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L'absence de faute du transporteur maritime de marchandises

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par Didier PICON
Université Paul Cézanne - Aix-Marseilles III - Master Droit des Affaires  2004
  

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· Section 3:Le problème des protestations au moment du chargement.

Les protestations au moment du chargement se font aux moyens de réserves inscrites au recto du connaissement. Ces réserves obéissent, par ailleurs, à plusieurs conditions de validité (§1). Cependant il se peut que, pour des besoins de crédit documentaire, le chargeur demande au transporteur de volontairement s'abstenir à prendre des réserves (§2). Dans ce cas, le transporteur doit veiller à se faire remettre une lettre de garantie (§3).

§ 1 : La validité des réserves.

La loi française du 18 juin 1966 permet au transporteur de formuler des réserves dans deux cas : 1 ; lorsqu'il « sait ou a des raisons de soupçonner » que les indications du chargeur sont inexactes. 2 ; lorsqu'il n'avait pas « les moyens suffisants de contrôler les déclarations du chargeur ». Cette loi précise que les réserves doivent être précises et motivées.

L'art 16 des Règles de Hambourg du 31 mars 1978 dispose, quant à lui, que le transporteur doit faire des réserves suffisamment claires et précises pour relever les inexactitudes, s'il sait ou a des raisons de soupçonner que les indications reprises au connaissement ne représentent pas exactement les marchandises prises en charge ou s'il n'a pas eu les moyens satisfaisants de contrôler ces indications, la raison de ses soupçons ou l'absence des moyens de contrôle suffisants

Nous avons déjà vu que 'art 3-3 de la Convention de Bruxelles du 25 août 1924, permet au transporteur de refuser d'insérer dans le connaissement les déclarations « dont il a des raisons sérieuses de soupçonner qu'elles ne représentent pas exactement les marchandises reçues par lui ou qu'il n'a pas eu les moyens raisonnables de vérifier ».

La faute du transporteur vis-à-vis des réserves c'est soit de ne pas en avoir pris quand il fallait en prendre, ou d'en avoir pris alors qu'il ne devait pas en prendre ou enfin, de ne pas les avoir prises correctement. Ce qui conduit à se demander quand (A) et comment (B) les prendre ?

A : L'opportunité de prendre des réserves.

Le transporteur doit savoir quand sera-t-il autorisé à prendre des réserves. La première réponse qui vient à l'esprit c'est quand il constate des avaries flagrantes, ou du moins apparentes, affectant la marchandise. Ensuite, il peut s'agir d'une non concordance entre les déclarations du chargeur et les constatations du transporteur. Il peut aussi s'agir des cas où le transporteur n'a pas eu les moyens de pouvoir vérifier les dires du chargeur. Mais encore, quand on lui aura strictement interdit d'en prendre.

A cet égard, la CA d'Anvers indique que réserves ne sont pas valables d'ès lors que les marchandises sont suffisamment individualisées au connaissement ou alors quand le transporteur avait un moyen raisonnable de contrôler les opérations de (chargement ou de) déchargement1.

Il faut aussi que être transporteur sache qu'aucun texte n'exige que les réserves soient acceptées par le chargeur. Par conséquent lorsque celui-ci obtient une délivrance tardive du connaissement, il semble que le chargeur a le droit de refuser le

1 CA Anvers 2 mai 1979.

connaissement et d'obtenir des dommages et intérêts si l'apposition des réserves non justifiées lui a causé un préjudice1. Dans ce cas, le transporteur ne pourra bien évidemment pas prétendre être dans une situation d'absence de faute

Le chargeur ne peut pas s'opposer à l'inscription de réserves au connaissement quand celles ci sont complètement justifiées et qu'elles ne font que relater un fait exact2.

Les dispositions légales autorisent implicitement le transporteur a formuler des réserves sur ce qu'il constate à propos de << l'état et le conditionnement apparent des marchandises » ainsi que sur l'état extérieur des conteneurs3. Le transporteur ne pourra pas se prévaloir de la clause << said to contain » lorsqu'il lui aurait été possible de constater les manquants sans avoir à ouvrir les conteneurs ni les sacs.

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