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La question Banyarwanda du local au national: une problématique nouvelle en RDC

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par Espérant MATUMAINI SAUSY
Université de Kisangani - Licence en Sciences Politiques et Administrative 2004
  

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3.4. CONSEQUENCES NOUVELLES DE LA QUESTION

Les mêmes causes produisent les mêmes effets, la question faisant l'objet de notre étude par le fait qu'elle s'est cristallisée par des luttes armées, ne pouvaient pas ne pas entraîner mort d'homme des conséquences économiques. Cependant, la spécificité du nouvel élan suppose des conséquences socio - politiques.

3.4.1. Les conséquences économiques

Les conflits issus de la question Banyarwanda avaient jusqu'en 1996 provoqué las dévastation du Kivu inter lacustre, jusqu'à transformer certaines de ses localités en zones fantômes parce que vidées de toutes vies agricoles.

La nouvelle ampleur du problème a conduit à l'exploitation des ressources de la République Démocratique du Congo par les parties aux conflits et leurs alliés respectifs. Il convient de signaler que les guerres étaient devenues pour les autorités civiles et militaires une occasion favorable d'enrichissement.

MUTAMBA LUKUSA (1(*)) rapporte en ce sujet, que les différents pays qui avaient pris part aux conflits exploitaient les richesses de la RDC sous prétexte de rétribution financières de leur appui aux groupes en guerres.

Depuis 1995 en effet, le pillage avait commencé avec l'afflux des réfugiés rwandais à l'est, il a atteint son point culminant avec la guerre du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) et ses mouvement frères où l'on estime que pour seule la ville de Kisangani, une somme de huit million des dollars américains était soustraite de l'agence de la banque centrale lors du siège de la ville par la rébellion

A ce pillage financier, on peut également ajouter l'exploitation illicite de la forêt et du sous - sol congolais.

3.4.2. Les conséquences socio - politiques

Positivement, les conséquences de l'ampleur nouvelle atteinte par la question Banyarwanda peuvent être appréciées à trois niveaux ci - après :

- Au niveau des Banyarwanda, il est évident que la lutte acharnée menée par ceux -ci s'est soldée par l'adoption d'un troisième texte sur la nationalité qui est à l'avantage des Banyarwanda et a la chance de régler définitivement de la question pour autant qu'il est conforme aux normes internationales se rapportant à la matière.

- Au niveau de l'Etat congolais, les deux guerres successives enclenchées sous le prétexte de la question ont fini par établir un ordre nouveau en RD de Congo, mettant un terme au chaos politique débuté par le régime Mobutu et continué par Mzee L.D Kabila. La persistance des Banyarwanda dans leurs revendications jointes à l'esprit « patriotique » de certains hommes politiques, a accouché d'un programme pouvant aboutir à la transformation de la société congolaise.

- Au niveau de la science, la présence de deux blocs non - homogènes a mis en place le schéma « 1 + 4 » qui, politologiquement unique en son genre, est qualifié par plus d'un politiste comme un schéma expérimental.

Parallèlement, le phénomène peut être apprécié de trois points de vues ci - dessous :

· Du point de vue de la sécurité des Banyarwanda

Le phénomène « Banyarwanda, bouc émissaire » dans les deux conflits, a amplifié l'aversion nationale ainsi les Banyarwanda se sentent en insécurité soit pour leur langue soit pour leur physionomie. Les victimes de cette insécurité ne sont pas les seuls Tutsi, ni les seuls Hutu mais également toutes personnes de type Hamitique. Ainsi les Hema sont souvent victimes des exactions que subiraient les Tutsi. D'autre part, la langue kinyarwanda semble être frappée d'interdit et quiconque en ferait usage, devrait s'apprendre à lui - même.

· Du point de vue de la société congolaise

La forte capacité de socialisation politique du bloc que nous avons qualifié de pro Hutu a mis sur pieds un système de valeurs selon le quel la présence des Banyarwanda est tributaire de tous les maux congolais. De ce fait, les congolais ordinaires comprend aisément et rejette spontanément toute bévue, lui attribué comme ayant été commise ou commandité par les Banyarwanda. Ainsi s'apaise- t- il par exemple, quand on parle d'Eric LENGE comme suppôt des Banyarwanda ou noyauté par AZARIAS.

A cette naïveté, il faut également ajouter le réflexe qui s'installe de telle sorte qu'il est quasi - difficile de convaincre l'opinion populaire que tel forfait affreux n'a pas bénéficié de la main basse des Banyarwanda. Le fameux attentat perpétré contre le Général PADIRI BULENDA à Kisangani démontre bien le réflexe.

· Du point de vue de l'Etat congolais

Nous constaterons ici, la confusion vis - à - vis du concept Banyarwanda. A l'exception de Kivutien, les autres congolais méconnaissent généralement l'existence des Banyarwanda Hutu et pygmées de sorte que pour eux, « Banyarwanda « équivalent aux « Tutsi ». La sécurité de l'Etat court ainsi les risques d'être atteinte par le fait de taire une présence illicite des rwandais pour le simple fait qu'ils ne présentent pas l'apparence hamitique. On ne peut s'empêcher de croire que la Commission Electorale ait enrôlée des rwandais réfugiés dans quelques localités du pays car ceux - ci par le fait qu'ils ne sont pas Tutsi, sont irréparables par les observateurs non avertis.

Le système politique congolais risquera de fonctionner mal, cars les contrôleurs des actions du gouvernement qui sont les gouvernés, auraient peu d'attention leur regard étant plus porté sur ce qu'a dit ou a fait un présumé Munyarwanda ou suppôt de ce dernier. Les congolais paraissent donc distraits sur la question. Certains observateurs pensent que de détournements commis par certains membres du gouvernement été passés inaperçus lorsque tous les regards étaient tournés vers Kanyabayonga.

En définitive, nous pouvons dire ici que l'aversion envers les Banyarwanda demeure instrumentalisée par les milieux politiques congolais qui y tirent d'énormes dividendes politiques.

Nous pouvons, pour ce faire, nous référer aux tueries au Nord et Sud Kivu ; les quelles tueries ont soulevé massivement les étudiants par le fait qu'elles ont été opérées parle colonel Jules MUTEBUTSI ou le Général Laurent NKUNDA et ont suscité une simple indignation des mêmes étudiants lorsqu'elles ont été perpétrées par les miliciens Hutu des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Ainsi les politiciens congolais passent pour ce que le philosophe E. NJOH MOUELLE (1(*)) désigne comme les « pêcheurs en eau trouble » ou encore « des charlatans jouant la comédie des naïfs ».

* 1 MUTAMBA LUKUSA, Redresser l'économie du Congo, Bilan et conditionnalités, Harmattan, Paris, 2001, pp. 106 - 108.

* 1 E. NJOH MOUELLE, De la médiocrité a l'excellence, éd. CLE, Yaoundé, 1998, p. 40.

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