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Impact de la microfinance sur la pauvreté communautaire au Bénin: cas de la commune d'Adjarra

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par Dègnon Benjamin GOGAN
Université d'Abomey-Calavi - CPJA ou administrateur de développement communautaire 2002
  

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3 -2- L'ANALYSE DES DONNEES RECUEILLIES

Le but de la recherche est de répondre à la question de départ que tout chercheur se pose en ayant soin de se fixer des hypothèses explicatives avant de procéder à l'observation. L'Analyse des résultats issus de cette observation constitue l'étape fondamentale qui permet de vérifier d'une part, la validité de ou des hypothèses et d'interpréter d'autre part, les écarts entre les faits attendus et les réalités observées. Cette analyse conduit donc le chercheur à tirer les conclusions nécessaires et proposer de nouvelles pistes de réflexions pour des recherches ultérieures.

Ici, l'analyse s'articule autour de trois principales opérations. Il s'agit de l'analyse des relations entre les variables correspondant aux termes de l'hypothèse selon laquelle la microfinance constitue un instrument efficace de réduction de la pauvreté en milieu rural béninois et précisément dans la commune d'Adjarra, de la comparaison des résultats observés avec les résultats attendus et de l'interprétation des écarts.

En effet, les principaux termes de notre hypothèse se résument à la microfinance, et à la pauvreté; qu'elle soit monétaire ou humaine. Les variables correspondant à ces termes sont la microfinance formelle, et informelle d'une part et d'autre part le revenu des membres des GVC, leur capacité d'accès aux soins de santé, leur niveau d'instruction, leurs sources d'approvisionnement en eau de boisson, la caractéristique de leurs habitats et leur capacité à acquérir régulièrement de nouveaux vêtements. En fait, il s'agit de mettre en évidence, l'indépendance, la corrélation ou le lien logique qui existe entre ces variables. Ainsi, il a été aisé de constater une implication logique entre le taux élevé de groupements n'ayant jamais reçu de crédit formel depuis leur création (54%) et le fort taux des groupements dont le revenu annuel par membre n'excède pas 5.000 FCFA (62%); malgré la pratique de la microfinance informelle par la majorité de ces groupements ('49 sur 60). Même le revenu des GVC ayant reçu des crédits formels reste et demeure insignifiant : 16.400 FCFA en moyenne

52 par an et par membre pour 0,25 crédit au plus reçu par chaque groupement en moyenne par an . Ce qui implique:

- le fort taux des groupements dont les membres sont encore à un (1) vêtement acquis au plus par an (65%) ;

- le fort taux des groupements dont les membres continuent de se faire soigner à la maison avec tous les risques encourus (tableau N°11) ;

- le fort taux des groupements dont les membres continuent de vivre dans des maisons en terre de barre construites encore sur des propriétés familiales ( 78 %, tableau N°14 / 95 % , tableau N°15)

- le fort taux des groupements, dont les membres continuent d'utiliser l'eau de puits non traitée ou de marigot comme principale eau de boisson (77 % , tableau N°13) malgré la disponibilité de l'eau potable dans certaines localités à 10 ou 15f CFA, la bassine

- le pourcentage non moins négligeable des groupements dont la totalité des membres n'ont pas pu scolariser leurs enfants (32 %, tableau N°20)

- le pourcentage élevé des groupements dont le nombre de membres alphabétisés en langue locale n'excède pas cinq (5), (77% tableau N°19 ) . De même, le niveau d'instruction en français des membres de 70 % des GVC n'excède pas le Cours Moyen (CM) , même pas le CEP

En somme, il faudra noter tout simplement que le faible revenu des groupements qui se justifie par l'insuffisance chronique des crédits formels ne fait qu'accentuer ou creuser davantage le fossé de la pauvreté monétaire et humaine des populations.

Par ailleurs, en ce qui concerne la comparaison des résultats attendus avec les données recueillies, il est à souligner que le degré de divergence entre les attentes du départ et la réalité observée est très important. Au départ, nous étions convaincus du fait que la micrcofinance, à l'instar de ses résultats fulgurants dans d'autres pays en développement comme le Bangladesh, la Bolivie et même le Burkina-Faso, aurait déjà produit des effets considérables sur la pauvreté en milieu rural béninois. Mais la réalité est tout autre. Après 10 ans

53 d'activité des institutions de microfinance au Bénin, et particulièrement dans la commune d'Adjarra, cette stratégie de réduction de la pauvreté ne participe que pour 20 % à ce qu'il faut pour être épargné de la pauvreté monétaire dans la zone agro-écologique considérée : 16.400 FCFA contre 80.815 CFA par an et par équivalent-adulte (Tableau N°10). En clair, la grande majorité des femmes et des jeunes qui se cherchent au sein de ces groupements à vocation coopérative ont des revenus qui les classent très loin en dessous du seuil de pauvreté locale malgré tous les efforts internes qu'il fournissent à travers leurs groupes organisés de tontine .

Cet état de fait, ou plutôt ce grand écart entre les attentes de la recherche et les résultats obtenus s'explique d'une part par le nombre fort insignifiant des crédits octroyés aux groupements dans la zone (0,25 crédit par groupement et par an). A ce rythme, il aura fallu au moins quatre (4) ans pour que l'on soit certain qu'un GVC peut recevoir au plus un crédit. D'autre part, ce phénomène serait dû à l'absence d'une politique rigoureuse et efficace de marketing que les institutions de microfinance devraient instaurer pour conquérir le marché des groupements ou des personnes pauvres qui constituent l'essentiel de leur clientèle. Car, la méconnaissance des structures et des mécanismes de microfinance formelle à été citées par 67 % des GVC interviewés comme premier des principaux facteurs limitant l'accès aux crédits (tableau N°08)

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