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Le transport et la commercialisation du sable dans la préfecture du Golfe

( Télécharger le fichier original )
par Yobé WORDJO
Université de Lomé  - Maà®trise es lettres et sciences humaines 2008
  

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III / CONDITIONS DES OUVRIERS

Les ouvriers sont les principaux acteurs du chargement du sable. Ils se caractérisent par leur efficacité au travail. 93 % de ces ouvriers sont des EWE. 82 % d'entre eux sont instruits. On peut même constater la présence d'un étudiant enquêté sur le littoral.

TABLEAU N°14 : Récapitulatif des différents niveaux d'étude des ouvriers du
sable

Niveaux
d'instruction

Premier
degré

Second
degré

Troisième
degré

Etudes
Universitaires

Total

Adétikopé

7

5

-

-

13

Littoral

14

14

4

1

33

Mission Tové

6

4

1

-

11

Total

27

23

5

1

56

Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.

Cependant, malgré leur niveau d'instruction respectif, on remarque qu'ils s'investissent à fond dans ce métier. La première raison est le manque de volonté des jeunes gens (surtout dans les zones périphériques) d'entrer en apprentissage lorsque les études ne marchent pas. Il n'est pas rare de constater que même certaines personnes ne voient pas l'intérêt d'étudier. Elles préfèrent alors charger le sable que de poursuivre les études ou d'apprendre un métier. A cela, s'ajoute les mariages précoces des jeunes qui deviennent alors très tôt responsables de famille ; d'où l'obligation de gagner de l'argent pour subvenir aux besoins de la famille. On peut donc constater que sur les 68 ouvriers enquêtés, 60 % sont mariés contre 38 % pour les célibataires et 2 % pour les divorcés. La situation économique du pays vient aggraver les conditions de vie déplorables des ouvriers ; car parmi eux, on distingue des personnes qui ont appris un métier mais faute de moyens pour l'exercer, ils s'adonnent au chargement du sable.

14 Article portant sur l'Etude de l'ensablement de l'accès au port de Lomé.

TABLEAU N°15 : Caractéristiques socio-professionnelles antérieures des acteurs ( exploitants et ouvriers) du sable

 

EXPLOITANTS

OUVRIERS

TOTAL

SITES

SITES

Littoral

Adétikopé

Mission Tové

Littoral

Adéticopé

Mission Tové

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Eff.

%

Agriculture

 
 
 
 
 
 

1

1,5

1

1,5

2

3

4

5,5

Chauffeur

1

25

 
 

1

25

8

12

6

9

4

6

20

28

Commerçant

 
 
 
 
 
 

5

7

 
 
 
 

5

7

Elève

 
 
 
 
 
 

6

9

 
 

3

4

9

13

Etudiant

 
 
 
 
 
 

1

1,5

 
 
 
 

1

1,5

Mécanicien

 
 
 
 
 
 

3

4

1

1,5

 
 

4

5,5

Ménuisier

 
 
 
 
 
 

2

3

2

3

2

3

6

8

Aucune formation

 
 
 
 
 
 

4

6

 
 
 
 

4

5,5

Indéterminé

 
 
 
 
 
 

2

3

2

3

1

1,5

5

7

Autres

1

25

1

25

 
 

8

12

1

1,5

3

4

14

19

TOTAL

2

50

1

25

1

25

40

59

13

19,5

15

21,5

72

100

Source : travaux de terrain, WORDJO, 2007.

Il s'agit d'une activité de reconversion pour les différents acteurs. De ce tableau, on s'aperçoit que sur 72 personnes (à qui la question a été posée), 87,5% ont auparavant appris ou exercé un métier avant de se reconvertir dans cette activité. Reprenant alors les propos de TCHAMBA T. T.,

« Elle est une véritable source d'emploi pour les moins scolarisés et les personnes pauvres. C'est également une activité qui offre de la formation » ; notamment à ceux qui n'ont aucune formation (5,5%).

TABLEAU N°16 : Répartition des revenus en fonction du nombre de personnes en charge et des besoins quotidiens

Acteurs

Revenu moyen mensuel

Nombre de pernonne en charge

Besoins quotidiens par jour et par personne

Exploitants

56 250

8

7 031

Transporteurs

2 600

6

433

Ouvriers

3 000

7

429

Ce tableau fait ressortir les différentes charges qui pèsent sur chacun des acteurs du sable en fonction de leur revenu. On peut donc constater que les charges sont lourdes pour les ouvriers et les transporteurs surtout si ceux-ci doivent payer un loyer. Source: travaux de terrain, WORDJO, 2007.

Il faut cependant noter que ces derniers travaillent dans des conditions rudimentaires avec usage d'instruments archaïques (pelles, houes, bassines) et sans garantie de prise en charge en cas d'accident. Ils font usage de leur force musculaire pour ensuite gagner des revenus dérisoires. Ils gagnent en moyenne 3 000 francs par jour. Ces revenus servent à satisfaire aux besoins de première nécessité : nourriture, loyer, soins médicaux et pour les responsables de famille, la scolarité des enfants.

S'agissant des conditions sanitaires, il faut noter que sur tous les sites sillonnés, il y a manque d'infrastructures de commodité entre autres les toilettes, les abris aménagés pour se reposer, d'eau potable15 . Les abris de fortune sont pour la plupart en branchage de palmier à huile, mais à défaut de cela, ils se contentent de l'ombre des arbres (tout ceci concerne les sites de la périphérie). De plus, les ouvriers de ces sites sont exposés aux risques constants d'effondrements des terres (souvent mortels pour eux) lors des opérations d'extraction.

Photo N°14 : Branchage de palmier à huile servant d'hapatame dans une carrière
du canton de Mission Tové

Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.

15 Le manque d'eau potable est compensé par la vente d'eau en sachet communément appelé « Pure Water ».

Photo N°15 : Ouvriers au repos dans un champs de maïs du canton de Mission
Tové

Source : cliché de l'auteur, WORDJO, 2007.

Ces conditions sont à l'origine de certaines maladies comme le paludisme, les troubles

gastriques, la malnutrition. L'hernie et les faiblesses sexuelles et physiques sont aussiprovoquées par les conditions de travail difficiles. Notons que chaque ouvrier est au moins victime de l'un des maux énumérés. Sur les 68 enquêtés, seulement 60% attestent avoir consulté un médecin mais cette consultation n'est pas souvent accompagnée de l'achat de médicaments prescrits faute de moyens.

A ces conditions viennent s'ajouter les différentes injustices sociales lors du partage des revenus ou de l'adhésion de nouveaux membres aux groupes. S'agissant de ce dernier cas, le phénomène a été rencontré à Adétikopé où les responsables d'ouvriers demandent aux nouveaux venus des curriculum vitae bien qu'ils sachent pertinemment que le niveau de ces nouveaux ne leur permet pas de rédiger un curriculum en bonne et due forme.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo