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Lutte biologique contre l'adventice Imperata cylindrica (L.) Beauv., à  partir des champignons pathogènes indigènes au Bénin

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par Adolphe Sètondji AVOCANH
Université d'Abomey Calavi - DEA 2007
  

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    Présenté et soutenu par

    Adolphe Sètondji AVOCANH

    Thème: Lutte biologique contre l'adventice

    Imperata cylin drica (L.) Beauv., à partir des

    champignons pathogènes indigènes au Bénin

    Directeur de Recherche Directeur de Mémoire

    Dr. Fenton BEED Prof. Adam AHANCHEDE

    Phytopathologiste Agronome Malherbologiste

    Institut International d'Agriculture Faculté des Sciences Agronomiques

    Tropicale (IITA-Bénin) (FSA/UAC)

    REPUBLIQUE DU BENIN

    UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI
    Ecole Doctorale Pluridisciplinaire: Espace Cultures et Développement

    MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME D'ETUDES APPROFONDIES (DEA)

    Option : Gestion de l'environnement Spécialité: Environnement et développement

    i

    Sommaires

    Titre page

    Sommaires i

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS iv

    Liste des tableaux vi

    Liste des Figures vii

    Liste des annexes x

    Liste des sigles et abréviations xi

    Introduction 1

    CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE a

    1.1 Biologie, écologie et gestion de I. cylindrica 4

    1.1.1 Systématique 4

    1.1.2 Description morphologique 4

    1.1.3 Biologie 4

    1.1.4 Distribution Géographique 5

    1.1.5 Importance agronomique et économique de Imperata cylindrica dans la

    problématique du développement 8

    1.1.6 Méthodes classiques de lutte contre I. cylindrica 9

    1.1.6.1 Lutte mécanique 9

    1.1.6.2 Lutte culturale 10

    1.1.6.3 Lutte chimique 11

    1.2 Théorie et principes de la lutte biologique 12

    1.2.1 Lutte biologique classique 12

    1.2.2 Lutte biologique inondative 14

    1.3 Les options de la lutte biologique contre I. cylindrica 16

    CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES a

    2.1 Production de plants de I. cylindrica 18

    2.2 Prospection des champignons pathogènes 19

    2.2.1 Collecte des feuilles avec symptômes 19

    2.2.2 Isolement des champignons à partir des feuilles malades 20

    2.2.3 Détermination de la pathogénicité: vérification du postulat de Koch 21

    2.2.4 Identification et conservation des pathogènes 21

    2.3 Etude des caractéristiques physiques des isolats 22

    2.3.1 Choix des isolats pour l'étude 22

    2.3.2 Aspects et croissance radiale des colonies des isolats choisis sur Potato

    Dextrose Agar (PDA) 23

    2.3.3 Production en masse des spores 24

    ii

    2.3.3.1 Les milieux et substrats utilisés 24

    2.3.3.2 Inoculation des milieux et substrats 24

    2.4 Etude de la virulence des isolats 25

    2.4.1 Préparations des inocula utilisés 26

    2.4.1.1 Les Suspensions de mycélia 26

    2.4.1.2 Les Suspensions de spores 26

    2.4.2 Virulence in vitro 26

    2.4.3 Virulence in vivo 27

    2.5 Analyse des données 29

    CHAPITRE 3 : RESULTATS a

    3.1 Résultats 30

    3.1.1 Prospection, isolement et pathogénicité 30

    3.1.2 Etude des caractéristiques physiques différentiels entre les isolats 42

    3.1.2.1 Choix des isolats 42

    3.1.2.2 Caractéristiques physiques et croissances radiales sur milieu artificiel PDA

    des isolats choisis 42

    3.1.2.3 Production de spores 50

    3.1.3 Etude comparée de la virulence des isolats 52

    3.1.3.1 Virulence in vitro 52

    3.1.3.2 Virulence in vivo 57

    CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS a

    4.1 Discussion 64

    4.1.1 Prospection pour la collecte des isolats, leur isolement et test de pathogénicité 64

    4.1.2 Caractéristiques physiques des isolats 66

    4.1.3 Etude comparée de la virulence des isolats 66

    Conclusions et recommandations 69

    Références bibliographiques 71

    ANNEXES a

    DEDICA CE

    A toi Nassirath, et à nos enfants, Yasmine, Fen,

    Adnete et Nasnette, vous êtes les mobiles de ma

    motivation. Ce travail vous est particulièrement dédié

    iv

    REMERCIEMENTS

    Ce travail est intégralement réalisé grâce au soutien matériel de l'Institut International d'Agriculture Tropicale, station du Bénin. Nous témoignons ici nos remerciements à toutes les autorités de cet institut. En particulier au Dr James Braima, Directeur de l'IITA-Bénin et au Dr Fenton Beed chercheur à l'IITA-Bénin et chef de la section de lutte microbiologique contre les mauvaises herbes, qui a co-supervisé ce travail;

    Nous remercions Prof. Adam Ahanchédé, Maître de conférences à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey Calavi (UAC), pour avoir accepté de superviser ce travail;

    Egalement merci à Prof. Bonaventure Ahohuendo, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey Calavi (UAC), pour le temps qu'il a sacrifié pour suivre et améliorer la qualité de ce travail;

    Nous adressons notre sincère gratitude à tous les enseignants de la formation doctorale, Espace, Culture et Développement pour tous les enseignements reçus;

    Notre reconnaissance à Dr. Peter Neuenschwander qui malgré ses multiples occupations nous a aidé à parfaire ce document;

    A vous tous qui avez de près ou de loin, contribué à ce travail, nous disons merci. Nous pensons spécialement à Dr. Rachidatou Sikirou, Dr. Alexis Honzo, Dr André Fanou, Dr. Léonard Afouda, Dr. Fabien Hountondji, Dr. Afio Zannou, Dr. Pierre Vissoh, M Damien Gbado, M. Denis Djegui, M. Cyria que Agboton, M. Kpindou Douro, M. John Laloudé, M. Sylvain Anato, Mme Berthe Rasoamampionona et Mme Prisca Aguessi;

    A tous mes collègues de service pour leur apport technique nous disons merci, Il s'agit de Mme Josephine Hotègni, M. André Aivodi, M. Germain Kolombia, M. Flavien Zinsou, M. Vincent Ezin, et M. Firmin Adjahossou;

    Notre reconnaissance va également à M. Yussuf Rémi et M. Moussa Mahaman pour leur assistance à la réalisation des cartes de ce document;

    Nous remercions particulièrement Mme Sidicath Ayeni, pour son soutien pour la collecte des données des prospections et tous les chauffeurs de l 'IITA-Bénin qui nous ont conduits lors de nos différents déplacements particulièrement à M. Firmin Hounkposso et à M. Mathieu Houssou.

    vi

    Liste des tableaux

    Titres Pages

    Tableau 1: Quelques champignons commercialisés ou utilisés comme agents de lutte

    biologique 14

    Tableau 2: Liste des isolats des pathogènes retrouvés sur I. cylindrica au Bénin 33

    Tableau 3: Nombre d'isolats obtenus par zone et par département 40

    Tableau 4: Résultats du test de pathogénicité des41 isolats choisis, sur Jeunes plants

    de I. cylindrica 41
    Tableau 5: Nombre (X 107) de spores produites par flacon par chaque type de milieu ou

    substrat 51

    Tableau 6: Dimensions et formes des spores 52

    Tableau 7: Classification des isolats suivant leur virulence in vitro 57

    Tableau 8 : Moyennes des étendues des lésions 6 semaines après pulvérisation in vivo,

    de suspension de mycélium à 5% p/v et de spore suspension à 106 de spore/ml 62
    Tableau 9: Comparaison de la production de nouvelle feuilles 6 semaines après

    Pulvérisation in vivo, de suspension de mycélium et de spore 63

    Liste des Figures

    Titre Page

    Figure 1: Distribution de I. cylindrica au Bénin (Taux d'infection) 7

    Figure 2: Semis de I. cylindrica sur du coton (a) jeunes plantes de I. cylindrica

    transplantées après semis ( b) 18

    Figure 3: Cage d'expérimentation 28

    Figure 4: Système d'incubation (a), pulvérisation simultanée des 4 plantes du même traitement (b) 28
    Figure 5: Proportions des pathogènes collectés dans les trois zones (a), selon les

    saisons (b), dans la ZH seule (c) et dans la ZSH seule (d) 37
    Figure 6: Lésions dues à C. caudatum (a), lésions dues à G. cingulata et Glomerella spp.(b) et lésions causées par B. sacchari, D. gigantea E. rostratum ou E.

    longirostratum (c) 38
    Figure 7: Carte de distribution des espèces retrouvées sur I. cylindrica au Bénin. BIS =

    B. sacchari, COC = C. caudatum, DRG = D. gigantea, EXL = E. longirostratum EXR

    = E. rostratum, GLC = G. cingulata et GLSP = Glomerella spp. 39
    Figure 8: Colonies de B. sacchari du Bénin (BISBEN (a)) et des Florides ( BISFLOR

    (b)) 43
    Figure 9: Croissances radiales sur PDA des 3 isolats de B. sacchari en 7 jours

    (moyenne de 3 répétitions) 44
    Figure 10: Croissances radiales sur PDA des 4 isolats de C. caudatum en 7 jours

    (moyenne de 3 répétitions) 44
    Figure 11: Différents aspects présentés par les colonies de C. caudatum sur PDA après

    7 jours 45
    Figure 12: Aspects morphologiques des micélia de DRGBEN1 (a) et de

    DRGFLOR1(b) 46
    Figure 13: Croissance radiale sur PDA de DRGBEN1 et de DRGFLOR1 en 7 jours

    (moyenne de 3 répétitions) 47
    Figure 14: Aspects morphologiques présentés par EXLBEN1 (a), EXLFLOR1 (b) et

    EXLBEN2 (c) sur PDA 48

    Figure 15: Croissances radiales des 3 isolats de E. longirostratum sur PDA en 7 jours (moyenne de 3 répétitions) 49
    Figure 16: Aspects morphologiques présentés par EXRBEN1 (a), EXRBEN2 (b),

    EXRBEN3 (c) et EXRFLOR1 (d) 49

    Figure 17: Croissance radiale des isolats de E. rostratum (moyenne de 4 répétitions) 50

    Figure 18: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de B. sacchari. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types) 54
    Figure 19: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de C. caudatum. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4

    répétitions avec les écarts types) 54
    Figure 20: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de D. gigantea. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4

    répétitions avec les écarts types) 55
    Figure 21: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de E. longirostratum Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4

    répétitions avec les écarts types) 55
    Figure 22: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de E. rostratum Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4

    répétitions avec les écarts types) 56
    Figure 23: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de B. sacchari après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v

    (b) comme inoculum. BISBEN = B. sacchari originaire du Bénin, BISFLOR = B. sacchari originaire des Florides, chiffre (1, 2) = ordre d'isolement. 58
    Figure 24: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de C. caudatum après utilisation de suspension de spore à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à

    5% p/v (b) comme inoculum. COCBEN = C. caudatum originaire du Bénin, chiffre 8,11,41,48 = ordre d'isolement 59
    Figure 25: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de D. gigantea après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v

    (b) comme inoculum. DRGBEN = D. gigantea originaire du Bénin, DRGFLOR= D. gigantea originaire des Florides, chiffre 1 = ordre d'isolement 59
    Figure 26: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de E. longirostratum après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à

    5% p/v (b) comme inoculum. EXLBEN = E. longirostratum originaire du Bénin, EXLFLOR= E. longirostratum originaire des Florides, chiffre 1 et 2 = ordre d'isolement 60
    Figure 27: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de E. rostratum après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v

    (b) comme inoculum. EXRBEN = E. rostratum originaire du Bénin, EXRFLOR= E. rostratum originaire des Florides, chiffre 1, 2 et 3 = ordre d'isolement 61

    Liste des annexes

    Titre page

    Annexe 1: Préparation du milieu de culture Eau-Agar 79

    Annexe 2: Préparation du milieu de culture Potato Dextrose Agar (PDA) 79

    Annexe 3: Méthode de conservation des champignons sur silicagel, et par la méthode

    de cryopréservation 79

    Annexe 4: Echelle d'évaluation de l'étendu des lésions 80

    xi

    Liste des sigles et abréviations

    ANOVA: Analysis of variance

    BISBEN: Bipolaris sacchari en provenance du Bénin

    BISFLOR: Bipolaris sacchari en provenance des Florides

    OC: Degré Celsius

    CABI: Centre of Agriculture and Bioscience International

    cm: Centimètre

    COCBEN: Colletotrichum caudatum en provenance du Bénin

    DRGBEN: Drechslera gigantea en provenance du Bénin

    DRGFLOR: Drechslera gigantea en provenance des Florides

    EPAC: Ecole Polytechnique d'Abomey Calavi

    ESA: Ecole Supérieure d'Agronomie

    EXLBEN: Exserohilum longirostratum en provenance de Bénin

    EXLFLOR: Exserohilum longirostratum en provenance des Florides

    EXRBEN: Exserohilum rostratum en provenance de Bénin

    EXRFLOR: Exserohilum rostratum en provenance des Florides

    FSA: Faculté des Sciences Agronomiques

    GLCBEN: Glomerella cingulata en provenance du Bénin

    GLSPBEN: Glomerella spp. en provenance du Bénin

    GPS: Global Positioning System

    ha: Hectare

    IITA-Bénin: Institut International d'Agriculture Tropicale, station du Bénin

    JAC: Jours après culture

    JAI: Jours après inoculation

    L: Litre

    LUBILOSA: Lutte Biologique contre les Locustes et les Sauteriaux

    ml: Millilitre

    mm: Millimètre

    PDA: Potato Dextrose Agar

    PDB: Potato Dextrose Broth

    SAI: Semaines après inoculation

    SAS: Satistical Analysis System

    SNK: Student Newman Keuls

    UAC: Université d'Abomey Calavi

    ZH: Zone humide

    ZSA: Zone semi-aride

    ZSH: Zone semi-humide

    RESUME

    Imperata cylindrica est une herbe redoutable qui infeste toutes les cultures, et par conséquent affecte le niveau de vie des paysans. Ce travail se propose d'étudier le potentiel des champignons pathogènes indigènes pouvant contribuer à la gestion de cette herbe. Pour cela, une collection de champignons pathogènes dans les trois régions agroécolgiques du Bénin (Zone humide (ZH), Zone semi-humide (ZSH) et Zone semi-aride (ZSA)) a été faite en 2003 et en 2004. Celle-ci a permis d'identifier soixante-huit (68) isolats pathogènes regroupés entre sept (7) espèces dont Bipolaris sacchari, Colletotrichum caudatum, Drechslera gigantea, Exserohilum longirostratum, Exserohilum rostratum, Glomerella cingulata et Glomerella sp. 56 isolats ont été retrouvés dans la ZH, 10 dans le ZSH et seulement 2 dans la ZSA. Une sélection basée sur les coordonnées géographiques des origines des isolats et sur les tests préliminaires sur jeunes plantes de I. cylindrica (tenant lieu de test de pathogénicité) a abouti au choix de 12 isolats indigènes dont B. sacchari, C. caudatum, D. gigantea, E. longirostratum et E. rostratum auxquels nous avons ajouté 4 isolats importés des Florides, Etas Unis. (B. sacchari, D. gigantea, E. longirostratum et E. rostratum). Les isolats indigènes ont présenté des différences caractéristiques par rapport aux isolats exogènes pour ce qui concerne leur vitesse de croissance sur PDA, les aspects de leur mycélium et les tailles et formes de leurs spores. Par ailleurs, une simple vérification de la virulence in vitro ne donne pas exactement les renseignements sur la virulence réelle des isolats (in vivo). Aussi les virulences des isolats basées sur une annotation échelonnée de 11 classes de sévérité, ont- elles varié selon que l'on utilise la suspension de mycélium ou la suspension de spore comme inoculum, mais aucun des isolats n'entraîne la destruction totale des plants de I. cylindrica. Cependant l'amélioration des techniques d'inoculation et ou des formulations pourront permettre d'atteindre ce but dans le futur.

    Les meilleurs isolats indigènes sont E. rostratum (EXRBEN2, originaire du Mono), C. caudatum (COCBEN46, originaire du Couffo) et C. caudatum (COCBEN8, originaire du Borgou) avec une stabilité de classe pour COCBEN46 quel que soit le type d'inoculum utilisé.

    Mots clés : Imperata cylindrica, zones agroécolgiques, Bénin, champignons pathogènes, virulence, isolats indigènes, isolats exogènes, inoculum, lutte biologique.

    ABSTRACT

    Imperata cylindrica is a troublesome weed which infests all crops and consequently reduces the livelihood of farmers. This study aims to determine the potential of fungal pathogens as biocontrol agents for the weed Imperata cylindrica in Benin. Surveys were performed across the three agroecological zones of the country (humid Zone (ZH), semi-humid Zone (ZSH) and semi-arid Zone (ZSA) in 2003 and 2004. Fungal pathogens causing disease symptoms on leaves were recovered, cultured, identified and tested for pathogenicity leading to a collection of sixty eight isolates from seven species; Bipolaris sacchari, Colletotrichum caudatum, Drechslera gigantea, Exserohilum longirostratum, Exserohilum rostratum, Glomerella cingulata and Glomerella sp. 56 of the isolates were found in the ZH, 10 in the ZSH and only 2 in the ZSA. From this collection 12 isolates (B. sacchari, C. caudatum, D. gigantea, E. longirostratum et E. rostratum) from species were selected that originated from the most diverse locations and demonstrated the greatest virulence after a preliminary test on young plants of I. cylindrica. To this collection 4 further isolates (B. sacchari, D. gigantea, E. longirostratum and E. rostratum) imported from University of Florida (USA) were added that have shown potential in studies as biocontrol agents for Imperata cylindrica in South East USA. The isolates from Benin differed in culture morphology, growth rate and conidia length and shape. A disease score was used to determine the severity of disruption to the weed by fungal pathogens but results in virulence tests in vitro did not compare with tests in vivo probably because of difference between physiological capabilities, related to each isolate. Virulence of isolates was dependent on the form of inoculum. The indigenous isolates that demonstrated the greatest potential as biocontrol agents for I. cylindrical, were the isolates of E. rostratum (EXRBEN2, from Mono), C. caudatum (COCBEN46, from Couffo) and C. caudatum (COCBEN8, from Borgou). This later is, irrespective of inoculum type. Further studies should focus on the development of formulations to carry these isolates and for improved application technologies in order to increase infection levels combined with other control option can significantly reduce the weed infestation.

    INTRODUCTION

    Introduction

    Selon Harlet et Forno (1992), les mauvaises herbes sont des plantes nuisibles préjudiciables à la production agricole, qui poussent à un endroit où elles ne sont pas désirées. Lorsque les plantes sont introduites dans un nouveau milieu, leurs ennemis naturels sont généralement laissés dans le milieu d'origine, et quand les conditions physiques et biotiques sont favorables dans le nouveau milieu, ces espèces introduites, se développent exagérément et deviennent indésirables. Par ailleurs, il peut arriver que les activités humaines altèrent l'environnement au point de compromettre l'équilibre assuré par les ennemis naturels. Dans ce cas une population indigène de plantes préalablement inoffensives peut devenir agressive et constituer un danger. C'est le cas de Imperata cylindrica, une herbe indigène transplantée et entretenue par les paysans béninois pour des raisons de construction (Ahanchédé, 1988), qui est devenue redoutable à cause de son expansion favorisée par l'appauvrissement des terres. I. cylindrica est actuellement devenue pantropicale dans sa distribution (Evans, 1987 Holm et al, 1977). C'est une plante, avec un double potentiel de régénération grâce à ses rhizomes abondants, et à ses graines facilement dispersées par le vent. Les rhizomes prolifèrent très rapidement et peuvent produire 4,5 millions de repousses par hectare (Soerjani, 1970) pouvant atteindre 40 tonnes de poids frais à l'hectare (Terry et al., 1997). Un seul fragment de rhizomes peut régénérer 350 pousses en 6 semaines (Eussen, 1980) et atteindre 2,73 m de longueur en 109 jours (Wilcut et al. ,1983). I. cylindrica affecte plusieurs cultures dont le maïs, le manioc, l'igname, le niébé, l'arachide et le coton en Afrique occidentale (Chikoye et al., 1999 ; 2000 ; 2001 ; Ayeni et al., 2004). A cause de la compétition pour l'eau, les nutriments, et la lumière (Atchade, 2004), et aussi à cause de ses rhizomes pointus qui endommagent les tubercules, les pertes de rendement dues à l'infestation de I. cylindrica sont très sévères. Elles peuvent atteindre 80% pour le manioc et 50% pour le maïs (Chikoye et al., 2001) et peuvent contraindre les paysans à l'abandon des terres, ce qui contribue à l'exode rurale et au désespoir. (Ayeni et al., 2004 ; Avocanh, 2005).

    Face à la menace de I. cylindrica, les paysans à faibles revenus ont recourt à l'usage de
    méthodes de lutte mécanique (sarclage et arrachage) qui ne sont pas efficaces bien
    qu'elles nécessitent beaucoup de main d'oeuvre et de temps de travail (Brook, 1989), ou

    au brûlis qui a montré ses limites, car la régénérescence se produit après seulement 72 heures (Avocanh, 2005). L'une des méthodes les plus efficaces est l'utilisation des plantes de couverture (par exemple Mucuna sp.) ou les essences forestières qui réduisent sensiblement l'infestation en diminuant la quantité de lumière indispensable au développement de l'adventice (Atchade, 2004). En effet, l'augmentation de la pression démographique entraîne la destruction des forêts au profit des terres cultivables et les terrains une fois mis à nus, deviennent susceptibles à l'invasion de I. cylindrica dont le développement est normalement handicapé par le couvert végétal fourni par les essences forestières ou les plantes de couverture.

    Malheureusement, l'espoir suscité par l'utilisation des plantes de couverture s'estompe de jour en jour car dans les régions à fortes densités de populations les petits producteurs n'acceptent pas de consacrer leurs maigres ressources (terre et main d'oeuvre) pour une culture sans intérêt immédiat (sans valeurs alimentaire ni commerciale). Par ailleurs, selon les paysans, les plantes de couverture mobilisent les terres, ce qui les empêche de produire les cultures vivrières durant la petite saison (Vissoh et al., 2004).

    Au vue des facteurs qui limitent l'adoption des recommandations de la recherche, il est alors impérieux de réfléchir aux solutions alternatives pour recréer l'équilibre biologique où I. cylindrica serait contrôlé par d'autres composants de l'environnement. Dans les nombreux efforts de recherche de solutions, on peut citer l'utilisation des champignons agents de luttes biologiques contre les mauvaises herbes qui est l'une des plus récentes approches de lutte (Evans, et al., 2001). Aussi, Beed et al, (2004) ont démontré l'efficacité des bioherbicides exotiques et indigènes contre les biotypes africains de Imperata cylindrica. Or, à cause du fauchage, le brûlis, et la déforestation pour la production agricole, I. cylindrica colonise de grandes surfaces et ses ennemis naturels et pathogènes présents dans le milieu ne seraient pas de ce fait suffisants pour le contenir et ont besoin donc d'être introduits en quantité suffisante (approche mycoherbicidique). Au Bénin, le constat de lésions foliaires sur les plantes de I. cylindrica est une évidence à l'existence de pathogènes indigènes capables de contrôler les infestations. Certes, la partie la plus redoutable de la plante est constituée par les rhizomes, cependant les pathogènes foliaires peuvent occasionner une déplétion des

    hydrates de carbones qui constituent les réserves fondamentales des rhizomes, en drainant et en suçant les ressources nutritives de la plantes. Elles peuvent aussi produire des toxines systémiques qui pourront tuer l'herbe et réduire de ce fait le potentiel d'infestation. Puisque les paysans souhaitent une application de mycoherbicide, un produit à base de champignon qui tue les herbes, dans le but d'une approche de lutte durable (Ayeni et al., 2004), cette étude se propose de contribuer à la lutte intégrée contre I. cylindrica par une approche de lutte biologique basée sur l'utilisation de champignons pathogènes indigènes. Pour atteindre cet objectif, la démarche suivante a été adoptée :

    · Faire l'inventaire des pathogènes de I. cylindrica au Bénin ;

    · Caractériser morphologiquement les isolats inventoriés et confirmer leur pathogénicité;

    · Sélectionner les souches et espèces de champignons plus virulents et donc capables de lutter contre I. cylindrica.

    CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE

    1.1 Biologie, écologie et gestion de I. cylindrica

    1.1.1 Systématique

    I. cylindrica est un végétal de l'embranchement des Spermaphytes, du sous-

    embranchement des Angiospermes, de la classe des Monocotylédones, de l'ordre des Cyperales, de la famille des Poaceae, de la sous famille des Panicoidae, de la tribu des Andropogoneae, de la sous tribu des Saccharinae, du genre Imperata et de l'espèce cylindrica. C'est est une graminée monocotylédone, ainsi son méristème apical reste proche de la surface du sol alors que les feuilles sont érigées. Hubbard et al. (1944), reconnaissent cinq variétés de I. cylindrica: Var. condensata (2n=10), Var. major (2n = 20), Var. lactifolia (2n=30), Var. africana (2n = 40), Var. europa (2n = 60).

    1.1.2 Description morphologique

    I. cylindrica est une herbe érigée à rhizome dont la pousse est un chaume cylindrique

    formé de gaines de feuilles roulées les unes aux autres. Le rhizome est blanc segmenté, pointu et peut percer les tubercules sous terre, voire piquer les pieds et mains des personnes travaillant dans les champs infestés. Le système racinaire est fibreux et se développe au niveau des noeuds des rhizomes. La tige est pratiquement invisible et donne l'impression que les feuilles sortent directement de terre. Les feuilles de la plante adulte mesurent 1,25 cm à 2,5 cm de large et sont généralement de 30 cm à 75 cm de long. Elles sont rarement d'une couleur vert foncée mais tendent sur du vert pâle avec une bordure tranchante grâce à leur richesse en silice. Contrairement à la plupart des plantes, la nervure blanchâtre qui traverse la surface supérieure n'est pas médiane et permet de distinguer aisément l'espèce. L'inflorescence est une panicule cylindrique de couleur blanchâtre ou or. La panicule mesure en moyenne 10 à 20 cm de long sur 0,5 à 2,5 cm de large (MacDonald, 2004). Les pédicelles sont inégaux et les pollens allongés ou lancéolés sont entourés de poils soyeux. Chaque graine est munie d'une queue ou d'une plume.

    1.1.3 Biologie

    I. cylindrica se reproduit aussi bien de façon sexuée, par les graines, que de façon

    asexuée, par les rhizomes (Bryson and Carter, 1993). En effet, c'est une plante qui
    produit plus de 3000 graines par plante. L'inflorescence est induite par les conditions

    rudes telles que le fauchage et le brûlis, et les graines peuvent être transportées sur des centaines de mètres.

    Une plante obtenue à partir d'un semis peut donner des rhizomes en 4 semaines (Bryson et Carter, 1993). Les rhizomes représentent plus de 60% de la biomasse totale, et le faible rapport pousse/rhizome contribue à sa régénération rapide après un brûlis, un sarclage ou un labour (MacDonald, 2004). La capacité de régénération des rhizomes augmente avec leur âge et leur poids car les rhizomes matures sont plus riches en nutriments que les jeunes rhizomes (MacDonald, 2004). De même, les bourgeons des rhizomes matures qui sont proches de l'apex sont les premiers à régénérer lorsqu'ils sont séparés de la plante mère. En revanche, leur diamètre et leur nombre de noeuds n'influencent pas de façon significative leur croissance (Ayeni et Duke, 1985). Les rhizomes tolèrent bien la dessiccation et se reproduisent mieux sur les sols acide (Wilcut et al., 1988). Chaque segment de rhizome peut produire une nouvelle plante, ce qui peut arriver avec les pratiques culturales et les applications partielles d'herbicide. La régénération des bourgeons est favorisée par leur exposition à la lumière (MacDonald, 2004 ; Atchade, 2004) alors que l'enfouissement des fragments de rhizomes à plus de 8 cm de profondeur peut limiter la propagation de l'adventice (Wilcut et al., 1988).

    1.1.4 Distribution Géographique

    I. cylindrica pousse souvent dans les régions sub-tropicales et se développe bien dans les milieux où la pluviométrie annuelle se situe entre 750 mm et 5000 mm (Bryson and Carter, 1993). Elle envahit les régions qui sont soumises à de fortes pressions humaines et atteint sa croissance maximale sur les sols fertiles mais son développement normal n'est pas limité par la fertilité du sol.

    I. cylindrica est enregistrée comme mauvaise herbe dans 73 pays de par le monde et est présente sur tous les 5 continents. Sa présence est remarquable en Afrique, en Australie, en Asie du sud et dans le Pacific tandis qu'elle est moins abondante ou constitue un problème mineur en Europe du sud, en Méditerranée et en Amérique du sud (Van Loan et al, 2002). Selon Hubbard et al (1944) et Santiago (1980), I. cylindrica var europa est rencontrée en Afrique du Nord et en Europe autour de la Méditerranée, et à l'Est de l'Afghanistan, I. cylindrica var. major est indigène à l'Afrique de l'Est, à l'Asie, à l'Australie, et aux Iles de l'Océan pacifique. I. cylindrica var africana est rencontrée en

    Afrique de l'Ouest, I. cylindrica var. lactifolia se développe seulement au Nord de l'Inde, alors que I. cylindrica var condensata est retrouvée en Chili et en Amérique du Sud (MacDonald, 2004).

    Selon une prospection couvrant le Bénin, le Cameroun, le Ghana et le Nigéria, la fréquence d'apparition de I. cylindrica diffère suivant les zones agroécologiques mais pas suivant la saison de collection (Chikoye et al, 2001). Ceci suppose que dans une région de forte infestation, l'herbe est aussi présente en saison pluvieuse qu'en saison sèche (Ayeni, 2004).

    Selon Ayeni et al, 2004, au Bénin, les taux moyens d'infestation dans les champs cultivés, étaient respectivement de 67%, 45% et 6% (Figure 1) dans la zone humide au sud (2 saisons pluvieuses avec 1200 - 1300 mm de pluies annuelles), dans la zone subhumide au centre (1100 - 1200 mm), et dans la zone subaride au nord (900 - 1000 mm avec une saison de pluie).

    Zone subhumide

    Zone humide

    Zone subaride

    1.1.5 Importance agronomique et économique de Imperata cylindrica dans la problématique du développement

    I. cylindrica a été désignée parmi 88 autres espèces comme la pire des mauvaises herbes, par la majorité des paysans interviewés dans différentes zones agro-écologiques des zones humides et subhumides au Bénin, au Nigéria et en Côte d'Ivoire (Chikoye et al., 2000; Ayeni et al, 2004 ; Vissoh et al., 2004). Elle est classée 7ème mauvaise herbe sur le plan mondial (Holm et al, 1977).

    Sur le plan économique, I. cylindrica est considérée comme un sérieux problème en Afrique occidentale et centrale. Les pertes qu'elle inflige aux cultures à tubercules telles que le manioc et l'igname, ne sont pas seulement dues à la compétition directe, mais aussi aux infections qui surviennent lorsque les rhizomes de l'herbe percent les tubercules. De même, par exemple au Bénin, l'enlèvement manuel de I. cylindrica coûte, 40.000 à 50.000 FCFA par ha (Vissoh et al., 2004). Le coût de l'enlèvement de I. cylindrica par l'usage des herbicides est estimé à $400 par hectare (Van Loan et al., 2002). I. cylindrica est un fourrage de peu d'importance parce que le bord tranchant des feuilles (riches en silice), la rend indésirable par les animaux (Coile et Shilling, 1993). Selon Hubbard et al. (1944) I. cylindrica est utilisée pour l'emballage des biens en milieu rural en Afrique. En Irak, elle sert à fabriquer des brosses ; en Egypte elle sert dans la fabrication des cordes et des tapis, des nattes, des tapis-brosses et en Union Soviétique dans la fabrication des essuie-pieds. Au sud et au centre du Bénin, I. cylindrica est utilisée pour couvrir les cases (Ayeni et al, 2004). Certaines populations l'utilisent dans le domaine médicinal. En effet dans la région de Dangbo au Bénin, les rhizomes de I. cylindrica sont utilisés comme aphrodisiaque, ou pour renforcer la santé des enfants en période de dentition (Ayeni et al, 2004).

    Sur le plan social, on assiste à l'abandon de terres cultivables envahies par I. cylindrica à cause du caractère compétitif de l'herbe, mais aussi à cause de sa capacité de repousse (Terry et al., 1997).

    Sur le plan environnemental, même si l'herbe est une des rares espèces qui oeuvrent à la réduction de l'érosion du sol, elle a indirectement des effets nuisibles sur la nature. Entre autres effets, on peut signaler que la grande capacité d'extension de I. cylindrica entraînant l'abandon des terres infestées, favorise l'exploitation abusive d'autres surfaces

    avec comme corollaire la destruction des espaces boisés. De même, cet abandon pousse les jeunes paysans à l'exode rural dans les grandes villes où ils s'adonnent à la vente de l'essence au bord des voies, puis à la conduite de taxi-moto, contribuant ainsi à augmenter les risques de pollution.

    A la lumière de cette analyse, il est évident que I. cylindrica est une herbe qui présente d'avantages minimes par rapports aux dommages qu'elle cause à la société. Ainsi, en 2004 au Bénin, la perception des paysans dans toutes les trois zones ci-dessus décrites étaient que I. cylindrica évolue plus comme une herbe indésirable qu'une herbe utile (Ayeni, 2004). C'est pourquoi dans les régions de fortes infestations, 96% des paysans interviewés pensent que l'herbe est nuisible, tandis 89% d'entre eux souhaitent une éradication totale (Ayéni, 2004) et en attendant une meilleure solution, ils développent diverses stratégies pour ramener les taux d'infestation à des niveaux acceptables.

    1.1.6 Méthodes classiques de lutte contre I. cylindrica 1.1.6.1 Lutte mécanique

    Une lutte mécanique réussie nécessite la destruction de la capacité de repousse des rhizomes et des graines, habituellement par des perturbations physiques, enfouissement ou enlèvement complet de l'herbe pour empêcher sa croissance. Ainsi, elle a pour but de couper les rhizomes en morceaux et de les exposer au soleil ou les enfouir en profondeur afin de prévenir leur repousse (Brook, 1989).

    Dans la pratique, un tel but est impossible à atteindre, cependant la lutte mécanique reste de loin, une des méthodes les plus largement répandues.

    Les paysans à faibles revenus se limitent au fauchage, à l'enlèvement manuel ou au brûlis parce que ces techniques ne nécessitent que l'énergie humaine et l'usage d'instruments simples (Brook, 1989). Mais elles ne garantissent pas à elles seules une réduction de la biomasse des rhizomes et du feuillage (Willard et al., 1996).

    Le brûlis utilise le même principe que le fauchage, c'est-à-dire l'enlèvement de la partie aérienne. Il est préféré en Afrique centrale et occidentale au fauchage mais il induit les repousses (Avocanh, 2005) et accentue l'inflorescence, et par conséquent la production de graines (CABI, 2005). De plus, il comporte les risques d'extension du feu à d'autres champs ou aux agglomérations mais aussi un risque de pollution environnementale (Menz et al., 1998) et de l'érosion des sols.

    Au sud-Bénin, les paysans billonnent les terres, ce qui a un double avantage de recycler la fertilité et de réduire l'infestation du sol (Vissoh et al., 2004).

    1.1.6.2 Lutte culturale

    La fumure et l'utilisation des jachères constituent les principales méthodes culturales. L'utilisation de la fumure est basée sur le principe que la fumure, en particulier l'azote, peut favoriser la compétitivité des cultures désirées en défaveur de I. cylindrica (MacDonald, 2004). En effet, l'apport d'engrais influence très peu le développement de I. cylindrica (Atchade, 2004) et permet aux cultures d'être compétitives par leur couverture végétale dont l'ombrage peut réduire le développement de l'herbe.

    L'observance des jachères, utilise également comme principe, le caractère héliophile de I. cylindrica (Brook, 1989 ; Atchade, 2004). Une période de jachère naturelle adéquate pour venir à bout de l'herbe peut durer plusieurs années. Or, la pression démographique et l'augmentation des besoins alimentaires ont conduit à la nécessité de réduire les périodes de jachères. Au sud Bénin, par exemple, les périodes traditionnelles de jachères ne sont plus respectées. C'est seulement dans quelques régions comme Pobè et Bonou que certains paysans continuent à observer entre 4 à 5 années de jachère (Vissoh et al., 2004). L'utilisation des plantes de couverture peut permettre de réduire le temps de jachère et par conséquent, limiter la contrainte liée aux jachères naturelles. En effet, selon Vissoh et al., (2004), les plantes de couverture permettent de réduire le temps de jachère jusqu'à 2- 5 ans. Selon Brook (1989), les espèces recommandées sont : Calopogonium mucunoides Desv., Centrosema pubescens BTH, Pueraria phaseoloides (Roxb.) BTH, Psophocarpus palustris Desv., Crotolaria spp., Styloxanthes spp., Moghania macrophylla (Willd.) et Gliciridia maculata HBK.

    Déjà en 1992 le projet Sasakawa Global 2000 a entrepris au Bénin la vulgarisation de Mucuna spp pour lutter contre I. cylindrica. Après 3 années consécutives d'utilisation du Mucuna spp, 100% des exploitants avaient reconnu que cette plante de couverture contribuait à améliorer la fertilité des sols tandis que 84% d'entre eux ont confirmé son pouvoir d'éradication de I. cylindrica en deux années (Galiba et al, 1998). Paradoxalement de nos jours l'utilisation de Mucuna se raréfie de plus en plus à causes de plusieurs contraintes. Selon une enquête menée au Bénin, au Nigéria et en Côte d'Ivoire par Chikoye et al., 2000, seulement 12,7% des paysans interviewés utilisaient les

    jachères améliorées (utilisation de Mucuna spp.). Ceci montre que des réticences persistent par rapport à l'adoption de cette technique pour venir à bout de I. cylindrica, car les plantes de couverture occupent des espaces réservés aux cultures. C'est comme si les investissements nécessaires pour leur établissement ne sont pas bénéfiques par rapport aux avantages qu'elles génèrent (Manyong et al., 1999). Selon Chikoye et al., (2002), il est invraisemblable que les plantes de couverture soient totalement adoptées dans une condition de manque cruel d'espaces cultivables. Ainsi, au Bénin, les plantes de couverture, comme Mucuna spp, et Aeschynomene histrix qui occupent le sol pour une courte durée sont peu adoptées (Vissoh et al., 2004) alors que les espèces pérennes comme Cajanus cajan, Acacia auriculiformis sont mieux adoptées parce qu'elles sont également exploitées pour leurs bois, leurs graines et feuilles comestibles (Vissoh et al., 2004). Comme les graines de Mucuna spp. n'ont aucune valeur alimentaire (Vissoh et al., 2004), Versteeg et al. (1998) avaient initié au Bénin un processus de désintoxication des graines de Mucuna spp., pour pouvoir l'utiliser dans les principaux plats. Or les études menées par Ayeni et al. (2004), confirment toujours la non-adoption de cette plante par les paysans. Cette réticence dans l'adoption des plantes de couvertures au sud Bénin peut être expliquée par l'augmentation de la pression démographique. En réalité, l'importance économique des plantes de couverture peut varier selon les cultures. Elles sont par exemple en général bénéfiques dans un champ de manioc tandis que l'effet contraire est observé pour le maïs (Chikoye et al., 2001). Face à ces faiblesses, d'autres auteurs ont tendance à privilégier la lutte chimique.

    1.1.6.3 Lutte chimique

    La lutte chimique permet d'obtenir un résultat rapide et en plus elle n'est pas fastidieuse dans sa mise en oeuvre. Comparativement aux méthodes de lutte mécanique, elle évite la perturbation du sol qui entraîne l'érosion (Brook, 1989). Plusieurs herbicides existent et ont été testés pour leur efficacité contre I. cylindrica (Brook, 1989; MacDonald, 2004). Les herbicides usuels sont Dalapon, Glufosinate, Imazapyr et Glyphosate qui est le plus fréquent sur le marché. Cette préférence au Glyphosate est due à sa faible toxicité pour les mammifères et son absence de résidus phytotoxiques sur le sol (Terry et al., 1997) et son coût relativement faible. Malheureusement, les herbicides sont seulement utilisés par les paysans à forts revenus; ils ne sont pas spécifiques et nécessitent la disponibilité de

    grandes quantités d'eau. Mal utilisés, les herbicides peuvent entraîner des problèmes sur la santé et sur l'environnement. La limitation de l'utilisation des herbicides dans les pays au sud du Sahara est due à quatre facteurs majeurs : la non disponibilité d'herbicide de bonne qualité, la non disponibilité d'équipements adéquats, l'absence de formation adéquate et les coûts élevés. Sur 300 paysans interviewés au Bénin aucun n'utilisait d'herbicide contre I. cylindrica (Ayeni et al, 2004).

    Si le problème constitué par I. cylindrica augmente d'année en année (Ayeni, 2004), ceci suppose qu'aucune des méthodes ci-dessus mentionnées n'est encore suffisante et par conséquent de nouvelles méthodes de lutte telle que la lutte biologique peuvent être envisagées.

    1.2 Théorie et principes de la lutte biologique

    Les végétaux, tout comme les animaux, possèdent des ennemis naturels (insectes ou pathogènes) qui coexistent normalement dans un certain équilibre, mais qui peuvent dans certaines conditions occasionner leur destruction partielle ou totale. La lutte biologique est l'étude et l'utilisation de ces ennemis naturels pour réguler la densité d'une population d'hôte donnée qui croit à cause du déséquilibre de l'environnement original (Harlet et Forno, 1992). La lutte biologique peut être classique (inoculative) ou inondative.

    1.2.1 Lutte biologique classique

    La plupart des pestes ne sont des contraintes que dans leur nouveau milieu d'introduction, où elles rencontrent des conditions favorables à leur développement pendant que leurs ennemis naturels sont absents. La lutte biologique classique consiste à : « introduire l'agent de lutte biologique dans une région qui n'est pas son origine afin de réduire de façon significative une population d'hôte qui est le plus souvent introduite ». Les cas de succès de cette technique sont légion. C'est par exemple l'utilisation d'un parasitoïde, Anagyrus (Epidinocarsis) lopezi De Santis originaire d'Argentine du Nord, qui a permis de lutter efficacement contre la cochenille farineuse du manioc Phenacoccus manihoti Matile-Ferrero (Homoptera, Pseudococcidae) au Nigéria et au Bénin (Neuenschwander, 2002). De même, Typhlodromalus aripo De Leon un prédateur originaire du Brésil, qui s'est établi rapidement en Afrique subsaharienne, a réduit considérablement la population de l'acarien vert du manioc, Mononychelus tanajoa (Bondar) (A cari Tetranychidae).

    (Yaninek et Hanna, 2003). De 1995 à 1998 le succès des lâchers de Pareuchaetes pseudoinsulata Rego Barros (Lepidoptera, Arctiidae) au Ghana a permis de réduire l'infestation de Chromolaena odorata (L.) (Asteraceae) de 85% à 32% (James et al., 2002). Au Bénin, dans les localités de Tévèdji, Lihu, et Kafedji, sur le fleuve Ouémé la jacinthe d'eau, Eichhornia crassipes (Mart.) Solms-Laubach (Pontederiaceae) a été réduite de la surface du fleuve Ouémé, de 100% à 5%, en 8 années par les lâchers de Neochetina eichhorniae Warner (Coleoptera curculionidea) et de Neochetina bruchi Hustache (Coleoptera curculionidea) (Ajuona et al., 2003).

    Dans le cas d'utilisation des champignons pathogènes, cette forme de lutte peut être assimilée au lâcher des champignons biotrophes contre une cible. L'un des succès en matière de ce genre de lutte est l'utilisation de la rouille (champignon biotrophe) Uromycladium tepperianum pour contrôler Acacia saligna en Afrique du sud (Charudattan, 2001). Ce champignon a été importé de l'Australie vers l'Afrique du Sud après des tests de spécificité effectués sur une large variété de culture d'importance économique (Morris, 1987). C'est aussi le cas de l'établissement de Neozygites tanajoae (Entomophtorales, Neozygitaceae) d'origine brésilienne, causant une infection moyenne de 25% des populations d'acarien vert au Bénin (Hountondji et al., 2002).

    La lutte biologique classique contre les mauvaises herbes implique le plus souvent l'utilisation des champignons pathogènes. Pour être efficace, elle doit prendre en compte l'écologie de l'herbe, sa biologie et les informations climatiques et géographiques sur les régions où l'herbe constitue un problème. Si dans le cas d'utilisation des insectes comme agent de lutte contre les mauvaises herbes, de grands succès ont été obtenus avec des insectes exotiques, dans le cas de l'utilisation des microbes (le plus souvent des champignons), les problèmes d'homologation constituent une contrainte majeure. En effet, l'évaluation de l'effet des microorganismes lâchés dans l'environnement nécessite des connaissances et moyens spécifiques qui font défauts dans les pays africains. Ceci suscite une méfiance à l'égard des microorganismes d'origine exogène d'où des difficultés d'homologation.

    Depuis les années 2000 certains champignons pathogènes sont déjà classés ou
    commercialisés comme des agents de lutte biologique contre les mauvaises herbes dans

    les pays développés comme les Etats-Unis, l'Italie, le Canada et l'Australie, mais aussi en Inde et en Chine (Tableau 1).

    Tableau 1: Quelques champignons commercialisés ou utilisés comme agents de lutte biologique Champignons Noms commerciaux Herbes cibles

    Acremonium diospyri - Diospyros virginiania

    Alternaria zinniae - Xanthium occidentale

    Alternaria eichhorniae - Eicchornia crassipes

    Alternaria cassiae CASST Cassia obtusifolia

    Cercospora rodmanii ABG 5003 Eicchornia crassipes

    Colletotrichum coccodes VELGO Abutilon theophrasti

    Colletotrichum gloesporiodes f. sp LUBOA 2 Cuscuta chinensis et, Cuscuta

    cuscutae australis

    Colletotrichum gloesporiodes f. sp malvae

    BIOMAL Malva pusilla

     

    Colletotrichum gloesporiodes f. sp COLLEGO Aeschynomene virginica

    aeschynomene

    Colletotrichum orbiculare - Xanthium spinosum

    Condrosterium purpureum BIOCHON Prunus serotina

    Phytophtora palmivora DEVINE Morrenia odorata

    Source: Les champignons agents de lutte biologiques, Butt et al., 2001

    En Afrique, des efforts sont aussi déployés dans la recherche d'agents microbiens de lutte contre les mauvaises herbes. C'est le cas de Sporisorium ophiuri (P. Henn) Vanky (Ustilaginales), un charbon bactérien utilisé dans la lutte contre Rottboellia cochinchinensis (Lour.) Clayton, appelée encore herbe queue de rat (Valverde, 2005). Il en est de même pour les isolats de Fusarium oxysporum f. sp. Striga qui réduisent significativement l'émergence de Striga hermonthica dans les champs de céréales (Kroschel et al., 1996; Ciotola et al., 1999, Elzein et Kroschel, 2004).

    1.2.2 Lutte biologique inondative

    Selon Harley et Forno (1992), contrairement à la lutte biologique classique où l'agent de lutte biologique reste permanent et se perpétue une fois établie, dans le cadre de la lutte biologique inondative, l'agent n'est pas un élément permanent du biotype. Même lorsqu'il y est présent, sa densité n'est pas à même d'assurer une maîtrise de l'hôte. Il s'agit donc de l'introduction dans l'environnement à plus d'une fois, une grande quantité d'inoculum pour induire une population d'agent de lutte biologique capable de contrôler efficacement l'hôte (approche inondative), ou pour compléter périodiquement l'effectif

    d'une population d'agent de lutte biologique existante, afin de maîtriser l'hôte (approche augmentative).

    Le type de formulation utilisé pour un biopesticide prend en compte les exigences écologiques, les techniques d'application disponibles, la biologie de l'hôte et celle du pathogène, mais aussi le mode d'action de ce dernier. C'est ainsi que dans le cadre de la lutte contre les sauteriaux, le projet LUBILOSA (IITA-Benin) a fait le développement de la formulation huileuse des spores du champignon Metarhizium anisopliae. Ce type de formulation favorise l'adhésion des spores à la cuticule des insectes mais garantit aussi l'infection dans les conditions d'humidité relative faible comme dans le désert (Bateman, 1997) en ce sens que l'émulsion huileuse protège les propagules contre la dessiccation et les rayons UV. Dans le cadre de la lutte biologique contre les adventices, le choix de l'approche inondative a pour finalité le développement d'un mycoherbicide. Le mot mycoherbicide se décompose en `'Myco» qui signifie : « champignon » et `'Herbicide» qui signifie : « qui tue les herbes ». Un mycoherbicide est un herbicide dont le principe actif est une propagule de champignon (mycélium, conidies, sclérotes, chlamydospores, etc.) mélangé à d'autres ingrédients (sources d'énergie et surfactants), le tout dans un support convenablement choisi pour faciliter le début de l'infection, le développement de l'infection, l'application du produit, sa conservation, et sa durée de vie (formulation). L'apport de tween 80 dans certaines formulations facilite par exemple, la dispersion uniforme des propagules et assure un début d'infection correct. Il faut aussi signaler l'usage d'abrasives comme le Gasil dans les formulations mycoherbicidiques qui permet de faciliter l'infection des herbes hôtes par le pathogène inoculé en causant préalablement des dommages dans le tissus foliaire.

    1.3 Les options de la lutte biologique contre I. cylindrica

    Imperata cylindrica importé aux Etats Unis pour lutter contre l'érosion de sols s'est propagé rapidement pour devenir une adventice. Alors des chercheurs de l'université des Florides ont entamé des prospections sur les ennemis naturels et ont abouti à la découverte de pathogènes, d'arthropodes et d'autres invertébrés capables d'attaquer I. cylidrica (Van Loan et al., 2002).

    Parmi les insectes reportés de par le monde, seul Orseolia javanica Kieffer et van Leeuwen-Reijnvaan (Cecidomyidae), est spécifique à I. cylindrica (Van loan et al., 2002). Il se trouve en abondance dans les endroits où I. cylindrica est régulièrement coupé ou fauché. Ses femelles pondent des oeufs qui, après éclosion, donnent des larves qui pénètrent dans la plante pour y créer des galles. Mais les chances de considérer O. javanica comme un agent potentiel de lutte biologique efficace sont réduites par l'existence de Platygaster oryzae (Hym., Platygasteridae) qui est son prédateur (Van Loan et al., 2002).

    Plusieurs pathogènes sont associés à I. cylindrica. On peut citer par exemple Myrellina imperatae Sankaran et Sutton qui causent en Malaisie des taches et des chloroses sur les feuilles (Sankran and Sutton 1992). De même on peut citer, Xanthomonas albilineans (Ashby) Dowson en Australie, qui est responsable d'une décoloration foliaire (Persley, 1973). Beaucoup d'autres pathogènes sont cités dans le monde incluant Puccina rufipes Diet., Claviceps imperatae Tanda et Kawatani, Monodisma fragilis Alcorn, Deightoniella africana Hughes, Mycosphaerella imperatae Sawada, Bipolaris maydis (Y. Nisik.) Shoemaker, Colletotrichum caudatum (Sacc.) Peck, C. graminicola (Ces.) G.W. Wilson, Aschochyta sp., Didymaria sp., Dinemasporium sp., Chaetomium fusiforme Chivers et Helminthosporium, Curvularia et Fusarium species (Chadrasrikul, 1962; Chase et al., 1996; Caunter, 1996).

    Déjà en 1985, 12 champignons pathogènes de I. cylindrica avaient été listés en Albanie (Ravenell, 1985). En Afrique on peut citer Giberella imperatae C. Booth et Prior qui cause des dessèchements au niveau de I. cylindrica en Nouvelle Guinée (Booth et Prior 1984).

    D'autres études effectuées aux Etats-Unis ont montré d'une part, l'efficacité d'un
    mélange de pathogènes (Drechslera gigantea et Bipolaris sacchari) en formulation sur

    plusieurs adventices de la famille des Poacae dont I. cylindrica (Yandoc et al., 1999), et d'autre part, l'efficacité de Drechslera gigantea (Heald et Wolf) (Pleosporaceae), Exserohilum rostratum (Drechsler) Leonard et Suggs (Pleosporaceae), Exserohilum longirostratum (Pleosporaceae) et Bipolaris sacchari (Pleosporaceae) sur I. cylindrica (Charudattan, 1996).

    Des efforts de collection de pathogènes au niveau de rhizomes ont été faits en 2005 au Bénin et ont permis d'identifier Fusarium oxysporum Schlecht. Emend. Synd.et Hans. (Tuberculariaceae), Macrophomina phaseolina (Tassi) Goid et Chaetomium spp (Kunze) (Chaetomiaceae) (Ali-Bidjowe, 2006) mais aucun espoir de lutte n'est obtenu après leur application. L'utilisation des champignons foliaires reste donc à ce jour la seule possibilité.

    CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

    2.1 Production de plants de I. cylindrica

    De jeunes plants de 6 semaines d'âge ayant une hauteur comprise entre 8-10 cm et 4

    feuilles, ont été utilisés pour le test de pathogénicité tandis que des plantes adultes à feuilles lignifiées ont servi pour le test de virulence.

    b

    Les jeunes plantes ont été produites à partir de semis de graines de I. cylindrica sur du coton humidifié (Figure 2a). Quatorze jours après germination, chaque plantule a été transplantée dans un pot en plastique (4 cm x 7 cm x 10 cm) rempli de sol stérilisé à l'autoclave (121 OC et 1,2 bar) (Figure 2b) pour être utilisée 4 semaines après. Pour les tests de pathogénicité.

    a

    Figure 2: Semis de I. cylindrica sur du coton (a) jeunes plantes de I. cylindrica transplantées après semis ( b)

    Les plants adultes avec des feuilles lignifiées et riches en silice ont été transférés directement d'un champ naturellement infesté dans la station de l'IITA-Bénin, à raison d'un plant par pot, ceci afin d'être proche des conditions et aspects naturels des plants. Lorsque les plants transplantés ont un minimum de deux nouvelles feuilles, toutes les anciennes feuilles ont été enlevées. Lorsque tous les plants ont eu un minimum de cinq feuilles, les plus vieilles feuilles ont été enlevées pour laisser les trois plus jeunes feuilles. Ces trois feuilles ont été marquées de fines ficelles de couleur jaune, verte, bleue pour identifier respectivement la plus jeune, la moins jeune et la plus vieille feuille.

    2.2 Prospection des champignons pathogènes 2.2.1 Collecte des feuilles avec symptômes

    Pour la collecte des pathogènes foliaires de I. cylindrica, le Bénin a été subdivisé en trois zones agroécologiques selon la segmentation de Ker (1992). Il s'agit de :

    - la zone humide (ZH) au sud, située au dessous de la 7ème parallèle Nord, qui regroupe les départements de l'Atlantique, de l'Ouémé, du Plateau, du Mono, du Couffo et du Zou. Elle a une pluviométrie bimodale, caractérisée par une moyenne annuelle de 1200 - 1300 mm de pluie s'étendant sur 190 - 230 jours de mars à juillet et de septembre à novembre. La température moyenne annuelle est de 26,5°C avec une humidité relative de 75% en moyenne par an. L'insolation moyenne annuelle est de 2290 heures ;

    - la zone subhumide (ZSH), se situant entre la 7è et la 9è parallèle Nord, regroupe les départements des Collines, du Borgou et de la Donga. Elle est caractérisée par une transition allant d'une pluviométrie de type bimodal à monomodal avec une moyenne annuelle de 1100-1200 mm couvrant 140-190 jours d'avril à octobre. La température moyenne annuelle est de 27°C avec une humidité relative de 60% en moyenne par an. L'insolation moyenne annuelle est de 2305 heures.

    - la zone subaride (ZSA) située au Nord de la 9è parallèle, est constituée de l'Atacora et de l'Alibori. Elle a un régime de pluie monomodal caractérisé par une moyenne annuelle de 900 - 1000 mm de pluie couvrant 90-140 jours de mai à septembre. La température moyenne annuelle est de 27,5°C, l'humidité relative est de 50% en moyenne par an et l'insolation est de 2862 heures.

    Les prospections ont été conduites en 2003 et en 2004. En 2003, elles ont été conduites en avril à raison de 60 champs par zone correspondant à la saison pluvieuse pour la ZH et la ZSH, et à la saison sèche pour la ZSA. En 2004, les prospections ont eu lieu en Août, ce qui correspond à la saison pluvieuse pour la ZSA et à la saison sèche pour les deux autres zones. Ici aussi, 60 champs ont été visités par zone. Au total, 360 champs ont été visités au cours des deux années. Pour chaque prospection, les coordonnées géographiques (GPS) des champs ont été enregistrées par un enregistreur de type «MAGELAN SporTrak PRO».

    Les dimensions des champs étant variables selon les sites, une portion de champ
    d'environ 0,5 ha est délimitée au hasard dans chaque champ. L'échantillonnage des

    feuilles ayant présenté des lésions s'est fait sur cette portion de champ délimitée, en suivant les deux diagonales en zigzagant sur une bande de 4 m de large. Sur chaque plant, les feuilles présentant des symptômes sont délicatement coupées, étalées et mises en presse afin de les garder dans leurs formes initiales. Chaque échantillon est étiqueté par rapport au nom du village, au GPS du champ, la date de collection et la description du symptôme observé. Le nombre d'échantillons collectés par champ a varié de 0 à 10 en fonction de la fréquence des symptômes sur feuille.

    2.2.2 Isolement des champignons à partir des feuilles malades

    Une fois au laboratoire, les échantillons de feuilles ont été dépouillés, triés et soumis selon le cas, à un isolement direct ou indirect.

    L'isolement direct a été réalisé lorsque des propagules (spores ou mycélium) du champignon suspecté ont été perceptibles à l'oeil nu ou au binoculaire à travers le symptôme. Il a consisté à enlever avec une aiguille stérilisée au feu d'un bec bunsen, la structure visible et de la transférer sur une boîte de Pétri stérile en plastique (9 cm diamètre) contenant du milieu gélosé (Eau-Agar, Annexe 1). Ce milieu est utilisé parce qu'il ne contient pas de substances nutritives, ce qui limite l'émergence des saprophytes qui pourraient se développer au détriment du pathogène recherché.

    Lorsque les propagules n'ont pas été perceptibles nous avions suscité leur apparition en utilisant des chambres humides. Les chambres humides ont été faites de boîtes de Pétri dont l'intérieur est tapissé de deux papiers filtres humidifiés à l'eau stérile. Sur ces papiers filtres nous avions déposé le morceau de feuille prélevé à l'intersection de la lésion et du tissu sain, car le champignon est plus actif à cet endroit (Baxter et Van der Linde, 1997), ce qui facilite son isolement en culture pure. Après 3 à 5 jours d'incubation, les structures émergées grâce à la forte humidité de la chambre humide ont été transférées sur le milieu Eau-Agar.

    L'isolement indirect a été réalisé dans les cas où la méthode des chambres humides n'a abouti à l'émergence d'aucune structure. Nous avions d'abord procédé à une stérilisation de surface par trempages successifs de petits morceaux (4 mm2) de feuille (prélevés à l'intersection de la lésion et du tissu sain), dans une solution d'hypochlorite de sodium à 1% pendant 1-2 mn, puis dans de l'alcool éthylique à 70% pendant 1-2 mn, suivi d'un triple rinçage dans l'eau distillée stérile. Après cette stérilisation de surface, les morceaux

    de feuilles ont été séchés sur du papier filtre stérile avant d'être transférés aseptiquement sur le milieu Eau-Agar pour permettre l'émergence du pathogène à partir du morceau de feuille.

    Dans tous les cas, les boîtes ont été incubées à 25oC pendant 4-7 jours, puis les colonies développées ont été aseptiquement transférées sur du milieu gélosé de Potato Dextrose Agar (PDA, Annexe 2). Ce milieu contient d'élément nutritif et permet le développement rapide du champignon isolé en culture pure. Pour chaque isolat, la forme, la couleur, la pigmentation de la culture pure obtenue ont été notées et les types de conidies produites ont été décrits.

    2.2.3 Détermination de la pathogénicité: vérification du postulat de Koch

    Les colonies d'isolats cultivés sur PDA ont été utilisées pour inoculer les jeunes plants obtenus à partir des semis (cf 2.1). L'inoculation a été faite à l'aide de minces couches (4 mm2) de blocs d'Agar contenant le pathogène, maintenus à la surface des feuilles à l'aide d'une mince mèche de coton préalablement mouillée à l'eau stérile. Les plants inoculés ont été par la suite incubés (28-30 0C) sous des sachets de plastique pendant 48 heures. Par traitement, trois plants ont été inoculés par isolat et sur chaque plant, c'est la feuille la plus âgée (5-7mm de large) qui a reçu l'inoculât. Après cinq jours, les feuilles nécrosées sont prélevées et les symptômes sont comparés à ceux observés au champ, puis l'agent responsable a été isolé à l'aide du milieu Eau-Agar à nouveau, en utilisant l'une des méthodes précédemment décrites au paragraphe 2.2.2. Les colonies obtenues après ce nouvel isolement ont été comparées (formes et couleurs des mycelia, couleur de la pigmentation et conidies produites) aux colonies ayant servi à l'inoculation. Lorsque celles-ci étaient identiques, et que les symptômes aussi étaient identiques à ceux observés au champ, nous avions conclu à la vérification du postulat de Koch.

    2.2.4 Identification et conservation des pathogènes

    L'identification des isolats ayant satisfait au postulat de Koch a été faite en se basant sur les structures (mycelia et conidies), à l'aide de clés dichotomiques et d'ouvrages d'identification. Deux documents principaux ont été utilisés. Il s'agit de :

    - Cours Internationnal sur l'Identification des Champignon Agricoles et Evironnementaux (CABI, 2001)

    - Genres illustrés des champignons imparfaits (Barnett et Hunter).

    Après identification, les pathogènes ont été conservés au laboratoire sur silicagel, ou par la méthode de la cryopréservation (Nakasone et al, 2004) pour une conservation à long terme (Annexe 3).

    Pour les prospections, les isolements, et la pathogénicité, les proportions des pathogènes, et les proportions de chaque espèce de pathogène ont été calculées par zone et ont été représentés par des digrammes de pie. Les nombres des différentes espèces collectionnées par zone et par département ont été présentés sous forme de Tableaux. Les proportions des pathogènes isolés ont été présentées sous forme de diagramme de pie, en fonction des zones et des saisons et les coordonnées géographiques de leurs origines ont été utilisées pour construire une carte de distribution.

    2.3 Etude des caractéristiques physiques des isolats 2.3.1 Choix des isolats pour l'étude

    Afin de réduire le nombre d'isolats pour l'étude des caractéristiques et les tests de virulence, et pour répondre aux contraintes de matériel et de temps, une double sélection a été faite pour réduire les isolats retrouvés sur I. cylindrica de soixante quatre (64) à douze (12).

    La première sélection qui a tenu compte des espèces, des périodes de collection (année et saison), et des coordonnées géographiques, a permis de choisir quarante et un (41) isolat. Pour la deuxième sélection, les quarante et un (41) isolats ont été soumis à un test préliminaire sur de jeunes plantes exactement comme au paragraphe 2.2.3. Ce test préliminaire a été considéré comme le test de pathogénicité. Les symptômes obtenus après deux semaines d'infection ont été évaluées par notation du pourcentage de symptômes sur chaque feuille inoculée. Les moyennes de pourcentage de symptôme produit par chaque isolat pour 3 répétitions ont été alors calculées et les 12 isolats qui ont présenté un pourcentage de lésion supérieur à 3% ont été choisis. Cette limite est choisie parce qu'à partir des observations au champ et les tests préliminaires, nous avons constaté qu'une lésion due à un isolat donné est nettement visible à partir de 3% de la surface foliaire attaquée. Pour une comparaison des caractères, quatre (4) autres isolats, de D. gigantea, B. sacchari, E. longirostatum et E. rostratum, préalablement utilisés avec succès en formulation mycoherbicidique à l'Université des Florides (isolats exogènes)

    ont été ajoutés aux 12 isolats indigènes pour la suite de l'étude. Ces 4 isolats stockés en tubes sur du PDA, ont été importés des Florides sous signature de certificat d'importation délivré par le Service de Protection de Végétaux du Bénin, et de d'accord de transfert de matériel délivré par l'Université des Florides.

    2.3.2 Aspects et croissance radiale des colonies des isolats choisis sur Potato Dextrose Agar (PDA)

    Des boîtes de PDA ont été ensemencées en pré-culture avec les isolats sélectionnés. Après une semaine d'incubation à 25oC à l'obscurité permanente, ces cultures ont servi à ensemencer les boîtes destinées à l'étude des aspects physiques et de croissance radiale. L'inoculation a été faite en utilisant une emporte stérilisée à l'alcool (96o) et au feu d'un bec bunsen, pour prélever sous une hotte à flux laminaire, un morceau de culture (5 mm de diamètre). Le morceau a été déposé au centre du milieu de culture avec la face mycélienne contre la surface de ce dernier. Ces morceaux ont été prélevés en bordure de culture où le mycélium est plus actif, et à un endroit équidistant du centre de la colonie mère. Quatre (4) boîtes (répétitions) ont été faites par isolat. Pendant sept (7) jours d'incubation à 25oC les variables suivantes ont été mesurées ou observées chaque jour pour déterminer les différences morphologiques entre isolats de même espèce et entre espèces.

    · La croissance radiale ou diamètre (mm) des colonies est mesurée à l'aide d'une règle graduée;

    · L'aspect physique des mycélia a été décrit après observation macroscopique: la

    couleur de la colonie et la pigmentation en arrière de la boîte ont été déterminées

    par simple observation, de même il a été vérifié si la colonie est adhésive ou

    aérienne par rapport au milieu de culture. Lorsque la colonie a présenté des

    mycélia aériens, il a été vérifié si ces mycélia sont abondants, cotonneux

    (semblable à du coton), ou floconneux (en petites boules comme des flocons).

    La croissance moyenne par isolat a été déterminée pour les quatre répétitions de même que les écarts types. Ceci a permis de faire des courbes d'évolution de la croissance radiale. Quant à l'aspect physique des colonies il a été décrit et présenté sous forme de photo.

    2.3.3 Production en masse des spores

    Le PDA n'a pas permis une production suffisante (106 spores/ml) de spores pour tous les

    isolats. Alors pour étudier les formes et dimensions des spores, nous avons testé quatre (4) milieux et substrats.

    2.3.3.1 Les milieux et substrats utilisés

    - Le V8AGAR a été préparé en prenant 20% v/v de jus deV8 manufacturé auquel ont été

    ajouté 2% p/v de la gélose (Agar) et 3g de carbonate de calcium (CaCO3) pour un litre de milieu de culture (Harigan, 1998). Ce milieu a été distribué dans des boîtes de 15 cm de diamètre après stérilisation pendant 15 mn à 121 0C à une pression de 1,2 bar.

    - Le Bouillon de pomme terre enrichi aux sels minéraux (spécifique pour la production des spores de C. caudatum) a été choisi comme milieu liquide. Il a été préparé en râpant 200g de pomme de terre dans 1 litre d'eau distillée et en les laissant en solution pendant 1 heure de temps avant de les faire bouillir (5mn). Après filtration, il a été ajusté à 1 litre, puis il a été ajouté 20g de sucrose, 10g de Nitrate de potassium (KNO3), 5g dihydrogénophosphate de potassium (KH2PO4), 2,5g de sulfate de magnésium (MgSO4), 0,02g de chlorure de fer (FeCl2) avant que le pH n'ait été ajusté à 6. La solution ainsi obtenue a été distribuée dans des erlenmeyer de 250 ml à raison de 100 ml par flacon avant d'être stérilisé.

    - Le substrat à base de rhizome de I. cylindrica (les tests préliminaires ont montré qu'il produit facilement les spores de Exserohilum) a été préparé en immergeant 100g de morceaux (1 cm) dans l'eau toute une nuit, puis en les stérilisant (121 0C à une pression de 1,2 bar) dans un erlenmeyer de 500 ml après avoir versé le liquide d'immersion.

    - Le substrat à base de riz (utilisé par le projet LUBILOSA pour la production en masse des spores de M. anisopliae) a été préparé de la même façon que précédemment tout en utilisant des graines de riz enveloppées de la variété Nerica en place des morceaux de rhizomes.

    2.3.3.2 Inoculation des milieux et substrats

    Le V8Agar et le milieu liquide ont été ensemencés d'un explant (5 mm2) de culture de

    champignon (5 jours d'âge). Pour le V8AGAR, l'explant a été déposé au centre du milieu
    de culture et les boîtes ont été incubées à 25 0C pendant 15 jours. Les spores sont raclées
    à l'aide de l'eau distillée et le mélange obtenu a été filtré à l'aide d'un morceau de

    mousseline. Pour le milieu liquide, l'explant a été introduit dans les flacons contenant le milieu, puis ces flacons ont été soumis à une agitation de 200 tours/mn à la température ambiante (25 - 28 0C) pendant 15 jours.

    Pour inoculer les substrats, nous avions récupéré les surfaces des cultures sur PDA dans 4 ml d'eau distillée stérile qui ont permis par la suite d'inoculer les 100g de substrat. Les flacons sont laissés incubés à la température ambiante (25 - 28 0C) sur les paillasses au laboratoire pendant 15 jours mais ils ont été agités fréquemment pour favoriser une bonne colonisation des substrats. Les substrats colonisés ont été par la suite suspendus dans 100 ml d'eau pour en extraire les spores produites après filtration.

    La concentration des spores en filtrats (nombre de spores/ml) a été déterminée à l'aide d'un hématimètre (de type Neubauer (Hawhsley) avec un microscope à axes gradués de type Leitz qui permet de mesurer les dimensions des spores. L'hématimètre de NEUBAUER est une lame épaisse quadrillée. L'intersection du quadrillage donne une configuration de 25 carrés subdivisés en 16 autres petits carrés. Chaque petit carré à une surface de 1/400mm2 et une profondeur de 0,1 mm. Avant d'introduire la suspension à évaluer, on a placé la lamelle sur l'hématimètre. Pour respecter la profondeur de 0,1mm prescrite par le fabriquant il est important que la lamelle soit correctement adhérée à l'hématimètre (présence d'empreintes digitales). Une fois la lamelle placée, on a introduit à l'aide d'une micropipette une goutte de la suspension entre lame et lamelle. Cette dernière a migré par capillarité pour occuper l'intersection entre lame et lamelle donc le quadrillage qui a permis de compter aisément les spores.

    Les formes et couleurs des spores (pigmentées ou non) sont décrites et leur dimensions sont prises sur un échantillon de 50 spores à l'aide de la graduation des axes du microscope à un grossissement X 100. Les dimensions sont données en micromètres en considérant les intervalles entre les minima et maxima. Pour les conidies ayant de flagelles, les dimensions de ces dernières sont prises en compte.

    2.4 Etude de la virulence des isolats

    La virulence des isolats a été étudiée aussi bien in vitro qu'in vivo. Les tests in vitro sont plus faciles (conditions d'expérimentation stables) et ont permis d'avoir rapidement d'information sur les isolats en peu de temps (6 jours). Cependant pour vérifier si dans le futur nous pourrions nous baser uniquement sur les tests in vitro pour conclure de la

    performance des isolats, il a été nécessaire de compléter les résultats du test in vitro par un test in vivo qui prend en compte la plante entière avec toute sa physiologie.

    2.4.1 Préparations des inocula utilisés

    2.4.1.1 Les Suspensions de mycélia

    Le mycélium de chaque isolat a été produit dans des flacons de 250 ml contenant 100ml

    du milieu liquide Potato Dextrose Broth (PDB, 24 g/L). La production a été faite à l'aide d'un agitateur électrique de type GFL de fabrication allemande à raison de 120 tours/mn pendant 15 jours. Les mycélia produits ont été filtrés et séchés pendant 4 heures, sous la ventilation d'une hotte à flux laminaire de type ESCO, Classe II (Singapoure). Ils ont été ensuite mélangés dans une proportion de 5 g de mycélium pour 5 g de poudre de kaolin auquel a été ajouté le filtrat de culture jusqu'à avoir 100 ml de suspension. Ce mélange a été ensuite enrichi de la gélatine à 1% (pour assurer l'adhésion des morceaux de mycelium au tissu végétal) et de Tween 80 à 0,02 % (pour disperser les morceaux de mycelium) avant d'avoir été broyé à l'aide d'un moulinex pendant 30 secondes.

    2.4.1.2 Les Suspensions de spores

    Les spores ont été produites en utilisant les substrats ou milieux de cultures convenables à

    chaque type d'isolat, après les résultats de l'étude sur la production en masse des spores (paragraphe 2.3.3). Les suspensions de spores obtenues ont été recueillies dans une solution de PDB enrichie de la gélatine à 1% et du tween 80 à 0,02%, puis ajusté à 106 spores/ml. à l'aide de l'hématocimètre.

    2.4.2 Virulence in vitro

    Nous avons utilisé des boîtes de pétri stérile, en plastique de 15 cm de diamètre

    manufacturées par Fisher Brand, dont l'intérieur est tapissé de 2 papiers filtre de 15 cm de diamètre. Avant d'être déposés au fond des boîtes, ces papiers ont été imbibés de 4 ml d'une solution de glycérol à 20 % (pour éviter le dessèchement) et garder pendant longtemps l'humidité dans les boîtes. Au dessus des papiers filtres ont été déposées des pièces foliaires (13 cm de long) prélevées à la partie médiane (largeur homogène) des feuilles adultes (lignifiées) de I. cylindrica. Ces pièces ont été déposées (3 par boîte) de façon que leur surface adaxiale soit visible.

    La suspension mycélienne de chaque isolat a constitué un traitement et chaque traitement a été répété trois fois (3 boîtes par traitement). La pulvérisation a été faite à l'aide d'un pulvérisateur en plastique de 22 ml à raison de 250 litres/ha (Bateman, 2002) soit 0,4ml (4 pulvérisations) d'inoculum (4 pulvérisations) par boîte de Pétri. Les témoins ont été pulvérisés uniquement d'une solution de PDB enrichie de 1 % de gélatine et de 0,02 % de tween seulement. Les boîtes ont été ensuite incubées sur les paillasses au laboratoire à une température de 25 - 280C.

    Les symptômes ont été évalués chaque jour pendant 6 jours à l'aide de l'échelle suivante: 0= 0%, 1= 0-3%, 2 = 3-6%, 3 = 6-12%, 4 = 12-25%, 5 = 25-50%, 6 = 50-75%, 7 = 75- 88%, 8 = 88-94%, 9 =94-97%, 10 = 97-100%. Cette échelle a été inspirée des images de Clives, 1971 (Pourcentage de symptôme sur feuille de céréale après une infection causée par Drechslera gigantea).

    2.4.3 Virulence in vivo

    Le test de virulence in vivo est fait dans des pots installés dans des cages grillagés (pour éviter la confusion qui pourrait provenir d'éventuelles attaques d'insectes) où la température variait entre 24,4oC et 30oC et une humidité relative variant entre 60 et 96% (Figure 3). Les 16 isolats ont été inoculés séparément sous forme de suspension de mycélium et de suspension de spores pour comparer les deux méthodes d'inoculation (pour déterminer la meilleur façon de formuler chaque isolat). Les traitements ont été appliqués dans un dispositif de bloc complètement randomisé à quatre répétitions.

     

    28

     

    Figure 3: Cage d'expérimentation

    L'inoculation a été faite comme précédemment sur les faces adaxiales des feuilles des plants placés dans un cadrant de 0,25 m2 à raison de 250 L/ha de suspension de spore (106 spores/ml) ou de mycélium (5%), soit 6,25 ml, soit 24 pulvérisations par cadrant à l'aide d'un pulvérisateur manuel de type Harry Brand Sprayer préalablement calibré (Figure 4b). Les plants témoins ont été pulvérisés uniquement d'une solution de PDB enrichie de 1% de gélatine et de 0,02% de tween seulement.

    Après l'inoculation, les plants ont été disposés en dehors des cages sous une enceinte recouverte de sachet de plastique pendant 48 heures afin de favoriser l'humidité nécessaire au début de l'infection (Figure 4a).

    a

    b

    Figure 4: Système d'incubation (a), pulvérisation simultanée des 4 plantes du même traitement (b)

    Les variables suivantes ont été mesurées:

    · Les classes des symptômes sur feuilles (anciennes, nouvelles et repousses) ;

    · le nombre de fleurs ;

    · le nombre de rejets ;

    · le nombre de nouvelles feuilles ;

    A la fin de l'essai, les poids secs des parties aériennes ont été mesurés :

    Les moyennes des classes d'étendues des symptômes ont été calculées pour chaque jour quand il s'agissait du test in vitro et pour chaque semaine lorsqu'il s'agissait des tests in vivo. Ces moyennes ont été utilisées pour construire des courbes d'évolutions des symptômes.

    2.5 Analyse des données

    Toutes les données ont été saisies à l'aide du programme Excel. Le calcul des moyennes et des écarts types qui ont servi à tracer les différentes Figures, a été fait à l'aide du logiciel SAS 9.1 tandis que ces Figures ont été faites à l'aide du programme Excel. Pour le choix des isolats les plus virulents, les résultats des dernières évaluations (6 JAI pour le test in vitro et 6 SAI pour les tests in vivo) ont été soumis à une analyse de variance (ANOVA) en utilisant le logiciel SAS 9.1, suivie d'une séparation par le test de StudentNewman-Keuls (SNK) au seuil de 5%.

    CHAPITRE 3 : RESULTATS

    3.1 Résultats

    3.1.1 Prospection, isolement et pathogénicité

    Soixante huit (68) isolats pathogènes de I. cylindrica, répartis en 7 espèces sont identifiés comme pathogènes durant la période de cette étude (Tableau 2). Le nombre de pathogènes obtenu varie selon les zones et selon les saisons (Figure 5). Dans la ZH, 56 isolats (82% des pathogènes) étaient collectés contre respectivement 10 isolats (15%) et 2 isolats ( 3%) dans la ZSH et la ZSA (Figure 5a). Quant aux saisons, la majeure partie des pathogènes était collectée en saison pluvieuse (82%), contre un nombre relativement réduit en saison sèche (18%) (Figure 5b).

    Considérant séparément les zones, tous les 2 isolats de C. caudatum obtenus dans la ZSA sont collectionnés en saison pluvieuse tandis que pour les deux autres zones, les pathogènes sont différemment retrouvés au cours des deux saisons avec une prédominance en saison pluvieuse pour la ZH et en saison sèche pour la ZSH. En effet, 51 isolats (91% des pathogènes) de la ZH sont collectionnés en saison pluvieuse contre 5 isolats (9%) seulement en saison sèche (Figure 5c). Alors que dans la ZSH, la majorité des pathogènes retrouvés proviennent de la saison sèche, soit 7 isolats (70%) contre 3 isolat (30%) pour la saison pluvieuse (Figure 5d). Les symptômes causés par ces pathogènes sur I. cylindrica sont caractérisés par:

    · Des lésions sombres en forme de petites taches (1mm) évoluant sous forme de demi-lune de 50 mm de diamètre en bordure de la feuille (Figure 6a). Ces lésions sont surmontées de halo jaune, et peuvent s'unir pour occuper toute la surface de la feuille. L'observation à la loupe montre des fructifications sous forme d'acervulles contenant des setae noirs sur la face supérieure de la feuille. (Figures 6a). De ces types de lésions, est isolé par la méthode directe, Colletotrichum caudatum qui présente un mycélium gris, fin, cotonneux ou floconneux sur PDA. L'observation microscopique présente des spores en forme de faucilles ((30-35) um x (3,75-5) um), munies de flagelles;

    · Des lésions brunes ou marron irrégulières, observées sur les vielles feuilles des plantes retrouvées dans les jachères qui sont caractérisées par une nécrose peu prononcée avec de petits nodules alignés dans les sillons du tissu foliaire (Figure

    6b). L'observation à la loupe montre des fructifications (sous formes de nodules marron), s'incrustant dans le limbe de la feuille. Malgré la présence remarquable des fructifications, l'isolement par la méthode directe est souvent sans succès. De ces lésions, ont été isolés Glomerella cingulata ou Glomerella spp qui se présente sous forme de colonies jaune à jaune foncé, parsemées de pycnides orange sur PDA. L'observation microscopique du contenu de ces dernières montre, des ascospores de 15-20 um.


    · Des brûlures longitudinales, de dimensions variables et coalescentes de couleurs brunes à marrons ont été aussi observées sur les feuilles (Figure 6c). L'isolement par la méthode de stérilisation de surface a permis d'isoler Bipolaris sacchari, Drechslera gigantea, Exserohilum longirostratum, ou Exserohilum rostratum. La différenciation de ces espèces uniquement par les symptômes foliaires n'est pas aisée. Cependant, les lésions dues à Drechslera gigantea se présentent comme des traces longitudinales marron et sombre sur le limbe de la feuille tandis que les autres espèces se caractérisent par des brûlures longitudinales marron moins sombres en bordure de la feuille. 1). Les colonies de B. sacchari sont d'un gris- clair sur PDA, et sont de dimensions variant entre 64,5 et 85 mm après 7 jours. L'observation microscopique montre des spores marrons, fusiformes et segmentées de dimensions (20-110) x (5-15) tm. 2). Les colonies de D. gigantea sont d'un gris surmonté d'une touffe claire sur PDA, et sont de diamètres réduits (36 - 51,5 mm en 7 jours). L'observation microscopique montre des spores marron rectilignes ou courbées selon les isolats avec des segmentations claires ou sombres selon les isolats et mesurent (20-125) tm x 7,5-10) tm. 3). Les colonies de E. longirostratum sont de couleur gris-clair avec une bordure claire. Elles remplissent la boîte de PDA (85 mm) en 6 jours. L'observation microscopique montre des spores fusiformes de couleur marron à marron sombre de dimensions (20-110) tm x (7,5-10) tm. Quant aux isolats de E. rostratum, leurs colonies sur PDA sont d'un gris-clair à gris foncé avec des micelia fins, cotonneux, ou floconneux. L'observation microscopique montre des spores fusiformes à segment sombres et de dimensions (20 - 135) tm x (5-9) tm.

    Les différences entre isolats de mêmes espèces sont exprimées en 3.1.2.3.

    Des 68 isolats, 45 sont identifiés comme C. caudatum, 6 comme G. cingulata, 9 comme Glomerella Spp., 2 comme E. longirostratum, 3 comme E. rostratum, 2 comme B. sacchari et un seul comme D. gigantea (Tableau 3.). Leur répartition varie suivant les zones et les départements. C. caudatum est distribué dans toutes les 3 zones, G. cingulata et Glomerella spp. sont répartis dans la ZH et la ZSH tandis que E. longirostratum, E. rostratum, B. sacchari et D. gigantea sont seulement localisés dans la ZH (Figure 7).

    Il faut signaler que les différentes espèces pathogènes isolées étaient le plus souvent associées à des champignons saprophytes. Il s'agit de Pestalotia sp, Alternaria sp, Phoma sp, Botryodiplodia et Nigrospora. Les tests de pathogénicité in vivo n'ont montré aucun symptôme pour aucune de ces espèces.

    Tableau 2: Liste des isolats des pathogènes retrouvés sur I. cylindrica au Bénin

    n0

    Isolats

    IITA Code

    Champignons

    Zones

    Département

    Villages

    GPS

    1

    BISBEN1

    625

    B. sacchari

    ZH

    Oueme

    Adjohoun (Gbada)

    60 38,76 N 20 31,23 E

    2

    BISBEN2

    629

    B. sacchari

    ZH

    Mono

    Come (Bohoue-gbedji)

    60 27,83N 10 54,99E

    3

    COCBEN1

    451

    C. caudatum

    ZH

    Oueme

    Kouti

    60 35,35N 20 39,23E

    4

    COCBEN10

    494

    C. caudatum

    ZH

    Atlantique

    Tori Dognonko

    60 30,19N 20 11,20E

    5

    COCBEN1 1

    45

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Adjahonmey

    70 2,56N 10 47,3 8E

    6

    COCBEN12

    513

    C. caudatum

    ZH

    Atlantique

    Iiita-Cotonou

    60 25,24N 20 19,68E

    7

    COCBEN13

    521

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Agatogbo

    60 24,07 N 10 55,53 E

    8

    COCBEN14

    522

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Adjido

    60 50,51N 10 47,43E

    9

    COCBEN15

    530

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Kpovidji

    60 34,43N 10 52,17E

    10

    COCBEN16

    531

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Ayivedji

    60 40,28N 10 43,07E

    11

    COCBEN17

    523

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Ayivedji

    60 40,28N 10 43,07E

    12

    COCBEN18

    514

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Toviklin

    60 53,61N 10 50,01E

    13

    COCBEN19

    515

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Ayahohoue

    60 57,59N 10 49,42E

    14

    COCBEN2

    452

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Aveganmey

    702,27N 10 68,76E

    15

    COCBEN20

    516

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Toviklin

    60 53,61N 10 50,01E

    16

    COCBEN21

    517

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Kpassakanmey

    60 54,47N 10 56,29E

    17

    COCBEN22

    518

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Lokogba

    60 52,21N 10 51,9E

     

    Tableau 2: Liste des isolats des pathogènes retrouvés sur I. cylindrica au Bénin (suite)

    n0

    Isolats

    IITA Code

    Champignons

    Zones

    Département

    Villages

    GPS

    18

    COCBEN23

    519

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Meganhoue

    60 53,47N 20 39,28E

    19

    COCBEN24

    524

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Sokohoue

    60 54,04N 10 41,21E

    20

    COCBEN25

    526

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Sokohoue

    60 54,04N 10 41,21E

    21

    COCBEN26

    527

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Sokohoue

    60 54,04N 10 41,21E

    22

    COCBEN27

    528

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Fonkome

    60 46,67N 10 46,37E

    23

    COCBEN28

    520

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Meganhoue

    60 53,47N 20 39,28E

    24

    COCBEN29

    535

    C. caudatum

    ZH

    Atlantique

    Toffo (Ague)

    60 43,57N 20 16,12E

    25

    COCBEN3

    453

    C. caudatum

    ZH

    Atlantique

    Kpomasse

    60 27,49N 20 1,04E

    26

    COCBEN30

    538

    C. caudatum

    ZH

    Oueme

    Bonou

    60 47,24N 20 29,01E

    27

    COCBEN31

    539

    C. caudatum

    ZSA

    Atacora

    Agboute

    100 15,14N 00 59,43 E

    28

    COCBEN32

    594

    C. caudatum

    ZSA

    Borgou

    Bouay

    100 22,33N 20 46,43E

    29

    COCBEN33

    595

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Come

    60 28,23N 10 54,44E

    30

    COCBEN34

    597

    C. caudatum

    ZH

    Zou

    Saclo

    708,23N 2012,07E

    31

    COCBEN35

    598

    C. caudatum

    ZH

    Zou

    Avokanzoun

    7012,95N 202,41E

    32

    COCBEN36

    599

    C. caudatum

    ZH

    Zou

    Avlame

    707,37N 208,50E

    33

    COCBEN37

    600

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Zoungbonou

    60 13,19N 10 47,60E

    34

    COCBEN38

    618

    C. caudatum

    ZSH

    Collines

    Dassa (Atagui)

    70 49,96N 20 11,20E

     

    Tableau 2: Liste des isolats des pathogènes retrouvés sur I. cylindrica au Bénin (suite)

    n0

    Isolats

    IITA Code

    Champignons

    Zones

    Département

    Villages

    GPS

    35

    COCBEN39

    619

    C. caudatum

    ZSH

    Collines

    Bante )Gouka)

    80 10,49N 20 58,67E

    36

    COCBEN4

    454

    C. caudatum

    ZH

    Zou

    Pouto

    7013,75N 2027,60E

    37

    COCBEN40

    620

    C. caudatum

    ZSH

    Collines

    Glazoue (Gbanli)

    80 1 1,10N 20 11,20E

    38

    COCBEN41

    621

    C. caudatum

    ZH

    Plateau

    Ketou (Odometa 1)

    70 12,59N 20 38,80E

    39

    COCBEN43

    623

    C. caudatum

    ZH

    Oueme

    Adjara (Honvie)

    60 36,07N 20 39,95E

    40

    COCBEN44

    626

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Houyogbe (Se)

    60 31,14N 10 48,72E

    41

    COCBEN46

    628

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Kluekanmey (Lanta)

    70 6,20N 10 52,47E

    42

    COCBEN47

    646

    C. caudatum

    ZH

    Couffo

    Kluekanmey (Carder)

    60 59,15N 10 51,15E

    43

    COCBEN5

    455

    C. caudatum

    ZH

    Plateau

    Onigbolo

    709,46N 2039,28E

    44

    COCBEN6

    456

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Se (Gbadagri)

    60 31,14N 20 12,07E

    45

    COCBEN7

    457

    C. caudatum

    ZH

    Mono

    Zoungbonou

    60 13,19N 10 47,60E

    46

    COCBEN8

    458

    C. caudatum

    ZSH

    Borgou

    Gorou

    80 58,58N 20 47,38E

    47

    COCBEN9

    459

    C. caudatum

    ZSH

    Borgou

    Axe Tchaorou-Beterou

    80 54,32N 2033,8E

    48

    DRGBEN1

    536

    D. gigantea

    ZH

    Plateau

    Adjaouere

    60 59,44N 20 36,47E

    49

    EXLBEN1

    640

    E. Longirostratum

    ZH

    Couffo

    Lalo

    60 53,21N 10 58,50E

    50

    EXLBEN2

    648

    E. Longirostratum

    ZH

    Couffo

    Kluekanmey (Carder)

    60 59,15N 10 5 1,15E

    51

    EXRBEN1

    537

    E. rostratum

    ZH

    Oueme

    Bonou

    60 47,24N 20 29,01E

     

    Tableau 2: Liste des isolats des pathogènes retrouvés de I. cylindrica au Bénin (suite)

    n0

    Isolats

    IITA Code

    Champignons

    Zones

    Département

    Villages

    GPS

    52

    EXRBEN2

    596

    E. rostratum

    ZH

    Mono

    Come (Bohoue-gbedji)

    60 27,83N 10 54,99E

    53

    EXRBEN3

    624

    E. rostratum

    ZH

    Oueme

    Avrankou(Ounho)

    60 32,14N 20 39,42E

    54

    GLCBEN1

    450

    G. cingulata

    ZH

    Collines

    Paouian

    70 39,67N 20 14,19E

    55

    GLCBEN2

    504

    G. cingulata

    ZH

    Atlantique

    Tokan

    60 27,57N 20 19,10E

    56

    GLCBEN3

    505

    G. cingulata

    ZH

    Mono

    Yehoumey

    60 56,84N 10 42,29E

    57

    GLCBEN4

    525

    G. cingulata

    ZH

    Couffo

    Kpassakanmey

    60 54,47N 10 56,29E

    58

    GLCBEN5

    614

    G. cingulata

    ZSH

    Collines

    Glazoue (Gbanli)

    80 1 1,10N 20 11,20E

    59

    GLCBEN6

    615

    G. cingulata

    ZSH

    Collines

    Hoco

    70 52,91N 20 56,12E

    60

    GLSPBEN1

    442

    Glomerella spp

    ZH

    Mono

    Kpinnou

    60 34,95N 10 46,25E

    61

    GLSPBEN2

    36

    Glomerella spp

    ZH

    Zou

    Koguede

    7012,5N 2010,51E

    62

    GLSPBEN3

    506

    Glomerella spp

    ZSH

    Collines

    Oougui

    807,17N 3033,55

    63

    GLSPBEN4

    507

    Glomerella spp

    ZH

    Atlantique

    Houegbo

    60 39,06N 20 4,66E

    64

    GLSPBEN5

    529

    Glomerella spp

    ZH

    Mono

    Ouedeme-Pedah

    60 29,47N 10 55,75E

    65

    GLSPBEN6

    533

    Glomerella spp

    ZH

    Couffo

    Kpassakanmey

    60 54,47N 10 56,29E

    66

    GLSPBEN7

    534

    Glomerella spp

    ZH

    Couffo

    Sokohoue

    60 54,04N 10 41,21E

    67

    GLSPBEN8

    616

    Glomerrela spp

    ZSH

    Collines

    Dassa (Atagui)

    70 49,96N 20 11,20E

    68

    GLSPBEN9

    617

    Glomerrela spp

    ZSH

    Collines

    Save (Atchakpa)

    7059,45N 2023,61E

     

    1 .5

    15% 3%

    a

    18%

    b

    82%

    ZH ZSH ZSA

    82%

    PLUVIEUSE SECHE

    c

    9%

    91%

    PLUVIEUSE SECHE

    d

    30%

    70%

    PLUVIEUSE SECHE

    38

    c

    b

    a

    Figure 6: Lésions dues à C. caudatum (a), lésions dues à G. cingulata et Glomerella spp.(b) et lésions causées par B. sacchari, D. gigantea E. rostratum ou E. longirostratum (c)

    Figure 7: Carte de distribution des espèces retrouvées sur I. cylindrica au Bénin. BIS = B. sacchari, COC = C. caudatum, DRG = D. gigantea, EXL = E. longirostratum EXR = E. rostratum, GLC = G. cingulata et GLSP = Glomerella spp.

    Tableau 3: Nombre d'isolats obtenus par zone et par département

     
     
     
     

    ISOLATS

     
     
     
     

    ZONES

    DEPARTEMENTS

    BIS

    COC

    DRG

    EXL

    EXR

    GLC

    GLSP

    Total

     

    ATLANTIQUE

    0

    4

    0

    0

    0

    1

    1

    6

     

    COUFFO

    0

    13

    0

    2

    0

    1

    2

    18

     

    MONO

    1

    12

    0

    0

    1

    1

    2

    17

    ZH

    OUEME

    1

    3

    0

    0

    2

    0

    0

    6

     

    PLATEAU

    0

    2

    1

    0

    0

    0

    0

    3

     

    ZOU

    0

    4

    0

    0

    0

    0

    1

    5

     

    BORGOU

    0

    2

    0

    0

    0

    3

    3

    8

    ZSH

    COLLINES

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    3

     

    DONGA

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

     

    ATACORA

    0

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    ZSA

    ALIBORI

    0

    1

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    TOTAL

     

    2

    45

    1

    2

    3

    6

    9

    68

     

    Tableau 4:

    Résultats du test de pathogénicité des41 isolats choisis, sur Jeunes plants de I. cylindrica

    Isolats

    Lab code

    Moyennes #177; Ecarts types

    1

    BISBEN2

    4,7 #177; 1,2

    2

    EXRBEN1

    4,3 #177; 1,5

    3

    EXRBEN3

    4,3 #177; 0,6

    4

    BISBEN1

    4,0 #177; 1,0

    5

    EXLBEN1

    4,0 #177; 1,0

    6

    EXLBEN2

    4,0 #177; 0,0

    7

    COCBEN46

    3,7 #177; 0,6

    8

    DRGBEN1

    3,3 #177; 1,5

    9

    EXRBEN2

    3,3 #177; 1,5

    10

    COCBEN11

    3,3 #177; 1,2

    11

    COCBEN8

    3,3 #177; 1,2

    12

    COCBEN41

    3,0 #177; 0,0

    13

    COCBEN4

    2,0 #177; 0,0

    14

    COCBEN15

    1,7 #177; 1,2

    15

    GLSPBEN5

    1,7 #177; 1,2

    16

    COCBEN12

    1,7 #177; 0,6

    17

    COCBEN32

    1,7 #177; 0,6

    18

    COCBEN36

    1,7 #177; 0,6

    19

    COCBEN44

    1,7 #177; 0,6

    20

    COCBEN5

    1,7 #177; 0,6

    21

    GLSPBEN1

    1,7 #177; 0,6

    22

    GLSPBEN8

    1,7 #177; 0,6

    23

    GLSPBEN8

    1,7 #177; 0,6

    24

    GLSPBEN6

    1,3 #177; 1,5

    25

    COCBEN1

    1,3 #177; 0,6

    26

    COCBEN18

    1,3 #177; 0,6

    27

    COCBEN2

    1,3 #177; 0,6

    28

    COCBEN30

    1,3 #177; 0,6

    29

    COCBEN47

    1,3 #177; 0,6

    30

    GLCBEN2

    1,3 #177; 0,6

    31

    GLSPBEN4

    1,3 #177; 0,6

    32

    COCBEN31

    1,0 #177; 0,0

    33

    COCBEN40

    1,0 #177; 0,0

    34

    COCBEN43

    1,0 #177; 0,0

    35

    GLCBEN1

    1,0 #177; 0,0

    36

    GLCBEN3

    1,0 #177; 0,0

    37

    GLCBEN4

    1,0 #177; 0,0

    38

    GLCBEN6

    1,0 #177; 0,0

    39

    GLSPBEN2

    1,0 #177; 0,0

    40

    GLSPBEN3

    1,0 #177; 0,0

    41

    COCBEN29

    0,3 #177; 0,6

     

    *Moyenne sur 3 répétitions

    BIS = B. sacchari, COC = C. caudatum , DRG = D. gigantea, EXL = E. longirostratum EXR = E. rostratum, GLC = G. cingulata et GLSP = Glomerella spp, BEN = Bénin Les chiffres = ordre d'isolement

    3.1.2 Etude des caractéristiques physiques différentiels entre les isolats 3.1.2.1 Choix des isolats

    Afin de réduire le nombre des isolats pour la suite des essais seuls les isolats ayant présentés des classes de symptôme supérieur à 3 % pour le test de pathogénicité sont retenus (en gras dans le Tableau 4).

    · Aucun des isolats de Glomerella n'a été choisi parce que ne présentant pas de symptômes > 3% comme indiqué dans la méthodologie. D'ailleurs ces symptômes sont caractéristiques des vieilles plantes retrouvées dans les jachères et ne montrent pas d'effets sensibles sur les feuilles.

    · Parmi les isolats de C. caudatum, seuls COCBEN8, COCBEN1 1, COCBEN41 et COCBEN46 ont présenté des lésions foliaires supérieures à 3%, et ont été choisis pour la suite des essais ;

    · Tous les isolats des autres espèces (B. sacchari, D. gigantea et Exserohilum spp.) ont produit des symptômes supérieurs à 3% et sont choisis pour la suite des essais (Tableau 4).

    3.1.2.2 Caractéristiques physiques et croissances radiales sur milieu artificiel PDA des isolats choisis

    Les isolats indigènes de B. sacchari (BISNEB1 et BISBEN2) sont similaires du point de vue de l'aspect des mycélia et de leur croissance alors que l'isolat exogène BISFLOR1 a eu une croissance nettement inférieure (Figure 8). En effet, les isolats indigènes ont rempli la boîte de pétri (85 mm) après 6 jours tandis que 7 jours après culture, (JAC) BISFLOR1 a encore une moyenne de croissance de 65 mm (Figure 9).

    La couleur des mycélia est variable chez C. caudatum selon les isolats (Figure 11). COCBEN1 1 et COCBEN8 ont un mycélium gris aérien et cotonneux (Figure 1 1a), COCBEN46 présente un mycélium gris foncé et adhésif (Figure 1 1c), tandis que COCBEN41 a un mycélium gris clair avec une coloration orange diffuse (Figure 1 1b) provenant de la pigmentation en arrière de la boîte. COCBEN8, COCBEN41 et COCBEN46 ont une croissance similaire tandis que celle de COCBEN1 1 est plus

    BISBEN (a)

    BISFLOR (b)

    retardée. Ce dernier atteint sa croissance maximale (85 mm) à 6 JAC tandis tous les trois autres isolats ont atteint cette croissance maximale à 5 JAC (Figure 10).

    40

    90

    80

    60

    50

    30

    20

    70

    10

    0

    0 1 2 3 4 5 6 7

    BISBEN1 BISBEN2 BISFLOR1

    Jours après culture

    1 .5

    Figure 9: Croissances radiales sur PDA des 3 isolats de B. sacchari en 7 jours (moyenne de 3 répétitions)

    100

    40

    60

    20

    80

    0

    0 1 2 3 4 5 6 7

    COCBEN8 COCBEN11

    COCBEN41 COCBEN46

    Jours après culture

    1 .5

    Figure 10: Croissances radiales sur PDA des 4 isolats de C. caudatum en 7 jours (moyenne de 3 répétitions)

    a

    b

    c

    1 .5

    Figure 11: Différents aspects présentés par les colonies de C. caudatum sur PDA après 7 jours

    45

    b

    a

    DRGFLOR

    DRGBEN

    DRGBEN1 (Figure 12a) a un mycélium cotonneux gris sombre surmontée par une touffe plus claire avec un arrière de boîte clair tandis que l'isolat indigène DRGFLOR1 montre un mycélium gris sombre adhésif (Figure12b) avec un arrière de boîte sombre. Ici également l'isolat exogène DRGFLOR1 a présenté une croissance plus lente avec un maximum de 36 mm à 7 JAC contre 51 mm pour l'isolat indigène DRGBEN1 (Figure 13).

    47

    1 .5

    60

    50

    40

    30

    20

    10

    0

    0 1 2 3 4 5 6 7

    DRGBEN1 DRGFLOR1

    Jours après culture

    Figure 13: Croissance radiale sur PDA de DRGBEN1 et de DRGFLOR1 en 7 jours (moyenne de 3 répétitions)

    Les isolats de E. longirostratum ont les mêmes caractéristiques physiques (Figure 14) et même croissance radiale (Figure 15) quelle que soit leur origine. Leurs mycélia forment des colonies adhésives, d'une couleur grise claire avec une bordure blanchâtre. Leurs croissances radiales sont superposables avec un maximum de 85 mm à partir de 6 JAC (Figure 15).

    Pour ce qui concerne les isolats de E. rostratum, EXRBEN1, EXRBEN2 et EXRBEN3, ils ont présenté un mycélium abondant gris clair à gris sombre (Figure 16). EXRBEN2 et EXRBEN3 sont un peu plus épais (Figure 16b et 16c) alors que EXRBEN1 est moins épais (Figure 1 6a). L'isolat exogène EXRFLOR1 a présenté un mycélium fin adhésif gris avec une bordure claire (Figure 1 6d). Tous les quatre isolats ont une croissance similaire avec une croissance radiale maximale de 85 mm à partir de 6 jours (Figure 17).

    EXLBEN1 (a)

    EXLFLOR1 (b)

    EXLBEN2 (c)

    49

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    0 1 2 3 4 5 6 7

    Jours après culture

    EXLBEN1 EXLBEN2 EXLFLOR1

    EXRBEN1 (a)

    EXRBEN3 (c)

    EXRBEN2 (b)

    EXRFLOR1 (d)

    1 .5

    1 .5

    Figure 15: Croissances radiales des 3 isolats de E. longirostratum sur PDA en 7 jours (moyenne de 3 répétitions)

    50

    1 .5

    100

    80

    60

    40

    20

    0

    0 1 2 3 4 5 6 7

    EXRBEN1 EXRBEN2

    EXRBEN3 EXRFLOR1

    Jours après culture

    Figure 17: Croissance radiale des isolats de E. rostratum (moyenne de 4 répétitions) 3.1.2.3 Production de spores

    - Identification du meilleur substrat pour la production de spores

    Le bouillon salé de pomme de terre est seulement favorable à la production de spores des isolats de C. caudatum (COCBEN8, COCBEN11, COCBEN41 et COCBEN46). COCBEN8 a montré une meilleure performance sur substrat de rhizome à 4,6 x107 contre 3,5 x107 spores pour le bouillon (Tableau 5). Ce substrat de rhizome est aussi le meilleur pour la production des spores de EXLBEN2 mais la production reste relativement faible (1,6 x107 spores par flacon) de 100 g de substrat.

    Le substrat de riz entraîne la meilleure production de spores de BISFLOR1 (4,4 x107), DRGFLOR1 (6,0 x 107 ) et EXLBEN1 (3,1 x107).

    Le V8 Agar est un milieu producteur de spores pour la plupart des isolats sauf pour C. caudatum. Il est le seul milieu qui a permis de produire les spores de BISBEN1 (0,3 x1 07) et DRGBEN1 (1,1 x1 07) et est le meilleur milieu pour la production des spores de EXLFLOR1 (0,7 x107), EXRBEN2 (0,3 x107), EXRBEN3 (1,8 x107) et EXRFLOR1 (0,7 x107) (Tableau 5).

    Ces résultats ont permis de choisir différentes méthodes de production de spores, en se basant sur la capacité de production de spores, la disponibilité et le coût des substrats pour la suite des travaux.

    Tableau 5: Nombre (X 107) de spores produites par flacon par chaque type de milieu ou substrat

    ISOLAT

    LIQUIDE

    RHIZOME

    RIZ

     

    V8AGAR

    BISBEN1

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,3

    #177; 0,1

    BISBEN2

    0,0

    #177; 0,0

    0,1

    #177; 0,1

    0,1

    #177; 0,0

    0,1

    #177; 0,1

    BISFLOR1

    0,0

    #177;0,0

    2,7

    #177; 0,7

    4,3

    #177; 0,0

    3,6

    #177; 0,2

    COCBEN11

    1,7

    #177; 0,2

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    COCBEN41

    0,3

    #177;0,1

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    COCBEN46

    1,1

    #177; 0,0

    0,0

    #177;0,0

    0,0

    #177;0,0

    0,0

    #177;0,0

    COCBEN8

    3,5

    #177; 0,4

    4,6

    #177; 0,2

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    DRGBEN1

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177;0,0

    1,1

    #177; 0,2

    DRGFLOR1

    0,0

    #177; 0,0

    3,7

    #177; 0,5

    6,0

    #177; 0,4

    4,9

    #177; 0,3

    EXLBEN1

    0,0

    #177; 0,0

    1,9

    #177; 0,3

    3,1

    #177; 0,3

    0,1

    #177; 0,0

    EXLBEN2

    0,0

    #177; 0,0

    1,6

    #177; 0,2

    0,7

    #177; 0,2

    0,6

    #177; 0,0

    EXLFLOR1

    0,0

    #177; 0,0

    0,1

    #177; 0,0

    0,1

    #177; 0,1

    1,4

    #177; 0,1

    EXRBEN1

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,0

    #177; 0,0

    0,1

    #177; 0,1

    EXRBEN2

    0,0

    #177; 0,0

    0,2

    #177; 0,1

    0,1

    #177; 0,1

    0,3

    #177; 0,1

    EXRBEN3

    0,0

    #177; 0,0

    0,3

    #177; 0,1

    0,5

    #177; 0,1

    1,8

    #177; 0,3

    EXRFLOR1

    0,0

    #177; 0,0

    0,2

    #177; 0,1

    0,1

    #177; 0,1

    0,7

    #177; 0,1

    * Moyennes pour 4 répétitions

    BIS = B. sacchari, COC = C. caudatum , DRG = D. gigantea, EXL = E. longirostratum EXR = E. rostratum, GLC = G. cingulata et GLSP = Glomerella spp, BEN = Bénin Les chiffres = ordre d'isolement

    - Formes et dimensions des spores produites par les isolats

    Pour ce qui concerne les dimensions et formes des spores, elles sont pour la plupart similaires pour les isolats de la même espèce à l'exception des isolats exogènes qui ont présenté des différences par rapport aux isolats indigènes (Tableau 6).

    Les isolats de B. sacchari ont tous montré des spores de couleur marron, fusiformes et segmentées. BISFLOR1 a eu des spores plus longues et effilées [20-110 x 7.5-10] um tandis que celles des isolats indigènes (BISBEN1 et BISBEN2) ont produit des spores plus courtes et plus larges ((20-60) x (5-15)) um. Quant aux isolats de C. caudatum, elles sont toutes identiques avec des spores en forme de faucilles munies de flagelles claires. Les spores de DRGBEN1 sont de couleur marron, rectiligne avec des segments clairs, alors que celles de DRGFLOR1 sont aussi marron mais courbées avec des segments sombres. On ne note pas de différences remarquables entre leurs tailles (Tableau 6).

    EXLBEN1 et EXLBEN2 qui sont indigènes ont montré des spores plus longues, fusiformes ((20-1 10)x(7.5-10))tm de couleur sombre tandis que l'isolat exogène EXLFLOR1 a produit des spores plus courtes ((20-90)x(7,5-10))tm, fusiformes et rectilignes de couleur marron claire (Tableau 6).

    Pour ce qui concerne les isolats de E. rostratum, les spores sont toutes fusiformes de couleur marron clair avec des segments sombres mais celles des isolats indigènes (EXRBEN1, EXRBEN2, EXRBEN3) sont plus longues et effilées (20-135)x(5-9)tm que celles de l'isolat exogène (EXRFLOR1) qui sont plus courtes (20-90)x(7.5-10)tm (Tableau 6).

    Tableau 6: Dimensions et formes des spores

    Isolats

    Tailles (um)

    Formes

    Couleur

    Segmentation

    BISBEN1

    (20-60)x(5-15)

    Fusiforme

    Marron claire

    Segment sombre

    BISBEN2

    (20-60)x(5-15)

    Fusiforme

    Marron claire

    Segment sombre

    BISFLOR1

    (20-110)x(7,5-10)

    Fusiforme

    Marron claire

    Segment clair

    COCBEN1 1

    (30-35)x(3,75-5)

    Forme de faucille

    Claire

    Pas de segment

    COCBEN41

    (30-35)x(3,75-5)

    Forme de faucille

    Claire

    Pas de segment

    COCBEN46

    ----

    ----

    ----

    ----

    COCBEN8

    (30-35)x(3,75-5)

    Forme de faucille

    Claire

    Segment clair

    DRGBEN1

    (20-110)x(7,5-10)

    Droite

    Marron claire

    Segment clair

    DRGFLOR1

    (20-125)x(7,5-10)

    Courbée

    Marron claire

    Segment sombre

    EXLBEN1

    (20-1 10)x(7,5-10)

    Fusiforme

    Marron sombre

    Segment sombre

    EXLBEN2

    (20-1 10)x(7,5-10)

    Fusiforme

    Marron sombre

    Segment sombre

    EXLFLOR1

    (20-90)x(7,5-10)

    Fusiforme et rectiligne

    Marron claire

    Segment sombre

    EXRBEN1

    (20-135)x(5-9)

    Fusiforme effilée

    Marron claire

    Segment sombre

    EXRBEN2

    (20-135)x(5-9)

    Fusiforme effilée

    Marron claire

    Segment sombre

    EXRBEN3

    (20-130)x(5-9)

    Fusiforme effilée

    Marron claire

    Segment sombre

    EXRFLOR1

    (20-100)x(5-9)

    Fusiforme

    Marron claire

    Segment sombre

    3.1.3 Etude comparée de la virulence des isolats

    Les symptômes observés sur les pièces de feuilles (pour les tests in vitro) et sur les

    feuilles des plants en pots (pour les tests in vivo) sont similaires à ceux observés au champ lors des prospections.

    3.1.3.1 Virulence in vitro

    Pour les isolats de B. sacchari, l'isolat exogène BISFLOR1 a développé de symptôme, à

    1 jour après inoculation (JAI), comparé aux isolats indigènes BISBEN1 et BISBEN2 qui
    n'ont développé de symptôme qu'à partir de 2 JAI. De plus BISFLOR1 est resté
    nettement plus virulent que les isolats indigènes durant la durée de l'essai (Figure 18). A

    6 JAI il cause des lésions dont la moyenne des classes est de 4,5 contre respectivement 2,75 et 2,25 pour BISEN2 et BISBEN1.

    Pour les isolats de C. caudatum (Figure 19), l'isolat COCBEN8 a très tôt développé de symptôme (1 JAI) comparé aux isolats COCBEN41 et COCBEN46 qui n'ont développé de symptôme qu'à partir de 3 JAI, tandis que COCBEN1 1 n'a présenté aucune lésion avant la fin de l'essai. De plus COCBEN8 est resté nettement virulent avec une moyenne de classe de 3,75 contre 0,75 pour COCBEN41 et COCBEN46.

    Des deux isolats de D. gigantea, l'isolat exogène DRGFLOR1 est resté nettement plus virulent (5,25 de moyenne de classe) que l'isolat indigène DRGBEN1 (2,25 de moyenne de classe), cependant ces deux isolats ont très vite développé de lésions à partir de 1 JAI (Figure 20).

    Des trois isolats de E. longirostratum, l'isolat exogène EXLFLOR1 a très tôt développé de lésions (1 JAI) comparativement aux isolats indigènes EXLBEN1 et EXLBEN2 qui ont commencé un jour plus tard. Mais les lésions causées par EXLBEN2 ont rapidement évolué à partir de 2 JAI, pour finalement surpasser le degré de lésions de l'isolat exogène (5,5 contre 3,25) entre 5 JAI et 6 JAI (Figure 21).

    Des quatre isolats de E. rostratum, l'isolat exogène EXRFLOR1 a très tôt développé de symptôme (1 JAI) par rapport aux isolats indigènes EXRBEN1 et EXRBEN2 et EXRBEN3 (Figure 22). Mais les symptômes causés par EXRBEN3 ont rapidement évolué à partir de 2 JAI, pour finalement atteindre le degré des lésions de EXRFLOR1 (2,75) de 4 JAI à 6 JAI. Quant à EXRBEN2 et à EXRBEN1, l'étendue de leur lésion est restée nettement inférieure (respectivement 1 et 0,75) à celle causée par EXRFLOR1 et EXRBEN3 (Figure 22).

    Figure 18: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de B. sacchari. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types)

    4

    5

    3

    2

    0

    1

    1 2 3 4 5 6

    COCBEN8 COCBEN11

    COCBEN41 COCBEN46

    Jours après inoculation

    1 .5

    Figure 19: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de C. caudatum. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types)

    54

    1 .5

    6

    5

    4

    3

    2

    1

    0

    1 2 3 4 5 6

    BISBEN1 BISBEN2 BISFLOR1

    Jours après inoculation

    7

    6

    5

    4

    3

    2

    1

    0

    1 2 3 4 5 6

    DRGBEN1 DRGFLOR1

    Jours après inoculation

    1 .5

    Figure 20: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de D. gigantea. Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types)

    4

    2

    7

    6

    5

    3

    0

    1

    1 2 3 4 5 6

    EXLBEN1 EXLBEN2 EXLFLOR1

    Jours après inoculation

    1 .5

    Figure 21: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de E. longirostratum Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types)

    56

    4

    3.5

    3

    2.5

    2

    1.5

    1

    0.5

    0

    1 2 3 4 5 6

    EXRBEN1 EXRBEN2

    EXRBEN3 EXRFLOR1

    Jours après inoculation

    1 .5

    Figure 22: Evolution des lésions causées in vitro, par les isolats de E. rostratum Symptômes évalués sur des morceaux de feuilles en boîtes humides (moyennes de 4 répétitions avec les écarts types)

    L'analyse de variance de l'étendue des lésions causées par les isolats à la fin de l'essai (6 JAI) montre une différence significative au seuil de 5% (Tableau 7). EXLBEN2 avec une classe de 5,5 est le meilleur isolat pour le test in vitro, suivi des isolats DRGFLOR1 (5,25), BISFLOR1 (4,50).

    Tableau 7: Classification des isolats suivant leur virulence in vitro

    ISOLATS

    Moyennes #177; Ecarts types

    EXLBEN2

    5,5 #177; 0,6a

    DRGFLOR1

    5,2 #177; 0,5a

    BISFLOR1

    4,5 #177; 0,6ab

    COCBEN8

    3,7 #177; 0,5bc

    EXLFLOR1

    3,2 #177; 0,9cd

    BISBEN2

    2,7 #177; 0,5cd

    EXRFLOR1

    2,7 #177; 0,9cd

    EXRBEN3

    2,7 #177; 0,9cd

    EXLBEN1

    2,5 #177; 0,6cd

    DRGBEN1

    2,5 #177; 0,6cd

    BISBEN1

    2,2 #177; 0,9d

    EXRBEN2

    1,0 #177; 0,0e

    COCBEN41

    0,7 #177; 0,5e

    COCBEN46

    0,7 #177; 0,5e

    EXRBEN1

    0,7 #177; 0,9e

    COCBEN11

    0,0 #177; 0,0e

    TEMOIN 0,0 #177; 0,0e

    *Moyennes de 4 répétitions

    *Les moyennes suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% avec le test de Studen Newman Keuls(SNK)

    3.1.3.2 Virulence in vivo

    - Evolution des lésions sur feuille

    Sur les graphes présentés ici, les étendues de lésions représentent les mêmes variables que les classes précédemment inscrites en ordonnées. La différence est que les observations sont faites in vivo et sur une plus longue période.

    Les isolats indigènes BISBEN1 et BISBEN2 n'ont pas produit suffisamment de spores pour le test in vivo. Seules les spores de l'isolat exogène BISFLOR1 sont inoculées. Mais l'évolution des lésions causées par ces dernières (Figure 23a) est restée inférieure à l'évolution des lésions lorsque l'inoculum est fait à partir de suspension mycélienne (Figure 23b). En effet, à la 6ème semaine après inoculation (SAI), la suspension mycélienne a produit près de 1,5 fois plus de lésions que la suspension de spore (Figure 23). De même pour ce qui concerne l'utilisation de la suspension de mycélium, les lésions provoquées in vivo par l'isolat exogène BISFLOR1 sont restées nettement supérieures à celles des isolats indigènes BISBEN1 et BISBEN2 qui n'ont présenté aucune différence significative entre eux.

    4

    6

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI1 SAI2 SAI3 SAI4 SAI5 SAI6
    Semaines après inoculation

    a

    4

    6

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI 1 SA1 2 SAI 3 SAI 4 SAI 5 SAI 6

    BISBEN1 BISBEN2 BISLFLOR1

    Semaines après inoculation

    b

    Figure 23: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de B. sacchari après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v (b) comme inoculum. BISBEN = B. sacchari originaire du Bénin, BISFLOR = B. sacchari originaire des Florides, chiffre (1, 2) = ordre d'isolement.

    Parmi les isolats de C. caudatum, COCBEN41 est le moins virulent pour les lésions
    causées à partir de la suspension de mycélium. De plus il n'a pas produit suffisamment de
    spores pour que ces dernières soient utilisées en suspension, comme inoculum (Figure

    24a). Quant aux isolats COCBEN1 1, COOBEN8 et COCBEN46, l'ordre de virulence est le même qu'on utilise une suspension de spore ou de mycélium (COCBEN46 suivi de COCBEN8 puis après COCBEN1 1). Mais la différence entre les capacités d'infection est plus remarquée quand on utilise la suspension de spore comme inoculum. En effet à la 6ème semaine COCBEN8 reste nettement inférieur (2,3 de classe) à COCBEN46 lorsque les spores sont inoculées (3,3 de classe) tandis qu'ils se confondent (respectivement 3,3 et 3,6 de classe) en cas d'utilisation de suspension de mycélium comme inoculum (Figure

    24b).

    Lorsque les suspensions de spore sont utilisées, DRGBEN1 et DRGFLOR1 ne montrent pas de différence remarquable. A la 6ème semaine, ils montrent respectivement 1,8 et 2,1 comme moyenne de classe (Figure 25a). Mais l'isolat exogène est plus de deux fois virulent (3,8 de classe) que l'isolat indigène (1,8 de classe) lorsque la suspension de mycélium est pulvérisée (Figure 25b).

    4

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI1 SAI2 SAI3 SAI4 SAI5 SAI6

    Semaines après inoculation

    COCBEN11 COCBEN46 COCBEN8

    a

    4

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI 1 SA1 2 SAI 3 SAI 4 SAI 5 SAI 6
    Semaines après inoculation

    b

    COCBEN11 COCBEN41

    COCBEN46 COCBEN8

    Figure 24: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de C. caudatum après utilisation de suspension de spore à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v (b) comme inoculum. COCBEN = C. caudatum originaire du Bénin, chiffre 8,11,41,48 = ordre d'isolement

    4

    6

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI1 SAI2 SAI3 SAI4 SAI5 SAI6

    a

    Semaines après inoculation

    DRGBEN1 DRGFLOR1

    4

    6

    5

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI 1 SA1 2 SAI 3 SAI 4 SAI 5 SAI 6

    b

    Semaines après inoculation

    DRGBEN1 DRGLFLOR1

    Figure 25: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de D. gigantea après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v (b) comme inoculum. DRGBEN = D. gigantea originaire du Bénin, DRGFLOR= D. gigantea originaire des Florides, chiffre 1 = ordre d'isolement

    Les trois isolats de E. longirostratum ont provoqué des lésions d'étendues semblable lorsque la suspension de mycélium est pulvérisée. A la 6ème semaine, ils ont tous eu 2,3 de moyennes de classe. Mais les spores de l'isolat exogène EXLFLOR1 sont plus virulentes que son mycélium (Figure 26a). A la 6ème semaine, ces dernières montrent une nette supériorité (3,5) contre respectivement 2,4 et 1,7 comme moyenne de classe pour EXLBEN2 et EXLBEN1 lorsque les spores sont utilisées comme inoculum (Figure 26b).

    4

    2

    6

    5

    3

    0

    1

    SAI0 SAI1 SAI2 SAI3 SAI4 SAI5 SAI6
    Semaines après inoculation

    EXLBEN1 EXLBEN2 EXLFLOR1

    a

    6

    5

    4

    3

    2

    0

    1

    SAI0 SAI 1 SA1 2 SAI 3 SAI 4 SAI 5 SAI 6
    Semaines après inoculation

    EXLBEN1 EXLBEN2 EXLFLOR1

    b

    Figure 26: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de E. longirostratum après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v (b) comme inoculum. EXLBEN = E. longirostratum originaire du Bénin, EXLFLOR= E. longirostratum originaire des Florides, chiffre 1 et 2 = ordre d'isolement

    EXRBEN1 et EXRBEN2 qui n'ont pas produit suffisamment de spores pour l'inoculation ont nettement provoqué plus de lésion que EXRBEN3 et EXRFLOR1 pour les suspensions de mycélium (Figure 27b). A la 6ème semaine, ces derniers ont montré comme moyenne de classe pour les lésions, respectivement 2,1 et 0,6 contre respectivement 3,8 et 3 pour EXRBEN1 et EXRBEN2, lorsque la suspension de mycélium est utilisée. L'utilisation de suspension de mycélium a diminué les performances de EXRBEN3 et EXRFLOR1 en ce sens qu'à la 6ème semaine, on obtient respectivement 2,1 et 0,6 de moyenne de classe lésion pour la suspension de mycélium contre respectivement 2,9 et 2,7 pour la suspension de spore (Figure 27a).

    4

    6

    5

    3

    2

    0

    1

    a

    SAI0 SAI1 SAI2 SAI3 SAI4 SAI5 SAI6

    Semaines apres inoculation

    EXRFLOR1 EXRBEN3

    4

    2

    6

    5

    3

    0

    1

    SAI0 SAI 1 SA1 2 SAI 3 SAI 4 SAI 5 SAI 6

    b

    Semaines après inoculation

    EXRBEN1 EXRBEN2

    EXRBEN3 EXRFLOR1

    Figure 27: Evolution des lésions causées in vivo par les isolats de E. rostratum après utilisation de suspension à 106 de spore/ml (a) et de suspension de mycélium à 5% p/v (b) comme inoculum. EXRBEN = E. rostratum originaire du Bénin, EXRFLOR= E. rostratum originaire des Florides, chiffre 1, 2 et 3 = ordre d'isolement

    L'analyse des variances qui a porté sur les lésions à 6 SAI, a montré une différence significative entre les isolats. La suspension de mycélium est généralement de loin plus virulente que la suspension de spores (Tableau 8). On peut classer par ordre de virulence BISFLOR1 (3,9), DRGFLOR1 (3,8), EXRBEN1 (3,8), COCBEN46 (3,6), COCBEN8 (3,3), EXRBEN2 (3,0), BISBEN2 (2,5) et EXLBEN2 (2,3). Il faut noter cependant que l'ordre des virulences peut changer qu'il s'agisse de suspension de spore ou de suspension de mycélium (Tableau 8). En effet, les 5 isolats les plus virulents après inoculation de suspension de mycélium ne sont pas les meilleurs lorsque la suspension de spore est utilisée. Par exemple, le Tableau 8 montre que BISFLOR1 est le plus virulent pour la suspension de mycélium (3,9) alors qu'il ne se retrouve même pas parmi les 5 meilleurs isolats (2,2) pour la suspension de spore (Tableau 8). De même EXRFLOR1 qui est en 4ème position pour la suspension de spore (2,7) a occupé la dernière place pour la suspension de mycélium (0,6). La performance de COCBEN46 est relativement stable en ce sens qu'il se retrouve dans les 5 meilleurs isolats pour les deux types d'inoculum, mais aussi il a provoqué des lésions d'étendues similaires pour les deux types d'inoculum soit, respectivement 3,6 et 3,3 moyenne de classe pour la suspension mycélienne et la suspension de spores (Tableau 8).

    Tableau 8 : Moyennes des étendues des lésions 6 semaines après pulvérisation in vivo, de suspension de mycélium à 5% p/v et de spore suspension à 106 de spore/ml

    ISOLATS

    BISLFLOR1

    DRGLFLOR1

    EXRBEN1

    COCBEN46

    COCBEN8

    EXRBEN2

    BISBEN2

    EXLBEN2 EXLFLOR1 EXLBEN1 BISBEN1 COCBEN11 EXRBEN3 DRGBEN1 COCBEN41 EXRFLOR1 TEMOIN

    Suspension de mycélium

    Suspension de spore

    3,9 #177; 1.4a
    3,8 #177; 1,5a
    3,8 #177; 1,5a

    2,2 #177; 0,8ab 2,1 #177; 0,8ab .

    3,6 #177; 0,5ab

    3,3

    #177; 0,9a

    3,3 #177; 1,0abc

    2,4 #177; 0,5ab

    3,0 #177; 1 ,5abcd

    .

    2,5 #177; 1 ,3bcd

    .

    2,3 #177; 1,1bcd

    2,4 #177; 1,1ab

    2,3 #177; 1,1bcd

    3,5

    #177; 1,8a

    2,3 #177; 0,8bcd

    1,7

    #177; 1,0b

    2,2 #177; 1,2bcd

    .

     

    2,2 #177; 1,0bcd

    1,5

    #177; 0,9b

    2,1 #177; 1,1cd

    2,9 #177; 1,1ab

    1,8

    #177; 0,6d

    1,8

    #177; 1,1b

    1,8

    #177; 0,5d

    .

     

    0,6

    #177; 0,9e

    2,7 #177; 1,6ab

    0,0

    #177; 0,0e

    0,0

    #177; 0,0c

    *Moyennes de 4 répétitions avec les écarts types

    *Les moyennes suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% avec le test de Student Newman Keuls(SNK).

    Dans le groupe des B. sacchari, l'isolat le plus virulent est BISFLOR1 avec 3,9 comme classe contre 2,2 pour BISBEN1 qui est l'isolat indigène qui le suit immédiatement.

    Dans le groupe des C. caudatum, COBEN46 (3,6) et COCBEN8 (3,3) sont les plus virulents. Il faut ajouter que la performance de COCBEN46 est restée stable quel que soit le type d'inoculum utilisé soit 3,3 pour la suspension de spore mais il a fait un score très bas par rapport à COCBEN8 lorsque le test est déroulé in vitro.

    Dans le groupe des D. sacchari l'isolat exogène DRGFLOR1 (3,3) est deux fois plus virulent que l'isolat indigène DRGBEN1 (1,8).

    Pour le groupe des E. longirostratum, tous les isolats ont la même performance (2,3) lorsque la suspension de mycélium est inoculée mais l'isolat exogène EXLFLOR1 s'est le mieux comporté (3,5) en cas d'utilisation de suspension de spore.

    Pour les E. rostratum l'isolat indigène EXRBEN1 (3,8) s'est le mieux comporté en cas d'utilisation de suspension de mycélium et maintient un score relativement bon (2,1) lorsqu'on utilise la suspension de spore.

    - Influence des infections sur la croissance et le développement de I. cylindrica

    La croissance est l'ensemble des augmentations en dimensions et en masse (hauteur poids secs) alors que le développement est lié au changement d'état de la plante (production de feuilles, de fleurs et de repousse).

    Durant les deux tests in vivo aucune production de fleurs n'a été observée par contre les productions de rejets et de nouvelles feuilles ont été remarquables sans la moindre contamination croisée.

    Les différents traitements n'ont pas eu d'effets significatifs sur la production de rejet quel que soit le type d'inoculum utilisé. Par contre, pour la production de nouvelles feuilles, quelques différences sont remarquables lorsque la suspension de mycélium est utilisée. La production de nouvelles feuilles est nettement réduite lorsque l'isolat COCBEN46 est inoculé avec la suspension de mycélium, soit en moyenne de 0,7 feuille contre une production de 2,0 feuilles pour le témoin (Tableau 9).

    Pour ce qui concerne les poids secs, les différents isolats n'ont pas eu d'effets significatifs sur les poids secs ni sur ceux des rejets.

    Tableau 9: Comparaison de la production de nouvelle feuilles 6 semaines après Pulvérisation in vivo, de suspension de mycélium et de spore

    ISOLATS

    Suspension de mycélium

    Suspension de spore

    COCBEN11

    3,3 #177; 1,5a

    0,5 #177; 0,6a

    EXRBEN3

    2,2 #177; 0,5ab

    0,5 #177; 0,6a

    EXLBEN1

    2,0 #177; 1,4ab

    0,2 #177; 0,5a

    BISBEN1

    2,0 #177; 0,8ab

    .

    BISBEN2

    2,0 #177; 0,8ab

    .

    EXLBEN2

    2,0 #177; 0,0ab

    0,7 #177; 0,5a

    EXRBEN2

    2,0 #177; 0,0ab

    .

    EXRFLOR1

    2,0 #177; 0,0ab

    1,0 #177; 0,8a

    TEMOIN

    2,0 #177; 0,0ab

    0,5a #177; 0,0

    COCBEN41

    2 #177; 0,8ab

    .

    BISLFLOR1

    1,7 #177; 0,9ab

    0,7 #177; 0,5a

    DRGLFLOR1

    1,7 #177; 0,9ab

    0,7 #177; 0,5a

    COCBEN8

    1,7 #177; 0,5ab

    1,2 #177; 0,5a

    EXRBEN1

    1,7 #177; 0,5ab

    .

    EXLFLOR1

    1,5#177; 0,6ab

    0,7a #177; 0,5a

    DRGBEN1

    1 ,0b#177; 0,0b

    1,0 #177; 0,8a

    COCBEN46

    0,7 #177; 0,5b

    1,2 #177; 1 ,0a

    Moyennes de 4 répétitions avec les écarts types

    *Les moyennes suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% avec le test de Studen Newman Keuls(SNK)

    a

    CHAPITRE 4 : DISCUSSIONS

    4.1 Discussion

    4.1.1 Prospection pour la collecte des isolats, leur isolement et test de pathogénicité
    Globalement, tous les pathogènes étaient présents dans les zones humides (ZH)
    contrairement aux autres zones. Ceci suppose que les conditions météorologiques (en
    particulier l'humidité, la température et la durée de la rosée peuvent influencer
    sensiblement le développement et la présence d'agents de lutte biologique sur I.
    cylindrica
    . En effet, la ZH est plus humide et plus arrosée (1300 mm contre
    respectivement 1200 mm et 1000 mm de pluie annuelle pour la ZSH et la ZSA). Aussi
    l'humidité relative annuelle dans cette zone est plus élevée à savoir 75% contre
    respectivement 60% et 50% pour la ZSH et la ZSA. Les travaux de Kudsk et al, 1988
    avaient déjà démontré l'effet favorisant des fortes humidités et durée de la rosée sur la
    production des feuilles et le nombre de stomates. En effet le principe actif d'un
    mycoherbicide étant la propagule d'un champignon, plus le nombre de stomate est grand,
    plus la pénétration des propagules dans le tissu végétal serait plus facile. Ceci a d'ailleurs
    été démontré par Zhang et Watson (1997) qui ont signalé qu'une période de rosée
    adéquate a contribué à augmenter la capacité de Exserohilum monoceras à réduire à
    100% les jeunes plants de Echinochloa spp. Il faut cependant remarquer dans la ZSH un
    effet contraire des saisons. Alors qu'en régions humide et semi-aride, la majeure partie
    des pathogènes était collectée en saison pluvieuse, c'est en saison sèche qu'elle l'a été en
    région semi humide. Ceci pourrait s'expliquer par son caractère de zone de transition qui
    la classe à cheval sur les deux autres zones. Ceci pourrait aussi s'expliquer par les fortes
    différences de températures entre le jour et la nuit dans cette zone. En effet il existe une
    corrélation entre la température et la quantité de rosée. Les fortes différences de
    température entre les jours et les nuits favorisent une forte condensation de rosée qui
    pourrait favoriser les taux d'infection. De plus les températures trop fortes peuvent
    détruire les propagules contenues dans l'inoculum alors que les températures trop basses
    peuvent empêcher le début de l'infection et son évolution. De même il faut remarquer
    que le nombre de pathogènes collectés dans la ZSA et la ZSH (respectivement 2 et 10)
    sont relativement faibles pour qu'on puisse parler de majorité de pathogènes retrouvés
    dans l'une ou l'autre saison dans ces zones.

    Plus d'une douzaine d'espèces de champignons est documentée par Evans (1987) comme agents probables de lutte contre I. cylindrica. Aucune D'elles ne figure parmi les espèces identifiées comme agents potentiels de luttes contre I. cylindrica dans le cadre de cette étude. Mais, C. caudatum isolé sur I. cylindrica en Malésie en 1996, était cité par Caunter (1996) comme ayant un potentiel bioherbicide. Quant aux genres Glomerella il n'a jamais été signalé sur I. cylindrica. D'ailleurs Mike et Helen (1996) ont reconnu que ces pathogènes infectent rarement les feuilles ou que, quand ils sont présents sur feuille, les lésions sont très diffuses. Ceci est conforme avec les résultats de notre étude où malgré leur forte capacité de production de spores, les isolats de Glomerella n'ont pas pu significativement infecter le tissu foliaire.

    Bipolaris, Exserohilum et Drechslera sont regroupés au sein du même groupe, celui des Helminthosporium, et causent des lésions similaires (Alcon, 1988). Ceci est confirmé par nos observations selon lesquelles, il n'était pas possible de reconnaître B. sacchari, D. gigantea, E. longirostratum ou E. rostratum en se basant uniquement sur l'observation des lésions. En se basant uniquement sur les observations visuelles au champ, les lésions dues à B. sacchari, D. gigantea, E. longirostratum ou E. rostratum sont les moins fréquents mais quand ils sont présents ils apparaissent comme les lésions les plus capables de contrôler l'herbe. D'ailleurs ces champignons ont été utilisés avec succès aux Etats-Unis. Yandoc et al., 1999 ont utilisé Drechslera gigantea et Bipolaris sacchari en formulation sur plusieurs adventices de la famille des Poacae dont I. cylindrica. Mais ces isolats sont localisés uniquement dans le ZH et ne sont pas fréquent.

    Le fait que C. caudatum est présent dans toutes zones agroécologiques et donc peut s'adapter à toutes les régions du Bénin, le classe comme le meilleur candidat pour contrôler I. cylindrica, lorsqu'il est convenablement formulé pour augmenter son potentiel d'infection au dessus du seuil d'infection naturelle. Ceci rime avec les opinions de Caunter, 1996 qui qualifie ce champignon de spécifique à I. cylindrica. Certes les isolats de G. cingulata et de Glomerella spp. sont présents dans deux zones agroécologiques et viennent en nombre en deuxième position par rapport aux isolats de C. caudatum. Mais ce paramètre seul ne saurait les classer comme bon potentiel de lutte biologique. En effet, l'observation au champ des lésions dues à ces deux types de

    champignon montre que ces lésions sont bénignes (toujours présente sur des plants adultes et vigoureux retrouvés dans les jachères).

    4.1.2 Caractéristiques physiques des isolats

    Contrairement aux isolats de C. caudatum, E. longirostratum et de E. rostratum, qui ont présenté la même allure de croissance quelle que soit leur origine, pour B. sacchari et D. gigantea, les isolats qui sont exogènes ont eu une croissance lente par rapport à ceux qui sont indigènes. Les dimensions des conidies de C. caudatum isolés ((30-35) x (3.75-5) um) sont proches mais plus diversifiées que celles décrites par Caunter (1996) sur des plants de I. cylindrica soit ((20,5-38,5) x (2,8-4,2))um. Ceci laisse penser que C. caudatum présente des caractéristiques similaires quelle que soit son origine, contrairement à B. sacchari, D. gigantea, E. rostratum et E. longirostratum. En effet pour ces espèces, les isolats exogènes sont pour la plupart, différents du point de vue de leur caractéristiques, des isolats indigènes, qui sont tous identiques, surtout lorsqu'on considère les formes et dimensions des spores. Ceci laisse penser que les conditions environnementales peuvent donc être l'objet de caractères spécifiques chez les isolats et donc certains isolats peuvent mieux convenir à certaines régions.

    4.1.3 Etude comparée de la virulence des isolats

    L'analyse des résultats montre qu'il n'existe pas de corrélation entre la taille des lésions obtenues à partir du test in vitro et du test in vivo. Ceci suppose qu'on ne pourra pas se baser sur les résultats du test in vitro pour prédire la classification des isolats selon leur virulence. En effet, les tests in vitro ont été faits avec des pièces de tissus végétaux qui n'assurent plus leurs fonctions physiologiques. Ils sont faits en conditions de laboratoire où l'humidité et la température sont stables (70% et 25 0C) alors que le matériel végétal (pièce de feuille) contrairement à la plante, n'assure plus ses fonctions de photosynthèse donc pas de réaction de défense. Ainsi, les lésions se sont développées plus rapidement sur le tissu que sur la plante entière et les isolats n'ont pas montré les mêmes performances lorsqu'ils sont inoculés à des plantes entières. Le pathogène se développerait alors très rapidement pendant que `'l'hôte» est inerte. De plus les morceaux de feuilles portent déjà des blessures à leurs extrémités qui pourraient faciliter la pénétration des propagules et par conséquent favoriser l'infection. Ceci est conforme

    avec les remarques de Madar et Kimchi (1998) lorsqu'ils ont inoculé les plants de Juniperus oxycedrus L., avec Phomopsis occulta (Sacc.). En effet, lorsque ces auteurs faisaient des entailles sur les tiges avant l'inoculation, ceux-ci développaient des chancres alors qu'aucun symptôme ne se développait quand il n'y avait pas d'entailles. Toutefois, la réalisation des tests in vitro apparait comme un chemin raccourci à la sélection des isolats pathogènes après les prospections et permettra donc la gestion d'un nombre réduit de pathogènes pour les tests in vivo. Contrairement à notre attente de départ, l'utilisation de suspension de spore comme inoculum n'a pas toujours été plus efficiente que celle des suspensions de mycélium. Pour la plupart des isolats choisis, la suspension de mycélium a été plus agressive. Ceci peut s'expliquer par le fait que le mycélium est la propagule qui pousse le plus vite possible. En effet, cette propagule exige moins d'humidité pour coloniser le tissu végétal mais elle ne tolère pas les conditions de sécheresse. Or nos expérimentations ayant été faites en cage où la température journalière moyenne ne dépassait jamais 28oC, ceci favoriserait une meilleure infection à partir du mycélium, contrairement aux spores qui sont des structures de résistance et qui ont besoin davantage d'humidité pour le début de l'infection, d'où une germination plus lente. Par contre, dans des conditions semblables, Madar et Kimchi (1998) ont montré que l'inoculation des plants de J. oxycedrus avec les spores de P. occulta ont développé plus de symptômes que l'inoculation avec le mycélium. En milieu réel, dans les conditions correspondantes à celles des pays tropicaux où I. cylindrica est un problème, une meilleure option est d'utiliser les spores à cause de leur résistance mais en contournant leur faiblesse par le développement des formulations qui pourront augmenter leur vitesse d'infection en créant une humidité artificielle et circonstancielle par l'apport d'adjuvants et d'émulsifiants comme la gélatine, l'huile, le sucre, le tween etc.

    La croissance de la plante est le plus souvent plus importante que le développement des pathogènes et il en découle une incidence faible. Ceci peut s'expliquer d'une part par la forte capacité de repousse de I. cylindrica qui est en mesure de produire en moyenne une feuille par semaine (Atchade, 2004). D'autre part, aucune contamination croisée n'était possible à cause des conditions expérimentales. En effet, l'essai était installé dans des cages et l'arrosage se faisant directement dans les pots et non sur les plantes. Cette pratique n'a pas permis de bénéficier des agents extérieurs que sont les insectes, le vent et

    la pluie qui pourraient faciliter le transport des propagules (spores ou fragments de mycélium) vers les nouvelles feuilles et les repousses. Remarquons aussi que la plus forte étendue de lésion est au dessous de la classe 4 correspondant à 12%-25% de feuille brûlée (Annexe 4), qui est de loin inférieur à la classe 10 qui correspond à la destruction totale de la plante. Ceci est conforme aux résultats de Caunter (1996) avec C. caudatum qui a démontré que les lésions n'ont jamais pu tuer la plante entière.

    Nous n'avons pas pu faire des études de spécificité des isolats les plus virulents malgré la grande importance de cette étape dans le processus de la lutte biologique (Pearson et Callaway, 2003). Mais une brève bibliographie a permis de déduire qu'une attention particulière doit être accordée aux deux isolats de C. caudatum COCBEN8 et COCBEN46. En effet plusieurs espèces du groupe des Helminthosporium dont B. sacchari, D. gigantea, E. longirostatum et E. rostratum, n'attaquent pas I. cylindrica seul en ce sens que Chandramohan et al, 2001 ont utilisé un mélange de ces 3 espèces de champignons contre 7 différentes espèces d'herbes (ce qui est idéal pour les champs abandonnées). De plus, certaines espèces de ce groupe peuvent produire des mycotoxines qui peuvent affecter le foie (Leonard et Suggo, 1974), ou peuvent causer l'allergie. Par contre, C. caudatum dont l'isolat COCBEN46 est relativement virulent par la suspension mycélienne que par la suspension de spore est spécifique à I. cylindrica (Caunter et Wong, 1988) et pourra faire l'objet d'attention particulière dans le futur. La tendance générale étant de penser que la mise au point des mycohebicide couterait trop cher pour les pays africains, il est impérieux de faire des études sur la production en masse des spores de C. caudatum à partir des sous produits agricoles et de chercher des formulations et des méthodes d'applications simples pour augmenter le taux d'infection. Nous proposons par exemple la récupération des spores dans du kaolin ou dans de la pâte sèches (pour faciliter leur conservation et servir de véhicule) et leur formulation avec un faible pourcentage de gomme arabique (10% p/v) ou de gélatine (pour augmenter l'humidité et capter les gouttelettes de la rosée).

    CONCLUSIONS ET SUGGESTIONS

    Conclusions et recommandations

    Cette étude destinée à priori à identifier une souche de pathogène indigène, capable de contrôler Imperata cylindrica, nous a permis d'accéder à beaucoup d'informations utiles dans la recherche d'une stratégie de lutte durable contre cette adventice.

    Les prospections que nous avons effectuées ont permis de démontrer que la majorité des pathogènes de I. cylindrica (surtout les champignons) signalés ailleurs dans le monde existent aussi au Bénin et pourront constituer un stock de pathogènes indigènes. C. caudatum précédemment signalé par les journaux scientifiques comme ayant un potentiel de lutte biologique contre I. cylindrica, est pour la première fois identifié au Bénin (en Afrique). De plus certains de ces isolats indigènes se sont montrés plus virulents que leurs homologues exogènes. Le nombre et la distribution des isolats de ces champignons pathogènes varient selon les zones agroécologiques et les saisons de collections.

    Les 7 espèces de champignons isolés diffèrent selon leurs caractères (aspect des mycéliums, aspect des spores et croissances) et leur virulence, de même que les isolats de la même espèce diffèrent selon leur origine. Ils produisent différemment leurs spores en fonction des substrats utilisés pour les multiplier. Dans nos conditions expérimentales, l'utilisation de mycélium comme inoculum donne une meilleure sévérité que l'utilisation de suspension de spore comme inoculum mais la meilleur option en milieu tropical reste la formulation avec les spores. Aussi une simple vérification de la virulence in vitro ne donne pas exactement les renseignements sur la virulence réelle des isolats (in vivo). Toutefois les tests in vitro permettent de sélectionner rapidement les isolats.

    Parmi tous les isolats, C. caudatum est le plus largement distribué et est collecté dans les trois zones agroécologiques, il est relativement virulent et est spécifique. L'espoir d'utilisation de ces isolats comme mycoherbicide sera renforcé par la recherche de différentes formulations pour augmenter le taux d'infection obtenu dans cette étude. A la lumière de ces constats, nous formulons les recommandations suivantes:

    · Tester BISFLOR1 DRGFLOR1 EXLBEN1 (3 meilleurs isolats) dans les régions où I. cylindrica est une contrainte et où ces espèces sont absentes;

    · Produire en masse les spores de COCBEN8 et COCBEN46 en testant des substrats locaux;

    · Faire des études de formulations de ces isolats pour amener les degrés d'infections des isolats au-delà des performances obtenues dans cette étude;

    · Faire une étude de la capacité d'infection des isolats COCBEN8 et COCBRN46, en plein champs durant une période plus longue incluant la saison sèche et la saison pluvieuse pour en maîtriser l'épidémiologie;

    · Faire une étude du mode d'infection des isolats afin de maîtriser l'épidémiologie.

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    ANNEXES

    Annexe 1: Préparation du milieu de culture Eau-Agar

    Le milieu Eau-Agar n'est pas riche en éléments nutritifs et est utilisé pour les isolements.

    Pour le préparer on suit la procédure suivante:

    - Peser 15 gramme de gélose Agarose (Difco) dans un erlenmeyer de 1,5 -2 litres; - Ajouter 1 litre d'eau distillée;

    - Mettre au bain-marie (100 oC) pour faciliter la dissolution de la gélose;

    - Stériliser à l'autoclave à 121 oC pendant 15mn à une pression de 1,2 bar; - Laisser refroidi jusqu'à 55 oC pour éviter la condensation de vapeur;

    - Distribuer dans des boîtes de pétri stériles, de 9 cm de diamètre, à raison de 20 ml

    par boîte.

    Annexe 2: Préparation du milieu de culture Potato Dextrose Agar (PDA)

    Le PDA est le milieu usuel de culture pour la plupart des champignons. Il contient de la

    pomme de terre, du sucre sous forme de dextrose et de la gélose (Agar). Il est préparé selon la procédure suivante:

    - Peser 39ramme de poudre de PDA (BDH) dans un erlenmeyer de 1,5 -2 litres; - Ajouter 1 litre d'eau distillée;

    - Mettre au bain-marie pour faciliter la dissolution de la gélose;

    - Stériliser à l'autoclave à 121 oC pendant 15mn à une pression de 1,2 bar; - Laisser refroidi jusqu'à 55 oC pour éviter la condensation de vapeur;

    - Distribuer dans des boîtes de pétri stériles, de 9 cm de diamètre, à raison de 20 ml

    par boîte;

    Annexe 3: Méthode de conservation des champignons sur silicagel, et par la méthode de cryopréservation

    La conservation des champignons par la méthode du silicagel est adaptée pour les

    espèces qui produisent facilement de spores. Pour la faire, on suit la procédure suivante: - Produire le champignon sur un milieu convenable;

    - Récupérer les spores dans 5% de lait préalablement stérilisé à l'autoclave;

    - Remplir à moitié des flacons de 22 ml de silicagel puis stériliser à deux reprises au four à 180oC;

    - Ajouter la suspensions de spore au silicagel de chaque flacon, au 3/4 de son volume;.

    - Laisser à la température ambiante pendant 14 jours;

    - Contrôler la pureté et la viabilité des spores en mettant quelques grains de silicagel sur un milieu de culture (PDA);

    - Fermer les flacons et conserver à -25oC.

    Annexe 4: Echelle d'évaluation de l'étendu des lésions

    12 classes correspondent aux pourcentages des lésions sur feuille

    0= 0%, 1= 0-3%, 2 = 3-6%, 3 = 6-12%, 4 = 12-25%, 5 = 25-50%, 6 = 50-75%, 7 = 75-

    88%, 8 = 88-94%, 9 =94-97%, 10 = 97-100%, 11= 100%






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