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La question Banyarwanda du local au national: une problématique nouvelle en RDC

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par Espérant MATUMAINI SAUSY
Université de Kisangani - Licence en Sciences Politiques et Administrative 2004
  

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INTRODUCTION

Des guerres séculaires de conquête aux rébellions des années soixante en passant par les guerres fratricides de succession au sein des communautés et les tensions d'indépendance sont autant des recettes que nous rapporte l'histoire de la République Démocratique du Congo.

La société étant l'histoire tel que le dit G. ROCHER dans son Introduction à la sociologie générale (1(*)), le Congo se trouve engagé dans un processus de transformation dont la substance ou la quintessence est égale à ce que Nasser souhaitait pour le pays du Nil et dont le désir ardent de le matérialiser lui fit dire tout haut : « Nous irons courageusement de l'avant, unis et solidaires ... Formant un seul peuple, sûr de lui - même, croyant à sa patrie, confiant à sa vigueur ... un seul peuple, une seule masse cohérente allant vers l'édification, l'industrialisation et la création » (2(*)).

Il faut ici marteler qu'un changement de ce genre, se voulant radical, doit s'effectuer sans la moindre répétition des erreurs du passé.

Le hasard du génie du Chancelier Allemand BISMARK et de ses complices parmi les quels le DUC de Brabant Léopold II, a fait qu'environ trois centaines de peuples formassent un seul Etat.

La colonie Belge était donc le fruit à la fois de la fusion d'Etats traditionnels et du démembrement de certains autres. C'est ainsi que les peuples comme les BATEKE, les ALURS, les LUGBARA, les NGBANDI pour ne citer que ceux - là, se virent répartis entre deux ou plusieurs puissances occidentales.

Et les frontières ainsi conçues, sans tenir compte des réalités ethniques, pouvaient engendrer plus de tort que des biens aux foyers traditionnels donnant l'impression que pour les colonisateurs, la priorité se trouvait être non pas les hommes dans leurs relations sociales, mais les matières premières dont regorgent les entrailles du continent noir.

Après la fragmentation des Etats traditionnels par la conférence de Berlin, les Belges devaient avoir pour tâche à côté de leur mission civilisatrice controversée, de procéder à l'intégration de ces multiples foyers sociaux afin de transformer en eux la tribalisme en nationalisme et former par ce moyen une nation unique « la Nation Congolaise ».

On s'aperçoit curieusement quarante et cinq ans après l'indépendance, que les ans de la colonisation se sont écoulés sans qu'aucun effort au sens de l'assimilation ne soit conjugué. Ceci à la lumière des différends ethniques souvent meurtriers qui font irruption sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à menacer la République Démocratique du Congo de partition.

Le problème d'assimilation en République Démocratique du Congo est aussi vieux que son indépendance. Déjà à la veille de celle - ci, fleurissent des partis à base ethnique nés des vieux regroupements tribaux. C'est parmi ces partis qu'il faut ranger l'Alliance des Bakongo (ABAKO), qui, tout en prônant le fédéralisme, brandissait l'arme du séparatisme et menaçait de fusionner avec les Bakongo du Congo voisin afin de former un Etat uniquement Kongo (1(*)).

D'autres partis, à l'instar de l'ABAKO, étaient résolument séparatistes tels le BALUBAKAT, le LULUA - Frères, l'Association des Wanande BENI - LUBERO (AWABELU) ainsi que tant d'autres dont la liste s'allongerait largement, militaient non pour la Nation congolaise, mais au contraire pour l'affirmation de leurs tribus respectives.

La première législature connût elle - même des turbulences qui avaient pour soubassement la question d'acceptation mutuelle entraînant la difficulté de cohabiter. L'histoire de notre pays révèle la difficile application du découpage territorial prévu par la constitution de Luluabourg : on vit à cette époque certaines tribus au groupes ethniques refuse de former une même province avec d'autres.

La deuxième République tenta de solutionner superficiellement la question d'assimilation des tribus par la coercition sans toutefois parvenir à l'élagage définitif des tensions ethniques de sorte que celles - ci demeurèrent incubées pour éclore avec une ampleur stupéfiante aux années quarante - vingt dix.

L'une de ces tensions, la question Banyarwanda est elle aussi à base ethnique qui, depuis des décennies, ronge l'Est de la République Démocratique du congo.

En 1953 dans le Territoire de MASISI, une tentative d'ériger une collectivité - chefferie dont les responsables coutumiers seraient d'expression Kinyarwanda se déclenche. Cette chefferie dénommée GISHARI, non issu de la transformation de KISHALI, une des chefferies Hunde de Masisi, fut contestée par les autres communautés en l'occurrence les Hunde et les Tembo.

L'opposition fut violente à telle enseigne que le pouvoir colonial fût obligé d'intervenir en dissolvant la dite chefferie en 1957.

Il faut se rappeler que peu avant cette tentative, l'autorité coloniale venait d'être témoin d'une farouche opposition Hunde à l'égard des populations venues du Rwanda ; lesquelles pour être accueillies en territoire de Masisi, les chefs Hunde KALINDA avait perçu 29 600 Francs des autorités Belges, une somme qu'il avait dû restituer sous la pression de sa population et aussi après s'être rendu compte que les nouveaux venus étaient implantés sans aucun égard à la coutume.

Comme dit plus haut, la constitution de Luluabourg connût une difficile application au Kivu. En effet, voulant ériger les districts du grand Kivu en provinces, le gouvernement Adoula heurta le refus des populations d'expression Kinyarwanda du Nord et du Sud - Kivu qui préféraient former une province avec la tribu Shi qui a avec eux une parenté linguistique. Alors que la solution à ce problème était sur le point d'être trouvée, survint dans le Masisi le « Code kanyarwanda » et un gouvernement parallèle à celui de Léopold ville. En créant leurs institutions propres, les insurgés, las de la cohabitation avec les autres tribus, prirent des armes contre toute opposition à leur sinistre projet. Pendant ce temps les LEGA du Sud - Kivu et du Maniema joignaient leurs efforts pour s'opposer à toute tentative de démembrement de leur tribu.

En 1990, apparaissent à Goma, à Rutshuru et à Masisi, la Mutuelle Agricole des Virunga « MAGRIVI » en sigle, et le Forum d'Initiative et de Proposition F.I.P. en abrégé, deux organisations Hutu lancées à partir de Kinshasa à leur genèse, ils voulaient à tout prix non seulement s'affirmer vis - à - vis des éleveurs Tutsi, mais aussi des autres tribus.

En réaction, la population combattue - autre que les tutsi, leur résista. C'est là que surgit la résistance Maï - Maï.

Pendant que l'heure est à la recherche de la solution au conflit Mai - mai - MAGRIVI du Nord - KIVU, se pose au Sud - KIVU la question Banyamulenge. Les Banyamulenge en effet, réclament la nationalité que venait de leur retirer le gouvernement Zaïrois de l'époque par la loi n° 81 - 002 faisant d'eux des apatrides. C'est là que va naître la rébellion de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo - zaïre.

Ce qui précède démontre combien la question Banyarwanda s'est toujours posée avec acuité aux gouvernements qui se sont succédés en République Démocratique du Congo. Ce qui ne pouvait pas échapper à la curiosité scientifique afin de rejoindre l'énoncé de Karl POPPER, selon lequel toute recherche digne d'être appréciée scientifique part toujours des situations aporétiques, c'est - à dire difficiles (1(*)).

Les problèmes des populations d'expression Kinyarwanda a suscité la curiosité de bien d'auteurs. Ceux - ci, quoique ayant épinglé la situation de ce peuple en mettant en évidence les causes et les conséquences de leur non - assimilation d'une part et leur protection par l'Etat Congolais d'autre part, n'ont pas mis dans leur problématique la façon dont la situation de ce peuple était perçue et traité dans le milieu politique congolais. Nous nous référons ici aux travaux qui nous ont été accessibles : KIMBERE KITHAKA, MBUSA NYAMWISI, RUGUYE, SAFARI, BAGALWA MAPATANO et KABUYANGA SEBAGABO.

BANGALWA MAPATANO (2(*)) base son étude sur le problème de nationalité des peuples de l'Est du Zaïre. Il mène des investigations dans la ville de Bukavu et aboutit à la conclusion selon laquelle les difficultés d'ordre social naissant de la présence des émigrants venus du Rwanda, sont dues en grande partie au fait que l'Etat Zaïrois a des frontières poreuses dont il a la difficile maîtrise.

MBUSA Nyamwisi (3(*)) évoque la question de l'ethnicité du Nord - KIVU à travers les entretiens avec les acteurs sociaux. Il arrive au constat selon lequel il existe une suspicion mutuelle entre les ethnies de cette partie de la république Démocratique du Congo ; laquelle suspicion traîne avec elle, malaises et stress susceptibles de menacer l'équilibre social nécessaire au développement socio - économique.

KIMBERE KITHAKA (1(*)) quant à lui étale son étude sur le rôle des facteurs

Socio - politiques dans l'effritement du pouvoir traditionnel des Hundes du Nord - KIVU et tire la conclusion selon laquelle, l'effectif des émigrants venus du Rwanda surtout, influe sur la toponymie. Il ajoute de ce fait que cette présence massive d'étrangers détruit profondément les organisations parentales et provoque la modification et l'empiétement des droits de jouissance des autochtones.

De son côté, RUGUYE (2(*)) examine la question née de la pénétration des Banyarwanda dans le KIVU montagneux. Il estime que le problème de terre devient de plus en plus insoluble parce que l'autochtone et l'émigré ou même réfugié s'en disputent chacun, une portion. Il ajoute que le problème de nationalité constitue une autre variable à la base de ces différends.

Pour sa part, SAFARI (3(*)) se préoccupe du caractère dualiste que revêtent les antagonistes ethniques actuels au kivu. Selon son étude, en effet, les ethnies dans leur pluralisme vivent un certain antagonisme polarisé entre deux groupes hamites constitués des Shi et des Tutsi. Il termine en se demandant comment on peut parvenir à une cohabitation lorsque les différents groupes ne cessent de secréter les fictions ou allusions à base idéologique ethniciste.

En fin, KABUYANGA SEBAGABO (1(*)) essaie une étude sur la protection des Rwandaphones du Nord - Kivu. Il estime à son niveau que les atrocités et bévues commises par l'Etat congolais à l'égard de ces populations jugées et confondues aux rwandais seraient dues à l'incapacité de l'administration de contrôler ses frontières du pays, à l'absence d'ouverture du débat politique sur la nationalité au Kivu, à la politique d'exclusion, à l'incapacité et la complicité de l'exécutif et du législatif sur les lois en matière de nationalité et enfin sur la nationalité.

Eu égard à ce qui précède, il demeure évident que la question Banyarwanda ait préoccupé aussi bien les gouvernés que les gouvernants, en ce sens qu'elle entrave le développement économique et socio - politique de l'Est du Congo en particulier et de tout le pays de Lumumba en général.

La spécificité de la présente étude se situe donc dans l'examen de la façon dont la question est manipulée dans le milieu politique congolais qui lui, est en cheval sur les gouvernés et les gouvernants, afin d'y révéler la nouvelle problématique de la situation de Banyarwanda qui à l'heure de la pacification et d'unité nationale, sont perçus comme des conspirateurs contre le pouvoir en place.

Essentiellement politique cas relèvent de la sociologie politique, la présente étude porte sur le triple questionnement ci - après :

- Pourquoi les congolais d'expression Kinyarwanda sont soupçonnés d'être conspirateurs contre le pouvoir en place et porte - malheur vis - à - vis de la nation ?

- Y aurait - il un lien de rattachement entre la situation actuelle de ces prétendus suspects et les tensions ethniques du KIVU montagneux ?

- La politique congolaise n'aurait - elle pas une main basse sur la montée de cette suspicion ?

A ces questions nous répondons anticipativement que, tant que les tensions ethniques du KIVU montagneux ne seront pas résolues définitivement, un vrai fossé se creuserait entre ceux qui parlent kinyarwanda et les autres tribus de la République Démocratique du Congo, et plus la classe politique exploiterait cette situation pour se positionner ; plus la distance s'agrandirait entraînant des lourdes conséquences, telles que la menace à la sécurité de l'Etat et la remise en cause de la nation Congolaise, voire son ébranlement.

« La question Banyarwanda du local au national, une problématique nouvelle en République Démocratique du Congo » étude qui s'étale sur la période allant de 1990 à 2000 ; veut démontrer les liens existants entre les tensions ethniques dont le Kivu montagneux a été le théâtre depuis des décennies et le climat de suspicion qui règne autour de ceux qui s'expriment en kinyarwanda ; et exposer également les mécanismes qui ont concouru à l'ascension du phénomène jadis local et devenu de nos jours, une affaire affectant toute la nation congolaise. C'est ce qui constitue, pensons - nous à l'intérêt cognitif de notre étude.

Par ailleurs, sur le plan psycho - moteur, nous espérons qu'en étalant les hideuses dividendes politiques tirées de la question Banyarwanda par le leadership congolais et les conséquences néfastes qui sont les corollaires de ces dividendes. Et par ce moyen, nous aurons suscité la répugnance de tout enjeu politicien qui n'embraye pas dans le sens de l'édification et de la consolidation de la nation et substituer ainsi au nationalisme vulgaire et politicien en vogue dans ce pays en pleine transition, un nationalisme éclairé par les connaissances scientifiques.

De ce qui précède, nous pensons nous être rallié au groupe de MASIALA na SOLO (1(*)) qui prétend que la recherche scientifique obéit à deux attitudes possibles, dont l'une positive, selon la quelle la science étudie le fait uniquement pour le connaître et se désintéresser des applications aux quelles peuvent se prêter les notions qu'elle élabore en d'autres termes, constater les faits et les expliquer. Alors que l'autre attitude, dite normative, oriente le chercheur vers l'élaboration des principes, des règles permettant une meilleure organisation de la société. L'étude de la problématique nouvelle de la question Banyarwanda en République démocratique se veut en effet être la vérification de ces deux attitudes à la fois.

Les scientifiques sont unanimes sur le fait que pour atteindre l'explication d'un phénomène, il est préalablement impératif de déterminer un cadre méthodologique impliquant une certaine prise de position théorique et conceptuelle.

Soucieux de ne pas nous éloigner de cette exigence, nous avons pensé nous aussi à une méthode qui, comme le dit M. GRAWITZ (2(*)), est un ensemble des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, à les démontrer et à les vérifier. Elle renchérit que la méthode est un ensemble des règles indépendantes de toute recherche et de contenu particulier visant surtout des processus et formes de raisonnement et de perception rendant accessible la réalité à saisir ; elle dicte les façons concrètes d'envisager ou organiser la recherche. Mais ceci de façon plus ou moins précise complète et systématisée.

A ce sujet, Jean de SOTO (1(*)) suggère que l'une des difficultés principales des sciences sociales tient au fait que la méthode de ces disciplines est une méthode absolue hors de la quelle il n'y a pas de salut...

Il ajoute cependant qu'aucune méthode ne peut s'imposer au chercheur et qu'en se préoccupant des aspects sociaux, ces chercheurs sont parfois amenés à inventer leurs propres méthodes.

Néanmoins, ici, il faut retenir que les approches d'analyse dépendent de la nature des sujets et des positons philosophiques ou idéologiques du chercheur et, au chef des travaux EKILI TABU de spécifier que certaines d'entre les nombreuses approches des sciences sociales sont les plus utilisées en politologie et méritent d'être développées, telles les approches juridique et sociologique (2(*)).

Pour nous, en effet, nous n'avons pas mis à jour une nouvelle méthode ; mais au contraire l'impératif de l a recherche nous a orienté vers le courant fonctionnaliste dans lequel nous avons choisi l'analyse systématique en fonction des objectifs de notre étude ainsi que les techniques d'observation directe et documentaire.

Dans son « Manuel de sociologie », A. CUVILLIER définit la méthode systémique comme une analyse permettant d'expliquer la réalité politique comme structure des faits politiques dont les interactions concourent au maintien, à la survie et au fonctionnement du tout. Il précise que l'analyse de ce genre rend possible l'explication dans la mesure où d'une part, en replaçant les institutions dans le milieu où elles ont pris naissance, parmi leurs « conditions concomitantes » elles nous offrent le tableau de leurs conditions d'existence et d'autre part, elle permet la comparaison (3(*)).

Le schéma Eastonien de l'analyse systémique nous a permis d'abord de considérer la politique congolaise comme un ensemble, un tout dont les éléments en interdépendance sont les gouvernés, les gouvernants, les partis politiques, les manifestations, les syndicats, les associations, les lois, les décisions...

Nous avons, ensuite, considéré la politique congolaise comme étant ouverte, pour ainsi dire qu'elle existe au sein d'un environnement constitué à la fois de la communauté internationale et de l'Etat congolais, avec lequel elle entretient plusieurs sortes de relations.

Et s'agissant d'un système, la politique influe sur son environnement et la communauté internationale ainsi que l'Etat congolais influent à leur tour sur lui : ainsi cette influence réciproque peut soit équilibrer la politique soit la perturber.

Enfin, le schéma de David Easton nous a obligé d'ignorer, dans un premier temps la politique congolaise en la considérant comme une boîte noire qu'il nous faut découvrir et pour y parvenir, il faut examiner ce qui y entre, ce qui en sort et ce qui s'y passe.

A ce sujet, ESSISO ASIA AMANI (1(*)) explicite ce phénomène. Selon lui, en effet, le système reçoit de son environnement des impulsions appelées « in puts » qu'il travaille et les retourne à son environnement sous forme de réponses, ce sont les « out put ».

En ce qui concerne le système politique congolais, celui -ci reçoit des demandes des soutiens, des revendications qui émanent aussi bien de l'étranger que de la Nation. Toutes les entrées sont traitées par la boîte noire qu'est ici la politique congolaise, à sa guise. Les dernières sont languées dans l'environnement où elles peuvent susciter d'autres demandes ou soutiens et pérenniser ainsi la vie politique du Congo.

Quant aux techniques utilisées, nous avons fait usage comme signalé plus haut de l'observation directe et de la technique documentaire. En effet, l'observation directe désengagée a été d'une très grande importance, car elle nous a permis d'identifier et de récolter des faits relatifs à notre étude.

De même la technique documentaire nous a permis de rassembler une série d'informations qui intéressent, notre étude. Ainsi nous avons pris contact avec les ouvrages scientifiques, des revues, des mémoires, des journaux ainsi que d'autres documents ayant trait à la présence étude.

Nous n'avons pas réalisé notre étude sans difficultés car, sur terre, toute oeuvre est le fruit de la sueur du front. Ceci étant, tout au long de notre recherche, nous sommes heurté aux difficultés ci - après :

- La pénurie de la documentation ; sur le sujet ;

- Le financement modique pour la recherche et la finalisation du rapport y afférent.

- Les reports des rendez - vous par les enquêtés.

Il nous a fallu faire usage de l'esprit de lucidité, de la persévérance, des relations informelles ainsi que du concours des tiers pour contourner toutes ces difficultés.

Il existe une vérité incontournable en matière de recherche scientifique. Elle consiste en ce qu'on ne puisse embrasser toute la réalité à la fois pour cause de l'immensité du champ de recherche en science. De ce fait, il est impératif de délimiter son champ. Il convient de signaler que restreinte le champ d'investigation n'est pas une attitude de faiblesse ou de fuite de responsabilité ou encore qui dirait mieux de la quête du moindre effort. Mais au contraire, il s'agit ici d'une contrainte de la démarche scientifique.

RESZOHAZY (1(*)) ne disait - il pas que toute démarche scientifique procède fatalement par un découpage de la réalité ? Le même auteur reconnaît qu'il n'est pas possible d'étudier, de parcourir tous les éléments influents jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au début du temps.

C'est en nous conformant à cette contrainte scientifique que « La question Banyarwanda du local au national, une problématique nouvelle en République Démocratique du Congo » s'étend sur la période allant de 1996 à 2000. Car , c'est en cette période que le problème faisant l'objet de notre étude, s'est posé avec beaucoup plus d'ampleur sur toute l'étendue de la République, cessant ainsi d'être appelé problème du Kivu.

Outre cette partie introductive et la conclusion sur la quelle débouchera la présente dissertation, ce travail s'articulera autour de trois chapitres.

Le premier chapitre essaie de clarifier les concepts et expose le cadre théorique et historique de notre étude ;

Le deuxième chapitre quant à lui esquisse la chronologie événementielle de la grande question du KIVU qui a débouché aux grandes guerres dites de libération ; et en fin viendra l'autopsie des récupérations politiciennes de la question qui sont en vogue dans le milieu politique congolais.

CHAPITRE PREMIER

CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

« Un concept n'est utile dans une communication scientifique que s'il permet de faire une coupe dans la réalité plutôt que de l'englober complètement » (1(*)). Telle est l'exigence fondamentale du langage scientifique, à la quelle nous voulons répondre dans ce premier chapitre.

Nous nous efforcerons ici donc, de préciser pour nos concepts opérationnels, leurs connotations spécifiques afin de les cerner après quoi viendront des précisions théoriques et historiques sur notre objet d'étude.

1.1. CADRE CONCEPTUEL

1.1.1. La question nationale

Généralement, une question est dite nationale lorsqu'elle se rapporte à la Nation ou à l'Etat. Quoi qu'utilisés l'un à la Place de l'autre, pour bien d'esprits éclairés, Nation et Etat ne sont pas synonymes.

1.1.1.1. Etat

Thomas KOAVI GOUDOU (2(*)) dans son ouvrage intitulé, «L'Etat, la politique et le droit parlementaire en Afrique» passe en revue plusieurs définitions de l'Etat. Il veut qu'on lui donne une définition qu'il appelle juridique et homogène : celle capable de rassembler dans une tautologie des éléments disponibles empruntés aux diverses sciences humaines et pouvant être utilisables dans tous les cas où cette notion sujette aux confusions, est mise en cause et rendant compte des particularités du régime étatique.

Ainsi il donne trois conceptions à l'état :

v L'Etat est un concept ; il se réfère au support idéal de la puissance publique et suppose le concours des élément suivants : territoire, la population et un ensemble de services publics.

v Ensuite, l'Etat est une institution ; ici l'Etat est compris comme une entreprise au service d'une idée placée à l'origine de l'institution dispose d'une puissance et d'une durée supérieure à celle des individus pour les quels elle existe. Dans ce contexte, l'idée incarnée dans l'Etat est celle de droit, en ce sens que dans l'Etat, le pouvoir reste titulaire de l'idée de droit.

v En fin, Thomas KOAVI GOUDOU conçoit l'Etat comme un artifice ; il est opposable à une communauté naturelle telle que le clan, la tribu, il naît à la suite d'une réflexion de chaque ressortissant : c'est un artifice ou un phénomène construit par l'intelligence humaine.

A partir de ces conceptions, Thomas KOAVI GOUDOU construit la définition ci -après : »Un pouvoir institutionnalisé, une forme de pouvoir situé par les faits de différentiations entre gouvernés et gouvernants, qui n'existe que parce que les gouvernés l'ont pensé et l'ont considéré comme siège du pouvoir et pensé par les gouvernants en mettant sa puissance en application à l'égard des gouvernés (1(*)).

Avec MULUMBATI NGASHA (2(*)) , nous confirmons la véracité de la définition pertinente de l'auteur pré cité, en disant que l'Etat se réfère à l'organisation politique ou les relations entre commandants ou dirigeants et commandés ou dirigés, qui implique tout à la fois un certain consensus et une certaine contrainte, sont diversifiés par des institutions : c'est une réalité sociologique qui s'impose comme telle à travers trois éléments qui sont le territoire, la population et des pouvoirs organisés.

Cette définition qui rencontre l'assentiment de la majorité des publicistes, permet de cerner dans la notion de l'Etat trois significations : l'une d'elles est dite étroite et limite l'Etat aux seuls pouvoirs publics, c'est - à dire les gouvernants par rapport aux gouvernés.

Le deuxième sens, plus large, confond l'Etat avec la collectivité organisée ayant comme support sociologique une Nation. C'est dans ce contexte que les gens disent souvent « l'Etat c'est nous ».

En fin, dans un sens plus restreint, l'Etat est considéré comme étant un pouvoir central par rapport aux autres collectivités qui lui sont inférieures. Cette conception peut bien s'illustrer par la distinction entre biens de l'Etat et biens des particuliers.

Par ailleurs, les spécialistes divergent sur la naissance de l'Etat. Ils émettent plusieurs théories que nous pouvons regrouper en deux grandes catégories :

Quoique ayant diverses visions, Hobbes et John Locke (1(*)) défendent des théories dites contractuelles. Selon celles -ci en effet, l'Etat est le fruit du contrat passé d'une part entre les individus pour « Léviathan » de Hobbes et entre des groupements d'individus pour John Locke afin d'éradiquer la jungle de l'état de nature et assuré ainsi la protection des personnes et celle de leur biens.

La deuxième catégorie est celle des théories Marxistes selon les quelles l'Etat procède des infrastructures économiques. Karl Marx lui - même qualifie l'Etat d'un instrument d'oppression d'une classe contre une autre et Hegel soutient que « l'Etat est un produit de la société à un stade bien déterminé de son développement ; il est l'aveu que cette société s'empêtre dans une insalubre contradiction avec elle - même, s'étant scindée en opposition inconciliable qu'elle est impuissante à conjurer. Mais pour que les antagonismes, les classes aux intérêts économiques opposés ne se consument pas, elles et la société, à une lutte stérile, le besoin s'impose d'un pouvoir qui, placé en apparence au dessus de la société, doit estomper les conflits, les maintenir dans les limites de l'ordre, et ce pouvoir, né de la société mais qui se place au dessus d'elle et lui devient de plus étranger : c'est l'Etat » (2(*)).

En outre, l'Etat revêt des formes multiples et variables, notamment selon les structures du pouvoir politique qui s'exerce en son sein, selon les fins qu'il s'assigne ou qu'on lui assigne et selon la philosophie politique qui commande son action (3(*)).

Selon la structure du pouvoir politique qui s'exerce dans l'Etat, il peut revêtir soit la forme unitaire soit la forme composée. L'Etat est dit unitaire lorsque en son sein aucune collectivité composante ne peut valoir un droit propre : il n'y a qu'un seul titulaire du pouvoir étatique capable d'édicter la réglementation juridique et de mettre en oeuvre la coercition nécessaire pour son observation. L'unicité du pouvoir étatique fait que les différents organes fonctionnant à l'échelon régional ou local soient crées par le pouvoir central et puissent être modifiés ou supprimés par lui .

L'Etat composé peut être soit fédéral soit une confédération d'Etats. L'Etat fédéral est caractérisé par le fait qu'il y a deux titulaires du pouvoir étatique : l'un au niveau central et l'autre au niveau régional.

Enfin, la confédération d'Etats n'est pas en principe une forme de l'Etat, mais une association de deux ou plusieurs Etats indépendants.

S'agissant des fins qu'il s'assigne ou qu'on lui assigne, un Etat peut revêtir soit la forme d' un Etat - gendarme ou celle d'un Etat - providence.

L'Etat gendarme est celui dont la raison d'être est de maintenir l'ordre à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières grâce notamment à la justice, à la police et à l'armée.

L'Etat - providence est celui qui, en surcroît à la sécurité des personnes et de leurs biens, procure aux individus de l'assistance et des subventions par le biais des entreprises lucratives et philanthropiques.

Il faut noter ici que l'Etat peut également se comporter en orientateur ou directeur de l'économie en maintenant l'équilibre économique et en accélérant le développement de la production.

Selon leur philosophie il y a au monde des Etats dits socialistes et ceux appelés capitalistes. En effet, l'Etat socialiste est celui dans lequel les moyens de production appartiennent à l'Etat alors que ceux de l'Etat capitaliste appartiennent aux investisseurs privés.

1.1.1.2. La nation

Contrairement à l'Etat qui, est une notion juridique, la Nation elle est plus sociologique. La Nouvelle Encyclopédie Bordas définit la nation comme étant un groupe humain fixé en général dans un pays dont l'unité de conscience est cimentée par une même histoire, une même langue, ou des intérêts communs et la volonté de vivre en commun (1(*)).

Cette définition converge avec celle que fournit le Nouveau petit Robert selon lequel nation se rapporte à un groupe d'hommes généralement assez vaste caractérisé par là conscience de son unité historique, social, et culturel ainsi que la volonté de vivre en commun (2(*)).

Ces définitions classiques mettant plus l'accent sur les éléments culture, origine commune, sont de ce fait non conformes à la réalité actuelle. C'est pour cette raison que nous rangeons derrière Thomas KOAVI GOUDOU pour qui la nation se constitue lorsque une population d'un Etat donné possède les qualités qui lui sont propre et lui, permettent de se distinguer des autres groupes (3(*)). Est nous pensons que la nation est le sentiment d'une solidarité qui unit les individus dans leur volonté de vivre ensemble.

Deux conceptions se dégagent de la divergence sur l'élément déterminant de ce sentiment : il s'agit de la conception objective et de la conception subjective.

La conception objective met en exergue l'idée que se font les membres de la communauté nationale des éléments matériels, c'est - à - dire la langue, la race, l'origine ethnique ainsi que les éléments moraux telle que la religion.

Par contre, la conception subjective met l'accent sur le vouloir vivre collectif, ici les critères qui permettent de discerner la nation ne sont pas extérieur (race, nez, taille...), mais ils sont plutôt spirituels comme le souvenir historique, la communauté d'intérêts, et le sentiment de la parenté spirituelle. La conception subjective suppose en outre que l'on ne peut imposer à un peuple de rester contre sa volonté rattaché à une nation. C'est le principe du droit de peuples de disposer d'eux - mêmes.

Cette distinction établie entre l'Etat et la nation prouve qu'il n'existe pas toujours une exacte concordance entre les deux faits. Parfois l'Etat est constitué de plusieurs nations ou c'est la nation qui est subdivisée en plusieurs Etats. Aussi arrive - t - il que l'Etat soit antérieure à la nation, l'inverse pouvant également être constaté.

C'est ici que nous spécifions que la question nationale dans le cadre de ce travail ne traduit pas l'idée d'un problème de l'Etat c'est - à - dire de la communauté organisée par le pouvoir public. Mais plutôt, par question nationale nous sous-entendons l'idée d'un problème ressenti par une communauté caractérisée par le vouloir vivre collectif formant ainsi une nation.

1.1.2. La question locale

Tous les Etats du monde petit ou grand sont organisés et structurés. Ils se découpent en entité de base afin de permettre le contrôle de leur territoire et de leur population. Pour contourner la lourdeur administrative, les compétences sont réparties entre le niveau local et le niveau central. Le pouvoir central laisse à la province le privilège de décider dans certaines matières : c'est la compétence locale et les questions traitées à ce niveau sont appelées questions locales.

Dans la présente dissertation une question locale ne doit pas être prise dans un sens juridique, mais plutôt elle doit être sociologiquement considérée ; c'est donc un problème ressenti par une portion de la population habitant une partie donnée du territoire national.

1.2. NOTION DU SYSTEME POLITIQUE

Situé au niveau de la communication politique et cette dernière étant définie généralement comme un échange d'information entre gouvernants et gouvernés dans un cadre tant national qu'international que les sociologues politistes désignent par  «  système politique » ; la présente étude ne peut donc être aborder sans esquisser au préalable ce qu'on entend par système, système politique et aussi par communication politique.

1.2.1. Le système

1.2.1.1. Définition

Le système peut être définit comme un ensemble d'éléments en interaction constituant une totalité et manifestant une certaine organisation. Cette définition tirée de Philippe BRAILLARD (1(*)) appelle des observations ci - après :

1. Un nombre d'éléments sans relation entre eux ne peut constituer un système car ils ne représenteraient qu'une juxtaposition d'objets isolés ;

2. Un système n'est pas un simple agrégat d'éléments en interactions ; mais une totalité, celle - ci définissant le système entant tel par rapport au caractère de ces parties prises isolement, le système est donc différent de ses parties ;

3. Un système correspond à la somme de ses parties ainsi que leurs relations ;

4. Chaque système est caractérisé par un certain degré d'organisation.

De cette définition sont sorti plusieurs conceptions du système ; nous n'en retenons que trois.

1.2.1.2. Conception de David EASTON

David EASTON considère le système comme une boîte noire dans laquelle entrent certaines données qui y sont traitées et en ressortent pour être déversées dans l'environnement. Cet auteur applique sa conception au système politique que nous développerons plus loin.

1.2.1.3. Conception de Talcott PARSONS

Il s'intéresse à la façon dont le système se maintient et soulève que, pour ce faire, le système doit s'organiser et mobiliser des activités nécessaires.

Tout système comporte selon Parsons quatre fonctions pour satisfaire ses besoins élémentaires et il appelle ces fonctions « pré requis fonctionnels du système » (2(*)).

Ce sont :

1. L'adaptation ou fonction par laquelle le système établit des rapports avec le milieu extérieur. Le système puise de son environnement des ressources qui lui sont nécessaires, les aménage et les transforme pour ses besoins et offre en échange ses propres produits.

2. La poursuite des buts (goal attainment) ; cette fonction consiste à définir les buts du système et à mobiliser les énergies et les ressources pour les atteindre.

3. La fonction d'intégration quant à elle, vise à maintenir la coordination entre les parties, la cohérence ou la solidarité du système et à protéger ce dernier contre le changement brusque et perturbation majeure.

4. La fonction de latence (Pattern maintenance) ; cette fonction assure que les acteurs demeurent fidèles aux normes et valeurs du système et continuent à s'en inspirer.

1.2.1.4. Conception de POWELL et ALMOND

Ces auteurs s'inspirent de David EASTON. Ils énumèrent six fonctions de conversion par les quelles le système transforme les in puts en out puts (1(*)). Ces fonctions sont les suivantes :

- L'expression des intérêts (interest articulation) ;

- L'agrégation des intérêts (interest agregation) ;

- L'élaboration des règles (rule making) ;

- L'application des règles (rule application) ;

- L'adjudication des règles ( rule adjudication) ; et

- La communication politique (political communication).

Almond et Powell qualifient les deux premières de fonction d'in puts et les quatre autres de fonctions d'out put.

1.2.2. Le système politique

GONIDEC définit le système politique comme un ensemble cohérent d'institutions liées les unes aux autres. Et Thomas GOUDOU va plus loin en disant que le but de cet ensemble est de faire évoluer un ordre social déterminé au sein de la société globale entendue ici comme l'Etat (1(*)).

En termes clairs, nous pouvons dire que le système politique est l'ensemble dans lequel gouvernés et gouvernants sont en interaction.

On admet généralement que tout système politique est comparé d'autres et de vecteurs. La première catégorie rassemble, en son sein, les partis politiques, les groupes de pression tandis que la deuxième catégorie se compose des mécanismes de la vie politique reposant sur le scrutin, les mass media et l'argent.

Les spécialistes conçoivent la vie politique comme un système évoluant dans un environnement. Ainsi David Easton considère le système politique comme une boîte noire dans laquelle il décide les éléments ci - dessous :

a. Les in puts : exigences et soutiens

Dans un système politique, les exigences sont l'expression de l'opinion qu'une action ou une décision devait ou ne devrait pas être entreprise ou prise par les responsables.

SCHWARTZEN BERG (2(*)) souligne, en outre, que l'accumulation des exigences nombreuses et contradictoires crée des surcharges que le système politique peut supporter, absorber dans une certaine limite. Cette surcharge peut être quantitative selon que les demandes sont complexes ou nombreuses. Il suggère à cet effet que les demandes doivent être ajustées à la capacité du système politique.

L'environnement peut fournir, outre les exigences qui affaiblissent le système, des soutiens pour le renforcer. C'est grâce à ceux - ci que le système politique ne s'effondre pas face aux exigences. Ces soutiens peuvent être apportés soit à la communauté politique, soit aux autorités ou encore au régime entendu ici comme la règle du jeu de la vie politique.

b. Les out - puts

Aux in puts le système politique répond par des out puts afin de satisfaire les exigences ou susciter les soutiens. Ce sont les actions et les décisions.

Il faut également retenir ici que, pour se maintenir dans son environnement, le système politique doit être à même de contrôler le comportement des individus ou des groupes d'individus par les normes, les actions administratives et les tribunaux. Il doit également y extraire les ressources nécessaires pour son fonctionnement, les redistribuer et répondre aux exigences de son environnement.

1.2.3. La communication politique

Les interactions dans un système politique supposent que les partis politiques, les groupes de pression et les individus doivent formuler leurs demandes auprès de décideurs politiques.

Ces derniers devront à leur tour transmettre leurs réponses en terme d'actions ou de décisions aux gouvernés. C'est ce feed - back qu'on appelle en sciences politiques communication politique.

Elle s'effectue par des calicots, des marches, des revendications ou des soutiens, des pétitions, des grèves, etc.

Powell et Almond la définissent comme étant la fonction par laquelle l'information politique est transmise entre gouvernants et gouvernés. Elle est classée dans les deux sens (out et in - puts).

C'est l'échange réciproque entre les commandants et les commandés. C'est en usant de cette fonction de communication par exemple, qu'un groupe de pression s'efforce d'infléchir l'action du gouvernement si celle - ci risque d'avoir une incidence sur ses membres. Ce groupe s'emploi à l'orienter dans le sens de ses intérêts en proposant des nouvelles initiatives et en contrecarrant les mesures susceptibles de lui porter préjudice (1(*)).

De manière générale, le groupe de pression procède par le suivi de l'activité politique pour inspirer l'action du gouvernement ou même combattre cette action afin d'assurer son rôle dans la communication politique.

Nous pouvons dire en définitive que les parties à la communication politique doivent être les puissantes, fréquentes et convaincantes pour être en mesure de canaliser leurs intérêts respectifs.

1.3. CADRE HISTORIQUE

1.3.1. Revue historique de la nationalité des congolais

La nationalité est considérée aujourd'hui comme prioritaire en République Démocratique du Congo, eu égard aux événements qui déroulent.

On ne peut manquer de se souvenir comme dit plus haut, que la République Démographique du Congo dans ses frontières actuelles est issue du démembrement des Etats traditionnels et de la fusion de certains autres.

Ainsi la nationalité du congolais a connu des mutations sur le plan de sa compréhension et celui de son extension, ceci à travers la succession des époques de son histoire.

On ne peut cependant perdre de vue qu'à côté de l'identification, le problème de la nationalité demeure la question à la quelle le Congo se trouve confronté depuis son accession à la souveraineté nationale et internationale.

KABUYANGA SEBAGABO (1(*)) suggère comme piste de solution à cette épineuse question, la considération d'une République Démocratique du Congo jadis soumise à la souveraineté d'un Etat tiers, à savoir la Belge, indépendante le 30 juin 1960 et dont tous les ressortissants étaient des sujets Belges.

Et nous ajoutons qu'étant Belges, la loi leur reconnaissait le droit de jouir d'une double nationalité.

En définitive, le professeur Tshibangu (1(*)) renchérit que la nationalité congolaise est un héritage inaliénable des tribus fondatrices de vaste pays au coeur de l'Afrique.

Pour des raisons méthodologiques nous examinerons les étapes suivantes de l'évolution de la nationalité au Congo :

- avant l'Etat Indépendant du Congo ;

- Pendant l'Etat Indépendant du Congo ;

- La période du Congo - Belge et ;

- Après l'indépendance.

1.3.1.1. Avant l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C)

Avant que le DUC de Brabant prenne possession du territoire qui constitue la République Démocratique du Congo, Celui - ci était occupé par plusieurs peuplades aux divers types d'organisation : les uns sans Etat, tels les pygmées, les Komo,... les autres encore en confédération. C'est le cas des Zande, des Yira...

En cette, période la nationalité congolaise telle que connue aujourd'hui est inexistante. La nation congolaise elle - même était inimaginable. Il fallait plutôt parler des nationalités selon qu'il existait plusieurs tribus organisées.

1.3.1.2. Pendant l'Etat Indépendant du Congo

L'Etat indépendant du Congo était un Etat souverain, propriété privée du Roi Léopold II. Ses ressortissants désignés par les vocables « Indigènes congolais » et « autochtones » avaient une nationalité qu'ils étaient censés conserver tant qu'ils résident sur le territoire de l'Etat Indépendant du Congo et pouvaient la perdre suite au départ sans espoir de retour au pays.

Le Décret du 27 décembre 1892,n qui est la plus ancienne disposition en matière de nationalité, reconnaissant en son article premier la nationalité aux étrangers nationalisés, présumés et à ceux qui ont opté pour elle (1(*)). Ici, il faut noter que l'étranger naturalisé était libre de renoncer ou non à sa première nationalité. C'est à ce titre que cette loi à la réputation d'avoir consacré pour l'unique fois la double nationalité.

Une autre de disposition aussi importante est celle qui organisait la naturalisation à cette époque. C'est l'arrêté du secrétaire d'Etat du 9 mars 1901. La double nationalité évoque ci - haut apparaît en des termes clairs dans l'article premier du Décret Royal du 21 juin 1904. Cet article est libellé de la manière ci - après : « Tout indigène congolais tant qu'il réside sur le territoire de l'Etat. Conserve la nationalité congolaise et est soumis aux lois de l'Etat et est traité comme sujet de l'Etat notamment en ce qui concerne la compétence pénale, l'extradition et l'expulsion, même s'il prétend avoir obtenu par voie de naturalisation, de résidence à l'étranger ou autrement dit une nationalité étrangère ou s'être placé à la dépendance d'un pouvoir étranger » (2(*)).

Ici le principe est le « jus soli » c'est - à - dire la nationalité est lié à la résidence sur le territoire de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C)

1.3.1.3. Sous l'empire du Congo - Belge

La charte coloniale, texte constitutionnel du Congo - Belge est muette au sujet de la nationalité. Il faut seulement retenir que la nationalité inhérente à l'Etat Indépendant du Congo (EIC) s'était éteinte avec l'annexion de territoire congolais à la Belgique en 1908. Et les indigènes congolais sont devenus depuis cette année des sujets Belges mais ne jouissaient pas de leurs droits civiques au même -titre que leurs compatriotes d'occident (3(*)).

Parlant de la dissolution de la nationalité congolaise en en 1908, le Professeur Jacques de BURLOT explique en ces termes : « Aussi longtemps que le Congo est demeuré colonie Belge, ses autochtones n'étaient donc pas dotés d'une nationalité distincte de celles des Belges. Il avait existé une nationalité congolaise du temps de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C), soit entre 1885 et 1908, mais elle avait disparu lors de la reprise du Congo par la Belgique et c'est manifestement par erreur qu'a parfois été soutenue la thèse d'une continuation de la nationalité congolaise au - delà de l'annexion,...) » (1(*)).

Après 1918 les indigènes du Congo, du Rwanda et du Burundi avaient la même nationalité et les mêmes droits. Et la circulation sur ces trois territoires n'était rien de semblable aux yeux de l'autorité coloniale que le déplacement de la Flandre à la Wallonie en Belgique. C'est celle qui explique le déplacement des populations du Rwanda et du Burundi vers les plantations et les mines du Congo.

Le silence de la charte coloniale en matière de nationalité impliquait donc que les dispositions antérieures en matière de naturalisation demeuraient en vigueur est comme déjà dit précédemment, la seule condition était de naître sur le territoire congolais. Ces dispositions ne seront remplacées qu'en 1965.

1.3.1.4. Après l'indépendance

Le 30 juin 1960, tous les congolais devinrent égaux en droit et indignité. C'est le jour que tous les représentants du peuple congolais ont décidé de recouvrer leur indépendance et leur nationalité perdue en 1908 et ainsi créer un Etat souverain.

En nous accordant avec KABUYANGA (2(*)), le 30 juin 1960 devait être le jour où l'on clôturerait la croissance démographique par incorporation des indigènes des pays limitrophes, pratique courante des colons. Ces derniers en effet,

Pouvaient de leur gré déplacer les autochtones du Rwanda ou du Burundi vers le Congo dans le but de satisfaire uniquement leur besoin en main - d'oeuvre ; comme le rapporte VENDER STAETEN en ces termes : « Immédiatement après la guerre de 1914 et 1918, la demande des matières premières s'accroît dans des proportions considérables, les prix rémunèrent largement les entreprises..... le brusque essor économique provoque une forte demande de main -d'oeuvre tant dans la partie des exploitations agricoles et minières que du gouvernement pour l'exécution des grands travaux d'utilité publique (...) étant donné que les travaux agricoles nécessitant une importante main - d'oeuvre, l'administration coloniale décida de transférer des milliers de familles du Rwanda vers le KIVU » (1(*)).

Cette pratique donc devait prendre fin le 30juin 1960.

Fait surprenant cependant, la loi fondamentale était muette au sujet de la nationalité, si bien que le texte y relatif n'apparaîtra que tard, le 13 mars 1965.

C'est le Décret - loi du 13 mars 1965 qui, conforment à l'article 6 de la constitution dite de Luluabourg (1964), fournira des détails sur l'acquisition de la nationalité devenue une et exclusive.

En effet, la constitution de Luluabourg définissait le congolais comme toute personne dont l'un des ascendants est ou a été membre d'une tribu ou d'une partie d'une tribu établie au Congo avant le tracé définitif des frontières actuelles (2(*)).

Un instrument en matière de nationalité qu'il importe de soulever ici c'est la loi n°72 - 002 du 5 janvier 1972, qui définit doublement le congolais : d'abord à son article premier, parle du congolais et ensuite, l'article 15 soulève une catégorie spéciale de congolais appelés originaires du Rwanda - Urundi et installés au Congo avant le 1er janvier 1950.

A son tour, la loi n°91 - 002 du 29 juin 1981 abroge la loi précédente tout en mettant à jour des innovations :

La première, positive, fait intervenir les notions de petite et grande nationalité. Selon cette loi, en effet, l'acquéreur de la petite nationalité ne peut être investi des fonctions politiques ou de mandat électif ; dans l'armée, il ne peut excéder le grade d'adjudant - chef et dans la fonction publique il ne peut accéder à un grade supérieur à celui d'attaché de Bureau de première classe (Att B1).

L'acquéreur de la grande nationalité, lui est congolais de plein droit.

La seconde innovation est négative de fait de graves discussions qu'elle soulève jusqu'à nos jours. La loi de 1981 abroge formellement celle de 1972, mais son application ne balaie en réalité que l'article 15 laissant ainsi en vigueur l'article premier.

En effet cette loi rend apatride toute personne d'expression Kinyarwanda ou Kirundi qui, à n'importe quel moment de l'histoire, se serait installée sur le territoire congolais dans ses limites actuelles.

Les failles de la loi de 1981 sont celles d'avoir retenu les catégories de congolais de 1972 en prenant l'une comme valable celle de l'article premier et l'autre comme non avenue et constituée d'apatride (art. 15).

La défaillance du législateur congolais est celle d'avoir fait fi de l'histoire du tracé des frontières et à OTEMIKONGO de qualifier ce fait d'amalgame souvament entretenu entre immigrés, transplantés, fugitifs, infiltrés, clandestins et réfugiés, lequel amalgame est nourri de la délinquance de l'Etat et de l'administration » (1(*)).

Il fallait attendre l'avènement de la loi n° 04 / 024 du 12 novembre 2004, laquelle, à quelque exception près, rétablit, le climat juridique de 1965 en matière de nationalité. Cette loi reconnaît l'unicité de la nationalité congolaise et une définition unique de la qualité de congolais.

1.3.2. Les origines des Banyarwanda en République Démocratique du Congo

La république Démocratique du Congo, dans ses frontières de ces jours, est habitée par une population estimée à plus de cinquante millions d'âmes regroupées en ethnies dont l'effectif approche sans aucun doute le demi millier.

Ainsi que le marque Bruno Crime - Mavar, ces ethnies n'ont pas encore fait l'objet ni d'un dénombrement systématique ni, par conséquent, d'une délimitation territoriale rigoureuse qui puissent avec le complément de l'enquête ethnographique, permettre de repérer avec précision les très nombreuses unités culturelles (1(*)).

L'absence de la systématisation et du dénombrement rigoureux n'est pas sans danger pour l'unité du pays, en ce sens que, par le fait que les uns ignorent les autres tout en étant entre les mêmes frontières, il y a risque de se pourchasser, de se combattre et de se renier les uns et les autres la qualité de nationaux.

Il n'est pas surprenant qu'un Shi de Walungu connaisse avec peine l'existence du Musakata au Bandundu ou encore que Musonge et Mukere ne se connaissent guère.

Ce constant amère mais réel est entretenu par le gigantisme du territoire national, par l'analphabétisme et son corollaire l'ignorance et se complique davantage par la mauvaise volonté politique.

Les Banyarwanda sort parmi les peuples de la République Démocratique du Congo. Pourtant leur appartenance à la Nation demeure un sujet de doute. Ils sont ainsi victimes du constat évoqué précédemment. Sans perdre de vue que le Congo est devenu un Etat en 1960, car c'est à la date du 30 juin 1960 que les congolais, jadis soumis à la souveraineté de la Belgique, ont acquis la nationalité. Nous exposerons ici les principales circonstances par lesquelles une population d'expression Kinyarwanda s'est retrouvée en République Démocratique du Congo.

1.3.2.1. Le partage de l'Afrique

Comme partout en Afrique, le processus de fixation des frontières du Congo en général et de l'Est en particulier fut long. Ces périphéries furent de longue durée à cause de l'ignorance de la région, parce que les parties en présence négociaient sur base de cartes entachées d'erreurs d'appellation et des dispositions de méridiens.

Le partage eut comme conséquence le démantèlement ou le morcellement des ensembles traditionaux dont les plus touchés ont été ceux qui se retrouvaient aux nouvelles frontières. Il est ainsi impensable de s'imaginer un Congo mitoyen du Burundi et du Rwanda sans éléments d'intersection. En d'autres termes, on ne peut pas ne pas avoir un peuple se trouvant de part et d'autre de la frontière commune.

A ce sujet, la littérature nous apprend par exemple qu'à l'arrivée des Européens, l'île d'Idjwi et une partie du territoire de Kalehe appartenaient au domaine du monarque rwandais.

PAGES (1(*)) indique que les princes du Rwanda essayaient pour des raisons expansionnistes d'organiser des conquêtes vers leurs voisins du sud-est et de l'ouest du lac KIVU. Malgré les butins retirés par razzias lors des expéditions, seule l'île d'Idjwi fut conquise, alors qu'ailleurs les monarques rwandais ne retiraient aucun profit pour la couronne.

Alexis KAGAME rapporte le même fait avec plus de précisions. Selon lui, déjà au 16e siècle, les conquérant Tutsi, KIGELI NYAMUHESHA avait dirigé une expédition vers le Sud - Ouest. Celle - ci s'était heurté à une contre offensive favorisée par les escarpements de KABASHA que les Rwandais désignent sous le nom d'URUTARE RWA KABASHA ou « GITARA C'UMURIRO », vaincu, le monarque avait dû rebrousser chemin en établissant le tabou connu encore aujourd'hui au Rwanda, selon lequel jamais les Rwandais ne peuvent aller au delà de KABASHA.

C'est finalement KIGELI RWABUGIRI qui avait infligé d'importantes défaites aux Havu d'Idjwi, aux Hunde et aux Hutu de Bwisha et les avait soumis jusqu'au partage de l'Afrique (2(*)).

Le cas d'Idjwi et du Bwisha qui, avant le tracé des frontières, appartenaient au royaume du Rwanda renseignent de l'existence d'un groupe d'expression Kinyarwanda en République Démocratique du Congo. Cependant l'effectif de ce dernier groupe demeure difficile à prélever sans doute en raison du mauvais fonctionnement de l'appareil étatique de la République Démocratique du Congo.

Nous pouvons ainsi aller plus loin en concluant par analogie, qu'à la frontière avec le Burundi ce sont soit les FULIRU et les SHI qui se sont retrouvés au delà, ou au contraire ce sont les Barundi qui se sont vus séparés de leurs.

1.3.2.2. La déportation

Par le traité de Versailles de 1918, la Belgique se trouve dotée de deux autres territoires : le Rwanda et l'Urundi. A dater de cette année, le domaine belge en Afrique s'appelle Congo - Belge Rwanda - Urundi et le siège des institutions coloniales est Léopold ville.

La Belgique disposant en volonté de ses colonisés, elle pouvait les installer où elle voulait tant ils étaient ses sujets ; ainsi elle ne s'est pas épargnée de soustraire quelques populations du Rwanda et du Burundi.

DEHOUX, explique l'un des motifs de cette déportation : « L'intérêt immédiat et futur de la Belgique est d'accroître l'agriculture dans la colonie, il faut en premier lieu, des terres disponibles, en suite, des bras pour les mettre en valeur... »(1(*)).

Au sujet de cette déportation, on peut lire dans la lettre du 25 novembre 1980 de NDEZE IRIYI'UMWAMI, Mwami du Bwisha, adresse au Président de la république, ce qui suit : A part les Rwandaphones rendus lois par le découpage colonial, notamment la majorité hutu et vingt familles Tutsi, une importante population Hutu fut placée dans le Masisi par la Mission d'Immigration Banyarwanda « M.I.B. » entre les deux guerres, fuyant la famine qui sévit au Rwanda après l'intronisation du monarque MUTARA RUDAHIGWA » (2(*)). Le chiffre des déportés de la Mission d'Immigration du Banyarwanda s'évalue en quelques dix milles familles en dehors desquels plusieurs autres familles pouvaient se déplacer à volonté. Cette dernière catégorie de personnes est qualifiée à tort d'infiltrés. Ne se mouvaient - elles pas sur un territoire dépendant d'une même autorité ?

Au Masisi, l'installation des personnes venues du Rwanda était faite avec l'aval du Mwami KALINDA qui avait reçu pour ce faire, une somme de 29 600 F.B de la part de l'administration de Léopold ville.

1.3.2.1. L'exil et l'infiltration

Hormis en déportés et les victimes du partage, une autre foule non moins importante de Banyarwanda se trouve en République Démocratique du Congo. Ceux - ci partent intempestivement du Rwanda pour des causes liées à la vie difficile (famine), à l'insubordination à l'autorité (poursuite judiciaire), d'autres encore pour des motifs d'ordre familial (1(*)), ce sont les infiltrés et les réfugiés.

La première vague des réfugiés Rwandais au Congo indépendant est celle relative au coup d'Etat du 28 janvier 1961, coup d'Etat qui a porté les Hutu au pouvoir.

En effet, les Hutu sous la houlette de Grégoire KAYIBANDA évincent KIGELI V et proclament la République Rwandais. Cette situation provoque l'afflux des Tutsi estimés à 20.000 âmes vers le congo.

La dernière pénétration est celle de 1994, année de l'assassinat du Président Juvénal HABYARIMANA, qui avait entraîné vers le KIVU plus d'un million d'âmes.

Il faut souligner ici que, même si certains réfugiés retournent dans leur pays d'origine et certains autres, identifiés comme tels ; une portion non négligeable de ceux - ci s'infiltre facilement parmi leur frères de langue. Leur identification est rendue difficile par leur mauvaise volonté et celle des congolais d'expression Kinyarwanda.

Notons également que certaines populations, pour avoir vécu pendant longtemps avec les Banyarwanda ont subi leur influence. Il s'agit de Bakumu de Goma ainsi que certaines souches des Hunde, notamment les Bakoma, les Banyabinza voire les autochtones de Tongo et de Rumangabo.

Dans le même ordre d'idées, la toponymie de certains milieux a profondément subi l'influence du Kinyarwanda, tels certaines montagnes de la chaîne des Virunga, Nyiragongo, Visoke, Muhavura...), le camps de RUMANGABO...

Faut - il aussi souligner que les Banyarwanda furent parmi l'élite politique du Kivu depuis l'indépendance.

Après avoir défini les concepts, esquissé une brève notion du système et retracer en quelques lignes l'historique de la nationalité congolaise et celle de la population congolaise d'expression Kinyarwanda, nous abordons dans les pays qui souvent immédiatement la grande et permanente question du Kivu.

CHAPITRE DEUXIEME

DE LA GRANDE QUESTION DU KIVU AUX GUERRES DITES DE LIBERATION DU CONGO

Le présent chapitre a la prétention de replacer le phénomène circonscrit dans notre étude, dans le contexte et le milieu d'où il tire son origine, afin de démontrer les liens de rattachement entre les tensions anciennes du Kivu et les deux guerres dites de libération de la République Démocratique du Congo.

Ces guerres ont généré une sorte d'aversion à l'égard des populations d'expression Kinyarwanda à travers toute la République.

Mais avant d'en arriver là, il nous semble indispensable de fixer nos lecteurs sur le concept Banyarwanda que nous utilisons depuis le début de cette dissertation.

2.1. Du concept Banyarwanda

Le concept « Banyarwanda » que nous préférons dans ce travail à tout autre, peut être compris sous deux acceptations : une acceptation large et une acceptation restreinte.

2.1.1. Au sens restreint

Pris au sens restreint, le terme « Banyarwanda » pluriel de « Munyarwanda » est un nom générique donné à ceux qui parlent les Kinyarwanda habitant le Nord - Kivu. Il désigne ainsi les originaires de Bwisha dans le territoire de Rutshuru, une région qui faisait partie du royaume du Rwanda précolonial. A ceux - ci il faut ajouter les descendants des conquérants Tutsi arrivés à la fin du 19eme siècle sous le règne du souverain RWABUGIRI, les déplacés de la Mission d'Immigration Banyarwanda (M.I.B.) et les réfugiés Tutsi de 1961.

Les Banyarwanda ainsi compris se distinguent des « Balundji », des « Banyamulenge » et des « Impunji ». Les derniers étant les réfugiés rwandais de 1994 qui aujourd'hui sont souvent désignés par l'appellation ex - FAR- INTERAHAMWE.

Les « BALUNDJI » sont les populations transportées du Rwanda par la Mission d'Immigration Banyarwanda et implantés au Katanga alors que les « Bannyamulenge », concept forgé dit - on, en 1976 par GISABO (1(*)), désigne les populations d'expression Kinyarwanda qui habitent l'Itombwe (Mwenga), Minembwe (FIZI) et Bijombo (Uvira).

Selon KABAMBA et LANOTE (2(*)), les Banyamulenge sont des populations d'origine rwandaise installées au Sud - Kivu bien avant la colonisation et le congrès de Berlin. Ils y seraient arrivés à la fin du 18e siècle en provenance du Rwanda, d'où ils auraient été exilés suite à une révolution du Palais manqué.

Cette hypothèse semble se confirmer par le fait qu'il n'y ait pas des Hutu parmi les Banyamulenge. Les mêmes auteurs font remarquer que le concept était inconnu pendant la période coloniale. La présence lointaine de banyamulenge peut se confirmer par leur langue, laquelle bien qu'elle soit proche du kinyarwanda (Rwandais), s'en distingue par certaines nuances. Il est vraisemblable que rwandais et Banyamulenge ne s'entendent pas toujours.

Un autre élément de conviction est celui que rapporte G. WEÏS (3(*))... pour lui, en effet, il est serait totalement faux de dire que les banyamulenge sont arrivés au Sud - Kivu dans les années 30 ou 40 avec la Mission d'Immigration Banyarwanda (M.I.B), dans la mesure où le pouvoir colonial les avait chassés d'Itombwe pour y installer un grand élevage et de 28.000 ha ou encore pour y faire passer le chemin de fer.

Et, à WILLAME (4(*)) de fournir des précisions en avançant la date de la création du terme. Selon lui, cette appellation serait née vers 1967 à l'initiative des populations d'Itombwe pour se distinguer des réfugiés Tutsi Rwandais.

L'apparition tardive du concept ne peut donc pas servir de prétexte pour nier l'ancienneté des Banyamulenge dans la région, compte tenu des preuves ci - haut évoqué pouvant nous permettre de croire à une appellation postérieure à la présence de ceux à qu'elle s'applique. Quant à leur effectif, certains les estiment à 400.000 alors que les autochtones (BEMBE, FULIRO...) les réduisent à 14 familles seulement en élevant leurs descendants à deux mille âmes. Cette querelle de chiffre est due à la subjectivité qui caractérise les uns et les autres. Cependant, des sources que nous jugeons rationnelles avancent l'effectif des Banyamulenge à 35 à 40 mille âmes au Sud - Kivu. Ainsi, la majoration semble incorporer et les anciens et les réfugiés parlant Kinyarwanda dans cette contrée.

2.1.2. Au sens large

Selon P.J. Laurent (1(*)) le terme Banyarwanda est une appellation d'usage courant dans l'Est de la République Démocratique du Congo. Il sert à désigner toutes les personnes installées dans la région et ayant en commun des racines culturelles et / ou géographiques Rwandaises, ainsi que l'usage de la langue Kinyarwanda parlée au Rwanda voisin.

Cette désignation très globalisante et évidente s'applique aux groupes ci -après :

- Les Banyamulenge du Sud - Kivu ;

- Les Hutu, Tutsi et Twa regroupés sous l'appellation Banyabwisha habitant depuis de siècles dans le territoire de Rutshuru au Nord - Kivu ;

- Les descendants des Hutu et Tutsi arrivés au début du siècle passé ;

- Les réfugiés Hutu et Tutsi fuyant les violences politico - ethniques au Rwanda de 1961 et 1994 ;

- Et en fin tous les clandestins Rwandophones ayant traversé les frontières de la République Démocratique du Congo.

Faute d'établir une distinction entre les diverses catégories, ceux qui ont le droit (l'Etat) ne pouvant pas y parvenir à l'heure actuelle, nous faisons usage, dans ce travail, de l'acception large étant donné que les populations dont est question ici se sont désignées elles - mêmes sous cette appellation jusqu'aux années 70.

2.2. LE KIVU, UNE ESPACE AU PEUPLEMENT CONFLICTUEL

2.2.1. Du peuplement de l'espace KIVU montagneux

Géographiquement, le KIVU montagneux est cette partie orientale de la République Démocratique du Congo qui s'étend comme une large ceinture autour du lac Kivu. Cette bande de terre est limitée au Sud par le lac Tanganyika et au Nord par les Monts Ruwenzori. C'est en général une zone accidentée où les collines sont recouvertes de savanes et forêts de montagne. L'altitude y varie entre 900 et 2 100m.

Pour l'histoire de son peuplement, nous pouvons dire sans crainte d'être contredit, qu'au commencement du peuplement du Kivu était le conflit.

En effet, les premières vagues de peuplement de cette contrée sont consécutives à un conflit opposant les bantous aux hamites : les bantous auraient été délogés par les hamites..

J.B. CUYPERS (1(*)) étudia les peuplades du Kivu montagneux dans les années soixante, releva deux caractéristiques communes de ceux - ci.

D'abord, il les rapprocha du point de vue culturel et politique aux populations du Rwanda, du Burundi, de l'Uganda et de la Tanzanie. D'ailleurs, BISHIKWABO (2(*)) n'avait - il pas raison en insinuant que le deuxième colloque du CERUKI se justifiait par l'élément d'unité culturelle qu'il représente pour l'Afrique inter lacustre notamment le Rwanda, l'Uganda et la Tanzanie et la partie orientale de la République Démocratique du Congo ?

Ensuite, ils ont tous ou du moins la majorité une origine commune, l'Uganda. Ce sont les Yira, les Hunde, les Nyanga, les Shi, les Tembo, les Havu, les Rega, les Fuliru, les Bembe, les Vira,...

L'auteur cité ci -haut ajoute que ces peuples se seraient déplacés de l'Est à l'Ouest fuyant l'invasion des Hamites (Cwezi) qui, eux, venaient du Nord avec leurs troupeaux. Cette histoire ancienne demeure dans la tradition orale du Kivu, si bien que certains tentent d'expliquer, par elle, l'aversion qu'ont les bantous du Kivu à l'égard de la race hamite.

Les migrations elles - mêmes se sont poursuivies à l'Ouest du lac NGETSI (Idiamin) ; les peuples se délogeant les uns les autres. C'est ainsi que les Hunde furent chassés à Beni par les Yira et eux à leur tour ont refoulés les Nyanga et les pygmées.... (1(*)).

2.2.2. Les conquêtes

Les hamites (Tutsi) venus du Nord, comme dit plus haut, descendirent plus au Sud jusqu'au Rwanda et au Burundi.

Au Rwanda, De LAMAIRIEU (2(*)) rapporte que ce serait le clan Tutsi de Banyiginya conduit par le puissant CYILIMA RUGWE qui organisa le royaume du Rwanda en soumettant tous les Etats Hutu de la région. Quoi qu'il en soit, on reconnaît cependant que l'unification parfaite voire L'apogée du Royaume fut l'oeuvre de RWABUGIRI qui annexa les BUFUMBIRA, le BWISHA et l'île d'IDJWI qui jusqu'alors résistaient aux attaques de la couronne Rwandaise.

Il importe de souligner que c'est en renforçant leur administration dans les territoires conquis nouvellement que les Tutsi vont être omniprésents à l'Ouest (partie congolaise). Leur administration renforcée, les monarques expansionnistes tenteront d'étendre leur possession occidentale. ;

Sans crainte de nous répéter, reprenons ici le propos d'Alexis KAGAME selon les quels le conquérant Tutsi KIGELI NYAMUHESHA avait dirigé une expédition tutsi

le Nord - Ouest de son royaume. Cette expédition du 16e siècle et bien d `autres se heurtaient à une contre offensive Yira.

La couronne rwandaise infligea encore d'autres razzias vers le territoire Hunde, Shi et Havu, mais ceux - ci se sont soldées par des défaites.

En somme, les conquêtes de l'ouest permirent aux Tutsi de se retrouver à Idjwi, à Bweza, à Binza et dans les hauts plateaux d'Itombwe, tel que le fait remarquer R. BOURGEOIS (31(*)).

2.2.3. Du peuplement additionnel

Jusqu'à l'occupation coloniale, le Kivu ainsi peuplé était en mouvement, mais sans se déstabiliser.

La première vague de déstabilisation date de 1916 lorsque le Rwanda passe sous tutelle belge. Ainsi un d'équilibre apparaît, provoqué par des populations imposées en provenance du Rwanda. Le gouvernement colonial, préoccupé par le problème de l'avance en main-d'oeuvre et le surpeuplement du territoire sous sa tutelle, nit en place une structure d'engagement des transplantés (1(*)). Ce fut la création de la Mission d'Immigration Banyarwanda'' M.I.B'' connue sous l `autre appellation de `'Mission HENARD''.

Les zones visées pour accueillir les nouveaux venus étaient MOKOTO (MASISI), Lubero, Baraka à Fizi, Uvira, les monts MUGILA et MARUNGU au Katanga.

Au Kivu, cependant, les chefs coutumiers ripostent, à l'exception de la chefferie Hunde de Masisi où le chef intérimaire coopéra avec la Mission, le Mwami KALINDA André étant emprisonné à Bukavu pour accusation de vol d'or (2(*)). Un acte de cession de droit indigène fut donc signé en 1939 entre la colonie du Congo - Belge et la chefferie des Bahunde à l'occasion du quel Kalinda (libéré de sa prison) perçut une somme de 29 600 FB que la pression de ses sujets poussa à restituer après s'être rendu lui -même compte que les Banyarwanda étaient implantés sur des bases non conformes à la coutume.

Des conflits ne tardent pas à surgir générés par l'incohérence des us et coutumes en présence.

Une seconde vague de nouveaux arrivants est celle de 1959. Elle est consécutive aux tueries des Tutsi qui eurent lieu à la suite de l'exécution par les extrémistes Tutsi, d'un haut cadre du parti de l'émancipation du peuple HUTU (PARMEHUTU) de Grégoire KAYIBANDA (3(*)).

Les déplacés de cette date ne furent jamais a acceptés par les autochtones. Aucun accord ne fut conclu avec les organismes chargés d'encadrer et d'installer les déplacés dans différentes chefferies car en effet, les droits coutumiers considéraient l'implantation des camps comme une expropriation foncière.

Néanmoins, certains camps furent installés à Lwiro en territoire de Kabare, à Tshigiri et Tshifunzi en territoire de Kalehe et à Yihula (Walikale).

Notons ici qu'à Masisi, les rescapés étaient installés dans la chefferie Hunde, malgré l'opposition farouche de la population autochtones due à un passé déjà conflictuel avec les Banyarwanda existants.

C'est en effet, sous la pression de Haut - Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qu'un camp sera érigé à BIBWE.

On notera cependant au delà des implantations organisées, des migrations clandestines non négligeables et spontanées ce sont toujours effectuées étant donné que les collines fertiles du Kivu attire toujours vers le Congo, des populations rwandaises dont le pays est surpeuplé.

A celles - ci nous pouvons également adjoindre les réfugiés Tutsi de 1961 et les Hutu de 1994. Hormis la dernière catégorie des réfugiés, tous les autres devaient acquérir la nationalité congolaise par la loi n° 72 - 002 du 05 janvier 1972.

Faisons remarquer en définitive que, faute d'une politique responsable en République Démocratique du Congo, tous ceux qui y entrent soit officiellement, soit clandestinement en provenance des pays voisins s'y dissimulent jusqu'à y obtenir frauduleusement des pièces d'identité faisant d'eux des nationaux et dont la somme rend le Kivu une terre à la démographie incontrôlé et sujet à la spoliation confrontant ainsi cette région à une équation bivariée insoluble.

2.3. L'EQUATION BIVARIEE DE LA QUESTION BANYARWANDA

Peuplé légitiment, obligatoirement et clandestinement, le Kivu avec ses excédent d'habitants, se trouve en face de deux questions majeures : celle de l'identité de ses habitants et celle de l'espace que ces derniers doivent occuper pour survivre. Ces deux questions se résolvant jungle, finissent par générer des tensions souvent meurtrières qui jalonnent l'histoire de cette partie de la République Démocratique du Congo.

2.3.1. La question identitaire

Les populations excédentaires du Kivu au nombre supérieur à celui des banyarwandas anciens ne manquent pas d'associer ces derniers à leur synergie dans le but de rechercher une identité commune, à l'instar des autochtones qui sont reconnaissable par les terres de leurs ancêtres et leur nationalité. Ainsi, doivent -ils chercher à la fois à créer des entités qui leur sont propre et à acquérir la nationalité congolaise.

2.3.1.1. La création d'entités

Afin, d'être appelés originaires de telle ou telle autre entité, les Banyarwanda tentèrent à maintes reprises la création de leur localités propres.

De telles intentions se sont exprimées au Sud comme au Nord -Kivu. Au Sud - Kivu , les Banyamulenge ont toujours exprimés l'intention de constituer soit une chefferie soit un territoire regroupant tous les Banyarwanda de cette province. Mais le cas le plus flagrant sont ceux qui sont produit autour des années soixante. La création du GISHARI au Nord - Kivu et les tentatives d'un Kivu central Rwandophones

· La chefferie de GISHARI (1(*))

Les Banyarwanda installés au Masisi par la Mission d'Immigration Banyarwanda, suite aux sentiments d'être marginaliser pour ne pas avoir comme leur voisins Hunde, Tembo et Nyanga une autorité coutumière, réclament auprès des responsables coloniaux une chefferie.

En 1940, une chefferie GISHARI leur est reconnue sous la direction d'abord de BIDERI, Puis BUCHANKYANDI. Selon l'entendement des coutumes delà région, le chef devait être sous la dépendance directe du Mwami BASHALI.

La violence qui se développe à la suite de l'investiture BUCHANKYANDI comme MWAMI en 1944, au même titre que BASHALI, fut réagir au moment l'autorité coloniale telle que cela apparaît dans la lettre n°21 / 7329 / 780 / VC / 9 a du 11mars 1953 du gouverneur général du Congo - Belge au gouverneur de la province du Kivu. En effet, dans le paragraphe deux de cette lettre, il apparaît clairement que l'autorité considère la création de cette chefferie comme une erreur politique. Ainsi dans cette lettre le gouverneur précise que les populations venant du Rwanda Urundi doivent immigrer comme individu et non sous forme de regroupement et qu'ils doivent se soumettre aux us et coutumes des circonscriptions locales qui les accueillent. C'est en appliquant cette dernière décision hiérarchique que le GISHARI sera dissout en 1957.

· Un Kivu central d'expression Kinyarwanda

La logique des communautés à la premières législatures étaient que chacune se force de contrôler un espace géographiquement homogène qui lui donne droit à une représentation politique sûre.

C'est dans cette compétition ethnique et afin de s'affirmer parmi d'autres communautés que ceux qui s'expriment en kinyarwanda au Kivu, tentèrent de constituer un espace territorial plus au moins vaste dans lequel ils auraient un effectif consistant. 

Les Banyarwanda du Kivu militèrent donc d'abord pour un Kivu non dénombrer, puis pour un Kivu central (Sud) qu'ils regrouperait tous y compris ici les territoires du Nord - Kivu : Goma et Rutshuru s'attendant à une alliance probable avec les Shi et les Havu qui sont proche, du moins sur le plan culturel.

A ce sujet, MAFIKIRI TSONGO et Paul Matthieu (1(*)) notent que l'une des conséquences de cette tentative fut les incidents violents qui surgissent entre les Banyarwanda et les autres tribus.

Par ailleurs, Benoît VERHAEGEN (2(*)) met en exergue le péripéties et les multiples hésitations du pouvoir central à régler la question. Selon lui, en effet, se fut surtout le souci de l'électorat qui dictait les penchants de l'autorité pour telle ou telle partie au conflit.

Néanmoins, il y a lieu de faire remarquer que tantôt c'est le Nord - Kivu qui perdit deux de ces territoires (Goma et Rutshuru) tantôt ce le Kivu central (Sud) qui était mis sur un régime spécial appelé « Etat d'exception » ; ou encore c'étaient les territoires de Mwenga et Shabunda qui ne voulaient pas conjuguer avec ceux qu'ils considéraient comme ennemies traditionnels à savoir les Banyarwanda.

En tout état de causes, les auteurs rapportent que de ces divergences sur le démembrement du Kivu issu de la reforme administrative du 1962, découlèrent des violences.

2.3.1.2. La quête de la nationalité

La nationalité des Banyarwanda a été marquée dans la législation congolaise par deux lois successives et contradictoires selon l'expression J.L. PABANE (1(*)).

Il s'agit, comme nous l'avons remarquer précédemment, de la loi n° 072 - 002 du 01 janvier 1972 qui avait reconnu la qualité des congolais à tous les Banyarwanda sous considération de l'époque de leur arrivée sur le sol de la République Démocratique du Congo. Sans doute c'est sous l'impulsion de BISENGI MANA qui était alors directeur du cabinet du président Mobutu.

La deuxième législation est la loin° 81 - 002 du 19 janvier 1981 qui avait retiré la nationalité à ce groupe culturel sans le distinguer encore une fois.

La lecture que nous pouvons faire de cette situation est que la nationalité Banyarwanda telle qu'elle a été régie par cette double législation que NDESHYO (2(*)) qualifie d'injuste, est toujours marqué par un flou, une confusion politique et juridique, a telle enseigne que la tendance du moment est de nier la nationalité à ceux qui s'exprimer en langue Kinyarwanda.

En République Démocratique du Congo, quoi que la question soit tranchée aujourd'hui par la loi n° 004 / 024 du 12 novembre 2004, le juridisme demeure contrebalancer par les dividendes politiques. De ce fait, la question est toujours considérée comme relevant de l'indécidable « faisant ainsi croire à un règlement ultérieur par la remise en question des dispositions présentes.

2.3.2. La question foncière

La question de l'espace à cultiver dans cette région agricole est comme celle de l'identité une question qui fait couler beaucoup d'encre. Elle peut opposer aussi bien les autochtones aux allogènes que les Banyarwanda ou les aborigènes entre eux mêmes.

Des combats meurtriers entre familles d'une même lignée dans la région maraîchère de Masereka illustre la quintessence du problème (1(*)).

Le cas le plus épineux est celui géré par le peuplement additionnel de la région et les premières manifestations du problème sont sans doute les conflits qui surgirent dans les années quarante autour des redevances. Pour les Banyarwanda la redevance équivaut au prix à payer pour acquérir du terrain alors qu'au regard des coutumes régionales, celles - ci n'est qu'un acte de reconnaissance de la souveraineté du Mwami sur le sol et ses sujets.

Depuis l'implantation des populations par la Mission d'Immigration, Banyarwanda et autochtones de la région doivent s'affronter pour posséder de l'espace. Les animaux arrivant sont aussi tenus à ne pas laisser échapper une seule occasion pouvant leur permettre d'acquérir des terres.

La Zaïrianisation survenue à l'époque où la loi du 1972 leur reconnaît la qualité des congolais, les nouveaux zaïrois de l'époque riches qu'ils étaient s'accaparent de la majorité des concessions zaïrianisées.

Remarquons ici que ce ne sont pas seulement ayant appartenu aux expatriés qui ont été acquises par les Banyarwanda mais aussi des paisibles paysans se sont vus dépossédés de leur propriété foncières par la ruse, la violence, la fraude ou abus de pouvoir découlant des fausses procédure d'enquête des vacances de terre et l'extorsion des signatures de certains chefs de l'administration publique.

Citons à titre d'exemple, le groupe RWACICO qui s'était accaparé à lui seul de 230 000 ha des terres à Walikale (environ le dixième territoire) et les fermes de Masisi au régime ambiguë qui ne manque pas de susciter la convoitise de la population aborigènes.

Au Kivu donc, la Zaïrianisation fut une source de malaise au point d'être considéré comme la négation de la nationalisation aux yeux de la population autre que d'expression Kinyarwanda.

Le retrait de la nationalité survenu dix ans après n'a pas rezaïrianisé les possessions foncières des Banyarwanda du Kivu, ce que d'aucuns ne manquement pas de qualifier de dissuetude de la loi n°81 - 002 du 29 juin 1981.

2.3.3. Les revers de deux questions

Tout problème non solutionné conduit inévitablement au pire. C'est à cela qu'on pouvait s'attendre concernant les questions d'identité et de la propriété foncière qui se sont davantage compliquées par les rivalités politiques entre les diverses ethnies en présence.

En effet, le ressentiment réciproque de la paysannerie au bord de l'étouffement foncier et identitaire dans le pays comme le Congo où la politique des politiciens se fait sur bases identitaires.

Le Kivu vit donc une guerre perpétuelle selon l'entendement qu'en fait Thomas Hobbes, pour lequel, la guerre ne consiste pas seulement dans les batailles et le combat effectif, mais aussi dans un espace de temps où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avéré (1(*)).

Force est de constater que chaque tentative s'est accompagnée d'importantes pertes en vies humaines ainsi que de la transformation du présumé grainier du Congo et des grands - lacs en province fantôme. Certaines des tentatives les plus manifestes sont les deux fléaux connus sous l'appellation de guerres de libération du Congo ou encore rébellion de Banyarwanda.

2.4. DEUX REBELLIONS DES BANYARWANDA OU DEUX GUERRES DE LIBERATION DU CONGO

La question Banyarwanda qui jusque là n'avait des implications que sur le Kivu, déborda en octobre 1996, lorsque éclate au Sud - Kivu une rébellion des Banyarwanda qui ne tarde en embrasser tout le pays.

La guerre est aussi vieille que la société humaine ; il en est de même pour la République Démocratique du Congo dont l'histoire est jalonnée de guerre. Ainsi, devons masser l'historique de rébellion au Congo avant de nous attarder sur le débordement de la grande question du Kivu.

2.4.1. Historique de la rébellion en R.D.C

L'assassinat du premier ministre Patrice Emery LUMUMBA, connu de tous depuis le 17 janvier 1961, fit que tous les lumumbistes regroupés autour de Christophe GBENYE, se retranchent à Stanley ville d'abord et plus tard à Brazzaville dans le cadre du Conseil National de Libération (C.N.L.).

Du Conseil National de Libération naquirent trois branches armées au début de 1964, dont l'une à l'Ouest sous la direction de Pierre MULELE, ancien Ministre de l'Education Nationale de Lumumba, qui s'installa au Kwilu.

Une deuxième branche même des actions au Nord - Katanga avec à la tête Laurent - Désiré KABILA.

C'est la troisième branche basée à Bujumbura et chapeauté par Gaston SOUMIALOT qui tentera d'annexer toutes les autres. Des attaques commencées dans l'axe FIZI - Uvira au 15 avril 1964, il assurera le contrôle de toutes les villes de l'Est au 30 juin 1964 (1(*)). Ainsi les troupes les villes de SOUMIALOT, commandées pare le général OLENGA ont pu contrôler UVIRA, FIZI, BARAKA, NYEMBA, Albertville et une partie importante du Kasaï oriental (2(*)).

Cependant, en dépit du soutien que cette rébellion eut de la part des populations locales à savoir les Bafuliru, les Bembe, les Barundi, les Bavira et les Tutsi, son expansion ne fut pas de longue durée, car l'armée régulière débuta en octobre 1964 une opération de reconquête appuyée à cette fin par la cinquième brigade mécanisée du colonel Belge VAN DEWELLE (1(*)) ; si bien qu'en 1965, il ne restait de la rébellion que quelques poches d'insurgés éclipsés dans la brousse.

En 1967, il était plus question de rebelles si, ce n'est que les maquis du Kivu et du Nord - Katanga. Ceux - ci s'éteindront également avec l'exécution de Pierre MULELE le 03 octobre 1968 (2(*)).

Il faut cependant noter que la zone Fizi - Baraka demeura la cible d'une bande de rebelles sous le commandement de Laurent Désiré KABILA. Celle - ci en effet, n'eut pas la tâche facile car, plusieurs fois elle essayait d'attaquer mais maintes fois elle était forcée par les forces régulières de se replier. Ce qui obligea Kabila de rester en exil jusqu'en 1996 après sa dernière tentative de prendre part aux assises de la Conférence Nationale Souveraine.

2.4.2. Les Banyarwanda à l'origine de deux guerres

2.4.2.1. Le Kivu guêpier

« Un guêpier pour la sous - région de grand lacs » c'est l'expression dont se sert Bob KABAMBA (3(*)) pour qualifier le contexte dans lequel se trouvait le Kivu avant l'éclatement de la guerre de 1996.

En effet, le Kivu constituait un danger à la fois pour sa propre sécurité et pour celle de l'Etat Congolais et pour toute la sous - région des Grands - Lacs.

De ce groupes virulents qui faisaient se cette zone un guêpier, nous retenons les MaÏ - Maï, les combattants MAGRIVI, les ex - FAR - Interahamwe, l'Alliance of Democratic Forces (ADF) et les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD).

1. Les combattants de la Mutuelle Agricole de Virunga (MAGRIVI)

La Mutuelle Agricole deVirunga est née en 1990 suite au vent ethniciste qui a soufflé sur le Congo à l'aube de la démocratisation manquée de 1990. Au départ, la Mutuelle avait une vocation sociale, celle de défendre les intérêts des paysans Hutu. Elle fut ensuite utilisée par les politiciens comme outil de propagande et finit par virer vers la dérive en organisant plusieurs actes de violences jusqu'à devenir nuisible à la sécurité du Nord - Kivu.

Ces violences s'accentuèrent a à partir de 1994, ceci sans doute suite à l'appui que la mutuelle obtint de Forces Armées Rwandaises et une complicité de l'armée régulière Zaïroises. Parmi les violences de MAGRIVI, les tueries de Kichanga, perpétrées à l'endroit des fuyards de Goma à l'entrée de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, semblent être le chef - d'oeuvre.

Après octobre 1996, le Magrivistes vont s'allier aux ex - FAR ainsi qu'aux Maï - Maï pour leur idéologie commune anti - Tutsi.

2. Les Maï - Maï

Les exactions de la mutuelle agricole de Virunga à l'endroit de non - Banyarwanda suscitent l'organisation d'une milice d'autodéfense qui croît à une invulnérabilité que confère une eau bénite. Ces combattants se nomment Maï - Maï. Ils combattent les Banyarwanda de la Magrivi (Hutu) ainsi que leur complices les Forces Armées Zaïroises (1(*)).

De ce fait, ils ne tardent à s'allier aux troupes de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), grâce aux bons offices du commandent KISASE NGANDU.

L'assassinat de ce dernier les révolte jusqu'à considérer l'AFDL comme un instrument de domination Tutsi. Leur revendication change de cible depuis lors, ce qui le rapproche et le rallie aux Magrivistes et aux Interahamwe voire au gouvernement de Kabila quant celui -ci défie les Tutsi en juillet 1998.

3. Les ex FAR - Interahamwe

C'est ensemble hétéroclite connu aujourd'hui sous le vocable « Armée pour la Libération du Rwanda » est issu des réfugiés rwandais venus au Congo après l'assassinat du Président HABIARIMANA au Rwanda en 1994 et du génocide qui en découla. Ils sont inacceptables dans leur pays d'origine car ils y sont accusés d'être des génocidaires.

Pour leur idéologie anti - Tutsi le gouvernement de Kabila le récupéra après juillet 1998 ainsi que les Maï - Maï et les Magrivistes. Ils sont omniprésents au Kivu montagneux et sont responsable de plusieurs tueries commises sur les populations locales ainsi que plusieurs violations de droit de l'homme.

4. Alliance of Democratic Forces (ADF)

Ils sont bases dans le massif de Ruwenzori. C'est la jonction de fondamentalistes islamistes et des guérillas essentiellement Bakonzo menant une lutte contre le gouvernement « Hamite » de MUSEVENI.

A la fin de 1996, cet ensemble est rejoint par les membres de l'Armée pour la Libération du Rwanda fuyant l'avancée de l'AFDL. Et au divorce Maï - Maï / AFDL survenu à la suite de la mort de KISASE, les Maï - Maï se rallient également à l'Alliance of Democratic Forces / National Liberation of Uganda (ADF/ NALU).

5. Les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD)

C'est la branche armée du Conseil National de la Défense de la Démocratie (CNDD) crée par l'ancien ministre Burundais de l'intérieur Léonard NYANGOMA. Les FDD veulent récupérer par la force le pouvoir confisquer l'UPRONA de BUYOYA (Tutsi) leur revendication c'est le retour à la légalité. Le fait qu'ils sont anti - tutsi les rattache aux quatre précédents.

C'est l'insécurité que crée la jonction de tous ces maquisards anti - Tutsi, conjuguée avec la question foncière et identitaire qui entraîna le ras - le - bol des Tutsi du Sud -Kivu.

Les Tutsi (Banyamulenge) combattant dans un guêpier, ne tardèrent pas à obtenir l'appui des voisins du Congo profitant de cette occasion pour démanteler les bandes armées et les mettre hors d'état de nuire vis - à - vis de leurs Etats. C'est là la genèse d'une double guerre du Kivu qui embrasera par la suite toute la République Démocratique du Congo.

2.4.2. Les Rébellions Banyarwanda

Depuis 1994, une alliance due au séjour des réfugiés rwandais dans le Kivu, avait propagés une idéologie anti - Tutsi.

P. Matthieu (1(*)) fait remarquer qu'en septembre 1996 plusieurs autorités congolaises intimaient clairement l'ordre aux Tutsi de partir : au Sud Kivu et à Masisi on assista au pillage de leur biens et à une vente au rabais de biens de ce peuple. C'est cette frustration qui finalement va inciter les banyamulenge à se révolter. Un mois après, les politiciens maquisards vont s'immiscer dans cette affaire. D'abord un leader Tutsi Déogracias BUGERA avec l'Alliance Démocratique des Peuples (ADP) dont les revendications sont la reconduction de la nationalité retirée et l'amélioration des relations entre les Tutsi et les autres groupes ethniques.

Puis, intervint la création d'un espace rebelle plus large le 18 octobre 1996 à LEMERA (2(*)) dont les autres acteurs sont :

- Le Parti de la Révolution Populaire (PRP) de Laurent Désire KABILA ;

- Le Conseil National de Résistance pour la Démocratie (CNRD) de André KISASE NGANDU et ;

- Le Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Zaïre (MRLZ) de MASASU NINDAGA.

Ils se regroupent dans la plate - forme politique connue sous l'appellation « Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo - Zaïre (AFDL).

L'AFDL avec Laurent - Désire KABILA comme porte - parole s'empare de la capitale Kinshasa le 17 mai 1997 ; une victoire qui ne sera pas perçue d'un même point de vue dans les milieux politiques congolais, compte tenu de l'hétérogénéité.

LISSENDJA BAHAMA (1(*)) fait remarquer que les forces locales qui avaient saluées la chute de Mobutu se dressèrent sans tarder contre le nouveau maître du pays et firent leur jonction avec les insurgés Hutu - Interahamwe. Les milices ainsi constitués repartirent en guerre contre L.D KABILA qu'elles accusent de complice de l'hégémonie Tutsi.

Ainsi, KABILA devait lutter pour légitimer son pouvoir qui se trouvait sur le point de basculer. Il trouve la voie de sortie dans la propagande ethniciste anti - Tutsi qui gagnait du terrain à Kinshasa.

C'est qu'il matérialise par le communiqué diffusé Lundi le 27 juillet 1998 (2(*)) à minuit. Par celui - ci, il demande le départ des militaires Rwandais. Il fit en outre savoir sur un ton péremptoire qu'aucune présence militaire étrangère ne sera tolérée en République Démocratique du Congo.

On notera ici que l'application de ce communiqué ne se limita pas aux seuls militaires, mais on vit des gens s'en prendre aux civils d'expression kinyarwanda.

Au Kivu, le message du Président et ministre de la défense suscita des manifestations de joie dans les milieux urbains. La quelle joie ne fut pas de longue durée, car le lendemain fut marqué par le renforcement des troupes rwandaises à Goma mêlées aux combattants Tutsi congolais.

Ainsi, le 02 août 1998, les populations du Kivu apprirent par leur radio la nouvelle de la reprise de la guerre que le commandant Jean pierre ONDEKANE qualifiait d'insurrection.

C'est en fait, la dixième brigade forte de 15 000 hommes dirigée par le commandant précité, ancien homme des troupes de Mobutu qui se mutina et proclama la destitution du chef de l'Etat.

La guerre révélas bien vite son caractère Kivutien dans la mesure où pour tout leader, se furent le maire de Bukavu, MUNYONYO MUTWARE et le vice - gouverneur du Sud - Kivu, SERUKIZA, tous Banyarwanda, qui se firent entendre, souleva les mêmes revendications que celles de la précédente guerre.

A ces deux guerres qui ont embrasé toute la République, nous pouvons ajouter les affaires NKUNDA, MUTEBUTSI et KANYABAYONGA dont la sécurité des Banyarwanda demeure la revendication ultime ainsi que leur identité voire leur nationalité.

Résumons- nous avant d'aborder la problématique nouvelle en disant que c'est la question insoluble du Kivu relative à l'identité et à la spoliation, qui, à deux reprises exploitée par les politiciens, a aboutie aux guerres et troubles politiques que connaît la République Démocratique du Congo depuis 1996.

CHAPITRE TROISIEME

LA PROBLEMATIQUE NOUVELLE DE LA QUESTION BANYARWANDA EN

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

La question Banyarwanda qui, jusqu'il y a peu était considérée comme une affaire du Kivu inter lacustre et par là de moindre importance pour le reste du pays, a pris depuis 1996 un élan nouveau tel que nous le révèle la rumeur.

3.1. L'OPINION POPULAIRE SUR LA QUESTION

Afin de saisir le degré de la rumeur et le niveau de sa diffusion à travers la République Démocratique du Congo, nous avons constitué un échantillon boule de neige, dans le quel nous avons regroupé des personnes non originaires du KIVU montagneux provenant des villes de BUTA, KANANGA, KIKWITI, KINDU, KINSHASA, LUBUMBACHI, MATADI et MBANDAKA.

En raison de cinq personnes par ville, nous les contactions dans les deux premiers jours de leur séjour à Kisangani, leur demandant de nous relater ce qu'elles connaissent de Banyarwanda.

Ce tableau ci - après résume leurs réactions :

OPINIONS

BUTA

KANANGA

KIKWIT

KINDU

KINSHASA

LUBUMBASHI

MATADI

MBANDAKA

FREQUENCE

POURCENTAGE

Les Banyarwanda seraient des étrangers utilisant les congolais pour déstabiliser le Congo

3

1

2

4

2

2

1

1

16

40

Les Banyarwanda seraient mi - étrangers,

mi - congolais instrumentalisés par les politiciens

2

2

2

1

3

2

4

2

18

45

Aucune opinion

0

2

1

0

0

1

0

2

6

15

EFFECTIF

 
 
 
 
 
 
 
 

40

100

Source : Nos entretiens

Ce tableau démontre combien la question Banyarwanda a cessé d'être uniquement le problème du Kivu mais qu'elle est ressentie de nos jours comme telle à travers tout le pays telle que démontrent les déclarations recueillis aux près de non - originaires du Kivu montagneux.

Nos enquêtés ont en outre révélé les facteurs ainsi que les conséquences d'une telle diffusion lesquels sont soutenus par la documentation tels qu'ils apparaissent dans les pages qui suivent.

3.2. LES FACTEURS DE L'ELAN NOUVEAU DE LA QUESTION

L'étude de nombreux dossiers révèle que plusieurs facteurs expliquent l'escalade du problème dont question dans ce travail et qui se manifeste par des tendances de xénophobie à l'égard des peuples s'exprimant en langue Kinyarwanda.

Parmi ceux -ci nous retenons ici :

- La mégestion de la question du Kivu montagneux ;

- La double intervention du Rwanda au Congo ;

- Et l'immixtion politique dans la question.

3.2.1. La mégestion de la question du Kivu montagneux

Depuis qu'elle se pose, la question Banyarwanda n'a jamais trouvé de la part de l'Etat congolais une solution adéquate durable. La mauvaise gestion se situe à quatre niveaux.

3.2.1.1. Au niveau foncier

La population du Kivu, tel que nous l'avons décrite plus haut, se trouve confrontée au rétrécissement plus en plus nombreux, soit naturellement soit par suite d'immigration.

Les problèmes liés aux terres sont le fruit d'abord du conflit entre le droit foncier coutumier et le droit foncier moderne.

A ceux - ci s'ajoute la zaïrianisation qui a profité plus aux Banyarwanda qu'aux autres groupes ethniques. Et la nationalité retirée, les autochtones s'attendaient à ce que les terres acquises par les Banyarwanda déclarés expatriés, seraient redistribuées. Ainsi les autochtones ne manquent pas de considérer que les terres traditionnelles leur avaient été confisquées par les colons d'abord et par les Tutsi ensuite (1(*)).

3.2.1.2. Au niveau de la nationalité

On se souvient qu'avant la promulgation de la loi n° 04 / 024 du 12 novembre 2004, un imbroglio régnait autour de la nationalité et son corollaire le déni de droit politique aux Banyarwanda. La nationalité a été octroyée et retirée dans l'espace de dix ans (1972 - 1981), faisant des Banyarwanda congolais apatrides. Une synergie ne pouvait pas manquer de se créer entre ceux qui sont entrés clandestinement et tous les autres Banyarwanda. Ce qu'il faut rappeler ici, c'est que la majorité des congolais ignore souvent qu'ayant été Belges pendant la colonisation , ils ont acquis la nationalité en date du 30 juin 1960 ensemble avec tous les Banyarwanda trouvés sur l'espace Congo à la date dite (1(*)).

3.1.1.3. Au niveau de la gestion des réfugiés

Hormis les réfugiés clandestins des années antérieures à la mort d'HABYARIMANA, le Maréchal Mobutu pour ce que OTEMIKONGO (2(*)) appelle une façon de se réhabiliter sur la scène internationale, aurait été prié par la France d'accueillir plus d'un million des réfugiés rwandais que conduisait l'opération Turquoise. Cependant, ceux-ci n'avaient pas été recensés ni les armes militaires ravies.

Le Maréchal Mobutu s'était seulement contenté à fournir quinze mille hommes de la Division Spéciale Présidentielle (DSP) qui, malgré un salaire plus ou moins consistant payé par le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR), étaient de venus plus trafiquants que gardien de camp.

Dans cette situation, les réfugies ne pouvaient pas ne pas s'évader et faire du mal à la population, leurs présence venant aggraver par là même la question foncière du Kivu.

3.2.1.4. L'insécurité orchestrée par les fores de l'ordre

Pour faire face au conflit meurtrier généré par la question Banyarwanda au Kivu inter lacustre, dans ses derniers jour, les gouvernement Zaïroises avait mis sur pied deux opérations militaires dont la mission de maintien d'ordres s'étai transformée en générateur d'insécurité aggravant ainsi la situation conflictuelle qu'elles venaient partant réprimer.

3.2.2. La double intervention du Rwanda

Il n'est un secret pour que le Rwanda a effectuée deux grandes invasions en République Démocratique du Congo. Celles -ci sont beaucoup contribué a la destruction de l'image des Banyarwanda.

Ainsi comme le démontre les recherches effectuées par le groupe Bob KABAMBA (1(*)), l'implication du Rwanda dans le conflit Congolais ne peut plus être mise en doute depuis que Paul KAGAME avait admis, dans une interview à Washington post en juillet 1999 que son pays avait planifié et dirigé les deux rébellions.

On peut cependant retenir trois motifs à la base de l'intervention du Rwanda en Ré publique démocratique du Congo (2(*)).

3.2.2.1. Démantèlement du guêpier

Le Rwanda voyait d'un mauvais oeil la présence sur le sol Congolaises des réfugiés, les Interahamwe et l'ex-FAR menait des raids meurtriers dans l'ouest du Rwanda dans les préfectures, de CANGU GU, KIBUYE, GISENYI et RUHENGERI. Il importait pour KAGAME de crever l'abcès et mettre fin à cette menace permanente pour le Rwanda

Avec la rébellion de 1996, les miliciens Rwandais se sont dispersés à travers la R.D Congo et leur poursuite a suffi pour motiver la seconde intervention. En plus de ce motif, KIGALI évoque également la sécurité de Banyarwanda. C'est cette raison qui semble être l'argument de ceux qui nient la nationalité à cette catégorie de Congolais.

3.2.2.2. Esprit expansionniste

Le Rwanda matérialise par son alibi de sécuriser les Banyarwanda du Congo, un dessein expansionniste. On pense qu'il voudrait installer l'excèdent de sa population au Kivu et étendre ainsi l'empire Tutsi.

Bien que cette ambition expansionniste de Kigali soit ancrée dans l'imaginaire des kivutiens, REYNTJENS (1(*)) rappelle cependant que l'existence de ce fameux plan de la colonisation Tutsi au Kivu et dans les Grands Lacs n'a jamais été officiellement prouvée.

Cette rumeur a plus été attisée par les déclarations rwandaises, réclamant une seconde conférence de Berlin afin de résoudre les problèmes frontaliers des Grands Lacs. Aussi croit-on que Kagame aurait accordé son appui à L.D Kabila en contre partie de la cession du Kivu pour y ériger le vaste empire HIMA-TUTSI.

D'autres pensent encore que l'ambition rwandaise serait celle de se constituer une zone de sécurité en incitant la création de nouveaux Etats issus du démembrement du Congo, lesquels seraient dirigés par des régimes amis à Kigali.

Il ne faut cependant jamais oublier que toutes ces rumeurs sont dénuées de preuves convaincantes.

3.2.2.3 Enjeux économiques

Le sol et le sous-sol très riches font du Kivu un potentiel grainier des Grands Lacs. De ce fait, cette région isolée du reste du Congo, constitue un enjeu économique non négligeable pour le Rwanda. C'est une évidence donc que les hommes d'affaires rwandais soient retrouvés dans les gisements des pierres précieuses dans l'est du Congo.

3.2.3. L'immixtion politique.

Qu'il s'agisse de sa facette locale ou nationale, la question Banyarwanda a toujours été l'objet de manipulations politiciennes afin de produire des effets néfastes dont elle est tributaire.

Ce sont principalement les discours des politiciens de deux bords, en mobilisant leurs bastions sur une base identitaire et en cultivant des inquiétudes et des ressentiments réciproques de paysans au bord de l'étouffement économique et foncier, qui les incitent à se combattre. L'électorat ethnique devenant plus que jamais un facteur déterminant dans la compétition politique au Congo, les Banyarwanda et d'autres groupes se considèrent comme mutuellement menacés dans leur survie politique.

C'est cette opportunité qu'avait exploitée le Président L.D Kabila afin de se légitimer. En déclarant les militaires rwandais intolérables sur le sol congolais, il est indubitable qu'il déclarait l'aversion à l'égard de ceux qui parlent le Kinyarwanda.

Tous les massacres de paisibles citoyens à Kinshasa et à travers tout le pays depuis Août 1998, témoignent à suffisance que le flou était savamment planifié à ce sujet.

Et cette tentative réussie, avait ouvert la voie à d'autres jusqu'à présenter la guerre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) comme une guerre de Banyarwanda. Kinshasa avait souscrit à la rumeur des Grands - Lacs selon laquelle, il existerait un plan hamitique d'occupation du coeur de l'Afrique, ce qui lui avait valu le soutien de l'Angola et du Zimbabwe.

De l'autre coté, l'opinion présente les Banyarwanda comme bénéficiant de l'appui américain. P.DUPONT (1(*)) rapporte que Washington privilégiait l'analyse selon laquelle la crise congolaise était le fruit de l'inflexibilité du politique congolais au sujet de la nationalité des Banyarwanda. Dans cette position, les Etats-Unis s'opposent à toute intervention de l'ONU en République Démocratique du Congo. L'auteur ajoute cependant que Washington ne se lie pas à toute idée à toute idée d'éclatement du Congo.

Fier de l'appui du super puissant, l'élite politique d'expression Kinyarwanda ne peut que d'entêter et crier haut chaque fois que sa communauté subit la moindre égratignure.

De nos jours, dire du mal aux Banyarwanda c'est s'attirer le courroux de Washington, voire s'opposer son veto, alors que le même acte légitime l'auteur sur le plan interne. Il s'installe ainsi un système dans lequel deux forces se servent de la même ficelle pour régner. Il importe de signaler cependant que de part et d'autre de la paysannerie, une prise de conscience est en train de prendre corps. Aujourd'hui par exemple les Banyarwanda ont le sentiment d'avoir été manipulés aussi bien par leur élite intellectuelle et politique que par le Rwanda, laquelle manipulation risque d'être payée par leur propre sang.

3.3. LA PHYSIONOMIE NOUVELLE DU PHENOMENE

Depuis 1996, la question Banyarwanda a pris un nouvel élan, fruit à la fois de l'entrée en jeux de nouveaux acteurs et de la reformulation des engins.

3.3.1. Les acteurs

On peut éviter de se rappeler que la chute du régime d'HABYARIMANA après son assassinat avait engendré un fait nouveau se rapportant sur le contenu même du concept Banyarwanda. Il s'agit ici de la dualité que le mot a revêtue depuis l'époque susmentionnée, laquelle dualité caractérise aujourd'hui le phénomène, de sorte que rare sont les congolais qui parviennent à sa compréhension effective.

En Avril 1994, on a observé un mouvement de Banyarwanda vers le Congo et un autre vers le Rwanda. Vers le Congo, la mission d'immigration Banyarwanda « M.I.B. » d'autrefois, était remplacée par l'opération Turquoise qui assurait le déplacement des réfugiés Hutu vers le Congo dont l'effectif est estimé à un million et demi.

En sens inverse, on a vu les Tutsi regagner le Rwanda pour fêter la reprise du pouvoir qu'il avait perdu en 1959. Leur joie ne sera pas longue car, peu de temps après, les Tutsi venus du Congo se sont vus cantonnés dans des cas des réfugiés. Ce sont ces réfugiés Tutsi, du moins la jeunesse et tous les hommes valides qui vont prendre les armes sous la conduite de Déogracias BUGERA afin de réclamer « manu militari » sa nationalité qui leur était déniée par la loi de 1981.

Les accords de LEMERA vont jeter le feu aux poudres par la formation de deux blocs dans le milieu politique congolais. Ce sont les blocs pro - tutsi et pro - hutu.

3.2.1.1. Le bloc pro - Tutsi

A sa genèse, le bloc pro - tutsi se compose des parties ayant pris part aux accords de LEMERA et leurs suppôts. Ce groupe se qualifie ainsi pour avoir posé pour la première action le démantèlement des camps des réfugiés lesquels sont qualifiés de guêpiers par le pouvoir tutsi du Rwanda.

Avec la défection de Mzee KABILA en juillet 1998, le bloc bénéficiant de toutes les bénédictions internationales de l'ancienne guérilla, se consolidera davantage. C'est le débit de rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) ce dernier mouvement regroupe plusieurs politicien congolais, toutes ethnies confondues avec comme principaux alliés, le Rwanda, le Burundi ; l'Uganda ainsi que le super puissant Anglo-saxon, d'après les recherches de P. DU PONT que nous avons cité plus haut .

Le bloc proto - Tutsi est considéré par l'opinion comme un bouc émissaire, porte malheur pro - rwandais promoteurs des anti valeurs...

Ainsi le RCD à la tête de ce bloc ne peut être vu que comme partie rwandais ainsi que tous ceux qui partagent son point de vue.

Le fait que les politiciens Banyarwanda de ce bloc soient majoritairement Tutsi, ne reste pas sans effet à toute individu de physionomie Hamite. Les arrestations arbitraires des Hema à Kisangani suffisent pour convaincre de l'ampleur du fait.

3.3.3.1.2. Le bloc pro - Hutu

Celui-ci se forme à partir du moment où le régime MOBUTU n'avait pas pu faire face à la rébellion de L.D. KABILA. Dans cette circonstance, il fallait à MOBUTU présenter ses adversaires comme suppôts du Rwanda pour avoir du Rwanda dont il avait tant besoin dans cette circulation particulièrement difficile. Mzee lui-même a fait recours à cette machination en dernière instance pour se légitimer en Juillet 1998.

Cette machination en fait, tout en le faisant passer de cas, va aussi précipiter la bascule de son régime. Mais ici une chose est certaine son moyen avait réussi.

Le bloc pro - hutu apparaît comme réfractaire aux revendications de ceux qui parlent le Kinyarwanda quand bien même il a dans ses rangs des Banyarwanda (Hutu et Tutsi). Sa particularité, c'est qu'il est protecteur des réfugiés Hutu des force démocratique pour la libération du Rwanda ( FDLR), fait consentir librement à la signature des accords de Lusaka de 10 -Juillet 1999 par le gouvernement de Kinshasa à l'époque. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ne cesse un seul instant de traquer les paisibles villageois du Kivu sans la moindre réaction de Kinshasa.

Dans ce bloc on retrouve tous les fomentateurs du flou autours des Banyarwanda. Ils s'aident à cette fin en brandissant, avec habileté, le fait que ce peuple use pour s'exprimer de la langue parlée au Rwanda en utilisant le jargon « Kinyarwanda aux Rwandais ».

A l'exception des scientifiques, le politique congolais n'exclue personne à la question, même la société civile reste divisée face à cette matière combien bénéfique pour les politiciens. Comme son adversaire, le bloc ne manque pas aussi des partenaires internationaux. Parmi ces partenaires ou alliés, on peut retenir l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie auxquelles DU PONT ajoute la France pour sa sympathie depuis HABYARIMANA à l'égard des Hutus dans la sous- région des Grands- lacs.

3.2.2. Les enjeux

Aux revendications de Banyarwanda, les intérêts politiques ont fini par adjoindre certaines d'autres demandes plus républicaines. Ce qui n'a pas manqué à susciter d'autres dans les coulisses, surtout d'ordre économique incitant les alliées internationaux à agir. On peut être tenté de croire que la présence de deux blocs diviseraient les Banyarwanda du Congo mis les réalités du terrain démontrent bien le contraire, tous ceux qui parlent le Kinyarwanda en République Démocratique du Congo demeurent soudé quand il faut revendiquer leur sécurité et leur nationalité car les Hutu savent que c'est ne pas la morphologie seule qui met leur frères en insécurité mais, c'est également la langue qu'ils ont en commun. Ainsi ils redoutent d'être exterminés par les Maï - Maï.

3.4. CONSEQUENCES NOUVELLES DE LA QUESTION

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, la question faisant l'objet de notre étude par le fait qu'elle s'est cristallisée par des luttes armées, ne pouvaient pas ne pas entraîner mort d'homme des conséquences économiques. Cependant, la spécificité du nouvel élan suppose des conséquences socio - politiques.

3.4.1. Les conséquences économiques

Les conflits issus de la question Banyarwanda avaient jusqu'en 1996 provoqué las dévastation du Kivu inter lacustre, jusqu'à transformer certaines de ses localités en zones fantômes parce que vidées de toutes vies agricoles.

La nouvelle ampleur du problème a conduit à l'exploitation des ressources de la République Démocratique du Congo par les parties aux conflits et leurs alliés respectifs. Il convient de signaler que les guerres étaient devenues pour les autorités civiles et militaires une occasion favorable d'enrichissement.

MUTAMBA LUKUSA (1(*)) rapporte en ce sujet, que les différents pays qui avaient pris part aux conflits exploitaient les richesses de la RDC sous prétexte de rétribution financières de leur appui aux groupes en guerres.

Depuis 1995 en effet, le pillage avait commencé avec l'afflux des réfugiés rwandais à l'est, il a atteint son point culminant avec la guerre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et ses mouvement frères où l'on estime que pour seule la ville de Kisangani, une somme de huit million des dollars américains était soustraite de l'agence de la banque centrale lors du siège de la ville par la rébellion

A ce pillage financier, on peut également ajouter l'exploitation illicite de la forêt et du sous - sol congolais.

3.4.2. Les conséquences socio - politiques

Positivement, les conséquences de l'ampleur nouvelle atteinte par la question Banyarwanda peuvent être appréciées à trois niveaux ci - après :

- Au niveau des Banyarwanda, il est évident que la lutte acharnée menée par ceux -ci s'est soldée par l'adoption d'un troisième texte sur la nationalité qui est à l'avantage des Banyarwanda et a la chance de régler définitivement de la question pour autant qu'il est conforme aux normes internationales se rapportant à la matière.

- Au niveau de l'Etat congolais, les deux guerres successives enclenchées sous le prétexte de la question ont fini par établir un ordre nouveau en RD de Congo, mettant un terme au chaos politique débuté par le régime Mobutu et continué par Mzee L.D Kabila. La persistance des Banyarwanda dans leurs revendications jointes à l'esprit « patriotique » de certains hommes politiques, a accouché d'un programme pouvant aboutir à la transformation de la société congolaise.

- Au niveau de la science, la présence de deux blocs non - homogènes a mis en place le schéma « 1 + 4 » qui, politologiquement unique en son genre, est qualifié par plus d'un politiste comme un schéma expérimental.

Parallèlement, le phénomène peut être apprécié de trois points de vues ci - dessous :

· Du point de vue de la sécurité des Banyarwanda

Le phénomène « Banyarwanda, bouc émissaire » dans les deux conflits, a amplifié l'aversion nationale ainsi les Banyarwanda se sentent en insécurité soit pour leur langue soit pour leur physionomie. Les victimes de cette insécurité ne sont pas les seuls Tutsi, ni les seuls Hutu mais également toutes personnes de type Hamitique. Ainsi les Hema sont souvent victimes des exactions que subiraient les Tutsi. D'autre part, la langue kinyarwanda semble être frappée d'interdit et quiconque en ferait usage, devrait s'apprendre à lui - même.

· Du point de vue de la société congolaise

La forte capacité de socialisation politique du bloc que nous avons qualifié de pro Hutu a mis sur pieds un système de valeurs selon le quel la présence des Banyarwanda est tributaire de tous les maux congolais. De ce fait, les congolais ordinaires comprend aisément et rejette spontanément toute bévue, lui attribué comme ayant été commise ou commandité par les Banyarwanda. Ainsi s'apaise- t- il par exemple, quand on parle d'Eric LENGE comme suppôt des Banyarwanda ou noyauté par AZARIAS.

A cette naïveté, il faut également ajouter le réflexe qui s'installe de telle sorte qu'il est quasi - difficile de convaincre l'opinion populaire que tel forfait affreux n'a pas bénéficié de la main basse des Banyarwanda. Le fameux attentat perpétré contre le Général PADIRI BULENDA à Kisangani démontre bien le réflexe.

· Du point de vue de l'Etat congolais

Nous constaterons ici, la confusion vis - à - vis du concept Banyarwanda. A l'exception de Kivutien, les autres congolais méconnaissent généralement l'existence des Banyarwanda Hutu et pygmées de sorte que pour eux, « Banyarwanda « équivalent aux « Tutsi ». La sécurité de l'Etat court ainsi les risques d'être atteinte par le fait de taire une présence illicite des rwandais pour le simple fait qu'ils ne présentent pas l'apparence hamitique. On ne peut s'empêcher de croire que la Commission Electorale ait enrôlée des rwandais réfugiés dans quelques localités du pays car ceux - ci par le fait qu'ils ne sont pas Tutsi, sont irréparables par les observateurs non avertis.

Le système politique congolais risquera de fonctionner mal, cars les contrôleurs des actions du gouvernement qui sont les gouvernés, auraient peu d'attention leur regard étant plus porté sur ce qu'a dit ou a fait un présumé Munyarwanda ou suppôt de ce dernier. Les congolais paraissent donc distraits sur la question. Certains observateurs pensent que de détournements commis par certains membres du gouvernement été passés inaperçus lorsque tous les regards étaient tournés vers Kanyabayonga.

En définitive, nous pouvons dire ici que l'aversion envers les Banyarwanda demeure instrumentalisée par les milieux politiques congolais qui y tirent d'énormes dividendes politiques.

Nous pouvons, pour ce faire, nous référer aux tueries au Nord et Sud Kivu ; les quelles tueries ont soulevé massivement les étudiants par le fait qu'elles ont été opérées parle colonel Jules MUTEBUTSI ou le Général Laurent NKUNDA et ont suscité une simple indignation des mêmes étudiants lorsqu'elles ont été perpétrées par les miliciens Hutu des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Ainsi les politiciens congolais passent pour ce que le philosophe E. NJOH MOUELLE (1(*)) désigne comme les « pêcheurs en eau trouble » ou encore « des charlatans jouant la comédie des naïfs ».

3.5. Essai théorique et thérapeutique

3.5.1. Essai théorique

Notre étude expose un phénomène qui, des décennies durant a affecté le système politique congolais. Nous nous sommes beaucoup appesanti sur les demandeurs et leurs demandes ainsi qu'à la boîte noire et les données de sortie.

1. Les demandeurs et les « in - puts »

La question qui fait l'objet de notre étude révèle que les Banyarwanda de la République Démocratique du Congo sont politiquement demandeurs d'une catégorie spéciale que ORNESTEIN et ELDER (2(*)) désigne par l'appellation « groupe de pression ». Ainsi la réussite de leur action devait reposer sur les contacts avec les responsables politiques, sur la forme que rêvait ces contacts et leurs fréquences ainsi que l'aptitude de rencontrer la personne qui convient. De même, l'accueil que leur réservent les décideurs devait être fonction directement des moyens dont les Banyarwanda disposent et leur capacité de revendiquer.

Les revendications de peuples s'exprimant en kinyarwanda ont connu une expression de différentes manières et, comme tout groupe de pression, il devait s'efforcer d'infléchir l'action des décideurs à leur faveur et s'employer à orienter les décisions dans le sens de leurs intérêts.

Le besoin de sécurité et d'identité influencé par les intentions politiciennes fournies par l'environnement, a engendré ce que nous observons aujourd'hui dans le phénomène Banyarwanda.

2. La boîte noire et les « out - puts »

La boîte noire est ici, constitué du milieu qui où se traitent les questions politiques du congo. Il apparaît à travers notre démarche que cette boîte est hétérogène. C'est suite à cette dernière qualité que toue entrée y est traitée selon les influences des parties.

S'agissant de la question Banyarwanda, les out - puts ont été soit favorable à ce peuple. Toute les décisions non - favorables aux Banyarwanda suscitent intensément du soutien intra - sociétal c'est - à - dire national pour une composante de la boîte noire que nous avons baptisée pro Hutu, alors que les décisions (out -puts) favorables aux Banyarwanda ont incité des effets contraires sur le plan intra sociétal ainsi qu'un soutien extra sociétal (international) consistant surtout de la part des Banyarwanda, des super puissances anglo -saxonnes.

Il s'établit ainsi un système d'acquisition, d'exercice et de conservation du pouvoir basé sur une manipulation habile du dossier Banyarwanda que nous désignons par la « Rwandocratie » dans laquelle les Banyarwanda servent en même temps comme bouclier et fer de lance pour les politiciens afin de se positionner et de se maintenir au pouvoir.

Jean OTEMIKONGO MANDEFU (1(*)) fait remarquer le fait en révélant que certains politiciens en quête de légitimité manipulent habilement le souhait des autochtones de se défaire des Banyarwanda alors que d'autres rétorquent par l'arme ethnique de génocide et d'alliance avec leur pays d'origine.

Eu égard à ce qui se passe au Burundi, en Ouganda, au Rwanda, en Centrafrique... ou l'électorat ou tout autre mode d'acquisition du pouvoir sont fonction de « Patterns » ethnicistes, nous ne pouvons nous empêché d'affirmer que la « Rwandocratie » en République Démocratique du Congo est un cas particulier d'un phénomène plus étendu que nous appelons « Ethnocratie » et que nous définissons comme un mode d'acquisition, d'exercice et de conservation du pouvoir procèdent parla manipulation habile de « patterns » ethnicistes.

Nonobstant, La politique « ethnocratique » ne peut pas être sans conséquences fâcheuses sur la société dans la quelle elle est appliquée. Ceux qui en font usage doivent savoir qu'elle creuse davantage les clivages sociaux suite aux rivalités dont elle est tributaire il peut conduire ainsi à la somalisation de l'Etat (1(*)).

3.5.2. Essai thérapeutique

Nous ne pensons pas fournir ici une thérapie qui ait des effets curatifs directs au mal congolais corollaire à la « Rwandocratie ».

Néanmoins, nous préconisons un schéma thérapeutique qui procède de l'application de l'adage cher à Mzee Laurent - Désiré Kabila, qui postule que la guerre finira là où elle a commencé ; autrement dit, l'épine ne sort que par là où elle entrée.

De ce fait, il importe de soigner le mal du Kivu en traitant les questions foncières et identitaires avec sérénité et impartialité, étant donné que c'est du Kivu à LEMERA que le coup d'envoi de la flambée semble avoir été lancée par une clique des politiciens ayant habillement manipulée la situation conflictuelle du milieu que tentait de régler sans succès une administration rébarbative et irresponsable.

Nous sommes convaincus que tout soucis de médication doit privilégier la dépolitisation de la question Banyarwanda, pour ainsi dire que celle - ci doit cesser d'être traiter par les politiciens et devenir l'apanage de la seule administration.

Et ici nous précisons que il faut doter la RD Congo d'une administration saine, solide et compétitive, capable de surveiller la frontière Rwando - Congolaise, apte à solutionner les questions foncière et identitaire que posent ceux qui s'expriment à kinyarwanda ainsi le Kivu, en paix, cessera de servir de pont à toute intrusion étrangère.

Bref, à la fois lance et bouclier, la question Banyarwanda et ses corollaires peuvent être évités en solutionnant la grande question du kivu.

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre travail qui était centré sur la problématique nouvelle de la question Banyarwanda en République Démocratique du Congo. Nous sommes parti du triple questionnement ci - après :

- Pourquoi les congolais d'expression kinyarwanda sont soupçonnés d'être des conspirateurs contre le pouvoir en place et porte malheur vis - à - vis de la nation et quelle est l'origine de cette conception ?

- Y aurait - il un lien de rattachement entre la situation actuelle de ces prétendus suspects et les tensions ethniques du Kivu montagneux ?

- La politique congolaise n'aurait - elle pas une mains basse sur la montée de ce préjugé ?

En réponses à ces questions nous avons estimer que tant que les tensions ethniques du Kivu montagneux ne seront pas résolues définitivement, tout un fossé se creuserait entre ceux qui parlent le kinyarwanda et les autres tribus de la République Démocratique du Congo ; et plus la classes politique exploiterait cette' situation pour se positionner, plus la distance s'agrandirait en traînant des lourdes conséquences, telle la menace de la sécurité de l'Etat et la remise en cause de la nation voire son ébranlement.

Pour vérifier cette anticipation, nous avons eu recours à la méthode systémique et aux techniques d'observation directe et documentaires.

La réalisation de ce travail, a connu bon nombre des difficultés. En effet, outre les difficultés d'accessibilité à certains documents et la sous documentation de nos bibliothèques, nous nous sommes buté à des difficultés d'ordre financier est temporel. Cependant grâce à un esprit de lucidité, de persévérance et aux relations informelles nous les avons toutes contournées.

Outre l'introduction et la conclusion, le présent se compartimenter à trois chapitres :

Le premier chapitre que nous avons intitulé « cadre théorique et conceptuel » fourni des précisions sur les concepts opérationnels de notre étude, sur le système politique ainsi que beaucoup d'autres éléments sur la nationalité congolaise et l'origine des Banyarwanda du Congo.

Le second chapitre nous a aidé à mettre au point la grande question du Kivu qui a abouti inévitablement à deux grands fléaux appelés guerres de libération.

Le troisième afin, nous a permis déceler la problématique, d'étayer les facteurs, les conséquences et unie thérapeutique de la flambée de l'aversion à l'égard de ceux qui parlent kinyarwanda au Congo.

La lecture événementielle, depuis la question insoluble du Kivu jusqu' à la montée du préjugé à, l'égard de Tutsi a confirmer notre hypothèse. Il ressort, en effet de cette lecture que la présence des Banyarwanda dans la région inter lacustre de la République Démocratique du Congo est porteuse de problèmes liés d'une part à l'espace que doit occuper une population très nombreuse, accrue à la fois naturellement et par la transplantation du surplus du peuplement du Rwanda, la quelle transplantation opérée officiellement, a été suivie de déplacements clandestins incontrôlés d'un effectif non négligeable d'autres populations venues du Rwanda.

D'autre part, la question du Kivu est liée a l'identité de toute cette population indiscernable d'expression kinyarwanda qui, des décennies durant réclame soit dses entités coutumières a l'instar des tribus qui leur sont voisines, soit la nationalité congolaise.

Ce sont ces questions savamment rationalisées par une clique des politiciens, soit Banyarwanda ou non, doublées d'autres motifs déclarés plus républicains, et aidées par la complicité des super puissants mondiaux, qui ont abouti à une double intervention du Rwanda au Congo accompagnant deux rébellions : l'une en 1996 qui a conduit Mzee Laurent - Désiré Kabila aux commandes et l'autre deux ans après, qui s'est soldée par la mise en place d'un schéma unique en son genre que plus d'un spécialiste en sciences politiques qualifie d'expérimental.

La spécificité de ces deux rébellions s'est révèle cependant être la constitution de deux blocs des politiciens autour de la question Banyarwanda, la manipula chacun à sa guise au point d'instaurer un système de légitimation interne et externe des actions politiques que nous avons appelées « Rwandocratie » lequel système insécurise les Banyarwanda et plonge tous les congolais dans une espèce d'amnésies qui se manifeste à la fois par la naïveté et le scepticisme politiques.

Nous pensons cependant, qu'au moment où la transformation globale de la société congolaise s'avère prioritaire, lez système « Rwandocratie » hideux doit être enrayé

De ce qui précède, nous suggérons à la classe politique congolaise de se défaire de leur pratique de pêcheurs en eau trouble, en mettant sur pied des programmes qui soient à même d'endiguer les clivages sociaux de la République Démocratique du Congo. A l'aide de ces programmes en effet, les partis politiques pourront jouer véritablement leur rôle de formateurs et d'informateurs de la société, laquelle est appelée à demeurer hétérogène. Ce qui est potentiellement enrichissant, si l'on gère judicieusement ce qui unit les uns et les autres et si l'on décourage tout ce qui tend à la division.

De même, la société civile doit cesser d'être un observateur passif devant la flambée de la violence ethnique en érigeant des gardes fous pour limiter ainsi les bévues politiciennes.

En fin, notre étude se veut une modeste contribution à la construction d'un Congo multi ethnique et véritablement démocratique.

Ce sujet étant complexe, nous n'avons aucunement la prétention d'en avoir épuisé tous les aspects vu le temps matériel et les moyens disponibles. D'ores et déjà, les chercheurs plus aguerris sont les bienvenus pour les autres aspects non abordés que revêt la question Banyarwanda en République Démocratique du Congo.

BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

1. BALTA, P., et ROULEAU, C., La vision Nassérienne, éd.Sind bad, Paris, 1982.

2. BOURGEOIS, R., Banyarwanda et Barundi, Tome 1, Bruxelles, 1957.

3. BRAECK MAN, C., La campagne victorieuse de l'AFDL, éd. CRISP, Bruxelles, 1998.

4. BRAILLARD, P., Théorie des systèmes et relations internationales, Bruylant, Bruxelles, 1977.

5. BURLER, J., Précis de droit international privé congolais, Université de Lovanium, Kinshasa, 1971.

6. CUVILLIER, A., Manuel de sociologie, T1, PUF, Paris, 1967.

7. DEHOUX, E., L'effort de paix au Congo, éd ; Robert stoos, Bruxelles, 1946.

8. DE LAMAIRIEU, B., Le Rwanda, son effort pour le développement, éd. ADC boeck, Bruxelles / Kigali, 1972.

9. ENGELS, F., L'origine de la famille, de la propriété privée et de l'Etat, éd. Sociales, Paris, 1971.

10. GRAWITZ, M., et PINTO, R., Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1996.

11. KALALA, M. M., et alii, La législation congolaise en matière de nationalité de 1892 à ces jours, éd. CAMCEC, Kinshasa, 1997.

12. KOAVI GOUDOU, TH., L'Etat, la politique et les droits parlementaires en Afrique, Berger Levraut, Paris, 1987.

13. LABAMA LOKWA, B., (sous la direction de), La prévention des crises et l'instauration d'une paix durable en RDC, Konrad Aden Auer stiftung, Kinshasa, 2002.

14. MASIALA MASOLO et alii, Rédaction et présentation d'un travail scientifique, éd. Enfance et paix / ULPGL, Kinshasa, 1993.

15. MERLE, M., Sociologie et relations internationales, 4eme éd. Dalloz, Paris, 1988.

16. MULUMBATI NGASHA, Sociologie politique, éd. Africa, Lubumbashi, 1998.

17. MUTAMBA LUKUSA, G., Redresser l'économie du Congo, Bilan et conditionnalité, Harmattan, Paris, 2001.

18. NDESHO RURIHOSE, O., La nationalité de la population Zaïroise d'expression Kinyarwanda, éd. Eléctronique Assyst, Kinshasa, 1992.

19. NGIRABATWARE CUBAHIRO, Le Nord - Kivu, une mentalité nouvelle pour une région nouvelle, éd. St Paul, Kinshasa, 1998.

20. NJOH MOUELLE, E., De la médiocrité à l'excellence, éd. CLE, Yaoundé, 1998.

21. ORNESTEIN, M., et ELDER, S., Politique et groupes de pression, Nouveaux horizons, Washington DC, 1982.

22. PAGES, R. P., Un royaume hamite au centre de l'Afrique, IRCB ? Bruxelles, 1930.

23. REMEILLEUX, J. L., Mobutu, dignité pour l'Afrique, Albin Michel, Paris, 1989.

24. RESZOHAZY, R., Théories et critiques des faits sociaux, la renaissance du livre, Bruxelles, 1971.

25. REYNTJENS, F., MARYSSE, H., L'Afrique des grands lacs, Annuaires 1997 - 1998, Envers Paris, Centre d'étude de la région des grands lacs, Harmattan, Coll Afrique des grands lacs, Paris, 1998.

26. ROCHER, G., Introduction à la sociologie générale, Tome 3, éd. MHM, Paris, 1968.

27. SCHWARTZENBERG, R. G., Sociologie politique, Montchrestien, Paris, 1998.

28. VANDERLINDEN, J., et alii, Du Congo au Zaïre, essai de bilan 1960 - 1980, CRISP, Bruxelles, 1981.

29. VANSINA, J., Introduction à l'ethnographie du Congo, CRISP, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi, 1966.

30. VENDERSTRAETEN, E., L'agriculture et les industries agricoles du Congo - Belge, éd. C- Guy pers, Bruxelles, 1945.

31. VERHAEGEN, B., Rébellion au Congo, Tome 1, CRISP, Bruxelles, 1968.

32. WEÏS, G., Le pays d'Uvira, étude maquis de Kabila de démographie régionale sur la bordure occidentale du lac Tanganyika, Académie royale des sciences coloniales, Bruxelles, 1959.

33. WILUNGULA, B., Fizi 1967 - 1986, Le, Harmattan, Paris, 1997.

II. ARTICLES DES REVUES

1. BOB KABAMBA, LANOTE, O., « Guerre au Congo - Zaïre (1996 - 1999) acteurs et scénario » in Cahier de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren 1999, pp. 99 - 154.

2. CRIME - MAVAR, B., « Les ethnies et les langues », in Atlas jeune Afrique, éd. JA, 1979, pp. 28 - 31.

3. DUPONT, P., « La communauté internationale face à la question de l'intervention humanitaire lors de la rébellion (octobre, novembre 1996) » in Afrique des Grands Lacs, Harmattan, Envers, Paris, 1997

4. LAURENT, P.J., « Déstabilisation des paysanneries du Nord - Kivu, migration, démocratisation et tenures » in Cahiers de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, pp. 63 - 83.

5. MASHAURY KULE THAMBITHE, « Méthode de décolonisation mentale chez les Yira » In Notes de recherches IRSA n° 6, FSSAP, UNIKIS, 1996.

6. MATTHIEU, P., et alii, « La cohabitation imposée et tension politique au Nord - Kivu (1939 - 1994), une trajectoire conflictuelle », in Cahier de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, pp. 13 - 20.

7. MATTHIEU, P., et MAFIKIRI TSONGO, « Enjeu foncier, Déplacement des populations 1930 - 1995 », in Cahier de CEDAF n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, pp. 21 - 62.

8. PABANE, J.L., « La question de la nationalité au Kivu », In Politique Africaine n° 41 (1991), pp. 32 - 40.

9. TSHIBASU TSHIASU KALALA, « Le Droit Zaïrois de la nationalité », In Revue Juridique 1990 - 1991, pp. 9 - 12.

10. VANGU MAMBWENI « Les principaux enjeux de la guerre au Kivu, Conflit supra ou inter ethnique  », In Stratégies de coexistence inter ethnique pour le développement, Faculté catholique de Kinshasa, 1997.

11. VERHAEGEN et alii, « Congo 1962 » in Dossier CRISP, 1963.

12. VERHAEGEN et alii, « Congo 1963 » in Dossier CRISP, 1964.

13. WILLAME, J.C., « Banyarwanda et Banyamulennnnge, violences ethniques et gestion de l'identitaire au Kivu » in Cahier de CEDAF, n° 25, Harmattan, Tervuren, 1997.

III. MEMOIRES

1. BAGALWA MAPATANO, Les problèmes de nationalité des populations frontalières de l'Est du Zaïre, cas actuel de la ville de Bukavu au Kivu, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1998, inédit.

2. KABUYANGA SEBAGABO, Essai sur la protection des Rwandophones du Nord - Kivu en RDC de 1996 - 1998, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 - 2000, inédit.

3. KAMBALE VYALIRENDI, Analyse sociologique des facteurs politiques et socio - économiques freinant le développement de la zone de Lubero, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 - 2000, inédit.

4. KIMBERE KITHAKA, Le rôle des facteurs socio - politiques dans l'effritement du pouvoir traditionnel local au Nord - Kivu, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1994, inédit.

5. LISSENDJA BAHAMA, Problématique de soutien populaire aux mouvements rebelles en RDC, Mémoire de licence en SPA,FSSAP, UNIKIS, 1997 - 1998, inédit.

6. LUKONGO KALONGE, Préalables à une cohabitation inter étatique dans la sous - région de grands lacs africains, opinions des enseignants de la FSSAP, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 2003 - 2004, inédit.

7. MBUSA NYAMWISI, Introduction à l'étude de l'ethnicité au Kivu montagneux, cas de la région du Nord - Kivu, Mémoire de licence en sociologie, FSSAP, UNIKIS, 1989, inédit.

8. RUGUYEN, B., Problématique de la pénétration des Banyarwanda dans le Kivu montagneux, cas de la zone d'Uvira, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1998, inédit.

9. SAFARI, NG., La question de l'intégration et de cohabitation pacifique des ethnies au Nord et Sud Kivu : Essai d'analyse sociologique, Mémoire de licence en SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999, inédit.

IV. NOTES DE COURS

1. EKILI TABU, Introduction à la science politique, G2 SPA, FSSAP/UNIKIS, 2001 - 2002, inédit.

2. Idem, Systèmes politiques comparés, L1 SPA, FSSAP / UNIKIS, 2003 - 2004, inédit.

3. ESSISO ASIA AMANI, Méthodes de recherche en sciences sociales, G3 SPA et G2

Sociologie, FSSAP / UNIKIS, 2002 - 2003, inédit.

4. Idem, Méthodes de travail scientifique, G1 SPA et Sociologie, FSSAP/ UNIKIS,

2000 - 2001, inédit.

5. LUAMBA, K., Cours de Droit financier, G3 droit, UNIKIN, 1992 - 1993, inédit.

V. DICTIONNAIRES

1. Nouveau Petit Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue Française, Le Robert, Paris, 2002.

2. Nouvelle Encyclopédie BORDAS, Paris, 1985, vol. 6.

VI. AUTRES DOCUMENTS

1. Actes du colloque sur la géographie physique et humaine du Kivu (Bukavu), mai - juin 1976.

2. Code de lois du Congo - Belge, 2eme édition, Léopold ville, 1954.

3. Rapport VANGU, Le Zaïre d'aujourd'hui face à la nationalité ; Kinshasa, 1994.

4. La Référence Plus N°1344. du 28 Juillet.

TABLE DES MATIERE

EPIGRAPHE

DEDICACE

AVANT PROPOS

INTRODUCTION 1

CHAPITRE PREMIER : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL 12

1.1. Cadre conceptuel 12

1.1.1. La question nationale 12

1.1.1.1. L'Etat 12

1.1.1.2. La nation 16

1.1.2. La question locale 17

1.2. Notion de système politique 17

1.2.1. Le système 18

1.2.1.1. Définition 18

1.2.1.2. Conception de David Easton 18

1.2.1.3. Conception de Talcott Parsons 18

1.2.1.4. Conception de ALMOND POWEL 19

1.2.2. Le système politique 19

1.2.3. La communication politique 21

1. 3. Cadre historique 22

1.2. 1. Revue historique de la nationalité congolaise 22

1.3.1.1. Avant l'E.I.C 23

1.3.1.2. Pendant l'E.I.C 23

1.3.1.3. Sous l'empire du Congo Belge 24

1.3.1.4. Après l'indépendance 25

1.3.2. Les origines des Banyarwanda en RDC 27

1.3.2.1. Le partage de l'Afrique 28

1.3.2.2. La déportation 30

1.3.2.3. L'exil et l'infiltration 31

CHAPITRE DEUXIEME : DE LA GRANDE QUESTION DU KVU

AUX GUERRES DITES DE LIBERATION 33

2.1. Du concept Banyarwanda 33

2.1.1. Au sens restreint 33

2.11.2. Au sens large 35

2.2. Le Kivu, un espace ou peuplement conflictuel 36

2.2.1. Du peuplement de l'espace Kivu 36

2.2.2. Des conquêtes 37

2.2.3. Du peuplement additionnel 38

2.1. L'équation bivariée de la question Banyarwanda au Kivu 39

2.3.1. La question identitaire 40

2.3.1.1. La création d'entités 40

2.3.12. La quête de la nationalité 42

2.3.2. La question foncière 43

2.3.3. Le revers de deux questions 44

2.4. Deux rebellions Banyarwanda 45

2.4.1. Historique de la rébellion en RDC 45

2.4.2. Les Banyarwanda à l'origine de deux guerres 46

2.4.2.1. Le Kivu guêpier 46

2.4.2.2. Les rébellions Banyarwanda 49

CHAPITRE TROISIEME : LA PROBLEMATIQUE NOUVELLE DE

LA QUESTION BANYARWANDA EN RD CONGO 52

3.1. L'opinion populaire 52

3.2. Les facteurs de l'élan nouveau 54

3.2.1. La mégestion de la question du Kivu 54

3.2.1.2. Au niveau foncier 54

3.1.1.2. Au niveau de la nationalité 55

3.1.1.3. Au niveau de la gestion des réfugiés 55

3.1.1.4. Insécurité orchestrée par les forces de l'ordre 55

3.1.2. La double intervention du Rwanda 56

3.1.2.1. Démantèlement du guêpier 56

3.1.2.1. Esprit expansionniste 57

3.1.2.2. Enjeux économiques 57

3.1..3. L'immixtion politique 58

3.3. Physionomie nouvelle du phénomène 59

3.3.1. Les acteurs 59

3.3.1.1. Le bloc pro -Tutsi 60

3.3.1.2. Le bloc pro -Hutu 60

3.3.2. Les enjeux 61

3.4. Conséquence nouvelles de la question 62

3.4.1. Les conséquences économiques 62

3.4.2. Les conséquences socio-politiques 63

3.5. Essai Théorique et thérapeutique 65

3.5.1. Essai théorique 65

3.5.2. Essai thérapeutique 67

CONCLUSION 68

BIBLIOGRAPHIE 71

TABLE DES MATIERES 76

* 1 G., ROCHER, Introduction à la sociologie générale, tome III, 2d H.MH., Paris, 1968, p. 1.

* 2 P., BALTA, et C., ROULLEAU, La vision Nassérienne, éd Sindbad, Paris, 1982, p. 90.

* 1 J.L., REMILLEUX, Mobutu, dignité pour l'Afrique, Albin Michel, Paris, 1989, p. 46.s

* 1 ESSISO ASIA AMANI, Cours des Méthodes de travail scientifique, inédit, G1 SPA, FSSAP, UNIKIS, 1999 - 2000.

* 2 BANGALWA Mapatano, Problème de nationalité des populations frontalières de l'Est du Zaïre : cas actuel de la ville de BUKAVU au KIVU, Mémoire de SPA, FSSAP, UNIKIS, 1988, inédit.

* 3 MBUSA Nyamwisi, Introduction à l'étude de l'ethnicité au KIVU montagneux, cas de la région du Nord - KIVU, Mémoire de licence en sociologie, FSSAP/ UNIKIS, 1989, inédit.

* 1 RUGUYE, B, Problématique de la pénétration de Banyarwanda dans le KIVU montagneux, cas de la zone d'UVIRA, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 1988, inédit.

* 2 SAFARI, Ng., La question de l'intégration et de cohabitation pacifique des ethnies aux Nord - Kivu et Sud - Kivu. Essaie d'analyse sociologique, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 1999, Inédit.

* 3 KABUYANGA SEBAGABO, Essaie sur la protection de la population Rwandophone du Nord - Kivu en R.D.C., Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 2000, Inédit.

S

* 1 MASIALA.S et GOMA, ND, Rédaction et présentation d'un travail scientifique, éd. Enfance et paix / ULPGL, Kinshasa 1973, p. 4.s

* 2 M. GRAWITZ, et R. PINTO, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1996, p. 317.

* 1 LWAMBA K., Cour de droit financier, G3 Droit, UNIKIN, 1992 - 1993.inédit

* 2 EKILI TABU, Cours d'Introduction à la science politique, G2 SPA, FSSAP / UNIKIS 2001-2002, Inédit.

* 3 A. CUVILLIER, Manuel de sociologie, T1, PUF, Paris, 1967, p.12.

* 1 F. ESSISO ASIA AMANI, Méthodes de recherche en sciences sociales, 3e graduat SPA et 2e Graduat sociologie, FSSAP /UNKIS, 2002 - 2003, Inédit.

* 1 R. RESZOHAZY, Théorie et critiques des faits sociaux, la renaissance du livre, Bruxelles, 1971, p. 68.

* 1 EKILI TABU, Systèmes politiques comparés, Cours inédit, L1 SPA, FSSAP / UNIKIS, 2003 - 2004.

* 2 Th., KAOVI GOUDOU, L'Etat, la politique et le droit parlementaire en Afrique, Berger Levranlt, Paris, 1987, p. 28.

* 1 Th, KOAVI GOUDOU, op.cit, p.28.

* 2 MULUMBATI NGASHA, Sociologie politique, éd. Africa, Lubumbashi, 1998, p. 75.

* 1 M. MERLE, Sociologie des relations internationales, 4e éd. Dalloz, Paris, 1988, p. 46.

* 2 F., ENGELS, L'origine de la famille de la propriété privée et de l'Etat, éd. Sociales, Paris, 1971, pp. 155 - 156.

* 3 MULUMBATI NGASHA, op. cit, p. 81.

* 1 Nouvelle encyclopédie Bordas, Paris, 1985, vol VI, p. 3620.

* 2 Nouveau petit Robert, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue Française, dictionnaire le Robert, Paris, 2002, P. 1710.

* 3 Th ., KOAVI GOUDOU, op. cit. P. 32.

* 1 P., BRAILLARD, Théories des système et relations internationales, Bruylant, Bruxelles, 1977, p. 53.

* 2 R., G., SCHWARTZENBERG, Sociologie politique, Montchrestien, Paris, 1998, p. 115.

* 1 R., G., SCHWARTZENBERG, op. cit., p. 114. 

* 1 Idem, p. 36.

* 2 R., G., SCHWARTZENBERG, op. cit , p. 54.

* 1 SCHWARTZEN BERG, op. cit., p. 114.

* 1 KABUYANGA SEBAGABO, Op.Cit. P. 45.

* 1 TSHIBASU TSHIABU KALALA, « Le droit Z2aïrois de la nationalité » in revue juridique du Zaïre, 1990 - 1991, pp. 3 - 12.

* 1 KALALA M.M. et alii, La législation congolaise en matière de nationalité de 1892 à ce jour, éd. CAMCEC, Kinshasa, 1997, pp. 9 - 14.

* 2 KALALA M.M. et alii, op. cit. pp. 9 - 14.

* 3 Code des lois du Congo - Belge, 7e éd. Léopold ville, 1954, p. 45.

* 1 J., BURLET, Précis de droit international privé congolais, Université de Lovanium, Kinshasa, 1971, p. 173.

* 2 KABUYANGA SEBAGABO, Op. Cit, p. 46.

* 1 E., VENDERSTRAETON, Agriculture et les industries agricoles du Congo - Belge, éd. L. Guy pers, Bruxelles, 1945, pp. 55 - 69.

* 2 MM. KALALA et alii, op. cit., pp. 9 - 14.

* 1 J., OTEMIKONGO MANDEFU, La gestion des réfugiés comme impératif de résolution et de gestion de conflits en RDC, in LABAMA LOKWA (sous la direction de ...), La prévention des crises et instauration d'une paix durable en RDC, éd. Aden Auer, Kinshasa, 2001, p. 106.

* 1 B. CRIME MAVAR, « Les ethnies et langues » in Atlas jeune Afrique, éd. J.a, 1979, pp. 28 - 31.

* 1 R.P., PAGES, Un royaume au centre de l'Afrique, I.R.C.B., Bruxelles, 1930, pp. 92 - 174.

* 2 A. KAGAME, Cité par MASHAURY KULE, « Méthode de colonisation mentale chez les Yira » in Notes de recherche IRSA, n° 6, FSSAP / UNIKIS , 1986, pp. 20 -22.

* 1 E. DEHOUX, L'effort de paix au Congo, éd. Robert Stoas, Bruxelles, 1946, p. 71.

* 2 BAGALWA MAPATANO, op. cit., p. 45.

* 1 Rapport VANGU, Le Zaïre d'aujourd'hui face à la Nationalité, Kinshasa, 1994, p.70.

* 1 VANGU MAMBWENI, »Les principaux en jeux de la guerre au Kivu, conflit supra ou interethnique » in stratégie de coexistence interethnique pour le développement, Facultés catholiques de Kinshasa, 1997, p. 35.

* 2 KABAMBA et LANOTE, Guerre au Congo - zaïre (1996 - 1997), acteurs et scénario » in Cahier du CEDAF, n° 39 - 40, Tervuren, 1999, p.126.

* 3 G. WEÏS, Les pays d'Uvira, étude de démographie régionale sur la bordure occidentale du lac Tanganyika, Bruxelles académie royale des sciences coloniales, 1953, p. 126.

* 4 J.C. WILLAME, « Banyarwanda et Banyamulenge, violences ethniques et gestion de l'ulentaine au Kivu », in Cahier du CEDAF, Harmattan n° 25, Tervuren 1997, p. 78.

* 1 P.J., Laurent, « Déstabilisation des paysanneries au Nord - Kivu, migration, démocratisation et tenure, in Cahier du CEDAF, n° 39 - 40, Harmattans, Tervuren, 1999, p. 74.

* 1J.B., CUYPERS, JAN VANSINA (sous la direction de) Introduction à l'ethnographie du Congo, CRISP, Kinshasa, Kisangani, Lubumbashi, 1966, p. 206.

* 2 Actes du colloque sur la géographie et humaine du KIVU (BUKAVU), Mai - juin, p. 163.

* 1 NGIRABATWARE CUBAHIRO, Le Nord - Kivu, une mentalité nouvelle, par une région nouvelle, St Paul, Kinshasa, 1988, p. 12.

* 2 B. DELAMAIRIEU, Le Rwanda, son effort pour le développement, éd. ADV Boeck, Bruxelles, Kigali, 1971,

p. 42.

* 31 R., BOURGEOIS, Banyarwanda et Barundi, Bruxelles, 1957, p. 24.

* 1 E., VENDERSTRAETEN, op. cit., pp. 55- 56.

* 2 P. Matthieu et MAFIKIRI TSONGO « Enjeux fonciers, déplacement des populations et escalade conflictuel (1930 - 1995) », in Cahier du CEDAF, n° 39 - 40, Tervuren, 1979, p. 43.

* 3 1 LUKONGO KALONGE, Préalables à une cohabitation inter- étatique dans la sous - région des grands - lacs Africains, opinion des enseignants de la FSSAP, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 2003 - 2004, inédit, p. 28.

* 1 VANGU MAMBWENI, op. cit., p. 40.

* 1 P., MATHIEU et MAFIKIRI TSONGO, op. cit., p. 46.

* 2 B. VERHAAEGEN, et alii, « Congo 1963 » in Dossier CRISP, 1964, pp. 347 - 355.

Voir aussi « Congo 1962 » in Dossier CRISP, Bruxelles, 1963, p. 273 - 274.

* 1 J.L., « La question de la nationalité au Kivu », in Politique Africaine, n° 41 (1991), pp. 32 - 40.

* 2 O. NDESHYO RURIHOSE , La nationalité de la population Zaïroise d'expression Kinyarwanda au regard de la loi du 29 juin 1981, éd. ElectroniqueAssyst, Kinshasa, 1992, p. 14.

* 1 KAMBALE VYALIRENDI, Analyse sociologique des facteurs politiques et socio - économique freinant le développement de la zone de Lubero, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 1997 - 1998, inédit, p. 25.

* 1 M. MERLE, op. cit., p. 45.

* 1 B. WILUNGULA, Fizi 1967 - 1986 : Le maquis de Kabila, éd. Harmattan, Paris, 1997, p. 34.

* 2 J. GERARD LIBOIS et J. VAN LIERDE, « Congo 1964 » in Dossiers du CRISP, p. 223.

* 1 B. VERHAEGEN, Rébellion au Congo, Tome, les études du CRISP, Bruxelles, 1968, p. 312.

* 2 J. VANDERLINDEN, et alii, Du Congo au Zaïre, essai de bilan 19960 - 1980, Bruxelles, CRISP, 1981, p. 126.

* 3 B. KABAMBA, O. LANOTE, OP. cit, pp. 130 - 133.

* 1 Les représailles faites par les FAZ au Nord - Kivu ont fait que les Maï - Maï les considèrent comme pro - Magrivi qu'il faut combattre au même titre que la Magrivi.

* 1 P., Mathieu et alii, « Cohabitation imposée et tension politique au Nord - Kivu en 1939 - 1994, une trajectoire conflictuelle », In Cahier de CEDAF, n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, p. 19.

* 2 C., BRAECK MAN, La campagne victorieuse de l'AFDL, éd.CRISP, Bruxelles, 1998, p. 8.

* 1 LISSENDJA BAHAMA, Problématique du soutien populaire aux mouvements rebelle en RDC, Mémoire de licence en SPA, FSSAP / UNIKIS, 1999 - 2000, Inédit, p. 45.

* 2 La Référence Plus n° 1344 du 28 juillet 1998, p. 1.

* 1 OTEMIKONGO MANDEFU, " La gestion des réfugiés comme impératif de résolution et de gestion de conflit en RDC in la prévention des crises et instauration d'une paix durable en RDC, éd.IDLP, Kinshasa, 2001, P. 108.

* 1 KABUYANGA SEBANGABO, op. cit., p. 50.

2 OTEMIKONGO MANDEFU,op .cit.,p101.

* 1 B, KABAMBA, O ., LANOTTE, Guerre au Congo - Zaïre ( 1996 - 1999): Acteurs et scénarios, in Cahier du CEDAF, n° 39 - 40, Harmattan, Tervuren, 1999, p. 154.

* 2 B.KABAMBA, 0. LA NOTE, op. cit p154

* 1 F.,REYNTJENS, H.,MARYSSE, L'Afrique des Grands Lacs, annuaires 1997-1998,Anvers Paris,centre d'étude de la région des Grands Lacs, coll. Afrique des Grands-papas' Harmattan, 1998,p62.

* 1 P., DUPONT « la communauté internationale face à la question de l'intervention humanitaire lors de la rébellion (octobre - novembre 1996) »in L'Afrique des Grands - Lacs, Annuaires 1996-1997, Harmattan,Anvers Paris,1997,pp206-207.

* 1 MUTAMBA LUKUSA, Redresser l'économie du Congo, Bilan et conditionnalités, Harmattan, Paris, 2001, pp. 106 - 108.

* 1 E. NJOH MOUELLE, De la médiocrité a l'excellence, éd. CLE, Yaoundé, 1998, p. 40.

* 2 N., ORNESTEIN et S ; ELDER, Politique et groupe dépression, Nouveaux horizons, Washington DC, 1982, p. 53.

* 1 J. OTEMIKONGO MANDEFU, op. cit., p. 110.

* 1 On parle de somalisation pour signifier l'administration calquée sur l'importance ethnique, eu égard aux seigneurs de guerres qui se sont accaparés chacun une région de la Somalie.






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo