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Impact de la microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin: cas de la commune d'Adjarra

( Télécharger le fichier original )
par Dègnon Benjamin GOGAN
Université d'Abomey-Calavi - CPJA ou administrateur de développement communautaire 2002
  

Disponible en mode multipage

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1

UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI

********************

INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE DE

L'EDUCATION PHYSIQUE ET DU SPORT (INJEPS)
***************

FILIERE : SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES SOCIO-EDUCATIVES

SPECIALITE : DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

Laboratoire des Sciences Sociales et Humaines

Mémoire de fin de Second Cycle Universitaire pour
l'obtention du diplôme de CPJA

IMPACT DE LA MICROFINANCE SUR
LA PAUVRETE COMMUNAUTAIRE AU
BENIN : CAS DE LA COMMUNE D'ADJARRA

Présenté et soutenu par

Benjamin D. GOGAN

Le 24 octobre 2002 à l'INJEPS / Porto-Novo

Sous la direction de

Edmond ZINSOU Souaïbou GOUDA

Ingénieur agro-économiste; Spécialiste Enseignent Chercheur;

d' animation et de formation en Développement Maître Assistant à L'INJEPS;

Communautaire; Professeur associé à L'INJEPS Directeur de L'INJEPS

Mention Très Bien

Année Académique 2001 - 2002

SOMMAIRE

INTRODUCTION . 12

PREMIER CHAPITRE : CONCEPTUALISATION ET ETAT DES

CONNAISSANCES . 17

DEUXIEME CHAPITRE : CHAMP D'ANALYSE ET METHODOLOGIE

DE RECHERCHE 30

TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS ET

ANALYSE DES DONNEES ...37

CONCLUSION 54

BIBLIOGRAPHIE .56

TABLE DES MATIERES .64

DEDICACE

? A toi Papa ; Frédéric O. GOGAN,

En Témoignage de ma reconnaissance pour avoir consacré toute ta vie à faire de tes enfants des modèles. Voici le premier fruit scientifique de tes efforts quotidiens qui matérialise et concrétise ces mots que tu nous répètes souvent : << Je n'ai pas pu fait de hautes études dans ma vie. Mais je ferai tout pour que vous, vous aiiez plus loin possible >>. Sois-en fier.

? A toi Maman ; Joséphine L. GOGAN, née HONGA.

En témoignage de ma gratitude pour tes nombreux sacrifices, ton courage de brave femme, de digne épouse et de bonne mère de famille. << Je n'ai rien à vous promettre, vous êtes ma promesse >> dis-tu souvent. Que ce travail t'apporte consolation, satisfaction et les fruits de cet espoir que tu places toujours en nous.

? A vous mes Frères et Soeur aînés ; Michel, Emmanuel, Julienne,

Ebénézert et Victor. Que ce travail soit pour vous l'un des stimulants que nous cherchons toujours ensemble pour le progrès et le rayonnement de notre famille.

? A mes soeurs Delphine et Christine ;

Vous n'êtes plus de ce monde. Vous auriez souhaité voir votre benjamin soutenir ce mémoire ; mais Dieu en a décidé autrement. Que la terre vous soit légère...

REMERCIEMENTS

Le présent travail de recherche n'a été possible que grâce aux précieux

concours de certaines personnes et de certaines personnalités qui n'ont ménagé aucun effort pour nous faciliter la tâche. Je tiens à leur témoigner ici toute ma gratitude et toute ma connaissance. Il s'agit surtout de :

? Monsieur GOUDA Souaibou Lompo, Docteur en sciences sociales et humaines, Maître-Assistant, Directeur de l'INJEPS, Conseiller Technique du Chef de l'Etat A la jeunesse aux sports et aux loisirs. Merci pour avoir accepté diriger mes travaux malgré vos

Multiples occupations.

? Monsieur ZINSOU Edmond, Ingénieur agronome,

Socio-économiste, Directeur de la Vulgarisation et de l'Appui aux
Organisations Paysannes du CARDER OUEME. Merci pour avoir

accepté co-diriger mes travaux malgré vos multiples occupations.

? Monsieur Moustapha SOUMARE, Représentant Résidant du PNUD et Coordonnateur Résidant des activités opérationnelles du système des Nations Unies au Bénin. Merci pour m'avoir accueilli et orienté dans les structures de votre institution lors de mes investigations.

? Monsieur AGBENONSI Aurelien, Représentant Résidant Adjoint du PNUD en côte d'Ivoire. Merci pour tout

? Monsieur Edgard Marius OUENDO, Médecin de santé publique,

Epidémiologiste, Biostatisticien , Professeur de méthodologie de recherche à l'Institut Régional de Santé Publique (IRSP) de Ouidah.

Merci pour vos précieux apports en méthodologie de recherche.

? Monsieur WABI Sakariyaou, Chef Diviseur Formation des cadres de l'INJEPS.Merci pour vos multiples conseils en méthodologie de recherche.

? Monsieur NAKOU S. Adam, chef Division Recherche de l'INJEPS. Merci pour vos multiples conseils en méthodologie de recherche

? Monsieur DJATON Koubadjè Sourou, Statisticien, Chef Service Relation Extérieur de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) Merci pour vos précieux apports en analyse statistique des données

? Monsieur ADJAMAI Luc, Directeur National du Développement communautaire au Ministère d'Etat Chargé de la Coordination de l'Action Gouvernementale de la Perspective et du Développement

(MECCAG-PD). Merci pour m'avoir accueilli et orienté dans les structures du ministère lors de mes investigations

? Monsieur BOTON Epiphane, Sous-préfet d'Adjarra et tout le personnel de la sous-préfecture. Merci pour le soutien administratif et documentaire lors des enquêtes sur le terrain

? Madame AHOUNOU Céraphine, Présidente USPP / Adjarra.

Merci pour tout

Monsieur KPENOUKOUDEHOU Adam, Chef Service de la Scolarité de l'INJEPS. Merci pour tout

? Monsieur GOMEZ Toussaint, Intendant de l'INJEPS. Merci pour tout
? Tous mes collègues de promotion. Merci pour votre soutien moral lors

de ma longue période du maladie qui avait bloqué la réalisation de ce

mémoire en 2000-2001.

? Mesdemoiselles AKAKPO Huguette, KOTIN Lucrèce, OGOUDEDJI Sonia. Merci pour vos précieux coups de mains

? Tous mes frères et soeur. Merci pour vos précieux soutiens financier, moral et matériel

? Monsieur HOUKPONOU A .Laurent .Merci pour tout

? Mademoiselle Laure DUPLESSY, Informaticienne à Paris, France. Merci pour tes coups de mains et tes précieux documents d'informatique

SIGLES ET ABREVIATIONS

Al : Collaborateurs

BAC : Baccalauréat

BEPC : Brevet d'Etude du Premier Cycle

BRI : Banque Rakyat d'Indonésie

CAPE : Cellule d'Analyse de Politique Economique

CARDER : Centre d'Action Régional pour le Développement Rural CAVECA : Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédits Autogérés CBDD : Centre Béninois de Développement Durable

CBDIBA : Centre Béninois de Développement des Initiatives à la Base CCS : Complexe Communal de Santé

CECI : Centre d'Etude et de Coopération Internationale

CEP : Certificat d'Etude Primaire

CIDCL : Centre d'information et de documentation sur les collectivités locales. CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel

CM : Cours Moyen

CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de Prêt

CVEC : Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédit

DHD : Développement Humain Durable

DVAOP : Direction de la Vulgarisation et de l'Appui aux Organisations Paysannes

ECVR I : Etudes sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux ;1ère édition ECVR II: Etudes sur les Conditions de Vie des Ménages Ruraux ;2ème éd EPPR : Etude sur les Perspectives de la Pauvreté en Milieu Rural FECECAM : Fédération des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuel FINCA : Fondation Internationale pour l'Assistance Communautaire

GVC : Groupement à Vocation Coopérative

IMF : Institution de Micro Finance

INJEPS : Institut National de la Jeunesse de l'Education Physique et du Sport

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche MESRS : Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche

Scientifique

MISD : Ministère de l'Intérieur de la Sécurité et de la Décentralisation NPI : Nouveaux Pays Industrialisés

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADME : Projet d'Appui au Développement des Micro - Entreprises PADSA : Programme d'Appui au Développement du Secteur Agricole PAGER : Projet d'Activités Génératrices de Revenu

PAPME : Projet d'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation sur les Mutuels d'Epargne et de Crédit

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PIB : Produit Intérieur Brut

PISEA : Programme d'Insertion des Sans Emplois dans l'Agriculture PMA : Pays Moins Avancés

PNDC : Programme National de Développement Communautaire PNUD : Programme des Nations -Unies pour le Développement RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat. S. A : Société Anonyme

SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire

SPG : Seuil de Pauvreté Global

SPNA : Seuil de Pauvreté Non Alimentaire

UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine

UNESCO : Organisation des Nations-Unies pour la Science, l'Education et la Culture

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N° 01: Tableau récapitulatif de conceptualisation de PAUVRETE Inspiré des travaux de R. QUIVY et de

V. CAMPENHOUDT

Tableau N°02 : Tableau récapitulatif de conceptualisation de la

MICROFINANCE inspiré des travaux de R. QUIVY et de V.CAMPENHOUDT

Tableau N°03 : Seuil de pauvreté alimentaire par zone agro-écologique du

Bénin

Tableau N°04 : Seuil de pauvreté globale par zone agro-écologique du Bénin Tableau N°05 : Répartition des GVC selon la taille ou effectif

Tableau N°06 : Répartition des GVC selon le nombre de crédits formels reçus depuis leur création

Tableau N°07 : Répartition des GVC selon la pratique de la microfinance

informelle

Tableau N°08: Classement des principaux facteurs limitant l'accès aux crédits

selon les GVC

Tableau N° 09 : Répartition des GVC selon le gain ou le revenu annuel de

chaque membre

Tableau N°10 : Contribution du revenu des activités des GVC à la réduction

de la pauvreté monétaire des membres

Tableau N°11 : Répartition des GVC selon la capacité des membres à avoir accès aux soins de santé

Tableau N°12 : Répartition des GVC selon la capacité des membres à

acquérir de nouveaux vêtements

Tableau N°13 : Répartition des GVC selon la capacité d'approvisionnement

en eau de boisson

Tableau N°14 : Répartition des GVC selon la caractéristique de l'habitat des

Membres

Tableau N°15 : Répartition des GVC selon le statut d'occupation des habitats

des membres

Tableau N°16: Répartition des GVC selon le mode d'éclairage des ménages

des Membres

Tableau N°17: Répartition des GVC selon le nombre des membres alphabétisés en français

Tableau N°18 : Répartition des GVC selon le niveau d'instruction des

membres alphabétisés en français

Tableau N°19: Répartition des GVC selon le nombre des membres alphabétisés en langues locales

Tableau N°20 : Répartition des groupements selon la capacité des membres à
scolariser leurs enfants.

RESUME

Le présent mémoire est un travail de recherche scientifique concernant

l'impact de la microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin. La microfinance étant l'un des moyens récents et efficaces de lutte contre la pauvreté, nous nous sommes demandé au départ si cette stratégie permet réellement aux populations démunies du Bénin d'augmenter leurs revenus et d'alléger leurs souffrances quotidiennes comme cela est avéré dans d'autres pays du monde. En effet, la commune d'Adjarra dans le Département de .l'Ouémé a été choisie comme l'espace géographique et sociale pouvant servir de champ d'analyse et de vérification de la portée de cette nouvelle pratique au Bénin. L'objectif général qui a sous-tendu la recherche est de mesurer l'impact des micro-crédits sur les conditions de vie des bénéficiaires. Il s'est agit de l'analyse de la satisfaction des besoins fondamentaux des membres des Groupements à Vocation Coopérative (GVC) de la commune d'Ajarra en rapport avec le revenu et le niveau de vie dans le milieu. Les opérations d'enquête et de collecte des données se sont déroulées sur un échantillon de soixante (60) GVC sur les soixante-neuf (69) recensés dans la commune au cours de l'année 2002. Les résultats issus de cette recherche ont révélé après traitement et analyse que la microfinance ne participe que pour vingt pour cent (20 %) par an à la réduction de la pauvreté globale. En outre, elle représente globalement un tiers (1/3) dans la balance du seuil de pauvreté alimentaire de la zone depuis dix (10) ans que les institutions de microfinance formelles sont en activité au Bénin. Ce qui est insignifiant ; donc contraire aux attentes de la recherche. Ce grand écart observé s'explique, d'une part, par le faible taux de crédits formels octroyés aux groupements dans la zone et d'autre part, par la méconnaissance des institutions de microfinance en activité et les mécanismes de prêt par un grand nombre de groupements (57% ; Tableau N°08).

ABSTRACT

Microfinance turns to be one of the current and efficient ways to fight poverty. So at first, we wondered, if that strategy really helps the indigents of Benin to increase their incomes and lower their daily suffering as it has been proved in other countries over the world. Indeed, the district of Adjarra in OUEME department has been choosen in Benin as the social and geographical area which could be used as a field of investigations. It helped to check the effectiveness of this new practice in Benin. The main goal which underlay this research was to assess the impact of the micro-credits on the living conditions of the recipients. It has been based on the analysis of basic needs satisfaction compared to their incomes and the standard of living in Adjarra district as far as the members of Cooperation Groups are concerned. The investigations and the data-gathering proceeded on a sample of sixty (60) Cooperation Groups on the sixty nine (69) listed in Adjarra during the year 2002. The result of this research proved, after analysis, that microfinance takes part only for twenty percent (20%) a year in the reduction of global poverty. Moreover, it represents, generally, one-third (1/3) as far as food poverty is concerned in Adjarra ten years since formal microfinance institutions have been working in Benin. The twenty percent part taken by the microfinance is insignificant with regard to our expectation at the beginning of the research. This expectation was that the microfinance should stand for a powerful means of poverty reduction in Benin and espacially in Adjarra. This result could be explained in two ways: first, by the low rate of formal credits which are given to the cooperation groups of Adjarra(no credit for 54% of cooperation groups) and second, by the fact that many people (67% of the groups) know neither the microfinance institutions which are on activity nor the mechanisms of loan.

INTRODUCTION

La pauvreté est un phénomène de société caractérisé par des privations diverses. Les problèmes quotidiens auxquels les personnes pauvres sont confrontées s'articulent souvent autour de l'insécurité alimentaire, de l'accès difficile aux soins de santé, à l'eau potable, à l'éducation, à l'instruction et à l'énergie. Autrement dit, la satisfaction des besoins fondamentaux est devenue le calvaire journalier et le souci permanent des populations victimes de la pauvreté extrême. Dès lors, une grande question s'est posée et s'est imposée aux Gouvernements des pays en développement et aux Agences de Coopération. Il s'agit de comment comprendre et définir de manière opérationnelle, ce phénomène de pauvreté qui menace les peuples tous les jours afin d'y trouver une réponse et des solutions adéquates. C'est ainsi que l'on est arrivé à cerner la pauvreté comme étant l'état où se trouve toute personne qui, d'une part, dispose d'un revenu très faible par rapport au reste de la population et qui, d'autre part, reste privée d'un véritable accès aux services de base

nécessaires pour vivre (santé, logement, éducation); (UNESCO, 1997). Il

urge alors de mettre sur pied une politique d'allègement de la pauvreté qui puisse
entraîner une augmentation durable des revenus de ces segments de population

appelés "pau vres" en leur facilitant l'accès aux crédits afin qu'ils puissent

développer des activités économiques à la base et en jouir convenablement. Cependant, la grande difficulté qui subsistait et qui est liée à la nature même des personnes concernées, est que les banques n'accordent pas de crédits à

des "gens peu sol vables" incapables de satisfaire aux exigences

classiques de garanties conditionnant tout prêt bancaire ; d'où la naissance d'un nouveau système bancaire propre aux pauvres appelé "MICROFINANCE." C'est un système qui favorise le développement de l'intermédiation financière au niveau local. Ce nouveau système bancaire a pris corps en Amérique, en Asie et en Afrique au début des années quatre-vingts (80) avec la Banque Grameen au Bangladesh ; la Banque Rakyat d'Indonésie (BRI) ; le Programme d'Entreprise

13 Rurale du Kenya (K-REP) ; la Fondation Internationale pour l'Assistance Communautaire (FINCA) aux Etats-Unis et la Banque Solidaire, S.A

(BancoSol) en Bolivie. (UNESCO; 1997). Ce système de microfinance qui

constitue une arme de lutte contre la pauvreté est officialisé au Bénin en 1990 par la loi N° 90- 018 du 27 Juillet 1990 portant réglementation de la profession bancaire. Il est renforcé en 1997 par la loi PARMEC de l'UMOA N°97-027 du 08 Août 1997 portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédits au sein de l'Union Monétaire Ouest

Africaine. (CAPE, 2000)

Ainsi, dans la perspective de mesurer la portée de cette nouvelle arme au Bénin, avons-nous consacré les travaux de recherche relative à notre mémoire de fin de second cycle universitaire en Développement Communautaire à

L'IMPACT DE LA MICROFINANCE SUR LA PAUVRETE
COMMUNAUTAIRE AU BENIN : CAS DE LA COMMUNE
D'ADJARRA.
Cette étude comprend trois principaux chapitres après la

problématique, l'hypothèse et les objectifs de recherche. Le premier chapitre définit les concepts fondamentaux de la recherche et expose l'état des connaissances scientifiques antérieures sur la pauvreté et la microfinance au Bénin. Le second chapitre décrit le champ d'analyse et la méthodologie de recherche adoptée. Enfin, le troisième chapitre présente les résultats de la recherche et l'analyse des données recueillies.

PROBLEMATIQUE

Le niveau de développement varie d'un pays à un autre . C'est pourquoi, les Etats ont été catégorisés dans le monde suivant leur niveau d'épanouissement dans tel ou tel domaine. On distingue globalement d'un côté, le bloc des pays industrialisés comme les Etats-Unis d'Amérique, le Canada, la France...,et de l'autre, le bloc des pays en développement tel que le Bénin, le Niger, le Nigeria, le Burkina-Faso... Même au sein de chaque bloc, le développement n'est pas standard. En Afrique, dans le bloc des pays en développement, on peut encore distinguer les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) comme le Nigeria et la Côte d'Ivoire, des Pays Moins Avancés (PMA) comme le Bénin, la Somalie, le Rwanda et le Togo. C'est un système de contraste qui se vérifie également à l'intérieur d'un seul et même pays où des régions abritent des populations moins aisées que d'autres. C'est précisément le cas du Bénin qui n'échappe pas à ces caractéristiques généraux des pays pauvres d'Afrique

En effet, les années quatre-vingts(80) ont été pour le Bénin la période de l'effondrement en matière de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et d'opportunités de lutte contre la pauvreté. Le PIB a décru au rythme de 0,4 % par an, occasionnant ainsi la perte ou l'effritement des revenus des populations et aussi la diminution sensible des capacités de financement des services publics

d'obédience sociale par l'Etat (INSAE ,1998). Les mesures de relance

économique prises par le Gouvernement béninois comme les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) ont certes engendré des résultats macroéconomiques, mais n'ont pas manqué d'accentuer l'inflation appauvrissante au niveau des populations ; et tout ceci ajouté aux effets néfastes de la dévaluation du franc CFA survenue en 1994 avec une augmentation des prix dans l'ordre de 50 %.Ce phénomène de pauvreté généralisée est d'autant plus poignant en milieu rural que les études sur les conditions de vie des ménages ruraux réalisées en 1994-1995 par le Ministère du Développement Rural d'alors avec

15 l'appui du Programme des Nations-Unies pour le Développement, ont révélé que deux tiers (2/3) des pauvres se trouvent dans les zones rurales et sont

devenus plus vulnérables qu'il y a quinze ans (PNUD,1997). En d'autres termes, le monde rural béninois qui abrite 70 % de la population nationale (RGPH, 9+) et qui fournit 40 % du PIB et 75 % d'opportunité d'emploi (PNDC, 98) reste et demeure paradoxalement le foyer de la vulnérabilité

extrême des populations. Dans cette situation, les couches sociales les plus exposées aux affres de la pauvreté sont surtout les femmes et les enfants.

Face à ce problème et après le constat de l'échec remarquable des PAS dans la lutte contre la pauvreté, les pays en développement se sont engagés sur la voie des réformes institutionnelles notamment celle de la décentralisation de l'administration de l'Etat et du secteur financier. Ainsi, parmi les efforts déployés par les Etats, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les Partenaires au Développement aujourd'hui pour réduire le niveau de vulnérabilité des populations pauvres, la stratégie de microfinancement des activités génératrices de revenus occupe t-elle une place non moins importante.

Elle permet d' a 1nclure les exclus D de la société dans un

environnement social moins pénible en leur facilitant l'accès aux crédits pour le développement de l'économie locale. Cette nouvelle forme de lutte contre la pauvreté a déjà fait ses preuves en Indonésie, en Bolivie, en Tanzanie, au Kenya, au Burkina-Faso ....et surtout au Bangladesh avec la banque Gramen

(UNESCO, Jan v1er,97).

Cependant, la question fondamentale qui reste posée est de savoir si dans le contexte béninois, la microfinance, telle que pratiquée depuis le début des années 90, offre des opportunités certaines aux bénéficiaires pour qu'ils puissent alléger un tant soit peu leurs souffrances quotidiennes. Ou, constitue-t-elle une pression de micro-dette pour des populations déjà en détresse ? Certes, d'autres études antérieures se sont déjà intéressées à la question notamment celles de AGNIKPE Alain ; de BASSA A. C. Jocelyne

16 (Mémoire FASJEP, 1987) ; de DATO Camille (Mémoire, FASJEP, 1990) ; et de SINZOGAN Claude (document de travail de la cellule d'analyse de politique économique, Décembre 2000)... Seulement, elles ne se sont pas focalisées sur la microfinance en tant qu'outil efficace de réduction de la pauvreté. Elles se sont intéressées pour la plupart au processus de financement de l'agriculture locale; à la capacité et au fonctionnement des institutions de microfinance. C'est ce qui justifie d'ailleurs l'originalité de la présente recherche qui permet de mettre à la disposition de l'Etat , des ONG, des Partenaires au Développement, des populations et des pratiquants de la microfinance, des résultats scientifiques pouvant servir d'éléments d'appréciation de l'efficacité de cette stratégie de réduction de la pauvreté au Bénin et en particulier dans la commune d'Adjarra. C'est pourquoi, les objectifs ci-dessous ont été fixés après avoir énoncé l'hypothèse suivante .

HYPOTHESE DE RECHERCHE

La microfinance constitue un instrument efficace de réduction de la
pauvreté en milieu rural béninois.

OBJECTIF GENERAL

Mesurer l'impact de la microfinance sur la pauvreté communautaire en milieu
rural au Bénin.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

> Analyser le degré de satisfaction des besoins sociaux des membres des

Groupements à Vocation Coopérative (GVC) de la commune d'Adjarra > Identifier les obstacles majeurs liés à la pratique de la microfinance selon

l'opinion des bénéficiaires.

PREMIER CHAPITRE

CONCEPTUALISATION ET ETAT DES

CONNAISSANCES

I CONCEPTUALISATION ET ETAT DES CONNAISSANCES

1.1 CONCEPTUALISATION

Pour mieux faciliter la compréhension du sujet et permettre d'avoir une vision claire et précise de la nature de ce travail, il s'est agi ici pour nous de définir de façon opératoire les concepts majeurs autour desquels gravite l'essentiel du mémoire. Ces concepts sont : la Pauvreté et la Microfinance. La démarche de conceptualisation utilisée est de type systématique et déductive fondée sur l'identification des dimensions, composantes et caractéristiques (indicateurs) de chaque concept.

1.1.1 - Pauvreté

La pauvreté est un phénomène de société à dimension multiple dont la complexité amène certains auteurs à le définir de plusieurs manières. Au sens courant, elle exprime l'idée d'une privation quelconque dans un domaine donnée. Mais pour le Professeur Albert TEVOEDJRE, la pauvreté constitue paradoxalement la « richesse des peuples ». Dans la perspective du Développement Humain Durable, la pauvreté est considérée sous deux dimensions essentielles. Il s'agit de la dimension monétaire et de la dimension humaine.

La pauvreté monétaire s'identifie par rapport à l'inexistence ou aux insuffisances matérielles engendrées par le manque d'argent, d'emploi, de crédits, de marchés. La pauvreté monétaire implique également des conditions d'alimentation inadéquate, d'habillement et de logement indécents, d'accès difficile aux soins de santé, à l'eau potable et à l'éducation.

La pauvreté humaine quant à elle s'appréhende à travers le taux élevé de morbidité et de malnutrition des enfants de 0 à 5 ans. Elle s'exprime aussi à travers un faible niveau d'alphabétisation et d'instruction des populations.

Eu égard à tout ce qui précède, la pauvreté, qu'elle soit monétaire ou humaine équivaut à l'absence du Développement Humain Durable

19 (DHD). Ainsi, réduire ou éradiquer la pauvreté revient à se donner les moyens nécessaires pour assurer et accéder au DHD. Le DHD étant" le processus qui conduit à l'élargissement de la gamme des possibilités qui s'offrent à chaque individu au sein de la société". Ces possibilités sont illimitées et varient avec le temps. Mais elles impliquent que soient réalisées trois conditions essentielles à savoir :

vivre longtemps et en bonne santé ;

acquérir un savoir ; et

avoir accès aux ressources nécessaires pour jouir d'un niveau

de vie convenable." (PNUD, 2001)- C'est un processus qui assure le plein

épanouissement de l'homme dans un environnement sein et entretenu quotidiennement.

1.1.2 - Microfinance

La microfinance est composée de « micro » qui vient du Grec « mikros » signifiant « petit »et de « finance » qui émane du vieux français « finer » signifiant « payer » ou tout simplement procurer des fonds a une entreprise. Au Bénin, on distingue deux sortes de microfinance : la microfinance formelle et la microfinance informelle.

La microfinance formelle est pratiquée par des institutions structurées dont les activités sont officiellement reconnues par l'Etat. Ce sont des institutions comme le PADME, Vital Finance, l'AGeFIB , le réseau FECECAM, Convergence 2000...qui octroient généralement des crédits allant de 20.000 à 5.000.000 francs CFA.

La microfinance informelle se pratique au sein des organisations tontinières et par des "banquiers" ambulants. Les organisations tontinières sont des groupes de personnes qui se réunissent sur la base d'une relation contractuelle et d'une adhésion individuelle et volontaire. Les fonds de crédit sont souvent rassemblés, programmés et octroyés périodiquement aux bénéficiaires selon un système rotatoire. La taille des crédits dépend du nombre

20 des membres du groupe de tontine et de la part individuelle. Le taux d'intérêt au remboursement est variable et relatif à chaque groupe de personne ou groupement. Les "banquiers" ambulants sont des travailleurs indépendants qui se déplacent à l'intérieur des marchés et des quartiers pour effectuer des opérations de dépôt et de crédit.

Ainsi, la microfinance se résume t-elle au fait d'octroyer de crédits aux petites et moyennes entreprises en vue de développer des activités génératrices de revenus. En d'autres termes, la microfinance désigne l'ensemble des nouvelles techniques et mécanismes bancaires spécifiques permettant aux pauvres d'avoir accès aux marchés financiers sans caution matérielle ni garanties souvent exigées par le système bancaire classique

1.2 - ETAT DES CONNAISSANCES

Il est question dans ce sous chapitre d'un résumé substantiel des études antérieures relatives surtout à la pauvreté et à la microfinance au Bénin

1.2.1 - Bref aperçu des études sur la pauvreté au Bénin

Plusieurs études et enquêtes sur la pauvreté ont été réalisées au Bénin.

Mais ici, l'accent est surtout mis sur les principales études notamment :

* le manuel d'analyse de la pauvreté de Gilbert AHO et Al, (1997)

* Les Etudes sur les Perspectives de la Pauvreté, du bien être et de la Richesse en milieu rural (EPPR) réalisé par le PNUD et le MDR en 1994

* Les Etudes sur les Conditions de Vie des ménages Ruraux (ECVR

I et II) réalisées au Bénin par le PNUD et le MAEP respectivement en 1995 -1996 et en 1999 -2000

En effet, dans le Manuel d'Analyse de la Pauvreté, les auteurs ont défini certains paramètres de la pauvreté. Selon eux, le seuil de pauvreté fait référence à un niveau de bien être qui permet à une personne ou à un ménage de vivre de manière acceptable dans une communauté donnée. En général, le niveau de bien être minimal est atteint par la consommation de biens matériels (alimentaires et non alimentaires), par l'accès à des services de base et par le respect des valeurs sociales, communautaires et spirituelles de la personne ou du ménage. Ils estiment que la détermination du seuil de pauvreté devrait se baser sur les aspirations de la population, c'est-à-dire de ce qu'elle considère comme essentiel et minimal pour qu'un individu ou un ménage puisse vivre de façon acceptable dans la communauté. Ils aboutissent ainsi à la définition de quatre (4) seuils de pauvreté à savoir :

1- Le seuil de pauvreté biologique. Il s'agit de la situation dans laquelle la santé des individus est en danger.

2- Le seuil de pauvreté normatif : besoins biologiques et sociaux. Il varie selon les valeurs, les habitudes, les priorités et le niveau de vie moyen de la communauté

3 - Le seuil de pauvreté relatif ; c'est-à-dire qu'il y a toujours de pauvres et on s'attache à suivre l'évolution des revenus ou des dépenses par rapport aux non pauvres

4 -Le seuil de pauvreté mixte qui tient compte à la fois de deux ou plusieurs des seuils définis précédemment

Ainsi, la plage de pauvreté est-elle empiriquement subdivisée en trois seuils principaux que sont :

## Le seuil de pauvreté alimentaire (SPA)

## Le seuil de pauvreté non alimentaire (SPNA)

## Le seuil de pauvreté globale (SPG)

Selon les conclusions des Etudes sur les Perspectives de la Pauvreté, du bien-être et de la Richesse en milieu rural (EPPR),Les ménages ruraux ont une vision relativement homogène du bien-être, de la pauvreté et de la richesse. Le critère de différenciation le plus significatif apparu lors de l'étude a été la localisation géographique. L'EPPR n'a pas révélé de différence marquée entre les perceptions des hommes et des femmes contrairement à ce qu'on aurait pu penser à priori. La meilleure manière d'établir un profil de la pauvreté rurale au Bénin serait de mener une enquête sur les dépenses de consommation, les avoirs et les revenus des ménages ruraux dans les zones agro-socio-écologiques homogènes.

Ainsi, avoir accès à un moyen de transport est-il très important pour saisir de nouvelles opportunités économiques de marché. L'une des meilleures manières d'améliorer le bien-être en milieu rural au Bénin est d'appuyer la création d'activités génératrices de revenus non agricoles, mais aussi agricoles compte tenu des relations fortes entre les deux types d'activités.

Les populations rurales considèrent le fait << d'avoir beaucoup d'enfants >> comme une dimension essentielle de leur bien-être. L'éducation n'apparaît pas aux populations rurales comme une dimension importante du bien-être, de la pauvreté et encore moins de la richesse. Une des manières d'améliorer le bien-être surtout pour les femmes en milieu rural est de favoriser l'accès aux technologies de transformation comme les moulins qui réduisent le temps et la fatigue liés à la transformation manuelle.

Les principales causes de la pauvreté identifiées selon les populations rurales sont :

- La faiblesse du marché et notamment la faiblesse de la demande des

produits

- L'absence de la solidarité au sein de la famille ou de la communauté

- Le manque de volonté des pauvres pour sortir de la pauvreté

En ce qui concerne la perception des dimensions de la richesse par les populations, ces derniers ont considéré comme priorités certains aspects qui sont :

- Avoir des terres

- Posséder de l'argent

- Avoir beaucoup d'enfants

- Avoir un logement grand et confortable

- Ne pas avoir de problèmes de santé

- Ne pas avoir de problèmes de crédit

- Ne pas avoir de problèmes d'alimentation

Les dimensions de la richesse sont ainsi caractérisées par des aspects matériels comme la terre, les moyens de transport, (gros camions et belles voitures), l'accès à l'électricité (groupes électrogènes ou poteaux électriques), les grands troupeaux de bétails, et les boutiques... L'organisation paysanne est une dimension assez marginale de la richesse. Un riche en milieu rural est suffisamment puissant pour se passer de cette méthode d'organisation et de production collective.

L'argent représente la principale dimension du bien-être pour les populations rurales. Cela signifie qu'au Bénin :

- un indicateur monétaire peut être utilisé pour mesurer le niveau du bien-être en milieu rural. Le fait qu'on ait considéré l'argent comme priorité reflète un degré de monétarisation plus élevé de l'économie qu'on ne peut l'imaginer à priori.

- L'augmentation des revenus des ménages ruraux constitue l'un des meilleurs moyens permettant d'améliorer leur bien-être. La pauvreté peut être considérée comme une privation du bien-être.

Les trois axes principaux sur lesquels un programme d'appui au développement du monde rural et de la lutte contre la pauvreté devrait s'appuyer sont :

1- L'amélioration des conditions socio-sanitaires de base telles que l'accès à l'eau potable, l'accès à des soins de santé notamment chez les enfants et les femmes, l'amélioration du logement, du niveau de sécurité alimentaire

2- Le désenclavement des zones rurales, la mise en place des programmes d'épargne et de crédit qui offrent des services financiers plus variés

3- L'appui au secteur agroalimentaire (agriculture, pêche et élevage)

Par ailleurs, en ce qui concerne les principales conclusions des Etudes sur les Conditions de Vie des ménages Ruraux (ECVR) première et deuxième édition, il faut noter que la grande part des revenus des ménages ruraux vient des activités non agricoles (71% des revenus). Parmi les activités non agricoles, le commerce rapporte le plus de recettes aux ruraux (42% de revenus totaux).Les ménages non pauvres tirent relativement plus de revenus à partir des activités non agricoles que les pauvres (73% contre 64% pour les pauvres: ECVR I). Inversement, les ménages pauvres tirent une plus grande part de leur revenu des activités agricoles. Les dépenses de consommation des ménages ruraux béninois varient d'une période à une autre. La dépense moyenne dans les ménages ruraux selon les ECVR II est de 100.533 FCFA par an par

25 équivalent - adulte. Tous les ménages affectent la plus grande part de leurs dépenses aux produits alimentaires (70%). Cette proportion est plus élevée chez les pauvres que chez les non pauvres (75% contre 66%).Les ménages pauvres sont souvent préoccupés par:

- Le coût des intrants agricoles

- La pénibilité du travail manuel

- Et l'alimentation de leur bétail

Les causes sont parfois mal appréhendées et ne portent que sur l'accès aux ressources productives alors que le faible niveau de la formation de la population et l'accès réduit aux services sociaux de base constituent des causes indirectes de ces problèmes. Les mesures préconisées par ces ménages pour remédier aux problèmes ne sont pas pertinentes. Les ménages sont dans la plupart des cas résignés ou adoptent des solutions qui indéniablement les conduisent dans un cercle vicieux de la pauvreté.

En un mot, les ECVR de 1999-2000 ont révélé que les ménages sont plus pauvres qu'il y a cinq (5) ans par rapport aux résultats des ECVR de 1995- 1996. Les seuils de pauvreté alimentaire et globale par zone agro-écologique du Bénin issus des ECVR de 1999-2000 sont respectivement de 49.261 FCFA et de 74.868 FCFA . (Voir Tableau N°03 et Tableau N°04).

Tableau N°3 : Seuil de pauvreté alimentaire par zone agro-écologique

Zones

Désignation

 

Seuil de pauvreté

Rang

Agro-écologique

 

alimentaire

en FCFA

 
 
 

ZONE NORD

Zone 1

Zone extrême Nord
Bénin

41114

Zone 2

Zone cotonnière du
Nord-Bénin

39672

Zone 3

Zone vivrière du
Sud-Borgou

38470

Zone 4

Zone ouest-Atacora

41204

ZONE SUD

Zone 5

Zone cotonnière du
centre Bénin

55584

1er

Zone 6

Zone des terres

de barre

52129

 

Zone 7

Zone de la
dépression

49128

Zone 8

Zone des pêcheries

52341

BENIN

 

49261

 
 

Tableau N°04 : Seuil de pauvreté global par zone agro-écologique

Zones Agro-écologique

Désignation

Seuil de Pauvreté Globale en FCFA

Rang

ZONE NORD

Zone 1

Zone extrême Nord
Bénin

64787

Zone 2

Zone cotonnière du
Nord-Bénin

60079

Zone 3

Zone vivrière du Sud-
Borgou

68400

Zone 4

Zone ouest-Atacora

57208

ZONE SUD

Zone 5

Zone cotonnière du
centre-Bénin

79190

Zone 6

Zone des terres
de barre

80.815

 

Zone 7

Zone de la dépression

69371

Zone 8

Zone des pêcheries

86743

BENIN

 

74.868

 
 

1.2.2 Bref aperçu des connaissances sur la microfinance

au Bénin.

La bibliographie sur la microfinance au Bénin n'est pas aussi riche et variée comme c'est le cas de la pauvreté, compte tenu de son caractère récent. Néanmoins, des études ont été réalisées notamment celle de Mr SINZOGAN Claude portant sur l'Efficacité des institutions de la microfinance : cas du Bénin (CAPE , 2000) et celle de Mr AGNIKPE Alain intitulée La microfinance au Bénin : Etude sectorielle approfondie (PNUD,1998).Mais ici nous avons fait cas du premier ouvrage seulement parce qu'il contient en grande partie les informations du second en dehors des nouvelles connaissances actualisées

En effet, les travaux de Mr SINZOGAN se sont focalisés sur le système financier du Bénin, le cadre institutionnel, l'importance, la place des institutions de microfinance et leurs conditions d'efficacité pour la réduction de la pauvreté. Selon cette étude le système financier du Bénin regroupe trois grandes composantes à savoir : les banques classiques, les établissements financiers et les institutions de microfinance.

Les cinq banques classiques en activité au Bénin sont toutes privées et concentrent 90% de leurs agences dans les trois grandes villes du pays dont 60 % à Cotonou, 15 % à Porto-Novo et 15 % à Parakou. Il s'agit de la Bank of Africa, l'Ecobank-Bénin, la Banque Internationale du Bénin, la Financial Bank Bénin et la Continental Bank Bénin.

Les établissements financiers sont au nombre de quatre(4). Ce sont l'Equibail S.A ; le crédit du Bénin S.A ; le crédit promotion Bénin et la Caisse Nationale d'Epargne du Bénin.

Les institutions de microfinance sont les plus nombreuses et les plus reparties sur le territoire national. Elles sont de cinq types à savoir :

1- LOS institutions IMMUIIISIOS WOO cooperatives constituées par le réseau FECECAM, les Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt (CREP ; 93 en activité) ; les Caisses d'Epargne et de crédit (CEC ; 23 en activité)...

2- Les institutions de credit direct que sont le PADME, Vital Finance, Convergence 2000, AGeFIB

3- Les institutions de credit - epargne telles que les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédits Autogérés (CAVECA ;33 en activité), les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédits (CVEC) (45 en activité)...

4 - Les ONG telles que le CBDIBA, SASSAKAWA GLOBAL 2000,

...etc

5 - Les structures d'appui comme le PADSA, le PAPME, le PISEA, la PAGER, le CBDD,...

Les conditions essentielles d'efficacité pour la réduction de pauvreté selon ces travaux de SINZOGAN sont la non-dépendance de ces institutions vis-à-vis des subventions, la bonne gouvernance et l'accessibilité c'est-à-dire la pénétration des institutions de microfinance au sein des communautés.

Les recommandations issues de cette étude de l'économiste SINZOGAN se résument :

- A la modification de la loi 90-018 du 27 Juillet 1990, pour réduire de 25 à 50% le montant minimum du capital social exigé pour les banques comme pour les établissements financiers.

- A la révision de la loi PARMEC pour inclure les possibilités de profitabilité des institutions de microfinance

- Au renforcement des institutions de microfinance

- A l'accroissement de l'efficacité des institutions de microfinance

- A la création d'une centrale des risques pour mieux suivre l'évolution de leurs activités.

- A la suppression du plafonnement des taux d'intérêt sur les prêts aux pauvres et aux très pauvres.

- A l'application de taux d'intérêt approprié.

DEUXIEME CHAPITRE

CHAMP D'ANALYSE ET DEMARCHE

METHODOLOGIQUE

II CHAMP D'ANALYSE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE

2.1- LE CHAMP D'ANALYSE

Il est question ici d'une présentation de la zone géographique et sociale de la recherche. Cette étude descriptive du site de recherche s'articule autour de l'organisation sociale et administrative, du milieu physique et du potentiel économique de la commune d'Adjarra.

2.1.1- Le milieu physique.

Situé au Sud-Est du département de l'Ouémé au Bénin, la commune d'Adjarra est limitée au Nord par la commune d'Avrankou, au Sud par celle de Sèmè-Podji, à l'Est par la frontière de la République du Nigéria et à l'Ouest par la commune urbaine de Porto-Novo. Elle couvre une superficie de 112 km2.

La commune d'Adjarra est soumise au climat subéquatorial fortement influencé par le régime soudano-guinéen qui caractérise toute la région SudBénin. Ainsi la zone géographique d'Adjarra connaît-elle deux saisons de pluies et deux saisons sèches qui s'alternent de la façon suivante tout au long de l'année.

Une grande saison des pluies allant du mois d'Avril au mois de Juillet. Une petite saison sèche allant du mois d'Août au mois de Septembre. Une petite saison pluvieuse qui couvre les mois d'Octobre et de

Novembre.

Une grande saison sèche qui couvre la période de Décembre à Mars. La moyenne des précipitations y oscille entre 1100 et 1200 mm.

Le réseau hydrographique d'Adjarra est constitué de cinq (5) rivières longeant la frontière nigériane. Les plus importantes sont les rivières de "Djavidéblako", de "Mèdédjonou Tokpa" et de "Odo Tokpa". Elles favorisent plusieurs transactions informelles entre le Nigéria et la commune.

2.1.2- Le potentiel économique.

La commune d'Adjarra est une zone majoritairement agricole. Les principales activités économiques qui s'y développent sont l'agriculture, l'élevage, la pêche, le commerce, l'artisanat, le transport, l'exploitation du bois de feu et la transformation du bois en charbon. Les produits découlant de ces activités sont le maïs, l'arachide, le manioc, le niébé, la patate douce et le riz. Les activités artisanales se résument à la poterie, à la vannerie et à la production de tam-tam. Les services et secteurs bancaires de la commune d'Adjarra se limitent aux activités d'une seule Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) et trois Caisses d'Epargnes et de Crédits (CEC).

2.1.3 - La structuration sociale

Selon les résultats du deuxième recensement de la population et de l'habitat de Février 1992, la population d'Adjarra est de 46.427 habitants. La densité humaine y est de 619 habitants par km2. On y dénombre 9.359 ménages dont 3.456 ruraux.. La taille moyenne des ménages est de six (6) membres. Mais en Février 2002, 61.483 habitants ont été dénombrés dans la commune.

Les ethnies majoritaires sont les Yorouba, les Goun, les Fon,et les Adja. Les langues parlées sont le Adjarragbé, le Sètogbé, le Goungbé, le Yorouba. les religions traditionnelles sont pratiquées à 52 % à côté des autres comme, le catholicisme, le protestantisme, la religion musulmane et autres. (CIDCL,2001)

2.1.4 L'organisation administrative et les infrastructures.

LA commune d'Adjarra compte six (6) arrondissements. IL s'agit des arrondissements de Adjarra 1 et de Adjarra 2 , de Honvié, d'Aglogbè , de Malanhoui et de Mèdédjonou. L'ensemble de ces Arrondissements sont constitués par 36 villages et 11 quartiers .

En matière d'infrastructures, Adjarra compte :

sur le plan éducatif, cinquante (50) écoles primaires, deux (2) collèges d'enseignement général, trois (3) écoles maternelles, vingt-sept (27) centres d'alphabétisation et un (1) complexe scolaire privé .

Sur le plan d'infrastructure sanitaire on y décompte un (1) centre de santé communautaire, quatre (4) complexes communaux de santé, un (1) dispensaire isolé, un (1) dépôt pharmaceutique .

Sur le plan culturel et sportif, la commune d'Adjarra dispose d'un centre de lecture et d'une maison des jeunes .

Eu égard à tout ce qui précède, la commune d'Adjarra fait partie de la sixième zone agro-écologique du Bénin ; c'est-à-dire la zone des terres de barres où le seuil de pauvreté globale est estimé à 80.815F CFA par équivalent-adulte en 2000.

2.2 - DEMARCHE METHODOLOGIQUE

« Le chercheur en science sociale suit une démarche analogue à

celle du chercheur du pétrole. Ce n'est pas en forant n'importe où que celui-ci trouvera ce qu'il cherche. Au contraire, le succès d'un programme de recherche pétrolière dépend de la démarche suivie. Le processus est comparable en matière de recherche sociale. Il importe avant tout que le chercheur soit capable de concevoir et de mettre en oeuvre un dispositif d'élucidation du réel, c'est-àdire, dans son sens plus large, une méthode de travail ».C'est fort de

cette assertion de R. QUIVY et V. CAMPENHOUDT(1995) que, après le

choix du thème de recherche, nous avons opté pour une démarche méthodologique spécifique qui consiste à définir la nature de l'étude, à identifier les techniques et outils d'investigation appropriés, à identifier la population d'enquête, à dégager l'échantillon requis et à mettre en oeuvre des méthodes de collecte et d'analyse des données

2.2.1 Nature de l'étude

Le présent travail de recherche est une étude à la fois qualitative et quantitative. C'est une étude basée sur l'analyse des données d'opinions et des données quantifiables concernant le niveau de pauvreté monétaire et humaine des sujets de l'échantillon déterminé.

2.2.2 Techniques et Outils d'investigation

Les techniques et outils d'investigation utilisés sont constitués d'une analyse documentaire, d'une pré-enquête, d'un pré-test et des entretiens avec les sujets de l'échantillon sélectionné.

En fait, L'entretien guidé a été utilisé comme principal technique d'investigation sur le terrain. C'est un interview semi structuré dont le déroulement est soutenu par un outils de collecte de données appelé "guide d'interview". C'est un procédé au cours duquel l'enquêteur accorde moins d'importance à la standardisation des questions à poser qu' à l'information à recueillir sur le guide. Pourvu qu' à la fin, les objectifs définis par les principaux thèmes et questions sur le guide d'interview soient atteints. Le choix de cette technique et de cet outil se justifie par le fait que la population d'enquête de l'étude est constituée dans sa grande majorité de sujets analphabètes. Il serait alors difficile, voire imprudent de les soumettre au remplissage de questionnaires transcrits en langue française.

L'analyse documentaire a consisté en la collecte d'ouvrages et de publications scientifiques relatifs à la microfinance, au développement humain durable, à la pauvreté et aux stratégies de réduction de la pauvreté. Elle a été réalisée grâce à la disponibilité des centres de documentation spécifiques et des sites WEB à Porto-Novo et à Cotonou . Cette analyse documentaire a permis de cerner les contours du thème de recherche pour une bonne orientation des objectifs.

35 contact avec les usagers, les acteurs de la microfinance et autres structures de la localité telles que le CARDER, la CLCAM, les CREP, le PADME, VITTAL FINANCE, AGeFIB, l'USPP Adjarra, la Sous-Préfecture d'Adjarra et quelques GVC qui nous ont fourni des informations d'orientation générale.

Le pré-test, qui est la technique de vérification de la validité du principal outil d'investigation qu'est le guide d'entretien, s'est déroulé dans la Sous-Préfecture d'Avrankou. Ce guide a été testé sur sept (7) groupements différents puis traité et corrigé avant le déroulement de l'enquête proprement dite.

2.2.3 - Population d'enquête

La population d'enquête est composée des Groupements à Vocation

Coopérative (GVC) de la commune d'Adjarra. Les GVC existant présentement dans la commune sont au nombre de soixante neuf (69) reconnus, recensés et enregistrés. Le nombre des membres de ces groupements varie de dix (10) à quarante cinq (45). Ces GVC servent de cadre d'obtention de crédits grâce à la notion de caution solidaire des membres.

2.2.4 - Echantillonnage

La technique d'échantillonnage utilisée est de type aléatoire simple. Nous avons choisi au hasard soixante (60) GVC du nombre total brut de GVC déjà constitués dans la commune. Dans chaque GVC, cinq (5) membres au moins ont été interviewés ensemble.

2.2.5 - Méthodes de collecte et d'analyse des données

L'enquête proprement dite s'est déroulée sur le champ d'analyse dans la Sous-Préfecture d'Adjarra avec l'échantillon précédemment défini. Les informations sont recueillies sur du support papier contenant les thèmes et questions du guide d'interview. Les méthodes d'analyse utilisées sont l'analyse

36 statistique et l'analyse de contenu.. Ainsi, les données quantitatives recueillies par entretien semi-directif sont-elles traitées informatiquement grâce au logiciel EXCEL. En ce qui concerne les données qualitatives, les questions ont été codées avec des nombres entiers. Ensuite, nous avons procédé à l'analyse catégorielle des informations en regroupant les réponses par familles. Ces familles sont affectées d'un code en lettre alphabétique. Ce qui a permis de dégager les tendances dominantes au niveaux des items définis après analyse de contenu des informations recueillies.

TROISIEME CHAPITRE

PRESENTATION DES RESULTATS ET

ANALYSE DES DONNEES

III PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE DES

DONNEES

3.1 PRESENTATION DES RESULTATS

Tableau N° 05 : Répartition des GVC selon la taille ou effectif

Taille des GVC

Nombre des GVC

Pourcentage (%)

 
 
 
 

7

- 15

20

33

16

- 25

34

57

26

- 45

6

10

Total

 

60

100

 
 

Le présent tableau qui représente la répartition des GVC selon l'effectif des membres qui les composent chacun, montre que sur un total de soixante (60) groupements interviewés,

- 20 GVC ont chacun des effectifs de 7 à 15 membres; soit un pourcentage de 33 %

- 34 GVC ont chacun des effectifs de 16 à 25 membres; soit un pourcentage de 57 %

- Et 6 GVC ont chacun des effectifs de 26 à 45 membres; soit un pourcentage de 10 %

Tableau N°06 : Répartition des GVC selon le nombre de crédits formels reçus depuis leur création

Nombre de crédits

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

formels reçus

 
 
 

0

32

54

1 - 2

21

35

3 -- 5

5

9

10 et plus

2

2

Total

60

100

 

Ce tableau révèle le nombre de crédits formels reçu par les soixante (60) groupements interviewés. Ainsi, il se dégage ce qui suit :

- 32 groupements sur les 60 n'ont jamais reçus de crédit pour renforcer leurs activités depuis leur création, soit un pourcentage de 54 %

- 21 groupements ont reçu depuis leur création 1 ou 2 crédits au plus ; soit un pourcentage de 35 %

- 5 groupements seulement ont reçu entre 3 et 5 crédits au plus depuis qu'ils existent ; soit un pourcentage de 9 %

- 2 groupements seulement sur les 60 ont reçu entre 10 et plus de 10 crédits formels depuis leur création.

Tableau N°07 : Répartition des GVC selon la pratique de la

microfinance informelle

Pratique de la micro

finance informelle Nombre de GVC Pourcentage (%)

Oui 49 82

Non 11 18

Total 60 100

Le tableau ci-dessus présente le nombre des GVC pratiquant la microfinance informelle mutualiste à taux d'intérêt élevé ( 10 à 15 % par mois) comparativement aux taux d'intérêt des crédits formels ( 2 % par mois en général )

- Ainsi, 49 GVC sur les 60 pratiquent la microfinance informelle ; soit un pourcentage de 82 % alors que

- 11 seulement ne la pratiquent pas ; soit 18 % de l'effectif total de l'échantillon.

Tableau N°08 : Classement des principaux facteurs limitant l'accès aux crédits selon les GVC

Facteurs limitant

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

 
 
 

Inexistence ou

méconnaissance des

structures et pratiques de microfinance formelle

40

67

Inexistence de N°

d'enregistrement au
CARDER ou à l' USPP

12

20

Taux d'intérêt élevé

8

13

Total

60

100

 

Le présent tableau expose les trois principaux facteurs limitant l'accès des GVC aux crédits par ordre d'importance :

- le premier facteur est l'inexistence ou la méconnaissance des structures et des pratiques de la microfinance formelle par les GVC

- le deuxième facteur est le manque de numéro d'enregistrement des GVC au CARDER ou à l'USPP de la commune.

- Le troisième facteur est le taux d'intérêt élevé pratiqué sur les crédits par les institutions existantes et connues des GVC

Tableau N°09 : Répartition des GVC selon le gain ou le revenu annuel de chaque membre

Revenu annuel par

membre Nombre de GVC Pourcentage (%)

5000 F - 10000 F 16 26,4

10000F à 40000F

100000 et plus 1 1,6

0F à 5000 F

Total

37

60

6

100

62

10

Il ressort de ce tableau que

- 62 % des membres des groupements interviewés gagnent au plus 5.000 F par an sur les activités.

- 26,4 % gagnent au plus 10.000 F

- 10 % seulement gagnent au plus 40.000 F chaque année et - 1,6 % gagne plus de 100.000 F par an.

Tableau N°10 : Contribution du revenu des activités des GVC à la

réduction de la pauvreté monétaire des membres

Moyenne crédits

Moyenne des

Seuil de pauvreté

Pourcentage de

formels reçus en

revenus annuels

globale dans la

participation du

10 ans /GVC

par membre au

zone

revenu des GVC

 

sein des GVC

 

à la réduction de

 

la pauvreté

 

2,5

16.400 F

80.815 F

20 %

Le présent tableau montre que depuis dix (10) ans, les crédits octroyés à chaque GVC dans la commune d'Adjarra est en moyenne de 2,5 soit 0,25 crédits par an. La moyenne des revenus annuels générés par les activités de ces GVC pour chaque membre est de 16.400 FCFA par an. Le seuil de pauvreté de la zone étant de 80.815 F/an, le revenu de chaque membre de GVC contribue donc pour 20 % seulement à la réduction de pauvreté dans la commune d'Adjarra.

Tableau N°11 : Répartition des GVC selon la capacité des Membres d'avoir accès aux soins de santé

Capacité d'accès aux

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

soins de santé

 
 
 

Aux centres de santé

28

47

A domicile

32

53

Total

60

100

 

Sur les 60 GVC,

- la majeure partie des membres de 32 groupements continuent de se

faire soigner le plus à domicile ; soit un pourcentage de 53 % alors que

- 28 seulement se font soigner dans les centres de santé ; soit un

pourcentage de 47 %.

Tableau N°12 : répartition des GVC selon la capacité des membres à acquérir de nouveaux vêtements

Nombre de vêtement

Nombre de GVC

Pourcentage

acquis annuellement

par membre

39

65

0 - 1

2 - 3

12

20

4 et plus

9

15

Total

60

100

 

De ce tableau, il ressort que :

- 15 % des groupements sont constitués majoritairement des membres qui peuvent se coudre de nouveaux vêtements 4 fois et plus en un an.

- 20 % des GVC ont des membres ayant la capacité d'acquérir 2 à3 vêtement par an et

- 65 % de ces groupements regroupent des membres qui n'ont la capacité d'acquérir qu' un habit au plus en douze mois.

Tableau N°13 : Répartition des GVC selon la capacité D'approvisionnement en eau de boisson

Eau potable

Eau non potable 46 77

Approvisionnement en
eau de boisson

Total

Nombre de GVC Pourcentage (%)

60

14

100

23

Sur les 60 GVC,

- seuls les membres de 14, soit un pourcentage de 23 % ont accès à l'eau potable.

- les membres de 46 GVC, soit 77 % des 60 utilisent en permanence l'eau non traitée de puits ou de marigots comme principale eau de boisson.

Tableau N°14 : Répartition des GVC selon la caractéristique de l'habitat des membres

Caractéristique de

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

l'habitat

 
 
 

Maison en terre de barre

47

78

Maison en brique simple

13

22

Total

60

100

 

Dans le tableau précédent les membres de 78 % des groupements vivent majoritairement dans des maisons en terre de barre alors que 13 % seulement vivent dans des maisons en brique simple.

Tableau N°15 : Répartition des GVC selon le statut d'occupation
des habitats de leurs membres

Statut de l'occupation

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

de l'habitat

 
 
 

Propriété personnelle

3

5

Propriété familiale

57

95

Total

60

100

 

Le tableau ci-dessus présente un pourcentage de 5 % seulement des groupements dont la majorité des membres sont déjà propriétaires de leur maison alors que 95 % vivent encore dans des maisons familiales.

Tableau N°16: Répartition des GVC selon le mode d'éclairage des ménages des membres

Mode d'éclairage

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

 
 
 

Pétrole

48

80

Energie électrique

12

20

Total

60

100

 

Dans ce tableau, les membres des 80 % des groupements interviewés utilisent majoritairement le pétrole comme principale source d'éclairage du ménage tandis que 20 % seulement utilisent l'énergie électrique.

Tableau N°17 : Répartition des GVC selon le nombre de leurs membres alphabétisés en français

Nombre de membres

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

alphabétisés en français

 
 
 

0 - 1

16

27

2 - 5

31

52

5 - 10

9

15

11 et plus

4

6

Total

60

100

 

De ce tableau, il ressort que :

- 27% des groupements possèdent au plus un (1) membre alphabétiséen français,

- 52% possèdent 5 membres au plus,

- 15% possèdent 10 membres au plus et

- 6% seulement possèdent plus de 11 membres alphabétisés en

français.

Tableau N°18 : Répartition des GVC selon le niveau d'instruction de leurs membres alphabétisés en français

Niveau d'instruction

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

 
 
 

De Niveau 0 au Cours Moyen (CM)

42

70

Niveau CEP

7

12

Niveau troisième

8

13

Niveau terminale

3

5

Total

60

100

 

Dans le tableau précédent,

- 70 % des GVC sont gérés par des membres dont le niveau d'instruction n'excède par le Cours Moyen (CM),

- 12 % par des personnes de niveau Certificat d'Etude Primaire (CEP),

- 13 % par les personnes de niveau troisième de l'enseignement général

et

- 5 % par des personnes de niveau terminale de l'enseignement général également.

Tableau N°19 : Répartition des GVC selon le nombre des membres alphabétisés en langues locales

Nombre de membre

Nombre de GVC

Pourcentage (%)

alphabétisés en

langues locale

 
 
 

0 - 5

46

77

6 - 10

8

13

11 - 15

6

10

Total

60

100

 

Le présent tableau montre que :

- 77 % des groupements possèdent au plus 5 membres alphabétisés en langues locales ;

- 13 % possèdent au plus 10 membres alphabétisés et

- 10 % seulement possèdent entre 11 et 15 membres alphabétisés en langues locales.

Tableau N°20 : Répartition des groupements selon la capacité des membres à scolariser leurs enfants.

Nombres des membres
du GVC ayant scolarisé
leurs enfants

Nombre de GVC

Pourcentage(%)

0 - 50%

50 - 90%

7

12

12

20

100 %

Total 41

60

68

100

Sur le nombre total des 60 GVC interviewés,

- seuls 41 ou 68 % possèdent des membres qui ont pu scolariser la totalité de leurs enfants.

- 12 % des groupements sont constitués par des membres dont la moitié n'a pas pu scolariser ses enfants malgré la gratuité de l'école primaire.

- En outre, 20 % des GVC regroupent 90% de membre qui ont pu scolariser leurs enfants.

REPRESENTATION SYNOPTIQUE DES RESULTATS
DE LA RECHERCHE

 
 

S

P

N

A

 
 

S

P

G

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

S

P

A

 
 
 
 
 
 
 

MICRO

FINANCE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SPA : Seuil de Pauvreté Alimentaire

(51.129 FCFA)

SPNA : Seuil de Pauvreté Non

Alimentaire (29.686 FCFA)

SPG : Seuil de Pauvreté Globale

(80.815FCFA)

MICROFINANCE : (16.400 FCFA)

Soit 20 % du SPG et 1/3 du SPA

3 -2- L'ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES

Le but de la recherche est de répondre à la question de départ que tout chercheur se pose en ayant soin de se fixer des hypothèses explicatives avant de procéder à l'observation. L'Analyse des résultats issus de cette observation constitue l'étape fondamentale qui permet de vérifier d'une part, la validité de ou des hypothèses et d'interpréter d'autre part, les écarts entre les faits attendus et les réalités observées. Cette analyse conduit donc le chercheur à tirer les conclusions nécessaires et proposer de nouvelles pistes de réflexions pour des recherches ultérieures.

Ici, l'analyse s'articule autour de trois principales opérations. Il s'agit de l'analyse des relations entre les variables correspondant aux termes de l'hypothèse selon laquelle la microfinance constitue un instrument efficace de réduction de la pauvreté en milieu rural béninois et précisément dans la commune d'Adjarra, de la comparaison des résultats observés avec les résultats attendus et de l'interprétation des écarts.

En effet, les principaux termes de notre hypothèse se résument à la microfinance, et à la pauvreté; qu'elle soit monétaire ou humaine. Les variables correspondant à ces termes sont la microfinance formelle, et informelle d'une part et d'autre part le revenu des membres des GVC, leur capacité d'accès aux soins de santé, leur niveau d'instruction, leurs sources d'approvisionnement en eau de boisson, la caractéristique de leurs habitats et leur capacité à acquérir régulièrement de nouveaux vêtements. En fait, il s'agit de mettre en évidence, l'indépendance, la corrélation ou le lien logique qui existe entre ces variables. Ainsi, il a été aisé de constater une implication logique entre le taux élevé de groupements n'ayant jamais reçu de crédit formel depuis leur création (54%) et le fort taux des groupements dont le revenu annuel par membre n'excède pas 5.000 FCFA (62%); malgré la pratique de la microfinance informelle par la majorité de ces groupements ('49 sur 60). Même le revenu des GVC ayant reçu des crédits formels reste et demeure insignifiant : 16.400 FCFA en moyenne

52 par an et par membre pour 0,25 crédit au plus reçu par chaque groupement en moyenne par an . Ce qui implique:

- le fort taux des groupements dont les membres sont encore à un (1) vêtement acquis au plus par an (65%) ;

- le fort taux des groupements dont les membres continuent de se faire soigner à la maison avec tous les risques encourus (tableau N°11) ;

- le fort taux des groupements dont les membres continuent de vivre dans des maisons en terre de barre construites encore sur des propriétés familiales ( 78 %, tableau N°14 / 95 % , tableau N°15)

- le fort taux des groupements, dont les membres continuent d'utiliser l'eau de puits non traitée ou de marigot comme principale eau de boisson (77 % , tableau N°13) malgré la disponibilité de l'eau potable dans certaines localités à 10 ou 15f CFA, la bassine

- le pourcentage non moins négligeable des groupements dont la totalité des membres n'ont pas pu scolariser leurs enfants (32 %, tableau N°20)

- le pourcentage élevé des groupements dont le nombre de membres alphabétisés en langue locale n'excède pas cinq (5), (77% tableau N°19 ) . De même, le niveau d'instruction en français des membres de 70 % des GVC n'excède pas le Cours Moyen (CM) , même pas le CEP

En somme, il faudra noter tout simplement que le faible revenu des groupements qui se justifie par l'insuffisance chronique des crédits formels ne fait qu'accentuer ou creuser davantage le fossé de la pauvreté monétaire et humaine des populations.

Par ailleurs, en ce qui concerne la comparaison des résultats attendus avec les données recueillies, il est à souligner que le degré de divergence entre les attentes du départ et la réalité observée est très important. Au départ, nous étions convaincus du fait que la micrcofinance, à l'instar de ses résultats fulgurants dans d'autres pays en développement comme le Bangladesh, la Bolivie et même le Burkina-Faso, aurait déjà produit des effets considérables sur la pauvreté en milieu rural béninois. Mais la réalité est tout autre. Après 10 ans

53 d'activité des institutions de microfinance au Bénin, et particulièrement dans la commune d'Adjarra, cette stratégie de réduction de la pauvreté ne participe que pour 20 % à ce qu'il faut pour être épargné de la pauvreté monétaire dans la zone agro-écologique considérée : 16.400 FCFA contre 80.815 CFA par an et par équivalent-adulte (Tableau N°10). En clair, la grande majorité des femmes et des jeunes qui se cherchent au sein de ces groupements à vocation coopérative ont des revenus qui les classent très loin en dessous du seuil de pauvreté locale malgré tous les efforts internes qu'il fournissent à travers leurs groupes organisés de tontine .

Cet état de fait, ou plutôt ce grand écart entre les attentes de la recherche et les résultats obtenus s'explique d'une part par le nombre fort insignifiant des crédits octroyés aux groupements dans la zone (0,25 crédit par groupement et par an). A ce rythme, il aura fallu au moins quatre (4) ans pour que l'on soit certain qu'un GVC peut recevoir au plus un crédit. D'autre part, ce phénomène serait dû à l'absence d'une politique rigoureuse et efficace de marketing que les institutions de microfinance devraient instaurer pour conquérir le marché des groupements ou des personnes pauvres qui constituent l'essentiel de leur clientèle. Car, la méconnaissance des structures et des mécanismes de microfinance formelle à été citées par 67 % des GVC interviewés comme premier des principaux facteurs limitant l'accès aux crédits (tableau N°08)

CONCLUSION

Aujourd'hui, la microfinance constitue un instrument non moins négligeable dans la démarche de réduction de la pauvreté dans les pays en développement. En fonction de ses performances enregistrées dans les autres pays, nous avons cherché à savoir si elle permet également aux vulnérables couches sociales du Bénin d'améliorer un tant soit peu leurs conditions de vie. Ainsi, après avoir parcouru les publications scientifiques disponibles sur le sujet, la commune d'Adjarra a-t-elle été retenue comme champ d'observation de l'impact de cette microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin. Cette observation s'est focalisée sur le recueil, l'analyse et la comparaison des données relatives à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations concernées. Les résultats observés sont largement distants et insignifiants par rapport aux attentes énoncées par l'hypothèse de recherche. Cette dernière, présentant la microfinance comme outil efficace de réduction de la pauvreté en milieu rural béninois n'est donc pas vérifiée. A l'issue des investigations, nous nous sommes rendu à l'évidence que la microfinance ne participe que pour 20 % seulement à

la réduction de la pauvreté dans la zone d'étude. Ce grand écart observé est fondamentalement à l'insuffisance chronique voire la rareté des micro-crédits

octroyés aux groupements de la zone (0,25 crédit par an).

Les nouvelles connaissances relatives à l'objet d'analyse issues de la recherche gravitent autour de trois points essentiels à savoir :

- Le maintien et le développement de la microfinance informelle pratiquée par les groupements eux-mêmes malgré les taux d'intérêt élevés et variables d'un groupement à un autre.

- L'inexistence d'un marketing de proximité qui devrait permettre aux groupements d'avoir une parfaite connaissance des institutions de microfinance déjà disponibles et les mécanismes de financement des activités génératrices de revenus.

Par ailleurs, les perspectives pratiques qui se dégagent de cette recherche se résument globalement :

* A la multiplication et au renforcement de la capacité financière des institutions de microfinance en activité sur le terrain pour qu'elles puissent satisfaire la demande préoccupante et croissante des populations

* A l'instauration d'un dialogue permanent entre les pratiquants de la microfinance formelle comme informelle et les bénéficiaires autour des grandes questions de formation en gestion organisationnelle et financière des groupements

* Et enfin, à la création d'une synergie d'échange endogène entre les institutions de microfinance, les ONG, les structures étatiques et autres partenaires qui s'investissent dans le développement à la base avec les diverses organisations paysannes pour une coopération plus solide, permanente et efficace dans les domaines de financement des activités, de la production et de la commercialisation des produits.

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UNESCO (1984) Initiation à la recherche dans les sciences humaines. MC Graw - HILL, Editeurs, Montréal

UNESCO (1997) Microfinance et Pauvreté, le courrier, Paris.

ANNEXES

60

Guide d'interview de l'enquête concernant
l'impact de la microfinance sur la pauvreté communautaire au bénin : cas
de la commune d'adjarra

Ce guide est élaboré pour servir d'outil de collecte des données liées aux travaux de recherche inhérente à la réalisation d'un mémoire de fin de second cycle universitaire en développement communautaire à l'Université d'Abomey-calavi

I- Identité du groupement à vocation coopérative(GVC)

1- Nom et village du GVC .

2- Date de création du GVC

3- Taille du GVC

4- Activité du GVC

5-

 
 
 
 
 
 
 

Féminin

 

Mixte

 
 

Nombre de crédits formels et informels reçus par le GVC depuis sa création

6- Nature du GVC : masculin

II- Appréciation du niveau de vie des membres du GVC

7- Revenu journalier ; mensuel ou annuel des membres

8- Approvisionnement en eau de boisson dans les ménages ..

Eau courante(SBEE) à la maison eau de citerne

Pompe villageoise ou forage équipé de pompe manuelle Eau de puis traitée eau de rivière ou marigot

Autre , préciser Eau de puits

maison en brique simple

9- Caractéristique de l'Habitat
A- Type de construction

Maison en bois ou en bambou

Maison en terre de barre villa

Maison sur pilotis autre, préciser

propriété familiale

B- Statut d'occupation

Propriétaire

logé gratuitement

Locataire

Autre : préciser

C- Mode d'éclairage Energie électrique(SBEE)

pétrole lampant

Groupe électrogène communautaire

gaz

huile de palme

Groupe électrogène privé

Autre ; préciser

domicile

10- Capacité d'accès aux soins de santé(où vous soignez-vous le
plus ?)

Centre de santé

III- Appréciation du niveau de pauvreté humaine

11- Nombre de membre alphabétisé en français dans le GVC

12- Nombre de membre alphabétisé en langue locale dans le

GVC

13- Nombre d'enfants scolarisés par membre du GVC

14- Niveau d'instruction du responsable du GVC

IV- Facteurs limitant l'accès aux crédit et le remboursement

15- Donnez les principaux facteurs limitant l'accès aux crédits

16- Donnez les principaux facteurs limitant le remboursement

des crédits

LEXIQUE DE DEFINITIONS

VULNERABILITE : Le terme vulnérabilité renvoie à deux réalités . Vis-à-vis de l'extérieur, il représente pour l'homme le manque de moyen de défense face aux chocs, aux tensions et aux risques. Intérieurement, il signifie la fragilité c'est-à-dire, l'absence de possibilité de faire face aux dommages dévastateurs.

DEVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE : C'est le processus par lequel des activités sont identifiées, planifiées et exécutées par une population ou une entité sociologique ayant activement pris part à la conception, à la mise en oeuvre des différentes phases d'un projet/programme et au suivi-évaluation dans une suite logique donnée, pour la satisfaction au mieux des besoins ressentis et exprimés par cette population dans le cadre de son développement. (PNUD).

C'est aussi, selon E. DURKHEIM, un art, un processus qui permet l'adaptation des services et des ressources aux besoins des individus dans une zone géographique déterminée ou dans un domaine déterminé pour l'amélioration de leurs conditions de vie

COMMUNE : La commune est une collectivité publique qui a des droits et des obligations. La commune possède un territoire, une population. Elle est gérée par des organes élus. Elle dispose des ressources et d'un patrimoine pour son fonctionnement.

ORGANISATIONS PAYSANNES : Processus de l'organisation des paysans de toutes les régions du Bénin de manière autonome dans des associations, des groupements, etc pour la défense de leurs intérêts. C'est l'ensemble de ses associations que l'on désigne sous le nom d'organisation paysanne.

SEUIL DE PAUVRETE ALIMENTAIRE : Il fait référence à la dépense
minimale nécessaire à un individu ou à un ménage pour se procurer un panier de
biens alimentaires qui respecte à la fois les normes nutritionnelles d'un régime

63 alimentaire équilibré et les habitudes de consommation de la population considérée.

LE SEUIL DE PAUVRETE NON-ALIMENTAIRE : Il fait référence à la dépense minimale nécessaire pour acquérir les biens non-alimentaires et les services publiques essentiels à la population.

LE SEUIL DE PAUVRETE GLOBALE : Il s'obtient simplement par la somme des seuils de pauvreté alimentaire et non-alimentaire.

EQUIVALENT-ADULTE : C'est un terme de référence permettant la conversion des membres des ménages sur la base des normes généralement admises par la FAO et l'OMS. Ainsi, 1 = homme adulte ; 0,8 = femme adulte ; 0,50 = enfant de moins de 15 ans. En multipliant la taille et la composition du ménage moyen par zone par ces indices, on obtient la structure démographique du ménage par zone et par département en équivalent-adulte.

Table des mat1ères

Sommaire

2

Dédicace

..3

Remerciements

4

Sigles et abréviations

6

Liste des tableaux

8

Résumé

10

Abstract

11

Introduction

12

Problématique

14

Hypothèse

..16

Objectifs

16

PREMIER CHAPITRE : CONCEPTUALISATION ET ETAT DES CONNAISSANCES 17

1.1 CONCEPTUALISATION

 

//.....18

1.1.1 Pauvreté

 

//

18

1.1.2 Microfinance

 

19

1.2 ETAT DES CONNAISSANCES

.

21

1.2.1 Bref aperçu des études sur la pauvreté au Bénin

 

.21

1.2.2 Bref aperçu des connaissances sur la microfinance

 

...28

DEUXIEME CHAPITRE : CHAMP D'ANALYSE ET METHODOLOGIE

DE RECHERCHE 30

2.1 LE CHAMP D'ANALYSE

31

2.1.1 Le milieu physique

31

2.1.2 Le potentiel économique

.32

2.1.3 L'organisation sociale

.32

2.1.4 L'organisation administrative

32

2.2 DEMARCHE METHODOLOGIQUE

..33

2.2.1 Nature de l'étude

34

2.2.2 Techniques et Outils d'investigation

34

2.2.3 Population d'enquête

.35

2.2.4 Echantillonnage

.35

2.2.5 Méthode de collecte et d'analyse des données

. 35

TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS ET

 

ANALYSE DES DONNEES

37

3.1 PRESENTATION DES RESULTATS

.38

3.2 ANALYSE DES DONNEES

51

Conclusion ..54

Bibliographie ..56

Annexes ..59

Table des matières ..64






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein