WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Conflits identitaires et unité de l' Etat

( Télécharger le fichier original )
par Sarr Massamba
Université Cheikh Anta Diop de Dakar -  2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- La représentativité des groupes identitaires au niveau du pouvoir central

Dans les sociétés où il existe plusieurs groupes identitaires, il importe que les institutions assurent la représentativité et la visibilité de tous les peuples formant la mosaïque. On aboutira alors, comme le dit Jacques Eseng Ekeli à un Etat plus légitime, plus efficace et plus sûr, « un Etat de droit qui ne peut évidemment prospérer qu'à condition que la population se reconnaisse en lui, ce qui suppose la constitution d'une image nationale suffisamment consistante  ». La présence des représentants des groupes minoritaires dans les structures de l'Etat notamment au niveau du pouvoir central accroîtrait la représentativité et la légitimité de celles-ci, et empêcherait aux leaders politiques de mener leur combat au nom des identités.

De la sorte, le leadership politique serait séparé du leadership ethnique, religieux ou régional pour atténuer les tensions et les conflits au sein de l'Etat.

La recherche du mode d'intégration des communautés identitaires au niveau du pouvoir central exigerait de l'Etat, de concevoir un régime politique sui generis correspondant à sa réalité sociale et historique.

Pour ce qui concerne les particularismes ethniques plus particulièrement, seule leur prise en compte au niveau du pouvoir central permet de les surmonter efficacement.

Au Burundi, le facilitateur Nelson Mandela a eu, pour surmonter le clivage ethnique entre tutsis et hutus, à proposer une formule originale de partage du pouvoir, retenue dans l'accord de paix signé par les belligérants le 28 mai 2000à Arusha (Tanzanie).

Dans cet Etat, le vote des populations avait une orientation ethnique : chacune des communautés votant pour les candidats issus de ses rangs. Or les hutus étant le groupe numériquement le plus important, on arrivait à une impasse dans la mesure où les tutsis (environ 13% de la population) détenaient le pouvoir et tous les postes de commandement dans l'armée et n'entendaient pas être marginalisés dans la conduite des affaires du pays.

Le partage du pouvoir prôné par Nelson Mandela prévoyait, outre l'intégration des rebelles dans l'armée burundaise, une période transitoire de trente mois au cours de laquelle le pouvoir serait partagé entre les différentes composantes ethniques. La longueur cette transition avait pour but de donner du temps aux différentes parties pour se faire confiance.

Au demeurant, cette solution appliquée au Burundi a été essayée pour la République Démocratique du Congo (R.D.C), bien que le contexte soit différent. En R.D.C, le clivage entre factions soutenues par l'Ouganda, Mouvement de libération du Congo (M.L.C) le Rwanda, Rassemblement Congolais pour la Démocratie (R.C.D.) et le gouvernement de Kinshasa ne recoupe pas des divisions ethniques mais des conflits d'intérêts. Le partage du pouvoir (présidence de la République pour Kabila, primature pour le M.L.C.) arrêté à Sun City (Afrique du Sud) le 19 avril a suscité des réserves de la part de l'opposition non armée et du R.C.D. Mais le partage du pouvoir ne peut être une formule approprié de sortie de crise que sous certaines conditions :

-Lorsqu'une solution militaire n'est pas en vue ;

-Lorsque le dialogue a pu s'instaurer ;

-Lorsque les factions ne sont pas trop nombreuses.

Ainsi le partage du pouvoir ne doit pas être une finalité, mais un moyen pour rapprocher suffisamment les différentes composantes de la nation afin que le suffrage des électeurs ait un sens. Par ailleurs ce rapprochement des différentes composantes de la nation nécessite également qu'il ait des stratégies destinées à submerger les identités locales au profit d'une identité nationale dominante.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway