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L'absence de faute du transporteur maritime de marchandises

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par Didier PICON
Université Paul Cézanne - Aix-Marseilles III - Master Droit des Affaires  2004
  

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· Section 2 : La nature particulière de certaines marchandises

Nous examinerons successivement la freinte de route (§1) et le vice propre de la marchandise (§2).

§ 1: La freinte de route.

La freinte de route peut se définir comme <<Une tolérance de perte due à la nature spéciale de la marchandise transportée1 ». Elle n'est admise que dans la mesure des tolérances d'usage au port de destination (Loi 66 art 27-f) ou de la freinte en volume ou en poids. (Brux. art 4 al 2-n)

Les tribunaux font souvent bénéficier le transporteur de la tolérance admise au port de destination ou de celles découlant des usages si celles ci portent bien sur les mêmes produits et sont réellement avérés.2

Signalons au passage que pour le cas particulier du café, << la coutume universellement reconnue établit les manquants à l'arrivée en fonction de la moyenne des sacs sains3 ».

Voici quelques exemples de freinte de route pour lesquelles le transporteur

demeurera en situation d'absence de faute et par conséquent irresponsable :

° La perte de 5% résultant des restes d'huile de palme dans les cales et les pompes du navire4.

° La perte de 2% de soja transporté en vrac

° La perte de 0,5% de Fuel-oil.

Par contre, il n'y aura pas de freinte de route dans les cas suivants :

° Si les manquants ne proviennent que des sacs déchirés alors que les sacs sains ont conservé leurs poids d'origine5.

° Si les manquants supérieurs au taux de freinte reconnu. Dans ce cas, le transporteur demeurera responsable de la perte excédant le pourcentage reconnu comme normal6

° Si le transporteur n'arrive pas à prouver que la marchandise est sujette à déchet de route7

1CA Bordeaux 14 nov. 90

2CA Paris 17 janv. 2001

3T com., Marseille, 13 juillet 79 cité au Lamy transport n°553. 4 USDC District of Oregon 19 nov. 77 + 4 janv.78

5CA Anvers 2 mai 79

6 CA Rouen 24 nov. 88

7 CA Paris 17 jan 2001

§ 2 : Le vice propre de la marchandise.

C'est la propension qu'à la marchandise à se détériorer sous l'effet d'un transport maritime effectué dans des conditions normale1. Ce n'est pas nécessairement un défaut ; cela peut venir de sa nature même2 ou d'un principe inhérent à la marchandise3. Pour se prévaloir de son absence de faute et ainsi s'exonérer, le transporteur doit prouver que le dommage procède bien du vice propre de la marchandise4 et respecter, entre autres, les quelques consignes décrites ci-dessous.

Le transporteur ne doit pas embarquer sans réserves des marchandises qu'il savait à une température anormale5. En l'absence de réserves à l'embarquement la preuve du vice propre est rendue plus difficile, voire parfois impossible6. De plus, en l'absence de toute réserve, la mention << quality unknown >> doit être considérée comme une réserve de style. Précisons aussi que le défaut de réserves, les conditions anormales de transport et le non respect des températures contractuelles << rendent irrecevable l'allégation de vice propre >> de la marchandise7.

Le transporteur doit aussi prendre en considération que l'allégation vice propre est irrecevable en l'absence de réserves même si le conteneur est embarqué à température requise et qu'aucune descente progressive de température n'a été relevée après l'empotage8, ou encore même si la marchandise présentait des conditions optimales lors du chargement9

Le transporteur ne peut encore moins alléguer le vice propre de la marchandise lorsqu'il a laissé des fèves de cacao au contact des parois non isolées d'un ballast à fuel chauffé à 50 degrés10

Le transporteur, dont la responsabilité a été engagée pour avoir utilisé un navire dépourvu de cales fermant rapidement et de dispositif de contrôle de température pour un transport de soja, ne peut pas se prévaloir du vice propre11

1 Com 9 july 96

2 CA Alger 20 déc. 58

3 CA Paris 6 mai 60

4 CA Aix 28 mai 91

5 CA Aix 22 fév. 89

6 CA Versailles 1er avril 99

7 CA Paris 19 mars 2003 8CA Aix 2 déc. 2003

9CA Fort de France 19 mars 2004

10 Pour retrouver tous ces exemples et consignes, Voir Lamy Transport 2004, t.II n°549 & s

11 Com 22 janv. 2002

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