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Impact de la microfinance dans le financement des PME au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Tafsir Amadou DIAGNE
Institut des hautes études à  Tunis - Master 2 management des affaires 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT DES HAUTES ETUDES À TUNIS

Année universitaire
2011 / 2012

Mémoire de Master

Option : Finance

Sujet :

IMPACT DE LA MICROFINANCE

DANS LE FINANCEMENT DES PME

AU SENEGAL

Présenté par : Encadré par :

M. Tafsir Amadou DIAGNE Dr Tahar El ALMI

DEDICACE

Ce mémoire est dédié à tous les membres de ma famille qui m'ont soutenu tout au long
de mon parcours scolaire et universitaire. Ce travail n'est que le fruit de vos efforts.

A ma chère Mère qui nous a toujours soutenus dans les plus durs moments de notre
vie. Aussi merci pour son assistance et ses encouragements que DIEU lui accorde une
santé de fer et une très longue vie.

A mon Père qui a énormément investi pour la réussite de tous ses enfants. Donc que le
MISERICORDIEUX lui accorde une santé de fer et une très longue vie pour qu'on
essaie de lui rendre la monnaie de sa pièce.

A tous mes frères et sSurs, ELHADJ, YACINE, ANTA, ADAMA et ABDOUL AZIZ

Pour tous ceux qui ne sont plus de notre monde, nous demandons à l'unique créateur
de les faire gouter par sa grandeur aux bonheurs du paradis et de sa clémence

Amine

Remerciements

Je tiens tout d'abord à remercier DIEU pour m'avoir donné la chance et la sagesse d'aimer et de réussir dans la noble matière du management. Je le remercie pour tous les bienfaits et les mérites qu'il a placé sur mon chemin et dont je me suis

juste contenté de ramasser.

Je dois ici mes remerciements et toute ma considération à mon encadreur.

Je veux nommer, le Docteur Tahar El ALMI. Merci Docteur pour votre précieuse aide,

votre soutien, votre compréhension, vos orientations et vos débats passionnants qui

m'ont donné le goût d'avancer malgré les nombreuses difficultés.

Je remercie tous les professeurs que j'ai eu la chance de rencontrer en terre

tunisienne. Merci professeurs pour tout le savoir dont vous m'avez gratifié.

Je tiens essentiellement à remercier toute ma famille qui n'a ménagé aucun effort pour
ma réussite. Spécialement à ma mère, Maman, ce fils que tu berçais et accompagnais
toutes les heures pour l'obliger à prendre conscience de son avenir et du long combat
qu'il doit mener, vous remercie aujourd'hui du fond de son cSur et s'excuse pour
cette inconscience qui s'expliquait par mon jeune âge. Un grand merci à tous mes
frères et sSurs.

A mon homonyme Mr Tafsir MBAYE à qui je dois un remerciement exceptionnel pour
tous ses conseils, ses services et ses efforts.

Je ne saurai terminer sans remercier infiniment Saidou GUISSE, Doudou DIOP,
Aminata LY El Hadji Thierno NIANG, Assitan KAYO et tous les amis qui se
reconnaitront.

Sigles et abréviations

AGETIP Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêts Publics

Agence de Développement et d'Encadrement des Petites et Moyennes

ADEPME Entreprise

AFD Agence Française de développement

APDA Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat

ACEP Alliance du Crédit et d'Epargne pour la Production

AT/ CPEC Assistance Technique aux Caisses Populaires d'Épargne et de Crédit

APSFD Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés

ASN Association Sénégalaise de Normalisation

BOA Bank Of Africa

KfW Banque allemande de Développement

BCEAO Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest

BHS Banque de l'Habitat du Sénégal

BICIS Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Sénégal

BIS Banque Islamique du Sénégal

BRS Banque Régionale de Solidarité

BSIC Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce

BST Banque Sénégalo-Tunisienne

BIT Bureau International du Travail

CEC Caisse d'Épargne et de Crédit

CNCAS Caisse Nationale de Crédit Agricole du Sénégal

CRS Catholic Relief Service

CDE Centre pour le Développement de l'Entreprise

CNC Comité National de Coordination des Activités de Microfinance

CEDEAO Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CBAO Compagnie bancaire de l'Afrique Occidentale

CNES Confédération Nationale des Employeurs du Sénégal

CNP Conseil National du Patronat

COOPEC Coopératives d'Epargne et de Crédit

CMD Crédit Municipal de Dakar

CMS Crédit Mutuel du Sénégal

DMF Direction de la Microfinance

DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

FENU Fonds d'Equipement des Nations Unies

FCB Fonds de Contrepartie Belge

FCSS Fonds de Contrepartie Sénégalo-Suisse

FPE Fonds de Promotion Economique

FNPJ Fonds Nationale de Promotion de la Jeunesse

CGAP Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres

GEC Groupement d'Épargne et de Crédit

IMF Institutions de Microfinance

ANEJ l'Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes

ASEPEX l'Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations

FCCMS La Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal

MEF Ministère de l'Economie et des Finances

MEDS Mouvement des Entreprises du Sénégal

MEC Mutuelle d'Épargne et de Crédit

MECMU Mutuelle d'Épargne et de Crédit de la Municipalité de Dakar

OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economiques

ONG Organisations Non-Gouvernementales

PAME Programme d'Appui à Micro - Entreprise

PROFEMU Programme des Femmes en Milieu Urbain

PNLP Programme National de Lutte contre la Pauvreté

PAPES Projet d'Appui aux Petites Entreprises du Sénégal

PMIA Projet de Modernisation et d'Intensification Agricole

PPIP Projet de Promotion des Investissements Privés

REMECU Réseau de Mutuelles d'Epargne et de Crédit de l'UNACOIS

RECEC Réseau des caisses d'Epargne et de Crédit des Femmes de Dakar

SGBS Société Générale de Banques du Sénégal

SMS Structure Ministérielle de Suivi

SFD Systèmes Financiers Décentralisés

UMEC Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit

UMECU Union des Mutuelles d'Epargne et de Crédit de l'UNACOIS

Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le

UM / PAMECAS

Crédit au Sénégal

UEMOA Union Économique et Monétaire Ouest Africaine

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 7

PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE &&&&&&&&&&&&& 8 Chapitre 1 : LE FINANCEMENT CLASSIQUE&&&&&&&.&&&&&&&&&&&..9 Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&&& .17 PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&25 Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&.& 26

Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTIC DE LA MICROFINANCE AU SENEGAL 40

Chapitre 5 : PERSPECTIVES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.50

CONCLUSION GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&58

ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.59

BIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 64

INTRODUCTION GENERALE

Depuis sa naissance vers les années 1980, le secteur de la Microfinance au Sénégal a connu une croissance continue, en participant au développement de l'économie et en luttant contre la pauvreté. Son évolution fulgurante au cours des deux dernières décennies a entraîné beaucoup de défaillances au niveau du secteur. Cette situation a amené les autorités monétaires à réaménager le cadre juridique régissant les Systèmes Financiers Décentralisés (SDF) dans la Zone UMOA afin de maîtriser les risques et de consolider le secteur. C'est ainsi qu'une nouvelle Loi a été adoptée par le Conseil des Ministres de l'UMOA le 06 avril 2007.

Au Sénégal, la Loi1 a été promulguée le 03 septembre 2008 et son décret d'application signé par le Président de la République le 28 novembre 2008. Ce qui fait du Sénégal le deuxième Etat de l'UEMOA à l'adopter, après la Guinée Bissau. La publication a été faite le 31 janvier 2008.

La problématique du financement du secteur privé, en Afrique, fait apparaître un paradoxe. En effet, les grandes entreprises bénéficient de financements importants tandis que les PME, qui contribuent majoritairement à la création d'emploi, en ont faiblement accès.

Cet intérêt nouveau dégage l'importance stratégique des PME à la fois pour les banques, les IMF, les structures d'appui et les agences de coopération. Les agences de coopération ne peuvent pas aboutir à cet objectif sans appuyer le financement des PME qui représentent une part majoritaire du tissu économique sénégalais.

Mon étude consiste à voir l'impact de la microfinance dans le financement que rencontrent les PME sénégalaises. Nous tenterons également dans cette perspective de faire une analyse de l'environnement et le diagnostic du secteur de la microfinance dans ce pays.

1 Loi n°2008-47 du 03 septembre 2008

PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE

Dans cette partie, il s'agit d'étudier les fondements théoriques de la microfinance qui sont le plus souvent destinés aux professionnels et aux théoriciens de ce secteur. Cette étude pourra également être utile aux étudiants, aux cadres et aux agents de banque et des institutions financières ainsi qu'à toute autre personne intéressée par l'économie de la microfinance. Nous étudions successivement le financement classique des PME et les fondements de la microfinance.

Chapitre 1 : LE FINANCEMENT CLASSIQUE DES

PME

Au cours des vingt (20) dernières années, on note une absence du financement des PME par le secteur bancaire classique. Les banques de développement sont venues par la suite pour aider financièrement les PME. La principale source de financement des PME reste le crédit bancaire classique.

Notre analyse s'articulera autour de l'approche classique du financement des PME avant de montrer les méthodes classiques d'analyse et d'évaluation de l'impact de la microfinance pour terminer avec le positionnement de la microfinance pour l'économie nationale.

1.1 Approche classique du financement

Les PME constituent l'armature de toutes les économies et sont une source indispensable de croissance économique, de dynamisme et de réflexibilité aussi bien dans les pays industrialisés avancés que dans les économies émergentes et en développement. Elles constituent la forme dominante d'organisation de l'entreprise, et représentent entre 95% et 99%, selon le pays, de la population des entreprises. Elles garantissent entre 60 et 70% de la création nette d'emplois dans les pays. Les PME jouent un rôle particulièrement important dans la mise sur le marché de techniques ou de produits innovants.

En effet, la principale source de financement des PME est généralement le crédit bancaire classique, bien que certaines analyses tendent à démontrer que le financement bancaire est plus difficile à obtenir pour certaines PME et que les banques hésitent à prêter plus de 70% à 80% du montant de l'investissement.

L'approche la plus classique du financement des investissements des PME rurales ou urbaines, a été de fournir des lignes de crédit et/ou de fonds de garantie aux banques pour financer l'investissement des PME.

Or, la pratique a montré que les banques sont prudentes pour aborder la question du financement des PME. Dans le cas où elles accordent ce type de prêt. Le coût unitaire élevé du traitement des dossiers et le faible taux de recouvrement qu'elles obtiennent justifient à leurs yeux, le peu d'intérêt qu'elles portent à ce secteur.

1.2 Méthodes classiques d'analyse et d'évaluation

de l'impact de la microfinance

Comment mesure-t-on les impacts de la microfinance, dans un contexte socio-économique marqué par beaucoup d'autres facteurs ? La réponse à cette question implique l'identification des effets exclusivement produits par la microfinance sur les populations bénéficiaires.

La question à traiter, selon Armendáriz et Morduch 20072, devient alors celle-ci : Que serait-il arrivé aux clients si le programme n'avait pas existé ? Pour bien définir la méthodologie d'étude, il importe avant tout de savoir comment la microfinance affecte la vie de ses bénéficiaires. L'effet économique est le premier qui vient à la pensée.

Si la microfinance se limitait au microcrédit3, il aurait suffit de mesurer cet effet pour prouver l'impact de la microfinance. De plus il faudrait que l'activité financée soit parfaitement identifiée, et que le crédit n'ait qu'un effet économique sur la vie de l'emprunteur. Alors qu'en réalité, la microfinance affecte la vie sociale et économique des membres à travers d'autres aspects, tels que l'éducation, la santé, les loisirs, etc.

2 Armendáriz B., Morduch J., The Economics of Microfinance, The MIT Press, 2007

3 Il faut entendre par microfinance l'ensemble des services financiers proposés par les IMF, comprenant le

microcrédit bien sûr, mais aussi l'épargne, l'assurance, etc.

Ces effets ne sauraient être ignorés dans les évaluations au risque d'avoir des résultats erronés.

Trois générations sont identifiables dans les études consacrées à l'estimation des effets de la microfinance, chacune orientée méthodologiquement par les questions pertinentes de l'époque.

Ø Première génération :

Il s'agit des premières études apparues vers le milieu des années 1990, alors que la pérennité des IMF était au cSur du débat.

Avec l'échec de nombreux programmes et l'évidence de la dépendance accrue des plus performants aux subventions, il s'agissait de comprendre les problèmes de fonctionnement des IMF à travers leur performance économique.

Les financements étant de plus en plus difficiles à trouver, seules les institutions les plus performantes bénéficiaient des subventions et des rares fonds privés destinés à cet effet. Les études étaient principalement menées par des organismes comme l'USAID4 ou encore la Banque Mondiale, et non par les IMF elles-mêmes. L'accent était mis sur la capacité des institutions à fonctionner de façon à couvrir leurs coûts opérationnels et financiers, tout en permettant à leurs clients de bénéficier économiquement des services offerts. Ces études s'intéressaient plus au fonctionnement des IMF, qu'aux impacts sur les clients, qui n'étaient appréhendés que sous l'aspect purement économique. L'effet revenu était alors le seul effet considéré, l'étude de Coleman citée par Armendáriz et Morduch 2007 en est un bon exemple. A cette époque, les rendements économiques prenaient effectivement le pas sur les aspects sociaux du mouvement.

4 Agence des États-Unis pour le développement international (United States Agency for International Development) est l'agence indépendante du gouvernement des États-Unis chargée de développement économique et de

l'assistance humanitaire dans le monde

Ø Deuxième génération :

Les travaux correspondant à cette génération sont plus nombreux.

A la fin des années 1990, les expériences des premières études montraient une évidence : d'une part les impacts de la microfinance devaient être recherchés du côté des populations, d'autre part l'aspect social méritait plus de considération. La question de l'impact social dirigeait ces études.

Schreiner 2002 donne un cadre d'analyse des effets de la microfinance basé sur cette philosophie et essentiellement orienté vers les clients. Il y définit six aspects permettant de mesurer l'impact socio-économique d'un programme: le niveau de richesse des membres clients (« wealth »), le coût (à la charge des clients), la portée sociale (l'importance sociale du bénéfice d'un membre, « depth »), la taille de la clientèle («breadth »), la durée de la mission (« length »), et l'éventail de services offerts (« scope »). Les aspects économiques et sociaux sont ainsi pris en compte dans cette analyse.

Cependant l'auteur démontre que les résultats d'une telle évaluation dépendent de l'approche choisie. Ce choix impliquait un arbitrage entre performance sociale et performance économique.

Si l'on estimait que la performance sociale primait sur l'efficacité économique, on adoptait l'approche dite de "la pauvreté" qui considère que l'impact social d'une IMF est plus accentué lorsqu'elle sert un nombre limité de clients parmi les plus pauvres, dans une durée limitée et seulement avec le crédit. De l'autre côté, on trouvait les partisans de l'approche de "la souténabilité", accordant le plus d'importance à la performance économique des IMF, et avançant l'idée qu'il vaut mieux aider les moins pauvres en masse pendant longtemps, avec différents services (notamment l'épargne). La différence entre les deux approches se situe également dans les sources de financement des activités des IMF. Pour la première, la portée sociale d'une institution justifiait sa dépendance aux subventions durant toute la durée de son existence.

Alors que les partisans de la souténabilité financière estiment qu'une institution performante doit être capable de dégager assez de profits pour couvrir ses coûts opérationnels, par conséquent les subventions ne sont nécessaires qu'au début de ses activités.

Les IMF se sont sensibilisées davantage aux mesures d'impacts à cette époque, notamment pour attirer les nouveaux investisseurs socialement responsables, plus intéressés par les effets sociaux qu'économiques.

C'est aussi à cette époque qu'on voit apparaître les premières sociétés de notation des IMF sur critères sociaux comme Planet Rating.

Ø Troisième génération:

Cette période s'étend du début des années 2000 à nos jours. Les travaux actuels prônent une approche globale (Morduch et al. 2007), une méthodologie combinant les aspects économiques et sociaux dans l'évaluation des impacts. La pérennité des institutions (performance économique) n'est pas considérée comme incompatible avec l'impact social sur les clients. Aussi, les deux aspects sont considérés dans la mesure de la performance des IMF. Cette période est marquée notamment par des améliorations méthodologiques, des modèles de plus en plus rigoureux sont élaborés avec les nouvelles techniques statistiques et économétriques.

L'implication de plus en plus grande des IMF dans ces études s'explique par leur volonté d'améliorer les services aux clients.

Dans une logique de pérennisation, la compréhension des besoins des clients préoccupe de plus en plus les acteurs. Il est également à noter que ces études sont marquées par une controverse concernant les effets de la microfinance. Une juxtaposition des effets positifs et négatifs est visible dans de nombreuses études. C'est le cas de Rahman 1999 sur la Banque Grameen dans les villages de Bengladesh ; il montre comment la contrainte du remboursement des crédits peut augmenter la pression sociale

sur les catégories les plus en marge, celle des femmes en l'occurrence.

Les études d'impacts sont aujourd'hui confrontées à un défi: proposer un modèle référentiel d'évaluation pouvant s'appliquer dans différentes situations. Pour y arriver, les chercheurs et praticiens doivent trouver des moyens d'amélioration des études actuelles, en trouvant des techniques d'estimation mieux appropriées.

1.3 Positionnement des PME pour l'économie

nationale

Les PME apparaissent aujourd'hui comme des acteurs importants de la croissance économique. Elles constituent un levier essentiel de lutte contre la précarité, le chômage et le sous emploi.

Cependant, leur vulnérabilité face aux chocs internes et externes affecte considérablement leur croissance et limite leur contribution à la formation du PIB. Cette vulnérabilité touche également la création d'emplois, en particulier pour les jeunes.

En effet, on s'accorde sur le fait que la vigueur de la croissance économique contribue au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté.

Parallèlement, il est de plus en plus largement admis que l'incidence de la croissance sur la pauvreté dépend de la qualité de la croissance, c'est-à-dire de sa composition, de sa répartition et de son caractère plus ou moins durable5.

En effet, des études portant sur la croissance convergent sur un point qui est « le rythme de la croissance, dans un pays donné, est pour une large part fonction de : sa capacité de s'intégrer dans l'économie mondiale grâce aux échanges et à l'investissement ; son aptitude à préserver l'équilibre des

5 Voir notamment Banque mondiale (2000), ACDI (2003), DFID (2001), Sida (2003a) et PNUD (2003).

finances publiques et la stabilité de sa monnaie ; et sa capacité de créer un environnement institutionnel garantissant l'exécution des contrats et le respect des droits de propriété »6.

A l'heure de la mondialisation, les économies en transition et en développement, et les entreprises qui y ont leur siège, éprouvent des difficultés majeures lorsqu'elles cherchent à renforcer leurs capacités humaines et institutionnelles afin d'être en mesure d'exploiter les possibilités qui s'offrent à elles dans les domaines des échanges et de l'investissement.

Ces difficultés ont acquis un rang élevé dans la hiérarchie des priorités du programme d'action pour le développement à l'échelle mondiale et figurent en bonne place dans les déclarations finales publiées à l'issue des grandes réunions internationales qui se sont tenues ces dernières années, dont la Déclaration de Doha et le Consensus de Monterrey.

Si ce sont certes les autorités publiques qui décident de l'action à mener dans les domaines des échanges et de l'investissement, ce sont bien les entreprises qui échangent et investissent.

Dans les économies de marché, le secteur des entreprises est essentiellement privé ; il couvre toute la palette des activités économiques qui s'étend de l'agriculture aux services, et notamment au commerce, en passant par l'industrie manufacturière, et tend de plus en plus à élargir son rayon d'action aux secteurs d'infrastructure et aux services sociaux. Au sein du secteur privé, il existe différentes catégories d'acteurs intervenant sur le marché : des travailleurs indépendants, des micro-entreprises, des petites entreprises, des entreprises de taille moyenne, de grandes entreprises et des sociétés multinationales.

6 Lawrence Summers (2003) : il y a lieu de remarquer à quel point M. Summers, Président de l'Université de Harvard, préfère insister sur les « aptitudes» et les « capacités » nécessaires à l'obtention de certains résultats en matière de croissance plutôt que de défendre telle ou telle politique. Rodrik (2003) estime pour sa part que ces « aptitudes» et « capacités » ne concordent pas exactement avec les axes que privilégient normalement les pouvoirs publics et qu'il existe de multiples moyens de les développer, p. 6.

Les PME privées dont le nombre total excède en règle générale 95 %, hors secteur agricole, sont une source essentielle d'emplois et génèrent des recettes considérables tant à l'intérieur qu'à l'exportation dans les pays de l'OCDE comme dans les pays en transition et en développement7. À l'évidence, une hausse de la compétitivité des PME pourrait contribuer au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté.

Ainsi, on remarque que les PME jouent un rôle particulièrement important dans les pays en développement et en transition. Elles constituent une source majeure d'emplois, de revenus et de recettes à l'exportation.

Si elles ont à faire face aux mêmes difficultés que les PME du reste du monde, les PME des pays en développement pâtissent plus encore que les autres de la piètre qualité des capacités humaines et institutionnelles mises à leur disposition et tardent à recueillir tous les bénéfices qu'elles sont en droit d'attendre de la mondialisation.

Les difficultés auxquelles elles se heurtent sont notamment :

· Leur faible capacité de faire entendre leur voix au stade de la formulation de l'action gouvernementale et l'absence de dialogue institutionnalisé entre les secteurs public et privé ;

· Des préjugés défavorables à propos du secteur privé et une défiance réciproque entre les secteurs public et privé ;

· L'absence de législation adéquate sur les droits de propriété et de moyens pour la faire respecter, qui compromet l'accès au crédit, en particulier pour les femmes;

· Le manque d'informations (sur les marchés, les normes, les barrières à l'entrée et à la sortie et les obstacles interdisant l'accès aux marchés), de données statistiques pertinentes et d'institutions de soutien ;

7 Voir OCDE (2002), CEAP (2000), FUNDES (2002)

· La prépondérance des entreprises détenues par l'État et le rôle prédominant du secteur public dans la promotion des exportations et de l'investissement ;

· Le pourcentage élevé de micro-entreprises sur le poids du secteur informel et la complexité des réglementations sur l'absence d'incitations pour les entreprises du secteur informel à rejoindre le secteur formel.

Ainsi après avoir fait l'étude du financement classique, il faut voir les principes qui sont utilisés pour mener à bien la subvention octroyée aux PME.

C'est ce qui nous amène à voir le fondement du financement des PME c'est-àdire de la microfinance.

Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE

La notion de microfinance recouvre une grande diversité de réalité, aucune définition n'a permis jusqu'ici de donner une représentation de cette réalité complexe. En effet, pour le cerner il est nécessaire de voir le concept de la microfinance en tant que offre de services financiers aux pauvres, ensuite montrer son origine pour le comprendre et enfin expliquer ses relations avec les PME.

2.1. Le Concept de Microfinance

La microfinance fait référence à l'offre de services financiers aux populations pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n'ont pas accès aux services financiers bancaires, dans le but de satisfaire les besoins de leur ménage ou de leurs activités économiques et professionnelles. Les services financiers dont il s'agit ici sont principalement de deux types, épargne et crédit, auxquels s'ajoutent maintenant les assurances et les services de transfert.

Une institution de microfinance est une entreprise financière qui doit, à terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être viable et continuer à offrir ses services.

Par ailleurs, les clients des institutions de microfinance ont besoin des services financiers pour, entre autre, sécuriser leurs disponibilités et mener principalement des activités économiques.

Cependant, au-delà de leur fonction d'intermédiation financière, de nombreuses institutions de microfinance (IMF) jouent un rôle d'intermédiation sociale à travers notamment les modalités suivantes : groupes de solidarité, formation des clients, renforcement de la confiance en soi, participation à la gestion.

Les études d'impact et les expériences accumulées ont fait évoluer le concept et confirmer un certain nombre de principes et d'acquis parmi lesquels8 :

· la microfinance constitue un puissant instrument dans la lutte pour la réduction de la pauvreté ;

· l'accès, de manière durable, d'un grand nombre de pauvres à des produits et services financiers, requiert l'atteinte par les IMF de
l'autosuffisance financière ;

· l'intégration de la microfinance dans le secteur financier global est une condition de développement de sa portée ;

· les pauvres ont besoin, non seulement de crédit, mais aussi d'une variété d'autres services financiers tels que l'épargne, les services de paiement, l'assurance& ;

· le crédit n'est pas toujours approprié pour toutes les situations: des catégories de personnes qui ne disposent d'aucun revenu, ni de moyens de

remboursement de prêts, ont certainement besoin d'autres formes d'appui avant d'être élligibles au crédit;

· le renforcement des capacités (institutionnelles et humaines) constitue un défi majeur du secteur de la microfinance ;

· les systèmes d'information de gestion constituent des impératifs pour tous les acteurs dans l'optique de la viabilté et de la maîtrise des risques ;

· le rôle des gouvernements est important dans la création d'un environnement favorable au développement du secteur.

Bien que l'on ait assisté, ces dernières années, à une forte croissance des institutions de microfinance (IMF) de par le monde, la demande de services de microfinance reste largement insatisfaite.

En effet, sur une demande globale estimée à 500 millions de familles, seules 30 millions seraient touchées en 2002. Sur les continents, la couverture est très inégale. En Asie : 9,3% des familles les plus pauvres seraient touchées contre seulement 6% en Amérique Latine et en Afrique.

Dans la région de l'UEMOA, Les pratiques d'épargne et de crédit (tontines, clubs d'épargne, caisses de solidarité, fonds rotatifs, coopératives d'épargne et de crédit) ont des origines lointaines.

Cependant, la microfinance, en tant que secteur organisé, et sa contribution au développement économique ne sont reconnues qu'il y a une quinzaine d'années.

Les organisations qui opèrent dans le secteur peuvent être classées en trois catégories:

· les institutions d'épargne et de crédit;

· les expériences de crédit direct;

· les Projets à volet crédit et les ONG qui ne font pas du crédit leur activité principale.

D'après les données de la Direction des Systèmes Financiers décentralisés de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (DSFD/BCEAO), le secteur a évolué comme suit au cours de la période 1993 -- 2003 :

· le nombre d'institutions a été multiplié par 6 atteignant 620 au 31

décembre 2003 ;

· le nombre de points de services (caisses de base, agences et

bureaux&) est passé de 1136 à 2597 ;

· le nombre de clients/membres servis par ces institutions qui était

de moins de 313 000 en 1993 a atteint 4 millions en décembre 2003 ;

· les dépôts collectés passent de 12,8 milliards FCFA en 1994 à

204,7 milliards FCFA à fin 2003 ;

· les prêts octroyés par ces institutions ont été multipliés par 10 au cours de la période considérée passant de 19,4 milliards à 200 milliards FCFA ;

· des crédits en souffrance atteignent 8% de l'encours au 31 décembre 2003.

Les Institutions de Microfinance (IMF) de la région UEMOA sont majoritairement des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC). Ensemble, ces COOPEC concentrent 87% des 4 millions de clients touchés en 2003, gèrent 95% des dépôts et 80% des encours de crédit. Dix (10) IMF sur les 620 recensées en 2003 disposent de 80% des dépôts collectés et des opérations de crédit dans la région. Dans chaque pays de l'union, une ou deux institutions représentent plus de 50% des activités du secteur.

Dans la zone UEMOA, le secteur de la microfinance est régi par une loi sur les structures mutualistes d'épargne et de crédit, adoptée au niveau de chaque pays sur la base du cadre général de la législation dite loi "PARMEC", et ses décrets d'application9.

9 Par ce nom générique usuel, il faut entendre l'ensemble des lois nationales et décrets d'application élaborés par chaque pays sur la base du document adopté sur la législation des mutuelles d'épargne et de crédit dans le cadre de l'exécution du Programme d'Appui à la Réglementation sur les Mutuelles d'Epargne et de Crédit (PARMEC).

Dans le cadre de cette réglementation, les structures mutualistes peuvent être agréées et leurs institutions de base reconnues par les ministères des finances, sur la base de demandes examinées par les cellules de suivi des SFD desdits ministères avec la collaboration de la BCEAO.

Concernant la microfinance et les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), même si l'impact de la microfinance reste globalement limité, des études et recherches montrent qu'elle représente un outil important de lutte contre la pauvreté et doit être considérée comme une des stratégies en vue d'atteindre les OMD notamment la réduction de moitié de la pauvreté d'ici à 2015. Le Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres (CGAP) a tout récemment montré que la microfinance, par le biais des services financiers durables qu'elle fournit aux pauvres, contribue à l'atteinte de ces objectifs.

En effet, l'accès aux services financiers constitue une base à partir de laquelle d'autres besoins peuvent être satisfaits : santé, éducation, conseils de nutrition, autonomisation des femmes.

2.2. Historique de la Microfinance

Dans le passé, les pratiques visionnaires de certains moines franciscains qui avaient fondé au XVe siècle des monts de piété présentaient des orientations communautaires. Toujours en Europe, en 1849, un bourgmestre prussien Friedrich Wilhelm Raiffeisen, fonde en Rhénanie la première société coopératives d'épargne et de crédit, une institution qui offre des services d'épargne aux populations ouvrières pauvres et exclues des banques classiques. L'épargne collectée permet de consentir des crédits à d'autres clients.

Ces organismes sont dits mutualistes. Le mutualisme y compris financier connaît à partir de 1941, un développement assez exceptionnel au Pays basque espagnol autour des coopératives de Mondragón.

Mis à part le cas de Mondragón, les organismes et institutions qui se développent sur cette base en Europe et en Amérique du Nord, puis, après la Seconde Guerre mondiale dans les pays du Sud se focalisent sur l'épargne et offrent peu de services de crédit10.

La microfinance s'inspire des pratiques financières traditionnelles en Inde et en Afrique de l'Ouest. Sa version actuelle résulte de l'inventivité du docteur Muhammad Yunus11 dans les années 1970 au Bangladesh.

La Grameen Bank, qui a résulté de cette innovation financière, repose sur un constat et un principe très simple: les pauvres des pauvres n'ont pas accès aux banques et donc au crédit, car ne possédant rien, ils ne peuvent pas offrir de garanties. Ils sont donc à la merci des usuriers et autres banquiers de rues.

Au Sénégal, la réforme bancaire de 1975 introduite par la BCEAO a supprimé la distinction entre banques commerciales et banques de développement.

Sur le plan réglementaire, des normes prudentielles plus strictes sont imposées aux banques sans faire de distinction entre elles et suivant la nature des activités qu'elles financent.

Dans ces conditions, les banques ne financeront que les activités qu'elles jugent rentables et négligeront de plus en plus les PME.

Vers la fin des années 80, le secteur bancaire a connu sa plus sérieuse crise. Comme conséquence de cette crise, des réformes importantes ont été mises en Suvre en 1989. La restructuration du système bancaire s'est, en particulier traduite par la liquidation de 8 banques (5 du secteur public et 3 banques privées).

Elle a été accompagnée d'une libéralisation partielle des taux d'intérêt et de
l'allocation du crédit et de la création d'un marché monétaire avec l'objectif

10 Sébastien Boyé, Jérémy Hajdenberg, Christine Poursat, Le Guide de la microfinance, Eyrolles, 2006, p.19

11 Le docteur Muhammad Yunus a reçu conjointement avec l~ONG Grameen Bank dont il est le fondateur le prix Nobel de la Paix de 2006 le vendredi 13 octobre 2006.

d'encourager le développement d'un système financier moins administré, plus flexible et plus concurrentiel.

Ainsi la restructuration de 1989 a été un succès en ce sens que le système bancaire a été assaini. Mais les réformes structurelles n'ont pas donné les résultats escomptés en ce qui concerne le financement du développement. En particulier, la liquidation des banques de développement a laissé un vide dans le domaine de financement des PME.

En effet, la distribution des crédits par branche d'activité place le commerce en première position avec pas moins de 52 % de l'encours à fin 1999 contre 45,7 en décembre 1994. Ce sont bien des activités de négoce qui constituent l'essentiel des financements des banques à l'économie.

Depuis 1995, la Banque centrale exige que 60% au moins du portefeuille des banques soient constitués de prêts approuvés (ratio de structure de portefeuille). Ce système place certes davantage les banques en face de leurs responsabilités en ce qui concerne l'appréciation du risque et la qualité des emplois, mais il traduit aussi le souci de la Banque Centrale de préserver la solvabilité et l'amélioration de la qualité des portefeuilles des banques primaires par le renforcement des ratios prudentiels. En effet, selon le « Rapport sur le Développement Humain » du PNUD pour le Sénégal de 1998, il a été relevé qu'en matière d'accès au crédit bancaire, les PME/PMI affichent des proportions de rejets très élevées qui s'établissent à 75, 80 et 100% des demandes .Ce constat n'est pas seulement spécifique aux petites et moyennes entreprises de production ; il peut être étendu à l'ensemble des micro-entreprises12 . La plupart des micro-entreprises (95%) n'avaient jamais eu accès au crédit bancaire.

12 cf. « Etude d'identification du Projet d~Appui à la Micro-Entreprise - PAME Médina » - 1995

2.3 Microfinance et PME

La PME rencontre des besoins généralement similaires à des niveaux plus importants : un besoin de financer son implantation, un besoin de financer des marchés spécifiques et un besoin d'autres services financiers tels que la caution sur marché, la caution d'avance de démarrage.

Le niveau de ce besoin d'antres de trois types : les crédits d'investissement, les crédits à court terme, les engagements par signature.

La recherche de la satisfaction des besoins financiers de PME a conduit à la mise en place d'un important dispositif d'appui comprenant : des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et de certains SFD;

Ø des projets de financement direct (maintenant abandonnés compte tenu de leurs mauvaises performances et de leur effet négatif sur le secteur financier) ;

Ø des fonds de contrepartie apportant généralement des ressources à des intermédiaires financiers de proximité pour accroître leurs fonds de crédit ( prêts) et améliorer leurs capacités techniques (subventions);

Ø des fonds de garantie qui sont des mesures incitatives en direction des intermédiaires financiers pour prendre en charge une part ou moins importante des impayés sur les crédits octroyés.

Malgré les initiatives mises en place par les pouvoirs publics pour drainer des ressources financières importantes en direction des PME, ce secteur est encore très peu desservi. L'évolution récente du secteur financier, avec l'émergence et le formidable développement au cours de ces 15 dernières années de nouveaux intermédiaires financiers de proximité (appelés systèmes financiers décentralisés ou encore institutions de microfinance), a déjà pris en charge une bonne partie des besoins des Micro et petites entreprises (MPE) et commence timidement à s'intéresser à la PME.

Ce sous-secteur financier pourrait ainsi constituer, sinon une alternative, du moins un complément de poids pour améliorer les flux financiers en direction de la PME.

En effet, dans un pays comme le Sénégal, le secteur de la microfinance a connu un développement rapide au cours de la dernière décennie et suscite dès lors une forte demande d'informations disponibles, accessibles et fiables. C'est dans cette optique que la Direction de la Microfinance (DMF) du Ministère de l'Entreprenariat Féminin et de la Microfinance a mûrit le projet d'un renouvellement du portail de la microfinance pour arriver à un meilleur niveau de communication et de circulation de l'information entre les acteurs du secteur et participer à sa promotion.

PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU SENEGAL

Le secteur de la microfinance a connu un développement fulgurant au cours de la dernière décennie en rapport avec l'essor de la lutte contre la pauvreté. L'étude de la microfinance au Sénégal nous fait montrer l'environnement dans lequel elle se trouve, l'analyse de son évolution durant ces dernières décennies et l'exposé des perspectives.

Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA

MICROFINANCE

L'Etat du Sénégal est actif dans le secteur de la microfinance depuis l'émergence des SFD avec l'appui des bailleurs de fonds et des organismes internationaux. Pour bien appréhender cet environnement, il est nécessaire de voir l'analyse de l'offre et de la demande de financement des PME, le rapport entre les IMF et les PME en matière de financement avant de définir le cadre légal et réglementaire de la microfinance.

3.1 Analyse de l'offre et de la demande de

financement des PME au Sénégal

Cette section portera sur l'étude de l'offre de financement après avoir montrer la demande de financement des PME.

3.1.1. Analyse de la demande de financement

Cette analyse consiste à définir la notion de PME au Sénégal mais à montrer ses besoins de financement.

3.1.1.1 Définition des PME au Sénégal

Selon la charte des PME du Sénégal, on entend par PME, toute personne physique ou morale, productrice de biens ou de services marchands. En effet les PME sont constituées d'une part de la petite entreprise qui inclut la micro entreprise et la très petite entreprise et d'autre part de la moyenne entreprise.

Ainsi en son article 3, les petites entreprises (PE) regroupent les microentreprises et les très petites entreprises répondant aux critères et seuils suivants :

Ø Effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé ;

Ø Tenue d'une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par un

Centre de Gestion Agréé (CGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal;

> Chiffre d'affaires hors taxe annuel n'atteignant pas les limites

définies dans le cadre de l'impôt « synthétique » ;

De même l'article 4 dispose que les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants :

> Effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;

> Tenue d'une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal et certifiée par un membre inscrit à l'Ordre National des Experts Comptables et Comptables Agréés (ONECCA) ;

> Chiffre d'affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées cidessus et 15 milliards de FCFA ;

> Investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de FCFA.

3.1.1.2 Les besoins des PME sénégalaises

D'après la Direction de la microfinance13, les PME sénégalaises manifestent plusieurs sortes de besoins que sont d'une part les besoins financiers et d'autre part les besoins non financiers.

Concernant les besoins financiers, selon l'association Epargne Sans Frontière dans son rapport provisoire publié en août 2007 en collaboration avec Access Finance Gestion14, les besoins financiers des PME au Sénégal se présentent comme suit:

> Le besoin de financer l'implantation, précisément celui de financer

l'investissement et le fonds de roulement de départ;

> Le besoin de financer le développement de l'activité, c'est-à- dire

le besoin de financer l'acquisition d'équipements nouveaux;

> Le besoin de financer le fonds de roulement ordinaire ;

> Le besoin de financer des marchés spécifiques, l'entreprise doit

trouver les ressources permettant de produire et d'effectuer les livraisons

13 Créée en 2003 avec pour mission de promouvoir et développer le secteur de la microfinance au Sénégal

14 Analyse et expérimentation de pistes de développement de la mésofinance, travaux du groupe de réflexion sur la mésofinance au Sénégal

avant d'obtenir le règlement ;

Ø Le besoin d'autres services financiers tels que la caution sur

marché, la caution d'avance de démarrage ;

Ø Le besoin de trouver des garanties et des partenaires financiers

capables de fournir des ressources longues à des taux avantageux ;

Ø Le besoin d'identifier toutes les sources de financement
disponibles et mobilisables ;

Ø Le besoin de réduire les délais de financement et de

refinancement.

En outre pour les besoins non financiers, Epargne Sans Frontière a énuméré, dans le même rapport, une série de besoins non financiers des PME sénégalaises parmi lesquels:

Ø Le renforcement des capacités des ressources humaines,

précisément en formation technique et en formation en gestion d'entreprise ;

Ø La promotion des produits et services notamment l'encadrement à la recherche de débouchés, la participation aux foires ou à d'autres manifestations commerciales, l'information sur le calendrier des manifestations commerciales, les bons de commande ou de travaux, la participation aux appels d'offres etc.;

Ø L'amélioration de la qualité des produits (brevet, certification,

normalisation des produits, manuel de procédures,&);

Ø Le consulting c'est-à-dire l'encadrement et l'assistance conseil;

Ø Les relations de partenariat (inscription dans les chambres de

métier, adhésion à une organisation professionnelle).

3.1.2 Analyse de l'offre de financement

3.1.2.1 Diagnostic des banques

L'implication des banques dans le secteur privé est plus remarquable quand il s'agit des grandes entreprises. Avec une possibilité d'accéder aux financements des banques, les PME sénégalaises ont souvent été réputées comme trop risquées.

Néanmoins, dans une crainte de diversification de leur portefeuille client, les banques prennent de plus en plus goût au segment de marché des PME.

Cet avantage des banques pour le financement des PME se réalise par la conception, à l'intérieur des banques, soit d'un service chargé des PME, soit d'un service chargé des réseaux et des particuliers dans le but de distinguer quel type démarche et de produit mettre en place pour fortifier la microfinance.

Selon la Direction de la Microfinance lors d'un atelier15 a fait savoir que le secteur bancaire sénégalais a connu une nette croissance entre 2004 et 2006 avec la création de nouvelles banques entre autre la BRS, la BIMAO, la CBAO qui a incorporé la Banque Sénégalo-Tunisienne (BST) et qui est devenue Attijari Bank, de la Banque Atlantique Sénégal, une filiale de Atlantic Financial Group et de International Commercial Bank Sénégal. Ainsi le total des banques en activité au Sénégal est porté à dix sept (17) grâce à l'ajout de ces cinq (05) nouvelles banques.

Le but visé par cette politique de création de nouvelles banques est de hausser le stade de bancarisation de l'économie sénégalaise, de perfectionner l'accès des populations aux services financiers, et d'encourager la croissance en améliorant le financement des activités économiques.

Le secteur bancaire du Sénégal a participé significativement à l'économie sénégalaise avec un financement durant ces cinq (5) années du fait de l'augmentation du volume du crédit de 639,6 milliards de FCFA en 2000 à 1006 milliards de FCFA en 2005.

15 Atelier d'écriture sur « le secteur de la microfinance au Sénégal » du 18 au 21 Octobre 2011 à Saly Mbour (Sénégal)

L'association Epargne Sans Frontière dans son rapport réalisé en août 2007 montre que le taux de base bancaire diffère en fonction des banques. Il s'élève à 8% (BIS, CBAO, ECOBANK, CNCAS, CITIBANK, BSIC), 8,5% (BICIS) et 9% (SGBS).

Cependant, à chacune des banques, à chaque type de crédit, est adjoint un taux d'intérêt particulier comme le démontre le tableau ci-dessous :

Tableau 1 : Taux d'intérêt bancaire par type de crédit

Taux de base bancaire

Crédit à court terme

Crédit à moyen terme

Crédit à long terme

BICIS

8,5 à 12%

8,5 à 13%

8,5 à 13%

BOA

9 à 12%

9 à 13%

 

BST

8 à 14%

8,5 à 12%

 

CBAO

10 à 14%

10 à 13%

 

ECOBANK

10 à 14%

10 à 13%

 

SGBS

9%

9 à 14%

 

CNCAS

13,5 ou 7,5% si bonification

13,5 ou 7,5% si bonification

13,5 ou 7,5% si bonification

BHS

9,5%

 
 

CITIBANK

7,75 à 9%

10%

 

CREDIT LYONNAIS

9% + marge

9% + marge

 

BSIC

12%

8%

 
 

Source: www.izf.net

3.1.2.2 Diagnostic des IMF

Dans un pays comme le Sénégal, les réseaux d'IMF les plus importants sont : le CMS, l'ACEP, l'UM-PAMECAS, l'UMECU-DEF. Selon la BCEAO16, ces quatre (4) IMF accumulent 57% de la clientèle, rassemblent 81% des dépôts et des financements mis en place en 2004.

16 BCEAO, monographie des SFD au Sénégal, 2004

Elle ajoute qu'il existe une très faible aide des IMF dans le financement des besoins des PME sénégalaises. En effet, c'est uniquement les réseaux précédemment cités qui sont en situation de financer les PME en fonction de leur expérience, de leur compétence (en manière de ressources humaines, de systèmes d'information de gestion, de ressources financières) et des épreuves déjà confrontées dans ce domaine.

Selon ces trois plus grandes IMF (CMS, ACEP, UM-PAMECAS) le fonds de roulement est le plus important en matière d'offre de financement.

L'investissement est faible en ce qui concerne les crédits octroyés dans la mesure où généralement les crédits octroyés sont de court terme.

Concernant le volume de crédit attribué aux PME, l'évaluation faite par les IMF se présente comme suit:

Pour le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS) :

Sur une production globale de crédit de 38 milliards de FCFA en 2006, il a accordé 6 milliards de FCFA à des entreprises ayant la forme de PME.

Sur cette même lancée, le CMS a pris des directives liées au recrutement et à l'installation d'instances qui se chargeront de la gestion de cette catégorie d'entreprises. D'après le CMS, on peut souligner le financement de dossiers de demande de crédit dans les différents secteurs d'activités en même temps qu'une emprise du fonds de roulement.

Pour l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP) : 2005 : 155 Milliards FCFA ont été attribué à 174 PME au Sénégal,

2006 : 3,965 Milliards FCFA pour 164 PME. On note une baisse de l'ordre de

Pour le PAMECAS :

ANNEE 2004 (6MOIS)

ANNEE 2005

ANNEE 2006

Montant financé : 4,439 Milliards

Nombre de projet : 1720

Montant financé : 3,393 Milliards

Nombre de projet : 970

Dont 9% de personnes morales (424 millions)

H : 51% F : 40%

Montant financé : 3,520 Milliards

Nombre de projet : 526 Dont 7% de personnes morales

H : 53% F : 40%

 

Selon la coopération financière allemande KfW, 1,3 milliard FCFA entre Juillet et décembre 2006, un montant de 570 millions FCFA a été alloué pour financer 86 projets.

Ainsi les conditions particulières liées à l'allocation de crédit par ces IMF se présentent comme suit:

ACEP

CMS

PAMECAS

durée : 36 mois maxi

taux d'intérêt : 12 à 12,5% Plafond : 15 millions FCFA

durée : maxi 36 mois taux : entre 10 et 13,50%

Plafond : 50 millions FCFA

durée : jusqu'à 60 mois

taux : 20% dégressif Plafond : 25 millions FCFA

 

Source : Des enquêtes menées par la Direction de la Microfinance auprès de ces IMF

3.1.2.3 Diagnostic des structures d'appui

La faiblesse de la prise en compte des MPE dans les politiques nationales de développement confirme l'installation du ministère de la PME, de l'ADEPME et de l'APDA, ainsi que la mise au point de la charte de la PME et de la lettre de politique sectorielle de la microfinance.

En plus de ces stratégies de promotion des PME, ce segment de marché profite également de l'appui de la coopération bilatérale et celle multilatérale. Cependant, il existe certaines difficultés dans ce cadre, principalement : le manque de cadre macro-économique pour l'organisation et l'harmonisation des aides, la faible participation des bénéficiaires dans la réalisation des

projets les concernant, la faible implication des services non financiers au détriment du développement de la Microfinance (formation, étude conseil, encadrement) mais l'existence d'un tissu de structures d'appui et le faible effet et le manque de stratégies de pérennisation de l'action des bailleurs dans le cadre de la promotion de la MPE.

3.2 Etude du financement des PME par les Institutions de Microfinance

Cette étude nous permettra de cerner d'une part l'aide des IMF pour le financement des PME et d'autre part le financement proprement dit.

3.2.1 L'aide des IMF pour le financement des PME

L'étendue accordée à la microfinance par les gouvernements et les bailleurs de fonds s'appuie principalement sur l'idée selon laquelle elle est une manière très efficace de lutter contre la pauvreté.

En effet, de nombreux pays de l'UEMOA surtout au Sénégal, la réalisation des projets d'appui à la microfinance s'est effectuée tout d'abord de manière incohérente surtout à l'initiative de certains bailleurs de fonds, sans grande concertation.

Du point de vue de l'impact, l'augmentation rapide et continue de l'activité des IMF les mieux organisées fait voir qu'elles sont en accord avec un besoin des populations. Selon la même source, cette augmentation s'accompagne d'une différenciation des services financiers et des marchés (ruraux et urbains, crédits aux particuliers et crédits aux micro-entreprises, crédits allant du très court terme à parfois 2 ou 3 ans).

Pour la bonne raison que l'enjeu majeur de la microfinance est de compenser convenablement et durablement les faiblesses du secteur bancaire pour permettre le développement économique et social de l'ensemble de la population. Ce compartiment a connu une forte croissance au cours des 15 dernières années.

Cette progression rapide s'est accompagnée d'une régulation et d'une aide importante. Dans un pays tel que le Sénégal, les autorités ont mis à Suvre la Loi Parmec qui est en vigueur dans les pays membres de l'UEMOA, relatif à la création et au fonctionnement des structures du secteur. Concernant l'aide, la plupart des bailleurs de fonds se sont impliqués dans le soutien financier et l'appui technique pour favoriser la création et le développement de structures de financement de proximité qui seules sont en mesure de fournir des services financiers aux groupes vulnérable.

Le maintien des IMF implique leur adéquation commerciale et financière avec les besoins et capacités des populations ciblées, et leur stratégie s'affaiblit différemment suivant le marché concerné.

Durant leur croissance et de leur diversification, les IMF peuvent être emmenées à penser successivement à différents segments de marché qui doivent être accédé grâce à une cohérence particulière.

Les IMF répondent actuellement de manière adaptée au besoin fondamental de la micro-entreprise qui est l'accès au crédit. De nos jours, on remarque une plus grande prise en charge des besoins de ces MPE par les IMF au Sénégal.

En dehors de l'ACEP, du CMS, de l'UNACOIS dans une certaine mesure et des projets d'intervention de certaines d'entre elles dans un proche avenir (notamment PAMECAS), les IMF participent très peu dans le financement des PME. Ainsi, il est nécessaire d'entreprendre un diagnostic des IMF qui concernera principalement les principaux réseaux qui sont seuls à avoir le potentiel pour présenter la question liée au financement des PME sénégalaises.

3.2.2 Financement des PME par les IMF au Sénégal

Selon le rapport final du Ministère de la PME, de l'Entreprenariat féminin et de la Microfinance17, ce diagnostic va porter sur les principaux réseaux comme

17 Thème N°5 Microfinance et financement des PME et MPE établi en Août 2004

la FCCMS, l'ACEP, l'UM-PAMECAS.

Il accordera une importance particulière sur les aspects de viabilité sociale et institutionnelle à l'instar des réussites et de durabilité économique et financière.

3.2.2.1 La Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du

Sénégal (FCCMS)

Créée en juin 2000, la FCCMS compte 60 caisses de base dont 24 caisses urbaines ou semi urbaines et 36 caisses rurales. Elle profite de l'appui institutionnel et financier de l'Agence Française de Développement (AFD) et du CICM18. Sa réussite s'est essentiellement basée sur :

Ø Une décentralisation dense : 60 caisses partagées à travers le

pays comme le montre le tableau en-dessous:

 
 
 

KaolackSud-estThièsDakarSud-ouestTotal

 
 

16

14

12

8

10

60

 

Source : C a b in et « D C E G » S A R L

Ø Le nombre de caisses est passé de 76 en 2001 à 60 en 2002

par suite de fusions de 19 caisses et de l'installation de 3 nouvelles caisses ; Ø une installation qui encourage le monde rural avec 24 caisses de
ville ou semi-urbaines contre 36 caisses rurales dont 15 petites ;

Ø un sociétariat de 152 605 membres (dont 20% de femmes)

représentant 46% de la clientèle des SFD, 18% du crédit et 53% des dépôts ; le sociétariat a augmenté de 17% par rapport à l'année 2001 ;

Ø un encours de crédit de 7,569 milliards FCFA dont 80% sont concentrés dans les sous secteurs de l'immobilier, du commerce, du social et de l'agriculture respectivement 35%, 20%, 15% et 11%;

Ø une large gamme de produits : 4 produits d'épargne ; 6 produits

de crédit; 4 services (domiciliation de salaires et pensions, encaissement de chèques, virement, opérations déplacées) ;

Ø un produit net bancaire de 2,170 milliards pour des dépenses de

fonctionnement de 1,684 milliards (soit 77,6%) ;

Ø un total fonds propres et assimilés de 2,381 milliards dont les 21%

concernent les subventions d'investissement et fonds de garantie ;

Ø des placements en banque de 8,138 milliards dont 7,600 milliards
(soit 93%) de dépôt à terme.

En conséquence, toutes les relations de la FCCMS avec les banques spécialement la Société Générale de Banques au Sénégal (SGBS) concernent la gestion des excédents de trésorerie accompagnée d'un service de quête de fonds;

La conséquence de cette réussite peut s'expliquer par le produit net bancaire (PNB) qu i s'est établi à 1,749 milliards en 2002, contre 1,288 milliards en 2001 (+35,8%).

La FCCMS a amélioré son résultat net en 2002 ; elle est passée de 34 millions FCFA en 2001 à 114 millions FCFA hors subventions extérieures. Elle est encore fortement dépendante des subventions aussi bien pour ses ressources longues que pour son fonctionnement (respectivement 229,4 millions et 59,2 millions en 2002).

3.2.2.2 L'Alliance du Crédit et de l'Epargne pour la Production (ACEP)

La réussite de ce réseau19 peut s'expliquer par:

Ø un réseau de distribution qui couvre l'ensemble du territoire national et qui comprend 29 points de service principalement urbains et semi-urbains ;

Ø un volume de crédit de 13,8 milliards FCFA concédés en 2002, en hausse de 16,5% par rapport à 2001 ;

19 http://www.acepsenegal.com/

Ø une intervention considérable dans les zones à vocation non agricole et une croissance relative des activités de crédit dans les zones agricoles comme Kolda, Ziguinchor, Tambacounda et Kaolack ;

Ø le secteur du commerce représentait 71% du portefeuille de crédit, celui des services 13%, l'agriculture 12% et la production 4% ;

Ø un volume d'épargne par rapport au crédit qui est faible soit 1,6 milliard en 2002 (+18% par rapport à 2001) ; cette faiblesse montre une idée de la structure des ressources de l'institution ;

Ø une clientèle composée essentiellement de micro-entreprises avec l'évolution d'une partie vers les PME; au cours de l'année 2002, 26 297 clients ont bénéficié de crédit, dont 2 776 femmes et 767 groupes ;

Etant absolument une mutuelle d'épargne de crédit, l'ACEP est gérée comme une banque. En début 2002, les capitaux propres étaient de 7,3 milliards de FCFA (73% de l'actif).

L'ACEP est considérée comme l'une des institutions de crédit les plus performantes de la sous-région. En effet, en fin 2002, elle a dégagé un excédent de 951,2 millions FCFA avec une augmentation de 1,2% seulement par rapport à l'année précédente.

Ce réseau est en collaboration avec la CNCAS dans la quasi-totalité des agences de cette structure, la SGBS et la CBAO où elle a ouvert des comptes y domicilier uniquement ses excédents de trésorerie. Elle a déjà profité de 3 refinancements de la CNCAS qui lui a accordé une aide sur fonds propres et aux conditions suivantes : un montant de 300 millions, une durée de 24 mois, aucun différé, un taux d'intérêt de 8 % l'année, des modalités de remboursement de 4 billets semestriels et des garanties et valeur (domiciliation des ressources et nantissement du portefeuille refinancé).

3.2.2.3. L'Union des Mutuelles de Partenariat pour la

Mobilisation de l'Epargne et du Crédit au Sénégal (UM-PAMECAS)

Créée en août 2008, l'union est issue de la phase accélérée d'expansion du réseau de caisses appuyées par l'ancien Projet d'Appui aux Mutuelles d'Epargne et de Crédit (PAMECAS). Elle regroupe actuellement 28 caisses de base urbaines toutes regroupées sur le territoire géographique de la région administrative de Dakar.

La réussite20 de ce réseau est le fruit dun sociétariat de 106 046 membres dont 52 368 femmes (49%) et 11 482 personnes morales (près de 11%), une installation concentrée à Dakar, un volume de crédits de 4,9 milliards octroyés en 2002 contre 3,2 milliards en Septembre 2001 (en hausse de 53%), un volume d'épargne collectée de 6,5 milliards en 2002, contre 4,5 milliards en Septembre 2001 (en hausse de 44%) et une gamme à court terme, moyen terme ou long terme de produits : cette gamme va encore se développer avec la redynamisation du produit dénommé « Accès des femmes sénégalaises aux services financiers» et la propagande du « crédit flash» (plus connu au Sénégal sous le nom de « dioni- dioni ») prévues par le réseau.

L'UM-PAMECAS a produit un bénéfice d'exploitation de 502 millions FCFA, soit un rendement de l'actif total de 5,4%.Son autonomie financière s'est fixée à 51% en fin 2002. On constate une bonne réussite du réseau d'une manière générale. Cependant il faut noter que le taux de remboursement est de 96,4% (soit un volume de crédits en souffrance d'un montant global de 208 millions FCFA).

20 Article publié le lundi 30 juin 2008 au journal le SOLEIL (Dakar) portant sur les bonnes performances de l'UMPAMECAS

3.3 Cadre légal et règlementaire

Le Sénégal s'est doté d'un nouveau cadre légal et réglementaire21 portant réglementation des SFD. En effet, ce nouveau cadre fait état du domaine juridique des IMF, de son contrôle et supervision mais aussi de la règlementation non spécifique aux IMF.

3.3.1 Cadre juridique des IMF

Après étude, la cellule AT/CPEC a recensé : 346 mutuelles d'épargne et de crédit (MEC) comprenant les institutions de base des réseaux ; 7 réseaux ou structures faîtières (ACEP, CMS, UM-PAMECAS, UMEC, UMECU, REMECU, RECEC) ; 362 groupements d'épargne et de crédit (GEC) et 8 structures sous convention (ACTIONS PLUS, ASACASE, CAURIE-Microfinance, FDEA, FENAGIE - Pêche, PAME/AGETIP, SAFEFOD et AFTU).

3.3.2 Contrôle et vérification des IMF

Le contrôle interne des IMF est insuffisant en raison de l'absence d'outils de gestion performants et d'insuffisance de formation des élus et des agents responsables du contrôle.

La vérification et le contrôle externe gérés par la cellule AT/CPEC sont insuffisants et limités à certaines institutions des régions (Dakar et Thiès). A peine 10% des IMF ont été contrôlées durant l'année 2003 d'où le souhait formulé pour la décentralisation de cette cellule.

3.3.3 La règlementation non spécifique aux IMF

La règlementation non spécifique aux IMF inclut la loi portant réglementation bancaire, en ce sens qu'elle régit, sauf dérogation, les organes financiers dont peut se doter tout réseau, sous forme de société à capital variable conformément à l'article 11 de la loi 95 - 03, les actes uniformes du traité de l'OHADA22 principalement les actes sur le droit des sociétés commerciales et

21 Adopté par la loi n°2008-47 du 3 septembre 2008 et le décret n°2008-1366 du 28 novembre 2010

22 Actes uniformes de l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) signés le 17 octobre 1993 à Port - Louis (Maurice)

des groupements d'intérêt, les sûretés et les redressements et les liquidations et enfin la loi sur l'usure fixant le taux d'usure à 18% pour les banques et établissements financiers et à 27% pour les IMF.

En somme, le rôle des pouvoirs publics a consisté en l'émergence d'un environnement favorable au développement du secteur de la microfinance dans ce pays. C'est avec l'implication de l'Etat que le secteur de la microfinance a connu une évolution durant des dernières décennies.

Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTIC DE LA

MICROFINANCE AU SENEGAL

L'analyse de l'évolution de la microfinance sénégalaise reflète la bonne marche de ce secteur porteur. Nous allons voir le diagnostic et l'évolution du secteur, la situation des indicateurs et l'analyse de la microfinance.

4.1. Diagnostic et Evolution du secteur

L'évolution du secteur de la microfinance entre le 31 décembre 2010 et le 30 juin 2011 montre :

Ø Une stagnation du nombre de membres/clients qui est passé de 1 447 700 à 1 485 000, soit un taux de pénétration de la population totale de 12,13% à la fin du premier semestre.

Les SFD ont fait des efforts significatifs dans l'apurement de leurs fichiers clients et ne comptent plus que 28 000 comptes inactifs contre 222 834 en fin 2010. La proportion de la clientèle féminine (compte non tenu des femmes membres de groupements) a baissé d'un point passant de 44 à 43% ;

Ø La hausse sensible de l'encours des dépôts (+12%) qui est passé de 135,2 à 151,46 milliards FCFA pour environ 1 197 000 épargnants, soit une épargne moyenne de 126 515 FCFA.

La part des dépôts à terme est de 27%, soit 41,15 milliards FCFA.

> L'épargne mobilisée par la clientèle féminine au 30 juin 2011 se chiffre à 32,26 milliards FCFA, soit près de 21,3% des dépôts ;

> Une légère augmentation de l'encours de crédit (+4,17%) qui est passé de 170,45 à 177,55 milliards FCFA. Cet encours correspond à environ 405 000 emprunteurs actifs, soit un crédit moyen de 438 702 FCFA contre 443 450 FCFA au 31 décembre 2010. L'encours de crédit femmes se chiffre à 44,28 milliards FCFA, soit 25% du total;

> Une croissance assez significative de l'actif des SFD (+11,73%) qui passe de 253 à 282,5 milliards FCFA. La part du crédit dans le total actif n'est que de 63% ;

> La dégradation de la qualité du portefeuille à risque: le ratio du PAR à 30 jours est passé de 4,80% à 8,31% en six mois seulement ; néanmoins le PAR à 90 jours est globalement correct (3,65% contre 3,55%), même si le taux d'abandon de créances a doublé (0,5% contre 0,26% au 31 décembre 2010) ;

> La légère hausse du ratio d'autosuffisance opérationnelle (+2,71%) qui est passé de 110,8% à 113,8% ;

> La baisse du taux de capitalisation (-7%) qui est passé de 27,33 à 25,45%.

Du point de vue de la couverture géographique des SFD, la situation se présente comme suit:

> 38% des points de services sont localisés à Dakar contre 15,6% à Thiès, 11% à Louga, 8% à Kaolack et 7,5% à Saint-Louis;

> la région de Dakar enregistre un taux de pénétration global de 23,45% contre 23% pour Ziguinchor, 15% pour Thiès et 10% pour Louga ; sur les onze régions de l'ancien découpage administratif du Sénégal, seules les trois premières citées plus haut ont dépassé la moyenne nationale de 12,13% (voir tableau 4) ;

> environ 44% des dépôts sont mobilisés à Dakar contre 17% à Thiès, 9% à Ziguinchor et 8% à Kaolack (voir figure 4) ;

> la région de Dakar concentre 43% de l'encours de crédit contre 15% à Thiès et 9% à Kaolack (voir figure 5).

Le tableau 2 présente le poids respectif des trois plus grandes institutions de microfinance :

Tableau 2 : Poids des grands réseaux dans le secteur au 30/06/2011

SFD

Total actif

Membres/clients

Emprunteurs actifs

Volume des dépôts

Encours de

crédit

CMS

51%

38%

36%

62%

48%

PAMECAS

17%

31%

21%

20%

15%

ACEP

13%

5%

6%

4%

16%

 

4.2. Situation des indicateurs du secteur

4.2.1. Situation globale du secteur de la microfinance

Tableau 3 : Situation globale du secteur de la microfinance au Sénégal (données financières en FCFA)

INDICATEURS

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Juin 2011

Progression
depuis décembre
2010

Taux de pénétration population totale

6%

7%

8%

9,47%

10,15%

12,04%

12,13%

0,75%

Nombre de membres - clients

682 949

803 517

943 595

1 093 838

1 207 095

1 447 692

1 495 027

3,27%

% de femmes membres/clientes (*)

41%

38%

44%

44,21%

39%

44%

43%

- 2,27%

Comptes inactifs depuis au moins 2 ans

ND

ND

ND

148 472

231 386

222 834

27 554

- 87,63%

Nombre d'emprunteurs actifs

115 711

166 871

214 483

256 016

281 679

384 387

404 707

5,29%

Encours des dépôts (milliards)

62,438

74

91

102,84

119

135,2

151,46

12,03%

% Dépôt à Terme

13%

12%

14,8%

26%

22%

26%

27%

3,85%

Nombre d'épargnants

-

-

-

-

845 064

1 131 721

1 197 183

5,78%

Encours de crédit (milliards)

81,163

90

111

132,5

140,53

170,45

177,55

4,17%

Emprunts de plus de deux ans contractés auprès des institutions financières (milliards)

ND

ND

ND

ND

17

25,4

26,7

5,12%

Total Actif (milliards)

94,67

123,37

168,70

184,76

257,75

252,88

282,54

11,73%

Productivité des agents de crédit

ND

493

496

518

606

616

590

- 4,22%

Situation du PAR à 30 jours

ND

ND

ND

ND

6,79%

4,80%

8,31%

73,13%

Situation du PAR à 90 jours

2,75%

3,81%

2,50%

3,13%

3,63%

3,55%

3,65%

2,82%

Taux d'abandon de créances

ND

ND

ND

ND

ND

0,26%

0,50%

92,31%

Autosuffisance opérationnelle

123%

129%

125%

121,24%

108,4%

110,8%

113,80%

2,71%

Taux de capitalisation

ND

ND

27%

28,63%

23,50%

27,33%

25,45%

- 6,88%

 

ND : Non disponible; (*) Compte n'ayant pas tenu des femmes membres des personnes morales; SOURCE : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échanillon de SFD

4.2.2. Evolution des indicateurs de portée

1 600 000 1 400 000 1 200 000 1 000 000 800 000 600 000

400 000

200 000

0

Total membres/clients Emprunteurs actifs

Figure 1 : Évolution du nombre de membres/clients et d'emprunteurs actifs Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

Milliards FCFA

200 180 160 140 120 100 80 60 40 20

0

 
 

Volume de dépôts Encours de crédit

 

Figure 2 : Évolution du volume des dépôts et de l'encours de crédit

Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

4.2.3. Niveau de couverture géographique des SFD

Tableau 4 : Évolution du taux de pénétration de la population totale par région administrative

Dakar 9% 15% 17% 18% 20,41% 23,05% 23,45%

Diourbel 3% 4% 4% 4% 3,54% 4,66% 4,50%

Fatick 3% 3% 4% 4% 3,30% 4,72% 4,34%

Kaolack 7% 7% 7% 6% 6,15% 8,50% 7,95%

Kolda 2% 3% 4% 5% 4,22% 4,66% 4,78%

Louga 2% 3% 4% 4% 7,61% 9,75% 10,06%

Matam 0% 0% 1% 1% 1,78% 2,37% 3,24%

Saint-Louis 1% 2% 3% 5% 6,57% 7,92% 8,04%

Tambacounda 4% 4% 5% 6% 5,74% 6,67% 5,94%

Thiès 10% 9% 10% 11% 12,68% 15,00% 15,05%

Ziguinchor 13% 15% 14% 15% 19,70% 22,74% 23,11%

NATIONAL 6,36% 7% 8% 9,47% 10,15% 12,04% 12,13%

Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

80

70

60

Milliards FCFA

50

40

30

Encours de crédit

20

10

0

Volume de dépôts

TAUX DE PENETRATION DE LA POPULATION TOTALE

REGION

2005 2006 2007 2008 2009 2010 Juin 2011

Figure 3 : Volume des dépôts et encours de crédit par région au 30 juin 2011 Source : Direction de la Microfinance, (juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

St-Louis

3%

Louga

4%

Tamba

5%

Thiès

17%

Matam

1%

Kolda

3% Kaolack

8%

Zig
9%

Fatick

2%

Diourbel
4%

Dakar
44%

Figure 4 : Répartition du volume des dépôts par région au 30 juin 2011

Source: Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

St-Louis
4%

Tamba

5%

Matam
2%

Louga

Kolda

5%

4% Kaolack

9%

Thiès

15% Zig

6%

Fatick

2%

Diourbel
5%

Dakar
43%

Figure 5 : Répartition de l'encours de crédit par région au 30 juin 2011

Source: Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

4.2.4. Niveau d'accès des femmes aux services financiers

INDICATEUR

JUIN 2011

DÉCEMBRE 2010

Nombre de membres/clients

1 495 027

1 447 692

Nombre de membres/clients femmes

642 802

636 475

%

43%

44%

Nombre total d'emprunteurs actifs

404 707

384 387

Nombre total d'emprunteurs actifs femmes

173 497

188 559

%

43%

49%

Encours de dépôt (milliards FCFA)

151,46

135,2

Encours de dépôt femmes (milliards FCFA)

32,26

38,36

%

21,30%

28,4%

Encours de crédit (milliards FCFA)

177,55

170,45

Encours de crédit femmes (milliards FCFA)

44, 28

47,20

%

25%

27,7%

 

Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

Le niveau d'accès des femmes aux services des SFD a légèrement baissé. En juin 2011, la clientèle féminine représentait 43% du sociétariat total et 43% des emprunteurs actifs contre respectivement 44% et 49% en 2010.

La part des dépôts mobilisés par les femmes a, quant à elle, fortement diminué, passant 28,4 à 21,3% durant la même période.

L'encours des crédits détenus par les femmes représente le quart de l'encours global contre près de 28% en 2010.

Le crédit moyen alloué aux femmes est de 255 257 FCFA contre 438 702 FCFA pour le crédit moyen global. Il a cependant augmenté de 10 000 FCFA, suite au "resserrement" des emprunteurs actifs femmes.

4.3. Analyse du secteur de la microfinance au

Sénégal

L'analyse de l'évolution des indicateurs entre décembre 2010 et juin 2011 montre une situation globalement rassurante, même si des efforts devront être fournis dans l'amélioration de la qualité du portefeuille, l'amélioration de l'accès des femmes aux services de crédit et d'épargne et la couverture de certaines zones géographiques comme le Centre. On constate ainsi:

4.3.1. Les points positifs :

> Une reprise dans la croissance des dépôts, même si ceux-ci sont constitués à plus de 70% de dépôts à vue ;

> Une croissance légère, mais régulière, de 4% par semestre de l'encours de crédit et du nombre d'emprunteurs actifs ;

> Une amélioration du ratio d'autonomie opérationnelle, même si les niveaux respectifs de 121% et 125% enregistrés en 2008 et 2007 n'ont plus été atteints ;

> La réduction de la surcharge de travail qui pèse sur les agents de crédit: pour 616 emprunteurs actifs par AC en 2010 on est passé à 590 ;

> L'amélioration continue (+5,12%) des crédits de plus de deux ans alloués aux SFD par les banques et autres structures de refinancement qui sont passés de 25,4 à 26,7 milliards FCFA, mais au bénéfice essentiellement du CMS et de l'ACEP.

Les taux de pénétration de la population totale se sont globalement améliorés, avec quelques différences cependant selon les zones géographiques :

> les zones Sud et Sud-Est du pays (régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor) ont connu une progression notable du taux de pénétration qui est passé de 6,8 à 9% ;

Ø la zone Nord (régions de Louga, Saint-Louis et Matam) a également enregistré une croissance du taux de pénétration qui est passé de 7,2 à 7,6% ;

Ø par contre, le taux de pénétration a baissé dans la zone Centre (Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine), passant de 6,1% à 5,75% au cours du premier semestre 2011. Cette baisse s'explique par la chute du sociétariat global dans cette partie du pays qui est passé de 204 000 à 197 000 suite à la baisse de la clientèle de l'ACEP et du CMS. Ces baisses n'ont pu être compensées par la légère croissance du sociétariat de PAMECAS, de CAURIE-MF et de l'U-IMCEC (4000 à 5400) qui se sont installés récemment dans cette zone.

Le graphe ci-après donne l'évolution des taux de pénétration entre fin 2010 et juin 2011 par zone géographique :

Figure 6 : Évolution du taux de pénétration par zone géographique

Source : Direction de la Microfinance, (Juin 2011), Enquête auprès d'un échantillon de SFD

4.3.2. Les points négatifs :

Ø La hausse du PAR à 30 jours qui se situe à des niveaux élevés pour l'UM-PAMECAS et certaines institutions émergentes intervenant surtout en milieu rural ou ciblant certains corps de métiers (REMEC-Niayes, INTERCREC, COOPEC-RESOPP et UMECAS). Pour certains SFD, cette hausse du PAR à 30 jours n'est que conjoncturelle (en atteste le niveau raisonnable du PAR à 90 jours) et est souvent liée à la spécificité des activités financées ; C'est le cas surtout certains segments et secteurs d'activités comme les PME, l'artisanat et les crédits ruraux. Néanmoins, la gestion des impayés devra être renforcée d'autant que le taux d'abandon des créances a doublé au cours du premier semestre de 2011 ;

Ø la légère baisse du ratio de capitalisation, même si le niveau actuel est plus que satisfaisant par rapport à la norme de 15% fixée par la BCEAO ;

Ø le recul pour l'ensemble des indicateurs d'accès des femmes aux services d'épargne et de crédit.

Ainsi l'évolution des théories et pratiques de microfinance a connu une amélioration sensible au Sénégal mais aussi dans de nombreux pays. Cette évolution est un élément fondamental pour la vision future du secteur de la microfinance. Il est donc évident de faire une analyse concernant la vision de développement de ce secteur d'où l'étude des perspectives.

Chapitre 5 : PERSPECTIVES DU SECTEUR DE

LA MICROFINANCE

La stratégie nationale de microfinance est une démarche concertée de conduire le développement du secteur de la microfinance. Elle vise à rassemble les acteurs autour d'actions aptes à renforcer le secteur et à le développer. Elle constitue un ensemble d'objectifs opérationnels pour exécuter la politique nationale de microfinance. Ainsi, nous allons voir le concept de croissance du secteur avant de montrer les objectifs stratégiques et pour finir avec l'exécution de la politique du secteur de la microfinance au Sénégal.

5.1. Le Concept de croissance de la microfinance

La vision de développement retrace la représentation future du secteur que l'ensemble des acteurs partage à un moment donné. Cette projection de l'évolution du secteur constitue la base sur laquelle s'insèrent les objectifs et leurs actions.

Au stade actuel de l'évolution du secteur de la microfinance au Sénégal, les principaux acteurs s'accordent, pour les années à venir, sur la vision suivante : "disposer d'un secteur de la microfinance professionnel, viable et pérenne, diversifié et innovant, intégré au secteur financier, garantissant une couverture adéquate à la demande territoriale et agissant dans un cadre légal, réglementaire, fiscal et institutionnel adapté".

5.2. Les Orientations stratégiques

Selon le document actualisé de politique sectorielle de la microfinance et plan d'action (2008 - 2013)23.

23 Document du Ministère de la Famille, de l'Entreprenariat Féminin et de la Microfinance en collaboration avec le Conseil National de Coordination des activés de Microfinance validé le 28 mai 2008

Les quatre objectifs immédiats ci-dessus peuvent être traduits en axes stratégiques de développement avec pour chaque axe, des objectifs et actions spécifiques.

5.2.1. Orientations stratégique 1 : Amélioration de l'environnement légal et réglementaire pour un développement sécurisé du secteur

Ø Objectif spécifique 1 : Mettre en Suvre des politiques économiques
favorisant de façon optimale le développement de la microfinance

Dans le cadre de cet objectif, le Gouvernement veillera à l'application des politiques ou stratégies relatives à la réduction de la pauvreté, à la promotion du secteur privé, des MPE et PME, au développement rural et à la promotion de la femme, de façon à développer une demande solvable pour la microfinance.

Ø Objectif spécifique 2 : Mettre en place et diffuser du nouveau cadre légal et réglementaire

Les actions liées à cet objectif sont les suivantes :

· Adoption de la nouvelle Loi par le Parlement;

· Information et formation des différents acteurs à la nouvelle Loi grâce à l'élaboration et à la diffusion de guides et la tenue de sessions de formation;

· Clarification, diffusion et respect des conditions fiscales pour le secteur de la microfinance ;

· Mise en conformité les SFD avec le nouveau cadre légal et réglementaire révisé ;

· Diffusion et mise en application du nouveau référentiel comptable et du nouveau dispositif prudentiel;

· Mise en Suvre des dispositions rénovées de l'OHADA applicables au secteur.

Ø Objectif spécifique 3 : Renforcer et adapter la surveillance et le contrôle du secteur

La mise en Suvre de cet objectif se traduira par les actions suivantes :

· Renforcement des capacités en ressources humaines et matérielles de la Structure Ministérielle de Suivi (SMS) ;

· Conduite efficace de missions de contrôle et de surveillance de la SMS, incluant la transformation de la Cellule AT/CPEC en Direction avec des services déconcentrés ;

· Mise en place et fonctionnement efficient d'une base de données et d'une Centrale des risques pour le secteur.

5.2.2. Orientation stratégique 2 : Offre viable et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par des SFD professionnelles

Ø Objectif spécifique 1 : Les SFD se professionnalisent Les actions à mettre en Suvre comprennent :

· Renforcement des capacités en ressources humaines et institutionnelles des SFD ;

· Mise en place de systèmes de contrôle interne et externe performants ;

· Appui aux SFD à se doter de SIG adéquats et de plans d'affaires réalistes et opérationnels ;

· Amélioration de l'accès des SFD à des services non financiers et en appui technique de qualité ;

· Mise en place d'une convention collective spécifique régissant les métiers de la microfinance ;

· Amélioration de la qualité des opérations des SFD ;

· Encouragement à la mise en réseau des institutions non affiliées.

Ø Objectif spécifique 2 : L'offre de produits et services financiers est améliorée, diversifiée et étendue à des zones non encore touchées en zones rurales notamment

Les actions à réaliser portent sur :

· Création des conditions d'amélioration d'une offre viable en produits et services financiers, y compris dans les zones non ou insuffisamment couvertes, notamment en zones rurales ;

· Diversification et innovation en matière d'offre pour une adaptation des produits et services à la demande solvable de la clientèle;

· Promotion de l'épargne stable;

5.2.3. Orientation stratégique 3 : Articulation renforcée entre SFD et Banques, favorisant le financement des MPE et PME, et une intégration du secteur de la microfinance au secteur financier

Cet axe comprend les objectifs spécifiques suivants :

Ø Objectif spécifique 1 : Les SFD, en relation avec les banques et des investisseurs privés et/ou des bailleurs de fonds, mettent en Suvre des dispositifs pérennes de financement des MPE/PME (Guichets spécialisés, Centres financiers, etc.)

Cet objectif comprend notamment les actions suivantes :

· Appuis techniques et financiers aux SFD et banque pour le montage des dispositifs ;

· Formation des ressources humaines des banques et des IMF;

· Conception et mise en marché de produits adaptés au segment des MPE et PME ;

· recherche de financement pour le moyen et long terme.

Ø Objectif spécifique 2 : Les SFD sont articulés avec les banques commerciales et sont progressivement intégrés aux marchés financiers

Cet objectif comprend les actions suivantes :

· Renforcement et encouragement à la création de structures financières spécialisées dans le refinancement des SFD ;

· Renforcement de la structure financière des SFD ;

· Renforcement des relations d'affaires entre les SFD et les banques.

Ø Objectif spécifique 3 : Des mécanismes facilitant l'accès des PME et des SFD aux différentes sources de financement sont mis en place

Cet objectif comprend les actions suivantes :

· Développement de sociétés de cautionnement mutuel par les organisations professionnelles ;

· Promotion de mécanismes de garantie adaptés pour les SFD.

5.2.4. Orientation stratégique 4 : Un cadre institutionnel permettant une gestion articulée et concertée du secteur et de la politique sectorielle

Ø Objectif spécifique 1 : Renforcer la structuration de la profession Les actions liées à cet objectif comprennent :

· Renforcement des capacités de l'APSFD en moyens matériels, humains et financiers;


· Dynamisation de l'APSFD pour lui permettre d'exercer avec efficacité son rôle de représentation, de moralisation de la profession et de formation de leurs membres.

Ø Objectif spécifique 2 : Assurer efficacement la promotion du secteur Cet objectif comprend les actions suivantes :

· Amélioration de la Direction de la Microfinance en moyens humains, matériels et financiers;

· Institutionnalisation des journées nationales de la microfinance ;

· Mise en Suvre d'un Centre de Ressources et de Documentation (CRD) en microfinance ;

· L'expertise des performances des projets/programmes.

Ø Objectif spécifique 3 : Gérer et conduire de manière efficiente et concertée la SNMF, en rapport avec les autres stratégies de développement

Cet objectif implique les actions ci-après :

· Dynamisation et fonctionnement du Comité National de Coordination (CNC) pour l'opérationnalisation de la politique sectorielle ;

· Approbation, exécution et suivi-évaluation de la Lettre de Politique Sectorielle ;

· Renforcement de la communication sur le secteur par l'élaboration et la mise en Suvre d'un plan de communication sectoriel.

5.3. Exécution de la politique du secteur de la

microfinance

La mise en Suvre de la politique du secteur de la microfinance s'appuie sur des principes clés que sont le suivi d'un plan d'action et la définition des rôles et responsabilités des acteurs fondamentaux.

5.3.1. Le plan d'action

Le plan d'action (Cf. Annexes) définit les résultats, les actions, les modalités, les acteurs, les indicateurs, les moyens de vérification et les suppositions critiques.

5.3.2. Rôles et responsabilités des acteurs fondamentaux

Afin de garantir une exécution harmonieuse de la politique du secteur de la microfinance, les acteurs ont les rôles et responsabilités suivants :

Ø La Direction de la Microfinance (DMF) du MFEFMF : assure l'organisation de la politique de l'Etat en matière de microfinance, la promotion du secteur et le suivi des activités et opérations des partenaires du secteur et l'évaluation des performances des programmes.

Elle travaille en étroite collaboration avec les autres ministères impliqués dans le secteur de la microfinance tels que le Ministère de l'Economie et des Finances.

Ø La Cellule AT/CPEC du MEF : assure au nom du MEF l'autorité des IMF. En effet, celle-ci comprend : la délivrance des autorisations d'exercer, le contrôle et la supervision des IMF, le suivi de l'application des recommandations issues des missions de contrôle et la constitution et la gestion de la base de données sur le secteur.

Ø Le Comité National de Coordination (CNC) : organe regroupant les représentants des acteurs, principalement l'Etat, les IMF, les ONG,

la BCEAO, les bailleurs de fonds, sera chargé de l'exécution de la politique du secteur.

Ø L'APSFD (ex APIMEC) : est une structure privée qui a comme principales responsabilités : la contribution à la protection des intérêts de leurs membres, la participation à la diffusion des pratiques optimales, des standards de performance et de codes de déontologie et au renforcement institutionnel notamment par la formation auprès des IMF membres et la contribution à une meilleure compréhension du secteur par la collecte de données quantitatives et qualitatives sur les IMF membres.

Ø Les bailleurs de fonds: doivent faire une inscription de leurs

opérations dans le cadre du politique du secteur. Sur cette orientation, les bailleurs ont les principales responsabilités suivantes : contribuer comme membre du CNC à l'exécution de la politique sectorielle, participer à la Table Ronde et exprimer leur intérêt pour des actions en cohérence avec la politique du secteur, préparer des programmes d'aide au secteur soumis à l'autorité du CNC, tenir le CNC informé de leurs orientations et de leurs objectifs pour le secteur, prendre part aux réunions du CNC et à celles du sous - groupe des bailleurs de fonds.

En définitive, l'étude de la microfinance au Sénégal nous a donné une idée beaucoup plus simple par rapport à ce secteur. En effet, la microfinance est actuellement dans sa phase de consolidation. Les objectifs poursuivis sont relatifs : à la professionnalisation des SFD, à la mise en réseau des institutions isolées, au renforcement de la surveillance du secteur, au développement de produits attractifs et durables, notamment en milieu rural, au renforcement de l'articulation entre Banques et SFD et à la pérennisation du secteur pour favoriser son intégration dans le secteur financier global, étape ultime à atteindre à l'horizon 2015.

CONCLUSION GENERALE

Le Sénégal, à l'instar des économies florissantes s'appuie sur le développement durable des PME, c'est-à-dire à leurs activités diversifiées et novatrices car ne disposant pas d'industrie traditionnellement marquée.

Il est important de savoir que le financement des PME demeure toujours le « chaînon manquant » entre la microfinance et le secteur bancaire malgré les tentatives mises en place par l'Etat pour promouvoir le développement du secteur privé qui fait d'ailleurs objet d'un volet spécial.

En effet, les autorités publiques sénégalaises accordent une très grande place aux PME tout en développant des techniques visant leur création et leur promotion. La coordination entre les IMF et les autorités publiques a été à la base de la création d'un ministère des PME qui a un compartiment spécialement réservé à l'entreprenariat féminin. Le développement du secteur privé fait actuellement objet de plusieurs débats.

Les institutions financières constituent des intermédiaires nécessaires. Celles-ci doivent traiter les dossiers qui leurs sont présentés au cas par cas, étant donné que les PME qui sont en création dont leur chance de développement est très limitée doivent être financées par les IMF et celles qui ont un niveau d'activité plus important, avec des perspectives de développement doivent bénéficier d'un financement bancaire. La création d'un fonds de promotion des micros entreprises où les mutuelles trouveront des ressources pour financer le secteur privé.

Les autorités ont le devoir également favoriser les relations entre les PME et les grandes entreprises en développant les relations de sous-traitance, de partenariat qui permettront une croissance de ces dernières et assurera une meilleure relance économique dans nos pays en voie de développement.

Nous espérerons qu'une collaboration entre les banques, les IMF et les mécanismes innovants, mais aussi une implication continue de l'Etat permettra de résoudre le problème fondamental qui réside dans le financement des PME.

ANNEXES

Annexe 1 : Données statistiques sur les réseaux au 31

décembre 2003

Annexe 1.a : Données des 7 réseaux mutualistes (montant en millions FCFA)

 

CMS

ACEP

PAMECAS

UMECU

UMEC

REMECU

RECEC

7 RESEAUX

NOMBRE UNITES

76

1

28

53

26

3

16

203

EMPLOYES

249

109

211

134

60

28

90

881

SOCIETARIAT

178360

21759

127741

37934

13809

20994

30800

431397

ENCOURS EPARGNE

20680

2070

7688

4975

303

475

501

36692

PRODUCTION CREDIT

12915

17188

8482

9389

370

554

920

49818

ENCOURS CREDIT

11315

13297

7418

3794

397

554

465

37240

IMPAYES

166

233

282

218

66

14

20

999

RESULTAT

743

1382

581

48

-2

45

14

2811

PROVISIONS

230

76

123

152

35

11

3

630

ENCAISSE

14298

450

2968

1355

165

583

ND

19819

 

Annexe 1.b : Données des structures signataires de convention - cadre

 

TOTAL DEPOTS

RESULTAT

ENCOURS
CT

TOTAL ENCOURS

ACTIF TOTAL

 

%

 

%

 

467

31%

93

590

590

21%

784

ACTION PLUS

46

3%

29

115

195

7%

608

FDEA

725

48%

ND

1 132

1 132

41%

1 546

FENAGIE PECHE

93

6%

21

92

92

3%

409

ASACASE

0

0%

64

227

737

27%

842

PAME

174

12%

49

0

0

0%

1 039

CONVENTION

1 505

100%

256

2 156

2 746

100%

5 228

 

Annexe 2 : Situation globale du secteur de la

microfinance au Sénégal

INDICATEURS

Situation déc. 05

Situation déc. 06

Situation nov. 07

Nombre de points de services (agences et guichets)

282

345

363

Nombre de membres - clients

682 949

803 517

940 344

% de femmes bénéficiaires

41%

38%

38%

Taux de pénétration de la population active

13%

17%

19%

Encours des dépôts (FCFA)

62 438 193 776

74 001 604 791

91 415 356 944

% Dépôt A Terme

13%

12%

13%

Encours de crédit (FCFA)

81 163 527 007

90 042 583 665

109 683 246 717

Nombre d'emprunteurs actifs

115 711

166 871

201 254

Situation du PAR à 90 jours

2,75%

3,81%

5,90%

Autonomie financière

123%

129%

115%

Total Actif (FCFA)

94 673 189 954

123 375 850 288

159 187 930 000

 

Source : Direction de la Microfinance, Rapport sur la situation globale du secteur, décembre 2007

Annexe 3 : Estimation de la demande potentielle :

période 2005 - 2013

Suivant cette même méthodologie, une estimation de la valeur de ces principaux indicateurs a été faite pour 2013. Nous présentons les résultats dans le tableau récapitulatif ci-après :

Tableau : Estimation de la demande potentielle en 2013

INDICATEUR

2005

2010

2013

Population totale en 2003 : 10 127 809

-

-

-

Taux de croissance démographique annuel : 2,5%

-

-

-

Population estimée en 2005

10 640 529

12 038 782

12 964 452

Nombre de ménages

1 773 422

2 006 464

2 160 742

Taux d'emprunteurs potentiels

10%

20%

20%

Nombre d'emprunteurs

177 342

401 293

432 148

· Taux de clients PME

5%

10%

10%

· Taux de clients MPE

20%

25%

25%

· Taux d'autres clients

75%

65%

65%

Besoins financiers en FCFA

 
 
 

· 10 000 000 / PME

88 671 077 755

401 292 742 472

432 148 000 000

· 2 000 000 / MPE

70 936 862 204

200 646 371 236

216 074 000 000

· 200 000 / Autres clients

26 601 323 327

52 168 056 521

56 179 240 000

 

Total en FCFA

186 209 263 286

654 107 170 230

704 401 240 000

Epargne totale

65 625 000 000

163 296 000 000

282 175 488 000

Taux de satisfaction en crédit: 50%

93 104 631 643

327 053 585 115

352 200 620 000

Remarque : L'objectif en termes de nombre de membres/clients pour 2010 est de 800 000. Cet objectif a été largement dépassé, le sociétariat se situant à 941 000 au 30 novembre 2007. Le taux de croissance annuel entre 2004 et 2007 est en moyenne de 19%.

Si ce taux est fixé à 12%, alors le nombre de membres/clients devrait se situer à 1 856 000 en 2013.

Objectifs pour 2013 :


·

Nombre de membres/clients :

2 175 000


·

Nombre d'emprunteurs actifs :

432 148


·

Encours d'épargne :

282 175 488 000 FCFA


·

Volume de crédit:

352 200 620 000 FCFA

Annexe 4 : Estimation de la population totale par

région administrative

REGION

2008

2009

2010

Juin 2011

Dakar

2 629 438

2 695 174

2 762 553

2 831 617

Diourbel

1 298 162

1 344 896

1 393 312

1 443 471

Fatick

674 253

685 041

696 001

707 137

Kaolack

1 193 865

1 216 548

1 239 662

1 263 216

Kolda

958 472

980 517

1 003 069

1 026 140

Louga

781 142

799 890

819 087

838 745

Matam

514 025

530 988

548 511

566 611

Saint-Louis

832 052

858 678

886 155

914 512

Tambacounda

727 455

750 006

773 256

797 227

Thiès

1 470 227

1 502 572

1 535 628

1 569 412

Ziguinchor

456 706

459 903

463 123

466 364

SENEGAL

11 478 719

11 754 209

12 036 310

12 325 181

Source: Ministère de l'Economie et des Finances, Direction de la Prévision et de la Statistique, (janvier 2006), Estimation de la population du Sénégal de 2005 à 2015 (extrapolations réalisées par la DMF)

BIBLIOGRAPHIE

> LA MICROFINANCE ET PLAN D'ACTION 2008 - 2013.

> Document de Stratégie pour la croissance et la Réduction de la Pauvreté 2006- 2010.

> Rapport final de la Microfinance et financement des PME et MPE - Août 2004. > Lettre Politique Sectorielle de la Direction des PME (Octobre 2010)

> Direction de l'Appui au Secteur Privé (DASP) : ActuEntreprises N°9 - Août 2009.

> Rapport final des Travaux du groupe de réflexion sur la mésofinance du

Sénégal publié par ACCESS FINANCE GESTION et EPARGNE SANS

FRONTIERE en Août 2007.

> Philippe JEANNIN, Mariam SANGARE « La microfinance. Quels impacts

économiques et sociaux ? », IUT de Tarbes - Université de Toulouse (Toulouse 3) Département GEA.

> Labie M., « Microfinance : un état des lieux », Mondes en développement, Vol. 32, 2, n°126, 2004, p.9-23.

> Sangaré M., «Introduction à la microfinance », ESSACHES, 2008, 10 p.

> Blondeau N., « La microfinance. Un outil de développement durable ? », Etudes, 9, Tome 405, 2006, p. 188-198.

WEBOGRAPHIE

> http://www.microfinance.sn/

> www.adepme.sn/

> http://www.senegal-entreprises.net/download.htm > http://www.industrie.gouv.sn/

> http://drs-sfd.gouv.sn/sitedrs/pages/index.php

> http://www.lamicrofinance.org/resource centers/senegal > www.resampe.org

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE 8

PARTIE 1 : FONDEMENT THEORIQUE 9

Chapitre 1 : LE FINANCEMENT CLASSIQUE DES PME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&10

1.1 Approche classique du financement&.&&&&&&&&&&&&.&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&10
1.2 Méthodes classiques d'analyse et d'évaluation de l'impact de la microfinance&&&&&& &&&&&11

1.3 Importance des PME dans l'économie nationale && &&&&&.&&&&&&&&&&&&&& &&&&&&.15

Chapitre 2 : FONDEMENTS DE LA MICROFINANCE 18

2.1 Le Concept de Microfinance 18

2.2 Historique de la microfinance 22

2.3 Microfinance et PME .&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.& 24

PARTIE 2 : LA MICROFINANCE AU SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& &&&&&&&&26 Chapitre 3 : L'ENVIRONNEMENT DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 27 3.1 Analyse de l'offre et de la demande de financement des PME au Sénégal&&&&&&&&&&&&&&&27

3.1.1 Analyse de la demande de financement &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 27
3.1.1.1 Définition des PME au Sénégal&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&& 27

3.1.1.2 Les besoins des PME sénégalaises&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&28

3.1.2 Analyse de l'offre de financement&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& &&&&29
3.1.2.1 Diagnostic des banques&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& &&&&&&29

3.1.2.2 Diagnostic des IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 31

Pour le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&& 32

Pour l'Alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP)&&&&&&&&&&&&&&&&& && 32

Pour le PAMECAS&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 32

3.1.2.3 Diagnostic des structures d'appui&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 33

3.2 ETUDE DU FINANCEMENT DES PME PAR LES INSTITUTIONS DE MICROFIANCE&&&&&&&&&&&34 3.2.1 L'aide des IMF pour le financement des PME&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&34 3.2.2 Financement des PME par les IMF au Sénégal 35

3.2.2.1 La Fédération des Caisses du Crédit Mutuel du Sénégal (FCCMS)&&&&&&&&&&&&&&&&&36

3.2.2.2 L'Alliance du Crédit et de l'Epargne pour la Production (ACEP)&&&&&&&&&&&&&&&&&& 37

3.2.2.3 L'Union des Mutuelles de Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et du Crédit au Sénégal

(UM-PAMECAS)&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 38

3.3 CADRE LEGAL ET REGLEMENTAIRE &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 39

3.3.1 Cadre juridique des IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 39

3.3.2 Contrôle et vérification des IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 40

3.3.3 La règlementation non spécifique aux IMF&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&40

Chapitre 4 : L'EVOLUTION ET DIAGNOSTTIC DE LA MICROFINANCEMENT AU SENEGAL &&&&&&&&&&&&& 41

4.1 DIAGNOSTIC ET EVOLUTION DU SECTEUR&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 41

4.2 SITUATION DES INDICATEURS DU SECTEUR&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&42
4.2.1 Situation globale du secteur de la microfinance&.&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&.42
4.2.2 Evolution des indicateurs de portée&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&44

4.2.3 Niveau de couverture géographique des SFD&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 45

4.2.4 Niveau d'accès des femmes aux services financiers&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&& 47

4.3 ANALYSE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU SENEGAL&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 48

4.3.1 Les points positifs&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 48

4.3.2 Les points négatifs&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 50

Chapitre 5 : PERSPECTIVES DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&..51 5.1 CONCEPT DE CROISSANCE DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 51

5.2 ORIENTATIONS STRATEGIQUES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.51

5.2.1 Orientations stratégique 1 : Amélioration de l'environnement légal et réglementaire pour un

développement sécurisé du secteur&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.52

5.2.2 Orientation stratégique 2 : Offre viable et pérenne de produits et services adaptés, diversifiés et en augmentation, notamment dans les zones non encore couvertes par des SFD professionnelle&.53

5.2.3 Orientation stratégique 3 : Articulation renforcée entre SFD et Banques, favorisant le financement des MPE et PME, et une intégration du secteur de la microfinance au secteur financier&&&&&&&&&&&&& && 54

5.2.4 Orientation stratégique 4 : Un cadre institutionnel permettant une gestion articulée et concertée du secteur et de la politique sectorielle&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.&&&&&&55

5.3. EXECUTION DE LA POLITIQUE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE&&&&&&&&&&&&&&&&&& 57

5.3.1 Le plan d'action &&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&57

5.3.2 Rôles et responsabilités des acteurs fondamentaux&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&.57

CONCLUSION GENERALE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 59

ANNEXES&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 60

BBIBLIOGRAPHIE&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&& 64






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