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Problématique de financement du secteur agricole dans la province du Sud kivu

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par Safanto LUKENDO BULONGO
Université Ouverte Campus de Bukavu - Licence en Gestion et Administration des Projets 2008
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE OUVERTE

CAMPUS DE BUKAVU

DEPARTEMENT DE SCIENCES DE
L'ENVIRONNEMENT

U.O.

B.P. 2424 BUKAVU

PROBLEMATIQUE DE FINANCEMENT DU

SECTEUR AGRICOLE DANS LA PROVINCE

DU SUD KIVU

Mémoire présenté pour l'Obtention du Diplôme de Licence en Administration et Gestion des Projets.

Par Mr Safanto LUKENDO BULONGO

E-mail: luksafanto@yahoo.fr

Tél: + 243 812310288; + 243 998666992

Dirigé par Maître SADIKI BYOMBUKA Maître en Economie et Finances Publiques Maître en Gestion de Projets.

Année Académique 2007 - 2008

DEDICACE

A vous mes Parents, Mwalimu ISAYA WISSOBA BULONGO et Jeannette NAMAVU, pour tant d'efforts consentis pour éducation.

A toi MIGANI BINTI MUGANZA, mère de mes enfants, pour tant de patience, d'endurance et d'encouragement pendant les moments les plus difficiles de mes études de licence ;

A mes enfants Ibrahim Mwenebatu Bin Bulongo, Marie Louise Bwiséélelo Binti Bulongo et Josué Wenga Bin Bulongo, pour avoir connu des durs moments suite à mes études ;

A la famille Jean Bosco Muhigirwa pour son soutien tant moral, matériel et financier,

A tous mes frères, soeurs, oncles, tantes, neveux, nièces et amis, A tous ceux qui me sont chers,

A tous ceux qui luttent contre la pauvreté et la faim dans le monde, Je dédie ce travail.

Safanto LUKENDO BULONGO

REMERCIEMENTS

« Invoques-moi, je te répondrai et je t'apprendrai des choses que tu ne connais pas ! » Jérémie 33 : 3

Merci Seigneur pour nous avoir accordé la grâce d'accomplir notre devoir de terminer nos études de licence ;

Notre gratitude s'adresse principalement au C.T. Maître SADIKI BYOMBUKA pour avoir accepté de diriger ce travail, pour s'être toujours disponibilisé, nonobstant ses multiples occupations ;

Nous restons reconnaissant envers tout le corps enseignant et administratif de l'Université Ouverte/Campus de Bukavu, qui a été à notre service durant notre formation ;

Grand merci à l'équipe CENADEP et plus particulièrement à Baudouin Hamuli, Justin Kangwenyenye, Cyprien Birhingingwa, Manuel W., Bralima Zihalirwa, et Philémon Chikuru pour le soutien nous accordé ;

A Darius wakilongo, Jordan Emmanuel, Eustache Basilwango, Moke Wissoba, Blaise Wissoba, Wenga Wissoba, Bitanga Wissoba, Bitungwa Wissoba, Manyumba Wissoba, Wabiwa Wissoba, Bilemanga Wissoba, Balongelwa Wissoba et Mitila Bulongo, Muganza Démétrion, Baboyena, Marie Bisungwa, Gisèle, Maman Jeanne Wabiwa, la famille Lameck, la famille Dieudonné, la famille de Mama samy, la famille Birhingingwa, Mukupi Kamalebo, Louis Nganwa, Saïdi Sango, Sueli Menga, Kicha Byatomwa pour leurs encouragements.

Merci à nos grands amis du club de six, Dominique Musombwa, Thomas Wilondja Ikemo, Franklin Kabusimbi, Dieudonné Wema, Jeanpy Wilondja, Seraphine Masini, Fifi Kikukama, Cecile, Mapasa pour les sages conseils.

Enfin, nous adressons nos sentiments de gratitude à nos camarades et compagnons de lutte avec qui nous avons enduré pendant ce cycle de licence, notamment John Mulungula, Kayeye, Justin Mutarushwa, Dogo, Bisimwa, Dénis, Bahati, Alexis, Guillaumes, Heradi, Pitchen, Eustache, Ezekiel.

Que ceux qui ne sont pas repris sur cette page sachent que nous les portons au fond de notre coeur.

SIGLES ET ABREVIATIONS

BM : Banque Mondiale

CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la

Sécheresse dans le Sahel

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit

DSCRP : Document des Stratégies de Croissance et de

Réduction de la Pauvreté

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et

l'Agriculture

FECOPS : Fédération des Coopératives pour la Promotion

Sociale

FMI : Fonds Monétaire International

FPM : Fonds de Promotion de la Microfinance

GAMF : Groupe d'Acteurs de Microfinance

IMF : Institution de Microfinance

PADECO : Programme d'Appui au Développement

Communautaire

PAIDEK : Programme d'Appui aux Initiatives de

Développement Economique au Kivu

PASMIF : Programme d'Appui au Secteur de la Microfinance

PIB : Produit Intérieur Brut

PLD : Pain pour Les Déshérités

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

RD.Congo : République Démocratique du Congo

SDF : Système Financier Décentralisé

SIKASH : Syndicat d'Initiatives de Kasha

TGD : Tous pour le Genre et le Développement

UWAKI : Umoja wa Wakinamama wa Kivu

iv

RESUME DU TRAVAIL

La lutte contre la pauvreté et la faim a toujours été à l'ordre du jour aux rencontres réunissant les dirigeants du monde contemporain. C'est dans cette optique qu'il a constitué le premier Objectif du Millénaire pour le Développement, lors du sommet du millénaire réunissant les dirigeants des nations en septembre 2000.

La RD Congo est reconnue pays aux potentialités naturelles inouïes mais avec une population très pauvre. Ainsi, sans honte, elle se bouscule toujours pour l'occupation d'une place de choix dans le rang des pays pauvres et très endettés. Les efforts fournis pour son éligibilité aux mécanismes PPTE (pays pauvres très endettés) en disent plus.

Cette situation ne laisse pas vide d'imaginations ceux qui veulent bien se moquer de la RD Congo. Certains disent : « Le congolais meurt de faim mais il est enterré dans la richesse ». A l'origine de tout ceci, figure entre autres, le mauvais choix des options prioritaires touchant la vie de la nation. La considération dont jouit le secteur agricole de la part des dirigeants politiques en est une illustration.

Le présent travail qui cherche à examiner l'apport réel de ces différents acteurs financiers au secteur agricole au Sud Kivu en terme de crédit agricole et subventions de l'Etat aux agriculteurs pour lutter contre la pauvreté et la faim mais également des stratégies efficaces de financement du secteur agricole au Sud Kivu ; s'est proposé les hypothèses suivantes : (1) Le volume de financement alloué au secteur agricole au Sud Kivu en terme de subvention publique et de crédit de la part les différents acteurs financiers est très faible pour lutter contre la pauvreté et la faim au Sud Kivu ; (2) L'agriculture contractuelle constitue une stratégie appropriée pour le financement du secteur agricole au Sud Kivu.

Après analyse et interprétation des données de terrain, nous avons trouvé nos apaisement à travers le constat fait selon lequel, le Sud Kivu, une zone aux potentialités agricoles énormes, aux acteurs financiers émergeants et diversifiés et à une population engagée pour l'agriculture se trouve, hélas, exposées à des crises alimentaires graves suite à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur consécutive au fait que le secteur agricole bénéficie d'un faible financement en terme de crédit et subvention publique.

L'organisation du marché de produits agricole de manière à permettre aux petits exploitants agricoles à produire en quantité et en qualité mais surtout à vendre, dès la récolte, à un prix si pas mais proche de celui de la période de soudure tout en étant payé d'avance, exige l'intégration, dans le mode de financement du secteur agricole, du système d'agriculture contractuelle du modèle multipartite.

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

Enumérant les objectifs du millénaire pour le développement, le professeur MUKOKO SAMBA (5-21 juillet 2004) cite en premier lieu « Eliminer l'extrême pauvreté et la faim » ; et le SPORE (n°128/avril/2007) de stigmatiser « Manger à sa faim est le premier besoin de l'homme. Pourtant, les malnutris sont de plus en plus nombreux (850 millions selon la FAO) et le 3/4 d'entre eux sont aujourd'hui des petits agriculteurs, producteurs d'aliments de base ».

Comme pour exprimer l'aspiration de tout agriculteur, SPORE (n° 124/août 2006) note : « c'est pourtant simple : on veut vendre dès la récolte, au prix de la période de soudure, et être payé à l'avance,... ».

SPORE (op. cit) souligne que tout agriculteur aspire à vendre les fruits de son travail à un prix correct et être payé dans des délais qui lui permettent d'acheter les semences et intrants pour la campagne suivante sans avoir à s'endetter. Cela reste un idéal surtout pour les petits producteurs africains qui, après avoir vécu sous tutelle des organismes de commercialisation étatiques, se sont retrouvés exposer brutalement à la libéralisation des marchés agricoles à partir des années 1980.

Le secteur privé a alors été amené, le plus souvent sans préparation, à prendre le relais de l'Etat pour commercialiser les produits agricoles. Mais l'insuffisance du crédit, liée à la faiblesse et à l'inadaptation du système bancaire, ainsi que le manque de capacité de stockage et l'absence d'outils de couverture des risques liés à la volatilité des prix ont longtemps freiné le développement des petites et moyennes entreprises agricoles.

Pour corroborer, la Division Provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu (2001-2005) révèle que dans le temps, la province du Sud Kivu disposait des unités de transformation qui faisaient sa fierté. Ces unités étaient constituées des rizeries industrielles, des huileries, des usines d'égrenage de coton, de production des huiles essentielles à partir des écalyptus, etc. Aujourd'hui, à part la Pharmakina qui produit la quinine, la Bralima (pour les boissons), les plantations Irabata et Lemera (pour le thé), toutes les transformations des produits agricoles se font d'une manière artisanale.

La relance de la coopération avec les institutions de Bretton Woods, depuis 2001, à travers la mise en place des programmes économiques suivis par les services du FMI et appuyés par la Banque Mondiale et les autres partenaires au développement n'a pas produit d'impacts visibles sur le secteur agricole.

En effet, la division provinciale de l'agriculture du Sud Kivu (op. Cit.) note entre autres contraintes qui entravent la bonne marche du secteur agricole au Sud Kivu :

- Le mauvais état des routes et plus particulièrement les routes de desserte

agricole ;

- Personnel de vulgarisation agricole insuffisant, sous équipé et d'âge avancé ; - Pratiques culturales inappropriées ;

- Problèmes fonciers dans le Kivu montagneux (les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe, et Idjwi) où en moyenne le ménage agricole a moins de 30 ares de terrain ;

- Manque de main d'oeuvre agricole dans la partie dite le Kivu forestier (Sud et Ouest de la province à savoir les territoires Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi) ;

- Manque d'intrants notamment les matériels aratoires (houes, machettes,

haches,...), les semences performantes en quantité nécessaire (cas de

paddy, arachide, maïs, etc.), les produits phytosanitaires, les engrais ; - Les perturbations climatiques suite au déboisement ;

- L'érosion ;

- Les calamités (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier) ;

- Le non entretien des infrastructures d'irrigation ;

- L'incapacité pour les paysans de faire atteindre leurs productions aux centres de consommation ;

A ceci s'ajoute l'insécurité récurrente en milieu rural du Sud Kivu et l'accès difficile au crédit.

La province du Sud Kivu, fait ressortir la Division Provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu (op. cit.) qu'en dépit de ses énormes potentialités agro écologiques et des efforts de travail consentis en moyenne par 519.636,2 ménages agricoles par an, n'a pu réaliser qu'une production agricole moyenne de 3.457.727 tonnes par an toutes cultures confondues. Ce qui fait une production agricole par ménage agricole par an de 6,6 tonnes de produits agricoles toutes cultures confondues (cultures vivrières, maraîchères et fruits).

Cette situation a fait que la province du Sud Kivu fasse recours à l'extérieur pour nourrir sa population. A titre illustratif, citons la division provinciale du commerce extérieur du Sud Kivu (2004), qui note « qu'au cours de l'année 2004, la province du Sud Kivu a importé : 4.452 tonnes de Riz ; 3.933,88 tonnes de sucre ; 3.808,90 tonnes de farine de froment ; 1.387,35 tonnes d'huile végétale ». Ces besoins en importation des produits agricoles ne cesse d'accroître. En effet, La cellule d'Uvira de la division provinciale du Commerce Extérieur au Sud Kivu (2006) a enregistré l'importation de : 6.919,775 tonnes de Riz ; 10.953,900 tonnes de sucre ; 16.292,425 tonnes de farine de froment ; 2.472,057 tonnes d'huile végétal ».

D'autres produits agricoles tels : la farine de manioc, la farine de maïs, tomates, oignons font objet d'un important trafic d'importations en provenance de pays voisins (le Rwanda et l'Ouganda) et de la province voisine du Nord Kivu mais ne sont pas documentés/enregistrés dans les statistiques des importations de la province du Sud Kivu.

Notons par ailleurs, qu'en dépit de ce sombre visage que présente le secteur agricole au Sud Kivu, il y a lieu de noter la présence sur le terrain de divers acteurs investis dans la lutte contre la pauvreté et la faim parmi lesquels figurent : le pouvoir public (l'exécutif provincial), les ONGS locales et internationales ayant le volet de crédit, les institutions financières d'épargnes et de crédit.

Eu égard à ce qui précède, il y a lieu de se poser les questions suivantes :

· Quel est l'apport réel de ces différents acteurs financiers au secteur agricole au Sud Kivu en terme de crédit agricole et subventions de l'Etat aux agriculteurs pour lutter contre la pauvreté et la faim ?

· Comment peut-on financer efficacement le secteur agricole au Sud Kivu ?

Pour répondre à ces questions, les hypothèses ci-dessous ont guidé notre réflexion. 0.2. HYPOTHESE DE L'ETUDE

P. RONGERE, cité par Mulumbati N. (1980), définit l'hypothèse comme étant (( une proposition de réponses aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche, formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse.

Ainsi, nous aurons les hypothèses suivantes :

· Le volume de financement alloué au secteur agricole au Sud Kivu en terme de subvention publique et de crédit de la part de différents acteurs financiers est très faible pour lutter contre la pauvreté et la faim au Sud Kivu.

· L'agriculture contractuelle constitue une stratégie appropriée pour le financement du secteur agricole au Sud Kivu ;

0.3. OBJET DE L'ETUDE

Toute recherche effectuée dans un domaine précis aura certainement un objet précis qu'elle poursuit, dans le but d'arriver aux résultats escomptés.

Notre recherche qui s'inscrit dans l'optique du premier objectif du millénaire pour le développement à savoir (( Eliminer l'extrême pauvreté et la faim », se propose comme objet :

· Identifier la part du financement dont bénéficie le secteur agricole en terme de crédit et subvention de la part des acteurs financiers du Sud Kivu ;

· Eveiller la sensibilité des acteurs politiques, financiers et scientifiques en faveur du Secteur agricole

· Relever les potentialités agro écologiques de la province du Sud Kivu ;

· Proposer l'intégration de l'approche (( agriculture contractuelle » comme stratégie de financement du secteur agricole au Sud Kivu.

0.4. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour vérifier nos hypothèses et réaliser l'objet de notre recherche, nous avons recouru à diverses méthodes et techniques.

0.4.1. Les méthodes utilisées

PINTO et GRAWITZ (1971, p289) définissent la méthode comme étant l'ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.

Dans le cadre de cette étude, nous avons fait recours aux méthodes ci-après :

a). La méthode descriptive

Consistant à décrire un phénomène social ou une situation déterminée, cette méthode nous a servi de guide pour présenter notre milieu d'étude en décrivant ses caractéristiques.

b). La méthode historique Cette méthode nous a permis de situer notre sujet dans le temps.

c). La méthode statistique

Nous avons fait recours à cette méthode pour pouvoir analyser et interpréter les résultats de nos enquêtes

d). La méthode analytique

Cette méthode nous a aidé à décomposer notre sujet comme un tout, à comprendre tous ses éléments constitutifs afin de mieux l'expliquer.

0.4.2. Les techniques utilisées

R. PINTO et M. GAWITZ (1971 op. cit) notent que les techniques sont des moyens pour collecter les données.

Dans le cadre de notre travail, nous avons fait recours aux techniques ci-dessous :

a). L'observation documentaire

Pour Mulumbati N. (op.cit), cette technique consiste à étudier et analyser les documents pour arriver à déterminer les faits ou phénomènes dont ces documents sont ou portent des traces.

Cette technique nous a permis de déceler des informations sur le financement du secteur agricole au Sud Kivu, à travers différents documents ayant trait à notre étude.

b). L'interview semi structurée

Pour Mulumbati N. (op. cit), l'interview semi structurée est celle dans laquelle l'enquêté répond à une série de questions dont le nombre, l'ordre et l'énoncé n'ont pas été fixées à l'avance dans le protocole d'interview mais s'inscrivent dans un schéma global de discussions.

Cette technique nous a permis d'entrer en contact profond avec des organisations, des services et institutions publiques pour avoir des informations sur leur apport au financement du secteur agricole en terme de crédit ou subvention de l'Etat.

0.5. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL

ELIZABETH COFFEY (AFR N° 2, juin 1998) note que depuis le début des années 1950, des gouvernements et des bailleurs de fonds ont destinés d'importants montants aux programmes de crédit agricole. La Banque Mondiale, à elle seule, a affecté plus de 16 milliards de dollars américains à ces efforts entre le milieu des années 1950 et la fin des années 1980.

Dans plusieurs pays, les programmes de crédit agricole ciblés, induits par l'offre, représentaient l'outil dominant utilisé pour stimuler le développement agricole pendant les trois décennies qui ont précédé les années 1990.

Il était estimé que de nombreux agriculteurs se heurtaient à des problèmes de liquidité qui limitaient leur capacité de réaliser les investissements agricoles et d'utiliser davantage des intrants modernes.

Il était outre supposé que la plupart des agriculteurs étaient trop pauvres pour constituer des épargnes, que les marchés formels étaient dominés par les prêteurs d'argent monopolistes qui imposaient des taux d'intérêt usuraires et que les banques commerciales étaient trop prudentes pour prêter à la plupart des agriculteurs.

Sur base de ces hypothèses, des gouvernements et des bailleurs de fonds ont mis au point et financé dans le monde entier un grand nombre de programmes de crédit ciblé qui se proposaient de résoudre tous ces problèmes. Ces initiatives étaient dans l'ensemble, fortement subventionnées, les prêts bénéficiaient des taux d'intérêt réduits ou le non - remboursement des emprunts était toléré.

Les changements survenus dans les priorités politiques et les préférences des bailleurs de fonds ont souvent déterminé des changements marqués dans les rôles assignés aux marchés financiers ruraux. Parfois l'accent était mis sur la production et les investissements agricoles alors que, dans d'autres cas la réduction de la pauvreté, le rétablissement de la paix dans les pays ou le secours d'urgence en cas de catastrophes.

Le présent travail trouve son fondement théorique dans l'hypothèse selon laquelle les agriculteurs se heurtent à des problèmes de liquidité qui limitent leurs capacités de réaliser des investissements agricoles et d'utiliser davantage des intrants modernes.

En abordant ainsi la question de financement du secteur agricole dans la province du Sud Kivu, il s'agira spécifiquement d'évaluer le flux monétaire alloué au secteur agricole dans cette province compte tenu des potentialités qu'elle regorge, des perturbation d'ordre sécuritaire, phytopathologique et climatique qu'elle a connu (ou du moins connaît) ; et la présence des acteurs financiers dans la province.

Pour asseoir l'originalité de notre travail, nous nous sommes intéressés aux travaux de nos prédécesseurs qui ont eu à aborder la question du financement du secteur agricole. Il s'agit entre autres :

a). Zonon Abdoulaye et Kazianga Harouna, « Problématique de financement du secteur agricole pour un développement durable. »

Préoccupé par l'attention accordé au secteur agricole en terme de financement compte tenu de la place prépondérante qu'elle occupe dans les pays du Sahel en terme d'occupation de la population active, des recettes d'exploitation (60 à 80%) qu'elle génère et du fait qu'elle représente environ 35% du PIB de la sous région (du Sahel), le CILSS s'est résolu d'initier cette étude qui lui a permis de comprendre davantage la problématique que pose le financement du secteur agricole.

Ainsi, le CILSS a constaté que :

- Le paysage des institutions financières des pays du Sahel en faveur du secteur agricole est caractérisé par 3 systèmes à savoir : (1) le système

bancaire ; (2) le système financier décentralisé comptant les institutions d'épargne et de crédit, et les projets à volet crédit ; et (3) le système informel de crédits au sein desquels se classes les tontines, les banquiers, les ambulants et les gardes monnaies.

- Le secteur agricole de plusieurs pays du Sahel reste majoritairement financé par les banques commerciales bien que l'offre consacrée à l'agriculture soit faible et à court terme (1,7 milliards de FCFA contre 770.000.000 pour le moyen terme et seulement 1.000.000 FCFA pour le long terme). Le secteur agricole bénéficie de seulement 14% de l'offre globale de crédit (soit environs 250 millions de FCFA). Les banques commerciales pourvoient à l'essentiel de cette offre (92%), très loin devant les banques de développement (5%) et les systèmes financiers décentralisés (3%).

- Il existe une inadéquation des circuits financiers classiques pour le financement de l'agriculture. Cette inadéquation se justifie par les faits suivants : le coût élevé des transactions bancaires, l'absence d'un marché de risque et l'asymétrie d'information, et les attitudes des paysans face au crédit (don ou crédit).

- Les systèmes financiers décentralisés revêtent une importance capitale suite : à leur reconnaissance juridique, à leur reconnaissance internationale, à l'affluence massive des populations vers eux, à leur performances ainsi qu'à l'existence de toute une gamme théorique en leur faveur.

Cependant, la faiblesse des transactions financières, la faiblesse des relations entre systèmes financiers décentralisés et circuits bancaires, l'exclusion des pauvres, la faible diversification des produits financiers, la crise de croissance, la reforme agraire et le problème de la garantie de crédit, et en fin le faible niveau d'organisation des clients sont autant des facteurs limitant pour les systèmes financiers décentralisés (SFD).

Face à ce tableau, le CILSS a préconisé le renforcement des actions de SFD comme solution à cette problématique de financement du secteur agricole.

Pour y parvenir, des stratégies ci-dessous ont été préconisées :

- La diversification des produits du SFD, tout en veillant sur les instruments

financiers adaptés à l'agriculture et cela pour le moyen et le long termes ; - L'octroi/acceptation des titres fonciers comme garantie ;

- La garantie internationale pour combler le manque des ressources financières de SFD ;

- Le renforcement des audits des SFD pour éviter tout risque de mauvaise gestion ;

- La formation adéquate des bénéficiaires afin de leur permettre de monter des projets bancables.

b). Betty Wampfler, Le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : Quelle contribution de la micro finance ?

Capitalisant les leçons tirées d'un séminaire tenu à Dakar du 21 au 24 janvier 2002, Betty note que dans le contexte actuel de libéralisation des économies du Sud, le manque d'accès au financement reste une contrainte majeure au développement des agricultures familiales. Celles-ci ont besoin de s'intensifier, de se moderniser, de

financer l'innovation technique, organisationnelle,...leur seule capacité d'auto financement ne suffit pas à financer cette modernisation.

Aussi, la réduction de l'offre publique de financement au secteur agricole n'est que faiblement compensée par celle de banques qui restent peu présentes en milieu rural et concentrent leur offre sur quelques secteurs sécurisés (cultures d'exportation, productions irriguées.

Face à l'absence d'autres opérateurs, estime l'auteur, la micro finance devient une alternative forte pour le financement rural. D'où la nécessité d'améliorer sa contribution au financement des agricultures familiales.

Pour y parvenir, les pistes suivantes ont été préconisées :

· En amont, moderniser et sécuriser le secteur agricole ;

· Renforcer le secteur de micro finance existant et appuyer son extension ;

· Améliorer l'adaptation de l'offre à la demande agricole et cela en : (1) améliorant l'adaptation du crédit aux caractéristiques spécifiques du secteur agricole ; (2) renforçant l'offre de crédit de moyen terme ; et (3) innovant en matière d'offre d'épargne adaptée à l'agriculture ;

· Améliorer la sécurisation du crédit à l'agriculture ;

· Décloisonner le secteur de la micro finance et renforcer son insertion dans le marché financier ;

· Renforcer le lien entre le secteur agricole et le secteur de micro finance ;

· Améliorer la convergence des politiques publiques pour qu'elles soient adaptées et appuyées : on pourra y parvenir par : (1) la recherche de l'alliance entre IMF et les autres organisations professionnelles agricoles ; (2) le renforcement des capacités des différents acteurs, en particulier les agriculteurs et les organisations pour qu'ils puissent prendre part active dans les négociations ; (3) la prise en compte dans la définition des politiques des acteurs privés ; (4) la redéfinition du rôle de l'Etat.

c). Brigitte Klein & alii, Meilleures pratiques de crédit agricole

Le manque d'accès au crédit formel et à des services d'intermédiation financière complets freinent le développement du secteur agricole et entravent les efforts fournis pour réduire la pauvreté rurale.

Des initiatives ont été lancées pour satisfaire à la demande de crédit rural notamment la reforme des banques de développement agricole qui vise à leur permettre de suivre le jeu des mécanismes du marché lorsqu'elles offrent des services de crédit aux petits et moyens clients.

Simultanément, certaines institutions de microfinancement tentent de transférer leurs techniques de micro crédit urbain aux zones rurales.

Le groupe de Brigitte Klein a initié cette étude à travers laquelle il a tiré des leçons de terrain sur le crédit agricole à l'issu de l'analyse de trois institutions de crédit agricole, à savoir : (1) la Bank for Agriculture and agricultural co - operatives (BAAC) de Thaïlande; (2) la Financiera Calpia' d'El Salvador ; et (3) les Cajas Municipales de Ahorro y Crédito (CMAC) du Péru.

De cette analyse, il a été réalisé que les meilleures pratiques de crédit agricole passent par une bonne gestion des coûts et risques du crédit agricole.

Pour chaque type de coût et de risque le groupe a préconisé des stratégies adéquates conséquentes.

Pour ce qui est des coûts, les auteurs ont retenu ce qui suit : - La dispersion de la clientèle rurale

Les stratégies préconisées sont : (1) une structure décentralisée assure un taux élevé de couverture des clients ; (2) la délégation du pouvoir du prêt peut réduire considérablement les coûts de gestion ; (3) un personnel de terrain qualifié, bien formé et fortement motivé, renforce la productivité du crédit ; (4) des procédures d'appréciations des prêts simplifiées réduisent le temps nécessaire pour l'examen de la demande, l'approbation et les déboursements relatifs ; (5) des contacts étroits avec les organisations et les réseaux locaux permettant d'obtenir des informations de gestion efficace fournissent des renseignements valables.

- Le caractère saisonnier de l'agriculture

Les stratégies préconisées sont : (1) la diversification du portefeuille des prêts ruraux sous l'angle de localisation des clients et du motif du prêt permet de répartir de façon plus homogène la charge de travail du personnel.

- L'hétérogénéité de l'agriculture

Les stratégies préconisées sont : (1) des connaissances solides en matières d'agronomie, de gestion de l'exploitation et de l'économie rurale sont indispensables pour une appréciation des prêts ; (2) une évaluation réaliste de la demande de prêt agricole est fondamentale pour bien planifier et gérer un portefeuille de prêt.

Quant à ce qui est des risques, les auteurs notent :

- Les risques relatifs à la production, au marché et au prix

Les stratégies préconisées sont : (1) une évaluation des risques spécifiques aux différentes activités de production agricole est essentielle pour déterminer la vulnérabilité des prêteurs ; (2) l'appréciation du prêt devrait comprendre une évaluation approfondie de la capacité de remboursement de l'emprunteur et de sa solvabilité. Il faudra aussi tenir compte des facteurs de risques extérieurs auxquels est exposé la production agricole ; (3) la collaboration avec les organisations qui connaissent bien les agriculteurs permet de diminuer le coût des informations sur les clients et des risques courus par les prêteurs agricoles.

- La gestion des risques du portefeuille de prêt

Les stratégies préconisées sont : (1) le crédit agricole devrait commencer dans les
zones de production qui présentent le moins de risques, les opérations pourront
ensuite s'étendre progressivement à des zones à risque plus élevé ; (2) des prêts

individualisés et des calendriers de remboursement établis en fonction des moyens de l'emprunteur réduisent le risque de défaut de paiement ; (3) un portefeuille de prêt diversifié protège les prêteurs agricoles contre les risques covariantes ; (4) les incitations motivent le personnel et accroissent sa productivité en matière de prêts ; (5) une étroite surveillance des marchés et la connaissance des risques de crédit sont essentiels pour les prêteurs agricoles.

- Le risque de type « aléa moral » dans des milieux de crédit déformé.

Les stratégies préconisées sont : (1) les emprunteurs devraient recevoir des informations claires sur les modalités financières des prêts et l'obligation de les rembourser ; (2) la signature conjointe des contrats des prêts et persuasion morale sont des moyens efficaces pour renforcer la discipline du crédit ; (3) les contacts étroits entre le prêteur et l'emprunteur instaurent un climat de confiance mutuelle qui améliore la discipline du crédit.

- Le risque découlant de l'évolution des politiques nationales et internationales

Les stratégies préconisées sont : (1) les institutions de crédit agricole devraient être libre de toute interférence politique dans leur gestion journalière ; (2) dans le cadre de leur stratégie de gestion des risques, les prêteurs agricoles sont tenus de surveiller les changements intervenant dans les politiques et les marchés qui influencent leur clientèle agricole ; (3) les garanties substitutives remplacent les garanties conventionnelles et peuvent représenter d'importantes incitations au remboursement des prêts.

d). AJABU BIHIMANA Destin, Stratégies pour une politique agricole intégrée dans la collectivité des Bafuliru.

Dans son mémoire, AJABU Destin constate que bien qu'ayant bénéficié d'une succession des tentatives d'encadrement de sa population par des ONGs, la collectivité des Bafuliru déplore à ces jours :

- L'insuffisance des superficies consacrées aux cultures à cause de l'accroissement du nombre des exploitants agricoles ;

- La perte de la fertilité du sol ;

- Les aléas climatiques (prolongation de la saison sèche) ;

- L'insuffisance d'intrants agricoles (outils aratoires et semences) ;

- La destruction des cultures par les animaux en divagation ;

- Le délabrement des réseaux d'irrigation ;

- Le faible encadrement technique par les services de l'Etat et des ONGs ; - L'insuffisance des capitaux (absence de crédit agricole) ;

- Le faible rendement agricole.

Au vu de ce tableau sombre, l'auteur se pose la question de savoir ce qu'il faut faire pour pouvoir assurer la productivité du travail agricole en vue d'accroître les revenus des agriculteurs de la collectivité des Bafuliru.

- La distribution des terres de réserve qui ont gardé leur fertilité aux pauvres paysans ;

- L'intégration des systèmes de production agricole qui prennent en compte : l'agroforesterie, l'intégration agriculture - élevage - pisciculture, la mise en oeuvre des systèmes de production intégrée ;

- L'amélioration des infrastructures agricoles notamment les infrastructures d'irrigation et les infrastructures routières de desserte agricole ;

- La mise en place de petites entreprises agro - alimentaires ;

- La formation - information pour une participation active des paysans ;

- Le crédit rural offrant aux agriculteurs la possibilité de s'équiper, de

s'approvisionner et de s'informer pour produire et écouler les excédants

obtenus.

L'auteur note que la gestion de ce crédit rural sera confiée à un comité constitué par les représentants des autorités coutumières, autorités politico - administratives, ONG internationales, des ILD et des agriculteurs.

Ce comité aura entre autres attributions : la gestion de fonds de crédit, l'étude des besoins des paysans en crédit, la formation des paysans en gestion de crédit, l'octroi des crédits aux paysans et le suivi de crédit.

e). Karemera Kahirwa Protais, Intégration dans le processus de production vivrière d'un système de communication et de crédit agricole assisté au Rwanda

Les problèmes de surpeuplement, de raréfaction quantitative des terres, de surexploitation, d'érosion et d'appauvrissement du sol ont fait tomber le Rwanda dans un état d'insuffisance alimentaire.

Pour y faire face, le gouvernement Rwandais a mis en place, en 1982, une politique nationale dénommée : « stratégies alimentaires » dont l'orientation principale était l'intensification de la production agricole par le recours généralisé aux intrants caractéristiques d'une agriculture moderne.

Cette politique a conduit à l'élaboration du « programme national intrants » chargé de l'approvisionnement, de la vulgarisation et de la diffusion des semences améliorées, des engrais, des pesticides, de l'outillage agricole, etc, en faveur des paysans.

Cependant, note l'auteur, la mise en application de ce programme se heurte luimême à des problèmes. D'une part, les paysans manquent de l'argent pour acquérir des intrants nécessaires leur proposés, mais aussi, d'autre part, les vulgarisateurs n'arrivent pas à fournir aux paysans une information persuasive, une formation technique et une éducation suffisantes.

Pour compléter les efforts du gouvernement, l'auteur propose la mise en place d'un système de communication et de crédit agricole assisté dans le cadre du programme national intrants en faveur des paysans.

A travers ce système, on devra : (1) assurer la formation technique et déontologique
des vulgarisateurs et des animateurs locaux pour avoir un personnel capable
d'établir des contacts sans heurts avec les paysans ; (2) assurer la formation

technique et éducation psychologique et coopérative des paysans grâce à une animation conscientisante, à des visites de démonstration et de suivi, et à l'alphabétisation fonctionnelle ; (3) inciter les agriculteurs à élaborer des projets d'amélioration foncière et de leurs conditions de vie ainsi qu'à leur assurer à temps voulu l'assistance financière et technique nécessaire ; (4) amener les paysans à acquérir l'esprit de travail en équipe.

f. Charles Eaton et Andrew W. Shepherd, L'agriculture contractuelle : des partenariats pour la croissance

Dans le contexte de libéralisation des marchés, de la mondialisation et de l'expansion de l'agro - alimentaire, les petits agriculteurs risquent de rencontrer des difficultés à participer pleinement à l'économie de marché.

En conséquence, l'exode des populations vers les zones urbaines, observé presque partout, va se poursuivre.

Les efforts de développement des activités « génératrices de revenus » pour les ruraux afin de freiner cet exode, ne pourront être porteur tant que, en aval et en amont, les agriculteurs et les entrepreneurs manqueront à la fois d'intrants fiables et rentables tels que les services de vulgarisation, les services de mécanisation, les semences, les engrais et le crédit, ainsi que des marchés garantis et lucratifs pour leur production.

L'agriculture contractuelle, bien organisée, semblerait offrir une possibilité importante de production commerciale aux petits exploitants.

Elle est comprise comme étant « un accord entre les agriculteurs et les sociétés agro - alimentaires ou de commercialisation, ou les deux, portant sur la production et la fourniture des produits agricoles selon les accords à terme, fréquemment à des prix préétablis. »

Invariablement, l'accord engage aussi l'acheteur à apporter, dans une certaine mesure, un soutien à la production par le biais, par exemple, des fournitures d'intrants et des conseils techniques.

Ces accords se basent sur un engagement réciproque : l'agriculteur fournit une denrée spécifique dans des quantités et selon des normes de qualités déterminées par l'acheteur ; la société soutient la production de l'agriculteur et achète cette denrée.

L'intensité de l'accord contractuel varie selon l'importance et la complexité des dispositions dans chacun des trois domaines suivants :

· Les clauses relatives au marché : le producteur et l'acheteur s'accordent sur les modalités de vente et de l'achat futur d'une culture ou d'un produit animal ;

· Les clauses relatives aux ressources : conjointement avec les accords de commercialisation, l'acheteur accepte de fournir des intrants choisis, y compris parfois, la préparation de la terre et les conseils techniques ;

· Les clauses relatives à la gestion : le producteur accepte de suivre les méthodes de production recommandées, les régimes d'intrants et les dispositions relatives à la culture et à la récolte.

Le système de l'agriculture contractuelle devrait être perçu comme un partenariat
entre le secteur de l'agro - industrie ou de commercialisation (représenté par les
multinationales, les petites sociétés, des organismes publics, des coopératives

agricoles ou des entrepreneurs individuels) et les agriculteurs. Pour réussir, elle exige un engagement à long terme de deux parties. Des accords non équitables auront probablement une durée limitée et risqueront de compromettre les investissements et voire l'engagement des agriculteurs.

Il sied de noter que le recours à cette formule est une décision commerciale. Ce n'est pas un modèle de développement à suivre par ceux qui offrent de l'aide parce que les projets qui sont avant tout motivé par les considérations d'ordre politique et social plutôt que par des réalités économiques et techniques échoueront inévitablement.

0.6. CLARIFICATION ET COMPREHENSION DE CONCEPTS

Considérant que les mots sont souvent porteurs des nuances qui engendrent des différences de compréhension et d'interprétation, nous avons tenu à définir les concepts clés de notre sujet à savoir : problématique, financement, et secteur agricole.

a) Problématique

Dans le cadre de ce travail, ce concept est compris, dans le sens du Dictionnaire Larousse 2006, comme étant « l'ensemble des questions posées par une branche de la connaissance »

b) Financement

Nous partageons, dans le cadre de ce travail, la compréhension fournie par le Dictionnaire Encarta 2006, à savoir : « la mise à disposition des capitaux nécessaires »

c) Secteur agricole

Par le concept « secteur agricole », nous entendons le secteur dont les activités se rapportent au travail de productions végétales.

0.7. DELIMITATION DU SUJET 0.7.1. Délimitation temporaire

Notre étude se propose d'examiner les aspects de financement du secteur agricole au Sud Kivu, en terme de flux de crédit et subventions accordés aux petits producteurs durant la période allant de 2001 à 2007.

Cette période est caractérisée par :

· la reprise de la coopération entre la RD Congo et les Institutions de Bretten Words (FMI et BM) ;

· l'annonce de la crise alimentaire mondiale ;

· la problématique de réchauffement climatique et la perception des manifestations des perturbations climatiques au Sud Kivu;

· Les calamités (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier), sachant que le manioc et le bananier constituent les principales cultures vivrières pour la population du Sud Kivu (la première pour les territoires de Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi ; et la seconde pour les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe et Idjwi)

· La décision de plusieurs pays exportateurs des produits agricoles vivriers d'affecter une bonne partie de leur production agricole vivrière (notamment le riz, la canne à sucre, le soja,...) à la fabrication du bio-carburant et biodiesel afin de faire face à la montée du prix du pétro-carburant et du pétrodiesel.

· L'effervescence au Sud Kivu des acteurs financiers et des systèmes financiers décentralisés ;

· La guerre a conduit à la perturbation des activités agricoles causant ainsi la destruction des champs et la perte des intrants agricoles.

· La nécessité pour les agricultures familiales au Sud Kivu de s'intensifier, de se moderniser, de financer l'innovation technique et organisationnelle afin de faire face à la mondialisation et à la croissance démographique

0.7.2. Délimitation spatiale

En terme spatial, notre étude couvre la province du Sud Kivu dans ses limites géographiques.

0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Ce travail portant sur la problématique du financement du secteur agricole dans la province du Sud Kivu, s'articule, hormis l'introduction et la conclusion générale, sur trois chapitres.

Le premier chapitre présente la province du Sud Kivu, ses potentialités agricoles; le deuxième chapitre porte sur une analyse du financement du secteur agricole au Sud Kivu ; et le troisième propose l'intégration de l'approche « agriculture contractuelle » comme stratégie de financement du secteur agricole au Sud Kivu.

0.9. DIFFICULTES RENCONTREES

Au cours de notre étude, nous nous sommes confrontés à des difficultés majeures suivantes ;

- Plusieurs structures se réservaient de nous fournir des informations en rapport surtout avec leur enveloppe de crédit estimant que cela était tenu secret. D'autres, sans vouloir nous l'exprimer clairement nous faisait des promesses qui se concluaient toujours par des excuses donnant lieu à des nouvelles promesses.

- L'absence des statistiques établies aussi bien au niveau des organisations qu'au niveau des services publics de l'Etat.

- Il n'a pas été aisé de cibler des acteurs intervenant dans le secteur de crédit agricole au Sud Kivu. Plusieurs organisations interviennent soit dans le domaine agricole avec une orientation purement agronomique, soit dans le domaine de crédit mais pas agricole.

Chapitre 1er : LE SUD KIVU ET SES POTENTIALITES
AGRICOLES

1.1. Brève présentation de la province du Sud Kivu

1.1.1. Aspects physiques

a). Relief et climat

Le Sud- Kivu est une province de la RDC située à l'est du pays. Alors qu'elle faisait partie de l'ancienne province du Kivu en tant que district, elle a été, par la suite, érigée en région administrative lors de l'éclatement de cette entité en trois régions au cours du découpage test de 1987.

Limitée au nord par la province du Nord-Kivu, au sud par le Katanga et à l'ouest par le Maniema, le Sud-Kivu partage ses frontières de l'est avec le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie.

Vaste de 66.814 Km2, le Sud - Kivu est situé à 00' 58» latitude Nord, 4° 51' 21» latitude Sud et 26° 10' 30»- 29°58' longitude Est.

Selon le Ministère des Affaires Foncières, Environnement, Conservation de la Nature, Pêche et Forêts (juin 1999), le climat du Sud-Kivu présente les caractéristiques ci-dessous :

- A l'Ouest, le climat est de type équatorial chaud et humide marqué par des températures et une humidité élevées et constantes.

Il n'y a pas de saison sèche proprement dite car il pleut durant toute l'année.

- A l'Est, entre 1.200 et 1.900 mètres d'altitude, le climat est en général du type tempéré, chaud et humide avec une diminution régulière de la température en fonction de l'altitude ;

- Au-delà de 1.900 mètres d'altitude, le climat est de températures moyennes relativement basses, et des précipitations abondantes équitablement réparties durant toute la période de saison pluvieuse. La saison sèche ne dépasse pas généralement trois mois.

Le relief prévalant au Sud-Kivu est caractérisé par des montagnes qui atteignent jusqu'à 3.000 m d'altitude et décroissent progressivement en allant vers l'Ouest.

La localisation des zones climatiques et des reliefs du Sud- Kivu à travers ses territoires détermine trois zones morphologiques, présentées par le tableau cidessous, en fonction de l'altitude.

Tableau N° 1: Relief et Zones climatiques du Sud Kivu

Zones

Haute altitude

Moyenne altitude

Basse altitude

Altitude

Entre 1.500 et 3.000 m

Entre 1.000 et 1.500 m

Inférieur à 1.000 m

Territoires
concernés

- Hauts plateaux - Mwenga

- Kabare

- Idjwi

- Kalehe (Buloho)

- Shabunda

- Plaine de la ruzizi - Plaine de

 

- Walungu

 

Tanganyika

 

- Kalehe

 

- Mwenga

 
 
 

(collectivité de

 
 
 

Wamuzimu)

Climat

Froid de montagne et humide

Equatorial humide

Chaud de type tropical humide et semi-aride (plaine de la ruzizi)

Source : Jean Luc MASTAKI (2006, Page 41)

b). Précipitations

Durant la période allant de 2001 à 2005, la province du Sud Kivu a enregistré des précipitations moyennes annuelles de 1211,1mm d'eau. La moyenne mensuelle des précipitations a été évaluée à 101,6mm d'eau, avec 3 jours sec.

Tableau N° 2 : Précipitations moyennes mensuelles au cours de la période allant de 2001 à 2005 au Sud Kivu.

Mois

Janvie r

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembr e

Octobre

Novem bre

Décem bre

Pmm

174,36

122,74

147,44

119,78

88,66

17,38

12,84

21,98

123,74

119,02

141,16

156,88

Source : Analyse du Rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu

De ce tableau, il se dégage le fait que la province du sud Kivu connaît des fortes précipitations au cours du mois de janvier et une sécheresse accrue au mois de juillet. Les faibles précipitations sont observées au cours de la période allant de Mai à Août, tandis que les fortes précipitations sont enregistrées au cours de la période allant de Novembre à mars.

c). Hydrographie

Le système hydrographique de la province du Sud Kivu est constitué principalement par le lac Kivu, la rivière Ruzizi et le lac Tanganyika à l'est ainsi que de nombreuses rivières et cours d'eau dont la majeure partie est drainée d'Est à l'Ouest notamment par les rivières Ulindi, Elila et leurs affluents. On note par ailleurs l'existence de la rivière Murhundu qui baigne une partie du territoire de Kabare et dont les eaux sont traitées pour alimenter la ville de Bukavu en eau potable.

d). Sols

Jean Luc MASTAKI (2006 op cit.) note que, la complexité des sols du Sud Kivu rend très malaisée leur description de façon succincte. Cette complexité provient de la variété des roches mères, des climats, des altitudes et du relief. On pourrait néanmoins les classifier en trois grands groupes : les sols volcaniques récents superficiels et très fertiles, les sols des plaines alluviales à fertilité moyenne et les sols des roches anciennes à fertilité variant entre moyenne et très bonne.

Jean Luc MASTAKI (2006 op cit.) estime que sur base de la concentration en aluminium, on peut mettre en évidence cinq principaux types de sols correspondant à des zones agro - pédologiques homogènes au Sud- Kivu :

- Les sols du champ volcanique Tshibinda-Tshibati :

Ce sont des sols argileux avec horizon humifère souvent épais lorsque l'érosion est faible ou absente. Ils sont bien pourvus en matière organique et la teneur en azote total est élevée. Ils ont un très bon potentiel de production de façon continue mais l'azote devient un facteur limitant avec l'exploitation prolongée.

- Les sols de moyenne altitude au niveau du lac Kivu :

Ces sols sont aussi argileux, légèrement acides souvent pauvres en matière organique et pour lesquels un apport en phosphore est nécessaire en vue de rendements plus élevés.

- Les sols de haute altitude à l'Ouest du lac Kivu et ceux de Walungu :

Il s'agit des sols avec des teneurs relativement élevées en aluminium, faibles en cations basiques et en phosphore assimilable pour lesquels la matière organique est moyenne. Ces sols nécessitent un apport minéral ou organique accompagné d'une dose de calcaire en quantité suffisante pour déprimer le taux toxique d'aluminium.

- Les sols de la plaine de la Ruzizi :

Ils sont sableux avec des taux variables d'argiles généralement faibles en matière organique et phosphore assimilable avec risque de salinité à proximité de la rivière Ruzizi.

1.1.2. Aspects démographiques et Socio-culturels

Toute étude démographique menée dans le cadre spatial de la RDC trouve ses limites dans la cohérence et la fiabilité des sources statistiques.

Les recensements administratifs publiés annuellement par les services publics présentent une fiabilité faible à part le seul recensement scientifique organisé sous l'égide du PNUD en 1984.

Les taux de fécondité et de mortalité sont mal connus et tout l'aspect des mouvements migratoires demeure à peu près absent des statistiques officielles.

Néanmoins, l'analyse démographique quantitative du Sud-Kivu permet de dégager les tendances à la croissance soutenue d'une population dont la répartition spatiale augure des grands problèmes d'investissements sociaux et d'aménagement du territoire.

Tableau N°3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007

Ville/Territoire

Nombre d'habitants

Superficie (en Km2)

Nombre d'habitants par Km2

 
 
 
 

Bukavu

583.455

60 Km2

9.724,25

Fizi

450.036

15.786 Km2

28,50

Idjwi

159.847

681 Km2

234,72

Kabare

515.290

1.960 Km2

262,90

Kalehe

476.339

5.707 Km2

83,46

Mwenga

538.945

11.172 Km2

48,24

Shabunda

708.346

25.216 Km2

28,09

Uvira

451.649

3.148 Km2

143,47

Walungu

567.756

1.800 Km2

315,42

Total Sud Kivu

4.451.663

66.814 Km2

66,62

Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité.

De l'analyse de ce tableau se dégage le fait que la population du Sud-Kivu présente de fortes inégalités dans sa répartition spatiale. Au sein des milieux ruraux, des noyaux de densités démographiques très élevées rivalisent avec des vastes régions faiblement peuplées.

Les territoires de Shabunda, Mwenga et Fizi qui concentrent 78,08 % de la superficie provinciale ne sont occupés que par 38,12% de la population du Sud - Kivu alors que ceux de Kabare, Walungu, Idjwi et Kalehe, représentant 15 % du territoire, sont occupés par 38,61% de la population provinciale.

Au cours de l'année 2007, 86,90% de la population du Sud Kivu a vécu en milieu rural.

Il est donc clair que le Sud-Kivu se caractérise par des fortes concentrations des populations dans sa partie montagneuse située au Nord de son territoire tandis que les zones forestières des basses terres du sud sont faiblement peuplées.

Les populations du Sud Kivu peuvent faire globalement l'objet d'un regroupement en deux grandes familles. Une majorité constituée des bantous pastoraux inter-lacustres se distinguant par une organisation politique centralisée et contrôlée par une classe dirigeante dont les chefs sont maîtres de la terre, des biens et des hommes ; et une seconde grande famille constituée de bantous se caractérisant par des groupes ethniques ne possédant pas d'organisation centralisée et fonctionnant davantage en des petits groupes (Mastaki, op.cit).

Le Swahili est la principale langue nationale parlée au Sud-Kivu. Cependant, à coté, il y a diverses langues vernaculaires. Le tableau ci-dessous en reprend quelques unes.

Tableau N° 4 : Quelques langues vernaculaires parlées dans les territoires du Sud Kivu

Territoire

Langues vernaculaires

Fizi

Kibembe, Kizoba, Kibwari, Masanze, Kibuyu, Kinyindu, kinyarwanda,

Idjwi

Kihavu, Kinyarwanda, Kimbuti

Kabare

Mashi, Kitembo, Kirega, Kimbuti

Kalehe

Kitembo, Kimbuti, Kihavu, Kirongeronge, Mashi, Kinyarwanda

Mwenga

Kirega, Kibembe, Kinyindu, Mashi, Kinyarwanda

Shabunda

Kirega, Kitembo, Kikwami, Kisongola, Kizimba

Uvira

Kivira, Kifuliru, Kinyarwanda, Kirundi, Kizoba, Kinyindu, Kibembe

Walungu

Mashi, Kirega, Kifuliru

Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, 2007.

La position géographique de la province du Sud Kivu fait d'elle une terre d'accueil de prédilection pour les immigrants venant des pays voisins. Au delà de ces migrations en provenance des pays voisins, il existe des migrations internes à la province qui sont soit dues à l'identification des nouvelles zones minières et notamment aurifères, à la quête de terres à cultiver pour les habitants des zones densément peuplées, à

l'insécurité ainsi qu'à un fort mouvement d'exode rural étant donné la détérioration des conditions de vie à la campagne ces dernières années.

Ces migrations demeurent néanmoins très peu connues étant donné l'absence actuelle d`études démographiques organisées au sein de la province.

1.1.3. Aspects administratifs et politiques

Depuis décembre 2006, la province du Sud Kivu s'est dotée des institutions politiques ci-dessous :

- Une Assemblée provinciale constituée de 36 membres appelés « députés provinciaux » élus au suffrage universel direct.

- Un Gouvernement provincial dirigé par Un Gouverneur de province et Un Vice
Gouverneur élus par l'Assemblée Provinciale ; et des ministres provinciaux

Au niveau national, la province du Sud Kivu est représentée par 35 députés nationaux et de 4 sénateurs. Les premiers ont été élus au suffrage universel direct, tandis que les seconds l'ont été par l'assemblée provinciale.

Du point de vue administratif, la province du Sud-Kivu est subdivisée en neuf entités administratives comprenant huit territoires (Fizi, Idjwi, Kabare, Kalehe, Mwenga, Shabunda, Uvira et Walungu) et la ville de Bukavu. La ville de Bukavu constitue le chef-lieu de la province du Sud Kivu.

Les territoires sont subdivisés en collectivités (secteurs ou chefferies) et la ville en commune, comme le démontre le tableau ci-dessous.

Tableau N° 5 : Subdivision administrative de la province du Sud Kivu

Territoire

Collectivités/Commune

Superficie

Ville de Bukavu

 

60 Km2

 

- Commune de Bagira

37,60 Km2

 

- Commune de Kadutu

10,10 Km2

 

- Commune d'Ibanda

12,30 Km2

Territoire de Fizi

 

15.786 Km2

 

- Secteur de Lulenge

5.530 Km2

 

- Secteur de Mutambala

776 Km2

 

- Secteur de Ngandja

7.380 Km2

 

- Secteur de Tanganyika

2.100 Km2

Territoire d'Idjwi

 

681 Km2

 

- Chefferie de Rubenga

276 Km2

 

- Chefferie de Ntambuka

405 Km2

Territoire de Kabare

 

1.960 Km2

 

- Chefferie de Kabare

1.265 Km2

 

- Chefferie de Nindja

695 Km2

Territoire de Kalehe

 

5.707 Km2

 

- Chefferie de Buhavu

5.160 Km2

 

- Chefferie de Buloho

547 Km2

Territoire de Mwenga

 

11.467 Km2

 

- Chefferie de Wamuzimu

4.112 Km2

 

- Secteur d'Itombwe

3.680 Km2

 

- Chefferie de Lwindi

1.129 Km2

 

- Chefferie de Burhinyi

238 Km2

 

- Chefferie de Basile

2.113 Km2

 

- Chefferie de Luhwindja

195 Km2

Territoire de Shabunda

 

25.216 Km2

 

- Chefferie de Bakisi

17.432 Km2

 

- Chefferie de Wakabango

7.784 Km2

Territoire d'Uvira

 

3.148 Km2

 

- Chefferie de Bafuliru

1.568,27 Km2

 

- Chefferie de Bavira

928,15 Km2

 

- Chefferie Plaine de la Ruzizi

651,58 Km2

Territoire de Walungu

 

1.800 Km2

 

- Chefferie de Ngweshe

1.545 Km2

 

- Chefferie de Kaziba

195 Km2

Superficie totale du Sud Kivu

 

66.814 Km2

Source : Analyse du rapport de la Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, 2007.

1.1.4. Aspects économiques

L'économie de la province du Sud Kivu repose actuellement en grande partie sur les exportations des produits miniers (or, coltan, cassitérite,etc), du thé noir, du café et de la quinquina et ses dérivés (telles la quinine, la totaquina, etc) et sur les importations aussi bien des produits vivriers que des produits manufacturiers.

Il y a, cependant, lieu de noter que le Sud Kivu a connu une déstabilisation économique grave suite aux événements de guerre qui ont engendré la destruction des infrastructures sociales de base, ainsi que des unités de production.

Le non encadrement et non appui aux opérateurs économiques entraînent une très faible capacité de production dans tous les secteurs de la vie économique (agriculture, élevage, pêche, production minière, etc) ; le manque de suivi ou de contrôle de prix, l'absence des statistiques économiques, la perméabilité des frontières facilitant la fraude fiscale; le dysfonctionnement voire la désarticulation totale de systèmes bancaires en ce qui concerne la monnaie fiduciaire et scripturale,... sont autant des problèmes auxquels l'économie du Sud Kivu est confronté. (DSCRP/Sud Kivu, 2007)

1.2. Production et potentialités agricoles du Sud Kivu

1.2.1. Production agricole du Sud Kivu

La production agricole comme toute activité économique dépend de la disponibilité des facteurs de production classiques que sont le travail, le capital et la terre. La spécificité du secteur agricole peut être appréhendée à travers ses liens étroits avec les ressources naturelles notamment la terre et l'eau.

Tableau N° 6 : Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) et superficie emblavée de 2001 à 2006

CULTURES

Superficies emblavées en hectares

Production totale en tonnes

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2001

2002

2003

2004

2005

2006

VIVRIERES Tuber. Fécul

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- Manioc

222980

142849

162563

139260

252100

335107

2090080

1388288

1769430

1314701

2762431

3773918

- P. Douce

5040

26099

30267

28931

40761

43149

27389

108309

107353

98003

128221

125610

- P. de terre

34834

3024

3941

3599

13991

12956

135049

112212

17622

11424

32773

27888

- Banane

66290

60164

65126

58400

75019

73182

463574

559451

578877

470124

540277

531336

- Colocase

2710

2933

3077

-

4325

4909

9063

9451

9776

-

13573

14927

- Igname

529

989

811

-

1773

1875

2886

3434

2907

-

5418

5380

Légumineuse

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- Arachide

37480

23173

32786

20399

69790

99276

29847

15681

27059

16717

61385

94175

- Haricot

111251

79292

74089

61310

116267

142059

84502

65338

59347

44523

93564

103259

- Petits pois

1599

733

1075

-

294

1356

1053

384

615

-

139

821

- Soja

8906

3744

4309

3895

4131

22904

4781

2270

2791

1968

2251

12757

Céréales

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

- Maïs

133973

80076

114098

69342

155420

424168

112821

89967

100202

61535

144287

201855

- Paddy

35388

6688

6812

5190

8130

101333

34966

7460

10520

7372

15933

12624

- Sorgho

50361

35472

37451

29425

49270

48792

44027

33684

29893

21582

38428

38314

- Eleusine

2

2

4

-

4

5

2

2

2

-

2

2

- Courge

1990

185

219

-

533

458

4018

4195

4117

-

5020

4952

Maraîchères

6341

 
 

4068

 
 

24056

 
 

21833

 
 

- Légume feuille

2114

1349

400

 

1839

987

10266

9287

1985

 

15504

8699

- Légume fruits

2182

1482

831

 

1955

1047

7736

6593

6963

 

15777

11309

- Légume bulbe

1619

627

141

 

1311

4826

5617

2116

1556

 

19707

19481

- Légume racine

311

18

1

 

35

37

348

135

1

 

165

180

- Autres légume

115

-

1

 

1

-

656

-

1

 

1

-

Fruitière

 
 
 
 
 
 
 
 
 

20714

 
 

- Agrumes

191

157

52

 

193

106

2622

1964

573

 

2402

774

- Ananas

262

262

203

 

330

331

341

357

275

 

558

482

- Avocatier

73

343

31

 

845

1555

842

2154

160

 

10849

12001

- Goyavier

31

17

19

 

266

356

249

40

69

 

930

830

- Manguier

231

132

73

 

1302

1941

7664

6277

108

 

12019

12386

- Autres fruits

4

24

15

 

25

8

12

1362

102

 

179

36

Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 CULTURES INDUSTRIELLES

CULTURES

SECTEUR

Superficies emblavées en hectares

Productions totales en tonnes

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Café arabica

Trad.

7524

6744

8581

-

7691

7430

3358

4012

3363

5200

3550

3349

Moderne

2236

3412

4054

-

3597

3606

308

1185

2398

2202

2294

Café robusta

Trad.

360

70

47

-

969

1847

38

21

9

 

5

35

Moderne

-

-

-

-

856

856

-

-

-

-

-

-

Théier

Trad.

-

-

270

1617

270

1006

-

-

-

-

1209

-

-

Moderne

270

270

1006

-

1276

-

-

-

3222

3222

Palmier à huile

Trad.

19599

4289

4337

4102

16968

918

18197

12460

3909

3976

3946

13443

25390

Moderne

633

-

-

-

931

8970

-

-

4557

11147

Tabac

Trad.

858

697

543

683

677

-

547

501

421

353

400

394

328

Moderne

-

-

-

-

120

-

-

-

-

60

Tournesol

Trad.

-

-

2533

2424

2018

-

2024

-

-

973

824

676

702

Moderne

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Quinquina

Trad.

-

2111

2470

4654

2304
2699

2148

6391

5222

5063

9938

4446

13973

Moderne

-

2543

2984

-

3304

-

4710

5633

5308

21216

Canne à sucre

Trad.

2092

1719

1743

1023

1927

5

1861

69312

45613

45742

10226

39741

39189

Moderne

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Cotonnier

Trad.

144

-

43

-

33

-

125

-

15

 

11

-

Moderne

-

-

-

-

-

-

-

-

-

 

-

-

Totaquina

Trad.

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Moderne

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006

De l'analyse de ce tableau se dégage le fait qu'en dépit de la situation de guerre qu'a connu la province du Sud Kivu, les activités de production agricole ont connu des perturbations certes mais n'ont pas été abandonnées. Ces statistiques constituent une preuve irréfutable.

1.2.2. Potentialités et vocation agricole du Sud Kivu

La province du Sud Kivu est une province aux potentialités et vocations agricole inouïes. Cette affirmation trouve son fondement de l'observation des aspects agroécologiques, du climat, des sols, des précipitations, de la disponibilité du sol, de la potentialité vivrière de ses territoires ruraux et en fin de la disponibilité de la main d'oeuvre agricole.

1.2.2.1. Conditions Agro-écologiques du Sud Kivu

Les conditions agro écologiques font de la province du Sud Kivu une zone aux potentialités agricoles inouïes.

En effet, la province du Sud Kivu est subdivisée en six zones agro écologiques qui peuvent être classées en trois groupes en fonction de leur altitude ; à savoir : la basse altitude, la moyenne altitude et la haute altitude.

TABLEAU N°7 : Zones agro-écologiques du Sud Kivu

Grand groupe

Zone agro-
écologique

Altitude

Pluviométrie (mm)

T° moyenne (en °C)

PCV (en jours)

Végétation

Vocation agricole

BASSE ALTITUDE

Zone équatoriale de basse altitude

< 1000

> 1600

> 29°C

> 270

Foret dense

de basse altitude. OMBROPHILE

Palmier à

huile, riz, café robusta, maïs, arachide, manioc,

banane

plantin

Zone

tropicale de basse

altitude

< 1000

< 1600

> 24°C

< 270

Savane, forêt de savane,

forêt décidues

Canne à

sucre, coton, riz, sorgho, mil, maïs, manioc, taro, igname

MOYENNE ALTITUDE

Zone équatoriale d'altitude étage de transition

1000 - 1400

> 1300

20°C - 23°C

> 270

Forêt sub- montagnarde

Riz, maïs, sorgho, mil, haricot, patate douce,

banane plantin, manioc, palmier à

huile

Zone équatoriale d'altitude Etage de moyenne altitude

1400 - 1800

> 1300

17°C - 20°C

> 270

Forêt dense

Théier, café arabica, quinquina, banane plantin, patate douce,

haricot, maïs, soja,

arachide, sorgho, banane à

bière, fruits

HAUTE ALTITUDE

Zone équatoriale d'altitude étage de haute altitude

1800 - 2000 et plus

> 1300

12°C - 17°C (Gelée

blanche

possible en saison sèche

> 270

Forêt de haute altitude, bambous, prairies

Théier, quinquina, pomme de terre, petit pois,

pommiers,

 
 
 
 
 
 
 

pêcher, blé, poirier

Zone

tropicale de haute et moyenne altitude

1000 - 2800 et plus

< 1600

< 23°C

< 270

Prairie

d'altitude, savane

arbustive, forêt semi-décidue

Cultures pluviales et de zones

équatoriales selon les altitudes, pâturages de saison sèche

Légende

PLV = Exprime le nombre des jours des pluies durant la saison culturale, ce qui influe sur la période du Cycle végétatif.

Source : Analyse du Rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu

1.2.2.2. Calendrier agricole du Sud Kivu

La province du Sud Kivu est une zone à vocation agricole par excellence. Les activités agricoles y sont pratiquées durant toute l'années. Le Calendrier agricole de la province du Sud Kivu, tiré du rapport quinquennal 2001 - 2005 de la division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu en est une illustration.

Tableau N° 8: Calendrier Agricole de la province du Sud Kivu

Mois

Cultures et Travaux

 

Manioc

Patate
Douce

Pomme de

Terre

Haricot

Arachide

Petit
Pois

Soja

Maïs

Paddy

Sorgho

Eleusine

Coton

Janvier

Toute l'année

Toute l'année

R

R/L

D

R

L

D

E

R

R

L

Février

D

L

L

L

S

L

E

L

L

S

Mars

L

S

S

S

S

S

E

S

S

E

Avril

P

S-E

E

E

E

E

R

E

E

E

Mai

E

E

E-S

E- R

E

E

R

E

E

E

Juin

R

R

R

R

R

R

-

R

R

R

Juillet

D

D

D

D

D

D

-

D

D

Délimi tation

Août

L

L

L

L

L

L

-

L

L

-

Septembre

P

S

S

S

S

S

D

S

S

D

Octobre

P

S-E

S-E

S-

E

S-

E

E

L

E

E

-

Novembre

D

E

E

E

E

E

S

E

E

D

Décembre

R

R

R

R

R

R

S

R

R

L

Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006

N.B.

- Les territoires dans lesquels il existe des terrains marécageux, les cultures légumineuses telles que le haricot et les légumes se font trois fois par an. La troisième saison, appelée « saison C », a lieu durant la saison sèche. Au cours de cette période les cultures se font sur les marais drainés.

- Légende :

* R = Récolte ; D = défrichement ; L = Labour ; P = Plantation ; E = Entretien ; S = Semis

1.2.2.3. Potentialités agricoles des entités administratives rurales du Sud Kivu

Les entités administratives rurales du Sud Kivu connaissent d'énormes problèmes qui empêchent l'utilisation optimale de leurs potentialités.

En effet, dans l'optique de promouvoir l'agriculture, il y a lieu de capitaliser les potentialités suivantes :

- Près de 87 % de la population du Sud Kivu est paysanne et vit de l'agriculture; il existe donc une importante disponibilité de la main d'oeuvre pour les activités agricoles. Les femmes constituent une part très importante de cette main d'oeuvre.

- Les connaissances et savoir-faire endogènes en l'agriculture, surtout chez les femmes.

- La diversité climatique et des reliefs permettent aussi une diversification de la production agricole. Il pleut presque toute l'année sur l'étendue de la province;

- La disponibilité des terres cultivables malgré la réduction sensible de leur fertilité;

- L'existence d'un important mouvement associatif qui est opérationnel et qui assure l'accompagnement technique et institutionnel des producteurs/-trices;

- L'existence de certaines infrastructures agricoles malgré leur état délabré;

- L'existence de certaines potentialités naturelles: les cours d'eau utiles aux activités agricoles et à l'électrification ; les forêts ; etc.

Le tableau ci-dessous met en luminaire les potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu

Tableau N° 9: Potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu

Territoire

Collectivités/Commune

Superficie

Potentialités vivrières

Territoire de Fizi

 

15.786 Km2

 
 

- Secteur de Lulenge

5.530 Km2

a,b,c,e,f,m,n,l,j

 

- Secteur de Mutambala

776 Km2

a,b,c,e,j,m

 

- Secteur de Ngandja

7.380 Km2

a,b,c,e,j,m

 

- Secteur de Tanganyika

2.100 Km1

e,j,m

Territoire d'Idjwi

 

681 Km2

 
 

- Chefferie de Rubenga

276 Km2

a,b,c,d,e,f,g,j

 

- Chefferie de Ntambuka

405 Km2

a,b,c,d,e,f,g,h,i,j

Territoire de Kabare

 

1.960 Km2

 
 

- Chefferie de Kabare

1.265 Km2

b,c,e,f,h,i,j,k,l

 

- Chefferie de Nindja

695 Km2

b,c,d,e,f,h,i,j

Territoire de Kalehe

 

5.707 Km2

 
 

- Chefferie de Buhavu

5.160 Km2

a,b,c,d,e,f,g,h,i,j

 

- Chefferie de Buloho

547 Km2

a,b,c,d,e,f,g,j

Territoire de Mwenga

 

11.467 Km2

 
 

- Chefferie de Wamuzimu

4.112 Km2

a,b,e,j,g

 

- Secteur d'Itombwe

3.680 Km2

b,c,e,f,j

 

- Chefferie de Lwindi

1.129 Km2

a,b,c,e,f,j

 

- Chefferie de Burhinyi

238 Km2

b,c,e,f,j,l,h

 

- Chefferie de Basile

2.113 Km2

a,b,c,

 

- Chefferie de Luhwindja

195 Km2

b,c,e,f,i,j,l

Territoire de Shabunda

 

25.216 Km2

 
 

- Chefferie de Bakisi

17.432 Km2

a,b,j,m,e

 

- Chefferie de Wakabango

7.784 Km2

a,b,e

Territoire d'Uvira

 

3.148 Km2

 
 

- Chefferie de Bafuliru

1.568,27 Km2

a,b,e,f,g,j,k,l,m

 

- Chefferie de Bavira

928,15 Km2

a,b,e,j,k,l

 

- Chefferie Plaine de la Ruzizi

651,58 Km2

a,b,e,j,m

Territoire de Walungu

 

1.800 Km2

 
 

- Chefferie de Ngweshe

1.545 Km2

b,c,e,f,h,i,k,l

 

- Chefferie de Kaziba

195 Km2

b,c,e,f,h,i,k

Source : Analyse rapport SNRDA 1997

- Légende :

a : arachide e : maïs i : sorgho m: riz irrigué

b : bananes f : patate douce j : manioc n : petit pois

c : haricots g : riz pluvial k : légumes

d : Ignames h : soja l : pomme de terre

1.2.2.4. Disponibilité des terres pour les cultures

La disponibilité des terres constitue un des atouts agricoles majeurs que possède la province du Sud Kivu.

En effet, l'analyse du « Tableau 3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007 » nous renseigne que la province du Sud Kivu connaît une densité moyenne de 66,62 habitants par km2. Cependant, il s'observe au sein de la province, une répartition inégale de la population dans les territoires. En effet, comme souligné précédemment, les territoires de Mwenga, Fizi et Shabunda habités par 38,12% de la population occupe 78,08% de la superficie de la province.

1.2.3. Le secteur agricole moteur du développement socio-économique du Sud Kivu

L'agriculture en province du Sud Kivu est essentiellement dominée par des exploitations de type familial et de petite taille. Celles-ci produisent avec des techniques rudimentaires une diversité de cultures vivrières, horticoles et de rente. Près de 87 % de sa population vit en milieu rural et dépend en majorité de l'activité agricole.

Néanmoins, il existe un secteur moderne exploitant des fermes agricoles avec des moyens de production relativement importants. Il a été affaibli par la politique de nationalisation des terres qui a entraîné l'abandon de plusieurs fermes.

Dans l'optique de la relance de l'économie du Sud Kivu, l'agriculture devra être considérée comme le moteur de la croissance étant donné l'importance des potentialités agricoles dont regorgent la province et les matières premières qu'elle est en mesure de fournir aux industries agro-alimentaires et autres.

C'est dans cet ordre d'idées que nous estimons qu'il serait important de définir et de mettre en oeuvre, des stratégies cohérentes d'appui au secteur agricole. Ces stratégies doivent s'accompagner d'évaluations périodiques reposant sur la disponibilité des données fiables et régulièrement actualisées.

Ainsi, on pourra non seulement nourrir sainement la population du Sud Kivu et ses environs mais aussi revitaliser l'emploi agricole et par ricochet résorber le chômage en milieu rural et freiner l'exode rural.

Conclusion partielle

La province du Sud Kivu de part ses aspects physiques, démographiques et socioculturels, administratifs et politiques, économiques, et la diversité de ses productions et potentialités agricoles offre des conditions propices au développement du secteur agricole. Leur capitalisation reste cependant un défit majeur à relever.

Chapitre 2 : ANALYSE DU FINANCEMENT DU SECTEUR
AGRICOLE AU SUD KIVU

2.1. Considérations générales sur le financement du secteur agricole au Sud Kivu

Le secteur agricole au Sud Kivu est confronté à un problème grave de sous financement. Beaucoup d'acteurs financiers s'intéressent plus au petit commerce et au commerce classique qui leur sont sécurisant.

Le tableau ci-dessous reprenant le total cumulé de volume de crédit accordé par 15 organisations membres du GAMF (Groupe d'Acteurs de Microfinance) par secteur en 2007 en est une illustration.

Tableau N° 10: Total cumulé de volume crédit accorde par les membres du GAMF par secteur en 2007

ACTIVITES

VOLUME DE CREDIT (en dollars US)

%

1.

AGRICULTURE ET ELEVAGE

223440,1

1,9

2.

ARTISANAT ET PRODUCTION

177883,1

1,51

3.

COMMERCE CLASSIQUE

5136350

43,51

4.

PETIT COMMERCE

4905317,14

41,76

5.

AUTRES SERVICES

1333551,4

11,36

 

TOTAL

11776541,74

100

Source : GAMF, bulletin AKIBA, N° 002 juin 2008

Pourtant, plusieurs faits probants motivent l'observance d'une attention particulière en faveur du secteur agricole pour ce qui concerne le financement. Il s'agit notamment :

2.1.1. Motivation en faveur du financement du secteur agricole 2.1.1.1. Le contexte

L'analyse du contexte de la province du Sud Kivu permet de déceler des facteurs de motivation en faveur du financement du secteur agricole. Il s'agit entre autres :

· la reprise de la coopération entre la République Démocratique du Congo et les Institutions de Bretten Words (FMI et BM) ;

· l'annonce de la crise alimentaire mondiale et l'engagement des Etats à y faire face ;

· la problématique de réchauffement climatique et la perception des manifestations des perturbations climatiques au Sud Kivu;

· Les calamités (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier), sachant que le manioc et le bananier constituent les principales cultures vivrières pour la population du Sud Kivu (la première pour les territoires de Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi ; et la seconde pour les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe et Idjwi)

· La décision des plusieurs pays exportateurs des produits agricoles vivriers d'affecter une bonne partie de leur production agricole vivrière (notamment le riz, la canne à sucre, le soja,...) à la fabrication du bio-carburant afin de faire face à la montée du prix du pétro-carburant.

· L'effervescence au Sud Kivu des acteurs financiers et des systèmes financiers décentralisés ;

· La guerre a conduit à la perturbation des activités agricoles causant ainsi la destruction des champs et la perte des intrants agricoles.

· La nécessité pour les agricultures familiales au Sud Kivu de s'intensifier, de se moderniser, de financer l'innovation technique et organisationnelle afin de faire face à la mondialisation et à la croissance démographique.

· L'attribution de concession minière (118 titres miniers accordés). L'exploitation effective de ces concessions minières va réduire sensiblement les espaces de culture mais également priver le secteur agricole d'une partie de sa main d'oeuvre.

2.1.1.2. Les opportunités de financement

La province du Sud Kivu a en face d'elle tout un éventail d'opportunités duquel on peut citer :

* le démarrage, depuis 2007, du programme d'Appui au Secteur de Micro finance en République Démocratique du Congo, en sigle PASMIF-RDC, dont l'objectif est d'appuyer l'élaboration d'une stratégie nationale de micro finance par la mise en place des cadres de concertation adaptés ; de développer un cadre économique, légal, réglementaire pour sécuriser le secteur ; et de développer une offre pérenne assurée par les IMF professionnelles, viables et bien structurées.

* la reprise de la coopération entre la République Démocratique du Congo et les Institutions de Bretten Words (FMI et BM) ;

* L'institution du Fonds de promotion de la Microfinance (FPM).

* La prise au sérieux par l'Etat congolais des menaces d'une crise alimentaire mondiale et son engagement à y faire face en allouant plus de budget au secteur agricole.

* L'existence au Sud Kivu des acteurs financiers et des systèmes financiers décentralisés qui appuient minime soit - il le secteur agricole.

* La reprise, bien que timide, des activités des institutions bancaires en province du Sud Kivu

* Effervescence des institutions financières décentralisées (COOPEC et IMF) au Sud Kivu.

2.1.1.3. Prédominance du secteur agricole par les agriculteurs (agriculture familiale)

La production agricole (vivrière, maraîchère, fruitière et industrielle) du Sud Kivu est entre les mains des exploitations de prédominance traditionnelle, familiale, et de petite taille (les ménages).

Tableau N° 11: Ménages agricoles au Sud Kivu de 2001 à 2006

CULTURES

Nombre de ménages agricoles

 

2002

2003

2004

2005

2006

Vivrières Tuber. Fécul

 
 
 
 
 
 

- Manioc

451227

330416

402771

 

655713

826573

- P. Douce

29509

186646

200640

 

257091

251850

- P. de terre

190889

17785

23198

 

43519

49126

- Banane

269613

153619

266448

 

344773

285071

- Colocase

60776

63871

66699

 

67612

72184

- Igname

18283

23014

22337

 

26219

27818

Légumineuse

 
 
 
 
 
 

- Arachide

142446

91417

155066

 

254009

310186

- Haricot

338045

280064

320653

 

503358

514556

- Petits pois

12218

7603

12338

 

4103

12731

- Soja

34483

31436

32099

 

38703

114134

Céréales

 
 
 
 
 
 

- Maïs

369413

272635

378170

 

524271

631354

- Paddy

74782

18774

21289

236712

70926

243521

- Sorgho

182955

167729

181625

 

199485

182395

- Eleusine

121

129

198

 

198

198

- Courge

5621

5481

31888

 

14619

10956

Maraîchères

 
 
 
 
 
 

- Légume feuille

15503

25064

7127

 

20735

23617

- Légume fruits

13500

18302

9818

 

18551

15042

- Légume bulbe

6824

9978

3242

 

14521

11155

- Légume racine

2890

822

27

 

1495

1721

- Autres légume

2003

-

260

 

260

-

Fruitière

 
 
 
 
 
 

- Agrumes

16195

23795

1058

 

18219

17823

- Ananas

608

1338

520

 

1698

1544

- Avocatier

22037

43318

2436

 

70056

85163

- Goyavier

2670

2246

851

 

35557

8431

- Manguier

37259

41755

1335

 

58460

98087

- Autres fruits

342

3745

273

 

2773

2726

 

Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006 Cultures industrielles

CULTURES

SECTEUR

Nombre de ménages agricoles (Effectif de planteurs)

 

2002

2003

2004

2005

2006

Café arabica

Trad.

27349

22115

19326

19407

22039

19740

 

50

67

81

 

73

Café robusta

Trad.

360

94

91

 

4227

4187

 

-

-

-

 

5

5

Théier

Trad.

-

-

1

4

1

-

 

1

1

3

 

4

Palmier à huile

Trad.

30277

9117

9129

18423

19483

19668

 

29

-

-

 

409

Tabac

Trad.

8392

7870

6039

8086

8115

6330

 

-

-

-

 

2000

 

Tournesol

Trad.

-

-

12026

12120

13290

15013

 

-

-

-

 

-

Quinquina

Trad.

3112

2044

2344

2491

2242

2296

 

-

137

137

 

155

Canne à sucre

Trad.

7073

6545

6519

6988

8148

7696

 

-

-

-

 

-

Cotonnier

Trad.

187

-

85

 

69

-

 

-

-

-

 

-

-

Totaquina

Trad.

-

-

-

-

-

-

 

-

-

-

-

-

-

 

Source: Analyse rapports division provinciale de l'agriculture au Sud Kivu, 2001 - 2005, et 2002 - 2006

2.1.2. Contraintes/Obstacles au financement du secteur agricole au Sud Kivu

L'observance des réalités de terrain confrontées aux différentes théories et expériences sur le financement du secteur agricole nous permet de dégager un certain nombre d'obstacles auxquels l'on ferait face dans le financement du secteur agricole au Sud Kivu. Il s'agit notamment :

- La dispersion de la clientèle rurale ;

- Le mauvais état de routes et surtout des routes de desserte agricole ;

- La faible expérience des acteurs financiers dans le domaine de financement du secteur agricole. En effet, beaucoup d'acteurs risqueraient de faire une simple extension des activités de crédit commerce ou petit commerce au secteur agricole ;

- Le caractère saisonnier de l'agriculture. Dans la plupart de cas, les organisations de crédit admettent des modalités de remboursement de crédit qui ne cadrent pas avec les réalités du secteur agricole ; notamment, l'échéance de remboursement qui ne dépasse pas 6 mois et le fait de rembourser le crédit (le capital) en tranches ;

- Les risques relatifs à la production, au marché et au prix ;

- Le risque de type « aléa moral » dans des milieux de crédit. Il y a risque que les clients en milieu rural confondent le crédit agricole en un don puisque ce dernier constitue une innovation dans plusieurs territoires ;

- Au vu du niveau d'analphabétisme en milieu rural du Sud Kivu, il y a lieu de craindre pour les capacités de gestion de crédit de la part des populations rurales ainsi que de leurs capacités à monter des projets bancables et de gérer avec efficience et efficacité une exploitation agricole.

- Des pratiques culturales inappropriées. Ceci pourrait influer sur la production agricole et ainsi placer le paysan dans l'incapacité d'honorer à ses engagements;

- Problèmes fonciers notamment dans le Kivu montagneux (constitué par les territoires de Walungu, Kabare, Kalehe, et Idjwi) où en moyenne le ménage agricole a moins de 30 ares de terrain ;

- Manque de main d'oeuvre agricole notamment dans la partie dite le Kivu forestier (constitué des territoires de Mwenga, Shabunda, Uvira et Fizi) ;

- Le changement climatique produisant des perturbations du calendrier agricole risquent de peser lourdement sur la production agricole et par conséquent sur la capacité pour les clients à rembourser le crédit ;

- Les calamités pour certaines cultures (mosaïque africaine du manioc, le cosmopolites sordidus pour le bananier) ;

- Le non entretien des infrastructures d'irrigation notamment dans la plaine de la Ruzizi où elles existent ;

- L'insécurité persistante en milieu rural.

2.2. Analyse des acteurs de financement du secteur agricole au Sud Kivu

2.2.1. L'Etat et le financement du secteur agricole

L'Etat congolais a toujours déclaré, le secteur agricole comme étant la priorité des priorités. Le Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010 note : « Parmi les secteurs prioritaires retenus dans le Programme Triennal Minimum 1999-2001 figurent ceux de l'agriculture et du développement rural. Le gouvernement est convaincu que l'agriculture peut se développer rapidement et soutenir une croissance rapide à terme, en raison essentiellement des potentialités identifiées et du faible niveau d'utilisation des capacités existantes. Par ailleurs, depuis la chute du secteur des mines, l'agriculture détient la plus forte pondération dans la formation du PIB. Sa contribution à celle-ci est montée de 30 % en 1985- 1992 à 52 % en 1995 grâce surtout à la progression de la production vivrière. La stratégie nationale de développement, repose donc principalement sur le relèvement du secteur agricole qui en est devenu le moteur. La sécurité alimentaire, l'accès à une alimentation suffisante, saine et équilibrée, le développement de l'agro-industrie, l'amélioration de la compétitivité des produits locaux constituent des objectifs assignés au programme de développement du secteur agricole ».

Pourtant, en regardant de près, nous constatons que dans les faits, ce secteur ne bénéficie pas d'autant d'attention qu'on le prétend. Rien qu'à travers le Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010 sus dit, il y a lieu de noter que l'enveloppe allouée à ce secteur ne traduit pas la volonté du Gouvernement de la République Démocratique du Congo de faire du Secteur agricole ce qu'il veut de lui. Pour une enveloppe de total de 12.681,4 millions de USD, l'agriculture ne bénéficie que de 925 millions de dollars soit 7,2% du coût total du dit programme.

Cette situation traduit également la réalité de la province du Sud Kivu. En effet, de l'analyse du Programme Quinquennal 2007 - 2011 du Gouvernement provincial du Sud Kivu, il y a lieu de noter que le diagnostic global de la province du Sud Kivu met en exergue, pour ce qui est du secteur économique dont fait partir le secteur agricole, entre autres les faits suivants : « une très faible capacité de production ; une absence totale des structures efficaces d'appui et d'encadrement (économique) aux ménages ; des infrastructures économiques délabrées, en particulier les voies de communication ; le secteur des industries agro-alimentaires (rizières, huileries, laiteries,... ) est complètement sinistré ; faible revenus monétaires des producteurs, faute de structures de stockage, de conservation, de zones excédentaires vers les lieux de grande consommation ; dysfonctionnement voire désarticulation totale du système bancaire en ce qui concerne la monnaie tant fiduciaire que scripturale. » ; et clôt ce paragraphe par cette conclusion : « ... Votre gouvernement provincial compte développer dans ce secteur une stratégie s'appuyant sur les micro entreprises mais aussi un développement qui donne priorité au monde rural qui regorge 70% de la population »,

Cet exposé de motif traduit effectivement la conscience et la volonté du Gouvernement provincial d'appuyer le Secteur économique dont fait partie le secteur agricole.

Cependant, l'analyse des Prévisions budgétaires corrigées de l'exercice 2007 présenté et défendu par le Gouvernement provincial à l'Assemblée Provincial en juillet 2007, nous fourni les renseignements repris dans les tableaux N°12 et N°13 cidessous :

Tableau N°12 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Semences et fertilisants

République Démocratique du Congo Province du Sud Kivu

Gouvernement Provincial

FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007

ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE : Province du Sud Kivu

Article : 43 Littera : 30 Section : Gouvernement Provincial

Libellé : Semences et fertilisants

Prévision en 2004 :

Dépenses effectuées en 2004 : Prévision en 2005

Dépenses effectuées en 2005 : Prévision en 2006

Réalisation au 31 décembre 2006 :

Statistiques éléments générateurs des dépenses : cfr commentaires

Définition éléments générateurs des dépenses : Semences et fertilisants

Prévision en 2007 : 15.000.000 FC

Commentaires : La province interviendra dans le soutien des agriculteurs et

pisciculteurs en semences et autres fertilisants à hauteur de 15.000.000 FC

 

Taux de Change : 560 FC/ 1$

Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007, Page 50.

Tableau N°13 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux

République Démocratique du Congo Province du Sud Kivu

Gouvernement Provincial

FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007

ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE : Province du Sud Kivu

Article : 74 Littera : 10 Section : Gouvernement Provincial

Libellé : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux

Prévision en 2004 :

Dépenses effectuées en 2004 : Prévision en 2005

Dépenses effectuées en 2005 : Prévision en 2006

Réalisation au 31 décembre 2006 :

 

Statistiques éléments générateurs des dépenses :

Définition éléments générateurs des dépenses : Acquisition d'équipements agrosylvo-pastoraux Prévision en 2007 : 52.412.554,05 FC

Commentaires : Dans le souci de promouvoir l'agriculture et l'élevage en appuyant les populations rurales et organisations communautaires dans la province du Sud Kivu, le Gouvernement provincial interviendra dans l'achat des équipements agrosylvo-pastoraux à hauteur de 52.412.554,05 FC

Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007, Page 94.

L'analyse de ces deux tableaux nous amène aux constats suivants :

- Aucun Franc Congolais n'a été alloué par la Province du Sud pour le soutien des agriculteurs et pisciculteurs en semences et autres fertilisants durant la période allant de 2004 à 2007. Aussi, tout au long de cette période, aucun appui en équipements agro-sylvo-pastoraux n'a été accordé, par la Province, aux populations rurales et organisations communautaires pour promouvoir l'agriculture et l'élevage en province.

- La part du budget prévue pour les Semences et fertilisants (15.000.000 FC, soit 26.785,71$US) et pour l'Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux (52.412.554,05 FC soit 93.593,84$US) représente 67.412.554,05FC pour une prévision budgétaire globale de 13.962.366.727,28FC soit 0,48%.

- Comparées à la part du budget prévu pour les Frais de mission à l'intérieur (de la province ; cfr Article 58, littéra 31, page 75, des prévisions budgétaires de l'Exercice 2007) dont le coût est évalué à 37.142.675 FC (soit 66.326,20 $US), la part allouée aux Semences et fertilisants (15.000.000 FC, soit 26.785,71$US) représente 40% (du coût des frais de mission à l'Intérieur de la province)

En examinant les Prévisions budgétaires de l'Exercice 2008 qui ont été soumis à l'Assemblée Provinciale pour adoption en septembre 2007, il se dégage, en lumière des lignes budgétaires se rapportant à l'agriculture, ce qui suit :

Tableau N°14 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques

République Démocratique du Congo Province du Sud Kivu

Gouvernement Provincial

FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007

ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE : Province du Sud Kivu

Article : 43 Littera : 10 Section : Gouvernement Provincial

Libellé : Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques Classe : 4

Prévision en 2005 : -

Dépenses effectuées en 2005 : - Prévision en 2006 : -

Dépenses effectuées en 2006 : -

 

Prévision en 2007 : -

Réalisation au 31 juillet 2007 : -

Statistiques éléments générateurs des dépenses : cfr commentaires

Définition éléments générateurs des dépenses : Fertilisants, Engrais, Insecticides,
Désinfectants et Produits Chimiques

 

Prévision en 2008 : 30.000.000 FC

Commentaires : Dans le cadre de l'accroissement de la production agricole,
l'Exécutif Provincial utilisera un montant de l'ordre de 30.000.000 FC, pour achat
Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques

Taux de Change : 500 FC/ 1$

Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 142.

Tableau N°15 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Semences

République Démocratique du Congo Province du Sud Kivu

Gouvernement Provincial

FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007

ENTITE ADMINISTRATIVE DECENTRALISEE : Province du Sud Kivu

Article : 43 Littera : 30 Section : Gouvernement Provincial

Libellé : Semences

Classe : 4

Prévision en 2005 :

Dépenses effectuées en 2005 : Prévision en 2006

Dépenses effectuées en 2006 : Prévision en 2007

Réalisation au 31 juillet 2007 :

Statistiques éléments générateurs des dépenses : cfr commentaires

Définition éléments générateurs des dépenses : Semences

Prévision en 2008 : 43.282.000 FC

Commentaires : L'Exécutif Provincial interviendra dans le Secteur agricole rural dans le cadre du soutien à la production par un apport en intrants et semences à hauteur de 43.282.000 FC

 

Taux de Change : 500 FC/ 1$

Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 145

Tableau N°16 : Fiche de dépouillement et d'analyse des dépenses exercice 2007 : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux

République Démocratique du Congo Province du Sud Kivu

Gouvernement Provincial

 

FICHE DE DEPOUILLEMENT ET D'ANALYSE DES DEPENSES EXERCICE 2007

Littera : 10

Section : Gouvernement Provincial

Libellé : Acquisition d'équipements agro-sylvo-pastoraux

Classe : 7

Prévision en 2005 : -

Dépenses effectuées en 2005 : - Prévision en 2006 : -

Dépenses effectuées en 2006 : - Prévision en 2007 : 54.412.554,05 FC Réalisation au 31 décembre 2006 : -

Statistiques éléments générateurs des dépenses :

Définition éléments générateurs des dépenses : Acquisition d'équipements agrosylvo-pastoraux

Prévision en 2008 : 254.412.554,05 FC

Commentaires : Dans le souci de promouvoir l'agriculture et l'élevage en appuyant les populations rurales et organisations communautaires dans la province du Sud Kivu, le Gouvernement provincial interviendra dans l'achat des équipements agrosylvo-pastoraux à hauteur de 254.412.554,05 FC

 

Taux de Change : 500 FC/ 1$

Source : Gouvernement Provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007, Page 200.

* Constats :

- La part du budget prévue pour : (1) Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques (30.000.000 FC, soit 60.000 $US), (2) semences (43.282.000 FC, soit 86.564 $US), (3) Acquisition des équipements agro-sylvo-pastoraux (254.412.554,05 FC, soit 508.825,10 $US) représente 327.694.554,05 FC (soit 655.389,10 $US) pour un total prévu de 38.408.539.249,02 FC (soit 76.817.078,49 $US) soit 0,85%.

- Comparées à la part du budget prévu pour les Frais de mission à l'intérieur (de la province ; cfr Article 58, littéra 31, page 174 de les prévisions budgétaires de l'Exercice 2008) dont le coût est évalué à 75.652.000 FC, les parts réservées aux (1) Fertilisants, Engrais, Insecticides, Désinfectants et Produits Chimiques (30.000.000 FC, soit 60.000 $US) et (2) semences (43.282.000 FC, soit 86.564 $US) représentent 96% (du coût des frais de mission à l'Intérieur de la province)

De tout ce qui précède, il y a lieu de retenir qu'en province du Sud Kivu, le secteur agricole bénéficie de moins d'attention de la part de l'Exécutif Provincial.

2.2.2. Les Entreprises Commerciales

Les investigations menées auprès de la Fédération des Entreprises du Congo au Sud Kivu (F.E.C./Sud Kivu) et des Commerçants pris isolement, nous ont permis de constater qu'aucune Entreprise commerciale ni Commerçant n'accorde des crédits dans le secteur agricoles.

2.2.3. Les ONG

2.2.3.1. Les ONG Locales

Il existe au sud Kivu, des ONG Locales qui exécutent des projets ayant un volet crédit. Ces ONG Locale ne collectent pas l'épargne. Cependant, au regard de l'allocation de leur enveloppe de crédit aux différents secteurs d'activités, il se dégage que la part allouée au secteur agricole reste très faible.

Ce tableau, reprend, à titre indicatif, la part du crédit alloué par des ONG Locales au secteur agricole par rapport à leurs enveloppes globales de crédit.

Tableau N°16 : Crédit alloué par des ONG Locales au secteur agricole par rapport à leurs enveloppes globales de crédit au 31 décembre 2007.

ONG Locale

Montant Global de Crédit

(en $US)

Montant de

Crédit alloué au Secteur Agricole (en $US)

Rapport Montant crédit alloué au secteur agricole et Montant Global de Crédit (en %)

ADMR

9.138,00

4.500,00

49,24%

PADECO

25.000,00

25.000,00

100%

Kivu Direct

11.559,00

10.283,00

88,96%

PAIDEK

1.584.203,70

56.825,00

3,58%

PLD

425.000,00

9.995,00

2,35%

SIKASH

31.785,74

2.000,00

6,29%

TGD

30.000,00

1.500,00

5%

CAPES

83.475,90

7.800,00

9,34%

UWAKI Sud Kivu

29.755,99

12.459,75

41,87%

Total

2.229.918,33

130.362,75

5,84%

 

Source : Nos Enquêtes et Analyse du Bulletin AKIBA N°002 Juin 2008.

L'analyse de ce tableau, nous amène aux constats ci-dessous :

- Les ONG Locales ayant des projets avec un volet crédit, allouent une faible enveloppe en faveur du Secteur Agricole. L'enveloppe moyenne de crédit agricole pour les 9 ONG Locales sur lesquelles nous avons pu collecter les données représente 5,84% de leur enveloppe globale de crédit.

- Les organisations ayant une importante enveloppe globale de crédit, allouent moins de fonds pour le secteur agricole. C'est le cas PAIDEK et PLD chez qui la part du crédit agricole est inférieur à 4%.

- En dépit de la complexité des activités liées au crédit agricole, 4 sur les 9 ONG Locales étudiées (soit 44,44%) allouent plus de 40% de leur enveloppe Globale de Crédit au secteur agricole. Ceci est une preuve d'engagement pour le Crédit agricole. - Cinq sur les 9 ONG Locales étudiées (soit plus de 55,55%) allouent moins de 10% de leur enveloppe globale de crédit au secteur agricole.

- Une ONG Locale affecte la totalité de son enveloppe de crédit au secteur agricole.

2.2.3.2. Les ONG Internationales

Au cours de nos investigations auprès des ONG Internationales nous n'avons pas pu identifier celles qui accordent des crédits pour le secteur agricole de manière spécifique. Nos sources nous ont permis d'entrer en possession des informations sur une (des) ONG Internationale qui offrent des crédits de manière globale. Il s'agit de l'ONG Internationale (( ACTED » dont, selon le Bulletin AKIBA (juin 2008), le solde Encours Crédit au 31 décembre 2007 était évalué à 103.365$US.

Notons cependant que cette enveloppe dessert à la fois les provinces du Sud Kivu et du Katanga.

2.2.4. Les Institutions de Microfinance

Au cours de nos enquêtes nous n'avons pas pu identifier des Institutions de Microfinance répondant aux prescrits de la loi (Instruction n°1 aux IMF, mise à jour du 18/12/2005) qui accordent des crédits agricoles.

2.2.5. Les Coopératives

Nos investigations sur terrain nous ont permis d'assembler des informations sur deux Coopératives qui accordent des crédits agricoles. Le tableau ci-dessous reprend la part du crédit alloué par ces Coopératives au secteur agricole par rapport à leur enveloppe globale de crédit.

Tableau N°17 : Crédit alloué par des Coopératives au secteur agricole par rapport à leur enveloppe globale de crédit au 31 décembre 2007.

Coopératives

Montant Global de Crédit

(en $US)

Montant de

Crédit alloué au Secteur Agricole (en $US)

Rapport Montant crédit alloué au secteur agricole et Montant Global de Crédit (en %)

COOPEC KAWA

54.563

6.181

11,32%

FECOPS

50.000

37.500

75%

Total

104.563

43.681

41,77%

 

Source : nos enquêtes

L'analyse de ce tableau, nous amène aux constats ci-dessous :

- L'existence des Coopératives qui allouent une partie de leur enveloppe de crédit au secteur agricole. Le crédit agricole bénéficie d'une attention particulière de la part de la FECOPS. Il bénéficie de 75% de son enveloppe de crédit. Tandis que pour la COOPEC KAWA, le secteur agricole ne semble pas être une priorité. Cependant, il bénéficie de 11,32 % de son enveloppe de crédit. ce qui est quand même très encourageant pour une COOPEC (Coopérative d'Epargne et de Crédit).

2.2.6. Les Institutions Bancaires

(( Le secteur agricole est-il opérationnel au Sud Kivu ? ». C'est par cette question que le Gérant d'une des Banques Commerciales basée à Bukavu a introduit son mot

pour nous faire comprendre que l'institution dont il a la charge de gérer n'accorde pas de crédit en faveurs du Secteur agricole. Un autre Gérant d'ajouter « nous veillons scrupuleusement sur la sécurité des crédits que nous accordons. Nous ne pouvons pas nous hasarder à appuyer un secteur sans garanti de sécurité ».

A travers ces deux déclarations, les deux Institutions Bancaires, dont l'effectivité est couverte par la délimitation temporaire et spatiale de notre recherche, traduisent clairement leur non opérationnalité vis-à-vis du Secteur agricole.

2.3. Conséquences du sous financement du secteur agricole sur le développement du Sud Kivu.

De part le nombre qu'il emploie (plus de 80%), son rôle dans la souveraineté alimentaire, ses caractères de mode de vie, d'unité sociale, écologique et culturelle, l'agriculture revêt une importance incommensurable pour le développement de la province du Sud Kivu.

C'est pourquoi, compte tenu de l'importance des risques que comporte ce secteur, se manifestant à travers les lourdes incertitudes tout au long du cycle de production qui va du semis à la vente des récoltes, le secteur agricole est appelé à relever le principal défis consistant à rendre prévisible les revenus agricoles sans distorsion des marchés.

Ainsi, la non prise en compte des signes manifestes d'incertitudes à savoir (1) le fait de compter sur la météo, (2) le fait que la récolte peut être compromise ou endommagée à tout moment, (3) la concurrence accrue dans le contexte de la mondialisation et la faiblesse des prix des produits agricoles, etc ; à travers un mécanisme d'appui englobant les aspects aussi bien d'aider les paysans à avoir des ressources pour exploiter leurs terres de manière moderne que (1) de la défense d'un modèle paysan qui donne priorité à la survie des personnes vivant de l'agriculture plutôt qu'à un modèle purement productiviste, (2) d'aider les paysans à faire entendre leur voix au monde politique ; produira des conséquences fâcheuses sur le développement de la province du Sud Kivu.

Il y a lieu de retenir entre autres conséquences :

- La paupérisation de la population rurale suite à une faible production agricole

- L'exode rural suite à entre autres causes : la famine et le chômage en milieu rural.

- L'insécurité et la dépendance alimentaire de l'extérieur en ces moments où s'annonce avec pompe une crise alimentaire mondiale.

- La non saisine des opportunités de développement de la petite industrie pour la production des biocarburant et le biodiesel afin de faire face aux prix galopant du pétro carburant et du pétro diesel.

- Le déséquilibre permanent de la balance commerciale de la province du Sud Kivu. - L'étouffement du développement des industries agro-alimentaires locales.

- L'abandon des activités agricoles au profit de celles des autres secteurs notamment le secteur minier ou le petit commerce.

Conclusion partielle

L'analyse du financement du secteur agricole au Sud Kivu développée au cours de ce chapitre nous révèle qu'en dépit d'un contexte très préoccupant et controversé marqué par, d'un coté, un lendemain moins promettant pour assurer une indépendance alimentaire mais aussi une réduction de la pauvreté surtout en milieu rural, et de l'autre, un environnement riche en opportunité de financement, les acteurs de financement, dans leur globalité, demeurent moins attirer par le secteur agricole.

Cependant, il y a lieu de décrier les contradictions constatées dans le chef du pouvoir public quant à ce qui concerne ses discours et ses faits et gestes vis-à-vis du secteur agricole. D'un coté, il présente sa volonté de voler à la rescousse du secteur agricole et cela à travers des discours mais pour ce qui est de l'allocation des moyens financiers (subventions), ce secteur est relégué à l'arrière plan.

L'implication des organisations non gouvernementales et des coopératives en faveurs du secteur agricole est encourageante. En effet, 5 sur 11 Coopératives et ONG Locales analysées, soit 45,45% allouent plus de 40% de leur enveloppe globale de crédit au secteur agricole ; Egalement, 5 autres sur les 11, soit 45, 45% y affectent moins de 10% de leur enveloppe globale de crédit ; et 1/11, soit 9,09% y affecte une enveloppe globale de crédit variant entre 10% et 40%.

Les Entreprises Commerciales, les IMF et les Institutions Bancaires restent à l'écart du financement du secteur agricole.

Quant à la seule ONG Internationales reprise dans ce travail, elle ne met pas un accent sur le secteur bénéficiaire du crédit qu'elle accorde.

CHAPITRE 3 : INTEGRATION DE L'APPROCHE
(( AGRICULTURE CONTRACTUELLE » COMME STRATEGIE
DE FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU SUD KIVU

3.1. L'Approche (( Agriculture contractuelle »

L'agriculture contractuelle, notent Charles Eaton et Andrew W (2002), est depuis des nombreuses années, un moyen d'organiser la production commerciale de la petite et de la grande agriculture. En effet, la production agricole sous contrat existe depuis la nuit de temps. Dans la Grèce antique, c'était une pratique très courante : des pourcentages établis sur certaines culture étaient un moyen pour payer la dîme, le loyer et les dettes. Au cours du premier siècle, la Chine a également connu diverses formes de production sous contrat. Aux USA, à une époque récente, à la fin du 19ème siècle, les accords de métayage prévoyaient de prélever entre 1/3 et la moitié de la récolte pour payer le loyer au propriétaire. Ces pratiques étaient bien entendu une sorte de sevrage et conduisaient généralement les métayers à être endettés en permanence.

Durant les premières décennies du 20ème, les accords formels entre les agriculteurs et les compagnies furent établis dans les colonies dirigées par les puissances européennes.

Martin Prowse (2007) définit l'agriculture contractuelle comme étant « un système dans lequel une entreprise du secteur privé fournit aux agriculteurs des intrants - crédits, engrais et semences, etc. - en échange de droits d'achat exclusifs sur les produits agricoles récoltés ».

Selon le Rapport sur le développement dans le monde 2008, cité par Martin Prowse (2007, op. cit), l'agriculture contractuelle permet aux petits exploitants agricoles de participer aux nouveaux marchés de produits de haute valeur, et améliore les normes de qualité, augmentant et stabilisant ainsi les revenus des agriculteurs. La plupart des exploitations agricoles dans les pays en développement faisant moins de deux hectares, l'intégration des petits exploitants agricoles dans les chaînes de valeur mondiales est un pas important vers la réduction de la pauvreté.

Cette approche, notent Charles Eaton et Andrew W (2002, op.cit), présente des avantages, des inconvénients aussi bien pour l'acheteur que pour l'agriculteur. C'est pourquoi l'observance des conditions préalables et une gestion soutenue doivent être de mise :

3.1.1. Les avantages de l'approche (( agriculture contractuelle »

L'agriculture contractuelle présente des avantages certains tant pour les agriculteurs que pour les promoteurs (investisseurs).

a). Avantages pour les agriculteurs

· Le promoteur fournit fréquemment les intrants et les services de production

· Cette fourniture se fait en général à crédit par le biais d'avances du promoteur

· L'agriculture contractuelle introduit souvent une nouvelle technologie et permet aussi aux agriculteurs d'apprendre de nouvelles méthodes

· Les agriculteurs courent souvent moins de risques relatifs aux prix, beaucoup de contrats les établissant d'avance

· L'agriculture contractuelle peut ouvrir de nouveaux débouchés aux petits agriculteurs qui autrement leur auraient été inaccessibles

b). Avantages pour les promoteurs

· L'agriculture contractuelle en partenariat avec de petits agriculteurs est politiquement plus acceptable que, par exemple, la production dans les plantations

· Travailler avec de petits agriculteurs permet de surmonter les difficultés liées à la propriété foncière

· La production est plus fiable que des achats effectués sur le marché libre et la
société prend moins de risques en n'étant pas responsable de la production

· On peut obtenir une qualité plus suivie que si l'on achetait sur le marché libre

3.1.2. Conditions préalables de réussite en agriculture contractuelle

On ne doit rien entreprendre en agriculture contractuelle tant que certaines conditions préalables essentielles ne sont pas remplies. Il s'agit de :

a). Un marché rentable pour le promoteur et pour l'agriculteur

Le promoteur doit avoir identifié un marché pour la production envisagée et doit s'assurer que l'approvisionnement de ce marché peut être bénéficiaire sur le long terme.

L'agriculteur quant à lui, doit être sûr que les revenus potentiels sont plus attractifs que ceux procurés par les autres activités et que le degré de risque est acceptable d'une part, et de l'autre, avoir la preuve que ces revenus potentiels sont basés sur des estimations de rendement réalistes.

b) Les milieux physique et social

L'observance des principaux facteurs ci-dessous est de rigueur pour la réussite de l'agriculture contractuelle :

· Le milieu physique doit convenir en général, et en particulier au produit envisagé.

· Les services d'utilité publique et les communications doivent être adaptés à l'agriculture (par ex. les routes d'accès), et à l'agroalimentaire (par ex. l'eau et l'électricité).

· La disponibilité des terres et leur régime d'occupation. Il faut que les agriculteurs contractuels aient accès sans restriction aux terres qu'ils cultivent.

· La disponibilité des intrants. Il faut que les sources d'intrants soient assurées.

· Les considérations sociales. Les attitudes et pratiques d'ordre culturel ne doivent pas être en contradiction avec les obligations des agriculteurs prévues par le contrat et la direction doit être à même de comprendre parfaitement les pratiques locales.

c) Soutien des pouvoirs publics

Le rôle d'habilitation et de réglementation s'avère très important. Pour ce faire :

· Un droit des contrats et des lois générales sont nécessaires ainsi qu'un système juridique efficace.

· Il faut que les pouvoirs publics soient conscients des conséquences possibles et non intentionnelles des réglementations et n'aient pas tendance à trop réglementer.

· Les pouvoirs publics devraient fournir des services tels que les services de recherche et, dans certains cas, de vulgarisation.

Il y a lieu aussi d'ajouter au précédent rôle, celui en faveur du développement notamment le fait que les pouvoirs publics peuvent prendre des mesures visant à mettre en contact le secteur de l'agro-alimentaire et les agriculteurs adéquats.

3.1.3. Difficultés et problèmes éventuels liés à l'agriculture contractuelle

Les difficultés et problèmes éventuels liés à l'agriculture contractuelle peuvent se poser aussi bien à l'agriculteur qu'au promoteur.

a) Problèmes éventuels rencontrés par les agriculteurs

· Les agriculteurs, en particulier lorsqu'il s'agit de nouvelles cultures, courent le
risque d'une défaillance du marché et d'avoir des problèmes de production.

· Une gestion inefficace ou des problèmes de commercialisation peuvent entraîner une manipulation des quotas pour éviter d'acheter la totalité de la production sous contrat.

· Les sociétés promotrices peuvent ne pas être fiables ou exploiter une situation de monopole.

· Le personnel des organisations promotrices peut être corrompu, en particulier pour ce qui a trait à l'allocation des quotas.

· Les agriculteurs peuvent être amenés à s'endetter à cause de problèmes de production et d'avances excessives.

b) Problèmes éventuels rencontrés par les promoteurs

· Les agriculteurs sous contrat peuvent se heurter à des difficultés liées à la propriété foncière, en l'absence d'une sécurité de tenure, compromettant ainsi des opérations durables à long terme.

· Des obligations sociales ou culturelles peuvent influer sur la capacité des agriculteurs de produire selon les indications de la direction.

· Une mauvaise gestion et l'absence de dialogue avec les agriculteurs peuvent provoquer un mécontentement chez ces derniers.

· Les agriculteurs peuvent vendre hors contrat (commercialisation hors contrat) réduisant ainsi le flux de production de l'industrie de transformation.

3.1.4. Contrats et leurs spécifications en agriculture contractuelle

ou la façon dont il est présenté, et d'autres spécifications détaillées qui doivent y figurer.

a) Le cadre juridique

· Le contrat doit être conforme aux exigences minimales des lois du pays.

· Les usages locaux doivent être pris en considération.

· Les accords d'arbitrage doivent être abordés.

b) La formule des contrats peut reposer sur :

· Les spécifications relatives au marché, où seules les normes de qualité sont spécifiées et la disposition relative aux intrants est souvent minimale.

· Les spécifications relatives aux ressources, où les détails de la production par ex. les variétés, sont spécifiés. La fourniture des intrants est souvent limitée et les garanties de revenus souvent minimales.

· Les spécifications relatives à la gestion et aux revenus, qui sont les plus complètes et peuvent comprendre les structures prédéterminées des prix, les avances d'intrants agricoles, le soutien technique et le contrôle de la direction.

· Les spécifications relatives à la propriété foncière et au mode d'exploitation, qui sont une variation du modèle pour la gestion et les revenus avec des clauses supplémentaires relatives au mode d'exploitation. Cette formule est en général employée lorsque le promoteur loue des terres aux agriculteurs.

c) Le type d'accord

· Les accords formels sont des contrats légaux qui détaillent les obligations de chaque partie.

· Les enregistrements simples sont la forme de contrat la plus répandue que l`agriculteur ou l'agricultrice signe pour indiquer qu'il ou qu'elle comprend les termes de l'accord et désire bénéficier d'un contrat.

· Les accords verbaux sont fréquemment utilisés dans le modèle informel et parfois par les promoteurs des sociétés.

d) Les spécifications détaillées peuvent comprendre :

· La durée du contrat.

· Les normes de qualité requises par l'acheteur.

· Le quota de production de l'agriculteur.

· Les méthodes de culture exigées par le promoteur.

· Les modalités de livraison de la récolte.

· Les modalités de calcul du prix en employant ...

· Les prix fixés au début de chaque saison.

· Les prix flexibles basés sur les cours mondiaux ou locaux du marché.

· Les prix du marché au comptant.

· Les prix en consignation, lorsque le prix payé à l'agriculteur n'est pas connu avant la vente du produit brut ou transformé ; ou

· Le fractionnement du prix, lorsque l'agriculteur reçoit un prix de base convenu et un prix définitif après la vente du produit par le promoteur

· Les modalités de paiement des agriculteurs et de remboursement des avances de crédit.

· Les accords traitant des assurances.

3.1.5. Modèles de contrat en agriculture contractuelle

L'agriculture contractuelle suit habituellement l'un des cinq grands modèles existant, selon le produit, les ressources du promoteur et l'intensité des relations nécessaires entre ce dernier et l'agriculteur. Il s'agit des modèles suivants

a) Le modèle centralisé

· S'applique à une entreprise de transformation et/ou de conditionnement
centralisée qui achète la production d'un grand nombre de petits agriculteurs.

· Est utilisé pour les cultures arboricoles, les cultures annuelles, la volaille, les produits laitiers. Les produits tels que le thé, les légumes en conserve ou surgelés, demandent souvent un taux élevé de transformation.

· Est coordonné verticalement, avec une allocation de quotas et un contrôle strict de la qualité.

· Permet l'engagement du promoteur dans la production par un apport variable qui va d'un minimum, la fourniture d'intrants, à la prise en charge de la plupart des aspects de la production.

b) Le modèle de la plantation-mère

· Est une variante du modèle centralisé où le promoteur dirige également un domaine central ou une plantation.

· Le domaine central est habituellement utilisé pour garantir un flux de production à l'usine de transformation mais n'est parfois utilisé qu'à des fins de recherche ou de sélection.

· Est souvent utilisé en conjonction avec des projets de relocalisation ou d'émigration.

· Implique une fourniture importante d'intrants matériels et administratifs.

c) Le modèle multipartite

· Peut impliquer divers organismes comprenant souvent des organes de droit public.

· Peut être créé à partir des modèles centralisés ou de la plantation-mère, par exemple par le biais d'agriculteurs organisés en coopératives ou par le biais de la participation d'une institution financière.

d) Le modèle informel

· Se caractérise par la participation d'entrepreneurs individuels ou de petites sociétés.

· Implique des contrats de production informels, habituellement saisonniers.

· Nécessite souvent des services de soutien des pouvoirs publics tels que la recherche et la vulgarisation.

· Implique plus de risque de vente de produits hors contrat.

e) Le modèle intermédiaire

· Implique le promoteur dans des rapports de sous-traitance avec les agriculteurs par le biais d'intermédiaires.

· Entraîne les risques pour le promoteur de ne plus maîtriser la production, ni la qualité, ni les prix payés aux agriculteurs.

3.1.6. Gestion de projet « d'agriculture contractuelle »

Une mauvaise gestion peut faire échouer des projets d'agriculture contractuelle qui étaient potentiellement prometteurs. C'est pourquoi, il est important de :

a) Coordonner la production. Ceci demande au préalable de :

· Identifier les superficies qui conviennent à la production et permettent un accès facile au transport et autre support.

· Sélectionner les agriculteurs. Les critères varieront selon la culture et l'intensité de la relation contractuelle.

· Former des groupes de travail. Bien que n'étant pas essentiels, ces groupes peuvent être précieux pour la fourniture de conseils en vulgarisation, la livraison d'intrants et le ramassage des produits agricoles.

· Passer des accords pour les commandes et les fournitures d'intrants et de crédits destinés aux agriculteurs.

· Planifier l'appui logistique pour la livraison d'intrants et le transport de produits.

· Passer des accords relatifs à l'achat de produits selon le contrat, en particulier pour que les agriculteurs puissent vérifier les poids et les qualités.

b) La gestion de l'agronomie qui comprend :

· Les services de vulgarisation. Les vulgarisateurs doivent parfaitement connaître le produit et, de préférence, les usages locaux.

· Le transfert de technologie avec une sensibilisation aux problèmes d'adaptation que pourraient connaître les petits exploitants.

· L'utilisation de calendriers de cultures pour assurer le respect des dates et du bon enchaînement de toutes les activités contractuelles.

· La formation des vulgarisateurs et des agriculteurs ainsi que la recherche sur les variétés et les pratiques culturales.

c) Les relations entre les agriculteurs et la direction doivent être entretenues et renforcées en prêtant attention à ce qui suit:

· Les réunions des agriculteurs et la direction, qui sont un lien entre celle-ci et les agriculteurs, ou leurs représentants, permettant l'interaction et la négociation et qui évitent bien des problèmes causés par le manque de communication.

· Les relations entre hommes et femmes sur lesquelles l'agriculture contractuelle peut avoir un impact négatif par le biais du paiement aux hommes du travail effectué en grande partie par les femmes.

· des conflits entre les exigences du contrat et les priorités des femmes concernant l'agriculture de subsistance.

· La participation aux affaires de la communauté, ce qui contribue à créer une atmosphère de partenariat positive. Pour ce faire, le promoteur peut participer aux événements sociaux et fournir une infrastructure locale à petite échelle.

3.1.7. Le suivi des résultats

La mise en oeuvre des mécanismes de suivi adéquats constitue un gage pour l'atteinte des objectifs fixés par le contrat. Ainsi, une attention particulière sera axée sur les dimensions ci-dessous :

a) Suivi de la qualité et des rendements

· La détérioration de la qualité peut avoir d'importantes conséquences pour toute entreprise alors que les quantités insuffisantes peuvent réduire l'efficacité de la transformation et nuire aux marchés.

· Les contrôles de la qualité devront être effectués avant, pendant et immédiatement après la récolte.

· Des mesures de redressement devront éventuellement être prises avant la récolte si l'agriculteur n'applique pas les méthodes recommandées.

· La vente de la production hors contrat provenant d'autres agriculteurs doit être évitée.

· Les techniques d'estimation des rendements sont l'observation visuelle ou l'analyse statistique.

· On peut alors utiliser des estimations en vue de préparer les indicateurs de
rendement calculés dans le but d'identifier les produits infiltrés de l'extérieur.

· Les matrices de production sont une façon d'identifier les composantes clefs de la production et les résultats de l'après récolte.

b) Suivi des ressources humaines

· Les ressources humaines utilisées en agriculture contractuelle, à savoir la direction, les vulgarisateurs travaillant pour le promoteur et les agriculteurs, doivent être suivies.

· Les vulgarisateurs devront être évalués par le biais de visites d'inspection des champs des agriculteurs, au moins deux fois par an, pour que la direction puisse constater par elle-même l'état des relations de l'agent de vulgarisation avec les agriculteurs et sa connaissance de la culture.

· Le suivi formel de la culture à toutes les étapes peut conduire à l'identification de facteurs susceptibles de causer une mauvaise production.

· Il est nécessaire que les vulgarisateurs fassent des visites de routine à toutes les exploitations; leur fréquence dépendra de la nature de la culture.

· On devra documenter, avec les dates, toutes les activités sur le terrain. Lorsque ce sera possible, on devra encourager les agriculteurs à tenir leurs propres registres.

c) Protection de l'environnement

· Il est essentiel qu'une consultation ait lieu entre les agriculteurs, les vulgarisateurs et la direction pour le choix des terres appropriées afin d'éviter la dégradation de l'environnement.

· La direction n'est en général intéressée que par une seule culture mais elle doit admettre que les agriculteurs se soucient de protéger l'ensemble de leur système agricole.

· La direction doit être disposée à tirer parti des expériences locales.

3.2. Intégration de l'approche « Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu

3.2.1. Opportunités offertes par le Sud Kivu

R. P. Christen et Douglas P (août 2005) notent : c... à travers le monde, 1,2 milliard d'individus sont extrêmement pauvres (subsistent avec moins de 1 dollar par jour), et les trois quarts vivent en milieu rural. La pauvreté est un phénomène à prédominance rurale. Les personnes extrêmement pauvres dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour se procurer (ou produire) des aliments de base, qui constituent plus des deux tiers de leur consommation en calories. La plupart de ces personnes souffrent de déficiences nutritionnelles et nombreuses sont celles qui souffrent de la faim à certaines périodes de l'année... ».

Cet état de choses traduit effectivement la réalité vivante de la province du Sud Kivu où le pari des Etats exprimé à travers les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et dont la vision de réduire de moitié, d'ici à 2015, le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour (et cela à partir de l'année 1990), est resté un voeux pieux.

Pourtant, le contexte particulier du Sud Kivu offre des opportunités dont la saisie permettrait la matérialisation progressive de ces objectifs notamment celui ayant trait à l'élimination de l'extrême pauvreté et de la faim.

Pour arriver à cette fin, l'Intégration de l'approche c Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu qui du reste présente les caractéristiques ci-dessous, constituerait une piste importante à explorer.

3.2.1.1. Acteurs de financement

La présence des acteurs financiers au Sud Kivu constitue une opportunité de financement du secteur agricole à travers un régime contractuel.

En effet, l'environnement financier du Sud Kivu est marqué par cinq types d'acteurs : - Les institutions bancaires

- Les Coopératives

- Les ONG locales et internationales ayant des projets avec un volet crédit - Les IMF (Institutions de Microfinance)

- Le pouvoir public

3.2.1.2. Potentialités agricoles

La province du Sud Kivu est dotée d'un potentiel agricole important qui se traduit à travers :

- Une production agricole diversifiée.

Le c tableau N° 6 : Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) et superficie emblavée de 2001 à 2006 » présente les diversités de cultures produites au Sud Kivu. Chacune de ces cultures constituerait une opportunité pour le développement d'une filière de production agricole.

- Une agro-écologiques diversifiée.

Comme démontré à travers (( le tableau N°7 : Zones agro-écologiques du Sud Kivu )) ci-dessus, la province du Sud Kivu connaît six zones agro-écologiques constituant des opportunités de production agricole diversifiées variant en fonction de l'altitude.

- Un calendrier agricole assurant la production agricole durant toute l'année.

Le (( Tableau N° 8: Calendrier Agricole de la province du Sud Kivu )) dégage la possibilité de production agricole durant toute l'année.

- Un riche potentiel vivrier dans chaque entité administrative rurale.

Tel que dégagé à travers le (( Tableau N° 9: Potentialités vivrières des entités administratives rurales du Sud Kivu )), chaque entité rurale est doté d'un riche potentiel pour la production agricole.

- Une disponibilité des terres pour les cultures.

La province du Sud Kivu connaît une densité moyenne de 66,6 Habitants par Km2. Cependant il y a lieu de confirmer en lumière du (( Tableau N°3 : Densité de la population du Sud Kivu par territoire en 2007 )) que le Sud Kivu dispose suffisamment de terres pour l'agriculture. En effet, Les statistiques de la population de 2007 démontrent que 78,08 % de la superficie provinciale ne sont occupés que par 38,12% de sa population.

3.2.2. Choix du type « d'Agriculture Contractuelle » pour le Sud Kivu

La confrontation de différents types d'agriculture contractuelle au contexte particulier du Sud Kivu tel que décrit dans les précédents paragraphes, a motivé notre choix en faveurs du type d'agriculture contractuelle du (( Modèle multipartite )).

Ce modèle constitue une mise en synergie des efforts des différents acteurs (promoteurs) dans l'accompagnement des agriculteurs. Chacun apporte ce dont il est capable. Ainsi, en ce type d'agriculture contractuelle, il peut y avoir des organisations distinctes responsables : de la sélection des agriculteurs bénéficiaires, de la fourniture de crédits, de la production, de la gestion, de la technologie, de la transformation, de la commercialisation, etc.

Ici, organismes de droit public, institutions financières, agriculteurs organisés en coopérative ou en association de toute autre nature, etc, peuvent chacun apporter sa contribution pour la réussite du projet d'agriculture contractuelle.

3.2.2.1. Analyse de l'opportunité, faisabilité et durabilité de l'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu

3.2.2.1.1. De l'opportunité

La nécessité de la mise en marche de projet d'agriculture contractuelle de modèle multipartite au Sud Kivu est plus qu'une opportunité. En effet, au vu de la production et potentialités agricoles de la province, la diversité des acteurs financiers au profit du secteur agricole, le faible accès des petits agriculteurs au crédit et à la subvention de l'Etat, la prédominance du secteur agricole par des petits agriculteurs pauvres, le faible appui financier accordé au secteur agricole en terme de crédit et de subvention de l'Etat, la faible organisation du marché agricole, la faible organisation du système

de conservation des produits agricole, la structuration déficitaire des agriculteurs à travers des organisations de base et leur accompagnement par des ONG Locales de développement. Il y a lieu d'affirmer que la mise en oeuvre des projets l'agriculture contractuelle du modèle multipartite est opportune au Sud Kivu,

3.2.2.1.1. De la faisabilité

La mise en marche de projet d'agriculture contractuelle de modèle multipartite au Sud Kivu est faisable. En effet, une conjugaison d'effort entre les acteurs financiers, les ONG Locales de développement du domaine de la sécurité alimentaire, les regroupements des agriculteurs en associations et/ou coopératives paysannes, le pouvoir public, et les opérateurs économiques du secteur agricole rendrait faisable l'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu.

En plus de la disponibilité des acteurs travaillant en faveur du secteur agricole, il y a également lieu de noter que la province du sud Kivu remplit bon nombre des conditions préalables pour la réussite de projet en agriculture contractuelle. Il s'agit notamment de :

a). Un marché rentable pour le promoteur et pour l'agriculteur

La province du Sud Kivu forte de ses 4.451.663 habitants constitue en elle-même un important marché pour les produits agricoles. En effet, comme dit plus haut, la province du sud Kivu vit des importations agricoles soit des pays étrangers, soit des provinces voisines. A cela s'ajoute les opportunités d'écoulement des produits agricoles en faveurs soit des exportations ou de fabrication interne des biocarburants ou des biodiesel.

Notons également que départ sa position géographique, la province du sud Kivu partage ses frontières avec entre autres pays, le Rwanda et le Burundi qui connaissent une forte démographie et un problème d'exiguïté et de fertilité des sols. Ces pays, offrent donc des opportunités de marché en plus.

Fort de ce qui précède, nous estimons que le promoteur du projet d'agriculture contractuelle ne pourra pas avoir à s'inquiété pour le marché.

Les agriculteurs quant à eux, trouveront un ouf de soulagement à leurs multiples problèmes de rentabilisation des leurs exploitations à travers les projets d'agriculture contractuelle. En effet, grâce à ces derniers, ils auront : accès facile au financement (au crédit), accès à une technologies et un accompagnement technique adéquats pour la production et la conservation des produits, accès à un marché garanti pour l'écoulement de leurs produits et cela à un prix avantageux,

b) Les milieux physique et social

La province du Sud Kivu offre des conditions physiques favorables pour la réussite des projets d'agriculture contractuelle :


· Le milieu physique offre des conditions favorables à la production d'une gamme variée de produits agricoles, comme le démontre le « Tableau N° 6 :

Production agricole au Sud Kivu par culture (en tonne) », susceptible de faire objet de contrat.

· Les services d'utilité publique et des communications ont toujours constitué de maillon faible pour le développement de l'agriculture au Sud Kivu. Cependant, nous restons convaincu que le Gouvernement provincial du sud Kivu n'aménagera aucun n'effort pour matérialiser ses ambitions de réhabiliter les routes de dessertes agricoles de la province comme cela ressort dans son programme d'action 2006 - 2011 et les prévisions budgétaires des exercice 2008 et 2009 de la province.

· La province du Sud Kivu pourrait être divisée en deux grandes zones en ce qui concerne la disponibilité des terres et leur régime d'occupation. D'un côte une première zone avec un problème percutant de disponibilité de terre et une très forte concentration de la population (le Kivu montagneux ou du moins le Bushi) ; et de l'autre une zone à majorité forestière avec une forte disponibilité des terres couvrant plus de 80% de la superficie de la province (si on y ajoute le territoire d'Uvira) ; avec des facilités d'accès à la terre. Cependant, il sied de noter que cette zone connaît une faible occupation humaine du territoire.

· L'ouverture de la province du Sud Kivu aux pays voisins de la RD Congo tel la Tanzanie, offre des possibilités d'accès à des sources d'intrants qui pourrait combler le vide créé par les pertes d'intrants suite à la guerre et à la vétusté.

· Les considérations sociales notamment les attitudes et pratiques d'ordre culturel de la population du Sud Kivu sont de nature à favoriser le respect des engagements. La percée de la foi chrétienne et les moeurs favorisent la culture de la franchise.

c) Soutien des pouvoirs publics

· La législation congolaise réprime le non respect des engagements qu'elle qualifie d'abus de confiance. Ceci constituerait un soutien fort aux projets d'agriculture contractuelle. Aussi, les failles du système juridique pourraient être compensées par la mise en place des stratégies de pression sociale, surtout du côté des agriculteurs, à travers des groupes solidaires mais également des syndicats paysans pour contraindre les promoteurs à honorer leurs engagements.

· La capitalisation par la diffusion à grande échelle des résultats du Centre de recherche de l'INERA - Mulungu constitue une piste importante dont le pouvoir public devra capitaliser dans le cadre de son appui aux projets d'agriculture contractuelle au Sud Kivu.

3.2.2.1.1. De la durabilité

La durabilité dans la mise en oeuvre des projets d'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu sera fonction du niveau de prise de conscience et de maîtrise par différents acteurs aux projets des difficultés et problèmes auxquels ils pourraient éventuellement faire face. Il s'agit de :

a) Problèmes éventuels auxquels les agriculteurs pourraient faire face au Sud Kivu

· Une gestion inefficace ou des problèmes de commercialisation peuvent entraîner une manipulation des quotas pour éviter d'acheter la totalité de la production sous contrat.

· Les sociétés promotrices chargées de la commercialisation peuvent ne pas être fiables ou exploiter une situation de monopole.

· Le personnel des organisations promotrices peut être corrompu, en particulier pour ce qui a trait à l'allocation des quotas.

· Les agriculteurs peuvent être amenés à s'endetter à cause de problèmes de production et d'avances excessives.

· Une faible coordination d'appui de différents acteurs au projet d'agriculture contractuelle peut être préjudiciable pour l'agriculteur.

· Une défaillance d'un des acteurs au projet peut avoir des conséquences sur le respect des engagements dans le chef des agriculteurs.

b) Problèmes éventuels auxquels les promoteurs pourraient faire face au Sud Kivu

· Une mauvaise gestion et l'absence de dialogue avec les agriculteurs peuvent provoquer un mécontentement chez ces derniers.

· Les agriculteurs peuvent vendre hors contrat (commercialisation hors contrat) réduisant ainsi le flux de production de l'industrie de transformation.

· Une faible coordination du projet ou la défaillance d'un des acteurs offrant des appuis aux agriculteurs peut conduire à une situation de perturbation de la qualité ou la quantité du produit final.

· Les aléas climatiques, l'insécurité, les catastrophes naturelles peuvent perturber la production agricole.

Il est cependant important de noter que quelque soit le niveau de prise de conscience et de maîtrise des risques et difficultés probables au niveau des acteurs au projet d'agriculture contractuelle, nous osons croire qu'une bonne structuration des agriculteurs en organisation paysanne efficace et une bonne coordination des interventions des appuis aux agriculteurs contractuels de la part des acteurs promoteurs restent la clé de la durabilité du projets d'agriculture contractuelle du modèle multipartite au Sud Kivu.

CONCLUSION PARTIELLE

L'agriculture contractuelle notamment celle du modèle multipartite, qui en fait met ensemble différents acteurs offrant des services diversifiés aux agriculteurs pour l'aboutissement d'un projet contractuel, s'offre comme stratégie alternative pour le financement du secteur agricole au sud Kivu.

En effet, non seulement que cette approche s'intègre convenablement au contexte du Sud Kivu particulièrement marqué par une présence effective des acteurs financiers pour le secteur agricole, des potentialités agricoles énormes et une population agricultrice accédant faiblement et difficilement au crédit ; mais aussi elle répond aux conditions d'opportunité, de faisabilité et de durabilité pour sa mise en oeuvre au Sud Kivu.

CONCLUSION GENERALE

Le faible accès au crédit constitue un handicap grave pour les petits exploitants agricoles pauvres et habitant les milieux ruraux. Pour faire face aux défis de pauvreté et de la faim, les populations rurales ont plus que jamais besoins des facilités d'accès aux crédits agricoles ainsi qu'aux divers autres appuis pouvant leur faciliter la production et un marché sécurisant pour la commercialisation de leurs produits.

Notre souci exprimé à travers les questions : (1) Quel est l'apport réel de différents acteurs financiers au secteur agricole au Sud Kivu en terme de crédit agricole et subventions de l'Etat aux agriculteurs pour lutter contre la pauvreté et la faim ? ; (2) Comment peut-on financer efficacement le secteur agricole au Sud Kivu ?, a trouvé ses apaisements à travers le constat fait selon lequel, le Sud Kivu, une zone aux potentialités agricoles énormes, aux acteurs financiers émergeants et diversifiés et à une population engagée pour l'agriculture se trouve, hélas, exposées à des crises alimentaires graves suite à sa dépendance alimentaire vis-à-vis de l'extérieur découlant du fait que le secteur agricole bénéficie d'un faible financement en terme de crédit et subvention publique.

L'organisation du marché de produits agricole de manière à permettre aux petits exploitants agricoles à produire en quantité et en qualité mais surtout à vendre, dès la récolte, à un prix si pas mais proche de celui de la période de soudure tout en étant payé d'avance, exige l'intégration, dans le mode de financement du secteur agricole, du système d'agriculture contractuelle du modèle multipartite.

Ce n'est qu'à ce titre qu'il serait dès lors envisageable de penser pouvoir permettre aux populations rurales de s'assurer une alimentation adéquate et des conditions de vie meilleures.

Parti de la problématique sus évoquée, notre recherche axée sur la problématique de financement du Secteur agricole a débouché à une double hypothèse : (1) Le volume de financement alloué au secteur agricole au Sud Kivu en terme de subvention publique et de crédit de la part les différents acteurs financiers est très faible pour lutter contre la pauvreté et la faim au Sud Kivu ; (2) L'agriculture contractuelle constitue une stratégie appropriée pour le financement du secteur agricole au Sud Kivu.

Le recours à une méthodologie centrée sur des méthodes et techniques notamment : la méthode descriptive, la méthode historique, la méthode statistique, la méthode analytique, l'observation documentaire, l'interview semi structurée ; nous a permis de développer différents chapitres de ce travail.

Au premier chapitre, nous avons présenté la province du Sud Kivu et ses potentialités agricoles en mettant un accent particulier sur les aspects physiques, démographiques et socio-culturels, administratifs et politiques, économiques, la diversité de ses productions et potentialités agricoles

Au deuxième chapitre, nous avons procédé à une analyse du financement du
secteur agricole au Sud Kivu. Une attention particulière a été orientée sur : les
considérations générales sur le financement du secteur agricole au Sud Kivu,

l'analyse des acteurs de financement du secteur agricole au Sud Kivu, et les conséquences du sous financement du secteur agricole sur le développement du Sud Kivu.

Au troisième chapitre, nous avons parlé de l'intégration de l'approche (( Agriculture contractuelle » comme stratégie de financement du secteur agricole au Sud Kivu. A ce niveau, nous avons développé des brèves notions sur l'Approche (( Agriculture contractuelle », et une analyse sur l'Intégration de l'approche (( Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu.

En définitive, vu l'importance du présent sujet et nonobstant l'objectivité avec laquelle nous avons mené nos investigations, nous ne pouvons pas prétendre avoir épuisé toutes les pistes/stratégies de financement du secteur agricole au sud Kivu.

A ceux qui viendront après nous de nous compléter.

Notre étude s'inscrivant dans la sensibilisation à l'éveil de conscience pour la matérialisation du premier Objectif du Millénaire pour le Développement : (( réduire l'extrême pauvreté et la faim dans le monde », nous osons croire qu'elle pourrait conduire à des actions capables de contribuer significativement à la réduction de la pauvreté et à l'indépendance alimentaire dans la province du Sud Kivu.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

I. OUVRAGES

- Brigitte Klein & alii, Meilleures pratiques de crédit agricole, FAO, AFR N° 3, 1999

- Charles Eaton et Andrew W. Shepherd, L'agriculture contractuelle : des partenariats pour la croissance, Bulletin des services agricoles de la FAO, N° 145, Rome, 2002

- Dictionnaire Larousse 2006 - Dictionnaire Encarta 2006

- ELIZABETH COFFEY, Le financement Agricole : Ajuster les Politiques, FAO, AFR N° 2, juin 1998

- GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO, Programme d'action pour le développement du Congo 2001 - 2010, Mémoire présenté à la 3ème Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancé, Bruxelles, 14- 20 mai 2001

- Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2009, Bukavu, août 2008

- Mulumbati Ngasha, Manuel de sociologie générale, éd Africa 1980

- Pinto R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971

- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Programme quinquennal 2007 - 2011, Bukavu mai 2007

- RDC, Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté de la Province du Sud Kivu, Bukavu, 2007

- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires corrigées de l'Exercice 2007, Bukavu, juillet 2007.

- RDC, Gouvernement provincial du Sud Kivu, Prévisions Budgétaires de l'Exercice 2008, Bukavu, septembre 2007.

- RDC, Ministère des Affaires Foncières, Environnement Conservation de la Nature, Pêche et Forêts, Monographie du Sud Kivu, juin 1999.

- Robert Peck Christen et Douglas Pearce, Microfinance agricole : Gérer les risques et concevoir des produits adaptés - Les caractéristiques d'un modèle émergent, ETUDE SPECIALE N° 11, AOUT 2005 , CGAP.

- TOLLENS Eric, Les défis : Sécurité alimentaire et cultures de rente pour l'exportation - Principales orientations et avantages comparatifs de l'agriculture en RD Congo, Katholieke Universiteit Leuven, Mars 2004

- Zonon Abdoulaye et Kazianga Harouna, Problématique de financement du secteur agricole pour un développement durable, janvier 2002.

II. RAPPORTS

- RDC, Division provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu, Rapport quinquennal 2001 - 2005

- RDC, Division provinciale de l'Agriculture du Sud Kivu, Rapport quinquennal 2002 - 2006

- RDC, Division provinciale du commerce extérieur du Sud Kivu, Rapport 2004

- RDC, Division provinciale du commerce extérieur du Sud Kivu/ Cellule d'Uvira, Rapport 2006

- RDC, Division provinciale de l'Intérieur, décentralisation et sécurité, Rapport de la 2007.

- RDC, Service National des Routes de Dessertes Agricole, Rapport 1997

III. SITES INTERNET

- http://www.capacity.org/fr/revue/archives/(offset)/30, article publié, 2007 - http://www.agr.kuleuven.ac.be/aee/clo/wp/tdllens2004a.pdf

IV. ARTICLES

- Betty Wampfler, « Le financement de l'agriculture familiale dans le contexte de libéralisation : Quelle contribution de la micro finance ? »

- FAO, « La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2000, archives de documents de la FAO, 2000 ».

- Martin Prowse, « Faire fonctionner l'agriculture contractuelle, http://www.capacity.org/fr/revue/archives/(offset)/30, » article publié, 2007

- Prof MUKOKO SAMBA, « Les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et le DSRP, » exposé, Centre Nganda, Kinshasa, atelier du 5 au 21 juillet 2004.

V. THESE ET MEMOIRES

AJABU BIHIMANA Destin, Stratégies pour une politique agricole intégrée dans la collectivité des Bafuliru.

MASTAKI NAMEGABE, Le rôle des goulots d'étranglement de la commercialisation dans l'adoption des innovations agricoles chez les producteurs vivriers du Sud Kivu (Est de la RD Congo), Académie Universitaire Wallonie - Europe, Thèse de doctorat, 2006

VI. REVUES

- Bulletin AKIBA, N°002 Juin 2008, G.A.M.F.

- Bulletin AKIBA, N°001 Décembre 2007, G.A.M.F. - Spore, n° 128/avril 2007

- Spore, n° 124/août 2006

TABLE DES MATIERES

Dédicace i

Remerciement ii

Sigles et Abréviations iii

Résumé du travail iv

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses de l'étude 3

0.3. Objet de l'étude 3

0.4. Approche méthodologique 3

0.4.1. Les méthodes utilisés 3

0.4.2. Les techniques utilisées 4

0.5 Cadre théorique du travail 4

0.6. Clarification et compréhension des Concepts 12

0.7. Délimitation du sujet 12

0.8. Subdivision du travail 13

0.9. Difficultés rencontrées 13

Chapitre 1er : LE SUD KIVU ET SES POTENTIALITES AGRICOLES 14

1.1. Brève présentation de la province du Sud Kivu 14

1.1.1. Aspects physiques 14

1.1.2. Aspects démographiques et socio-culturels 16

1.1.3. Aspects administratifs et politiques 18

1.1.4. Aspects économiques 19

1.2. Production et potentialités agricoles au Sud Kivu 19

1.2.1. Production agricole du Sud Kivu 19

1.2.2. Potentialités et vocation agricole du Sud Kivu 19
1.2.3. Le secteur agricole moteur du développement socio-économique du Sud Kivu ... 25
Conclusion partielle 25

Chapitre 2 : ANALYSE DU FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU SUD KIVU 26

2.1. Considérations générales sur le financement du secteur agricole au Sud Kivu 26

2.1.1. Motivation en faveur du financement du secteur agricole 26

2.1.1.1. Le contexte 26

2.1.1.2. Les opportunités de financement 27

2.1.1.3 Prédominance du secteur agricole par les agriculteurs (agriculture familiale) 27

2.1.2. Contraintes/Obstacles au financement du secteur agricole au Sud Kivu 29

2.2. Analyse des acteurs de financement du secteur agricole au Sud Kivu 30

2.2.1. L'Etat et le financement du secteur agricole 30

2.2.2. Les Entreprises Commerciales 34

2.2.3. Les ONG . 35

2.2.3.1. Les ONG Locales 35

2.2.3.2. Les ONG Internationales 36

2.2.4. Les IMF 36

2.2.5. Les Coopératives 36

2.2.6. Les Institutions Bancaires 36

2.3. Conséquences du sous-financement du secteur agricole sur le développement du Sud

Kivu 37

Conclusion partielle 38

Chapitre 3 : INTEGRATION DE L'APPROCHE « AGRICULTURE CONTRACTUELLE » COMME STRATEGIE DE FINANCEMENT DU SECTEUR AGRICOLE AU SUD KIVU. ... 39 3.1. L'approche << Agriculture Contractuelle » 39

3.1.1. Les avantages de l'approche << agriculture contractuelle » 39

3.1.2. Conditions préalables de réussite en « Agriculture Contractuelle » 40

3.1.3. Difficultés et problèmes éventuels liés à l'agriculture contractuelle 41

3.1.4. Contrats et spécifications en agriculture contractuelle 41

3.1.5. Modèle de contrat en agriculture contractuelle 43

3.1.6. Gestion de projet « d'Agriculture Contractuelle » 44

3.1.7. Suivi des résultats 44

3.2. Intégration de l'approche « Agriculture Contractuelle » au contexte du Sud Kivu 46

3.2.1. Opportunités offertes par le Sud Kivu 46

3.2.1.1. Acteurs de financement 46

3.2.1.2. Potentialités agricoles de la province du Sud Kivu 46

3.2.2. Choix du type « d'Agriculture Contractuelle » pour le Sud Kivu 47

3.2.2.1. Analyse de l'opportunité, faisabilité et durabilité de l'agriculture contractuelle du

modèle multipartite au Sud Kivu 47

Conclusion partielle 50

CONCLUSION GENERALE 51

BIBLIOGRAPHIE 53






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein