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Etudes de la pierre de taille à  travers les temples commémoratifs d'Antananarivo: essai d'ethnologie des techniques

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par Haja Mampionona Hillarion RAJERISON
Université d'Antananarivo- FLSH- Etudes Culturelles- Madagascar - Maitrise 2011
  

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I-4 LA PIERRE DANS LES COMMEMORATIONS

La terre des ancêtres « Tanindrazana » (litt. Terre des ancêtres) occupe une place fondamentale dans la vie des Malagasy. L'importance de cette dernière demeure dans le fait qu'elle est le patrimoine le plus sacré. En outre, cette terre va être le lieu où se reposera, dans le caveau familial le corps d'un défunt. En outre, le commerce est une des activités qui fait vivre beaucoup de Malagasy, en l'occurrence, ceux de la région de Manjakandriana et ceux du sud (faire du « varo-mandeha » ou « mila ravinahitra » : faire du commerce). Cette nécessité « filàna ravinahitra » pousse le Malagasy à quitter son Tanindrazana pour voyager afin de trouver, de chercher l'utile (Mitady ny mahasoa), ce qu'il y a de meilleur. Ceci est justifié même par le proverbe : « Ny fitadiavana (filàna) mahazaka maniraka » (litt. La nécessité pousse à partir).Chacun se déplace, parfois tout le temps, afin d'essayer de vivre au mieux et de satisfaire les besoins nécessaires. Presque partout dans la grande île, dans chaque région, on observe un cosmopolitisme. Quitter son Tanindrazana ne pose pas de problème. Cependant, il y a souvent des cas où le voyageur, très loin de ses terres ancestrales ou faute de moyens ou pour d'autres raisons(attaquer par les dahalo et corps introuvable) ne parvient plus à rentrer, et même mort le corps

1 Ny Ohabolan'ny Ntaolo nangonina sy nalahatr'i COUSINS (W.) sy PARRETT (J.), p 148 Imprimerie Imarivolanitra Tananarive, 1912

n'a pas été rapatrié. Le concept de « very faty »ou « tsy hita faty » (litt. corps du défunt non rapatrié ou disparu) n'est pas acceptable pour les Malagasy. Croyant qu'il existe une autre vie après la mort et que les Razana bénissent, les vivants en prenaient soin. Ceci également dans le but de les honorer parce que leur souvenir est cher à leur entourage. Les Malagasy essayaient toujours de rapatrier le corps d'un défunt au caveau familial. Quelques fois, seuls les membres du disparu parviennent à la famille. Cette situation serait à l'origine du terme Taolam-balo (ou littéralement huit os).En effet, pour éviter des difficultés de transport, on enlevait -dit-on- les chairs des os des bras et des pieds et on amenait seulement ces huit os afin de les inhumer dans le tombeau familial. Dans certains cas, la situation de « very faty » (litt. : corps du défunt introuvable) se réalise vraiment. Le Malagasy est doté d'un sens de respect envers le défunt (qui va devenir Razana), d'une part et d'une créativité étonnante et imaginative, d'autre part. Cette créativité se matérialise par l'utilisation de la pierre. Cette matière, ornée et sculptée symbolise la perte d'un être et pour en garder des souvenirs. Lebras (J.F.)1 évoque un exemple de pierres levées qui commémorent la disparition de personnes. Ces pierres, au nombre de quatre à cinq, sises à Ambohimanarivo (RN3 vers Anjozorobe) sont dédiées, dit-il, à quelques personnes. Une de ces pierres porte une inscription « Fahatsiarovana an'i Razafinatoandro mianaka very faty tamin'ny tany malagasy ».Ces pierres ont été érigées tout simplement pour qu'on ne les oublie jamais. Selon le Tantara2 les pierres débout ont quelques raisons d'être érigées. Premièrement, parce qu'un tel est mort et le corps n'arrive pas au tombeau familial car on ignore l'endroit où il était décédé. Les membres de la famille du défunt, pour se souvenir de leur bien aimé, érigeaient une pierre en sa mémoire. Deuxièmement, ces pierres sont également des monuments funéraires édifiés sur des lieux où ont été déposés des restes mortels. Enfin, ces constructions qui parsèment les collines de l'Imerina sont mémorielles.

Photo 4 : une Pierre commémorative sise à Talatan'ny volonondry en souvenir des défunts

(RN3) à coté d'une tombe (cliché de l'auteur)

1 In Transformation de l'architecture funéraire en Imerina LEBRAS (J.F.), 1971- p116

2 Ibidem p 116

Partout dans la grande île, il existe beaucoup de formes et types de pierres levées. Selon Lebras1, on distingue deux types de pierres levées (en Imerina).Il y a d'un coté l'Orimbato. Il y a de l'autre coté les Tsangambato. Ces types de pierres débout avaient leurs justifications et raisons d'érection distinctives. Si la première est érigée afin de commémorer des événements guerriers ou publics ; des adoptions ; des procès ; des achats..., la deuxième par contre, entrait dans le cadre de souvenir d'un défunt. L'exemple que nous avons cité auparavant, illustre cette dernière. Pour la première catégorie, nous pouvons prendre comme exemple la stèle de l'Independence sise à Antaninarenina. Ce monument était érigé afin de commémorer notre Indépendance proclamée le 26 juin 19602. Le deuxième exemple, c'est la stèle à l'Université d' Antananarivo, à l'entrée de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines. Ce monument marque la 180e année (1823-2003) de l'introduction de l'écriture à Madagascar sous le règne de Radama I. Il existe encore d'autres usages de la pierre.

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