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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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3. 3. 2. 3. 2- Budgétisation et programme planning


· Budgétisation

Le budget, c'est la contre partie financière d'un plan ; le plan étant la prévision des actions à réaliser dans un avenir proche. Le budget est à ce titre un état des recettes et dépenses présumées qu'une personne physique ou morale aura à encaisser et à effectuer pendant une

24 période donnée. Le budget est donc un outil d'analyse prévisionnel et par conséquent se trouve être l'élément central de la planification.

~ Programme planning

C'est une méthode qui procède par une démarche graduelle et qui rapproche du plan optimum. Il consiste d'abord en la détermination des activités possibles, des contraintes, des coefficients techniques de production et des marges brutes par activité. Le principe de déroulement de la méthode est le suivant :

- Pour faire le choix des activités, on identifie d'abord le facteur le plus limitant de la production ;

- On cherche ensuite la spéculation qui rémunère le mieux le facteur le plus limitant et on l'introduit dans le plan ;

- On détermine le facteur limitant suivant ;

- On introduit dans le plan une seconde activité qui fera un meilleur usage des ressources pour lever la seconde contrainte et ainsi de suite ;

- De proche en proche, on élimine les différentes contraintes et on se rapproche du plan optimal mais sans jamais l'atteindre.

La perfection du programme planning a conduit à la programmation linéaire qui permet d'avoir le plan optimal de production. C'est cette méthode d'analyse qui a été choisie pour mener cette étude. Les raisons fondamentales sont que la programmation linéaire permet de faire une analyse simultanée de tous les facteurs de production. L'utilisation du budget ne permet pas par exemple d'avoir de façon systématique la solution qui permet de maximiser le profit. De même, si la programmation linéaire a été préférée à la fonction de production , c'est parce que c'est une démarche qui permet de construire un modèle économique reflétant l'entièreté de l'exploitation, contrairement à la fonction de production qui serait consacrée uniquement à l'igname et ne permettrait pas de faire une analyse beaucoup plus complète. C'est aussi le modèle qui permet d'apprécier rapidement le comportement de l'exploitation agricole, suite au changement qui pourrait subvenir autour d'elle et d'en faire des applications pratiques

3.3.2.3.3- Analyse par Programmation linéaire

+ Pourquoi un modèle de programmation linéaire ?

Les raisons du choix d'un modèle de programmation linéaire plutôt qu'un modèle non linéaire sont celles énumérées par Onyeuwuekou, cité par Dissou (1986). En effet,

- Le modèle linéaire, en raison de sa simplicité est tout indiqué pour une analyse de simulation qui doit être la plus simple possible ;

25 - Dans un milieu où, aucune étude régionale précise n'a été effectuée dans ce sens, l'utilisation d'un modèle linéaire constitue une première démarche d'analyse ;

- Les données requises par le modèle linéaire sont plus simples à obtenir.

Ce modèle présente aussi l'avantage de permettre d'envisager un grand nombre d'alternatives et d'analyser correctement leurs conséquences en peu de temps.

Le modèle permet entre autre de comprendre l'incidence du prix de certains produits sur le comportement des producteurs (le coton par exemple dont le prix est fixé en début de campagne et ne change plus, les cultures vivrières dont les prix évoluent en fonction de la loi de l'offre et de la demande). Il s'agit aussi d'un excellent outil de décision dans la mesure où il révèle la situation des agriculteurs par rapport aux mesures concernant les prix, les valeurs duales étant associées aux contraintes d'équilibre global (Madi, 2000). Par un tel modèle, le centre de décision politique peut fixer les prix au niveau convenable déterminé dans la perspective de susciter des phénomènes dont il désire la réalisation. Le modèle une fois construit peut jouer un rôle de miroir renvoyant aux agriculteurs une image de leur exploitation et améliorant la connaissance qu'ils ont de leur situation.

+ Objectif de l'analyse

Cette analyse vise à élaborer un plan de production optimal pour chaque catégorie d'exploitation agricole à partir de la réalisation des différentes activités et sous les contraintes identifiées. Mais en réalité, elle se projette de comparer les résultats théoriques du modèle avec les niveaux actuels de production des différentes spéculations retenues. Elle permet alors de voir, dans l'objectif de maximisation du revenu, avec l'assurance d'une sécurité alimentaire, si les productions actuelles d'igname sont faibles ou non. C'est donc une analyse qui permettra de comprendre la rationalité de l'exploitant dans l'allocation de ses ressources pour telle ou telle spéculation. Dans le même temps, elle devrait confirmer ou infirmer si la production d'igname telle que pratiquée actuellement est rentable pour les paysans. Si non, quels sont les freins et quelles solutions sont envisageables.

+ Définition des concepts et présentation du modèle

La programmation linéaire : C'est une technique mathématique de résolution des problèmes de maximisation ou de minimisation où les contraintes et la fonction objectif à maximiser ou à minimiser sont linéaires et peuvent être représentées par des droites (Maddala, 1989). Selon Boussard (1988), cité par Ahoyo (1996), c'est un modèle qui permet d'apprécier la réalité économique d'un système productif.

La fonction objectif : C'est la fonction linéaire Z que l'on cherche à maximiser ou à minimiser et dans les modèles de production, elle correspond le plus souvent au revenu global ou

26 au coût global. Elle décrit le but de l'optimisation et mesure la condition dans laquelle une combinaison de variables de décision est bonne (Bakker et al., 1996).

Les contraintes : Ce sont l'ensemble des conditions qui ne permettent pas de réduire ou d'augmenter indéfiniment la fonction objectif. Selon Bakker et al.. (1996), les contraintes déterminent les combinaisons admissibles des variables de décision. Il existe deux types de contraintes : les contraintes de non-négativité (Xj = 0) et les contraintes spécifiques au problème en étude (AijXj = Bi). Dans les modèles de production, les contraintes spécifiques correspondent, d'une manière générale aux ressources disponibles.

Les variables de décision ou activités : Ce sont les variables parmi lesquelles les choix sont opérés pour maximiser ou minimiser la fonction objectif et satisfaire en même temps les contraintes. Dans les modèles économiques, les activités correspondent à des types de production (les différentes spéculations végétales) et le niveau des activités aux dimensions de ces productions (la superficie emblavée pour chaque spéculation).

Le programme linéaire se présente comme suit :

m n

MaxZ CjXj

= afin que AijXj Bi

=

j 1 i=1

Avec, Aij = Coefficient technique de la jème activité pour la ième contrainte

Xj = Niveau de la jème activité

Bi = Niveau de la ième contrainte

m = Nombre d'activités

n = Nombre de contraintes

Les éléments déterminants à introduire dans le modèle sont les contraintes dont la maind'oeuvre, la terre, le capital et l'autoconsommation.

+ Détermination de la fonction objectif

Selon Ahoyo (1996), l'analyse des systèmes de production et la détermination des rentabilités financières ont montré que, bien que certaines activités n'étaient pas des plus rentables, les paysans y accordent cependant, une plus grande importance ; ce qui complique la détermination de la fonction objectif. Cela s'explique par le nombre important des variables qui interagissent entre elles et qui sont liées par de multiples relations en économie (Boussard et Daudin 1988). La question est de savoir s'il faut écrire des modèles de dimensions relativement

27 faibles avec des termes aléatoires supposés refléter l'influence des variables non prises en compte ou des modèles très volumineux et difficiles à gérer (Boussard et Daudin, 1988).

Dans le cas d'espèce des systèmes de production agricole, la stratégie de production des paysans étant guidée, d'une part, par une sécurité alimentaire et sociale et d'autre part, par une aversion à l'égard du risque, la fonction objectif est définie par la maximisation de la marge brute de l'exploitation agricole sous la condition de la satisfaction des besoins alimentaires du ménages et la prise en compte des activités principales (Ahoyo, 1996).

Cette étude s'inscrit dans cette logique de détermination de la fonction objectif.

+ Choix des activités et contraintes

Lorsqu'il s'agit de modéliser les exploitations agricoles, dans les économies encore plus ou moins traditionnelles, les activités et contraintes paraissent bien nombreuses, compte tenu de la complexité de l'agriculture et des aspects sociaux (Ahoyo, 1996).

Pour ne pas traîner des modèles trop lourds, les activités sont choisies de façon à répondre aux objectifs de la recherche. Ainsi, certaines activités qui n'occupent pas une place importante dans l'exploitation ne sont pas prises en compte dans les modèles.

Pour ce qui concerne cette étude, compte tenu du temps disponible, seules les cultures principales sont prises en compte. Il s'agit du maïs, de l'arachide, de l'igname, du sésame, du niébé, du coton, du soja et du voandzou.

Quant aux contraintes, l'expérience a montré que c'est leur inventaire et leur traduction sous forme d'inéquations qui constituent les tâches les plus difficiles de la construction d'un programme linéaire en agriculture (Boussard, 1970). Les contraintes sont essentiellement celles de terres disponibles, de consommation, de travail et de capital. De ce qui est plus particulièrement de la contrainte de travail, elle s'exprime par plusieurs inéquations. Ceci s'explique par la saisonnalité des besoins des cultures. En effet, lorsqu'on fait le bilan des besoins en main-d'oeuvre de l'ensemble des activités, on trouve souvent que ceux-ci sont largement couverts par les ressources existantes. Cependant, il se trouve des périodes plus ou moins courtes au cours desquelles la disponibilité en main-d'oeuvre représente un goulot d'étranglement dramatique (Boussard, 1992). C'est pourquoi dans notre cas, nous avons fait la différence entre les travaux effectués uniquement par les hommes et les travaux effectués par l'ensemble des travailleurs.

Les différentes contraintes sont exprimées dans les inéquations ci-dessous.

La terre : Cette contrainte est définie par l'inéquation :

28

n

X i j T

, =

i= 1

où T désigne la superficie de terre disponible ou mise en valeur et Xi,j la superficie de l'activité i. La main-d'oeuvre : Elle est définie par l'inéquation :

n

X i j l i L

, × =

i=1

Cette inéquation indique les quantités de main-d'oeuvre L pendant une période. Le coefficient li mesure la quantité de main-d'oeuvre exigée pour l'activité i en période t par hectare.

Le plus grand problème ici est de parvenir à déterminer les périodes. Selon Boussard (1970), l'utilisation des systèmes de blocs est un moyen très efficace pour résoudre le problème. Or son adéquation n'est pas universelle et la définition des blocs présuppose en général un plan de production dont on connaisse au moins les grandes lignes. Dans le cadre de cette recherche, des simplifications ont été effectuées, ce qui a conduit à retenir les mois de l'année comme période délimitant les blocs.

Le capital : La disponibilité en capital est donnée par les montants dépensés par les producteurs au cours de la campagne 2003. Pour cette contrainte, les coûts d'acquisition des engrais, des semences, des insecticides et de la main-d'oeuvre sont identifiés. La somme des montants susceptibles d'être utilisés par le modèle doit être inférieur à ces disponibilités.

L'autoconsommation : Elle constitue une contrainte fondamentale dans l'agriculture de subsistance ouverte au marché, car le paysan produit tout d'abord pour la satisfaction de ses besoins alimentaire (Madi, 2000). On doit alors exiger du modèle une quantité minimale de chaque culture vivrière consommée par les producteurs. Cette contrainte s'exprime par l'inéquation : XiYi = Pi

Avec, Yi = rendement de l'activité i

Xi = Superficie de l'activité i

Pi = Production autoconsommée.

Cette contrainte de consommation est imposée pour chaque denrée alimentaire.

Il est à noter que la production minimale de la culture est basée sur une estimation du niveau de consommation. Une majoration de 20% a été faite pour tenir compte des pertes et des dons.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard