WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)

( Télécharger le fichier original )
par Ali Ighil
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C. Caractéristiques économiques des ménages :

1. Revenus et dépenses mensuelles des habitants de «BBC» :

a) Les dépenses :


· Dépense loyer :

92% des ménages de «BBC» ne payent pas de loyer, ils sont propriétaires de leurs logements. Les 8% restants payent un loyer compris entre 10 et 300 dh (voir Figure 45).

Figure 45: Répartition des ménages locataires de«BBC» selon
les dépenses mensuelles de loyer.

·

150 dh

44%

200 dh

7%

135 dh

7% 100 dh

14%

300 dh

7%

10 dh

7%

50 dh

14%

Dépense "Eau" :

57% des ménages de «BBC» ne payent pas de facture "Eau" au moment de l'enquête, soit parce qu'ils ne sont pas encore branchés au réseau d'eau potable ou parce qu'ils n'ont pas encore reçus de facture de consommation d'eau.

Les ménages qui payent déjà leurs consommations d'eau reçoivent des factures dont le montant est compris entre 25 et 200 dh. 65% de ces factures ont un montant correspondant à 50 dh, (voir Figure 46). La moyenne des factures "Eau" dans «BBC» est 50,66 dh.

Figure 46: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant
de la facture mensuelle de l'eau

·

30 dh; 8% 35 dh; 7%

25 dh; 5%

40 dh; 5%

70 dh; 5%

60 dh; 1%

75 dh; 1%

80 dh; 1%

120 dh; 1%

200 dh; 1%

50 dh; 65%

Dépense "Electricité" :

Pour les ménages bénéficiant d'un branchement au réseau d'électricité et payant la facture mensuelle, la moyenne de la dépense mensuelle d'électricité varie selon les ménages de 20 dh à 300 dh. 75% cependant dés ménages reçoivent une facture de consommation d'électricité comprise entre 50 dh et 150 dh. La moyenne de la dépense mensuelle "Electricité" à «BBC» est de 116 dh (voir Figure 47).

50-100 dh; 22% 150-200 dh; 16%

200-250 dh; 5%

moins de 50 dh; 3%

plus de 250 dh; 1%

100-150 dh; 53%

Figure 47: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant de
la facture mensuelle d'électricité.


· Dépense "Téléphone" :

71% des ménages déclarent ne pas avoir de dépenses "Téléphone". Les 29% restant, ont des dépenses "Téléphone" comprises entre 30 dh et 200 dh, (dépense comprenant la recharge du téléphone mobil ou les appels dans les téléboutiques). Pour 55% d'entre eux, cette dépense correspond à 50 dh, et pour 33% elle correspond à 100 dh.


· Dépense "Alimentation" :

Pour 6% des ménages de «BBC» la dépense mensuelle "Alimentation" est inférieure à 500 dh.71% ont une dépense "Alimentation" comprise entre 500dh et 1500 dh. La répartition de la dépense alimentation est donnée dans la Figure 48.

Figure 48: Répartition des ménages de «BBC» selon le montant des
dépenses mensuelles d'alimentation.

1000-1500 dh;
46%

1500-2000 dh;

18%

plus de 2000 dh;

5% moins de 500 dh;

6%

500-1000 dh; 25%

La répartition par quartier du montant de cette dépense révèle une différence de la valeur de cette dépense selon le quartier de résidence, et confirme l'état de précarité plus accentuée des ménages du quartier Bouregba par apport aux deux autres quartiers. Dans 98% des ménages de ce quartier cette dépense ne dépasse pas 1500 dh par mois, on tenant compte que cette dépense constitue l'essentiel des dépenses dans ces quartiers (voir Figure 49).

Figure 49: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le
montant des dépenses mensuelles d'alimentation.

Fréquence en %

Dépense alimentation

0-500 dh 500-1000 dh 1000-1500 dh 1500-2000 dh plus de 2000 dh

60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%

 
 

Benzina Bouregba Chaâba

Quartier de résidence

On effet, le calcul de la part de la dépense "Alimentation" dans le total des dépenses des ménages des trois quartiers de «BBC» est sans appel quand à l'état de précarité de ces ménages, ou de la majorité d'entre eux du moins. 89% des ménages consacrent entre 60% et 90% de leurs dépenses à l'alimentation (voir figure 50). Et ce n'est pas parce que les produits alimentaires sont chers ou que ces ménages sont exigeants ou friands en nourriture autant que c'est l'effet de

leurs faibles revenus qui, souvent, ne leurs permettent que le strict minimum nécessaire. Le résultat de ce calcul est représenté dans la figure 50.

Figure 50: Répartition des ménages de «BBC» selon La part de la
dépense mensuelle d'alimentation dans le total des dépenses.

Frequence en %

45%

40%

25%

20%

35%

30%

15%

10%

5%

0%

35% 40-49% 50-59% 60-69% 70-79% 80-89% 90-100%

Part de la dépense alimentation dans le total des dépenses

· Dépense "Habillement" :

41% des ménages de «BBC» déclarent n'avoir aucune dépense mensuelle d'habillement, pour les 59% restants, cette dépense est comprise entre 5 dh et 80 dh. Mais la dépense "Habillement" reste concentré dans une fourchette de 50 dh à 100 dh pour 93% de ces ménages.

· Dépense "Soins médicaux" :

Des cas de grandes dépenses relatives aux soins médicaux sont enregistrés et vont jusqu'à 500 dh et 1000 dh par mois, mais pour 64% des cas, ces dépenses sont comprises entre 50 dh et 100 dh.

Les faibles valeurs de ces dépenses sont à considérer avec prudence, elle n'est pas révélatrice d'un "bon" état de santé des habitants de «BBC», car beaucoup de femmes de ces ménages se font consulter et livrer quelques médicaments au dispensaire le plus proche du quartier.

· Dépense "Transport" :

79% des ménages ne comptent pas parmi leurs dépenses mensuelles des frais de transport. Pour 21% des ménages, ces frais sont compris entre 50 dh et 300 dh par mois, et dans 75% des cas ne dépassent pas 150 dh. Ces dépenses sont généralement faites par les chefs de ménages dans leurs déplacements quotidiens entre le logement et le lieu de travail. Les manoeuvres du secteur de la pêche constituent l'essentiel de cet effectif.

· Dépense "Scolarisation des enfants":

Les dépenses de scolarisation concernent 55% des ménages de «BBC». Dans 84% de ces cas, ces dépenses sont comprises entre 50 dh et 100 dh, ces dépenses atteignent 300 dh pour quelques ménages.

· Dépenses "Loisirs" :

87% des ménages déclarent ne pas avoir de loisirs, et surtout pas de dépenses "Loisirs". Ce chiffre rend compte de l'état de nécessité dans laquelle vivent ces ménages pour lesquels les loisirs et les dépenses qui n'entrent pas dans le cadre de la nécessité quotidienne relèvent du luxe qu'ils ne peuvent pas s'offrir.

En tous cas, pour le reste des ménages, cette dépense ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, 200 dh à 300 dh, valeur extrême et pour l'ensemble des membres du ménage.


· Autres dépenses :

A la question de savoir si les ménages ont d'autres dépenses autres que celles recensées, 95% répondent par non, ce qui confirme nos constatations quand à l'état de rigueur et de fragilité des dépenses de ces ménages.

b) Le revenu :

Durant l'enquête un soin particulier a été apporté à la question des revenus des ménages. Plusieurs raisons nous ont poussé à cette prudence, dont notamment la culture du secret sur les moyens financiers, que nous avons tous plus ou moins héritée ou acquise. Cette question devenant, cependant, des plus gênantes dans un milieu où coexistent le non dit, le non réglementaire, et surtout l'informel comme source principale de revenu. Le fait de transcrire les réponses devant les enquêtés n'a pas, non plus, été pour faciliter les choses. Mais un minimum de technique du questionnaire a été respecté (en posant la question après celles relatives aux dépenses et en insistant sur le cumul des revenus de tous les membres du ménage, notamment.). Le questionnaire administré, l'a été, en général, sur un ton amical et parfois complice. Ceci pour éviter la méfiance et instaurer une confiance qui ne peut être que bénéfique pour la fiabilité des chiffres et opinions déclarés.

L'importance des déclarations en rapport avec les revenus n'est pas à démontrer, car c'est sur la base de ces chiffres que vont être déterminés plusieurs caractéristiques de ces ménages : leurs moyens financiers, leurs propensions à l'épargne et surtout leur solvabilité.

En fin de compte, nous nous sommes rendus compte que la plupart des enquêtés répondaient volontiers au questionnaire, que ces ménages n'avaient pas grand-chose à cacher et que leurs revenus étaient prévisibles et limités.

Toujours est-il que les résultats ont révélé que ces revenus pouvaient varier entre moins de 500 dh pour les revenus les plus faibles, à plus de 2500 dh pour les revenus élevés. Mais ces deux catégories extrêmes sont représentées avec des proportions réduites, avec 6% pour chacune d'elles. Par contre l'essentiel des revenus est concentré entre 1000 dh et 2000 dh avec 58% des revenus.

La répartition des revenus par catégorie et par quartier est aussi révélatrice d'un état de disparité, quoique relative, entre les revenus des ménages des trois quartiers.

Dans les catégories des revenus supérieurs à 2000 dh, les deux quartiers Chaâba et Benzina sont plus représentés que Bouregba, et alors que dans Benzina il y'a un certain équilibres entre les différentes catégories de revenus, à Chaâba et à Bouregba il y'a une concentration des revenus dans la catégorie 1000 - 2000 dh. (Voir Figure 51).

Figure 51: Répartition des ménages de «BBC» selon le quartier et le revenu mensuel.

Fréquence en%

40%

35% 30% 25% 20% 15% 10% 5% 0%

 

Benzina Bouregba Chaâba

Nom du quartier

Revenu (en dh)

moins de 500 500<R<1000 1000<R<1500 1500<R<2000 2000<R<2500 plus de 2500

De manière générale on peut dire que le niveau des revenus des ménages de «BBC» exprime un état de précarité économique et un niveau d'insolvabilité théorique vis-à-vis des crédits bancaires, qui participe à leur exclusion du marché légale des logements. La question qui se pose, est alors de savoir, si tel est le cas, qu'en sera-t-il vis-à-vis de l'opérateur public des services de l'eau, de l'assainissement liquide et de l'électricité, par apport aux charges qu'ils devront supporter pour avoir droit à l'accès à ces services, et notamment au service vital, essentiel et intégrateur à l'espace urbain, que représente l'eau potable.

c) Possession d'animaux d'élevage :

22 ménages parmi les 175 ménages de «BBC» possèdent des animaux d'élevage, et 14 d'entre eux habitent le quartier Chaâba. La nature de ces animaux varie des équidés (chevaux et mulets) à la volaille, en passant par les ovins et les bovins. Ces élevages peuvent être d'un seul ou de plusieurs types d'animaux, et peuvent être en des nombres différents qui peuvent aller de la simple vache à un élevage de10 ovins, 2 bovins et 1 cheval, ou alors 6 ovins, 1 bovin et 2 chevaux, les deux cas étant enregistrés dans le quartier Chaâba. Le plus grand élevage est constitué de 20 ovidés, nombre enregistré toujours dans le quartier Chaâba et concerne un des premiers ménages installés, habitant dans un logement de type "habitat rural" et pratiquant l'élevage.

Photos 18: Elevage de bovins par un ménage du quartier
Bouregba

Photos 19: un cheval de trait, moyen de revenu d'un
CM de Benzina

Pour la plupart d'entre ces ménages l'élevage constitue une source principale de revenu, et l'interdiction de cet élevage dans le quartier n'arrange pas vraiment les affaires de ces ménages. D'où la divergence d'intérêt entre les habitant de «BBC». Alors que pour plusieurs, l'élevage d'animaux fait parti des sources de revenu si ce n'est la principal activité de ces

ménages, pour les autres, et ils sont majoritaires mais les derniers venus dans le quartier, cette activité est source de gêne quotidienne de point de vue hygiénique et d'image qu'ils se font de leur quartier.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King