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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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7.1.5.1.1- Revenu agricole

Le revenu est passé de 1.325.193 francs à 1.709.308,6 francs, soit une augmentation de 29%. Cette augmentation du revenu est surtout le fait du soja, de l'arachide, du maïs fertilisé et de l'igname. Cette augmentation du revenu a lieu avec une indépendance intégrale vis-à-vis du marché des produits vivriers de base en ce qui concerne la consommation du ménage. On se pose alors la question de savoir pourquoi les exploitations ne choisissent-elles pas de moins travailler et de gagner plus d'argent ? La réponse à cette question, c'est que l'agriculteur qui connaît son métier sait bien qu'il peut gagner en faisant par exemple assez d'igname ou d'arachide en première saison, mais il craint le risque d'une mauvaise récolte, risque qui n'est pas pris en compte par le modèle. Dans ces conditions, le paysan veut quand même être assuré qu'en cas de mauvaise pluviométrie ou d'attaques dues aux insectes, il pourra survivre sans aller au marché. C'est ce qui justifie la forte diversification et la répartition des superficies dans son exploitation qui varie d'une année à une autre.

7.1.5.1.2- Superficies cultivées

Les résultats comparés du modèle à ceux observés sont indiqués dans le tableau 39. Tableau 39 : Résultats de l'utilisation de la terre

Cultures Résultats observés Résultats du modèle

Igname à piler 0,65 0,75

Igname ordinaire 0,94 0,90

Maïs 1 1,37 1,19

Arachide 1 0,45 2,52

Niébé 1 0,89 0,28

Cultures Résultats observés Résultats du modèle

Sésame 2,26 0,86

Superficie 1 6,56 6,50

Maïs 2 1,00 0,65

Maïs avec engrais 0,78 1,97

Arachide 2 1,18 0,15

Niébé 2 1,10 0,39

Soja 0,92 2,00

Voandzou 0,00 0,04

Coton 2,20 0,00

Superficie 2 7,20 5,20

Source : Nos enquêtes, 2004

Les résultats du modèle montrent quelques différences avec la réalité observée. En seconde saison, les cultures telles que l'arachide, le voandzou et le niébé seront produites uniquement pour satisfaire les besoins du ménage. Alors que dans la réalité observée, les paysans commercialisent une partie de ces produits, le modèle propose que seules les quantités nécessaires à la consommation soient produites. Ces cultures ne présentent donc pas une importance économique pour la région, du moins dans les conditions actuelles de leur production au cours de la seconde saison de cultures. Il en est de même pour le niébé durant la première saison de cultures. Par contre, le modèle propose de produire plus d'arachide en première saison dont une partie sera commercialisée. Des résultats analogues sont obtenus par Adégbidi (2003) qui a constaté que l'arachide et le niébé présentent de mauvais résultats économiques mais que les producteurs ne sont pas prêts à y renoncer. En revanche, le modèle propose de produire plus d'arachide en première saison de cultures dont la plus grande partie sera commercialisée. Il en est de même pour le sésame dont une partie sera commercialisée. Cependant, la quantité de sésame à produire, bien qu'elle soit supérieure à celle nécessaire pour la consommation (0,18 ha) est largement inférieure à celle observée (2,26 ha).

Le coton n'est pas retenu par le modèle. Ce résultat vient démontrer que dans l'état actuel des choses, le coton n'est pas une culture rentable pour les paysans. Cela confirme donc la forte régression que connaît de nos jours, cette spéculation dans les exploitations agricoles. Des études réalisées en 2002 par l'OBEPAB dans la commune de Glazoué ont montré que le coton présentait une marge brute négative, ce qui justifiait l'endettement des producteurs.

A l'opposé du coton, le soja qui fait office de cultures de rente susceptible de remplacer le coton dans la région est retenu par le modèle. Celui-ci propose de cultiver 2 ha de soja contre une superficie observée de 0,92 ha. Ce résultat montre également l'attachement que les paysans accordent actuellement à cette spéculation avec la chute du coton.

Concernant le maïs, la superficie à emblaver durant la première saison de cultures est légèrement inférieure à celle observée (1,19 contre 1,37 ha). Par contre, en seconde saison de cultures, le maïs non fertilisé sera produit uniquement pour la consommation (0,65 ha contre une superficie observée de 1 ha). Le modèle propose de produire plus de maïs fertilisé, soit 1,97 ha, ce qui représente plus du double de la superficie normalement fertilisée pour le maïs. Ce résultat montre l'importance de l'utilisation des intrants en agriculture.

Quant à l'igname, le modèle donne un résultat peu différent de celui observé. Le modèle propose respectivement 0,75 ha et 0,90 ha pour les variétés d'igname à piler et les variétés ordinaires contre respectivement 0,65 ha et 0,94 ha pour les superficies observées. Bien que la

81 superficie des variétés à piler aient augmenté de 0,10 ha, celle des variétés ordinaires a baissé de 0,04 ha. Cette situation s'explique par la rentabilité supérieure des variétés d'igname à piler comparativement aux variétés d'igname ordinaires. Globalement, le modèle indique de produire 1,65 ha d'igname contre 1,59 ha observés. Il y a donc peu de différences entre les deux résultats.

Toutefois, cette petite variation de superficie au niveau de l'igname n'est pas négligeable dans la mesure où elle correspond à une augmentation du revenu de 125.165 francs CFA, somme importante en milieu rural.

Il est à retenir du modèle que les ressources sont tout d'abord mobilisées pour la satisfaction des besoins d'autoconsommation, ensuite, les facteurs disponibles sont utilisés pour la production des cultures qui fournissent les plus grands revenus à l'exploitation bien entendu, en tenant compte des ressources disponibles et des exigences de chaque culture. C'est pourquoi le maïs fertilisé, l'arachide, le soja et l'igname sont les cultures dont les superficies proposées par le modèle sont supérieures à celles observées. Etant donné qu'elles présentent les meilleures marges, le modèle est tenu de les produire dans les limites des ressources disponibles.

Des résultats similaires sont obtenus par Madi (2000) dans une étude intitulée : Les prix des produits et le système productif dans la zone cotonnière de l'extrême nord du Cameroun. Ces résultats ont montré que dès lors que la production est suffisante pour la consommation, les cultures telles que le coton, le mouskwari et le niébé apparaissent dans le modèle car présentant les meilleures opportunités économiques.

Dans une étude intitulée : Modèle d'optimisation de la production d'une exploitation agricole avec un tracteur de faible puissance, Azon (1990) a trouvé des résultats en parti contraires aux nôtres. En effet, cette étude a révélé que la différence entre le modèle et la réalité se situe au niveau de l'importance plus grande accordée par la solution optimale à la production de coton. L'étude a aussi montré que l'augmentation des superficies de coton se faisait au détriment de celles des cultures vivrières, exception faite de l'igname. Cette dernière conclusion renforce davantage les résultats de notre modèle.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon