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Christologie contemporaine: le défi du pluralisme religieux

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par Clément TCHUISSEU NGONGANG
Grand séminaire Notre Dame de l'Espérance de Bertoua - Baccalauréat canonique en théologie 2011
  

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CHAPITRE III : LE CHRIST DANS LE PLURALISME

Le pluralisme constitue de nos jours, à côté de l'inclusivisme christologique, l'autre alternative dans le passionnant débat christologique du pluralisme religieux. Il demeure difficile de percevoir le glissement qui fait passer de l'inclusivisme au pluralisme si l'on perd l'épine dorsale du débat : la tension entre la médiation salvifique du Christ et la considération dévolue aux diverses traditions religieuses. Pour l'inclusivisme, le Christ est cause du salut de l'humanité. Le pluralisme, en optant pour un théocentrisme, s'oppose à l'universalité de la médiation salvifique du Christ. Cette médiation ne vaut que pour ceux qui se réclament de lui (Samartha), ou elle est sans objet (Hick, Knitter et Cobb dans une certaine mesure). La réfutation de cette médiation du Christ est en lien avec la façon dont chaque auteur appréhende la personne du Christ. Après avoir présenté les fondements du pluralisme, nous essayerons donc d'exposer ces approches christologiques, en montrant chaque fois leur démarcation de la foi de l'Eglise au Christ.

I- ENJEUX ET FONDEMENTS DU PLURALISME

1- Le pôle sociétal

Avec le pluralisme, la tension Christ-religions ne peut se résoudre par la simple compatibilité sans pécher de placer une religion au-dessus des autres, surtout à l'ère du dialogue entre les religions. Ce qui explique pourquoi la façon pertinente de faire face à ce problème demeure l'option d'un pluralisme égalitariste qui découle de l'accentuation de la valeur égale concédée aux religions en écartant le principe surplombant de la présence du Christ qui hisse conséquemment l'une d'entre elle au rang de croyance d'avant-garde. Le Christ ne peut plus prévaloir être élevé au grade d'un principe intégrateur (qu'il soit normatif, constitutif, incarnationnel ou sacramentel) supra-religieux. Derrière cette entorse à l'endroit du principe christique se cache la claire volonté de lutter contre l'absoluité du christianisme tel que prôné par les auteurs comme Troeltsch et Tillich. On serait amené à affirmer que le pluralisme s'enracine dans le désir obstiné d'adapter, pour le rendre crédible, le religieux à la situation actuelle des sociétés modernes, tel que nous le développions au premier chapitre. Jean Renard l'exprime à juste titre :

« Le pluralisme est d'abord un fait, une caractéristique de nos sociétés modernes. Devant ce fait, plusieurs réactions sont visibles. Ce peut-être l'attitude laïque, selon laquelle la religion est une affaire purement personnelle, qui ne doit d'aucune façon interférer dans les affaires publiques. On peut aussi de façon plus positive parler de la reconnaissance civile des religions. On affirme alors le droit de toute religion à prendre place dans la société civile, pluraliste et démocratique, à condition d'en respecter les droits. »184(*)

Faire un distinguo entre les concepts de pluralisme et théocentrisme n'est pas inutile pour saisir la profondeur de la question, bien qu'ils renvoient à des thèses similaires. Le substantif « pluralisme » plus englobant et plus générique renvoie à cette façon d'admettre dans le contexte actuel une pluralité religieuse insurmontable interdisant de privilégier une entité religieuse par rapport aux autres ; tandis que le « théocentrisme » exprime dans la même idée, le détournement que la théologie doit opérer, quittant le pôle du Christ pour se recentrer sur Dieu. Aebischer exprime cette différence en ces termes :

« il s'agit d'abord de veiller à ne pas confondre le « théocentrisme », qui détermine la perspective signifiant que Dieu seul (et non une religion) est la vérité, et que Dieu lui-même (et non Christ) sera à la fin des temps « tout en tous » (1Co 15, 28) - et la conception « pluraliste », qui désigne la position affirmant qu'aucune religion ne peut se dire « unique » et « définitive », étant donné que les religions représentent toutes autant de voies conduisant à Dieu. »185(*)

Les religions sont donc pour le pluralisme des voies parallèles de salut, sans rapport de dépendance entre elles au plan des médiations. Les auteurs du pluralisme sont légion. Nous nous appesantirons sur quelques ténors qui résument l'essentiel du pluralisme dans la question christologique : Stanley Samartha, John Hick, Paul Knitter et John Cobb.

Il n'est pas inutile de rappeler que la théorie pluraliste est condamnée par le magistère de l'Eglise notamment dans la déclaration Dominus Iesus et l'encyclique Redemptoris Missio.

* 184 RENARD Jean, « Thèses pour une théologie pluraliste des religions » dans Laval théologique et philosophique, vol. 38, n°1, 2002, p. 29.

* 185 AEBISCHER-CRETTOL Monique, Op.Cit., p. 406.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe