les entreprises de grande taille ont les moyens de faire de la publicité à grande échelle et ainsi de créer et d'entretenir une image et une marque.

-La multinationale qui arrive sur un marché va pouvoir négocier en position de force avec les fournisseurs locaux et obtenir des prix intéressants en raison des quantités qu'elle promet d'acheter.

-La firme de grande taille, par la production de masse qui est la sienne sur son marché d'origine, peut réaliser des économies d'échelle dans la production de certains composants qui vont bénéficier aux filiales implantées dans des pays étrangers.

Il convient d'ajouter que la solidité financière d'une firme, peut la doté d'un avantage spécifique (technologique) tout en procédant à l'acquisition d'une autre firme détentrice de cet avantage.

Toutefois il ne faut pas négliger que la grandeur d'une entreprise peut se transformer en un handicap pour elle, dans la mesure où elle l'empêche de conquérir des petits marchés. Or tout marché porteur est au début, par définition, petit. C'est ce qui explique qu'une start-up qui n'a pas besoin d'un gros marché pour débuter est souvent plus habile à commercialiser des produits innovants. En effet, à mesure qu'une entreprise croit en taille, il lui devient difficile de s'intéresser à des marchés dont l'importance initiale est faible. Seules les PME peuvent prendre avantage de ses marchés et d'y réaliser plus de bénéfice ainsi qu'un maximum de croissance

À la fin de cette présentation de la théorie de Hymer, il est nécessaire de mentionner que cette théorie reste cependant incomplète et nécessite d'être mieux développée et mise au point. C'est ce que certains économistes ont essayé de faire.

ii) La Théorie de Dunning :

Dunning a répondu à la question portant sur la raison poussant les entreprises d'aller à l'étranger de la manière suivante : « parce qu'elles détiennent un avantage spécifique qui leur assurent que les avantages d'une multinationalisation surpassent, à long terme, les coûts exigés »6(*).

Cette réponse a mis en relation de forte corrélation les coûts engendrés par la conquête d'un nouveau marché, et les bénéfices tirés par cette aventure tout en se basant sur les avantages propres à la firme.

Donc les avantages qu'amène une multinationalisation doivent êtres supérieurs aux coûts générés appelés « handicap de l'étranger ».

« la firme peut aussi bien vouloir exporter son O initial et bénéficier des avantages qu'amène une nouvelle location qu'elle peut vouloir aussi acquérir des nouveaux O. Elle veut aussi modifier les structures de concurrence entre les firmes à son avantage. Ainsi, en exportant et en acquérant des avantages spécifiques, une firme devient de plus en plus compétitive dans plusieurs domaines face à ses concurrents ». Dunning : « The eclectic paradigm in an age of alliance capitalism ».

Dunning a classé les avantages spécifiques d'une firme en trois principales catégories. Une première englobe des avantages reliés aux savoirs spécialisés, aux innovations et au niveau de développement technologique. Une deuxième englobant des avantages reliés aux économies de taille, économie d'échelle ou à la recherche de nouveau capital permettant d'abaisser le coût unitaire de la production. Une troisième rassemblant des avantages reliés à une structure voulue de marché ; recherche d'une position monopolistique ou oligopolistique sur un marché déterminé.

Tableau 3 Les avantages spécifiques (O)

1)Les savoirs spécialisés

· Les innovations

· Niveau de développement technologique

· Savoir faire des gens

2)Économie de taille

· Économie d'échelle

· Économie de gamme

· La recherche de nouveau capital permettant d'abaisser le coût unitaire de la production

3) les avantages peuvent être de type « monopolistique

· Première firme à percer le marché

· Détention d'une marque reconnu

2) Le coût de transaction :résultant des imperfections et déterminant de l'internalisation :

Une firme possédant un avantage spécifique est une multinationale potentielle. C'est ce qu'a dit Hymer, mais ce dernier a négligé que cet avantage, surtout s'il a été de nature technologique , est le résultat d'un processus long et coûteux d'investissement en R&D. d'ou vient la nécessité de le protéger.Buckly et Casson (1976)

Ainsi contrairement à l'approche de Hymer-Kindleberger, ce n'est pas la détention d'un actif spécifique qui donne un avantage à une firme, mais c'est sa capacité à l'internaliser plutôt que de le céder à une autre firme. D'où la théorie d'internalisation a vu le jour.

a)Origine :

l'article fondateur de Coase (1937)sur la nature de la firme est à l'origine du concept de l'Internalisation. Coase s'est basé sur une constatation importante concernant les coûts liés à la coordination des activités dans le cadre de processus de production d'une entreprise, c'est leur valeur jugée importante.

Ces coûts, appelés coûts de transaction, sont liés à la recherche et au recueil de l'information dans un marché bourré des imperfections et dans un environnement global imparfait.

Ces coûts sont inévitables, surtout lorsqu'il s'agit d'un marché étranger, et sont relatifs à la négociation de contrat, de conclusion et de surveillance de leur application. Si les coûts de transactions sont supérieurs au coût de création d'un marché interne, la firme internalisera les transactions au sein de son organisation.

b) Développement de la théorie :

L'intuition de Coase a été prise comme base pour des réflexions ultérieures sur ce sujet.

Ça commençait avec Buckley et Casson vers les années 1970. Ces deux ont reprochés aux travaux précédents leur vision restreinte concernant les coûts des transaction en les limitant à l'aspect production.

En effet, ils ont étendu leur analyse afin de prendre en compte la R&D, la mercatique, l'organisation, la formation du personnel et la gestion des actifs financiers. Tous ces facteurs précités sont indépendants et sont liés par des flux de biens intermédiaires, lesquels ne sont pas uniquement des biens semi-ordinaires. Ce sont le plus souvent différentes formes de connaissances et de compétence techniques incorporées dans un brevet ou du capital humain.

Ainsi Buckley et Casson posent trois postulat simples :  «  l'objectif de la firme est de maximiser son profit dans un univers de concurrence imparfaite ; la firme créée son propre marché interne afin de contourner les imperfections sur le marché de biens intermédiaires aussi bien que sur le marché de produit final (limitation de la circulation des produits à cause des barrières douanières et quotas) ; l'internalisation à travers les frontières nationales génère les multinationales ».

Dunning (1981) a mis au point le concept de l'internalisation, à travers une vision plus globale et plus complète. Avec Dunning l'internalisation n'est plus en étroite relation avec les coûts de transaction seulement. Elle devient multidimensionnelle, avec les nouveaux intervenants ou déterminants qui ont marqué leurs présences cette fois.C'est vrai que pour Dunning l'internalisation n'a pas, les coûts de transaction, comme une seule raison d'être. Mais elle a gardé, les imperfections de marché, comme origine. Dunning a commencé son étude par la question suivante :

Quelle organisation devrait-on adopter pour maximiser les avantages spécifiques de la firme et bénéficier des avantages spécifiques de la localisation ?

« L' organisation évoquée dans cette question est la façon la plus rationnelle et la plus efficace avec laquelle une entreprise, va maximiser son avantage spécifique en conquérant des marchés étrangers. Dunning a explicité les différentes possibilités d'organisation possible en allant de la simple exportation jusqu'à l'internalisation en passant par le joint-venture et la cession de licence (pour les actifs intangibles). la décision finale revient à l'entreprise qui connaît le mieux la nature de son/ses avantage (s) spécifique(s), ainsi que la meilleur organisation, permettant le renforcement et protection de ces avantages ».

Ainsi lorsqu'une firme réunit simultanément l'avantage spécifique et l'avantage à l'internalisation, si l'avantage à la localisation est situé hors de son pays d'origine, elle investira à l'étranger. Si elle ne dispose que de l'avantage spécifique, elle pénétra le marché extérieur par une exportation.

Dans le but d'aider les entreprises à mieux prendre leur décision concernant l'internalisation, Dunning a élaboré une liste exhaustive des avantages et des inconvénients de cette organisation.

Tableau 4 : les avantages et les inconvénients de l'internalisation

Les avantages

Les inconvénients

· Un meilleur contrôle sur la chaîne de production

· Une baisse des coûts de transaction

· La possibilité d'exploiter une certaine puissance monopolistique

· Un accès à un nouveau marché

· La protection des transferts de technologie

· Une meilleure coordination entre la production et les réseaux de distribution

· Une prise de contrôle sur les habiletés locales et/ou le coût réduit de ressources dans le processus de production

1. Tout d'abord, plus la taille de l'entreprise est imposante, plus l'entreprise demande une grande administration

2. Complexification des réseaux d'intégration verticale et horizontale5 de la firme

3. Nécessité de grand capital fusionner, acquérir et créer

4. Mise à niveau de connaissance

Pour conclure ce paragraphe, il est à noter qu'indépendamment de la motivation qui pousse une entreprise à l'internationalisation, la multinationalisation reste le moyen idéal pour conserver l'avantage spécifique acquis dans le pays d'origine, et les filiales sont intégrées à la société-mère pour former un marché interne à l'échelle mondiale.

P2. Cycle de vie de produit et structure de marché

1)Cycle de vie de produit :

a)Origine et développement :

Le modèle du cycle de vie du produit développé par Vernon (1966) est une première explication dynamique de la relation entre commerce et investissement à l'étranger (dynamique puisqu'elle tient compte des différents stades vécus par le produit, sur la base desquels elle essaye d'expliquer l'investissement direct étranger).

D'après Vernon, la vie d'un produit, à partir de son introduction sur le marché, passe par trois phases : l'innovation, la maturité et, finalement, la standardisation.

À chacun de ces stades, la firme sera amenée à choisir entre exporter ou délocaliser sa production, en fonction des caractéristiques du produit et de marché.

La mise au point d'un produit innovant nécessite des dépenses élevées en R&D, et l'entreprise veut rentabiliser son investissement le plus vite que possible. Donc elle va lancer son produit avec un prix relativement élevé puisqu'elle bénéficie de la situation d'un monopole temporaire (élasticité prix est faible). Cela ne peut avoir lieu qu'en s'adressant à un marché qui offre certaines caractéristiques (pays abondant en capital, revenu par habitant élevé). Ce que justifie le lancement de produits innovants sur les marchés des pays développés.

Le produit ne sera exporté qu'à la fin de la phase d'innovation, une fois les spécificités de produit sont bien définies sur le marché local ( de lancement), et pour répondre à la demande naissante des pays suiveurs.

Au cours de la phase de maturité, le produit se banalise et les coûts de production deviennent davantage un enjeu, d'autant plus qu'émergent des concurrents nationaux. La firme innovatrice est incitée à délocaliser dans les pays suiveurs pour préserver son avantage initial et pour bénéficier de différentiel des coûts des facteurs de production. Elle peut mieux contrôler le marché d'accueil, dont les firmes risquent d'imiter le produit importé et de se l'approprier, et ajuster sa production à la demande locale et la recherche des coûts de production les plus bas va entraîner des délocalisations dans le pays en voie de développement. Éventuellement, on observera des réexportations vers le pays initialement innovateur.

Revenons tout d'abord sur les différentes phases constituantes la vie d'un produit.

Après Vernon plusieurs auteurs ont travaillé sur ce thème tel que Porter et Martinet. En fait ils ont essayé d'étendre l'étude, fait au début sur le produit, à l'activité ou au domaine entier.

Le concept de cycle de vie ou de maturité d'une activité est calqué sur l'idée de cycle de vie d'un produit. Habituellement, on distingue quatre phases constituantes le cycle de vie d'une activité : démarrage, expansion, maturité et déclin.

Le tableau suivant permet d'identifier les phase du cycle de vie d'un domaine d'activité en se basant sur des critères d'évaluation correspondant à chaque phase. Réciproquement, ces critères explicitent les conditions prévalant dans chaque phase.

Tableau 5

source : Cours Politique et Stratégie d'Entreprise (ISGS 2008)7(*)

En outre le cycle de vie du produit a servi pour certains économistes comme base d'étude pour l'intensité concurrentielle. Ils ont abouti à expliquer le dynamisme concurrentiel à travers le cycle de vie du produit comme le montrerait le graphique suivant.

Graphique1

source : Cours Politique et Stratégie d'Entreprise (ISGS 2008)

Dans le graphique ci-dessus on peut remarquer que plus le produit s'approche de la phase de maturité plus la concurrence s'acharne. Cette analyse était faite dans le cadre d'un seul marché et elle négligeait la dimension globale. Tous les marchés n'ont pas les mêmes degrés de croissance. Ça va de même pour un même produit introduit sur plusieurs marchés. Un produit peut être en phase de maturité sur un débouché et en phase de lancement ou de croissance sur un autre.

Cette théorie acquiert plus d'importance dans une économie comme celle de nos jours. L'ouverture des frontières et le développement des moyens de transport et de communication ont permis aux entreprises d'atteindre des marchés multiples à la fois.

Cet avantage a permis le rallongement de la duré de vie du produit en bénéficiant de décalage temporel de croissance entre différents marchés. Un produit mort sur un marché donné peut prendre une nouvelle vie sur un autre.

b)Limites :

Malgré son aspect novateur, la théorie de cycle de vie du produit a suscité des critiques importantes, le déterminisme de l'analyse, chaque produit devant passer par des stades bien établis, ne tient pas compte des interactions complexes des firmes. Certaines ont des stratégies de commercialisation simultanées à l'échelle mondiale, ou peuvent introduire des différenciations sans décalage temporel significatif.

Par ailleurs, la hiérarchie entre les économies n'est pas absolue, et on assiste de nos jours à la multinationalisation des firmes en provenance des pays nouvellement industrialisées. Malgré ces limites, la théorie de cycle de vie du produit reste valable et peut toujours expliquer le comportement de certaines entreprises.

Au cours de paragraphe précèdent, nous avons constaté une relation plus au moins nette entre le cycle de vie de produit et l'intensité concurrentielle ( voir graphique 1). Une entreprise novatrice qui a vécu une situation de monopole durant la phase d'émergence du produit et qui a connu les avantages de cette situation, va essayer de garder sa position concurrentielle même si elle se trouve obligée de changer de marché et de s'implanter ailleurs durant la phase de maturité de ce produit. Cela nous renvoie à un autre déterminant de la multinationalisation des firmes, c'est la structure de marché des pays d'origine et l'espoir d'une position concurrentielle plus favorable dans le marché de destination.

2) Structure de marché :

Au début, il paraît nécessaire de faire la distinction entre structure des marchés d'origine incitante à la délocalisation et structure des marchés d'accueil attirante à l'implantation.

a) Structure des marché d'origine :

C'est en fait, les structures de marché de type monopolistique ou oligopolistique qui, par le simple jeu des interactions d'entreprise, obligeraient en quelque sorte les entreprises de ce secteur à se multinationaliser de façon quasi mécanique. On observerait ainsi des comportements moutonniers et purement réactifs, mais néanmoins compatible avec les notions traditionnelles de maximisation de profit.

Même si on ait dans une situation totalement différente,telle que la situation de maturité de marché où la concurrence est très intense entre l'entreprise novatrice et un nombre important de concurrents, il y a toujours une raison pour délocaliser. C'est d'échapper à la concurrence locale et de se prémunir d'une position concurrentielle plus confortable.

Une firme se trouvant dans une situation de monopole (temporaire ou permanent) ou d'oligopole cherche toujours à renforcer cette position. Cela peut avoir lieu en protégeant son avantage spécifique (par l'internalisation par exemple) ou en haussant le plafond des barrières à l'entrée (accentuation de l'exploitation des économies d'échelle, recherche et développement, lobbying sur les gouvernements locaux pour prendre des mesures en sa faveur, minimiser les coûts de facteurs de production, etc.)

Dans les deux cas, la délocalisation ou l'internationalisation se présente comme la solution idéale pour remédier à tous ces ennuis et atteindre ses objectifs stratégiques ( il s'agit d'une délocalisation libre motivée par la poursuite des objectifs rationnels).

Une structure de marché caractérisée par une forte concentration industrielle peut être la cause de déclenchement des effets d'agglomération. Dans le cadre de ces effets les entreprises qui se délocalisent (sauf l'entreprise qui a été installée initialement en un lieu appelé « first mover »), dites « suiveuses » sont en fait, poussées par la contrainte d'agglomération (afin de bénéficier des économies d'agglomération, et pour ne pas laisser l'entreprise pionnière prendre avantage sur elles).

b) Structure des marchés d'accueil :

Un marché de destination peut se présenter comme déterminant de la multinationalisation des firmes dans la mesure où il présente une structure favorable à l'implantation étrangère.

Pour le cas d'un oligopole ou monopole qui a l'intention de se délocaliser, un marché d'accueil est qualifié attractif, vu les aspirations de cet agent, s'il est vierge ( absence d'opérateurs dans le secteur visé) et au même temps doté d'un avantage comparatif à l'offre ou à la demande.

Pour le cas d'une entreprise qui veut fuir la concurrence, pour des raisons de minimisations des coûts ou d'exploitation des nouveaux marchés, la structure de débouché d'accueil doit être caractérisée par une concurrence faible ou absente ainsi que le produit proposé par la firme multinationale doit être nouveau pour ce marché ou introduit à un certain degré de différenciation.

Conclusion :

L'analyse des déterminants de la délocalisation s'est souvent polarisée autour des concepts d'avantage comparatif pour les uns et d'avantage compétitif ou spécifique pour les autres. Tout au long des deux sections de ce chapitre nous avons essayé d`étendre l'analyse pour englober d'autres éléments qui prennent de valeurs de nos jours. Le temps où les avantages comparatifs étaient considérés le seul déterminant de la multinationalisation des firmes est finis sans retour.

Pour qu'une analyse soit la plus objective et la plus réaliste, un dosage des différents déterminants, recensés jusqu'alors, doit être effectué, même si ce dosage trouvait parfois des difficultés à suivre et à expliquer le comportement ou les motivations d'une firme à la délocalisation.

Toutefois les explications passées restent valables sauf qu'elles doivent êtres mise à jour pour suivre le développement rapide de l'économie mondiale ainsi que les nouvelles tendances sur la scène internationale.

Il est enfin à souligner que quelque soit le type de déterminant retenu, une fois installé l'IDE fait évoquer des questions relatives à ses effets sur les pays d'accueil c'est à celle ci que nous nous intéresserons au chapitre présent.

CH II :Les effets de la multinationalisation :

Introduction :

De nos jours, nous vivons dans un monde où les frontières n'ont plus un grand sens sur le plan économique. Les accords commerciaux régionaux et mondiaux se sont multipliés pour imposer plus de concurrence et plus de transparence au niveau des échanges à l'échelle planétaire.

Pour toutes ces raisons et autre, les pays (développé et en voie de développement) cherchent à prendre avantage et saisir les nouvelles opportunités liées à ce contexte nouveau. Le but étant de s'assurer une croissance capable et de garantir le bien être de leur citoyens.

L'IDE se présente ici comme le fer de lance et le moteur de la croissance visée. Ce qui justifie la ruée des pays (indépendamment de leur catégorie) à l'attraction des multinationales sur leurs territoires.

Donc l'IDE est demandé pour les effets positifs qu'il génère sur les pays hôtes. Sur le plan théorique ces effets peuvent êtres liés à l'activité économique (section 1), au transfert technologique (section 2) et à l'emploi (section 3) .

SECTION 1 :Effet de l'IDE sur l'activité économique et la balance de paiement

P1 : Effet sur l'activité économique :

1) : Effet sur l'investissement domestique 

La multinationalisation des firmes exerce des effets sur l'investissement intérieur. L4objectif de ce paragraphe est de montrer le mécanisme expliquant un tel lien.

Pour commencer, on va prendre en compte les études faites par Bosworth et Collins en 1999 en ce qui concerne ce phénomène. Ils ont montré que les effets des flux de capitaux sur l'investissement intérieur se trouvent dans 56 pays en développement entre 1978 et 1995. L'échantillon choisi par les deux économistes assure une bonne couverture de l'Asie de l'Est et du Sud, de l'Afrique Subsaharienne. Cela nous montre l'importance des flux de capitaux dans l'augmentation des investissements intérieurs des pays. Ces flux sont de trois types : investissement direct étranger, investissement de portefeuille et prêts bancaires.

D'après Bosworth et Collins, chaque dollar d'entrée de capitaux correspond à une augmentation de 50 cents des investissements intérieurs pour l'ensemble de l'échantillon. Donc la multinationalisation augmente les investissements intérieurs par l'intermédiaire des flux de capitaux dans les pays d'accueil.

En faisant la comparaison entre les trois types de flux, on remarque que celui de l'investissement direct à l'étranger est classé premier dans la contribution à l'augmentation de l'investissement intérieur puisque 1 dollar d'investissement direct étranger augmente l'investissement intérieur de 80 cents tandis que les investissements de portefeuille n'ont presque aucune incidence alors que les prêts bancaires n'ont que des effets intermédiaires.

En effet, l'investissement direct étranger a l'impact le plus important comparé avec les autres types de flux de capitaux. Cela est illustré par le graphique suivant.

Graphique 2 Pays en développement (58 pays)

source : Bosworth et Collins (1999)

Ce schéma nous montre les différences marquées selon les types de flux dans l'augmentation de l'investissement intérieur.

L'incidence de l'investissement direct étranger sur l'investissement intérieur est par nature dynamique et peut se dérouler en deux temps :

Ø Un effet initial négatif du à l'entrée des multinationales dotées des avantages compétitifs et qui gagnent des parts de marché au détriment des entreprises locales.

Ø Un effet à long terme plus favorable pour les entreprises locales qui bénéficient des externalités liées aux activités des multinationales (effet de démonstration ou diffusion du savoir faire via les relations verticales avec les entreprises locales).

Cette nature dynamique a été démontrée par Kumar et Pradhan (2002) qui ont montré l'impact de l'IDE sur 107 pays en développement entre1980et 1999. Il s'agit en fait d'un effet positif qui se manifeste par une hausse de 0,44% d'investissement intérieur pendant deux années successives.

Pour conclure, l'implantation des firmes multinationales contribue d'une manière significative à l'incitation de l'initiative nationale et par la suite à l'augmentation de l'investissement intérieur qui à son tour exerce un effet de levier sur la croissance.

2) Effet sur la concurrence :

L'implantation d'une filiale étrangère modifie le profil de la concurrence. Souvent, le renforcement de la compétitivité des firmes locales constitue, pour les États d'accueil, la raison mise en avant pour libéraliser les conditions d'implantation des entreprises multinationales. Ces filiales devraient avoir pour effet de stimuler la croissance , susciter l'accroissement de la productivité et donc pousser à la baisse les prix. Ces filiales stimulent considérablement la concurrence dans les pays d'accueil en remettant en cause , par exemple, les positions monopolistiques des entreprises domestiques ou d'entreprise déjà installée.

P2 : Effet sur la balance de paiement :

L'impact de la multinationalisation sur le commerce extérieur du pays d'accueil varie selon les objectifs des firmes multinationales.

On peut trouver comme objectif primordial de servir le marché local en faisant une substitution aux importations (les années 1950). Mais aujourd'hui, on remarque que l'investissement direct l'étranger change de fonction d'un destructeur d'échange à un créateur d'échange (contribue à l'augmentation des échanges commerciaux entre le pays d'accueil et le reste du monde). Ça revient à dire une progression des importations et des exportations des filiales étrangères plus grande que celle des firmes nationales. Pour mieux éclaircir ce phénomène, il est nécessaire de donner une signification à la balance de paiement. Celle ci représente un instrument de base à la quelle on se refaire pour constater le degré de développement économique d'une nation.

Cet instrument qui est à la base de comptabilité en partie double, nous donne chaque année l'ensemble des flux d'entrée et des sorties d'une nation. Ce qui nous permet de mesurer l'insertion économique internationale d'une nation. Cette balance contient, entre autre deux éléments qui sont relié d'une façon direct l'IDE , dont l'influence sur l'équilibrage de la balance de paiement est assez importante ; à savoir l'entrée des flux des capitaux et les exportations.

1) Flux des capitaux :

L'entrée initiale de capital a un effet favorable sur la balance de paiement du pays d'accueil, surtout lorsque l'entrée des capitaux soit de long terme et renouvelable

(pour que les pays d'accueil n'enregistrent pas des sorties nette des capitaux).

Toutefois cet effet n'est pas aussi évident et garantit, et il dépend de la mode de présence de la multinationale ainsi que du secteur choisi (certaines formes d'IDE à faible insertion et contenu de production locale comme les transplants ne permettent pas aux pays d'accueil de bénéficier d'effets indirects et génèrent des importations supplémentaires.

2) Exportations :

Les exportations enregistrées dans la balance de paiement englobent toutes les sorties des biens et des services. L'exportation est d'autant plus importante que les filiales des multinationales sont de nature exportatrices.

Tout au long de ce paragraphe, on va se référer au modèle des pays asiatiques très performants , tout d'abord, en matière d'attraction des firmes multinationales, et ensuite en matière des avantages tirés de la présence de ces firmes sur leurs territoires.

Les effets des multinationales sur les exportations ne peuvent pas être identifiés qu'à partir d'une analyse des effets d'investissements directs étranger sur d'autres facteurs qui aboutissent finalement à l'augmentation des exportations. L'ouverture des pays aux investissements directs étrangers à des degrés divers et à différentes périodes de développement a permis l'amélioration des compétences, la diffusion des méthodes de production, le savoir faire et la qualité des productions. L'IDE a induit aussi une demande de la part du marché extérieur et par la suite une augmentation des exportations de ces pays.

En effet dans les pays de l'Asie de l'Est et de Sud Est la politique de promotion des exportations a joué un rôle-clé dans les nouveaux pays industriels asiatiques dès les premiers stades de leur développement. Ce qui le montre, la spécialisation internationale réussie dans les huit pays asiatiques (Hong Kong, Singapour, Corée de Sud, Taiwan, Malaisie, Thaïlande, Philippines, Indonésie). En effet ces pays ont connu une croissance moyenne deux fois plus rapide que la moyenne mondiale et leurs exportations manufacturières ont été multipliées par 16 entre 1977 et 1995 faisant augmenter leur part de marché mondial de 6% à16% .En plus l'exploitation des débouchés extérieurs par l'exportation a permis de réaliser des économies d'échelles et de générer des devises nécessaires pour financer leur importation des biens intermédiaires et des biens de production.

Dans les années 1980 et 1995, l'Asie représente 78% de l'ensemble des exportations manufacturières des pays en développement.

Par ailleurs on a remarqué une évolution au niveau de la structure des exportations. La part des produits intensifs en technologie ne cesse de gagner de terrain.

À l'aide des enquêtes effectuées auprès des firmes multinationales implantées dans l'Asie de sud-Est, on constate que les filiales étrangères ont en effet tendance à être concentrées dans les secteurs tournés vers l'exportation. Cela peut se confirmer en se référant à un indicateur conçu pour ce but  « la part des filiales étrangères dans les exportations totales ». Grâce à leurs avantages de localisation, On remarque que les pays qui attirent le plus d'IDE. ont le poids relatif le plus élevé des exportations entre 40% et 70% comme (Hongrie, Singapour, Malaisie, Chine).

L'affiliation à une multinationale peut déterminer d'une façon automatique si une firme sera exportatrice ou non,ce qui montre une fois de plus l'importance des multinationales dans la promotion des exportations dans les pays où elles s'implantent..

Notons enfin que les répercussions positives sur la balance de paiement entraîné par les exportation de ses filiales correspond à une dégradation de l'équilibre de ce document comptable pour les pays émetteur de l'IDE. La valeur des exportations dans l'économie nous a poussé de ne pas se limiter à les évoquer comme étant faisant partie de la balance de paiement et d'en consacrer un paragraphe entier.

Section II : Le transfert technologique via l'IDE :

L'IDE constitue un canal de diffusion de la technologie et de savoir faire pour les pays en développement . il est, de ce fait, un moteur de croissance par les effets technologiques positifs qu'il engendre et par la diffusion des technologies internationales qui permettent aux firmes locales de profiter de ce potentiel technologique avancé.

PI : Définition du transfert technologique :

On peut définir le transfert de technologies comme :  « Le processus d'acquisition du savoir faire qui provient de la capacité technologique des autres, que ce processus correspond à un déplacement de la technologie d'une firme à une autre, d'une industrie à une autre ou d'un pays à un autre »8(*).

PII : Les canaux de diffusion technologique :

L'IDE est un vecteur de transmission internationale de technologie pour les pays en voie de développement, qui sont technologiquement retardés. Cette transmission est véhiculée à travers plusieurs canaux, notamment par le marché du travail et de la formation, la sous-tratence, et le partenariat et les brevets.

1) Le marché du travail et de la formation :

la formation assurée par les firmes multinationales aux compétences locales peut constituer un canal de diffusion de connaissance très efficace dans l'économie d'un pays d'accueil, car en quittant l'entreprise étrangère, ces travailleurs transmettent leur compétence à d'autre unités de production nationale, ce qui contribuerait à l'élargissement de la capacité d'absorption technologique du pays d'accueil.

2) La sous-traitence :

La sous-traitence peut constituer un canal de diffusion technologique dans la mesure où des informations techniques peuvent êtres transférables ou communicables au cours du processus de sous-traitence. Le sous-traitent est ainsi doté d'un nouveau savoir-faire ou d'une aide technique.

3) Le partenariat :

Le partenariat crée un lien de communication et d'échange biculturels . Il assure une fluidité des informations, garantit ainsi un apprentissage collectif qui influence à son tour la vitesse d'assimilation des connaissances transférées.

4) Les brevets :

Le brevet est un facteur de coordination entre les firmes pour la conduite de leur politique de recherche. Il permet la diffusion de la technologie grâce aux mouvements du personnel, aux rencontres professionnelles et aux communications avec les clients ou les fournisseurs.

Cependant, il faut noter que la transmission du progrès technique via l'IDE ne peut s'effectuer que dans la mesure où le pays d'accueil peut disposer des conditions favorables à la mobilisation de ce progrès.ces sont les préalables au transfert technologique.

PIII :Les préalables au transfert technologique :

1) Revue de la littérature :

On peut considérer le transfert technologique un transfert de connaissance qui dépend de l'offre de la technologie par les multinationales et de l'appropriation effective par les firmes locales, ses connaissances s'accumulent sous forme de technologie (selon ROMER 1990) ou sous forme de capital humain (selon LUCAS 1988). Leur niveau est intégré à la main d'oeuvre pour s'associer au concept de progrès technique.

On peut aussi le considérer comme une vente des techniques, du savoir faire, qui aide à la formation de la main d'oeuvre qu'il s'agissait d'une vente au filiale (transfert interne) ou aux entreprises étrangères (transfert externe).

En matière de transfert, une importance caractéristique des firmes multinationales se manifeste par le fait que la majorité d'entre elles peuvent avoir la capacité de fournir la totalité des éléments de technologie qui doivent êtres captés par les espaces récepteurs d'IDE.

Mieux le pays récepteur est doté d'un stock de capital humain et plus la distance technologique par rapport au pays d'origine de la multinationales soit réduite plus le pays d'accueil a de la chance pour bénéficier d'un transfert technologique.

Cela ne se concrétise qu'à la présence d'un avantage technologique c'est-à-dire une base technologique caractérisant le pays d'accueil dans le passé. Et cela ne peut être réalisable qu'avec des investissements destinés à renforcer les capacités des pays d accueil en matière d'apprentissage et l'amélioration des pratiques locales. Cela donne l'importance au rôle des capacités d'apprentissage des receveurs dans le succès du transfert.

Ce dernier est de deux types ; verticale lorsque les procédures de fabrication et les équipements sont importés du pays d'origine. Ou bien horizontale, si les équipements proviennent d'une autre filiale du groupe. L'essentiel de transfert technologique se réalise au sein de la firme multinationale qui développe sa technologie dans le pays d'origine dans le but d'exploiter son avantage à l'étranger par le biais de la délocalisation.

Pour ce fait, les firmes multinationales constituent un espace scientifique, économique et technique intégré dont, la filiale délocalisée faisant partie. Ces firmes ont le choix entre deux types de transfert technologique soit le transfert direct, par création de filiales ou unité de production locale, soit le transfert indirect par la simple exportation de marchandise, cession de licence, ou autre forme d'alliance avec des entreprises locales (joint-venture, piggy back, etc.).

La structure organisationnelle adoptée par les firmes multinationales prédétermine les relations de la filiale et la maison-mère. Cette structure met une limite à l'autonomie de la filiale et par conséquent une bonne circulation interne de la technologie aura lieu.

Le transfert technologique a été analysé par plusieurs économistes.La diffusion technologique selon Mansfield (1961),est insuffisante en tant que cadre de référence à l'analyse de transfert technologique via des IDE .Ce qui emmène cet économiste à laisser entendre une adoption mécanique de la technologie par ses utilisateurs. Selon le modèle de Mansfield ,qui est basé sur le phénomène de contagion épidémique ,il est à noter que l'assimilation des technologies présuppose des préalables (capital humain, formation, apprentissage, rôle des institutions, aptitude technologiques).

S'inspirant de ce modèle, Findlay (1978) remarque que l'adoption d'une technologie est nécessairement tributaire des propres aptitudes des pays receveurs. Ce qui nous emmène à comprendre que le phénomène de contagion épidémique met à l'ombre tout le processus d'apprentissage social qui doit accompagner l'adoption d'une innovation ou d'une technologie .Selon Bellonger (1995), il est à noter qu'il ne suffit pas d'importer une technologie mais, le plus dur, reste à savoir la diffuser entre les déférents organes qui constituent le tissu industriel nationale .L'analyse du transfert technologique par l'IDE n'a d'ailleurs rompu avec la vision mécaniciste du transfert technologique que très tard. Pour ce fait Findlay(1961), a conçu un modèle où il a combiné les hypothèses de retard avec celles de contagion épidémique de Mansfield(1961). Le but étant de rendre endogène le taux de diffusion technologique et de déterminer l'écart technologique d'équilibre entre un pays avancé et un pays retardataire.

Ce modèle reste critiquable sur l'irréalisme de certains de ses hypothèses. Ce qui emmène Wong (1990) à la mise à jour de ce modèle, en supposant que l'IDE est plutôt attiré par un pays où prévaut une forte rentabilité du capital, qui est doté d'une main d'oeuvre qualifié et qui dispose d'un système d'innovation développé et structuré. Il a montré que l'IDE favorise à son tour l'accumulation du capital humain dans le pays d'accueil et fait donc augmenter le taux de croissance économique à long terme.

2) Les systèmes nationaux d'innovation :

Le transfert technologique se compose de deux effets ; effet d'apprentissage et effet d'innovation. D'où, l'intensité du transfert technologique se trouve directement en corrélation avec le dynamisme des systèmes d'innovation propre à chaque récepteur d'IDE. Ce système se caractérise par son ouverture et par des formes de partenariat qui font naitre la dynamique d'apprentissage et de transfert technologique.

La concentration d'IDE à teneur technologique dans les espaces économiques de la triade (État unis, Europe, Japon), où les systèmes d'innovation sont performants impose une mise en évidence du rôle que jouent ces systèmes dans l'attrait des IDE et dans le transfert technologique (Laubier1995).En particulier, il s'agissait d'observer leurs caractéristiques technologiques et organisationnelles qui favorisent le transfert technologique.

L'organisation de transfert technologique dans les pays de la triade s'appuie sur des systèmes d'innovation dans lesquels les entités accomplissent un effort d'apprentissage tacite qu'elles complètent en interagissant entre elles.

Ces systèmes d'innovation sont certes différents dans leur fonctionnement d'un pays ou d'un espace à un autre. Les différences peuvent être expliquées par des raisons socioculturelles et politiques.

D'une part la hiérarchie est plus pressentie dans le système américain (Nelson 1988) et dans une moindre mesure dans le système européen (Bellon et Niosi 1994), alors que les rapports horizontaux confèrent au système japonais une spécificité (Free Man 1988).

D'autre part, les institutions et organismes publics interviennent différemment d'un système à un autre pour garantir l'échange d'informations et de connaissances servant aux projets technologiques.

Au delà de ces différences de forme et du choix stratégique, se dégagent des traits communs aux systèmes d'innovation des pays développés au niveau des rapports de partenariat technologique qui les caractérisent et qui complètent leur effort d'apprentissage individuel :

- les interactions entre entreprises et universités qui se matérialisent par les échanges des informations technologiques entre les laboratoires publics et privés et les unités de R&D des firmes (utilisé par le système américain).

- Les partenariats inter firmes associant des compétences technologiques de part et d'autre et réunissant autour d'intérêts précis, des entités disposant de capacités organisationnelles suffisant développées.

Partant de ces traits communs, à la comparaison des systèmes d'innovation entre pays développés et PVD, on peut remarquer que cette comparaison ne devrait pas bien évidemment se focaliser sur des « évidences » (comme l'intensité de la R&D). D'ailleurs le problème de PED ne réside pas exclusivement dans l'insuffisance de ressources consacrées à la R&D.

Il réside aussi dans le manque d'échange d'information entre les entreprises et les universités et entre les entreprises elles mêmes. Prenons comme modèle de référence des PED le cas des pays de Sud Est de l'Asie, qui offrent un exemple de système d'innovation dont le fonctionnement favorise et stimule le transfert technologique.

En effet, ces pays ont pu développer en un temps record, leurs compétences technologiques après avoir instauré un processus d'apprentissage et de formation continue. Et cela a été fait en concentrant leur effort sur des secteurs d'activité sélectionnés préalablement selon des critères bien étudiés et en encourageant la constitution des groupes industriels puissants capables d'être compétitif sur des marchés mondiaux.

En plus, ces pays ont pu créer des institutions publiques et privées dont l'objectif est d'organiser la diffusion de l'information technologique.

Toutes ces données et ces analyses nous montrent l'importance du rôle joué par les systèmes d'innovation dans le transfert technologique. Cela nous emmène à étudier les fondements des bases de ce système qui est l'effort d'apprentissage.

3) L'apprentissage et le savoir faire :

a) L'apprentissage :

L'investissement dans l'apprentissage technologique et organisationnel a permis aux pays Sud Est Asiatique non seulement de minimiser l'écart technologique qui les sépare des pays de la triade, mais aussi de disposer des aptitudes qui leurs ont permis de transférer la technologie, de la maîtriser et de vendre leur propre innovations par la suite.

Cela nous permet de voir le rôle de l'effort d'apprentissage qui a permis de recréer et de consolider les bases de système d'innovation des pays Asiatiques. L'apprentissage constitue le vecteur clé pour les systèmes d'innovation en général et pour le transfert technologique en particulier.

L'action que doit mener les pays à retard technologique est de développer leurs capacités d'apprentissage non pas uniquement pour le transfert technologique par l'IDE, mais aussi pour susciter l'intérêt des investisseurs étrangers.

Selon Bellon (1997) le développement de capacité d'apprentissage des pays et des firmes doit, d'ores et déjà, être conçu comme un avantage construit pour l'IDE et pour le transfert technologique.

Concernant le développement de capacité d'apprentissage, on peut dire qu'il est long et extrêmement coûteux,

L'investissement en apprentissage induit en fait des coûts spécifiques élevés qui sont engagés très en amont par rapport au retour sur cet investissement..

En se référant aux alliances technologiques Nord Sud, le degré des connaissances nouvellement créé dépend toujours de la capacité d'absorption de partenaire du Sud. Cette capacité d'absorption se compose de deux dimensions : La première renvoie à la capacité d'assimiler les technologies transférées (qualité de l'équipement, normes de plan).

La deuxième correspond à la capacité d'assimiler les compétences managériales organisationnelles (qualification de la main d'oeuvre, la langue, taux d'encadrement)

Cette capacité d'absorption doit générer des connaissances nouvelles. On va prendre un exemple de transfert de compétence techno organisationnelle d'après le graphique suivant :

Grapique3 Transfert de compétences techno- organisationnelle après alliances

source : Les déterminants des alliances industrielles stratégiques Nord-Sud : Quelques enseignements tirées des alliances euro-méditerranéennes

Adel BEN YOUSSE, Anne PLUNKET et Bertrand BELLON,

b) Le savoir faire :

Dans ce passage, on ne peut pas négliger le savoir faire dans les efforts d'apprentissage. En effet, l'effort d'apprentissage nécessite de savoir faire développé ; les pays hôtes doivent disposer d'abord d'un stock minimal de savoir faire donc d'un minimum d'avantage construit qui prend la forme d'aptitude technologique et organisationnel permettant l'assimilation de technologie étrangère.

Le simple échange de connaissance entre les firmes n'est d'ailleurs pas une condition suffisante pour amorcer un processus d'apprentissage dynamique et permettre le transfert de connaissance.

Enfin, avec l'échange devrait se constituer un marché interne où s'échangent les savoirs technologiques « un espace de cohérence » (Favreau 1989). C'est-à-dire un cadre organisationnel dans lequel, sans mise en conformité, les règles et les procédures de travail sont établies, des plans de travail sont mis en communs, et les codifications sont harmonisées.

L'interrogation sur les possibilités de transfert de technologie par l'IDE devient ainsi secondaire car il s'agit, désormais, d'envisager ce transfert par un apprentissage centré sur les intérêts des investisseurs étrangers.

En définitive, les systèmes d'innovation et d'apprentissage en particulier, sont au coeur de tout processus de transfert technologique. Le développement des capacités d'apprentissage des pays à retard technologique devient non seulement un véritable atout pour ces pays, mais aussi un préalable nécessaire à des transferts technologiques via des investissements.

Section III : Effets potentiels de l'IDE sur l'emploi :

P1 : Effets de l'IDE sur le niveau d'emploi :

L'implantation des firmes multinationales représente un élément essentiel de la croissance et de la création d'emplois. Cette implantation permet aux entreprises de rester compétitives et contribuent ainsi à maintenir des emplois dans les pays d'accueil. La création d'emplois représente alors une des raisons majeures pour laquelle les pays souhaitent attirer des investissements étranges sur leur territoire, dans le but de réduire le chômage dans leur pays.

Pour ces raisons on va étudier les effets de la multinationalisation sur l'emploi .Cela peut être abordé en deux niveaux ; en terme d'absorption du chômage et en terme d'amélioration de la qualité de la main d'oeuvre.

1) Absorption de chômage :

Lorsque les firmes multinationales s'implantent dans un pays, elles ne vont pas, apporter de la main d'oeuvre mais plutôt employées celle du pays d'accueil. D'où l'IDE devrait avoir un impact positif sur l'emploi et cela peut être vérifier dans le cas des pays en voie de développement.

La création d'emploi varie selon les secteurs attractifs des IDE. Cela nous emmène à expliquer l'impact des IDE sur l'emploi à travers trois secteurs les plus attractifs aux capitaux internationaux ; secteur agricole, secteur textile, et les secteurs des industries manufacturières. On va seulement étudier le secteur manufacturier en se référant aux études académiques et aux données de l'API (agence de promotion des investissements) car c'est le seul secteur où on peut faire la distinction entre les entreprises mixtes et les entreprises totalement étrangères. En utilisant le cas de la Tunisie, on peut constater sur une période de 22 ans entre (1973-1995) que 880 entreprises industrielles, totalement étrangères et mixtes, ont effectué des investissements en Tunisie environs de 430 millions de dinars et ont crée 83600. Cela se manifeste surtout pour les entreprises totalement étrangères avec un taux de 60% de l'emploi total soit de 49800 emplois supérieur au nombre d'emploi réalisée par les autres entreprises mixtes qui n'a été que de 33800 emplois. (Donnés prises de l'API) .

Ces données montrent le rôle des entreprises quelles soient mixtes ou totalement étrangères dans la croissance du nombre d'emplois. Même si ce dernier augmente moins proportionnellement que le nombre des entreprises crées, cela n'annule pas l'augmentation des emplois suite à l'implantation des multinationales. On peut aussi conclure que la multinationalisation créer des emplois dans les pays d'accueil.

2) Amélioration de la qualité de la main d'oeuvre :

Toutefois, on ne peut pas négliger le rôle des entreprises dans la formation de la main d'oeuvre. Cette formation représente un outil efficace pour renforcer la qualification de personnel, elle peut être sous forme de formation sur le tas (formation de la main d'oeuvre recrutée) ou sous forme d'une formation à l'étranger. Avec ses efférentes types, la formation permet d'améliorer la qualité de la main d'oeuvre et d'augmenter le niveau de connaissance des travailleurs .Ce qui leur permet d'être compétents et plus productifs et par conséquence une amélioration de leur production aura lieu en terme de quantité et surtout en terme de qualité.

Pour conclure, les effets sur l'emploi se trouvent largement dépendants du type d'activités délocalisés. D'où L'influence directe de l'IDE sur l'emploi varie d'un pays à un autre.

PII :Effets sur la qualification :

Une nation, pour garantir un développement durable, doit compter sur ces actifs. Or le classement de ces actifs par ordre d'importance reste en étroite dépendance avec la conjoncture économique mouvante.

Actuellement, avec la dominance d'une économie de savoir, les pays les mieux développé sont ceux qui possèdent un avantage technologique. Cet avantage est le résultant d'un effort de R&D mis en oeuvre par un personnel hautement qualifié. C'est le cas des pays industrialisés et nouvellement industrialisés. Mais dans le cas des PVD, que peut-on faire pour combler la fracture technologique ?

De nouveau il faut compter sur le capital humain qui demeure l'actif le plus précieux, en premier lieu pour assimiler les technologies en provenance des pays de nord et en deuxième lieu pour le développement et l'innovation qui va ramener ces pays, enfin, vers le progrès espéré.

D'où vient l'importance accordée par les PVD pour l'IDE qui est considéré comme le canal idéal pour l'accumulation de capital humain.

Pour vérifier l'effet de la présence des multinationales sur le capital humain on a choisi de décomposer cet effet en trois sous effets le premier concernera le système éducatif, le deuxième portera sur la formation et le dernier sur le côté rémunération ou salaire.

1)Effet sur le système éducatif :

Blomstrom et Kokko (2003) ont insisté sur l'importance des FMN dans l'enseignement en général et d'une façon flagrante sur l'enseignement supérieur. Ces firmes ont une demande spécifique en matière de main d'oeuvre, elles exigent la haute qualification ce qui va encourager les gouvernements à accroître leurs investissements dans l'enseignement supérieur et de s'orienter vers les secteurs d'opération des FMN implantées sur leurs sols.

Donc les multinationales peuvent indirectement affecter l'offre de travail en influençant le cursus des institutions éducatives des pays d'accueil, mais aussi elles peuvent contribuer activement en finançant certains établissements d'enseignement où en aidant les États à créer des centres de formations spécialisées qui vont avec leur intérêt.

2)Effet sur la formation :

Suivant Blomstrom et Kokko (1996), «  le transfert de technologie entre les multinationales et leurs filiales ne s'opère pas seulement via les machines, le matériel, les droits de brevet et l'expatriation des gestionnaires et des techniciens, mais également grâce à la formation des employées locaux des filiales. Cette formation touche la plupart des niveaux d'emploi, depuis les simples manoeuvres jusqu'aux techniciens supérieurs en passant par le contremaître ».

Certains auteurs tels que Caves (1996) vont plus loin dans la valorisation de l'effet de la formation jusqu'à l'estimation que les retombées de l'IDE par le biais de la formation de la main d'oeuvre locale peuvent être plus importantes que celles générés par l'enseignement public.

Quoique la majorité des activités délocalisées vers les PVD sont des activités de simple exécution n'impliquant pas l'intervention d'une main d'oeuvre hautement qualifiée, les FMN ne laissent rien au hasard en mettrant à niveau les employés locaux afin d'éviter tout risque de non-qualité des produits manufacturés. Cela passe obligatoirement par l'accroissement de connaissances9(*) techniques des hommes ainsi que leurs capacités linguistiques (la langue de pays d'origine est généralement différente de celle de pays d'accueil), à travers des cycles de formation spécialisés sur champs ou à l'étranger (à la maison-mère le plus souvent)

Ces genres de formations ont un impact très positif sur la productivité de la main d'oeuvre locale, sur la capacité nationales d'apprentissage et d'absorption des nouvelles technologies ainsi que sur la compétitivité des entreprises locales qui bénéficieront d'un stock de capital humain qualifié d'une part et hautement formé d'autre part. Une chose qui confère, probablement, une plus grande confiance à l'entreprise étrangère en conquérant les marchés internationaux.

PIII : Effet sur les salaires :

Une main d'oeuvre bien éduquée, hautement formée, nécessite d'être équitablement rémunérée.

Dans ce contexte, les FMN ont adopté des stratégies de rémunération plus attrayantes que celles des entreprises locales. L'aspect le plus remarquable de ces stratégies sont les salaires.

Ceci dit, l'entrée ou l'implantation des FMN dans un pays d'accueil peut affecter les salaires de plusieurs manières. Les FMN peuvent payer des salaires plus élevés que les firmes domestiques. En payant des salaires plus élevés les FMN peuvent contribuer indirectement à l'accroissement des salaires payés par les entreprises domestiques. Ceci est communément connu sous le nom des retombés sur les salaires « Wage Spillovers 10(*)».

« Généralement les FMN ont tendance à payer des salaires plus élevés que leurs concurrents domestiques. D'ailleurs, la plupart des études hormis quelques exceptions s'accordent sur le fait que l'IDE contribue positivement à l'accroissement des salaires. C'est ainsi que « les emplois dans les multinationales restent recherchés en PVD, en raison du chômage, mais aussi parce que les salaires y sont supérieurs à ceux des firmes locales mais inférieurs à ceux de la multinationale en pays d'origine. », (Andreff, 2003, p.43).

Görg et Greenaway (2001) ont effectué un survol de la littérature sur les effets spillovers. Certaines études sur les retombés sur les salaires ont été incluses dans leur survol. Les deux auteurs indiquent que les résultats concernant les études en données de panel ont montré pour la plupart des retombées négatives. En revanche, une grande majorité des études en cross-section a montré des effets spillovers positifs au niveau des salaires.

En commentant les résultats de Gorg et Greenaway (2001), Lipsey (2002) indique qu'il y a suffisamment d'indications pour les effets spillovers positifs sur les salaires11(*)excluant ainsi toutes conclusions qui affirment que ces effets sont négatifs. Enfin, l'auteur avance qu'il faut tenir compte davantage aussi bien des spécificités et des politiques des pays que des caractéristiques des firmes et des industries. En effet, L'auteur argumente que ces facteurs peuvent promouvoir ou entraver les spillovers, (Lipsey, 2002, p.32).

Or malgré toutes ces affirmations concernant les bienfaits des FMN de côté salaire, on ne peut pas négliger l'effet néfaste lié à cet aspect ; car les travailleurs des entreprises domestiques vont demander des hausses de salaire, une hausse qui peut ne pas être à la portée de ces entreprises qui sont déjà en situation difficile à cause de la pression concurrentielle exercée par les FMN (donc ça peut menacer l'existence des entreprises domestiques).

Par ailleurs une augmentation constante des salaires peut, si elle n'est pas accompagnée d'une hausse proportionnelle de la productivité, nuire la compétitivité nationale en matière d'attraction d'IDE.

Conclusion :

Les effets de la multinationalisation ont touché plusieurs niveaux. On a essayé de les analyser et de les classer tout au long de trois sections précédentes.

L'analyse des effets de la multinationalisation a une grande importance puisqu'elle nous a permit d'observer les changements qui ont eu lieu dans les pays récepteurs (PVD) suite à l'entrée des IDE. Cela n'empêche pas de trouver des effets négatifs potentiels qui sont principalement :

-L'effet d'éviction : qui est exercé par l'IDE sur l'investissement intérieur dans le pays d'accueil. Cet effet peut être le résultat de l'établissement des barrières à l'entrée (acquisition d'un avantage compétitif décisif, exploitation des économies d'échelle, etc.) .Ce qui va décourager l'entrée de nouvelles entreprises et provoque la sortie des entrepreneurs locaux.

-Causer la détérioration de la balance commerciale de pays d'accueil : Parmi les objectifs des IDE, on trouve dans les premiers stades le fait d'attirer les importations et surtout lorsqu'il s'agit d'un investissement étranger à court terme.Cela mène à l'augmentation des importations des pays d'accueil alors que l'accroissement de leur exportations ne se manifeste qu'à plus long terme.

- Sur le long terme, les emplois créés par la multinationalisation peuvent disparaître avec les plans sociaux et les licenciements.

-Perte d'indépendance de pays : Les décisions des entreprises multinationales en termes d'IDE sont déterminées en grande partie par la stratégie globale du groupe (Diversification, recentrage sur certaines activités, structure financière, etc.)

Ces décisions ne prennent pas en compte les intérêts des pays d'accueil. D'où le danger d'être dépendant des investisseurs étrangers.

Pour mieux apprécier l'ensemble de ces effets nous nous proposons dans le chapitre suivant d'examiner les conséquence de l'implantation d'une firme multinationale sur le développement local de la région de Messaaadine.

CH III :Firmes multinationales et tissu local : secteur câblage automobile en Tunisie :

Introduction :

Quoique la part importante des IDE demeure détenue par les pays développés (en terme de réception) à cause de leurs avantage comparatif d'offre ainsi que leurs stock en capital humain, les flux des capitaux, vers les pays en voie de développement, ne cessent d'augmenter. Cette augmentation est due principalement à leur différentiel des coûts, aussi bien qu'aux efforts fournis en matière d'attraction.

Vu les spécificités de ces pays, la majorité des activités délocalisées sur leur territoire restent de type manufacturier intensif en main d'oeuvre moyennement qualifiée, et requiert une technologie mature ou en voie de maturité.

Prenons le cas de la Tunisie qui, comme la plupart des PVD, a pris le choix de libéraliser son économie depuis la fin des années soixante. Ce choix a été matérialisé tout d'abord par les différentes lois adoptées, commençant par la loi 72-38 de 1972 qui a ouvert la porte aux investissements étrangers (cette loi a toujours été assimilée au secteur textile car c'est l'activité étrangère dominante en Tunisie), ainsi que la loi de 2 août 1987 qui venait pour définir le nouveau code d'investissement (ce code a remplacé celui de 1968).

Ces efforts de libéralisation et d'intégration à l'économie mondiale ont été couronnés par l'adhésion à l'OMC (organisation mondiale de commerce) dés sa création en 1995 (cette création était faite à la place du GATT), avant de signer la même année un accord de libre-échange avec l'union européenne (cet accord a entré en vigueur en 1996).

Donc la Tunisie s'est fortement engagée dans la libéralisation espérant de tirer les avantages promis et de relever les défis occasionnés par ces engagements.

Pour un pays comme la Tunisie le fait de se lancer dans une économie de marché, signifie priver sa balance de paiement et par la suite son économie, d'une source importante de revenue qui est les droits et les taxes douaniers, et par la suite mettre en péril son équilibre budgétaire.

Cela peut se rectifier en compensant la perte subit à ce niveau par l'entrée des capitaux étrangers sous forme d'IDE.

Or cette entée n'est pas si évidente que la collecte des frais douaniers, car elle nécessite un effort supplémentaire pour construire un avantage capable d'attirer les capitaux étrangers (surtout européens), de diversifier les secteurs d'orientation de ces capitaux et enfin de bénéficier des bienfaits des IDE, outre l'apport des capitaux ( voir CH II).

En effet, la Tunisie a beaucoup travaillé sur ce plan afin de profiter au maximum de sa proximité au continent européen, de renforcer et moderniser son infrastructure, et de préparer un stock de main d'oeuvre qualifiée capable de lui conférer une autre gamme d'avantage et d'attirer plus des industrie intensive en technologie (vu l'importance de la technologie dans le processus de développement). C'est le cas des composants automobile auxquels nous nous intéressons dans ce chapitre dans le but de voir les effets de l'IDE dans ce secteur sur quelques aspects du développement local. Dans la première section nous présentons la place du secteur des composants automobile dans l'économie tunisienne, dans la deuxième section on s'intéresse aux effets des entreprises multinationales sur le développement local ;

Section 1 : Place du secteur des composants automobiles dans l'économie. Tunisienne

P1 : Réalité du secteur composants automobiles :

Le secteur composants automobiles ne cesse de gagner de terrain en Tunisie, même avec la persistance de la crise financière (Septembre 2008) qui a frappé de plein fouet le secteur automobile à travers le monde, il continue sa tendance haussière avec un peu de ralentissement.

Aborder le secteur des composantes automobiles en Tunisie et l'analyser en détail implique l'évocation de son historique, de sa localisation ou concentration géographique dans le pays, de son évolution (de point de vue économique), et enfin de sa structure (les segments florissants au sein de ce secteur).

1) Survol historique :

l'histoire de l'automobile en Tunisie a commencée à la veille de l'indépendance, exactement en 1961 avec la création de STIA ( société tunisienne d'industrie automobile).Il s'agit d'une société paraétatique dont le capital était détenu alors par des banques nouvellement nationalisées. Son activité concernait en grande partie le montage des véhicules sous licence.

À cause de la faiblesse de son marché intérieur, qui entrave toute tentative de décollage de cette industrie de montage, la Tunisie a décidé en 1987 de mettre fin à la production ou le montage des véhicules légers et de s'orienter vers le développement d'une industrie de composants et d'équipements (ce passage a été concrétisé à travers la modification de code d'investissement en août 1987).

Toutefois la Tunisie n'a pas renoncé à l'activité de montage dans sa totalité, mais elle a conservé l'assemblage à forte valeur ajoutée, celui des bus et des camions par l'intermédiaire de deux entreprises nationale ; la STIA bien sûr et la SETCAR (Société d'Equipements de transport et de carrosserie).

La deuxième phase vécue par ce secteurest celle qui s'étale de 1988 à 1994. cette phase était marquée par l'intervention de l'Office de commerce tunisien pour lancer un appel d'offre international pour l'approvisionnement de marché national en véhicules légers  « built-up ». Cet appel était assorti par une double convention de compensation et de coopération industrielle pour permettre aux sous-traitents travaillant auparavant avec la STIA d'écouler leur production mécanique et électrique. Cette période a été considérée comme une période d'appui ou de soutien pour un secteur équipementiers encore naissant.

La dernière phase a commencé en 1995, et demeure jusqu'à nos jours et au cours de laquelle des mesures étaient prises et ont beaucoup contribué au développement de ce secteur.

Il s'agit en particulier de faire soumettre les équipementiers étrangers à un cahier de charge pour viser un double objectif de développement et d'encadrement du marché.

Aussi le gouvernement tunisien a obligé les concessionnaires de marques d'importer les véhicules au prorata de l'effort de « compensation » (achats des pièces automobiles) des constructeurs qu'ils représentent.

2)Répartition géographique :

La répartition de l'industrie automobile sur le territoire tunisien est très homogène. Après avoir examiner l'annuaire de l'API nous avons pu identifier 119 entreprises que l'on peut classer dans l'industrie automobile. Sur les 24 gouvernorats tunisiens, 15 accueillent des industriels du secteur.Les 73 entreprises totalement exportatrices sont présentes dans 13 d'entre eux, c'est-à-dire dans plus de la moitié des régions.

La capitale et ses environs constituent sans conteste le centre traditionnel de l'industrie équipementière tunisienne. Le tissu industriel y est extrêmement dense et diversifié. Si l'on prend pour référence l'agglomération tunisoise au sens large, c'est-à-dire la zone correspondant au gouvernorat de Tunis et Banlieue d'avant 1984, ce Grand Tunis présente une concentration incomparable, accueillant le tiers de l'activité équipementière tunisienne : plus de 30% des entreprises totalement exportatrices. C'est sur cette zone et en particulier sur les gouvernorats de Tunis et de Ben Arous (au sud de l'agglomération) que l'on trouve les entreprises les plus anciennes, le plus souvent d'une taille respectable. La variété des investisseurs est aussi notable : forte proportion d'entreprises tunisiennes, en particulier celles du groupe Chakira (COFAT) et de coentreprises, présence de filiales de multinationales françaises, européennes mais aussi américaines (Lear) et de capitaux arabes.

Carte 1 : Polarisation de l'industrie automobile autour de Tunis

Source : Attractivité et agglomération de l'industrie automobile au Maroc et en Tunisie (2008)

Jean-Bernard LAYAN

Yannick LUNG

L'orientation exportatrice de l'industrie tunisienne a d'abord plutôt profité à des régions un peu plus éloignées de la capitale (Tizaoui, 2001, 2004). Dès le milieu des années 90 la région de Bizerte accueille des investissements de taille importante à capitaux étrangers (MGI Coutier, Valeo) ou tunisiens (COFAT), devenant un pôle national du câblage (arrivée de SCV en 2001) en confirmant ses succès dans d'autres industries exportatrices (textile, électronique). L'activité de câblage s'est aussi développée dans le gouvernorat de Nabeul qui profite de la liaison autoroutière avec Tunis (Grombalia, Hammamet). On y observe une forte présence d'entreprises italiennes. Les groupes allemands marquent eux leur préférence pour le gouvernorat de Sousse (Dräxlmaier et Leonische principalement)qui possède un tissu assez ancien d'établissements exportateurs relativement importants .

Plus récemment, la politique volontaire d'aménagement du territoire du gouvernement tunisien a bénéficié surtout à la région rurale de Zaghouan (Kriaa, Montacer, 2009), à une heure de route de Tunis, devenue en quelques années un pôle majeur de l'industrie équipementière tunisienne. Zaghouan est le gouvernorat qui accueille le plus d'entreprises du secteur totalement exportatrices alors qu'aucune d'entre elles n'existait avant 2001. Une zone industrielle importante s'est développée à El Fahs autour du complexe industriel du Suédois Autoliv (fabrication de volants). L'expansion sectorielle se poursuit maintenant autour du petit village d'Hammam Zriba, cible d'un programme d'aide spécifique.

Toujours soutenue par cette politique gouvernementale relayée efficacement par les gouverneurs l'expansion géographique de l'industrie automobile concerne aujourd'hui des régions de plus en plus éloignées de la métropole tunisoise. Une deuxième ceinture d'investissements, équipementiers émerge incluant des régions situées plus à l'intérieur du pays. Il y a quelques mois le spécialiste coréen Sewon et l'allemand Dräxlmaier, ouvraient des unités de production de câbles respectivement à Kairouan et Siliana. Plusieurs investissements sont aujourd'hui annoncés dans le gouvernorat du Kef dont celui de l'équipementier japonais Yazaki, des groupes allemands Coroplast et celui Continental (ouverture 2009), des projets, qui risquent d'êtres gelés à cause de la récession mondiale actuelle.

3)Évolution et rôle de l'état :

Observation globale du secteur (observation internationale)

  Le secteur de l'automobile est marqué par la délocalisation croissante de l'assemblage du véhicule et de la production des composants automobiles loin des centres de fabrication traditionnels vers des sites de production à bas prix. Ces centres traditionnels se consacrent dorénavant aux activités de recherche et développement ainsi qu'à la conception de nouveaux véhicules et il est prévisible que cette tendance va se renforcer à l'avenir.

Globalement, la demande de composants automobiles est extrêmement cyclique, mais surtout la structure géographique de la demande de composants est en cours d'évolution. Les véhicules deviennent de plus en plus complexes, avec l'utilisation croissante, par exemple, de l'électronique de bord et de la télématique. On assiste en outre à une segmentation croissante du marché de l'automobile caractérisée à la fois par la prolifération des modèles et par l'extension de la gamme des options supplémentaires susceptible de s'ajouter (à la demande du client) à chaque modèle. Or les constructeurs automobiles cherchent simultanément à réduire la diversité des composants en faisant davantage appel à la standardisation et la modularisation. Cette évolution va de pair avec la volonté des constructeurs automobiles de restreindre le nombre de fournisseurs de composants.

De plus, comme le secteur connaît un transfert croissant des fonctions de conception et d'ingénierie des constructeurs automobiles aux équipementiers, la collaboration des divers acteurs progresse. Dans l'ensemble, les fournisseurs de composants, qui créent de la valeur ajoutée, sont en mesure de conserver une position solide sur le marché.

En revanche, une intense pression concurrentielle s'exerce sur les fournisseurs de produits plus en amont de la chaîne d'approvisionnement. Les pressions subies par les fournisseurs de composants ne se limitent pas à des demandes de réduction de prix et

concernent aussi la ponctualité de la livraison (réduction des délais ou programmes juste-à-temps). L'organisation de la logistique revêt donc une importance essentielle pour les fournisseurs de composants, car elle a non seulement un impact sur les coûts, mais aussi sur le respect des critères de livraison imposés par les constructeurs automobiles et, à leur tour, par les équipementiers du niveau supérieur.

Donc, le secteur composantes automobiles est un secteur sur lequel peuvent compter des pays en voie de développement comme la Tunisie à cause de leur avantage comparatif des coûts mais aussi à cause de la croissance de la demande intérieure sur leurs marchés (la Tunisie n'est pas concernée par ce dernier avantage à cause de l'étroitesse de son marché local).

Situation en Tunisie

Depuis 1987, la Tunisie s'est donc spécialisée, s'agissant de l'industrie de l'automobile, sur la branche des éléments de véhicules.

Ce secteur a connu une forte croissance et atteint son apogée dans la période allante de 1998 à 2004 avec un taux de croissance annuelle de 18%, ainsi qu'un taux de croissance annuelle des exportation de l'ordre de 19% pendant la même période.

Une étude était réalisée par l'API durant la période 1999-2004 a constaté les évolutions positives suivantes qui seront résumées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 6

Rubrique

1998-1999

2003-2004

· Nombre d'entreprises

124

175

· Nombre d'emplois

16000

32700

· Nombre d'entreprises exportatrices

33

89

· Nombre d'entreprises en partenariat

42 (15 à capitaux 100% étrangers)

93 (49 à capitaux 100% étrangers)

· La production en MTND

523

1200

· Nombre d'entreprises certifiées ISO

20

44

· Exportation en MTND

405

807

· Importation en MTND

452

623

Source : API (2004)

Le pays contribue à hauteur de 11 % (1999) aux exportations de la Zone (la zone MEDA) dans ce secteur, soit 1,5 % des exportations du pays. L'Europe représente le principal débouché en absorbant 90 % des exportations d'équipements automobiles ( France 40%, Allemagne27%, Italie12%).

. Les échanges extérieurs de la branche durant la période 1999 - 2003 se sont caractérisées par une couverture totale des importations par les exportations (130% en 2003). Ceci est dû surtout à la performance de l'activité « faisceaux de câbles » qui est largement excédentaire ( taux de couverture supérieur à 200 % ).

En fait l'examen de ces chiffres est signifiant pour mettre en valeur un secteur qui se classe parmi les plus performants en Tunisie. Mais cette performance n'était pas hasardeuse, elle était le fruit d'un travail de base infernale, conduit par le gouvernement tunisien, pour attirer les capitaux étrangers et promouvoir l'activité exportatrice d'une part, et d'inciter les investisseurs nationaux de se lancer sur cette piste d'autre part.

Rôle de l'État

Consciente de la vitalité des IDE pour la stabilité économique ainsi que pour développer le tissu industriel local, la Tunisie a pris un ensemble des mesure d'encouragement à l'investissement sur le territoire national. Cette stratégie se compose de deux volet, un premier renforçant l'ouverture économique et l'intégration à l'économie mondiale, et un deuxième antagoniste au premier qui consiste à protéger les secteurs encore vulnérables.

La Tunisie offre aux investisseurs étrangers plusieurs avantages, tels que l'exonération des droits de douane ou la réduction de la TVA à 10 % pour les biens d'équipement importés. Depuis 1995 (date à laquelle la Tunisie a été le premier pays méditerranéen à signer un accord d'association avec l'Union européenne) le marché de l'automobile et des composants tunisiens est ouvert à tous les constructeurs. En outre, des accords instituant graduellement une zone de libre échange ont été conclus au cours des quatre dernières années avec l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, la Libye (accord d'Agadir). Enfin, l'adhésion de la Tunisie à l'OMC depuis sa création (1996) constitue un autre élément confirmant sa volonté d'ouverture et de renforcer sa compétitivité.

Les « droits de douane » n'existent pas à proprement parler sur les « quotas de véhicules légers », mais ce sont des « droits de consommation », qui augmentent en fonction de la puissance de la voiture, ainsi qu'une TVA de 10 %. Toute importation hors quota subit des droits de douane plus élevés selon la catégorie du véhicule et une TVA de 18 %, voire supérieure ( jusqu'à 355%) en cas de véhicules de luxe. Les autorités tunisiennes, dans un souci d'économie d'énergie, et pour avantager les classes moyennes, baissent progressivement les droits de consommation sur les petites cylindrées.

L'automobile en Tunisie demeure un secteur réglementé, pour lequel les importations sont encore soumises à d'importantes taxes dans le cadre d'une politique qui vise à promouvoir la production nationale de composants. Les autorités tunisiennes allouent aux importateurs officiels des « contingents tarifaires » d'importation, qui sont fonction des résultats présentés par les constructeurs dans le cadre d'une politique de coopération industrielle qui a pour objet de faire participer les groupes étrangers au développement des industries mécaniques et électriques nationales.

Il est temps maintenant d'évaluer les retombées de ces mesures et de cette politique d'incitation à l'investissement. Dans quelle mesure l'État tunisien a atteint ses objectifs de départ ? à savoir l'entrée des capitaux et le développement local à travers l'implantation des multinationales du secteur sur le sol tunisien.

Pour vérifier le degré d'atteinte de ces objectifs on va procéder à l'analyse de la branche pionnière (en termes d'exportation, d'emplois et de croissance) du secteur composants automobile, qui est la branche de câblage.

P2 : C%oblage automobile en Tunisie et spécificité du secteur

Présentation générale

Un véhicule compte en effet en moyenne 2000 mètres de câbles. Le câblage représente ainsi 6 % du prix d'une voiture. Les constructeurs ont depuis longtemps externalisé cette activité au profit des équipementiers.

En 1998, la part de marché de la Tunisie au niveau mondial dans ce secteur était de 1,6 % ; elle est passée en 2004 à 2,2 %. Les faisceaux de câbles représentent 63 % de l'emploi et 73 % des exportations du secteur des équipementiers.

Graphique 3

source : Cahier du CEPI NÁ 9

La répartition des entreprises par activités permet de constater le poids de la branche câbles et faisceaux de câbles (CFC) qui représente la principale composante de l'industrie des équipements avec une valeur de 143 Millions € soit 54 % de ce secteur. Ce segment représente un enjeu important pour l'industrie tunisienne des composants automobiles.

Au cours des cinq dernières années, la Tunisie a enregistré l'entrée en production de 11 entreprises générant plus de 7000 emplois. Actuellement la branche compte 18 entreprises (dont 12 filiales de groupes étrangers) et près de 10 000 emplois. Ces entreprises sont totalement exportatrices. La production et les exportations de la branche ont connu un taux de croissance annuel moyen de 50 % et une valeur ajoutée de 30 % sur les cinq dernières années. Compte tenu des caractéristiques du marché, la plupart des grands équipementiers internationaux sont présents en Tunisie, cas de Delphi (USA), Valeo (France), UTA (Allemagne) ou Leonische (Allemagne).

Graphique 4

source : Cahier du CEPI NÁ 1

La Tunisie bénéficie de plusieurs facteurs favorables à sa compétitivité. L'ensemble du secteur bénéficie notamment d'une bonne organisation logistique. En effet, la mise à niveau de la Tunisie dans ce domaine a permis la mise en place de circuits d'approvisionnement suffisamment développés pour offrir des délais inférieurs à 48 heures entre la sortie d'usine des produits dans la région de Tunis et sa mise en wagon au départ du port de Marseille. Par ailleurs, le pays dispose d'une main d'oeuvre ouvrière éduquée et disponible, le niveau de management des ingénieurs est satisfaisant et le coût des salaires réels demeure faible et stable. Ajoutant à tout cela le climat politique et macroéconomique stable ainsi qu'un environnement globale favorable aux affaires.

Une étude comparative de la compétitivité était élaborée par la FIPA (Agence de Promotion de l'Investissement Étranger) avec l'assistance financière de la Commission des Communautés Européennes. Les données suivantes ont été relevées dans ladite étude pour confirmer une fois de plus la compétitivité tunisienne par rapport à ces principaux concurrents dans la branche câblerie automobile.

Tableau 6 et 7

source : FIPA (Foreign Investment Promotion Agency)

Donc il paraît justifiable que la Tunisie devient un pôle international d'attraction des IDE en matière de câblage automobile. Mais la question la plus évidente qui se pose maintenant est concernant le développement local parallèle. Donc, dans quelle mesure ce créneau a contribué au développement local?

Pour r?pondre ö cette question, on va prendre comme r?gion d'?tude, la r?gion de Sousse.

Section 2: Les effets des entreprises multinationales sur le développement local : Le cas de LEONI dans la région de SOUSSE (Messadine):

Pour montrer les effets des entreprises multinationales sur le développement local on a choisi la région de Sousse et en particulier Messadine où se trouve la société multinationale LEONI . En effet, Sousse est située sur le littoral nord du Sahel tunisien. Le gouvernorat de Sousse se tend sur un coté méditerranéen de 75 km .Il est limité par les gouvernorat de Nabeul au nord,de Zaghouane et de Kairouan à l'Ouest ainsi que le Mahdia au sud. Sa proximité de la mer lui a permis de bénéficier d'une température clémente aussi bien pendant l'été que l'hiver.

En plus de son climat adéquat, le gouvernement de Sousse se caractérise par un taux élevé d'urbanisation (80,8%) et une forte densité démographique ainsi qu'une population active qui s'élève à 172000 personnes dont les industries manufacturières occupent 29,2% de main d'Ïuvre prenant la deuxième classe après le service de tourisme qui est de 36,2%11(*) de cette population.Ensuite, Sousse est le troisième pole universitaire du pays après ceux de Tunis et du Sfax avec 17 établissements d'enseignement supérieur avec plus de 34400 étudiants inscrits dans des disciplines scientifique ,économique, littéraire ,technologique et d'ingénierie

informatique ainsi que la présence de 23 centres publiques de formation professionnelle et de 108 centres privés d'une capacité d'accueil globale de 16695 postes11 .Cela montre l'abondance d'une main d'Ïuvre qualifié .Puis, le gouvernorat de Sousse possède une infrastructure adéquate composée de :

-Un aéroport international à Monastir à 15 km (15mn de route) de Sousse et l'ouverture prochaine du nouvel aéroport international d'Enfidha (situé à 40 Km de la ville de Sousse) ce qui permettra un deuxième accès aérien au gouvernorat .

-Un important port commercial qui favorise le développement des échanges à l'import et à l'export.

-Une autoroute Tunis-Sousse-Msaken-Sfax : Sousse à140 km de Tunis et à 127 km de Sfax.

-Une voie ferrée reliant Sousse aux principales villes de pays.

-Une ligne de métro léger desservant toute la région c™tière du Sahel.

-5 zones industrielles : Sidi Abdelhamid, Kalaa Kébira, Enfidha, Bouficha et Candar.

-Un parc technologique est en cours de réalisation permettant aux entreprises de développer leur compétitivité internationale.

-Un réseau moderne et diversifié de télécommunication au diapason des nouvelles technologies de l'information et de la communication.

-Un réseau bancaire et financier bien implanté à travers le territoire du gouvernorat avec 88 agences bancaires.

Cela avait pour conséquence une forte attractivité des IDE, ce qui a poussé les firmes multinationales de c%oblage automobile à s'implanter à Sousse. Le nombre d'extensions ne cesse de cro»tre d'une année à l'autre, plusieurs grands groupes ont élargi leur présence et ont multiplié leur unité de production.

Les firmes de c%oblage automobile les plus connues sont METS et LEONI. Ce sont deux firmes qui ont une forte contribution à l'exportation et une forte employabilité. En plus elles appartiennent à un secteur relativement intensif en capital et font partie de la technopole de Sousse pour leur utilisation de la technologie avancée et de système de qualité performant.

Pour faire notre étude, on va choisir LEONI parce qu'elle est considérée comme le doyen de secteur c%oblage en Tunisie et elle possède le plus grand chiffre d'affaires par rapport aux autres firmes. En plus LEONI est l'un des leaders mondiaux du c%oblage au service de nombreux industrie .Puisqu'on a choisi d'étudier l'effet de la multinationale LEONI sur le développement local tunisien ,il parait évident de donner une présentation de la société et de conna»tre l'histoire de l'implantation de cette dernière en Tunisie .

Présentation générale :

LTN (LEONI TUNISIE) est une société multinationale non-résidente totalement exportatrice et de nationalité allemande. La société-mère LEONISHE DRAHTWERKER AG possède plusieurs filiales dans déférents pays du monde à savoir (Allemagne, Inde, Tunisie, Portugal, Afrique de sud, etc.)

LTN est considérée comme une partie de tout un groupe appartenant à la société LEONI spécialiste dans le domaine de c%oblage de différentes sortes de c%oblage ; automobile , informatique ,électroménager, etc.

LTN est spécialisée dans la fabrication des faisceaux de c%oble d'interconnexion pour l'industrie automobile de type MERCEDES-BENZ.

Survol historique:

L'histoire de LEONI a commencé au 16ème siècle lors de l'immigration d'Anthoni Fournier de Lyon (France) à Nürnberg (Allemagne), ce dernier avait comme activité de tréfiler les fils en argent. Cette activité s'est développée suite au développement de l'industrie, et les étapes que cette industrie a suivie sont les suivantes:

· 1569 : Fabrication des fils en argent par tréfilage.

· 1917 : Implantation de la nouvelle LEONISCHE DRAHTWERKE AG.

· 1931 : Production de câble.

· 1956 : Câblage électrique.

· En 1977 : Création du premier site d'implantation de LEONI en dehors de l'Europe précisément en Tunisie portant le nom « CDS » abréviation pour câblerie de Sousse, qui avait comme surface de production 500 m² avec un effectif de 50 employés. (Lieu : Thrayet Sousse)

La croissance continue en quantité et en qualité est très significative de sorte que la construction d'une nouvelle unité de production plus performante était indispensable tout en tenant compte du moindre détails relatif au domaine de la production, à l'installation, à la qualité, à la circulation informatique et à la sécurité.

Ce qui a conduit En 1997 à un démarrage de la production dans la nouvelle unité (actuelle), avec une dénomination sociale Leonische Tunisie (LTN) qui est implantée à Messadine Sousse et qui a comme activité la confection des faisceaux de câbles pour l'industrie automobile (MERCEDES). En Mars 2002 une nouvelle unité de production a été inaugurée. Par la suite il y'a eu une deuxième extension « LTN2 », qui a été suivi par une troisième extension en juin 2004 « LNT 3 » et par une quatrième extension en 2006 « LNT4 » dans la même région.

LEONI TUNISIE se consacre, actuellement, au câblage automobile pour des clients exigeants et prestigieux  Daimler Chrysler AG (Mercedes Classe A, Classe C, Roadster, Mac Larren, Vito (NCV2)).

Certifiée ISO 9001 dès 1995, l'usine est soumise régulièrement avec succès à des audits de Processus de la part de ses clients et a été certifiée suivant QS 9000 et VDA 6.1 en 1998 et ISO TS16949 en 2003.

Situation actuelle :

La société LEONI TUNISIE n'a pas cessé de se développer au cours de ces 32 ans d'existence. Son effectif est multiplié par 118 pour devenir 5903 personnes travaillant sur une surface de 61000 mètres carrés dont 49500 m2 pour la surface de production et 11500 pour celle de bureaux. Elle a été désignée «Meilleur site de l'année2002» au sein du groupe LEONI parmi 23 autres sites dans le monde entier. Ce résultat, LEONI TUNISIE le doit à ses méthodes et à son personnel

Son cadre de direction, aujourd'hui totalement tunisien, met en oeuvre les techniques les plus récentes de la gestion et de la production a travers le Système de Productivité de LEONI.

La clé de ce succès ? Toujours plus de qualité, de productivité, de formation et de motivation!

Tous cela nous montre le poids de cette société qui a pu changé radicalement la région de Messadine dans tous les domaines et la pousse vers une évolution progressive de son industrie, un développement de son économie et fait améliorer le niveau de vie de ces habitants. Cela nous emmène à étudier les effets de cette société sur le développement local régional. Ils sont aussi bien directs qu'indirects.

P1 : Effets directs :

1) Effet sur l'emploi :

a) Aspect quantitatif :

L'implantation de LEONI TUNISIE à MESSADINE en 1997 a entraîné un flux migratoire à partir d'autres régions et même des autres pays pour s'installer à Messadine à la recherche d'emploi dans cette société.

La croissance continue de cette société en quantité l'a permit d'augmenter son niveau d'emploi qui a été multiplié par 5,36 dans une période de 12 ans allant de 1100 employés en 1997 à 5903 en 2009 ce qui montre le rôle de cette société dans l'absorption de chômage. Cela peut être observé par les données du tableau suivant qui montre le développement de personnel entre 1977 et 2009 . Ce tableau est accompagné par un graphique qui explicite mieux l'évolution de l'effectif pendant une période de 17 ans.

Tableau 8

1977(« CDS » à Thrayet)

30

1983

200

1991

400

1994

430

1997(LTN à MESSADINE)

1100

1999

1600

2000

1700

2001

2000

2002

2500

2003

2942

2004

3203

2005

3422

2006

3538

2009

5903

Graphique 5 : Evolution de l'effectif

Il est à indiquer que l'entreprise a fixé un objectif d'atteindre les 10000 emplois en 2010.

Le nombre total actuel des employés de LEONI TUNISIE est repartie comme l'indique le deuxième tableau

Tableau 8 :

Employés directs

3831

Employés indirects dans la production

425

Employés indirects administratifs et projets

1647

Techniciens

330

Ingénieurs

123

Administrateurs

536

Spécialistes

392

TOTAL

5903

L'age moyen dans LEONI TUNISIE est de 28 ans .en plus l'effectif féminin est de 65% supérieur à celui de masculin qui est de 35%.

b) Aspect qualitatif :

L'augmentation continue de l'effectif de LEONI Tunisie est accompagnée par une amélioration progressive de la qualité de la main d'oeuvre. Cela revient à son système performant de formation, ainsi qu'à la création d'un centre de formation qui s'est imposée à cause de l'absence de la qualification dans le domaine de câblage automobile sur le marché de l'emploi en Tunisie. Ce centre de formation individualisé se trouve au sein de l'entreprise LTN, disposant d'un groupe de 11 formateurs à plein temps qui justifient d'une longue expérience technique dans le domaine de câblage automobile et des vacataires reconnus par leur compétence dans ce secteur issus des services production , qualité,personnel, etc.

Le centre de formation de LTN englobe différents stades de formation. Ce sont :

La Formation de base

La formation de base concerne uniquement les collaborateurs directs nouvellement recrutés et / ou ceux qui vont acquérir et/ou changer la fonction (entre les familles des fonctions). Cette modalité de formation a pour objectif la préparation du collaborateur pour qu'il puisse acquérir une ou plusieurs compétences spécifiques.

La formation spécifique

La formation spécifique à une ou plusieurs compétences concerne les collaborateurs directs qui sont appelés à acquérir une compétence spécifique afin de bien exécuter leurs tâches. Cette modalité de formation est documentée par un plan de formation spécifique, elle sera évaluée et validée par le service formation. La durée de la formation spécifique est déterminée dans chaque plan de formation spécifique.

La formation continue (développement)

La formation continue des collaborateurs directs vise l'acquisition des nouvelles connaissances professionnelles qui complètent une ou plusieurs compétences spécifiques déjà acquises. Elle est généralement liée à une nouvelle machine ou méthode de travail ou bien une nouvelle procédure ou instruction. Elle peut être aussi réalisée dans le cadre de développement des connaissances générales et culturelles des collaborateurs. La formation continue ne peut être effectuée que par groupe, le groupe contient 04 collaborateurs au minimum.

La formation recyclage (entretien)

La formation recyclage est une modalité de formation qui vise la mise à jour de compétences du collaborateur direct afin de lui permettre d'améliorer ses performances pour une adaptation meilleure aux exigences à son poste de travail. Elle est souvent sous forme d'un rappel de formation qui remédie aux problèmes de l'oublie de connaissances. La formation recyclage ne peut être effectuée que par groupe, le groupe contient 04 collaborateurs au minimum. Cette modalité de formation se réalise sur demande du responsable hiérarchique à l'aide d'un formulaire spécial.

La formation corrective

La formation corrective est une modalité de formation d'urgence qui vise la correction d'un ou des problèmes de compétence constatée suite à une évaluation des compétences.

Pour mieux éclaircir la formation dans la LTN il est utile d'illustrer quelques données sur la capacité prévisionnelle de ce centre, la formation continue, les spécialités et la durée de la formation :

-La capacité prévisionnelle du centre est :

Tableau 9 : Formation des nouveaux recrutés :

(Prévisions pour 5 ans)

Année

2005

2006

2007

Nombre stagiaires

1080

1200

1000

-Formation continue :

Plus de 10000 participants x Jours/ans de formation en formation continue

-Les spécialités :

Tableau 10 : Durée de formation (Formation de base + spécialité)

Découpage

02 mois + 08 mois

Pré confection

02 mois + 08 mois

Montage

02 mois + 06 mois

Circuits imprimés

02 mois + 06 mois

Montage Fibres Optiques

02 mois + 06 mois

Ces différents stades de formation montrent l'importance de la qualité de la main d'oeuvre dans la LTN qui a une priorité exigeante, malgré que cette formation coûte trop cher pour l'entreprise. Cela peut être expliqué par le tableau suivant qui contient les coûts de la formation externe de LTN entre 2003 et 2008.

Tableau 11 :

Coût de la formation en 2003

161 mille Euro

Coût de la formation en2004

185 mille Euro

Coût de la formation en 2005

138 mille Euro

Coût de la formation en 2006

185 mille Euro

Coût de la formation en 2007

187 mille Euro

Budget de formation pour l'année 2008

215 mille Euro

La formation interne dans la LTN se fait par deux équipes ; le premier se compose de 29 formateurs à plein temps et le deuxième comprend deux formateurs par segment sur site.

2) Effet sur les exportations :

Puisque LTN est une entreprise totalement exportatrice donc la valeur de ses exportation vont êtres considérés comme synonymes.

La disponibilité d'une main d'oeuvre qualifiée est le résultat d'un grand effort de formation. Le soutient de la politique de qualité et l'encouragement vers l'amélioration continue font naître une relation interne client fournisseur et par la suite une augmentation continue des exportations où de chiffre d'affaires (CA) de LTN. La hausse de CA est proportionnelle à la croissance continue des investissements.

Cela peut être démontré par le graphique suivant :

Graphique 6 :

On peut remarquer que chaque augmentation de l'investissement a été suivi par une amélioration de chiffre d'affaires de l'entreprise d'où l'investissement et le chiffre d'affaire augmentent presque dans la même proportion. On peut observer aussi une pique au niveau de la courbe de l'investissement en euro en 1997 et ça revient principalement à l'augmentation surprenante du capital consacré à l'investissement depuis le premier démarrage de LTN à Messadine.

P2 : Effet indirect :

La présence de la multinationale LEONI avec ses filiales depuis 1997 à Messadine semble avoir engendrée un changement radical d'une manière indirecte. Cela peut être observé à travers l'effet d'agglomération et au niveau de l'infrastructure.

1) Effet d'agglomération :

La présence de LEONI à Sousse a été la réponse sur la présence d'une autre multinationale spécialisée dans le câblage automobile dénommée METS. Cette dernière a été crée à Ksibet-Sousse en 1974.

LEONI a joué le rôle d'une société très attractive qui a attiré d'autres multinationales dans le secteur de câblage automobile Cela a comme résultat la présence des autres entreprises comme l'entreprise KBE qui est née sur la base d'un contrat de coopération avec l'entreprise allemande LISA DRAXLMAIER (METS) .Cette société représente l'un des fournisseur de METS qui lui fournit un grand volume de kilométrage de câble pour l'industrie automobile et elle a commencé une coopération avec LEONI en 2002 dans la fabrication de câbles en cuivre qui vont servir par la suite à la fabrication des faisceaux de câbles finaux. Dans ce même cadre, on peut mentionner la présence de l'autre fournisseur implanté en Tunisie plus précisément à Messadine à la proximité de LEONI qui est la société AAF ELECTRONIQUE SCS spécialisée dans la fabrication des câbles de transmission optique.

Le service de qualité utilisée par LEONI représente sa clé de succès. Ce service est chargé de garantir la bonne qualité de produit afin de satisfaire les exigences du client et un coût de production acceptable. En plus ce service est appuyé par un autre service de contrôle possédant des moyens de contrôle conformes aux normes internationales. Le service de qualité est accompagné par un service appelé « LPS-plus » proposé par la société-mère « LEONI KITZINGEN » à fin de pouvoir encore améliorer la production en terme d' augmentation d'efficience, de minimisation de déchet et de minimisation des coûts pour faire face à la concurrence intergroupe dans l'industrie automobile. La performance de LEONI a été transféré à ses fournisseurs par l'effet de « contagion épidémique ». L'efficience ainsi que l'adoption du système de qualité semblent avoir contribué dans l'acquisition des certifications DIN ISO 9001,VDA 6.1 ;QS9000/VDA respectivement par KBE et AAF.

Cet effet de contagion aurait dû bénéficier aussi aux entreprises domestiques si elles existaient, d'où un manque à gagner pour le tissue industriel local.

2) Développement d'infrastructure12(*) :

L'infrastructure de la région de Messadine ne cesse de se développer depuis l'arrivé de LTN sur son sol en 1997. Cela peut être démontrer par l'amélioration de la construction des routes goudronnées et l'entretien des ancien réseaux routiers. Ces routes sont estimées à 12 km d'une valeur qui s'élevé à environ 10M de dinars, sans oublier l'éclairage public qui accompagne toute construction des routes .La région bénéficie d'un grand espace qui a permit à LEONI en collaboration avec la municipalité de recréer d'autres zones industrielles. Ce qui a poussé la région de Messadine de multiplier ses efforts pour aménager des terrains prêts à l'usage industriel. C'est ce qui a constitué un élément d'importance prépondérante pour l'attraction d'autres entreprises multinationales(à titre d'exemple on peut citer l'entreprise Française LEONTIEF qui est localisée à 15 mètre de LEONI , qui a été créé il y'a 7ans et opérante dans le secteur aéronautique, LIN et SOTIP qui sont deux entreprises Françaises créés depuis 5 ans travaillants dans le domaine de soudage) et même des entreprises domestiques(Tel que la société d'emballage de Sahel dont une partie de chiffre d'affaires est réalisée grâce à sa coopération avec LEONI) offrant des services auxiliaires aux entreprises déjà existantes de tous les besoins primaires et même secondaire.

En plus l'implantation de LEONI a encouragé la majorité des habitants de la région de construire des maisons et surtout des immeubles pour la location (à la simple visite de la ville de Messadine on a pu observer un réel boom de construction) puisque l'émigration ne cesse d'augmenter. Tout ce développement a donné naissance à plusieurs activités d'appui qui ont conduit à une prospérité économique au niveau de la région.

Conclusion :

Tous les effets de la multinationalisation ne peuvent pas êtres démontrés un par un à partir de l'analyse d'un secteur ou d'une multinationale implantée dans un pays en voie de développement comme la Tunisie à cause de l'absence des données suffisantes pour les évaluer. Mais cela n'annule pas la vérification de la majorité de ces effets qui se concrétisent sur le sol Tunisien en provoquant un développement local observé d'une façon assez claire contribuant à l'augmentation la croissance économique de pays receveur en améliorant sa qualité de production, sa productivité et même le niveau de vie des habitants. Les effets sur l'emploi, sur le chiffre d'affaire ou exportations, sur le développement de l'infrastructure des pays receveur d'IDE peuvent être suffisantes pour exploiter à plein la présence des multinationales à condition que les effets négatifs des IDE (dépendance, effet d'éviction, exploitation de la main d'oeuvre domestique, etc.) soient contournés. L'observation et l'étude de comportement des transnationales en Tunisie permettant de comprendre la clé de leur succès (le savoir faire, les compétences, les nouvelles technologies, la qualité, l'efficience, la productivité, la formation, le contrôle, la motivation, etc.), our le transférer et l'utiliser massivement dans nos firmes locales afin de préparer le terrain à un décollage d'une nouvelle génération d'entreprises tunisiennes prêtes à conquérir le marché mondial.

Conclusion générale :

La libéralisation économique et financière a joué beaucoup dans l'explosion des flux d'IDE à travers le monde. La Tunisie, grâce à ces atouts tant naturels que construits, a pu tirer une part remarquable de ces flux. D'où, l'intérêt d'étudier l'impact de l'implantation des multinationales sur une région spécifique (la région de Sousse), c'est ce que nous avons essayé de faire dans cette étude en prenant le cas d'une FMN ;

Au cours de cette étude, nous avons essayé de recenser les effets le plus significatifs sur le plan théorique avant de passer à la vérification de ces mêmes effets appliqués dans le secteur câblage automobile localisé à la région de Sousse (Messaadine). Faute d'abondance des données, nous avons pris un nombre restreint des effets classés en deux catégories (directs et indirects). A la base des données chiffrées qu'on a pu collecter, nous avons vérifié sans aucun doute le bienfait positif d'une multinationale ( Leoni AG) sur l'emploi local que ce soit en terme d'absorption de chômage voire même en terme de contribution à l'accumulation du capital humain à travers un programme de formation professionnelle développé. Une chose qui se répercute sur le niveau de vie des habitants locaux.

Aussi la même étude nous a permis de vérifier un effet d'attraction d'autres multinationales qui se répartissent entre fournisseurs et concurrent de l'entreprise objet d'étude. Ce qu'on appelle « effet d'agglomération » semble ainsi être une réalité dans la région.

Mais les effets positifs s'étendent pour englober l'influence exercée sur l'infrastructure locale. À cause de son poids et de sa contribution au financement des organismes publics locaux (mairie, etc.), Leoni a pu exercer un lobbying sur les pouvoirs locaux et régionaux afin de les inciter à construire des routes et de mettre en place une panoplie de services nécessaires à Leoni, aux autres entreprises et à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens de la région.

Tous ces effets, malgré leur importance relative, ne peuvent pas eux seuls garantir le développement durable de la région, et par extrapolation la prospérité du pays entier. De nos jours le moteur de croissance économique est la technologie, et un IDE à destination PVD ne réalisant pas un effet de transfert technologique, son impact reste marginal et temporaire. Ce transfert nécessite une volonté de la part de l'entreprise émettrice et des préalables existants chez le pays d'accueil. Ce dernier est appelé à éliminer toutes sortes d'obstacles aux effets externes des IDE en matière de le transfert technologique en particulier.

Parmi ces préalables, on peut indiquer ; l'accumulation d'un stock de capital humain (amélioration de la qualité de la main d'oeuvre), le comblement de l'écart technologique, et renforcement du régime commercial dans le sens à ancrer l'intégration économique mondiale.

C'est vrai que la Tunisie a beaucoup travaillé et travaille encore sur la constitution d'une réserve de capital humain à haut niveau, et c'est vrai qu'elle est consciente de l'écart technologique existant entre elle et l'occident, mais beaucoup reste à faire dans ce sens. Dans ce cadre s'inscrivent le lancement des plusieurs technopoles (renforcement de la coopération entre organismes de recherche et unités de production) dans le pays ainsi que plusieurs centres de recherches dans différents domaines.

Malgré tous ces efforts fournis dans cette direction le déterminant prépondérant qui attire les multinationales sur le territoire tunisien reste l'avantage de coût qui est un avantage naturel. Cela est un indicateur montrant que le chemin est encore long pour la Tunisie pour qu'elle puisse bénéficier à plein des externalités positives des firmes multinationales.

Dans ce contexte, la Tunisie est appelée tout d'abord à renforcer son avantage comparatif de coût, ensuite à réviser sa stratégie de promotion pour cibler des nouveaux investisseurs à caractéristiques différentes13(*). Aussi, il est vital de poursuivre la politique adopté en matière d'amélioration de la qualité de la main d'oeuvre (au niveau d'enseignement et de formation) tout en mobilisant davantage des fonds.

Un effet de contagion épidémique voit le jour surtout lors des partenariats (joint-venture, cession de licence, etc.), d'où le rôle que doit joué le gouvernement tunisien ici est un rôle de développement de la performance de tissu industriel tunisien pour le mettre sur au meme niveau que celui de ses homologues étrangers, les résultats seront de faciliter l'établissement des partenariats ainsi que l'implantation des firmes adoptant des stratégies verticales intégrants des fournisseurs tunisiens.

La Tunisie peut prendre les pays de sud-est asiatique comme modèle de référence pour tirer avantage de la multinationalisation croissante des firmes. La stratégie pourrait être composée des étapes suivantes :

1- Dans un premier temps, ö cause du manque de devises, ou ö cause d'une balance commerciale d?ficitaire, la Tunisie impose respectivement le troc ou le contre-achat.

2- Plus tard, la Tunisie peut souhaiter payer des nouveaux ?quipements avec les produits manufactur?s: c'est l'achat en retour.

3- Puis, tout en s'assurant que le d?veloppement ?conomique du pays est bel et bien concr?tis?, la Tunisie peut demander (ou le jeu de la concurrence l'imposera) un transfert de technologie contre l'achat d'autres biens d'?quipement: c'est l'offset impliquant le transfert de savoir-faire.

Par ailleurs ce modeste travail de recherche ne reflète que la situation courante ; les effets constatés au niveau de secteur câblage automobile sont relatifs au degré de développement économique actuel de la Tunisie. D'où ces effets peuvent évoluer d'une manière dynamique en concordance avec développement du pays. Notre recherche se trouve ainsi limitée par l'insuffisance des données,liée en grande partie à un manque d'ouverture des FMN basées en Tunisie. Il est à mentionner enfin que les résultats de cette recherche ne peuvent pas êtres extrapolés sur d'autres secteurs caractérisé par une présence des multinationales en Tunisie. Chaque secteur présente, en effet, des niveaux de développement différents ainsi que des caractéristiques qui lui sont spécifiques.

Bibliographie

Articles

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· ADEL BEN YOUSSEF, ANNE PLUNKET et BERTRAND BELLON : « Les déterminants des alliances industrielles stratégiques Nord-Sud : Quelques enseignements tirées des alliances euro méditerranées. », p. 3-15.

· MAURICE CATIN et EL MOUHOUB MOUHOUD : « Développement économique et ouverture des pays méditerranés », p.8-9.

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Ouvrages

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Organismes

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· BUREAU FÉDERAL DU PLAN, décembre 2000 :  « Délocalisation, un élément de la

Dynamique industrielle » p. 4 et 5.

· CAHIER DU CEPI N°1 et N°9 : « Etude de positionnement stratégique de la branche des faisceaux de câbles » et « Étude de positionnement stratégique de la branche des Composants automobiles »

· MINISTÈRE DE DÉVELOPPEMENT ET DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE, FIPA TUNISIE : « Composants automobiles, la mondialisation crée de nouvelles opportunités », « Étude comparative de compétitivité par produit ».

· MINISTÈRE DE L'ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE ( France) : « L'industrie automobile française au Maghreb, caractéristiques des marchés et stratégies des acteurs », document de travail 2005, p. 20-25.

· MINISTÈRE DE L'EMPLOI, DU TRAVAIL ET DE LA COHÉSION SOCIALE (France) DIRECTION DE L'ANIMATION DE LA RECHERCHE, DES ÉTUDES ET DES STATISTIQUES : « Déterminants microéconomiques et sociaux de la délocalisation récente et à venir », synthèse. p . 4-12

Autres 

· COURS ÉCONOMIE INTERNATIONALE « Chapitre 6 : Théories de l'Investissement international et de la firme multinationale Dernière mise à jour le samedi 17 janvier 2009 », p. 4-12, 27-31, 37-46, 52-59, 61-63 et 202-209.

· Ouverture économique et développement, GDR, Economica, Paris 2001

* 1 par exemple, règle d'équilibre du commerce extérieur, règle de contenu

local).

* 2 D'une manière générale, le continent africain attire peu d'IDE et la Tunisie constitue, avec quelque autre pays, l'exception. D'où l'intérêt de prendre ce pays comme modèle.

* 3 Cours Relations économiques internationales (Dr. ABDELHAFIDH Samir : ISGS)

* 4 CPI (corruption perception index) et BPI (Bribe payers index) : ces sont deux indicateurs de corruption publiés par Transparency International

* 5 .éclectique car elle recouvre toutes les formes d'exploitation des marchés étrangers selon la nature des avantages en présence.

Elle est appelée théorie de Dunning ou « paradigme » de Dunning qui est en fait réduit parfois en « paradigme OLI » faisant référence au trois divisions qui constituent le noyau de cette théorie ; (O :ownership, se référant aux avantages spécifiques de l'entreprise) (L : location se référant aux avantages spécifiques au territoire d'accueil) et ( I :Internalization advantage)

* 6 ÉRIC JASMIN : « Nouvelle économie et firmes multinationales, les enjeux théoriques et analytiques. Le paradigme éclectique. »

* 7 Cours HERELLI Afef

* 8 R. GUIR. M. Grener (1982) «  L'investissement direct et la firme multinationale »

* 9 Dans l'approche d'Arrow, la connaissance est traitée, dans la théorie de la croissance endogène soit comme un bien public accumulable dont l'acquisition passe par l'apprentissage et permet l'augmentation de la productivité de travail et par conséquent l'extension des possibilités de production d'une économie.

* 10 les externalités indirecte des salaires

* 11 Gouvernorat de Sousse

* 12 Toutes les informations qui suivent ont été recueillies à travers une interview directe avec le secrétaire général de la mairie de Messaadine et par une enquête sur terrain (Field work).

* 13 En premier lieu, il s'agira de firmes qui suivent une stratégie globale ou verticale par opposition à celles qui restent attachées à une stratégie multinationale ou horizontale.

En second lieu, l'origine géographique sera plus diversifiée avec davantage des firmes non européennes ; nord américaines mais aussi et surtout, des FMN asiatiques.






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon