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Analyse des performances commerciales de l?Afrique et de son intégration au commerce international

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par Erik Vekamenako Vengo
Université Protestante au Congo - Licence en Economie Monétaire et Internationale 2006
  

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Conclusion

Références bibliographiques

Table des matières

iii

Avant-propos

Une des conséquences les plus visibles de la globalisation est l'accroissement notable du commerce mondial au cours des cinquante dernières années. Il s'est produit, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, une augmentation rapide des échanges de biens industriels et artisanaux ainsi que de la part du commerce à la production mondiale. Les investissements directs ont, eux aussi, enregistré une forte accélération durant la dernière décennie. Mais les Etats ne participent cependant pas tous autant au négoce international. En particulier, les pays en développement sont beaucoup moins intégrés dans les flux de biens mondiaux que ne le sont les nations industrialisées.

Les pays en développement en général et les Etats africains en particulier sont aujourd'hui poussés par la communauté internationale par le biais des institutions internationales du commerce (OMC et autres) à s'ouvrir aux échanges, ce qui leur permettrait d'intégrer « le commerce mondial ».

Pour beaucoup d'observateurs, le libre-échange favorise surtout la concentration du capital financier et accroît ainsi l'écart entre les pays riches et les pays pauvres. Mais nous ne devons pas jeter pour autant le bébé avec l'eau du bain : le libre-échange a un effet positif et stimulant sur les économies. D'ailleurs, Paul Krugman (1(*)) considère le libre-échange comme Churchill considérait la démocratie : le pire des régimes, mais on n'en connaît pas de meilleur.

Jagdish Bhagwati, économiste américain d'origine indienne, est un fervent partisan de la libéralisation des échanges, dans laquelle il voit une source d'innovation et de développement des pays pauvres, pour autant que les pays les plus riches à commencer par les Etats-Unis donnent unilatéralement l'exemple, au lieu de prôner le libre-échange pour les autres, et de pratiquer pour eux, un protectionnisme masqué.

La même remarque pour Friedrich List. Dans son ouvrage : « Système national d'économie politique », il montre comment les puissances dominantes se sont élevées avec les protections pour se mettre à prôner le libre-échange une fois acquise une position dominante (2(*)). Alors libre-échange ou protectionnisme ?

En ce qui concerne ce mémoire, nous reconnaissons que l'analyse n'a pu être poussée, sur tous les points, aussi loin qu'il aurait fallu car en effet il y faudrait du temps et surtout du génie pour y arriver et nous tenons par la même occasion à exprimer toute notre gratitude au Professeur Lucien LOLINGA et à l'Assistant Serge KOLA sans lesquels cet ouvrage n'aurait pu aboutir.

VENGO VEKAMENAKO Erik

Kinshasa, le 23 août 2006

Introduction

1. Problématique

L'intégration dans l'économie mondiale s'est avérée pour les pays un moyen puissant de promouvoir la croissance économique, le développement et la réduction de la pauvreté. C'est vrai de la Chine et de l'Inde depuis qu'elles ont adopté la libéralisation du commerce et d'autres réformes en faveur du marché, ainsi que des pays à haut revenu d'Asie, comme la Corée et le Singapour qui étaient eux-mêmes pauvres avant les années 1970. Pour le Fonds monétaire international (3(*)), ces pays ont réussi parce qu'ils ont décidé de participer au commerce mondial, ce qui les a aidés à attirer l'essentiel des investissements directs étrangers dans les pays en développement.

Aujourd'hui, les échanges de l'Afrique avec le reste du monde ont beaucoup progressé, mais beaucoup moins vite que d'autres régions. En effet, Francine Quentin (4(*)) fait remarquer que les échanges ont progressé bien plus vite dans les pays en développement d'Asie qui représentent désormais près de 24 % des exportations mondiales et plus de 20 % des importations. Les pays en développement d'Amérique n'ont pas fait mieux que de stabiliser leur position à environ 6 % du commerce mondial. Le continent africain quant à lui ne cesse de voir sa part dans le commerce mondial décliner substantiellement. Ainsi, sa part dans le total des exportations mondiales n'est plus que de 2 % contre 6 % en 1980 et dans les importations, elle a diminué de 4,6 % à 2 %.

Mais comment expliquer que l'Afrique qui à l'heure actuelle héberge 13 % de la population mondiale ne puisse fournir que 1 % du Produit Intérieur Brut mondial (PIBm), ne participer que pour 2 % au commerce international et ne recevoir même pas 1 % des investissements directs de l'étranger (IDE) (5(*)) ? Et qu'est ce qui explique la diminution de la part de l'Afrique dans le commerce international ?

Actuellement, tout s'accorde qu'il faudra s'ouvrir au commerce international. La progression des importations et des exportations est le résultat de la libéralisation du commerce à l'échelle de la planète. Le FMI affirme que l'ouverture des économies sur le marché mondial est le facteur essentiel qui a permis à de nombreux pays en développement de se doter d'avantages comparés dans la fabrication de certains produits (6(*)).

Cependant, il semble que tous les pays ne profitent pas dans la même proportion des avantages offerts par la libéralisation des échanges. A ce sujet, l'ONG britannique Christian Aid a publié un rapport le 20 juin 2005 qui dit que pas moins de 217 milliards de dollars des pertes ont été enregistré par les pays africains depuis vingt ans du fait de l'ouverture de leurs frontières (7(*)). Cette ONG indique que si la libéralisation du commerce a entraîné des pertes de revenus pour les pays pauvres, c'est parce que leurs importations ont augmenté plus rapidement que leurs exportations.

L'Afrique doit impérativement s'ouvrir au commerce mondial mais cette ouverture n'est pas sans risque pour les économies africaines étant donné qu'elle manque de compétitivité dans ce domaine. Certains pays en développement ont ouvert leurs économies afin de tirer pleinement parti des chances de développement économique offertes par le commerce, mais nombreux sont ceux qui s'en sont abstenus. La réticence de ces pays face à la réduction des obstacles aux échanges recommandée par l'OMC semble être justifiée par les risques d'une marginalisation encore plus grande à l'issue de cette ouverture.

Comme nous le savons, la plupart des pays du continent est principalement tributaire de l'agriculture (elle ne repose cependant que sur une production agricole d'exportation, souvent une monoculture, à côté d'une agriculture de subsistance, pas toujours autosuffisante). Selon la CNUCED (8(*)), 47 sur 53 pays du continent tirent plus de 50 % de leurs devises étrangères de la vente de trois denrées ou moins et ainsi que l'exportation des matières premières non transformées dont la fixation des prix lui échappe et les cours sur le marché mondial souvent sujet à des fluctuations (9(*)) alors que 75 % du commerce mondial concerne les produits transformés et ces mêmes produits doivent faire face à ceux des pays industrialisés lourdement subventionnés. A titre d'exemple, les subventions versées par les trente pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) à leurs agriculteurs ont dépassé 279 milliards de dollars en 2004, en hausse de 9 % (10(*)).

Les pays africains n'arrivent donc toujours pas à tirer parti du nouveau marché mondial en raison de leur manque de dynamisme commercial résultant des produits moins élaborés, des productions en perte de vitesse dans les échanges mondiaux, de transports onéreux, à une manque de diversification mais également à cause des pratiques commerciales des pays industrialisés.

Ainsi, le constat est que bon nombre d'obstacles bloquent l'intégration de l'Afrique dans l'économie mondiale et en cela nous nous posons les questions de savoir si l'Afrique devrait libéraliser ses échanges avec la peur de se voir davantage marginalisée par manque de compétitivité commerciale ? Ou devrait-elle purement et simplement protéger son marché et passée à côté de l'augmentation spectaculaire du commerce mondial et de tous ces bienfaits ?

1. 2. Hypothèses de l'étude

L'ouverture des économies au commerce international permet de générer des devises étrangères, d'attirer les investissements étrangers, de créer des emplois et d'améliorer la compétitivité (11(*)). Cependant, même après avoir ouvert leurs économies, les pays africains n'ont pas eu les effets escomptés en matière de croissance et d'amélioration de l'insertion internationale. De ceci ressort que l'ouverture est une bien bonne chose mais elle doit être envisagée avec précaution, secteur par secteur, étant donné l'impact potentiellement néfaste de l'ouverture à certaines importations lourdement subventionnées (produits agricoles par exemple) (12(*)).

Des études se sont penchées sur les performances des pays d'Asie et force était de constater que les politiques commerciales de ces pays sont plutôt le résultat de combinaisons complexes entre ouverture et fermeture dont la finalité est d'aider les économies à construire leurs avantages compétitifs.

3. Intérêt et choix du sujet

Libéraliser les échanges pour s'intégrer au commerce mondial mais avec le risque de se voir davantage marginaliser par manque de compétitivité ou pratiquer un protectionnisme soutenu et passer à côté des effets positifs prouvés du commerce international.

Alors en quête d'un sujet de mémoire, nous avons été frappé par ce dilemme particulier posé aux économies des Etats africains. Dès lors, le sujet de notre mémoire semblait tout trouvé : une étude portant sur le commerce international avec un regard particulier sur les performances commerciales du continent africain et ainsi que sur la voie à suivre pour son intégration au commerce mondial.

4. Délimitation spatio-temporelle

Notre analyse couvre le commerce international sur tous ses aspects en considérant toutes les nations prenant part à ce système et les activités concernant les échanges entre ces nations sont pratiquement reparties sur la période allant de l'après 2ème Guerre mondiale à nos jours mais avec un accent particulier sur la période 1980-2000. Cette délimitation se justifie simplement par le fait que c'est au cours de cette période que le commerce mondial a connu un développement significatif à l'échelle réellement international quoi qu'il puisse remonter à plusieurs siècles avant.

5. Méthodologie de recherche

Pour la réalisation de ce travail, nous avons principalement utilisé les méthodes et techniques suivantes :

- La technique documentaire. En rapport à notre sujet, il fallait en effet s'orienter à partir des écrits des nombreux auteurs ;

- La méthode descriptive. Au cours de cette étude, nous avons eu à relever les structures du commerce international, son évolution et ainsi que les tendances actuelles ;

- L'analyse comparative. Nous avons aussi été amené à effectuer des comparaisons entre les différents groupements économiques mondiaux. Ce qui était indispensable pour voir plus claire enfin de tirer des conclusions à notre étude ;

- L'historique. Il nous a fallu en même temps cerner l'histoire de l'évolution du commerce international à travers les différentes théories élaborées par les économistes de différentes époques.

6. Canevas du travail

Ce travail est subdivisé en 4 chapitres, à savoir :

- Chapitre 1. Théories et revue de la littérature économique. Ce chapitre passe en revue la littérature économique concernant les raisons qui poussent l'une ou l'autre nation à s'engager dans les échanges internationaux mais aussi celles qui les motivent à ne pas le faire ;

- Chapitre 2. Les principales tendances du commerce international. Il traite des échanges entre les nations d'une manière quantitative, institutionnelle et organisationnelle ;

- Chapitre 3. Les performances commerciales de l'Afrique. Ce dernier s'est particulièrement appesanti sur le continent africain en mettant en exergue les caractéristiques du commerce africain ;

- Chapitre 4. L'intégration de l'Afrique au commerce international. Dans ce chapitre, nous avons démontré à partir d'une étude menée sur les pays asiatiques que l'intégration au commerce mondial passait par l'ouverture aux échanges mais que celle-ci devrait être vue à travers des politiques commerciales bien élaborées ; mais aussi et bien sûr à travers l'aide de la communauté internationale.

Ce mémoire a en plus de ces 4 chapitres, une introduction et une conclusion.

* 1 ROCHET Claude, Le libre échange favorise-t-il la compétitivité ? Février 2006 http://perso.wanadoo.fr/claude.rochet/fiches/mond/p4.html

* 2 Idem

* 3 FMI, « Libéralisation du commerce mondial et pays en développement », Services du FMI, novembre 2001. http://www.imf.org/external/np/exr/ib/2001/fra/110801f.htm

* 4 QUENTIN Francine, « Commerce mondial : Retard de l'Afrique : tous responsables ! », février 2004.

http://www.rfi.fr/actufr/articles/050/article_26643.asp

* 5 Jeune Afrique - L'Intelligent n°2224 du 24 au 30 août 2003, p. 97

* 6 FMI, Idem.

* 7 Jeune Afrique - L'Intelligent, « Libre-échange : Pertes africaines », n°2320 du 26 au 2 juillet 2005, p. 71

* 8 MUTUME Gumisai, « Le point sur l'OMC : l'Afrique s'interroge sur les répercussions des négociations commerciales de Genève.  Commerce des services : espoir ou piège ? », Afrique Relance vol. 16, avril 2002,

p. 26. http://www.un.org/french/ecosocdev/geninfo/afrec/vol16no1/161tradf.htm

* 9 En effet, le niveau des prix des matières dépend de la croissance des pays riches ; plus la croissance est forte, plus la consommation est élevée et plus les prix auront tendance à augmenter.

* 10 Jeune Afrique - L'Intelligent, « OCDE : Subventions à la pelle », n°2320 du 26 juin au 2 juillet 2005, p.70

* 11 Agence canadienne de développement international (Fonds canadien pour l'Afrique), « Initiatives du fonds : La croissance par le commerce et l'investissement », novembre 2004.

http://www.acdi-cida.gc.ca/cida_ind.nsf/

* 12 BEN HAMMOUDA Hakim, Libéralisation commerciale et développement : Quelles leçons pour l'Afrique ?, Centre Africain de Politique Commerciale (CAPC), Commission économique pour l'Afrique, septembre 2004, p.10

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote