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Gouvernance et pérennisation des actions de développement villageois au Bénin: cas de la commune d'Adjarra

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par Coffi Fiacre F. NOUWADJRO
Université d'Abomey-Calavi - Maà®trise en développement communautaire 2008
  

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1.2. Problématique

La réduction de la pauvreté est l'un des objectifs majeurs que le Bénin s'est fixé dès son accession à la souveraineté nationale en 1960. Dans cette logique, de multiples et variés programmes de développement ont été élaborés et mis en oeuvre. Des évaluations faites vers la fin des années 1980 ont donné des résultats globalement décevants. Le constat dans la mise en oeuvre de ces différentes approches de développement est que les communautés à la base étaient très peu impliquées. C'est ce que dénonçait déjà Frantz Fanon dans son livre ''les damnés de la terre'' en écrivant « après avoir déculturé l'africain colonisé, on lui a apporté le développement en théories et en espèces sonnantes » (1961). La lutte contre la pauvreté, surtout celle non monétaire pour être efficace requiert une démarche participative. Cette forme de pauvreté se traduit par la non satisfaction de certains besoins fondamentaux tels que l'instruction, la santé, l'eau potable, l'accès aux moyens de production, la disponibilité des infrastructures de base, etc. Cet état de choses a fait prendre conscience aux décideurs et aux bailleurs de fonds à envisager une implication plus accrue des communautés villageoises dans les programmes liés à leur développement à travers leur mobilisation depuis l'identification des actions jusqu'à leur évaluation en passant le cas échéant par leur gestion.

Il faut désormais une démarche participative dans l'élaboration et la gestion des projets communautaires. A partir de 1990, les projets de développement à la base se sont orientés vers cette démarche qui permettait aux populations d'analyser leurs conditions de vie, de décider des moyens pour réaliser elles-mêmes leurs actions communes en vue de leur promotion sur les plans économique, social et culturel. En effet, selon Saucratès (in Théories du développement : Critiques de notre temps, théorie de la pauvreté, P9), ''les mauvaises politiques étaient les causes principales de la pauvreté et les pauvres étaient identifiés davantage comme des victimes que comme des acteurs''. Un transfert réel de responsabilités à la base et donc du pouvoir de décision aux populations s'est donc révélé comme la véritable panacée au développement du niveau micro de notre société car l'état du développement d'une communauté est fonction de son niveau de responsabilité et non du volume d'argent éjecté. C'est ce qui a poussé le professeur Joseph Ki-Zerbo à dire « on ne développe pas, mais on se développe » (In Identité & Identités : documentaire TV, 2004). C'est en effet pour responsabiliser les populations en tant qu'acteurs locaux de développement que la marche vers le processus de la décentralisation a été adoptée. Cependant, « si beaucoup d'expériences de travaux ou d'actions communautaires sont menées dans le pays, tant par les communautés que par les partenaires au développement, force est de noter qu'il y a peu d'expériences réussies au vrai sens du développement communautaire »3(*). Il se pose alors un problème de gouvernance des actions publiques communautaires dans nos villages. C'est alors pour répondre à ces problèmes de gouvernance qui minent le développement villageois que le programme national d'appui au développement conduit par les communautés (PNDCC) a institué des associations de développement villageois (sorte de gouvernements villageois ou de structures projets) dans les villages les plus pauvres du Bénin.

L'objectif du PNDCC est d'amener les communautés villageoises à concevoir et à prendre en charge leur développement C'est le cas des villages les plus pauvres de la commune d'Adjarra qui bénéficient de ce programme sur la période 2005-2009. Il n'est pas rare de voir dans nos contrées des infrastructures sociocommunautaires et autres actions de développement tombées dans la décrépitude pour finalement s'éroder et reverser les populations dans un perpétuel état de recommencement car « s'agissant d'un vrai développement, il faudrait le poser en termes alternatifs, pas en termes répétitifs et mimétiques » selon Ki-Zerbo. Nous référant à notre cadre théorique selon lequel la durabilité des investissements passe par leur appropriation par les bénéficiaires d'une part et la durabilité physique au prix d'un fort investissement dans le capital humain villageois généralement oublié.

La véritable interrogation est alors de savoir si les communautés villageoises bénéficiant de ce programme dans la commune d'Adjarra sont capables de poursuivre les actions de développement après le retrait des partenaires au développement. Ainsi, le développement durable des projets communautaires parait être menacé car les populations, premiers acteurs du développement à la base n'arrivent pas à assurer la pérennité des actions publiques après le retrait des partenaires au développement. Pour ce faire, les réponses aux interrogations suivantes nous aideront à comprendre les facteurs qui entachent la gouvernance et le développement durable des actions de développement villageois. Il s'agit notamment de comprendre si :

- Les principes essentiels de l'approche participative, du développement durable et de la bonne gouvernance sont-ils assimilés et appliqués par les communautés villageoises ?

- Les projets de développement communautaire réalisés ont-ils conférés de l'autonomie aux communautés à la base ?

- Quels sont les outils dont les communautés à la base ont besoin pour réellement se prendre en charge ?

* 3 MCPPD, Direction du suivi des programmes de développement régional, Capitalisation des expériences nationales de développement communautaire au Bénin, Rapport d'étude, Cotonou, Décembre 2004

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein