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Distribution des Anophèles Nili et Anophèles Moucheti au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu.

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par Carlos Dendi LACGNI
ISSEA - Ingénieur d'Apllication de la Statistique 2007
  

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INTRODUCTION

En ce début du 21ième siècle, le paludisme demeure le principal problème de santé publique dans le monde intertropical et plus particulièrement en Afrique subsaharienne. Dans cette région, en dépit des avancés dans le domaine de la recherche appliquée, il touche environ 300 millions de personnes et cause 1 à 2 millions de décès chaque année (OMS, 2005) en Afrique subsaharienne. Il est causé par des parasites du genre Plasmodium qui sont transmis à l'homme par des moustiques femelles du genre Anopheles.

On pourrait alors se demander pourquoi après plusieurs décennies de lutte acharnée contre cette maladie, sa transmission et sa prévalence en Afrique restent si élevées ? De nombreux obstacles jalonnent l'effort de la communauté scientifique à contrôler cette maladie. Cette situation serait due à la complexité du système vectoriel responsable de la circulation du parasite. La campagne d'éradication des années 50-60 a connu un échec dû entre autres à la résistance des vecteurs aux insecticides notamment au DDT et à la mauvaise connaissance des vecteurs.

En Afrique subsaharienne, 5 vecteurs sont connus comme vecteurs majeurs du paludisme : Anopheles gambiae, Anopheles arabiensis, Anopheles funestus, Anopheles moucheti et Anopheles nili. Anopheles gambiae et Anopheles arabiensis ont une distribution plus large sur le continent tandis que Anopheles moucheti et Anopheles nili sont confinés en zone équatoriale où ils entretiennent une transmission élevée et étalée tout le long de l'année (Antonio-Nkondjio, 2006). Ces vecteurs ont des taux d'infection compris entre 1et 3% et sont responsables d'une transmission estimée entre 100 et 300 Pi/h/an (Antonio-Nkondjio et al., 2005), (Carneval et al., 1992). C'est également dans cette zone que la prévalence parasitaire et la mortalité sont les plus élevées chez les enfants de moins de 5 ans. Cependant, malgré cet important rôle dans la transmission du paludisme, ces vecteurs restent jusqu'ici peu étudiés du fait de leur localisation en milieu forestier, plus d'attention et de recherche étant orientées sur Anopheles gambiae et Anopheles funestus qui ont une distribution plus large.

Or la lutte antivectorielle, pour être efficace doit être orientée vers tous les vecteurs majeurs, d'où l'importance de prendre en considération d'autres vecteurs majeurs d'importance locale tels que Anopheles nili et Anopheles moucheti. De plus,

l'application des méthodes de lutte sélective telles que les moustiques génétiquement modifiés ou classique (utilisation d'insecticides) ne connaîtra un succès que si nous disposons au préalable de connaissances avancées sur la distribution spatiale et l'adaptation écologique des populations de ces vecteurs cibles.

Ainsi l'objectif principal de ce travail est de déterminer les facteurs écologiques et environnementaux en relation avec la distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti au Cameroun. Autrement dit, il s'agira dans ce document de répondre aux questions suivantes :

> Comment Anopheles nili et Anopheles moucheti sont-ils distribués dans l'espace ? > Quelle est la combinaison des facteurs environnementaux qui détermine la

présence des membres des groupes Anopheles nili et Anopheles moucheti au

Cameroun ?

Dans nos analyses, nous utiliserons un certain nombre de paramètres écogéographiques (types de plantes aquatiques, nature du sol, pH du cours d'eau, sa température, sa conductivité, son potentiel oxydo redox) relatifs aux milieux dans lesquels les larves ont été collectées. Pour atteindre nos objectifs, nous procèderons d'abord à une analyse descriptive de la distribution géographique des anophèles au Cameroun. Les tests de Mann-Whitney et du Khi-deux nous permettrons de mettre en évidence des éventuelles relations entre le type d'anophèle et certains paramètres du milieu. Enfin nous utiliserons la régression logistique et l'analyse des correspondances multiples pour déterminer les facteurs ainsi que des combinaisons des facteurs qui sont en relation avec la présence des anophèles.

Pour cela nous avons structuré notre document en deux grandes parties. La première partie est consacrée à la revue de littérature. Dans le premier chapitre nous présenterons les généralités sur le paludisme et dans le second chapitre nous décrirons la structure d'accueil et le cadre général de l'étude. La deuxième partie est consacrée à la présentation des résultats et à la discussion. Il sera question d'étudier la distribution géographique et écologique des Anopheles nili et Anopheles moucheti (chapitre III) et de déterminer les facteurs ainsi que des combinaisons de facteurs écologiques en relation avec la distribution de ces espèces au Cameroun (chapitre IV).

REVUE

PREMIERE PARTIE :

DE

LA LITTERATURE

Cette premiere partie est consacrée a la revue de la littérature. Elle comprend deux chapitres. Dans le chapitre I, nous présentons les généralités sur le paludisme et le chapitre II est consacré a la présentation de la structure d'accueil et du cadre général de l'étude.

 
 

CHAPITRE I

 
 
 

LE PALUDISME

I.1 Généralités

Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise à l'homme par l'anophèle femelle et causée par un hématozoaire du genre Plasmodium. Il est encore appelé malaria (de l'italien mal-aria, air vicié) et dérive du latin paludis qui signifie marais.

Les premières descriptions cliniques des fièvres palustres, avec les symptômes habituels ont été réalisées par Hippocrate (Ve siècle avant Jésus Christ). Dès le XVIIe siècle, c'est par l'administration de l'écorce du quinquina que l'on combattait ces fièvres. Le mystère qui les entourait ne fut élucidé qu'en 1880 avec la découverte de l'agent pathogène, le Plasmodium par Alphonse Laver. Son cycle a été décrit plus tard en Italie par Grassi et al. (1899). En 1900, Ce sont les recherches de Manson (cf. Manson (1900)) qui viendront confirmer le rôle du moustique dans la transmission de cette maladie.

Dès lors, la lutte antivectorielle accompagnée de l'administration de la quinine aux populations devinrent les principales stratégies de lutte antipaludique. Avec la découverte des insecticides à effet rémanent tel que le DDT (Dichlorodiphenyltrichloéthane), et la mise au point de nouveaux médicaments très efficaces (chloroquine, amodiaquine), cette lutte a connu un succès et un essor sans pareil au cours de la deuxième guerre mondiale. Les campagnes de pulvérisation intra domiciliaire de DDT qui ont suivi permirent d'éradiquer le paludisme dans de nombreuses régions du monde notamment en Amérique du Nord et en Europe.

Les premières résistances des moustiques au Dichlorodiphenyltrichloéthane (DDT) apparurent en Grèce à partir de 1951. Ceci incita à une accélération des opérations de lutte afin d'atteindre l'objectif visé (éradication du paludisme) avant que cette résistance ne soit généralisée. Peu après, la résistance des Plasmodium aux médicaments notamment à la chloroquine vint compromettre les efforts d'éradication de la maladie. En 1969, la 22e assemblée mondiale de la santé confirma l'échec du programme mondial d'éradication du paludisme, adopté lors de la 8e assemblée de Mexico en 1955. Ainsi, la stratégie d'éradication fut remplacée par celle du contrôle avec pour but de :

- réduire la transmission ;

- réduire la morbidité ;

- réduire la mortalité.

Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu

Une stratégie mondiale de lutte contre le paludisme, basée sur quatre principes a été définie en 1992 par la conférence ministérielle d'Amsterdam. Ces quatre principes sont : le diagnostic et le traitement rapide des cas ; la prévention et la lutte antivectorielle; la prévention et l'endiguement des épidémies et le renforcement des capacités nationales (développement et modernisation des structures sanitaires). En Afrique, l'initiative Roll Back Malaria (faire reculer le paludisme) préconise de réduire de moitié les cas de paludisme d'ici 2010, puis de moitié encore avant 2015 (RBM, 2005).

De nos jours, le paludisme reste la principale affection parasitaire dans le monde notamment dans les pays d'Afrique tropicale au Sud du Sahara où il représente la première cause de morbidité et de mortalité. L'OMS estime entre 300 et 550 millions le nombre de cas par an, dont plus de 80% en Afrique subsaharienne. Plus de 1 million de personnes meurent du paludisme chaque année (OMS, 2005).

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