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Impact des ouvrages de génie civil sur l'environnement: cas de la décharge finale des déchets de la ville de Bangui

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par Stephane KODYBELET
Universite de Bangui - DIT 2011
  

Disponible en mode multipage

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    TABLE DES MATIERES

    Titres Pages

    DEDICACE 4

    REMERCIEMENTS 5

    PREAMBULE 7

    OBJECTIF DU PROJET 8

    INTRODUCTION GENERALE 9

    CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU PROJET 11

    1.1- APERÇU HISTORIQUE 11

    1.2- DEMOGRAPHIE DE LA ZONE D'ETUDE 12

    1.2.1- LA POPULATION 12

    1.2.2- EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE 12

    1.3- LOCALISATION ET DESCRIPTION DU PROJET 13

    1.3.1- LOCALISATION 13

    1.3.2- DESCRIPTION DU PROJET 13

    1.3.2.1- Aménagement projeté de la décharge 13

    1.3.2.2- Modes d'exécution des aménagements réalisées 14

    1.4- FINANCEMENT DU PROJET 16

    1.5- LES INTERVENANTS OU ACTEURS DU PROJETS 16

    1.6- IMPACTS PREVUS SUR L'ENVIRONNEMENT 17

    1.6.1- IMPACTS POSITIFS DE LA CAPACITATION INSTITUTIONNELLE 19

    1.6.2- ACCOMPAGNEMENT SOCIAL 19

    1.6.3- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS 19

    1.6.3.1- Impacts sur les eaux de surface et souterraine 20

    1.6.3.2- Impacts sur la santé publique 20

    1.6.3.3- Impacts sur la faune et la flore locales 21

    1.6.343- Impacts de transport des déchets 21

    1.6.3.5- pollution de l'air 21

    1.6.3.6- Nuisances sonores 22

    1.6.3.7- Impact sur l'environnement économique social local et régional 22

    1.7- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE 23

    1.7.1- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE 23

    1.7.2- IMPACTS PENDANT LA PHASE D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE 23

    1.7.3- IMPACTS DE LA FERMETURE ET REHABILITATION DES SITES 26

    CHAPITRE 2 : CADRE POLITIQUE, INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DU PROJET 27

    2.1- CADRE POLITIQUE 27

    2.1.1- POLITIQUE ET ENVIRENNEMENTAL 27

    2.1.2- POLITIQUE DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT 27

    2.1.3- POLITIQUE SANITAIRE ET D'HYGIENE DU MILIEU 27

    2.1.4- POLITIQUE DE DECENTRALISATION 28

    2.1.5- POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE 28

    2.2- CADRE INSTITUTIONNEL 28

    2.3- CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE 29

    2.3.1- LOI PORTANT CODE DE L'ENVIRONNEMENT 29

    2.3.2- LOI PORTANT CODE DE L'EAU 29

    2.3.3- LOI PORTANT CODE D'HYGIENE ET A LA SANTE PUBLIQUE 29

    2.3.4- LOI PORTANT AU CODE FORESTIER, LA FAUNE ET LA PECHE 30

    2.3.5- LOI PORTANT CODE DU TRAVAIL 30

    2.3.6- CONVENTIONS INTERNATIONALES RATIFIEES PAR LA RCA 30

    2.3- CONFORMITÉ DU PROJET AUX POLITIQUES DE SAUVEGARDE DE LA BANQUE MONDIALE 32

    CHAPITRE 3 : ETAT DES LIEUX AVANT LE PROJET 37

    3.1- SITUATION ACTUELLE EN MATIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES A BANGUI 37

    3.2- ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET HUMAIN 39

    3.2.1- Caractéristiques socioculturelles 39

    3.2.2- Profils socioéconomique des populations de a zone 40

    3.2.3 Economie locale et dynamisme des activités économiques 41

    3.3- DESCRIPTION DE L'ENVIRONNEMENT NATUREL 44

    3.3.1- Faune et la flore 45

    3.3.2- Paysages : particularité écologique et valeurs récréatives 48

    3.3.3- Climatologie 48

    3.3.4- Géomorphologie 49

    3.3.5- La géologie 52

    3.3.6- La pédologie 53

    3.3.7- Hydrologie et Hydrographie 54

    3.3.8- L'inondation de la zone 57

    3.3.9- L'hydrogéologie 57

    CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DU SOUS PROJET DE LA DECHARGE FINALE DE KOLONG 63

    4.1- CONTEXTE GENERAL DU SOUS PROJET 63

    4.1.1- Promoteurs du sous projet 63

    4.1.2- Historique sous projet, problèmes à résoudre et besoins à combler 63

    4.1.3- Objectifs liés au sous projet 64

    4.1.4- Contexte géographique 64

    4.1.5- Contexte social 64

    4.1.6- Contexte temporel et horizon du projet 65

    4.2- COLLECTE ET TRANSPORT DES DECHETS VERS LA DECHARGE CONTROLEE DE KOLONGO 65

    4.2.1- dépôt de transit 66

    4.2.1.1- Implantation des dépôts de transit 66

    4.3- MODE DE CONSTRUCTION ET DESCRIPTION DES OUVRAGES DE LA DECHARGE DE KOLONGO 66

    4.3.1- Description de la décharge finale de KOLONGO 66

    4.3.1.1- Aménagements projetés de la décharge 66

    4.3.1.2- Description du mode d'exécution des aménagements réalisés 68

    4.3.2- Voies d'accès 70

    4.3.3- Coût de l'aménagement de la décharge finale de KOLONGO 70

    4.4- MODE D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE 71

    4.4.1- Nature des déchets à enfouir 71

    4.4.2- Capacité de la décharge 71

    4.4.3- Technique d'exploitation 72

    4.4.4- Matériel et équipement 74

    4.4.5- Moyen en personnel et organisation 74

    4.4.6- Stockage et traitement des lixiviats 75

    4.4.6.1- Quantité des lixiviats générés par la décharge contrôlée de KOLONGO 75

    4.4.6.2- Quantité physico-chimique des lixiviats d'une décharge des déchets solides ménagers 75

    4.5- MESURES D'HYGIENE ET DE SECURITE 76

    4.6- JUSTIFICATION DU PROJET 77

    4.6.1- Avantages économiques 77

    4.6.2- Avantages environnementaux 77

    4.6.3- Avantages sociaux 78

    4.6.4- Inconvénients ponctuels du projet 78

    4.7- PERIMETRE D'IMPACT DU PROJET (ZONE D'INFLUENCE) 79

    CHAPITRE 5 : ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET 80

    5.1- IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX POSITIFS 80

    5.1.1- Impacts positifs globaux 80

    5.1.2- Impacts positifs de la capacitation institutionnelle 81

    5.1.3- Accompagnement social 82

    5.2- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS 82

    5.2.1- Impact sur le paysage 83

    5.2.2- Impact sur les eaux de surface et souterraines 83

    5.2.3- Impact sur la santé publique 83

    5.2.4- Impact sur la faune et la flore locale 84

    5.2.5- Impact de transport des déchets 84

    5.2.6- Pollution de l'air 84

    5.2.7- Nuisances sonores 85

    5.2.8- Impact sur l'environnement économique, social local et régional 85

    5.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DES IMPACTS 85

    5.3.1- Impact pendant la phase de travaux de construction de la décharge 85

    5.3.2- Impact pendant la phase d'exploitation de la décharge 86

    5.3.3- Impact de la phase de fermeture et de réhabilitation des sites 86

    CHAPITRE 6 : MESURES COMPENSATOIRES OU D'ATTENUATIONS 87

    6.1- DESCRIPTION DES MESURES DE PROTECTION ENVISAGEES 87

    6.1.1- Mesures compensatoires pour la collecte 87

    6.1.2- Mesures envisagées pour la phase des travaux 87

    6.1.2.1- Mesures d'atténuation des impacts sur le sol 87

    6.1.2.2- Mesures d'atténuation des impacts sur le air et le bruit 88

    6.1.2.3- Mesures d'atténuation des impacts sur les ressources en eau de surface 88

    6.1.2.4- Mesures d'atténuation des impacts sur les nappes 88

    6.1.2.5- Mesures d'atténuation des impacts sur le paysage naturel 89

    6.1.2.6-- Mesures d'atténuation des impacts du transport des matériaux 89

    6.1.2.7-- Autres mesures lors de l'exécution des travaux 89

    6.1.3- Mesures envisagées pour la phase d'exploitation 90

    6.1.3.1-- Gestion des lixiviats 90

    6.1.3.2-- Le dégazage 93

    6.1.3.3-- Mesures d'atténuation des impacts sur la qualité de l'air 93

    6.1.3.4-- Mesures d'atténuation des impacts sur les nappes 93

    6.1.3.5-- Mesures d'atténuation des impacts sur le paysage naturel 94

    6.1.3.6-- Mesures d'atténuation du trafic routier 95

    6.1.3.7-- Mesures d'atténuation du transport 95

    6.1.4- Mesures d'atténuation des impacts de la phase de fermeture et de réhabilitation de la décharge 95

    6.1.4.1-- Mesures d'atténuation des impacts des lixiviats 96

    6.1.4.2-- Mesures d'atténuation des impacts des eaux pluviales 96

    6.1.4.3- Mesures d'atténuation des impacts des gaz méthanes provenant des décharges 96

    6.1.4.4- Couverture finale de la décharge 96

    6.1.4.5- Drainage des eaux superficielles 97

    6.1.4.6- Mesures d'atténuation des impacts sociaux 97

    6.1.5- Gestion des risques et protection de l'environnement humain 98

    6.1.5.1- Mesures de sécurité 98

    6.1.5.2- Plan de mesure d'urgence en cas d'accident 99

    DEDICACE

    Ce travail est dédié à notre mère Jeannette LABASSO.

    REMERCIEMENTS

    Ce document est le résultat de trois (3) années d'études au sein de l'Institut Supérieur de Technologie (I.S.T).Nous tenons à cet effet, à remercier tous ceux qui près ou de loin nous ont appuyé dans la réalisation de cette oeuvre et également dans notre parcours scolaire. Nos remerciements vont tout d'abord à l'endroit du corps administratif de l'Institut Supérieur de Technologie ; en particulier à :

    -M. Jean M'BOLIGUIPA, Directeur de l'Institut pour tout l'intérêt qu'il a toujours accordé à notre formation ;

    -M. Martín PANOU, Directeur des Etudes pour son dévouement et son sens de responsabilité ;

    -M. Marcel MBOLODE, Chef de Département de Génie Civil, pour son entière implication dans la planification des activités pédagogiques et sa rigueur dans leur délai d'exécution.

    Sans oublier tout le corps professoral, ainsi que tout le personnel de l'Institut Supérieur de Technologie, pour leurs contributions à travers notre niveau de formation.

    Nous adressons aussi nos remerciements à tout le personnel de la CARITAS, notamment :

    Au Révérend Père Aurelio GAZZERA, Secrétaire Diocésain de la CARITAS qui a bien voulu nous prendre en stage dans cette ONG et qui malgré ses nombreuses responsabilités, a pu mettre à notre disposition ses compétences et son entière détermination pour la réussite de ce présent mémoire de fin de cycle.

    Nous adressons également remerciements à l'égard des enseignants comme :

    -M. Richard DONDY et M. Bienvenu TOWA pour leur sens de responsabilité dans le suivi de l'élaboration de ce document et surtout pour leurs conseils et expériences quand bien louables qui nous été très profitables.

    -A notre papa M. Etienne KODYBELET et notre très chère maman Madame Jeannette LABASSO de nous avoir apporté leurs soutiens tant moraux, matériels que financiers pour notre plein épanouissement ;

    -A nos grands frères M. Jean Bertrand KOGRENGBO et M. Dieudonné ZOUADET qui n'ont cessé de nous apporter leurs appuis et conseils, nous leur disons merci.

    A tous nos frères anciens séminaristes Carmes qui nous ont beaucoup aidés dans la prière.

    Enfin, à tous nos collègues, ainsi amis et connaissances de l'Institut Supérieur de Technologie et tous ceux dont leurs noms ne figurent pas dans ce mémoire, qu'ils reçoivent ici l'expression de toute notre gratitude et la mutuelle collaboration qui a toujours marquée nos relations.

    -M. Martín PANOU, Directeur des Etudes ;

    -M. Marcel MBOLODE, Chef de Département de Génie Civil et Directeur de notre mémoire pour son suivi, ses conseils et expériences quand bien même louables qui nous ont été très profitables.

    En outre, nous voulons témoigner ici toute notre gratitude à l'endroit de tous les autres Chefs de Département, tous nos professeurs et tout le personnel de l'Institut qui nous ont fait profiter de leurs connaissances et expériences dans les domaines les plus divers.

    De même nos remerciements vont à l'endroit de :

    -Révérend Père Aurelio GAZZERA, Secrétaire Général de la CARITAS, qui a bien voulu accepté que notre stage soit bien effectué au sein de cette institution.

    Enfin à nos condisciples de parcours 2010-2011 que nous ne pouvons pas malheureusement en citer tous et à tous mes confrères anciens séminaristes Carmes, nous leur disons merci.

    PREAMBULE

    La ville de Bangui est confrontée actuellement à un sérieux problème de collecte et d'élimination des ordures ménagères. Le Gouvernement centrafricain à travers la mairie de Bangui a mis en place un projet de collecte et de ramassage des ordures ménagères, avec l'appui du Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et de la Banque Mondiale.

    Le présent projet permettra d'organiser le système de gestion des déchets solides, de garantir et de pérenniser la collecte dans tous les quartiers de la ville de Bangui. Il permettra aussi l'élimination des dépotoirs sauvages dans cette ville.

    Parmi les impacts positifs sur l'environnement, on essentiellement :

    Ø L'élimination des déchets sauvages ;

    Ø La protection des eaux souterraines et de surface ;

    Ø La protection des sols.

    Parmi les impacts sociaux positifs, on dénombre :

    Ø Création des nouveaux postes d'emploi ;

    Ø Amélioration de la qualité de vie de la population centrafricaine et en particuliers celle à proximité du dépôt final ;

    Ø Population éduquée et initiée aux actes de préservation de l'environnement.

    Nous sommes sans ignorer que la décharge finale localisée à Kolongo est susceptible de générer des impacts négatifs sur l'environnement immédiat. D'où la justification de ce présent projet visant à éradiquer ou à atténuer les effets négatifs cette décharge finale. Il faut noter que ces effets négatifs se manifestent durant la phase des travaux, la phase d'exploitation et la phase de fermeture de la décharge.

    OBJECTIF DU PROJET

    La République centrafricaine a inscrit l'aspect environnement comme l'un des domaines prioritaires de ses actions en faveur de sa population. Dans le cadre de cette stratégie, le Gouvernement centrafricain a reçu un don de l'Association Internationale pour le Développement (IDA) d'un montant de 18 (dix huit milliards) pour financier le Projet d'Urgence de Réhabilitation d'Infrastructure et de Services urbains (PURISU) dont la construction de la décharge finale de Kolongo constitue l'un des volet de ce projet.

    L'objectif de ce projet est d'assurer la relance d'un développement socio-économique harmonieux et durable à Bangui en particulier, et sur tout le territoire centrafricain en général.

    Plus spécifiquement, ce projet permet de réorganiser le système de gestion des déchets ménagers solides et de garantir la collecte dans tous les quartiers de la capitale Bangui.

    Par ailleurs, le projet conscientise tous les différents acteurs impliqués dans la collecte et le ramassage des ordures ménagères, les autorités compétentes et les bénéficiaires qui sont les habitants de la ville de Bangui.

    INTRODUCTION GENERALE

    La République Centrafricaine pays d'Afrique centrale, enclavé, est situé au coeur du continent entre 2°15' et 11° de la latitude Nord, et entre 13° et 27°de la longitude Est. Elle a des frontières communes avec le Soudan à l'Est, le Cameroun à l'Ouest, le Tchad au Nord, le Congo Démocratique et de Congo Brazzaville au Sud.

    Elle couvre une superficie de 623.000 km2. sa population, suite au recensement réalisé en 2003, est de 3.895.139 habitants, soit une densité de 6,25 hab/Km2. la capitale Bangui qui environ8 (huit) arrondissements dénombre environ 622.773 habitants.

    Dans le domaine spécifique des déchets solides, la gestion reste encore sommaire dans tous les arrondissements de la capitale malgré les efforts des services techniques municipaux. La collecte s'effectue de façon irrégulière et non systématique. Les moyens matériels de collecte sont très insuffisants et souvent inappropriés. Toutes communes ont recours aux décharges sauvages pour éliminer soit naturellement par décomposition, soit par incinération les ordures ménagères accumulées.

    Le voisinage immédiat du dépôt final de Kolongo est habitable et longtemps habité par des populations. Les habitations environnantes sont soient en terre, soient en dure ou semi dure. Environ 350 habitants ont manifesté contre les nuisances générées par la concentration des ordures ménagères (accumulation quasi permanente des mouches et moustiques ; mauvaises odeurs, débordement des ordures qui sont étalées jusque à proximité des habitations et des routes, pollution des eaux de ruissellement superficiel, etc.

    Actuellement, dans la zone, on note la présence des cultures telles que le maïs, les bananes plantains et douces, les papayes, le manioc, etc. l'on craint donc un risque de contamination de ces cultures par des éventuelles germes bactériologiques.

    En attendant la réalisation d'un centre d'enfouissement ou de recyclage des ces ordures sur un autre site éventuellement, il est prévu, dans le cadre du projet PURISU, un réaménagement de cette décharge finale de Kolongo pour continuer de recevoir de façon provisoire les ordures ménagères collectées au niveau des dépôt de transites.

    Le présent mémoire se propose de suggérer les risques encourus par la population locale d'une part, et d'autre part analyse les impacts et propose des solutions regroupées dans les suggestions et recommandation.

    Ce document ainsi élaboré s'articule autour des points suivants :

    Première partie : Généralités et cadres du projet

    Deuxième partie : Etudes d'impacts sur l'environnement

    Tels sont les grands axes du projet, analysés et développés dans ce mémoire de fin de ma formation.

    CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU PROJET

    1.1- APERÇU HISTORIQUE

    La ville de Bangui est depuis fort longtemps confrontée au sérieux problème de ramassage et de collecte des ordures ménagères qui polluent les rues, avenues, places publiques. Les ordures sont couramment déversées dans les fossés et collecteurs de drainage des eaux de pluie. Une partie de ces déchets est donc entraînée par le ruissellement vers le fleuve Oubangui, l'autre partie s'entasse, pollue et modifie considérablement la section de ces ouvrages.

    Les conséquences sur l'environnement ne sont pas les moindres : inondation temporelle des zones habitées, pollution de l'air et des surfaces fréquentés par les population, la pollution visuelle (des déchets décomposés exposés aux coins des rues à la vue), développement des maladies : fièvres typhoïde, méningite, paludisme, la fièvre jaune, les parasites intestinales.

    Malgré les efforts déployés par le Gouvernement en matière de prévision sanitaire (la lutte précoce contre certaines maladies, par la vaccination, la réduction des prix des produits médicamenteux : naissance d'UCM1(*)), d'éducation sur la santé de la population, les ordures surtout ménagères ont toujours fait l'objet d'un déversement anarchique.

    Aujourd'hui, avec la mise en place de ce projet, la résolution du problème semble être amorcée. Des micros entreprises se sont investies, travaillent ardemment dans le sens de l'amélioration de l'hygiène et d'insalubrité publique. Il s'agit, en effet d'un système permettant l'acheminement des ordures depuis les ménages jusqu'à la décharge finale. Mais des efforts restent à faire afin de rendre ce système plus dynamique et efficace. Car, c'est de cette manière que les grandes villes d'Afrique et d'ailleurs se sont émergées.

    Il faut également noter que ce site a été désigné pour abriter la décharge finale de Kolongo, car c'est un domaine appartenant à la maire de Bangui, utilisé, évidemment par le passé pour revoir certaines ordures ménagères collectées ça et là.

    1.2- DEMOGRAPHIE DE LA ZONE D'ETUDE

    1.2.1- LA POPULATION

    Le 6e arrondissement fait partie des arrondissements près peuplés de la capitale Bangui. Il occupe le 4e rang après le 3e, 4e et le 5e arrondissement et couvre environ 13,7% de la population totale de la capitale Bangui.

    Selon le résultat du RGPH2(*) de 2003, cet arrondissement compte environ 85320 habitants. La répartition de la population et la structuration spatiale se présente comme suit :*

    Arrondissement

    Population

    Superficie

    Densité

    Nombre groupements

    Nombre de quartiers

    6e

    92167 habitants en 2006

    6,700 Km2

    13756 hab/Km2

    2

    22

    Source : Ex Bureau central de Recensement

    1.2.2- EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

    Au cours de ces dernières années, le 6e arrondissement connaît une augmentation considérable de sa population. Cette évolution rapide s'explique par un taux élevé de fécondité et à l'exode rural croissant. La population passe de 85320 habitants en 2003 à 92167 habitants en 2006, ce qui équivaut à un taux d'accroissement naturel de l'ordre de 2,607%, soit une augmentation de l'ordre de 6847 habitant, ce qui correspond à une augmentation relative de 7,429%.

    Les informations détaillées sur les taux de natalité ne sont pas disponibles. Mais, selon l'indice synthétique de fécondité du RGPH 2003, une femme sur 6 a, en moyenne 4,8 enfants dans cet arrondissement. le taux moyen de fécondité dans ce arrondissement est évalué à environ 3,12%, d'après le RGPH 2003.

    1.3- LOCALISATION ET DESCRIPTION DU PROJET

    1.3.1- LOCALISATION

    Le 6e arrondissement est situé dans la partie Sud-Ouest de la ville de Bangui. Il limité à l'Est par le 2e arrondissement, à l'Ouest par la commune de Bimbo, au Nord par le 3e arrondissement et au Sud par le fleuve Oubangui.

    Le site de la décharge finale est bien situé dans le 6e arrondissement sur la route du port pétrolier, à environ 3 Km du carrefour principal de Pétévo. Il s'agit d'un domaine immatriculé sous le Titre Foncier : TF n° 2398 appartenant à la délégation de la ville de Bangui. Ce site servait aussi d'abri ou de garage municipal de Kolongo ; sa superficie est de 36980 Km2, soit environ 3,7 ha.

    1.3.2- DESCRIPTION DU PROJET

    1.3.2.1- Aménagement projeté de la décharge

    Suivant l'Avant Projet Détaillé (APD) du sous projet de la décharge finale de Kolongo, les aménagements projetés ainsi que leur réalisation sont présentés dans le tableau suivant :

    Aménagements projetés

    au niveau de l'étude de base

    réalisations

    Clôture par un mur de 2 m de haut

    Réalisé

    Clôture surmontée de 2 rangées de fil de fer barbelé

    Non réalisé

    Un portail métallique de dimensions 2X2 m

    Réalisé

    L'amené d'eau, d'électricité et de téléphone sur le site

    Non réalisé

    L'aménagement de la dépression existante par un bassin de dimension 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour servir de bassin de retenu des eaux pluviales et des eaux de lexiviation du site

    Non réalisé

    Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part et d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m.

    Non réalisé

    Aire de pesage

    Réalisé

    Poste de contrôle guérite et gardiennage

    Réalisé

    Aire d'installation des équipements

    Réalisé

    Allée de circulation le long de la clôture de largeur 3 m

    Non réalisé

    Aire d'enfouissement des déchet (réparties en 16 cellules

    Non réalisé

    1.3.2.2- Modes d'exécution des aménagements réalisées

    Construction de la clôture

    La clôture du domaine est matérialisée par un mur de 2 m de haut, surmonté de deux rangées de fils barbelés. Il est fondé sur une semelle filante de section 30x30 cm. La semelle est surmontée d'un mur en béton banché de 40 cm de haut et de 15 cm d'épaisseur, le tout en béton armé. Des potelets en béton armé de section 15x15 cm sont distants de 3 m et servent de raidisseurs au mur de 2 m de haut construit en briques pleines de 15 cm d'épaisseur. Le portail est en métal avec deux battants de dimensions 2x2 m chacun. L'exécution du mur a été faite en cinq étapes :

    Ø Préparation de la fouille ;

    Ø Exécution des fondations ;

    Ø Exécution des poteaux, poutres, chaînages et linteaux ;

    Ø Exécution des murs en élévation,

    Ø Réalisation des enduits.

    Fouille et remblais

    il s'agit d'excavation de déblais mis en remblais ou mis en dépôt. On distingue :

    Ø Fouilles en trous pour semelles isolées et puisards ;

    Ø Fouilles en rigole ou en tranchée pour semelles filantes ;

    Ø Fouille en excavation pour les radiers des fosses septiques.

    Les remblais ont été réalisés pour des plates-formes des bâtiments. La quantité prévue dans le marché est de 193 m3.

    Fondations

    Ø Les fondations reposent sur un béton de propreté de 5 cm d'épaisseur, dosé à 150 Kg/m3 ; le liant est le ciment CPA ;

    Ø Les semelles filantes et isolées sont en béton armé dosé à 300 Kg de ciment CPA,

    Ø Les longrines sont en béton armé, dosé à 350 Kg de ciment CPA ;

    Ø La quantité prévue sur le marché est 46 m3.

    Poteaux - Poutres - Chaînages - Linteaux

    Ils sont en béton armé, dosés à 350 Kg de ciment CPA. La quantité prévue dans le marché est de 130 m3.

    Mur en élévation

    Ils sont construits en parpaings pleins d'agglomérés de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,1 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises réglées ; à joints croisés, décalées à un distance égale à la moitié de la longueur d'un parpaing. La quantité prévue dans le marché est de 1540 m2.

    Seule la moitié du mur de longueur environ 100 m et se trouvant au niveau de la dépression n'a pas été réalisée, soit 200 m2 environ.

    Enduits

    Les enduits ont été réalisés sur les deux faces du mur. Ils sont constitués en mortier de ciment finement taloché, dosé à 400 Kg de ciment CPA 32,5 pour 100 litres de sable tamisé et 200 litres d'eau. L'épaisseur de l'enduit est de 0,02 m. la quantité prévue dans le marché est 3080 m2.

    La partie de l'enduit non réalisée se trouve au niveau de la dépression, soit environ 400 m2.

    Construction de l'aire de pesage

    L'aire de pesage est constituée d'une dalle en béton armé de longueur 15 m, de largeur 5 m et d'épaisseur 30 cm. Les quantité prévues dans le marché se présentent comme suit :

    Ø Béton de propreté, dosé à 150 Kg de ciment CPA : 150 m2 ;

    Ø Béton armé dosé à 350 Kg de ciment CPA : 23 m3.

    Construction du poste de contrôle- guérite et gardiennage

    Ce sont deux bâtiments d'environ 12 m2 de surface couverte. Les principaux éléments constitutifs de cet ouvrage sont :

    Ø Fouilles et remblais : pour la préparation de la plate-forme des deux (02) bâtiments ;

    Ø Fondations des bâtiments ayant les mêmes caractéristiques que les fondations du mur ;

    Ø Poteaux - Poutres - Chaînages - Linteaux - Acrotères : construits en béton dosé à 350 Kg de ciment CPA ;

    Ø Dalle de forme en béton armé, dosé à 300 Kg pour le plancher et le rez-de-chaussée ;

    Ø Plancher, dalle composée de hourdis creux et de poutrelles en béton armé dosé 350 Kg de ciment CPA ;

    Ø Mur en élévation : ils sont construits en parpaings creux d'agglomérés de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,10 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises réglées, à joints croisés, décalées à une distance égale à la moitié de la longueur d'un parpaing. Les murs extérieurs sont enduits au mortier de ciment finement taloché, dosé à 400 Kg et les murs intérieurs sont enduits au mortier de ciment finement taloché, dosé à 300 Kg de ciment CPA ;

    Ø Fosse septique des bâtiments ;

    Ø Mur de soubassement en parpaings pleins d'agglomérés de ciment et de sable de 0,15 m d'épaisseur,

    Ø Portes en bois massif avec huisserie à joint isoplane.

    1.4- FINANCEMENT DU PROJET

    Dans le cadre d'une stratégie mise en place par le Gouvernement centrafricain, la RCA a reçu un don de l'IDA3(*) d'un montant équivalent à 8 milliards pour le financement de PURISU, y compris la construction de cette décharge finale de Kolongo. Le coût total des aménagements prévus s'élève à 131.000.000 francs CFA.

    1.5- LES INTERVENANTS OU ACTEURS DU PROJETS

    Le maître d'ouvrage du PURISU est la mairie de Bangui. Cette dernière a délégué la maîtrise de l'ouvrage à l'AGETIP-CAF4(*). C'est une association d'intérêt public, à but non lucratif, créée par le Gouvernement avec l'appui de la Banque Mondial. Cette agence a été créée en 1994 à Bangui. L'EGETIP-CAF a pour objectif l'exécution des projets de développement financés par des partenaires de développement (Union Européenne, Agence Française de Développement, etc), de faciliter notamment aux petites et moyennes entreprises (PME) locales, l'accès aux marchés publics et de contribuer à la réduction du chômage.

    Pour l'élaboration des études d'impact environnemental social (EIES) de la décharge finale de Kolongo, COMETE, qui est un bureau d'études techniques, économiques et financières, implanté en Tunisie, a mobiliser une équipe pluridisciplinaire, qualifiée, composée comme suit :

    Chef de mission : il est chargé de coordonner les différentes activités des membres de l'équipe et de la compilation des données des différents rapport d'étape. En particulier il oriente les membres de l'équipe sur les activités à prendre en compte. Il précise la méthodologie à mettre en oeuvre et organise les échanges.

    Environnementaliste : il travail en étroite collaboration avec le chef de mission, il coordonne et suit l'avancement des études. Ils décrits les technologies adoptées pour ce genre de projet en proposant des mesures optimales permettant d'éradiquer le foyers où développent les organismes pathogènes, sources de maladies. Ainsi, il élabore l'Etude d'Impact Environnemental et Social (EIES) et le Plan de Gestion Environnementale et Sociale (PGES).

    Ingénieur assainisseur : il se prononce de l'inondabilité du site de la décharge et propose l'infrastructure nécessaire pour la collecte et l'élimination des lixiviats.

    Sociologue : il est chargé principalement de mener les enquêtes socio-économiques et la consultation de la population moyennant la mise en oeuvre d'une approche participative.

    Hydrogéologue : il étudie le contexte hydrologique et hydrogéologique de la zone du projet. Ainsi, il évalue les risques de pollution des eaux de suface et des nappes souterraines.

    Ecologiste : il a en charge l'inventaire de la flore et de la faune dans toute la zone d'influence du projet.

    1.6- IMPACTS PREVUS SUR L'ENVIRONNEMENT

    Amélioration de cadre et des conditions de vie

    La décharge finale de Kolongo et les activités connexes (collecte et transport des déchets) joue un rôle important dans l'amélioration des conditions de vie et de l'environnement.

    Ce sous produit contribue à la réduction de la pauvreté au sein des populations urbaines et périurbaines de Bangui par la création d'opportunité d'emplois à cours terme avec des contrats de travail.

    Il augmente le nombre d'habitants ayant accès à des services de gestion des déchets solides. Il permet aussi de réduire le nombre des maisons inondées toute l'année, par le nettoyage et l'élimination des ordures dans les caniveaux de drainage.

    En améliorant les conditions de vie et de santé dans les zones défavorisées et les bas quartiers et en réduisant les risques de contamination de la population par les déchets de soins infectés et la réduction des lieux de prolifération des insectes, le sous projet contribue à traiter les questions de développement humain et social.

    Création d'emplois

    La composante gestion des déchets solides dans le projet permet de créer environ 400 postes d'emplois.

    Durant la phase de construction et d'exploitation de la décharge, un impact positif se manifeste par la création d'emplois dans les communautés, à travers des Travaux à Haute Intensité de main d'oeuvre (THIMO). L'augmentation du revenu résultant de la création d'emplois contribue à la lutte contre la pauvreté. Les prévaux participent aussi à la consolidation et à la création d'emplois au niveau de la mairie du 6e arrondissement ciblée par le projet et occasionnent une forte utilisation de la main d'oeuvre locale et de certains ouvriers spécialisés (maçons, ferrailleurs, etc). ceci va permettre d'accroître le revenus des populations,d'améliorer les conditions de vie de nombreux ménages, contribuant ainsi à réduire de façon significative les incidences de la pauvreté. Toutefois, les chantiers des travaux étant d'envergure limitée, le nombre d'emplois crées est également limité.

    Activités commerciales et génératrices de revenus

    Les travaux ont un autre impact positif en terme d'augmentation de revenus des populations à travers l'utilisation des matériaux locaux. Qu'il s'agisse de matériaux d'emprunt (pierre, sable, gravier, latérite) ou d'achat de matériaux sur le marché local (ciment, aciers, etc), les travaux ont comme effet d'injecter de l'argent frais dans les marchés locaux, ce qui contribue au développement des activité socioéconomique de manière plus directe pour le commerce des matériaux.

    Les travaux induisent aussi le développement du commerce de détail autour des chantiers et celui-ci de la fourniture de matériels et matériaux de construction.

    Dans une moindre mesure, la phase des travaux à comme effet de favoriser le développement des petits commerce des femmes (vente de nourriture par exemple) autour des chantiers. Cet impact positif, même si limité, touches directement les populations des quartiers.

    Aménagement des points de regroupement des ordures

    L'aménagement des points de regroupement des déchets permet aux populations des quartiers desservis de disposer de points spécifiques et autorisés de dépôts des ordures ménagères, ce qui permet d'éviter les rejets anarchiques et la prolifération des dépotoirs sauvages en milieu urbain, avec tout ce que cela comporte comme nuisances : mauvaises odeurs, prolifération des insectes, etc. en plus par sa bonne gestion, le point de regroupement contribue à la création d'emploi (tant au niveau des micro entreprises de pré collecte que des Petites et Moyenne Entreprises (PME) chargées du transport vers la décharge), mais aussi à l'accroissement de la performance technique du système de gestion, ce qui permet d'améliorer la salubrité au niveau communal.

    1.6.1- IMPACTS POSITIFS DE LA CAPACITATION INSTITUTIONNELLE

    Les sous projets qui sont financés dans le cadre du projet PURISU sont supposés avoir des impacts sociaux positifs répondant au besoins de la population, en terme d'amélioration de la capacité des services techniques municipaux et de l'Etat, des privés et des acteurs dans la gestion urbaine.

    1.6.2- ACCOMPAGNEMENT SOCIAL

    Dans un souci de l'appropriation et la pérennisation des requis du projet par les communautés de base, l'AGETIP-CAF a prévu d'accompagner le processus par des actions d'information, de sensibilisation et de formation pour un changement de comportement. Une ONG5(*) a été retenue pour effectuer ces prestations qui sont déjà faites. Les objectifs spécifiques de cette prestation sont :

    Préparer la population a assurer l'entretien et la gestion des infrastructures ;

    Sensibiliser les femmes à l'action de terrain et les soutenir dans le processus de reconnaissance de leurs droits ;

    Sensibiliser la population sur les aspects d'hygiène, assainissement/santé ;

    Sensibiliser les agents municipaux concernés par l'entretien des infrastructures ;

    Assurer le service et l'accompagnement des solutions mises en place ;

    Assurer l'interface entre les différents acteurs du projet (population, associations, mairies d'arrondissements, entreprises) et gérer les conflits.

    1.6.3- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS

    Le périmètre d'influence du projet de la décharge de Kolongo comporte tous les éléments ayant une influence directe ou indirecte avec le projet.

    Zone d'influence directe

    C'est la zone qui est directement touchée par la réalisation du projet pendant la construction et pendant l'exploitation de la décharge. Ce périmètre couvre les espaces suivants :

    Le site d'implantation des casiers de la décharge ;

    Le site d'implantation du bassin de retenue des eaux de drainage des lixiviats ;*

    La nappe d'eau souterraine sous-jacente (superficielle) ;

    L'écosystème ;

    La population proche du site

    Zone d'influence indirecte

    Cette zone d'influence indirecte concerne les milieux pouvant être touchés positivement ou négativement par le sous projet. On peut citer le milieu comprenant composantes suivantes :

    Ø La zone de Kolongo et les localités avoisinantes ;

    Ø La zone touchée par les voies de transport des déchets ;

    Ø Les eaux souterraines profondes ;

    Ø Les eaux de l'Oubangui.

    1.6.3.1- Impacts sur les eaux de surface et souterraine

    La décharge finale de Kolongo est située dans un environnement caractérisé par coexistence de ressources en eau de surface et souterraine.

    Les ressources en eau de surface sont représentées par les cours d'eau de l'Oubangui et de la M'poko.

    Les ressources en eau souterraines ont été identifiées dans les couches latéritiques superficielles et dans les formations compactes profondes des socles.

    Les deux ressources sont intimement liées étant donné que le cours d'eau de l'Oubangui draine la nappe superficielle et alimente la nappe profonde.

    Le terrain au niveau du site est perméable, d'où le risque de contamination de la nappe phréatique ensuite la contamination de la nappe phréatique parofonde et l'écoulement de l'Oubangui, est très probable en cas d'une infiltration de polluants provenant de la décharge (lixiviat).

    (Figure de ressource en eau dans la zone d'étude)

    1.6.3.2- Impacts sur la santé publique

    Le plan sanitaire, il faut souligner que le paludisme, la parasitose, l'amibiase, IRA et les maladies diarrhéiques constituent les principales maladies au niveau de la commune, dues essentiellement aux mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement dans les arrondissements. Le sous-projet de la décharge participe à l'amélioration de la qualité de vie des habitants de la région. En effet, la présence d'une décharge contrôlée réduit le nombre des dépotoirs sauvages, cause principale de la prolifération des maladies.

    Cependant, une décharge contrôlée mal exploitée (pas d'enfouissement immédiat des déchets, non entretien des ouvrages et équipements, étanchéité insuffisante, ...) peut être une source de nuisance à la santé publique par l'émission des mauvaises odeurs, en formant des lieux favorables à la prolifération des moustiques et des rongeurs, la pollution de la nappe (exploitée par les habitants de la région), etc.

    1.6.3.3- Impacts sur la faune et la flore locales

    Les travaux d'excavation et d'aménagement du site de la décharge contrôlée sont à l'origine de la perturbation du milieu naturel, notamment celui de faune et de la flore existante.

    L'importance de l'impact à ce niveau dépend essentiellement de la surface touchée par le projet. Dans ce cas, la surface est 3,6 hectares, surface relativement petite, d'où l'importance du sous-projet sur la faune et la flore locale pourrait être considéré comme négligeable.

    1.6.343- Impacts de transport des déchets

    Les impacts de transport des déchets solides ménagers se manifeste essentiellement à proximité de routes et des circuits de transport vers la décharge de Kolongo. Les impacts se ressentent au niveau du trafic routier par :

    Ø Augmentation du trafic du matériel roulant desservant les sites de décharge ;

    Ø Perturbation du trafic routier par la circulation des engins lourds sur les routes d'accès aux décharges lors de la période des travaux ;

    D'autres impacts sont également présents, tels que :

    Ø L'émanation des gaz d'échappement ;

    Ø Les bruits et les vibrations dues au bruit aux bruits et aux vibrations générées par les véhicules du chantier et de la décharge.

    1.6.3.5- pollution de l'air

    Cette pollution provient essentiellement des mauvaises odeurs et des poussières. Les décharges des déchets urbains sont connues comme des sources de nuisances olfactives.

    En effet, elles relâchent dans l'air de nombreux composés organiques volatiles (COV) malodorants, notamment les substances organiques fermentescibles, et qui sont à l'origine de fortes nuisances pour le voisinage. Ces odeurs peuvent atteindre un périmètre de 500 m autour du site.

    D'une façon générale, la composition des polluants relâchés par la décharge contrôlée est la suivante :

    (Kreith, 1995) : 50% - 56% de méthane (CH4) ;

    40% de CO2, plus un pourcentage imprécis de composés organiques volatils.

    Leur nature et proportion dépendent de la nature des déchets et des processus de traitement. Ces substances malodorantes peuvent provenir directement des déchets eux-mêmes, mais surtout de la décomposition biochimique de la matière organique qu'ils contiennent, aux alentours d'une décharge contrôlée, le niveau des polluant pet être 2 à 10 fois celui mesuré en zone urbaine, où les sources sont très élevées.

    Dans le cas de la décharge de Kolongo, les déchets seront enfouit d'où une réduction de mauvaises odeurs et élimination des odeurs provenant de la fermentation. Un système de dégazage est prévu pour la collecte et l'élimination des gaz formés dans la décharge d'une façon écologique et rationnelle.

    (Carte d'impact olfactif)

    1.6.3.6- Nuisances sonores

    La nuisance sonore provient essentiellement de la manoeuvre des engins de chantier dans un premier temps et de la manoeuvre des engins d'exploitation de la décharge et des véhicules de transport des déchets à partir des points de transit vers la décharge contrôlée.

    Les nuisances sont ressenties par les habitants de part et d'autre de la route d'accès au site et la population aux alentours de la décharge de Kolongo. Le périmètre de l'impact sonore est d'environ 200 m.

    (Carte d'impacte sonore)

    1.6.3.7- Impact sur l'environnement économique social local et régional

    Le sous projet de la décharge finale ne peut avoir qu'un impact positif sur la vie socio-économique dans la région.

    En effet, la construction et l'exploitation de la décharge nécessite une main d'oeuvre locale. L'exploitation de la décharge a crée environ six (06) postes d'emplois permanents. La mise en phase d'un système de gestion adapté permet d'améliorer la qualité de vie de la population de la région.

    1.7- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE

    Les impacts d'un tel projet se manifestent durant la phase des travaux, le phase d'exploitation, de fermeture et de la réhabilitation du site.

    1.7.1- IMPACTS PENDANT LA PHASE DE TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE LA DECHARGE

    Les impacts potentiel du projet de la décharge de Kolongo sur la milieu naturel pendant la phase des travaux préparatoires, peuvent être résumés dans le tableau ci-dessous.

    Concernant les ressources en eau souterraines, la nappe sous jacente sera soumise à un rique de contamination en cas de déversement d'hydrocarbure ou huile de moteur durant les travaux de préparation du site car le niveau piézométrique est proche de la surface du sol (mois de 5 m environ) et la décharge nécessite des excavations de 2 m de profondeur.

    Ainsi, pendant la phase des travaux préparatoires, il y n'y aura pas d'impacts majeurs ni sur les eaux de surface, ni sur les eaux souterraines.

    1.7.2- IMPACTS PENDANT LA PHASE D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE

    Les i pendant la phase d'impacts potentiels du projet de la décharge de Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase d'exploitation, peuvent être résumés dans le tableau n°ci-dessous.

    Durant la phase d'exploitation, le risque de contamination des eaux de la nappe superficielle est faible, étant donné qu'une couche d'argile sera mise en place au fond des cellules d'enfouissement, assurant ainsi l'étanchéité. Par conséquent, la nappe sera protégée.

    Tableau n° : Maîtrise de l'importance des impacts des travaux

    Zones concernées

    Activités/sources d'impact

    Milieux affectés

    Caractérisation de l'impact

    Evaluation de l'importance des impacts

    Intensité

    Portée

    Durée

    Importance

    Fai

    Mo

    Fo

    Po

    Lo

    Co

    Mo

    Lon

    Mi

    Mo

    Maj

    Périmètre de 500 m autour du site

    Aménagement du site Engins de travaux

    Air

    Durant les travaux, il y a possibilité d'émanation de poussière dans l'air due aux engins de terrassement

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    Au niveau du site de la décharge

    Aménagement des cellules d'enfouissement

    Sol

    Terrain de l'ordre 3,6 ha actuellement inexploité sera déblayé

    x

     

     

     

    x

     

    x

     

     

     

    x

     

    Oubangui

    Rejets liquides du chantier

    Eaux de surface

    Pas d'impact

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nappe sous jacentes du site de la décharge

    Rejets liquides du chantier

    Eaux souterraines

    Risque de déversement de carburant ou huile de moteur qui pourrait contaminer les eaux de la nappe superficielle

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    Au niveau du site de la décharge

    Excavations et préparation des cellules

    Paysage

    Durant le chantier des excavations seront faites et des matériaux du sous sol seront extrais et stockés à proximité

    x

     

     

     

    x

     

    x

     

     

    x

     

     

    Périmètre de 200 m autour du site

    Engins de travaux Véhicules de transport des matériaux de construction

    Santé publique

    Nuisance pour les habitations voisines par les bruits des engins de chantier et la poussière

     

    x

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    Au niveau du site et dans un périmètre de 100 m autour du site

    Bruits et vibration durant les travaux dans le site, déplacement des engins et des véhicules de transport

    Ecosystème

    Quelques végétations seront enlevées et le bruit du chantier fera fuir les rongeurs et les reptiles présents dans la zone

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    Tableau n° : Maîtrise de l'importance des impacts de l'exploitation

    Zones concernées

    Activités/sources d'impact

    Milieux affectés

    Caractérisation de l'impact

    Evaluation de l'importance des impacts

    Intensité

    Portée

    Durée

    Importance

    Fai

    Mo

    Fo

    Po

    Lo

    Co

    Mo

    Lon

    Mi

    Mo

    Maj

    Périmètre de 500 m autour du site

    Déchargement des déchets (avant enfouissement)

    Air

    Durant les travaux, il y a possibilité d'émanation d'odeurs désagréables

     

    x

     

    x

     

     

     

    x

     

     

    x

     

    Au niveau du site de la décharge

    Enfouissement des déchets

    Sol

    Terrain de l'ordre 3,6 ha actuellement inexploité sera occupés par les casiers de décharge

    x

     

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

    Oubangui

    Rejets liquides de la décharge stockés dans les bassins non étanches

    Eaux de surface

    Risque de contamination indirecte d'Oubangui en cas d'infiltration des lixiviats

    x

     

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

    Nappe sous jacentes du site de la décharge

    Rejets liquides de la décharge stockés dans les bassins non étanches

    Eaux souterraines

    Risque par les lixiviats en cas d'infiltration de ces rejets pollués (bassin non étanche)

    x

     

     

     

    x

     

     

    x

     

     

    x

     

    Au niveau du site de la décharge

    Excavations et préparation des cellules

    Paysage

    Pas d'impact car la décharge est clôturée

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Périmètre de 100 m autour du site et du circuit de transport

    Véhicules de transport des déchets, engins d'exploitation de la décharge

    Santé publique

    Nuisance pour les habitations proches (de la décharge et du circuit de transport) par les bruits des véhicules de transport des déchets et les engins d'exploitation

     

    x

     

     

    x

     

    x

     

     

     

    x

     

    Au niveau du site et dans un périmètre de 100 m autour du site

    Bruits et vibration durant les travaux d'enfouissement des déchets et circulation des véhicules de transport

    Ecosystème

    Nuisance pour les individus présents aux alentour de la décharge par les bruits et vibrations lors des manoeuvres d'enfouissement des déchets

     

    x

     

     

    x

     

    x

     

     

     

    x

     

    Légende :

    Intensité

    Portée

    Durée

    Importance

    Fai: Faible

    Po: Ponctuelle

    Co: Courte

    Mi: Mineure

    Mo: Moyenne

    Lo: Locale

    Mo: Moyenne

    Mo: moyenne

    Fo: Forte

    Ré: Régionale

    Lon: Longue

    Ma: Majeure

    1.7.3- IMPACTS DE LA FERMETURE ET REHABILITATION DES SITES

    La phase de fermeture et de réhabilitation de la décharge contrôlée a été débutée durant la dernière période de la phase d'exploitation. Durant cette phase, un ensemble d'impacts significativement directs a été identifié :

    Ø La perte de gaz peut affecter les usagers de la route d'accès et des ouvriers à l'intérieur de la décharge (émanation d'odeur) ;

    Ø Risque lié à la production du biogaz/sécurité des sites relatifs aux décharges en question.

    CHAPITRE 2 : CADRE POLITIQUE, INSTITUTIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE DU PROJET

    2.1- CADRE POLITIQUE

    2.1.1- POLITIQUE ET ENVIRENNEMENTAL

    La politique environnemental en RCA est placée sous l'égide du Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie (MEE). Le MEE a pour mission, la conception, l'élaboration et la coordination de la mise en oeuvre de la politique du Gouvernement dans les domaines de la sauvegarde de l'environnement, de la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'amélioration de la qualité de vie. Notamment à travers la Direction Générale de l'Environnement au niveau régional, la mission de l'administration de l'environnement y est exercée par des Directions Régionales des Eaux et Forêts.

    La Direction Générale de l'Environnement et de l'Ecologie Sociale constitue la structure responsable du suivi de la procédure de l'Etude d'Impact sur l'Environnement `EIE). Par ailleurs, pour assurer une mise en oeuvre effective de la politique environnementale, il est envisagé de créer, à travers le projet de Loi-cadre sur l'Environnement : une Commission Nationale pour l'Environnement et le Développement Durable (CNEDD), une Agence Centrafricaine de l'Environnement et du Développement Durable (ACEDD).

    2.1.2- POLITIQUE DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT

    Le document de politique et stratégies nationales en matière d'eau et d'assainissement en RCA a pour objectif global de contribuer au développement durable en apportant des solutions appropriées aux problèmes liés à l'eau. Ce document met un accent particulier sur la Promotion de Gestion Intégrée des Ressources en Eau.

    La Direction Générale de l'Hydraulique (DGH) a élaboré en 1991 des normes nationales en Hydraulique et Assainissement en milieu urbain et semi-urbain :

    ??Stratégies en matière d'alimentation en eau potable (AEP)

    ??Stratégies en matière d'assainissement.

    2.1.3- POLITIQUE SANITAIRE ET D'HYGIENE DU MILIEU

    La politique de santé du pays est fondée sur les soins de santé primaires (SSP). La politique sanitaire est mise en oeuvre par le Ministère de la Santé Publique et Population (MSPP) à travers ses directions nationales et ses structures décentralisées.

    Dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement, le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) met un accent en particulier sur : l'élimination des excréta et autres déchets y compris les déchets biomédicaux ; la sensibilisation des communautés sur les bienfaits de l'hygiène du milieu ; la vulgarisation d'ouvrages d'assainissement à moindre coût ; la vulgarisation et l'application du code d'hygiène ; etc.

    2.1.4- POLITIQUE DE DECENTRALISATION

    En engageant le processus de décentralisation et de régionalisation, le Gouvernement centrafricain a pour objectifs globaux :

    Ø Assurer le partage de pouvoir entre l'Etat et les collectivités locales ;

    Ø Responsabiliser la population dans la gestion de son développement ;

    Ø Enraciner la démocratie locale ;

    Ø Consacrer une nouvelle approche basée sur le développement participatif.

    2.1.5- POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

    Le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) intègre, dans les priorités du Gouvernement, l'amélioration des conditions de vie des populations par l'assainissement du milieu.

    2.2- CADRE INSTITUTIONNEL

    La mise en oeuvre du sous projet relatif à la décharge contrôlée de Kolongo intéresse les principales institutions suivantes :

    - Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt Publics - République Centrafricaine : L'AGETIP - CAF. Elle représente le maître d'ouvrage délégué pour le projet PURISU, avec une responsabilité limitée durant l'exploitation

    - La mairie de Bangui est le maître d'ouvrage du sous projet, et le responsable des différents phases (travaux, exploitation et fermeture)

    - Les Communes (Mairie de ville et Mairies d'arrondissement)

    - Le Ministère en charge de l'Environnement, des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches : au niveau de la Direction Générale de l'Environnement (DGE), il existe le « Service Analyse des Evaluations et Etudes d'Impacts sur l'Environnement ».

    - Les Ministères techniques et structures d'appui (Equipement, Urbanisme, Hydraulique, SODECA)

    - Les Organisation Non Gouvernementale (ONG), Organisation Communautaire de Base (OCB) et Mouvements Associatifs

    - Les Bureaux d'Etudes et de Contrôle: il existe environ une dizaine de bureaux dont 3 ou 4 actifs dans le contrôle des travaux.

    - Entreprises de Bâtiment et Travaux Public (BTP) et Petite et Moyenne Entreprise (PME) : au niveau de l'exécution des travaux, le nombre est plus élevé, près d'une centaine d'entreprises de BTP.

    2.3- CADRE LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE

    Sur le plan national, la République Centrafricaine s'est dotée d'un ensemble de textes législatifs et réglementaires. Celles directement concernées par la présente étude sont détaillées ci-dessous :

    2.3.1- LOI PORTANT CODE DE L'ENVIRONNEMENT

    Cette Loi précise que « des textes réglementaires fixent le contenu, la méthodologie et la procédure des études d'impact, ainsi que les conditions dans lesquelles ces études sont rendues publiques et les modalités par lesquelles le Ministre en charge de l'environnement peut se saisir ou être saisi pour avis de toute étude d'impact environnemental ». Le Projet de Loi dispose également sur la tenue de l'audience publique, sur l'évaluation environnementale et sur l'audit environnemental dont les modalités d'exécution seront fixées par voie règlementaire. Il s'agit de la Loi N° 07.018 du 28 Décembre 2007 Portant Code de l'Environnement de la République Centrafricaine.

    2.3.2- LOI PORTANT CODE DE L'EAU

    La loi N°06 001 du 12 avril 2006 portant Code de l'eau en République Centrafricaine dispose, en son titre III, sur la gestion des ressources en eaux, aménagements et ouvrages hydrauliques (utilisation ; protection ; etc.).

    Le Code de l'eau stipule que « la réalisation des aménagements et ouvrages hydrauliques selon leur catégorisation peut être soumise à une étude d'impact environnemental préalable, réalisée avec la collaboration des départements ministériels compétents dont les avis techniques sont nécessaires et obligatoires ».

    Dans la gestion des ressources en eau, on notera également l'existence de Normes nationales en Hydraulique et Assainissement en zone villageoise, MEMGH/DGH, 1991.

    2.3.3- LOI PORTANT CODE D'HYGIENE ET A LA SANTE PUBLIQUE

    - La Loi n°03.04 du 20 Janvier 2003, portant Code d'Hygiène en République Centrafricaine comporte des dispositions relatives à l'hygiène de l'environnement (pollution des eaux, du sol, de l'air) ; à la gestion des déchets solides et liquides ; à l'hygiène de l'habitat et de l'eau; à la lutte contre le bruit. Le Code prévoit une police de l'hygiène (recherche et constatation des infractions);

    - Le Décret n°02.109 du 02 Mai 2002, portant organisation du Ministère de la Santé Publique et de la population et fixant les attributions du Ministre.

    2.3.4- LOI PORTANT AU CODE FORESTIER, LA FAUNE ET LA PECHE

    - La Loi N° 08.022 du 17 Octobre 2008 (qui remplace et abroge la Loi n°90.003 du 09 Juin 1990 portant Code Forestier en République Centrafricaine)

    - L'Ordonnance N° 84.045 du 27 Juillet 1987, portant protection de la faune sauvage et réglementant l'exercice de la chasse en République Centrafricaine ;

    - L'Ordonnance n° 83.069 du 10 Novembre 1983, portant réglementation des denrées alimentaires ;

    - La Loi n°65.61 du 03 Juin 1965, réglementant l'élevage en République Centrafricaine ;

    - Le Décret n°75.079 du 15 Février 1975, portant organisation du commerce du bétail, de boucherie et de la viande ;

    - La Loi n°70.090 du 06 Août 1971, portant exercice de la pêche en République Centrafricaine ;

    - La Loi n°62.350 du 4 Janvier 1963 relative à la protection des végétaux ;

    - Le Décret du 28 Novembre 1935 portant amélioration des cultures et de l'élevage en Afrique Equatoriale Française (AEF) ;

    - Le Décret du 06 Mai 1913 relatif aux épiphytes et son Arrêté d'application.

    2.3.5- LOI PORTANT CODE DU TRAVAIL

    La loi N°09.004 relative au code du travail de la RCA, fixe les principes fondamentaux du travail, la protection du personnel, les différents contrats spéciaux, de la santé au travail, etc. Elle précise également que le Ministère de travail, dans son article 317, est chargé de toutes les questions intéressant les conditions des travailleurs, les mouvements de la main d'oeuvre, l'orientation, la formation professionnelle et le perfectionnement de la main d'oeuvre, la médecine du travail et la sécurité sociale.

    2.3.6- CONVENTIONS INTERNATIONALES RATIFIEES PAR LA RCA

    En matière de textes juridiques internationaux des Nations Unies et autres, la République Centrafricaine a ratifié :

    Ø La Convention de Washington sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Menacées d'Extinction (CITES) en 1980

    Ø La Convention de Vienne sur la Protection de la couche d'Ozone en 1993

    Ø La Convention sur la Diversité Biologique le 15 mars 1995

    Ø La Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique le 15 Mars 1995

    Ø La Convention Cadre des Nations Unies sur la Lutte contre la désertification et la Sécheresse particulièrement en Afrique en 1996

    Ø La Loi n° 08.001 du 01/01/ 2008, portant ratification du Traité relatif au Tri National de la Sangha

    Ø La Loi n° 08.002 du 01/01/ 2008, portant ratification de la Convention de Bâle sur le Contrôle des Mouvements Transfrontaliers des Déchets Dangereux et leur Elimination

    Ø La Loi n° 08.003 du 01/01/ 2008, portant ratification de la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (POPs)

    Ø La Loi n° 08.004 du 01/01/ 2008, portant ratification du Protocole de Kyoto sur les gaz à effet de serre

    Ø La Loi n° 08.005 du 01/01/ 2008, portant ratification du Protocole de Cartagena sur la Prévention des Risques Biotechnologiques Relatif à la Convention d sur la Diversité Biologique

    Ø La Loi n° 08.006 du 01/01/ 2008, portant ratification des amendements de Pékin relatifs aux substances qui appauvrissent la couche d'Ozone

    Ø La Loi n° 08.007 du 01/01/ 2008, portant ratification des amendements de Copenhague relatifs aux Substances qui appauvrissent la couche d'Ozone

    Ø La Loi n° 08.008 du 01/01/ 2008, portant ratification des amendements de Montréal relatifs aux Substances qui appauvrissent la couche d'Ozone

    Ø La Loi n° 08.009 du 01/01/ 2008, portant ratification des amendements de Londres relatifs aux Substances qui appauvrissent la couche d'Ozone

    Ø L'Accord de Lusaka sur le Commerce des animaux sauvages (1996)

    Ø L'Accord de la Hayes en 1995

    Ø L'Accord International sur les Bois Tropicaux

    Ø L'Accord des pays africains producteurs et exportateurs des bois tropicaux de L'Organisation Africaine des Bois Tropicaux (OAB)

    Ø La Convention de Ramsar sur les zones humides d'importance internationale comme refuges d'Oiseaux d'Eau en Octobre 2005

    Ø La Réglementation Commune sur le Contrôle de la Consommation des Substances qui appauvrit la Couche d'Ozone dans l'Espace CEMAC

    Ø L'Accord de création du Réseau des Parcs Nationaux d'Afrique Centrale (RAPAC).

    Ø Par ailleurs, la RCA est partie prenante à :

    Ø La Convention Internationale sur la Protection des Végétaux (IPPC)

    Ø La Commission du Codex Alimentarus qui traite de des problèmes de sécurité alimentaire et de la santé du consommateur

    Ø L'Office International des Epizooties (OIE)

    Ø L'Organisation Mondiale du Commerce (OMC)

    Ø Traité International sur les Ressources Phyto génétiques pour l'Alimentation et l'Agriculture.

    2.3- Conformité du projet aux politiques de sauvegarde de la Banque Mondiale

    Le PURISU est financé par la Banque Mondiale, et doit de ce fait se conformer aux exigences des politiques opérationnelles «Safeguard Policies» de la Banque en matière de protection de l'environnement.

    Suivant le rapport de CGES, il apparaît que le PURISU est en conformité sans mesures spécifiques avec les Politiques de Sauvegarde suivants : 4.04, 4.09, 4.11, 4.10, 4.36, 4.37, 7.50 7.60. Pour répondre aux exigences des Politiques de Sauvegarde 4.01 (Évaluation environnementale) et 4.12 (Déplacement involontaire), des mesures et actions spécifiques ont été proposé dans le CGES. En conclusion, il a été affirmer que le PURISU est en conformité avec les Politiques de Sauvegarde, sans pour autant que des mesures spéciales soient prises, à condition que les prescriptions décrites dans le Plan de Gestion Environnementale et Sociale du présent rapport soient mises en oeuvre.

    Concernant ce sous projet, le volet nécessitant une attention particulière est celui relatif aux mesures d'atténuation qui seront discutées et analysées dans les sections suivantes, puis résumés dans le Plan de Gestion Environnementale.

    Tableaux n° : Synthèses de prévision des mesures environnementales du sous projet « décharge finale de Kolongo ».

    I- Phase des travaux de construction de la décharge finale de Kolongo

    Activité

    Analyse d'impacts

    Mesures d'atténuation

    Responsabilité

    Echéancier

    Impacts, source et zone d'impact

    Composante affectée

    Exécution

    Suivi

    Travaux et de tassement

    Emanation des poussières et des gaz d'échappement, dus aux engins de terrassement et de tassement dans le périmètre de 200 m autour du site

    Air

    Utilisation des engins silencieux

    Entreprise

    Mairie, Bureau de contrôle, AGETIP-CAF

    Pendant les travaux d'aménagement

    Arrosage des pistes et des aires non goudronnées

    Entretien des chaussées dégradées

    Manoeuvre et passage des engins et véhicules de transport des matériaux des travaux de construction et activités sanitaires des ouvriers

    Contamination des eaux de nappe superficielle du au déversement de carburant et/ou huile moteur

    Nappe souterraine

    Construction d'une latrine permettant de collecter des eaux sanitaires produites par les ouvriers

    Entreprise

    Mairie, Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE

    Idem

    Collecte des huiles usagées et autres déversements

    Nuisance du site et des habitations voisines par les bruits des engins

    Bruit

    Entretien des véhicules et engins

    Entreprise

    Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE

    Idem

    Excavation et préparation des casiers d'enfouissement

    Extraction et stockage à proximité des matériaux de sous sol au niveau du paysage naturel

    Paysage naturel

    Construction d'une clôture de 3 m de hauteur autour du site

    Entreprise, mairie centrale

    Bureau de contrôle, AGETIP-CAF, MEE

    Pendant les travaux d'aménagement du site

    II- Phase d'exploitation de la décharge finale de Kolongo

    Activité

    Analyse d'impacts

    Mesures d'atténuation

    Responsabilité

    Echéancier

    Impacts, source et zone d'impact

    Composante affectée

    Exécution

    Suivi

    Déchargement des déchets avant enfouissement

    Emanation d'odeurs nauséabondes dans un périmètre de 500 m autour du site

    Air

    Décharge, compactage et couverture rapide et quotidienne voire régulière des déchets collectés

    Mairie

    MEE, AGETIP-CAF

    Pendant la phase d'exploitation de la décharge

    Traitement biologique des lixiviats

    Collecte des eaux pluviales des lixiviats

    Enfouissement des déchets dans les casiers

    Contamination indirecte des eaux de surface du cours d'eau Oubangui par les lixiviats

    Eaux, nappe souterraine

    Mise en place des couches d'argile de 60 cm d'épaisseur d'argile au fond des casiers d'enfouissement et des bassins de collecte des eaux pluviales et de traitement des lixiviats

    Entreprise, Mairie

    Bureau de contrôle; MEE, AGETIP-CAF

    Idem

    Contamination directe des eaux souterraines du site (puits des riverains, ...) par les lixiviats

    Traitement biologique des lixiviats et réduction à 90% de la pollution des eaux ainsi que l'interdiction du rejet des déchets et effluents polluant la nappe d'eau du site

    Mairie

    MEE, AGETIP-CAF

    Accumulation des gaz dans la décharge

    Air

    Création de cheminée artificielle remplie de graviers, cailloux permettant de laisser des gaz s'échapper librement puis le torchage

    Entreprise, Mairie

    Manoeuvre et passage des engins et véhicules de transport dans le site

    Nuisance du site et des habitations et des habitations voisines par les bruits des engins

    Bruit

    Entretien des véhicules et engins d'exploitation, respect des horaires

    Idem

    MEE, AGETIP-CAF

    Pendant et après la phase d'exploitation

    Exploitation de la décharge de la contrôlée

    Pas d'impact car la décharge sera totalement clôturée

    Paysage

    Poursuivre les travaux de clôture de la décharge à hauteur de 3 m

    Entreprise

    Bureau de contrôle; AGETIP-CAF

    Pendant l'exploitation de la décharge

    III- Phase de fermeture de la décharge finale de Kolongo

    Activité

    Analyse d'impacts

    Mesures d'atténuation

    Responsabilité

    Echéancier

    Impacts, source et zone d'impact

    Composante affectée

    Exécution

    Suivi

    Après exploitation de la décharge

    Pertes des gaz pouvant affecter les usagers et la route d'accès et les ouvriers du site

    Air

    Création de réseau interne de dégazage au niveau du site

    Entreprise, Bureau d'études

    MEE, AGETIP-CAF

    6 mois avant la fermeture

    Après exploitation des casiers d'enfouissement

    Pertes des lixiviats pouvant polluer la nappe d'eau souterraine et les eaux superficielles

    Eau sous sol

    Suivi et entretien du système de collecte et de stockage des lixiviats (bassin, ...)

    Entreprise, Mairie, Bureau d'études

    MEE, AGETIP-CAF

    Après la fermeture de la décharge

    Poursuite des travaux de séparation des eaux pluviales des lixiviats

    Installation de trois (03) sondages de surveillance (1 en amont et 2 en aval)

    6 mois avant la fermeture de la décharge

    Poursuite de collecte des eaux pluviales de l'extérieur du site et leur acheminement dans les cours d'eau

    Juste après la fermeture de la décharge

    Poursuite de collecte des eaux pluviales du corps de la décharge pour stocker avec les lixiviats afin de les traiter

    Enfouissement des déchets dans les casiers

    Risque d'incendie et d'explosion au niveau du site de la décharge et des habitations voisines

    Air

    Couverture finale des casiers d'enfouissement, leur équipement par des systèmes de collecte et de torchage des gaz méthane

    Mairie, Entreprise

    MEE, AGETIP-CAF

    Gardiennage du site après sa fermeture (entretien des espaces verts et des plantations dans et aux alentours de la décharge

    Personnel

    Mairie, AGETIP-CAF

    Juste après la fermeture

    Contrôle périodique de la qualité de l'air dans le site

    Bureau d'études

    MEEAGETIP-CAF

    Une fois par an

    Réalisation de torchage 10 ans après la fermeture

     

     

    10 ans après la fermeture

    IV- Gestion des risques et protection de l'environnement

    Activité

    Analyse d'impacts

    Mesures d'atténuation

    Responsabilité

    Echéancier

    Impacts, source et zone d'impact

    Composante affectée

    Exécution

    Suivi

    Protection de l'environnement humain

    Emploi du personnel du site

    Humain

    Formation et sensibilisation du personnel sur la sécurité, les premiers secours et les mesures en cas de sinistre, les risques de l'installation et le fonctionnement et le fonctionnement de la décharge

    Consultant, Formateurs, ONG/Bureau d'études

    Mairie, MEE, AGETIP-CAF

    2 mois après le lancement du sous projet

    Construction d'un bâtiment avec sanitaire et vestiaires comprenant une boite de pharmacie de secours

    Entreprise, Mairie

    Idem

    Pendant les travaux d'aménagement du site

    Mesures de sécurité

    Risque d'incendie

    Idem

    Installation et fonctionnement de dispositifs de détection d'incendies

    Entreprise

    interdiction de fumer et de boire dans le périmètre de la décharge, mais le manger est exclusivement à la salle de réfectoire

    Personnel

    Pendant l'exploitation et la fermeture du site

    Risque d'insécurité

    Idem

    Pavoisement du site avec des consignes de sécurité et de surveillance en permanence des équipements, le désherbage des voies de circulation du site et son entretien régulier

    Entreprise

    Pendant la phase d'aménagement du site

    Arrosage quotidien

    Personnel

    Mairie, MEE, AGETIP-CAF

    Pendant la phase d'exploitation et de la fermeture de la décharge

    Exercice d'activités conformément aux consignes de sécurité et signaux d'interdiction

    Pendant la phase d'exploitation de la décharge et de sa fermeture

    Utilisation des moyens de secours habituels : ambulance, protection civile, ...

    Conduite des engins par le personnel habilité

    Mairie, Entreprise

    Bureau contrôle AGETIP-CAF

    Installation électrique conforme aux normes en RCA et sa maintenance sera assurée par un électricien qualifié

    Entreprise, Mairie, Personnel

    Dotation du site par un nombre suffisant d'extincteurs prêts à l'emploi

    Entreprise, Fournisseurs

    Mairie, MEE, AGETIP-CAF

    Pendant la phase d'aménagement du site

    CHAPITRE 3 : ETAT DES LIEUX AVANT LE PROJET

    3.1- SITUATION ACTUELLE EN MATIERE DE GESTION DES DECHETS SOLIDES A BANGUI

    Suite a des visites sur terrain et des entretiens avec les responsables de différents organismes, nous avons constaté que :

    Avant le PURISU, la ville de Bangui été confrontée actuellement à un sérieux problème de collecte des ordures ménagères. Le système actuellement mis en place, nonobstant le fait qu'il touche très peu de quartiers, n'est pas du tout fonctionnel.

    A ce jour, la collecte primaire est assurée par 15 micro-entreprises, la collecte secondaire est assurée par 2 PME dans la zone concernée par le PURISU et le reste par la commune urbaine de Bangui avec peu de moyen voir insuffisant.

    Il n'y a pas de sites intermédiaires pré-identifiés où les ordures doivent être déposées. Cette situation a conduit à la création de plusieurs dépôts sauvages dans la ville.

    La ville ne dispose pas encore d'une décharge publique contrôlée répondant aux normes environnementales.

    Dans les zones non couvertes, ce sont les canaux d'évacuation des eaux, quand ils existent, qui servent de lieux de dépotoirs des ordures ménagères. Toute cette situation se traduit par la prolifération des maladies diarrhéiques qui touchent essentiellement les enfants et les jeunes adolescents.

    L'élimination finale des déchets est généralement la décharge non contrôlée, située à proximité de la piste de l'aéroport, causant de graves problèmes par la présence intense des oiseaux. Dans cette décharge, on a assisté a des actions d'incinération des déchets et de ramassage des objets « valorisables», par des chiffonniers sans aucun moyen de précaution ou de sécurité.

    Les déchets de la décharge sont constitués d'environ 70 % de matière organique, 10 % de plastiques, 10 % de tissus, 5 % de métaux et autres déchets non définis. (Estimation visuelle)

    Les impacts potentiels de cette situation, en l'absence d'une décharge contrôlée et d'un système de gestion des déchets étudié, sont :

    - la dégradation de la qualité de la vie dans les 5 arrondissements,

    - la formation de points anarchiques de stockage des déchets, à l'origine de mauvaises odeurs et de nuisances environnementales,

    - la contamination de la nappe d'eau souterraine,

    - la création de milieux favorables à la prolifération des insectes et des rongeurs,

    - le développement de maladies dues aux manques d'hygiène et de salubrité,

    - des problèmes au niveau des collecteurs des eaux pluviales (cause principale d'inondation) à cause de la présence des déchets solides dans ces canaux,

    - la contamination de la population par les déchets infectés et se trouvant à la portée des enfants et des animaux domestiques

    e n° : Photos de l'état actuel de la gestion des déchets dans la ville de Bangui

     
     
     
     

    3.2- ENVIRONNEMENT SOCIO-ECONOMIQUE ET HUMAIN

    3.2.1- Caractéristiques socioculturelles

    a) Principales ethnies et langues parlées

    Conformément au découpage administratif de la République Centrafricaine, le 6ème Arrondissement est situé dans la région 7, qu'est Bangui la capitale. Les principales ethnies de cet arrondissement sont : les Ngbaka, Mbati, Banda (Ngbougou, Langbassi), Yakoma-Sango. Deux principales langues sont parlées : le Sango, parlée sur toute l'étendue du territoire centrafricain et constituant le socle de l'unité nationale, et le français, langue de la colonisation.

    La population du 6ème Arrondissement est essentiellement d'origine provinciale qui s'est installée progressivement dans la zone en constituant les quartiers actuels.

    b) Religion

    La population du 6ème Arrondissement est en majorité chrétienne catholique. Cela se justifie par la concentration des ethnies selon leurs régions où les religions sont prédominantes.

    Le tableau ci-dessous présente la répartition de la population des ménages ordinaires selon la religion et le sexe dans le 6ème.

    Tableau 2 : Répartition de la population

    Arrondissement et sexe

    Toutes religions

    Catholique

    Protestant

    Musulman

    Autres religions

    Sans religion

    6ième

    H

    100

    49

    37,3

    2

    7,8

    3,8

    F

    100

    49,4

    38,8

    1,4

    7,8

    2,6

    T

    100

    49,2

    38

    1,8

    7,8

    3,2

    Source: ICASEES (BCR Projections démographiques 2007)

    c) Situation socio-sanitaire

    Infrastructures sanitaires

    La situation des infrastructures sanitaires ou formation sanitaire (FOSA) à Bangui est la suivante : il y au total 55 formations sanitaires (toutes catégories confondues) dont 19 pour le secteur public et 36 pour le secteur privé. Sur les 19 FOSA du secteur public, il y a 4 hôpitaux centraux et 15 centres de santé. On dénombre dans le secteur privé 29 cliniques et cabinets de consultation, 4 dispensaires et 3 cabinets dentaires, ce qui dénote que le secteur privé est dominant sur les formations sanitaires étatiques. Au niveau du 6 ème Arrondissement, on note une insuffisance de formation sanitaire.

    Nombre de formations sanitaires

    Le nombre de formations sanitaires dans le 6ème Arrondissement en 2006 est de 4 édifices soit 7,27% du nombre total des formations sanitaires à Bangui.

    Le tableau suivant nous révèle la répartition des formations sanitaires dans le 6ème Arrondissement par catégorie.

    Tableau 3 : Répartition des formations sanitaires

    6e Arrondissement

    Hôpital Central

    Centre de Santé A

    Centre de Santé B,D

    Centre de Santé C,E

    Total

    Nombre

    0

    2

    2

    0

    4

    Source : MSPP (Bulletin d'Information Sanitaire)

    Personnel médical soignant

    Pour ce qui est du personnel de santé dans le 6ème, on dénombre un effectif équilibré du personnel médical soignant.

    Différentes pathologies

    De l'analyse des différentes pathologies infectieuses dans la ville de Bangui, il ressort que le paludisme est la toute première infection, ceci, dans presque tous les arrondissements avec un taux de 44 %. Ensuite, viennent les Infections Respiratoires Aigues (IRA 12,07%), les parasitoses (11%) et l'amibiase (7,60%).

    Pour ce qui concerne les parasitoses, le 1er Arrondissement vient en tête avec 19,22 % suivi des 6ème (15,45%) et 3ème (14,35%). Cela se justifie par le fait que ces arrondissements sont très pollués compte tenu des dépôts d'ordures en permanence dans les différents quartiers

    Tableau 4 : Répartition des différentes pathologies dans le 6ème arrondissement

    6eme Arrondissement

    Paludisme simple, Amibiase, parasitose, IRA, malnutrition, Paludisme grave, Anémie, SIDA, LMD, TB, Onchocercose

    Source : Bulletin d'Information sanitaire de la Région sanitaire n°7 (2006)

    3.2.2- Profils socioéconomique des populations de a zone

    Les populations du 6ème arrondissement, composées en majorité des jeunes, sont actives dans les secteurs agricoles, de bois de chauffe, de commerce, de pêche, de briqueterie, d'artisanat et d'autres activités comme l'exploitation et la vente des gravillons et sable destinés aux constructions.

    Il est à noter que la ville de Bangui est coincée entre la forêt de Bas-Oubangui à l'Est, l'aéroport à l'Ouest. Elle ne peut s'étendre que vers le Sud-Ouest et par conséquent le 6ème Arrondissement et plus particulièrement la zone où s'implante la décharge de Kolongo.

    3.2.3 Economie locale et dynamisme des activités économiques

    Malgré le potentiel naturel très important, réseau hydrographique (Oubangui et M'boko) dense, massif forestier important, ressources minières immenses, le pays enregistre des indicateurs économiques et sociaux très inquiétants. En effet, le PIB par habitant est passé d'une moyenne de US$ 280 sur la période 1980-85 à US$ 260 sur la période de 1995-2001 et l'indice de développement humain (IDH) a chuté de 5 % entre 1990 et 2003. L'incidence de la pauvreté s'est accrue, avec particulièrement une forte concentration des pauvres en milieu rural et dans certains quartiers de la ville de Bangui. Cette situation s'explique en partie par les événements qu'a vécus la RCA durant ces dernières années.

    Le taux d'activités est le rapport de l'effectif de la population active de 6 ans et plus à celui de la population totale de 6 ans et plus. Le taux spécifique d'activité restreint la mesure de la participation à l'activité économique aux personnes âgées de 15 ans et plus, population censée effectivement travailler.

    D'après une comparaison faite précédemment qui présente le niveau des indicateurs à Bangui selon le sexe à l'ensemble du territoire national, la participation économique à Bangui est inférieure à celle observée au niveau national 46,1 % et ceci, quel que soit le sexe et le niveau des indicateurs retenus. On constate que les écarts sont plus importants lorsqu'on se fixe du côté des femmes avec comme exemple 33,9 % du taux brut d'activité que du côté des hommes qui ont 58 % du taux net d'activité.

    Les résultats du RGPH03 montrent que la population active à Bangui est de l'ordre de 176 244 personnes soit 28,3% de la population de Bangui. Cette population active serait plus concentrée dans les 3e, 5e, 4e, 8e Arrondissement. Les hommes sont largement dominants dans presque tous les arrondissements.

    La répartition des actifs par groupe d'âges quinquennal nous montre que les personnes âgées de 25 à 29 ans sont plus nombreuses avec 17,3%. Elles sont suivies des tranches d'âges 30-34 ans et 20-24 ans. D'une manière spatiale, on constate que le 5ème Arrondissement vient en tête dans la même tranche d'âges (25-29 ans) avec 18,3% suivi des 2ème, 3ème, 6ème et 8ème Arrondissements.

    Les principales activités économiques de la région de Bangui reposent sur les entreprises commerciales tant dans le secteur formel que dans le secteur informel. Mais le secteur informel occupe une place importante dans les activités économiques de la ville de Bangui. La carrière et le maraîchage font leur remontée dans les activités économiques.

    Cependant, il faut rappeler que les évènements militaro-politiques, qui sont survenus dans le pays et particulièrement à Bangui, ont ébranlé les tissus économiques (industriel et commercial) dont les conséquences sont :

    - la perte d'emploi pour les travailleurs,

    - l'absence de performance de l'économie urbaine,

    - les braquages fréquents dans la ville.

    Agriculture, élevage, pêche

    Le secteur primaire (l'agriculture, l'élevage, la pêche et autres) occupe une place moins importante dans les activités économiques de la ville de Bangui.

    Agriculture

    L'agriculture dans la ville de Bangui est quasi inexistante par manque d'espace. Une partie de la population pratique l'agriculture mais en dehors de la ville dans la commune de Bimbo sur les axes Bangui-Boali, Bangui-Damara, Bangui-Mbaïki et Bangui-Landja.

    Toutefois, les cultures maraîchères sont pratiquées dans presque tous les quartiers de Bangui, à côté des maisons, aux abords des cours d'eau et dans les périphéries de la ville.

    C'est une culture d'autosubsistance essentiellement pour satisfaire les besoins des familles et tout surplus est liquidé sur les marchés ou aux bords des routes des quartiers de Bangui.

    Elevage

    L'élevage dans la ville de Bangui est pratiqué d'une manière traditionnelle. Il concerne seulement les caprins, des porcins et des volailles élevés à l'espace libre. L'élevage moderne en enclos des porcs et des volailles commence à se développer peu à peu dans la ville de Bangui mais reste encore très faible. Les produits d'élevage traditionnel servent à l'autoconsommation des ménages et ceux d'élevage moderne sont destinés à la vente.

    Les animaux élevés errent dans les quartiers pour chercher leur nourriture essentiellement dans les décharges sauvages et organisées, causant ainsi des problèmes dans les quartiers.

    Pêche

    Comme souligné plus haut, les activités de la pêche, comme l'agriculture et l'élevage, sont moins pratiquées dans la ville de Bangui par défaut des rivières et cours d'eau. En effet, la pêche est pratiquée seulement dans le fleuve Oubangui et concerne seulement certaines ethnies, notamment les Yakomas, Banziris, les Ngbougou et les Ngbakas qui sont des originaires des anciens villages riverains du fleuve Oubangui.

    La pêche est pratiquée d'une manière rudimentaire en pirogue aux filets, à la ligne et aux nasses. Peu de produits de pêche (de gros et des petits poissons) sont vendus sur les marchés locaux de Bangui, la majorité est destinée à la consommation des ménages. Mais la production reste faible à cause du manque d'équipements performants pour la capture, l'écoulement et la conservation des poissons.

    Le commerce

    L'activité commerciale concerne toutes les formes d'échanges de services et de biens. Elle se pratique sous différentes formes dans presque tous les arrondissements de Bangui. Les types de commerce se diffèrent selon les secteurs. On distingue le secteur formel et le secteur informel. Le secteur formel concerne les entreprises qui emploient un certain nombre de personnes (au moins cinq), qui tiennent leur comptabilité et qui sont déclarées dans le Registre de Commerce. Le secteur informel concerne toutes les activités non déclarées opérantes dans l'échange des produits agricoles et les autres produits industrialisés venants de toute destination.

    Le secteur formel

    Contrôlé par l'Etat, le secteur formel est pratiqué pour la plupart par des étrangers et n'est pas développé. Il est très insuffisant en République Centrafricaine de manière générale et à Bangui en particulier. Il concerne plusieurs domaines à savoir le commerce général, le transport et les prestations de services. On compte au total 160 entreprises en 2006 et 120 en 2007 à Bangui. Avant les crises militaro-politiques de 1996-1997, on comptait environ 400 entreprises. Ces crises sont à l'origine de la disparition ou la fermeture de certaines entreprises, et par conséquent du chômage.

    Le secteur informel

    Il s'agit du petit commerce qui échappe au contrôle de l'Etat, notamment au service des impôts. Ce secteur est très développé dans toute la ville de Bangui. Le secteur informel est pratiqué en majorité par les jeunes (hommes et femmes) qu'on appelle généralement des Boubanguérés (casseurs de prix) ou petits vendeurs à la sauvette. Ils sont dans presque tous les marchés de Bangui, dans les quartiers, dans les rues et vendent toutes sortes d'articles d'habillement, roduits vivriers, produits alimentaires, les boissons locales et étrangères, les produits pharmaceutiques, etc.

    3.3- DESCRIPTION DE L'ENVIRONNEMENT NATUREL

    La ville de Bangui (Capitale de la République Centrafricaine (RCA)) se situe sur la rive droite du cours d'eau de l'Oubangui. Elle est bordée sur le flanc Est, par les collines de Gbazabangui, au Sud par le fleuve Oubangui, au Nord et à l'Ouest par la commune de Bimbo.

    Située entre 18° 32' et 18°36' de longitude Est, et entre 4°22' et 4°26' de latitude Nord, la ville de Bangui couvre une superficie d'environ 6 600 hectares. Elle est totalement installée dans la plaine de l'Oubangui et de la M'poko, exposant une bonne partie de ses quartiers aux risques d'inondation pendant les saisons pluvieuses. Aujourd'hui, la ville se développe de plus en plus vers l'Ouest sur la plaine de M'poko, limitée par l'aéroport international M'poko. On observe ce développement le long des routes de Damara et Boali au Nord de Bangui et également en amont des rapides de l'Oubangui vers Landja. Figure ci6essus : plan de situation de la zone.

    D'un point de vue administratif, la ville de Bangui est divisée en 8 arrondissements. Notre site d'étude est situé à Kolongo dans le 6ème arrondissement qui est limité au Sud par le fleuve Oubangui et à l'Ouest par la Commune de Bimbo.

    Figure 10 : Photos du site de la décharge finale de Kolongo

     
     
     
     

    3.3.1- Faune et la flore

    Le Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie ainsi que toutes les parties prenantes du 6ème Arrondissement ont pris part à cette étude.

    La végétation centrafricaine est répartie globalement du sud au nord en fonction du climat La savane recouvre la majeure partie du territoire et la forêt dense est limitée aux régions du sud-ouest et du sud-est du pays. Boulvert (1986) estime que la forêt centrafricaine couvre 92 500 km² soit 15 % du territoire national, dont 27 000 km² exploitables pour les productions de bois d'oeuvre se trouvent dans l'ouest, tandis qu'au sud-est il s'agit d'un ensemble constitué de forêts denses humides, de forêts sèches et de galeries forestières couvrant 38 200 km² dans la zone guinéenne et 6 500 km2 dans la zone soudanienne.

    Situé dans la partie sud-ouest de la ville de Bangui, lesite de la décharge se trouve au sud du 6ème Arrondissement. Ce dernier est limité au Nord par le 3ème Arrondissement, au Sud par la rivière Oubangui, à l'Est par le 2ème Arrondissement et à l'Ouest par la Commune de Bimbo.

    Ecosystèmes terrestres

    La faune sauvage a disparu sous la pression anthropique pour laisser la place d'une part à la petite faune composée de certaines espèces d'oiseaux, des serpents, des criquets, des rongeurs (rats, souris) et autres reptiles, et d'autre part aux animaux domestiques tels que volailles, porcins, caprins, ovins.

    On distingue deux types de végétation dans la ville de Bangui, la forêt qui se situe sur la colline de Bas-Oubangui au Sud et la savane qui est la résultante de l'action anthropique (défrichements, feux de brousse...).

    Comme pour toute la ville de Bangui, le 6ème Arrondissement était une zone de forêt renfermant des essences telles que le Limba ou Fraké (Terminalia superba), le Fromager (Ceiba pentadra), etc. Cependant, l'explosion démographique a transformé cette végétation naturelle en une végétation constituée essences d'arbres exotiques (Terminalia ivorensis) et fruitiers tels que les manguiers (Manguifera indica), les corossoliers, les palmiers à huile (Elaïs guinesis), les cocotiers, les agrumes, etc. Ces arbres servent parfois d'ombrage dans chaque concession de même qu'ils constituent un apport en énergie pour l'homme.

    La présence des espèces exotiques envahissantes d'origine végétale constitue une menace pour les habitats et les moyens d'existence des communautés de la zone. Parmi ces espèces, on retrouve le Chromolaena odorata (Bara BOKASSA), Lantana camara (Latana), etc.

    Du point de vue institutionnel, il n'existe pas un cadre pour le suivi des plantes.

    On note aussi la présence de certaines plantes ornementales plantées ou germées de manière spontanée.

    Ecosystèmes aquatiques

    La flore aquatique de l'Oubangui comporte, à ce jour, environ 149 espèces végétales organisées en 35 associations regroupant les espèces aquatiques, semi-aquatiques et celles des forêts ripicoles (PNUD, 2010). Les espèces caractéristiques de cette végétation sont les Lemna aequinotialis, Wolffiela welwitshii, Spinodela polyrrhizza, Salvinia nymphellula, Azolla nilotica, etc.

    Les espèces flottantes sont entre autres, l'Eicchornia crassipes (figure 15.a) ou la jacinthe d'eau, le Salvinia molesta (figure 15.b) et la Pistia stratioites ou laitue d'eau (figure 15.c), qui sont des plantes aquatiques envahissantes.

    La faune aquatique de la zone d'étude est celle de la rivière Oubangui. On compte 206 espèces de poissons (PNUD, 2010).

    A partir des observations et entretiens avec les pêcheurs de la rivière Oubangui et marchants de poissons sur le marché Km5, on a pu identifier de nombreuses espèces de poissons. Le tableau 7 présente les principales espèces commerciales.

    Tableau 5 : Liste de quelques espèces commerciales de la rivière Oubangui

    N° d'ordre

    Espèce (Nom Scienifique)

    Nom Sango

    Niveau de pression sur écologie

    1

    Alestes sp.

    Mokobé

    +

    2

    Auchenoglanis occidentalis

    Mototo

    ++

    3

    Chrysichtyssp.

    Kamba

    +

    4

    Citharinus gibbosus

    Mayanga

    ++

    5

    Citharinus sp.

    Mboto

    +++

    6

    Clarias sp.

    Ngoro

    ++

    7

    Distichodus sp.

    Késsé

    +

    8

    Heterobranchus longifilis

    Ngoro

    ++

    9

    Hydrocynus forskhalii

    Mbenga

    +++

    10

    Hydrocynus goliath

    Mbenga

    +++

    11

    Hypopotamurus sp

    Kpété

    ++

    12

    Labeo lineatus

    Sela

    ++

    13

    Labeo sp

    Mayélélé

    0

    14

    Lates niloticus

    Capitaine

    +++

    15

    Marcusenius cyprinoides

    Kpété

    +

    16

    Mastacembelus sp

    Tinga

    +

    17

    Mormyrops deliciosus

    Moboyo

    +

    18

    Mormyrops sp

    Mbongo

    ++

    19

    Schilbe sp

    Ilembé

    0

    20

    Synodontis acanthomias

    Oumbou

    ++

    21

    Synodontis alberti

    Kokolo

    +

    22

    Synodontis decorus

    Kokolo

    +

    23

    Synodontis sp

    Kokolo

    +

    Source : Enquête de terrain, mai 2010

    Niveau de pression : 0 = Faible ; + = Moyen ; ++ = Fort ; +++ = Très fort

    Toutes ces espèces subissent des pressions d'exploitation irrationnelles, faute d'une stratégie nationale en matière de pêche.

    Au niveau du site de la décharge de Kolongo, sur une superficie de 3,6 ha, la végétation est essentiellement sauvage, présentée par des espèces comme : Ceiba pentadra, Terminalia superba, Chromolaena odorata et Lantana camara. Ces espèces constituent une menace pour les habitats et les moyens d'existence des communautés de la zone.

    En outre, ces végétations sont fixées sur des tas d'ordures décomposés et enfouis ce qui pourra engendrer des problèmes sanitaires chez la population (impact indirect), une fois les herbes sont consommées par les animaux domestiques de la zone. Leur destruction lors de l'aménagement de la décharge ne peut avoir qu'un impact positif sur les habitats de la zone.

    3.3.2- Paysages : particularité écologique et valeurs récréatives

    La particularité de la zone est l'existence de « l'île des Singes » appelée « île Bongossoua » qui renfermerait une richesse écologique, non encore évaluée, qui pourrait favoriser le développement d'un tourisme communautaire, source de revenus pour la population.

    3.3.3- Climatologie

    Le climat de la Ville de Bangui est de type guinéen forestier avec l'alternance de deux saisons : une saison sèche, de Novembre à Février et une saison pluvieuse qui va de Mars à Octobre pour total annuel de 1540 mm. Mais depuis ces dix dernières années, le rythme pluviométrique ne suit plus cette disposition régulière du climat. Quelque fois c'est le contraire.

    La température maximale moyenne annuelle est de 26°C. Mais depuis ces dix dernières années, le rythme thermique ne suit plus cette disposition régulière du climat. On remarque aujourd'hui des extrêmes de l'ordre de 35 à 36°C qui influent sur les moyennes.

    L'humidité à Bangui est toujours supérieure à 50%, sauf en milieu de journée en Janvier et Février. Le vent dominant est la mousson venant du Sud-ouest, c'est-à-dire en provenance de l'anticyclone de Sainte Hélène (Chaud et Humide), qui est souvent cause d'abondantes pluies.

    Parfois, l'harmattan qui est un vent sec souffle du Nord-est (anticyclone de Libye), entraînant ainsi la saison sèche. A cet effet, la moyenne pluviométrique annuelle à Bangui se situe dans l'ordre de 1540 mm/an.

    La pluviosité varie de 1000 mm/.an au nord à 1700 mm/an au sud, les isohyètes ont une orientation sensiblement est-ouest (Franquin et al., 1988; Mahé et al., 1993, op. cit. Nguimalet, 2004). Source : ASECNA

    Le vent

    D'après les observations faites sur la période 1957-1971 à Bangui-Météo (Callede et Arquisou, 1972), le vent souffle, d'un mois de l'année à l'autre, à peu près toujours dans la même direction : il est de secteur Sud à Ouest. Cette orientation du vent est due à la présence des collines aux alentours de Bangui, qui forment une barrière aux vents de secteur Nord et Est, et qui abritent la ville contre les vents venant de l'Est. Par ailleurs, d'un mois à l'autre, nous notons que la force du vent ne varie guère et les calmes représentent un peu plus de la moitié des cas.

    La vitesse moyenne du vent varie peu d'un mois à l'autre à Bangui-Orstom sur la période 1972-1992, pour des mesures faites à 1 et 2 m au-dessus du sol. Ceci s'explique par l'obstacle des collines de Daouba-Kassaï au pied desquelles se situe la station de mesure. La vitesse du vent est un peu plus élevée à Bangui-Mpoko à cause probablement du caractère ouvert du site de la station. Les mois de mars et de décembre connaissent respectivement les vitesses les plus grandes et les plus faibles dans les deux cas.

    Mois et Stations

    Janv

    Fév

    Mars

    Avr

    Mai

    Juin

    Juil

    Août

    Sept

    Oct

    Nov

    Déc

    Moy

    Bangui-ORSTOM

    0,9

    1,3

    1,5

    1,3

    1

    0,8

    0,7

    0,8

    0,8

    0,8

    0,7

    0,6

    0,9

    Bangui-M'POKO

    1,04

    1,34

    1,53

    1,52

    1,33

    1,13

    1,05

    1,02

    1,02

    0,97

    0,91

    0,84

    1,14

    Tableau n° : Vitesse moyenne du vent en m/s. Source ASECNA M'POKO

    3.3.4- Géomorphologie

    La géomorphologie de la région de Bangui est caractérisée par les unités suivantes : collines, piémonts, plateaux et plaines.

    Il existe en fait deux alignements de collines : les collines de Daouba-Kassaï (700-600 m) et les collines de Gbazabangui (600-500 m) qui occupent au total 15 000 ha sur l'agglomération de Bangui (C-R. Nguimalet, 1999). Ces collines ont une orientation subméridienne, NNO-SSE, et se prolongent à travers l'Oubangui vers la République Démocratique du Congo.

    Les collines de Bangui, qui culminent vers 590 m d'altitude, forment une vaste croupe aux sommets arrondis, aux pentes amorties vers l'est et abrupts à l'ouest.

    Le contact entre les collines de Bangui et les collines de Daouba-Kassaï (656 m au nord de Kassaï) est formé par le couloir de Ndress. C'est une dépression qui, d'Est en Ouest, suit la première fracture séparant le plateau du Kassaï des collines de Gbazabangui : elle est caractérisée par des altitudes variant entre 450 et 360 mètres. Ce couloir est orienté Nord-Sud, et draine tout le réseau de la Nguitto, cours d'eau qui prend sa source au NE du quartier Boy-Rabé sur les collines de Daouba-Kassaï et se jette dans l'Oubangui à environ 2,5 km en amont des rapides.

    Nous remarquons que sur la surface topographique située entre 400 et 360 m (appelée glacis de piémont), trois niveaux topographiques se distinguent :

    - le premier se situe entre les cotes 400 et 380 m. Les pentes varient de 3,5 % (PK 12 : de la rivière Sô à Begoua) à 7,3 % au Golf (pk 11 : Golf à la rivière Ngola) ;

    - le second, ou niveau intermédiaire, s'observe entre 380 et 370 m d'altitude ;

    - les pentes caractéristiques sont comprises entre 2,5 % (Gobongo-Sinistrés) et 6,3 % (Cité Christophe-piémont des collines) ;

    - le dernier niveau est compris entre 370 et 360 m. La limite inférieure se confond le plus souvent avec celle des petits cours d'eau et des bas-fonds marécageux : dans cet espace, la pente est inférieure à 1 %, notamment elle est de 0,2 % entre l'ouest du quartier Boeing et les quartiers Damala et Ngongonon, y compris la zone de l'aéroport de Bangui-Mpoko.

    Dans l'unité de relief 400-360 m, nous repérons certains reliefs localisés dans la ville de Bangui et aux environs, dont les points bas sont occupés par les vallées de petits collecteurs (Ngola, Ngoubagara, Ngongonon ou kokoro), des marais et marécages.

    La plaine de Bangui, ou surface inférieure à 360 m, est le secteur où l'extension de la ville s'est faite au nord et à l'ouest. Sa reconnaissance a été toujours faite en référence aux dépressions marécageuses, qui recouvrent près des trois-quarts de l'étendue de la ville. L'accroissement démographique de la ville justifie la colonisation de cette plaine. La faible altitude et la pente expliquent en partie le mauvais drainage des eaux dans les quartiers implantés sur ces milieux hydromorphes. L'altitude d'ensemble est comprise entre 360 et 300 m. Nous y retrouvons les secteurs fréquemment inondés, comme les quartiers Ngouciment et Basse-Kotto, lesquels constituent des points bas de référence pour la ville (cotes de 350 à 340 m) et attirent le gros des eaux quand il pleut. Les terrains ici sont argileux et limoneux et l'essentiel des bassins moyen et aval des cours d'eau de la ville y est drainé.

    Cette situation est aussi la conséquence du manque de canalisation dans ces quartiers. De tout ce qui précède, plusieurs problèmes liés à l'évacuation des eaux usées se posent. Ces eaux sont en effet collectées, grâce à des cours d'eau (Bouagba et Kouanga) jouant le rôle de canaux naturels.

    Par ailleurs, la présence de nombreuses dépressions fermées laisse supposer l'existence de crypto-karsts anciens dans le bassin de l'Oubangui. Dans le site de Bangui, celles-ci se traduisent en surface par des marais et sont caractérisées par un mauvais drainage dans le secteur de plaine. En effet, les dépressions des plaines oubanguiennes semblent typiques du paysage des plaines en milieu tropical. La plupart sont peu profondes et toujours développées dans des matériaux sablo-limono-argileux. Le processus montre qu'un blocage (rôle de la nappe phréatique) intervient rapidement et empêche les cuvettes de prendre de l'ampleur. De cette façon, avant d'atteindre la dépression, le ruissellement en nappe superficiel entraîne de l'humus et des éléments fins argileux qui sont décantés au fond de la cuvette. Une mince pellicule puis un placage argileux plus consistant colmatent le fond de celle-ci et bloquent en partie le processus de blocage exercé par la nappe phréatique de sorte qu'une mare se forme (Boulvert et Salomon, 1988).

    Le ruissellement de surface pénètre dans les fentes de dessiccation et, si le gradient hydraulique est suffisant, il érode les parois de la fente en créant des ravines ou des conduits souterrains aux orifices circulaires. Une topographie pseudo-karstique en résulte avec possibilité d'existence de cavités souterraines. Des effondrements surprises dans les années 70 survenus lors des travaux de génie civil, notamment la construction de la piste de Bobangui (4°02'20''N-18°08'E), ont été observés lorsque les engins lourds ont attaqué la voûte protectrice constituée par une carapace ferrugineuse. De même en pleine ville de Bangui, non loin de l'Office National de la Main-d'Oeuvre (ONMO), un effondrement survenu le 8 août 1977 a formé une cavité cylindrique de près de 18 m de diamètre et d'une profondeur de 20 m environ. Ce « trou » est rempli dans sa majeure partie par l'eau de la nappe phréatique dont le niveau hydrostatique est à peu près de 8 m au-dessous de la surface (Labrousse, 1977).

    De plus, les forages d'exploitation de l'usine UCATEX révèlent une cavité de 8 m de hauteur dans le soubassement calcaire.

    3.3.5- La géologie

    D'après les travaux relatifs au secteur de Bangui (Poidevin, 1976, 1991 ; Cornacchia et Giorgi, 1986 ; Alvarez, 1995 ; Rolin, 1998 ; AJCI, 1999), la géologie de la région semble être complexe et met en jeu des formations Protérozoïques de socle comme dans tout le Centrafrique (micaschistes, séricitoschistes, schistes, quartzites, intrusions granitiques, migmatites, calcaire, grès, conglomérat) masquées dans les dépressions, par des dépôts de couverture comportant des couches sédimentaires tertiaires et quaternaires, organisées en séries séparées par des discordances mais aussi découpées par des failles. Les dépôts de couverture sont constitués par des grès et conglomérats, des schistes argileux et du sable.

    Tout cet ensemble est fréquemment recouvert par une couche latéritique dont l'épaisseur peut localement dépasser une centaine de mètres.

    Le tableau ci-dessous résume succinctement le découpage stratigraphique des différentes formations rencontrées dans la région de Bangui.

    L'importance du recouvrement (latérite et argile) dans la zone de Fatima a été confirmée grâce à 21 sondages verticaux (AJCI, 1999) qui situent le toit du socle calcaire à une profondeur moyenne de 23,85 m. Le pendage est fort : 35 à 40° par rapport à l'horizontale. Les logs des forages (UCATEX ou Brasserie CASTEL) révèlent l'existence d'un important remplissage lacustre, colluvial et alluvial, très hétérogène, dont le soubassement est formé de calcaires précambriens, très sur-creusés par rapport au lit actuel de l'Oubangui (40 à 50 m-120 m).

    La profondeur moyenne des forages réalisés dans le « Grand Bangui » se situe à 65,77 m, avec des extrêmes respectivement à 25 m au quartier Bakongo (forage 20) et à 125 m au quartier Ngongonon (forage 18). Ces données montrent qu'au nord de la ville, le socle compact se situ plus en profondeur.

    Le toit du socle est reconnu en moyenne à 36,88 m de la surface (moyenne arithmétique des forages). La plus faible profondeur se localise au SE de la ville de Bimbo à environ 1 km du confluent Mpoko-Oubangui (forage 13), elle est de 14,5 m, et la plus forte est de 85 m (forage 15) sur un témoin de plateau latéritisé au nord de l'aéroport Bangui-Mpoko et au NO du forage 18.

    Les données, acquises à partir des observations des forages réalisés dans le cadre de l'étude AJCI (1999), nous confirment donc l'existence d'une dépression orientée Nord-Sud dans la zone d'étude. Ce fossé est limité par des failles et a été formé par leurs rejeux.

    Ainsi sur le flanc ouest du fossé, la faille apparaît comme un linéament qui délimite la plaine alluviale au coeur de Bangui, du plateau de Fatima à l'ouest de la ville. Elle part de l'embouchure de la rivière Mpoko et rejoint l'aéroport de Bangui-Mpoko selon une orientation NNO-SSE.

    Plusieurs dépressions se sont formées le long de ce linéament, qui se caractérise par l'émergence de sources et l'existence de sols hydromorphes.

    En revanche, sur la frange est de la dépression, la faille est notée le long du pied de l'escarpement ouest des collines de Gbazabangui. Elle est presque parallèle à la faille du côté ouest et suit une même direction (NNO-SSE) en délimitant les collines et le piémont. Cette faille, du côté est, semble se ramifier dans le secteur de Kassaï.

    3.3.6- La pédologie

    Le sol résulte de la transformation de la roche sous-jacente au contact de l'atmosphère et de la biosphère. Reposant sur le vieux socle précambrien, Bangui, la capitale de la RCA, présente des formations géologiques constituées de schistes, de quartzites micacés parfois phyllileux, en général des roches métamorphiques. Comme d'une manière générale dans les zones équatoriales, les sols de Bangui sont médiocres, du point de vue agronomique, rouge et riche en oxyde de fer, moins épais.

    L'étude pédologique montre que dans la ville de Bangui, les sols varient selon les secteurs. C'est ainsi qu'au Nord de la ville on a des sols latéritiques érodés par l'érosion. La plaine marécageuse des abords du fleuve Oubangui se caractérise quant à elle, par des sols sableux et argileux hydromorphes. Tandis que sur les plateaux de Gobongo et de Fatima, se développent aussi des sols de type latéritique. Or, il faut relever que des alluvions récentes se retrouvent dans les vallées des cours d'eau.

    La formation pédologique du 6ème Arrondissement est constituée de sol ferralitique et de sol hydromorphe. Les sols ferralitiques sont des sols résultant du climax de la zone intertropicale humide. Aux alentours des cours d'eaux on rencontre des sols hydromorphes. C'est ce qui explique la faible profondeur du niveau de la nappe phréatique. C'est pourquoi une petite quantité de pluies, peut provoquer une saturation du sol en eau, entraînant souvent le ruissellement et des inondations pendant la saison pluvieuse.

    On rencontre par ailleurs, de vastes étendues de cuirasses. En saison sèche, l'évaporation entraîne un durcissement des argiles visibles en particulier dans la plaine de Bangui.

    Dans le secteur d'étude, la couleur du sol est blanche et grise, ce qui laisse entrevoir un fort pourcentage en limon d'argile, reposant sur un sol ferrallitique de couleur rouge, parfois induré (quartier Gbaya-Dombia surtout).

    3.3.7- Hydrologie et Hydrographie

    Le réseau hydrographique de la zone d'étude dépend étroitement du bassin de l'Oubangui. La ville de Bangui s'est implantée aux confins de la vallée de l'Oubangui à l'ESE-SSO et de son affluent la Mpoko. Ainsi, l'hydrographie ici est formée par les cours d'eau qui alimente directement l'Oubangui ou indirectement par la rivière Mpoko.

    Du fait de sa situation en piedmont de collines, du développement urbanistique imperméabilisant de plus en plus de surfaces, et de l'existence de zones marécageuses de bas fonds dans la partie aval du bassin versant, la région de Bangui est sillonnée par les multiples petits cours d'eau qui prennent leurs sources de manière différente, et se jettent tous dans l'Oubangui.

    D'une manière générale, ces cours d'eau n'ont pas une grande importance car les écoulements n'y sont pas pérennes. Ils tarissent pendant la saison sèche, et parfois se divisent en de multiples points d'eau. Mais ces cours d'eau peuvent parfois causer de grandes inondations. C'est pourquoi la ville de Bangui a nécessité la mise en place d'un système de drainage des eaux de surface assez imposant.

    Cours d'eau de l'Oubangui

    Affluent le plus septentrional du fleuve Congo, l'Oubangui, long de 630 km fait la frontière avec la République Démocratique du Congo. Selon Yayer, (1951, in Nguimalet, 2004), il amenait au Congo un débit de 5800 m3/s. Son module, qui nous

    renseigne sur son débit moyen, a été évalué à 4443 m3/s en 1971, à 4355 m3/s en 1974 et revu à la baisse par Nguimalet sur la période de 1995-1999 à 3783 m3/s.

    La principale station hydrométrique du bassin versant de l'Oubangui à Bangui est l'une des stations de référence internationale pour l'hydrologie internationale (Wesselink et al., 1996).

    Cours d'eau de la Mpoko

    La Mpoko prend sa source à 80 km au NNW de Bossembélé, au Nord du granitoïde de Bogoin. Elle reçoit l'apport de la Pama, avant de se jeter dans l'Oubangui, juste en aval de Bangui. Le cours de la Mpoko est encombré de petites barres rocheuses qui la rendent impropre à la navigation.

    A la station principale du pont de Bosselé-Bali sur la route de Boali, le module de la Mpoko est de 103 m3/s (Boulvert, 1987). Selon ce même auteur, l'étiage moyen serait de 50 m3/s et la crue moyenne de 210 m3/s.

    La chronique des débits moyens mensuels de la Mpoko entre 1957-1973 établie par Nguimalet, (2004), montre que ce cours d'eau présente des pics de débit (supérieurs à 200 m3/s) en Septembre et en Octobre.

    Les mois de Février à Juin sont les mois durant lesquels sont enregistrés des plus faibles débits (inférieurs ou égal à 50 m3/s) et correspondraient à des périodes d'étiage (Boulevert, 1987). Mais comme la série présente des lacunes, les résultats ne sont donc qu'indicateurs.

    Dans la ville de Bangui, les marais caractérisent les zones de plaine qui s'étendent essentiellement dans des terrains argileux. Ces dépôts se composent d'éléments fins colmatés, les pores ne laissant plus passer l'eau. Par contre, ils peuvent s'imprégner d'eau jusqu'à 50 % de porosité (cas de l'hydromorphie), mais l'eau ne peut circuler et la roche demeure imperméable. Dans un tel paysage, l'hydromorphie les fait fonctionner comme des surfaces contributives lorsqu'il pleut, en favorisant l'augmentation du niveau des eaux de ruissellement dans les quartiers qui les occupent. Lorsque la nappe phréatique superficielle est proche de la surface du sol (moins de 1 m) le phénomène se produit et le niveau hydrostatique peut varier de 0,80 m à 0,40 m, voire à 1 m, selon l'intensité et le volume des précipitations. La nappe phréatique affleure parfois sous forme de sources, ou alors le sol peut être bien imbibé d'eau sans affleurer ; ou bien à l'inverse, le niveau hydrostatique peut se situer à 5 cm, voire 10 cm au-dessus du sol, pendant plus de six mois de l'année. Les eaux sur cette surface s'écoulent à peine en raison de la pente. Leur stagnation, sous forme de lacs, flaques, ou étangs, favorise la prolifération des moustiques et de divers parasites.

    Cette situation a conduit à mettre en place un système de drainage de la ville. Ainsi, un amalgame de chenaux « naturels » et de fossés, caniveaux... constitue le réseau actuel de drainage. Les lits des petits cours d'eau qui drainent le site urbain (Ngola, Ngoubagara, Ngongonon, Nguitto...) représentent les chenaux « naturels » lorsqu'ils ne sont pas modifiés par le creusement de collecteurs et la construction d'ouvrages de franchissement, qui ont été réalisés à Bangui entre 1973 et 1979 (GROUPE HUIT, 1991). Ainsi le réseau actuel de drainage est constitué de trois principaux types de collecteurs :

    - les caniveaux et canaux à ciel ouvert, en terre, ou revêtus (totalement ou partiellement)

    - les caniveaux bétonnés recouverts ;

    - les canalisations enterrées, buses cylindriques ou ovoïdes.

    3.3.8- L'inondation de la zone

    L'examen du réseau hydrographique général de la zone de projet, l'analyse des études antérieures et les enquêtes effectuées sur terrain nous ont permis de constituer une idée assez précise de la situation actuelle vis-à-vis des inondations. En effet, les inondations identifiées dans la zone se situent essentiellement dans le bas fond qui contourne les maisons se trouvant à proximité de la décharge. Ce bas fond est alimenté par la remontée des eaux de l'Oubangui.

    Lors des fortes crues cette zone est enclavée. Des témoins ont confirmé que, lors d`inondations, la population se déplace par des pirogues. Au niveau de la décharge, l'analyse hydrographique de la zone montre qu'il n'y a pas d`apports d'eaux pluviales extérieurs.

    La dépression située au nord de la décharge constitue alors l'exutoire des eaux pluviales de la surface interne de la décharge.

    3.3.9- L'hydrogéologie

    L'analyse détaillée des données géologiques complétée par les résultats des études hydrogéologiques réalisées (Cornacchia et Giorgi, 1985 ; Cornacchia et al., 1985 ; AJCI, 1999), montre que les eaux souterraines de la région de Bangui sont présentes dans les roches de différents âges. Selon la nature des roches réservoirs, il est possible de distinguer deux aquifères principaux : l'aquifère superficiel poreux (ASP) constitué par la couche latéritique et l'aquifère profond fissuré dans les formations du socle (APF). Ces deux aquifères sont séparés par des niveaux argileux compacts qui présentent d'importantes variations locales de faciès.

    L'aquifère superficiel poreux (ASP)

    Avec une épaisseur moyenne de l'ordre de 50 m, mais localement de 175 m (près de l'aéroport), l'ASP correspond aux formations quaternaires latéritiques qui recouvrent les couches argilo-sableuses et conglomératiques attribuées au Cénozoïque (AJCI, 1999). La roche magasin est composée d'argile jaune intercalée de grès et de conglomérats. Ces matériaux se seraient transformés en argile latéritique, en sable argileux latéritique et en graviers argileux latéritiques par la décomposition des cuirasses latéritiques, du fait des conditions bioclimatiques régnant en milieu tropical humide. Très hétérogène et peu productif (Débit < 1 m3/h) selon Cornacchia et al, (1985), cet aquifère est considéré par AJCI comme libre et donc principalement rechargé par les précipitations et par les eaux usées. La perméabilité de cette couche aquifère est généralement faible et varie entre 0,1 et 0,8 m/jour en raison de la forte proportion d'argile, même dans les couches sablonneuses et graveleuses. La perméabilité verticale devrait être beaucoup plus faible à cause de l'importance des couches d'argile, alors que la perméabilité horizontale pourrait être favorisée par de nombreuses alternances de bancs d'argile latéritique et de bancs de sables argileux.

    L'aquifère profond fissuré du socle (APF)

    Il se compose de grès, de quartzites schisteux et de calcaires du Précambrien présentant d'importantes fracturations. Il acquiert ainsi une porosité de fracture susceptible de guider la dynamique des flux souterrains, les discontinuités constituant des drains naturels.

    Deux aquifères distincts sont reconnus dans le socle :

    - la première couche aquifère s'est formée dans la partie superficielle altérée du socle fracturé. La puissance de cette couche est d'environ 30 m, d'après les résultats des forages de reconnaissance ;

    - la seconde couche aquifère est formée par le socle fortement fracturé.

    A cette intense fracturation s'ajoute une karstification dans les formations calcaires, bien développée mais fréquemment colmatée par de l'argile. Ainsi, le toit de l'APF est formé par des niveaux argileux compacts (Cornacchia et Giorgi, 1985) mais, la variation latérale et verticale de faciès importante, implique l'existence d'un toit irrégulier, pouvant localement être semi-perméable.

    Selon leur lithologie, les calcaires, calcaires dolomitiques ou dolomies s'exposent à l'attaque de l'eau en profondeur. Ainsi par des actions mécaniques et chimiques des eaux souterraines (dissolution des carbonates), dans ce type de roche, les fissures sont souvent élargies et forment des conduits et cavités qui peuvent atteindre de grandes dimensions : 8 m dans un forage à l'Usine UCATEX.

    La karstification est sans doute développée dans les formations carbonatées centrafricaines, créant les paléo-crypto-karsts du Centrafrique, alors que le karst classique (avec des gouffres, des cavernes et des grottes visibles en surface) n'est pas courant. D'après les travaux de AJCI (1999), il en découle que la transmissivité dans cette couche aquifère profonde varie d'un endroit à l'autre. Les valeurs maximales enregistrées sont comprises entre 100 et 1000 m2/jour et les valeurs minimales entre 0,1 et 1 m2/jour. Cette hétérogénéité de la transmissivité pourrait être due à la présence d'une zone très perméable le long des failles, reconnue par les études hydrogéologiques ; ainsi, les zones à transmissivité élevée s'étendent sur ces lignes de failles, l'une allant de l'Aéroport Bangui-Mpoko vers le Sud-Ouest de la ville de Bimbo via le quartier Fatima, l'autre de l'usine UCATEX vers le quartier Bakongo via le quartier Mustapha.

    Du fait que les nappes contenues dans les fissures et les failles des roches compactes du Précambrien sont surmontées par un recouvrement d'altérites généralement imperméable ou semi perméable (caractérisant l'aquifère superficiel), elles ont un caractère captif ou semi-captif. Le niveau piézométrique est cependant toujours au-dessous de la surface du sol, d'une profondeur relative comprise entre 5 et 20 m.

    La minéralisation des eaux souterraines de la région de Bangui est plus ou moins marquée selon la nature des roches réservoirs et du temps de contact eau-roche. Dans les cavités karstiques, les argiles pourraient modifier les modalités de l'interaction fluide-roche du réservoir aquifère.

    Compte tenu de cette configuration hydrogéologique, la dynamique de l'écoulement des nappes ainsi mises en évidence, ne peut que s'en trouver compliquée.

    Il en va de soit que les différentes nappes aquifères ainsi mises en évidence, sont en étroite relation et rien n'exclu l'existence d'une communication verticale (drainance) entre les différents niveaux. Ainsi, nous sommes en présence d'un système aquifère multicouche avec plusieurs nappes superposées, sans vraie couche semi perméable intermédiaire. Il s'agit donc d'un aquifère complexe:

    Analyse de la piézométrie des nappes

    La piézométrie des nappes superficielle et profonde de Bangui a été étudiée par A. Doyemet (2006). Pour tracer ces cartes, le niveau de l'eau dans l'Oubangui a été fixé à 340 m et 335 m respectivement pour la saison humide et la saison sèche.

    La forme générale des isopièzes de la nappe superficielle est proche de celles des isopièzes de la nappe de profonde. Le relief et la perméabilité des formations hydrogéologiques de la région, laissent penser que la Mpoko à l'ouest, constitue un axe de drainage privilégié de ces deux nappes.

    Nappe superficielle

    L'étude des variations saisonnières du niveau piézométrique de la nappe superficielle observées, met en évidence l'existence d'une recharge de la nappe par les précipitations comme le souligne AJCI (1999).

    En saison sèche, le niveau de la nappe superficielle coïncide avec la cote altimétrique 335 m de l'Oubangui qui constitue le niveau de base. Le sol étant sec, l'infiltration des eaux usées de surface est facilitée et peut alors alimenter la nappe superficielle puis la nappe profonde sous jacente.

    Au nord immédiat de Bimbo, il existe un dôme piézométrique toujours observé et centré sur le puits P4 et qui marque vraisemblablement une zone d'alimentation Cette crête pourrait résulter de la morphologie du socle qui remonte dans la région de Fatima, le front identifié de la nappe de charriage se situant sensiblement dans cette zone avec une direction subméridienne.

    Nappe profonde du socle

    Une analyse globale montre que les courbes isopièzes reproduisent les grands traits de la topographie.

    L'évolution saisonnière du niveau piézométrique observée, est bien corrélée avec la pluviométrie, ce qui indique une probable alimentation à partir de l'infiltration des pluies.

    La répartition des isopièzes exprime l'existence, dans cette nappe d'un flux souterrain à deux directions : l'un du NE vers le SW, vers le bassin de la Mpoko, et l'autre sensiblement N-S, vers le bassin de l'Oubangui. Ces deux axes d'écoulement reçoivent les eaux des secteurs N et E (colline) de Bangui.

    Dans l'aquifère karstique, dans la partie sud, une dépression est observable, dans le secteur de Fatima et plus au SE, surmontée par un dôme clairement mis en évidence. De ce dôme un écoulement de direction N140 à deux sens s'observe, l'un vers le NW (vers le village Nzongo) et l'autre SE (vers le bassin de l'Oubangui).

    Ces directions d'écoulement souterrain observées dans le secteur d'étude épousent les directions des structures cassantes (subméridiennes, N60-N80 et N130-150) définies dans le secteur : le flux souterrain se fait donc à travers les structures qui sont associées à l'aquifère.

    Dans le secteur SE de Fatima, au quartier Saint-Jean, la cote piézométrique dans le forage F3 réalisé dans des carbonates est toujours inférieure à celle de l'Oubangui. Cette situation crée des conditions hydrodynamiques défavorables pour la nappe qui reste donc piégée et ne peut créer un écoulement souterrain vers l'Oubangui.

    Dans cette situation (période de crues), la nappe profonde est envahie par l'eau de l'Oubangui par l'intermédiaire des karsts et des nombreuses fracturations des diverses formations (calcaires, grès, conglomérats,...) qui affleurent dans le fleuve

    En conclusion, nous pouvons dire que la piézométrie des nappes de Bangui montre deux zones d'alimentation, l'une dans le secteur Nord de la zone d'étude et l'autre à l'Est (collines des Panthères et de Kasai).

    Les deux aquifères sont drainés par la Mpoko à l'Ouest. Dans le Sud de Bangui, deux situations se distinguent :

    - en saison humide l'Oubangui draine la nappe superficielle (avec un débit d'écoulement d'environ 335.800 m3/an, AJCI, 1999) et se déverse dans la nappe profonde à travers le réseau de fractures.

    - En saison sèche, la nappe superficielle qui ne reçoit pas d'alimentation importante, reste piégée et sans relation hydraulique notable avec l'Oubangui, par contre, l'Oubangui alimente toujours la nappe profonde mais avec un probable flux souterrain inverse temporaire limité au mois de Décembre.

    Qualité des eaux des nappes souterraines

    D'après les données recueillies par les études de AJCI (1999) et de A. Doyemet (2006), il ressort que les eaux souterraines de Bangui sont généralement douces dans les puits captant les formations latéritiques et les forages captant des formations détritiques. Par contre, les forages captant des formations carbonatées présentent des eaux plutôt dures.

    Les eaux de puits captant la nappe superficielle présentent pour la plupart des pH légèrement acides et des teneurs en Fer et Manganèse relativement élevées, qui parfois peuvent dépasser les normes admises par l'OMS pour la consommation humaine.

    Les eaux des nappes superficielle et profonde accessibles respectivement par puits et forages, sont bactériologiquement contaminées par les coliformes fécaux et les Escherichia Coli thermo tolérants. Cette pollution fécale augmente après la saison pluvieuse.

    L'existence des coliformes dans certains points d'eau est très inquiétante et impose une stérilisation des eaux avant toute consommation. Ceci tend à appuyer les conclusions sur l'alimentation des deux nappes et tout particulièrement celle précisant que la nappe profonde logée dans les formations du socle, est alimentée en saison sèche par l'Oubangui et par les eaux usées et que pendant les deux types de saison, le niveau de la nappe profonde est en dessous du niveau de l'Oubangui.

    A Bangui, l'occupation anarchique des sols, les problèmes d'assainissement (égouts, latrines ...) et une urbanisation mal contrôlée etc...., ont contribué à la détérioration de la qualité des eaux souterraines. Ces contraintes ont donc pour conséquence le déséquilibre important de cette ressource, déséquilibre qui se traduit par un état de pollution des eaux actuelles.

    L'origine de la pollution des nappes de la zone d'étude, peut donc être attribuée à un défaut d'assainissement. La présence des coliformes dans les deux nappes suggère que les deux couches aquifères sont hydrauliquement connectées et que les eaux souterraines peu profondes s'infiltrent facilement dans la couche aquifère du socle, surtout en saison sèche. En effet pendant la saison humide, le sol étant saturé, ne peut pas permettre l'infiltration des apports en eaux usées. Par conséquent, ces eaux usées subissent une dilution par les eaux de ruissellement. Par contre en saison sèche, le sol étant sec, il rend facile l'infiltration de ces eaux usées qui peuvent migrer aussi bien vers la nappe superficielle que la nappe profonde.

    Pertinence du site pour une décharge de déchets solides

    En récapitulant l'état du site et de son entourage, on distingue principalement les points suivants :

    - Site d'ancien dépôt sauvage de déchets ménagers

    - Site appartenant à la Mairie de Bangui

    - La zone est principalement industrielle

    - Population à quelques mètres de la clôture du site

    - Terrain relativement perméable

    - Nappe superficielle à 5 m de profondeur, cette est exploitée par la population

    - Présence de végétations sauvage qui favorise la prolifération des insectes et des rongeurs Suite à l'analyse de ces caractéristiques, il ressort que le réaménagement du site de la décharge sauvage en une décharge contrôlée avec mise en place des mesures de protection du milieu humain et naturel, ne pourra être que bénéfique pour la région.

    CHAPITRE 4 : DESCRIPTION DU SOUS PROJET DE LA DECHARGE FINALE DE KOLONG

    4.1- CONTEXTE GENERAL DU SOUS PROJET

    4.1.1- Promoteurs du sous projet

    Le maître d'ouvrage du PURISU est la mairie de Bangui. Cette dernière a délégué la maîtrise d'ouvrage à l'AGETIP-CAF.

    L'Agence d'Exécution des Travaux d'Intérêt Publics-République Centrafricaine (AGETIP - CAF) est une association d'intérêt public, à but non lucratif, créée par le gouvernement avec l'appui de la Banque Mondiale. Cette agence a été créée en 1994 à Bangui. L'AGETIP-CAF a pour objectif l'exécution des projets de développement financés par les partenaires au développement (Union Européenne, Agence Française de Développement, Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement ...), de faciliter, notamment aux petites et moyennes entreprises (PME) locales, l'accès aux marchés publics et de contribuer à la réduction du chômage.

    Adresse : Rue du Stade B. BOGANDA

    B.P. : 895 Bangui (République Centrafricaine)

    Tel : (+236) 21 61 82 95

    Fax : (+236) 21 61 51 77

    E-mail : agetipcaf@africatip.net / mnganassem@yahoo.fr

    Site web : www.agetipcaf.org

    4.1.2- Historique sous projet, problèmes à résoudre et besoins à combler

    La ville de Bangui est confrontée actuellement à un sérieux problème de collecte des ordures ménagères. Cette situation se traduit par la prolifération des maladies diarrhéiques qui touchent essentiellement les enfants et les jeunes adolescents.

    Le projet de construction d'une décharge contrôlée à Bangui permettra de mettre en place un système transitoire de collecte des ordures ménagères et de l'évacuation des ordures vers cette nouvelle décharge.

    Le site de la décharge finale de Kolongo a été sélectionné pour abriter une décharge contrôlée car le terrain était utilisé par la Mairie, le propriétaire, comme décharge sauvage de déchets solides.

    4.1.3- Objectifs liés au sous projet

    Le sous projet relatif à la gestion des déchets solides permettra de mettre en place un système durable de collecte des ordures ménagères basé sur le renforcement de la pré-collecte des ordures au niveau des quartiers et de leur évacuation vers une décharge contrôlée.

    Erreur ! Liaison incorrecte.La République Centrafricaine couvre une superficie de 623 000 km² avec une population de 3 895 139 habitants. La capitale est Bangui. Elle est subdivisée en 8 arrondissements et compte 622 773 habitants.

    Le site de décharge finale est situé dans le 6è arrondissement sur la route du Port Pétrolier à environ 3 km du carrefour principal de Pétévo et en moyenne à 5 km des arrondissements. C'est un domaine immatriculé sous TF N° 2398 appartenant à la ville de Bangui qui avait anciennement servi à abriter le garage municipal dit Kolongo. Sa superficie totale est de 36 980 m2 soit environ 3,7 ha.

    Erreur ! Liaison incorrecte.Situé au sud, périphérie de la ville de Bangui, sur la route de MBaiki, le 6ème arrondissement, qui comprend 22 quartiers pour une superficie de 6,70 Ha, est habité par une population majoritairement jeune (64,30%), estimée à environ 85 404 habitants (11 710 ménages) soit 13,7% de la population de Bangui. Cet arrondissement dispose sur le plan social d'un nombre important d'organisations sociales qui assurent son dynamisme socioéconomique.

    Alimentation en eau potable

    En plus des difficultés économiques des ménages, la population accède à l'eau potable mais d'une qualité salubre, l'eau traitée dans le 6 ème est de 9,7%. Les sources d'alimentation en eau sont pour la plupart des puits de surface utilisés essentiellement pour les travaux domestiques (cuisine et lessive). En effet chaque famille dispose de son propre puits de surface. Toutefois certaine de ces familles, éloignées des forages (aménagés et gérés par COGES-eau) ou du réseau SODECA, utilisent comme eau de boisson l'eau de puits non traitée.

    Accès et voiries

    Le problème d'accès des ménages aux infrastructures routières a souvent été posé par la population consultée. Les habitants évoquent surtout la dégradation des voiries par l'effet de l'usage abusif et les pluies.

    Bien que l'infrastructure routière au 6 ème arrondissement est de 83,1%, une bonne frange de la population locale revendique l'urbanisation de certains quartiers (Gbani-Kola2, cité Kolongo) et l'aménagement de quelques rues.

    Caractéristiques des logements

    Les caractéristiques des logements dans le 6 ème arrondissement, et plus particulièrement la zone de l'intervention, nous montrent bien la situation précaire de la population.

    La majorité des logements (54,70 %) sont en parpaing (brique en terre non cuite), 19,40 % en terre battue, 12,40 % en Agglo, 12 % en brique cuite.

    Par conséquent, les habitations sont souvent exposées aux inondations qui font écrouler les cases.

    4.1.6- Contexte temporel et horizon du projet

    Le projet permettra la réhabilitation d'une décharge anarchique. Outre l'identification des impacts, des mesures possibles et le PGES, cette EIES comprendra les critères qui ont conduit au choix de la technologie privilégiée.

    Ces aménagements impliqueront les personnes ressources des Ministères et des services parapublics impliqués directement ou indirectement dans le projet. Le programme proposé est étalé sur une période de 3 ans.

    La réalisation de ce projet se fait en deux phases à savoir :

    1. La phase de construction : 6 mois et concerne la réalisation des travaux de construction de la décharge.

    2. La phase d'exploitation : 3 ans et s'étale sur une période qui dépend de la capacité de la décharge.

    4.2- COLLECTE ET TRANSPORT DES DECHETS VERS LA DECHARGE CONTROLEE DE KOLONGO

    Le projet consiste à mettre en place un système durable de collecte des ordures ménagères, basé sur le renforcement de la pré-collecte des ordures au niveau des quartiers où seront érigés 41 dépôts de transit, et de l'évacuation des ordures vers la décharge publique. La pré-collecte des ordures sera assurée par des micro-entreprises ou ONG dans les zones du projet (2é, 3é, 5è, 6é et 8è Arrondissement). L'évacuation des ordures des dépôts de transit vers la décharge contrôlée sera assurée par des entreprises privées contrôlées par la municipalité de Bangui.

    Ce projet comprend par ailleurs :

    - la mise en place de 41 dépôts de transit répartis sur les 5 arrondissements couvrant la zone de projet,

    - l'aménagement d'une décharge finale au niveau de 6ème Arrondissement.

    4.2.1- dépôt de transit

    4.2.1.1- Implantation des dépôts de transit

    Les dépôts de transit ont été projetés sur la base des critères suivants :

    1. La densité de la population

    2. La quantité journalière de production de déchets

    3. La disponibilité d'espace devant accueillir l'ouvrage

    4. La distance entre les dépôts.

    Actuellement 36 dépôts ont été réalisés. Le système de gestion des déchets proposé dans le projet PURISU, concernera 257 000 habitants dans le 2ième (23312 hab - 188 ha de surface), 3ième (28192 hab - 247 ha de surface), 5ième (160000 hab - 641 ha de surface), 6ième (8216 hab - 88 ha de surface) et 8ième arrondissement (7213 hab - 88 ha de surface).

    La répartition des 41 dépôts ainsi que les itinéraires principaux de transport des déchets dans la décharge finale de Kolongo se trouvent dans la carte ci-après.

    4.3- MODE DE CONSTRUCTION ET DESCRIPTION DES OUVRAGES DE LA DECHARGE DE KOLONGO

    4.3.1- Description de la décharge finale de KOLONGO

    4.3.1.1- Aménagements projetés de la décharge

    Suivant l'Avant Projet Détaillé (APD) du sous projet de la décharge finale de Kolongo, les aménagements projetés, ainsi que leur réalisation, sont présentés dans le tableau suivant :

    Tableau 1 : Aménagements projetés

    Aménagements projetés au niveau de l'étude de base

    Réalisation

    Clôture par un mur de 2 m de haut, surmonté de 2 rangées de fil de fer barbelé avec un portail métallique de dimensions 2x2 m

    Partie traversant la dépression non réalisé

    L'amenée d'eau, d'électricité et de téléphone sur le site

    Non réalisé

    L'aménagement de la dépression existante par un bassin de dimensions 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour servir de bassin de retenue des eaux pluviales et des eaux de lixiviat du site

    Non réalisé

    Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part et d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m

    Non réalisé

    Aire de pesage

    Réalisé

    Poste de contrôle - guérite et gardiennage

    Réalisé

    Aire d'installation des équipements

    Réalisé

    Allée de circulation le long de la clôture de largeur 3 m

    Non réalisé

    Aire d'enfouissement des déchets (répartie en 16 cellules)

    Non réalisé

    Aménagements projetés au niveau de l'étude de base

    Réalisation

    Clôture par un mur de 2 m de haut, surmonté de 2 rangées de fil de fer barbelé avec un portail métallique de dimensions 2x2 m

    Partie traversant la dépression non réalisé

    L'amenée d'eau, d'électricité et de téléphone sur le site

    Non réalisé

    L'aménagement de la dépression existante par un bassin de dimensions 40x40 m, sur une profondeur moyenne de 1,5 m pour servir de bassin de retenue des eaux pluviales et des eaux de lixiviat du site

    Non réalisé

    Un caniveau d'eaux pluviales de section 60x60 cm de part et d'autre du bassin sur une longueur d'environ 150 m

    Non réalisé

    Aire de pesage

    Réalisé

    Poste de contrôle - guérite et gardiennage

    Réalisé

    Aire d'installation des équipements

    Réalisé

    Allée de circulation le long de la clôture de largeur 3 m

    Non réalisé

    Aire d'enfouissement des déchets (répartie en 16 cellules)

    Non réalisé

    4.3.1.2- Description du mode d'exécution des aménagements réalisés

    Construction de la clôture

    La clôture du domaine est matérialisée par un mur de 2 m de haut, surmonté de 2 rangées de fil de fer barbelé. Il est fondé sur une semelle filante de section 30x30 cm. La semelle est surmontée d'un mur en béton banché de 40 cm de haut et 15 cm d'épaisseur, le tout en béton armé. Des potelets en béton armé, de section 15x15 cm, sont distants de 3 mètres et servent de raidisseurs au mur, de 2 mètres de haut, construit en briques pleines de 15 cm d'épaisseur et en sable-ciment. Le portail est métallique avec deux battants de dimensions 2x2 m chacun.

    L'exécution du mur a été faite en cinq étapes :

    - Préparation de fouilles

    - Exécution des fondations

    - Exécution des poteaux - poutres - chaînage - linteaux

    - Exécution des mûrs en élévation

    - Réalisation des enduits

    Fouille et remblais

    Il s'agit d'excavation de déblais mis en remblais ou mis en dépôt des fouilles à savoir :

    - fouilles en trous pour semelles isolées et puisards,

    - fouilles en rigoles ou en tranchées pour semelles filantes,

    - fouilles en excavation pour les radiers des fosses septiques.

    Les remblais ont été réalisés pour les plates-formes des bâtiments.

    La quantité prévue dans le marché est de 193 m3.

    Fondations

    - Les fondations sont en béton de propreté de 0,05 m d'épaisseur dosé à 150 kg de ciment CPA.

    - Les semelles filantes et semelles isolées sont en béton armé dosé à 300 kg de ciment CPA.

    - Les longrines sont en béton armé à 350 kg de ciment CPA.

    - La quantité prévue dans le marché est de 46 m3.

    Poteaux - Poutres - Chaînage - Linteaux

    Ils sont en béton armé dosé à 350 kg de ciment CPA.

    La quantité prévue dans le marché est de 130 m3.

    Murs en élévation

    Ils sont construits en parpaings pleins d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,10 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises réglées, à joints croisés, décalées à une distance égale à la moitié de la longueur d'un parpaing.

    La quantité prévue dans le marché est de 1 540 m2.

    Seule une partie du mur, de longueur environ 100 m et se trouvant au niveau de la dépression, n'a pas été réalisé, soit 200 m2 environ.

    Enduits

    Les enduits ont été réalisés sur les deux faces du mur. Ils sont constitués en mortier de ciment finement taloché, dosé à 400 kg de CPA 325 pour 1 000 litres de sable tamisé et 200 litres d'eau. L'épaisseur de l'enduit est de 0,02 m.

    La quantité prévue dans le marché est 3 080 m2.

    La partie de non réalisée est au niveau de la dépression soit environ 400 m2.

    Construction de l'aire de pesage

    L'aire de pesage est constituée d'une dalle en béton armé de longueur 15 m, de largeur 5 m et d'épaisseur 30 cm.

    Les quantités prévues dans le marché se présentent comme suit :

    - béton de propreté dosé à 150 Kg= 150 m2,

    - béton armé dosé à 350 Kg = 23 m3.

    Construction du poste de contrôle - guérite et gardiennage

    Ce sont deux bâtiments d'environ 12 m2 de surface couverte.

    Les principaux éléments constitutifs de ces ouvrages sont :

    - Fouilles et remblais : pour la préparation de la plate forme des deux bâtiments

    - Fondations des bâtiments ayant les mêmes caractéristiques que les fondations du mur

    - Poteaux - Poutres - Chaînage - Linteaux - Acrotères : constitués en béton armé dosé à 350 Kg

    - Forme de dallage en béton armé dosé à 300 Kg pour le plancher de rez-de-chaussée

    - Plancher dalle composé de hourdis creux et de poutrelles en béton armé dosé à 350 Kg

    - Murs de soubassement en parpaings pleins d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m d'épaisseur

    - Murs en élévation : Ils sont construits en parpaings creux d'aggloméré de ciment et de sable de 0,15 m ou 0,10 m d'épaisseur. Ils sont montés par assises réglées, à joints croisés, décalées à une distance égale à la moitié de la longueur d'un parpaing. Les murs extérieurs sont constitués au mortier de ciment finement taloché dosé à 400 kg et les murs intérieurs sont constitués au mortier de ciment finement taloché dosé à 300 kg.

    - Fosse septique des bâtiments

    - Portes en bois massif avec huisserie à joint iso-phonique

    4.3.2- Voies d'accès

    Le site de la décharge finale est situé dans le 6è arrondissement sur la route du Port Pétrolier (Avenue Charl DEGAULL) à environ 3 km du carrefour principal de Pétévo et en moyenne à 5 km des arrondissements.

    Les principales voies empruntées par les camions de collecte des déchets à destination de la décharge finale de Kolongo se présentent de l'amont vers l'aval comme suit :

    - Avenue de France

    - Avenue Bathélémy Boganda

    - Avenue David DACKO

    - Voie logeant le collecteur Bouagba

    - Avenue de Charl DEGAULE

    A l'intérieur de la décharge une voie d'accès de 3 mètre de largeur longeant la clôture sera aménagée.

    4.3.3- Coût de l'aménagement de la décharge finale de KOLONGO

    D'après l'APD, les aménagements prévus sur ce site sont : i) la clôture du domaine par un mur de 2m de haut surmonté de barbelé de sécurité ; ii) l'amener d'eau, d'électricité et de téléphone; iii) la reconstruction du bas-fond actuellement situé au nord du domaine pour servir de bassin de retenue des eaux pluviales et de lexiviat ; iv) la construction le long de la clôture nord d'un caniveau ; v) la construction du poste de surveillance et de pesée. Le coût total de ces aménagements s'élève à 131 000 000 F CFA HT.

    4.4- MODE D'EXPLOITATION DE LA DECHARGE

    4.4.1- Nature des déchets à enfouir

    La décharge contrôlée de Kolongo concerne uniquement les déchets solides suivants :

    a. Les déchets ordinaires provenant de la préparation des aliments et du nettoiement normal des habitations et bureaux, débris de verre ou de vaisselle, cendres, feuilles, chiffons, balayures et résidus divers déposés même indûment dans des récipients placés devant les immeubles ou à l'entrée des voies inaccessibles dans des bacs de propreté

    b. Les déchets provenant des établissements artisanaux et commerciaux, déposés dans des récipients dans les mêmes conditions que les déchets des habitations et bureaux et dans la limite autorisée par la municipalité

    c. Les produits du nettoiement et les détritus des foires, lieux de fêtes publiques, rassemblés en vue de leur évacuation

    d. les déchets provenant des écoles, casernes et de tous bâtiments publics, déposés dans des récipients dans les mêmes conditions que les déchets des habitations et des bureaux

    e. Le cas échéant, tous objets abandonnés sur la voie publique ainsi que les cadavres des petits animaux pouvant être collectés dans les mêmes conditions que les ordures ménagères

    4.4.2- Capacité de la décharge

    La ville de Bangui est confrontée actuellement à un sérieux problème de collecte des ordures ménagères. L'enquête sur terrain n'a pas permis de déterminer la quantité exacte collectée dans les 5 arrondissements concernés par la décharge contrôlée de Kolongo. Cependant, l'estimation des responsables municipaux, des employés des PME opérant dans la collecte et de l'ONG RADI, qui collecte les déchets dans le 6ème arrondissement, nous donne une quantité journalière entre 230 et 280 m3.

    D'après l'étude d'avant projet détaillé (APD) réalisée dans ce cadre, la quantité journalière produite dans les 5 arrondissements est d'environ 300 m3 par jour soit 110 000 m3 par an.

    En considérant l'APD et un fonctionnement de la décharge durant 3 ans, la capacité totale est alors de 330 000 m3 de déchets ménagers.

    4.4.3- Technique d'exploitation

    La décharge est conçue en 16 cellules d'enfouissement, chaque cellule est de 2 m de profondeur et atteint 5 m de hauteur à la fin de son exploitation. Les déchets solides sont pesés à l'entrée puis étalés sur le fond de la cellule avant de les recouvrir par une couche de terre propre de 20 cm d'épaisseur.

    L'exploitation de la décharge contrôlée doit impérativement assurer les conditions suivantes :

    - une destination pour chaque déchet,

    - le confinement : isoler les déchets pour limiter leur impact sur l'environnement,

    - le découpage par cellule : traçabilité et limitation des risques d'incendie,

    - la limitation de la production de lixiviat,

    - le contrôle et la surveillance : prévenir les disfonctionnements.

    Le principe d'exploitation d'une décharge est schématisé dans la figure suivante.

    Figure 5 : Principe d'exploitation d'une décharge contrôlée

    4.4.4- Matériel et équipement

    Les équipements nécessaires à l'exploitation de la décharge contrôlée de Kolongo sont définis dans l'APD. Il s'agit principalement de :

    1 - Engin de terrassement pour enfouissement sanitaire des déchets : chargeur à chaîne multi- usages (au moins la préparation de terrain, décapage, chargement, épandage, compactage et construction de route et piste d'accès

    2 - Pont bascule et terminal numérique

    3 - Conteneurs métalliques (caisson amovible) de 10 m3 de volume

    4- Camion ampliroll pour le déplacement et transport des conteneurs

    4.4.5- Moyen en personnel et organisation

    L'exploitation de la décharge contrôlée de Kolongo nécessite les moyens en personnels suivants :

    En dehors de la décharge : Directeur de la propreté

    Sur le site de la décharge :

    - Le chef d'exploitation

    - Un gestionnaire des entrées (pouvant être le gardien)

    - Une équipe pour la maintenance des installations (clôture, voirie, bâtiment, pompes, pont bascule, ...)

    - Une équipe pour la manoeuvre des engins de terrassement et l'enfouissement des déchets

    - Un responsable sécurité et environnement

    CET : centre d'enfouissement technique (décharge contrôlée)

    Figure 6 : Structure du personnel de la décharge contrôlée

    4.4.6- Stockage et traitement des lixiviats

    4.4.6.1- Quantité des lixiviats générés par la décharge contrôlée de KOLONGO

    Le bassin de retenu de dimensions 40 x 40 m est projeté pour la collecte des eaux pluviales et les eaux de Lixiviat, au niveau de la dépression existante.

    Les eaux pluviales sont drainées par deux caniveaux rectangulaires de section 0,6 x 0,6 m projetés de part et d'autre du bassin.

    Toutefois, l'étude d'avant projet détaillé (APD) n'a pas prévu un réseau de collecte des eaux de lixiviat. Ces eaux ne devront pas être évacuées gravitairement vers le bassin de retenu. Elles seront par ailleurs infiltrées en quantité, évaporées en quantité et ruisselées en temps de pluie par les eaux pluviales vers le bassin de retenu.

    En tenant compte de la nature des déchets ménagers (généralement sec) dans la ville de Bangui et des conditions climatiques de la zone du projet, nous estimons une production annuelle de lixiviats dans la décharge contrôlée de Bangui d'environ 550 m3/an (pour 110 000 m3 de déchets enfouis et à raison de 5 litres de lixiviats par m3 de déchets), soit 1 650 m3 après 3 ans d'exploitation, arrondi à 2 000 m3.

    Il y a lieu de rappeler qu'au niveau de l'APD, il n'a pas été prévu la mise en place d'un dispositif d'étanchéité des cellules d'enfouissement, ni un système de gestion des lixiviats (collecte, stockage et élimination).

    4.4.6.2- Quantité physico-chimique des lixiviats d'une décharge des déchets solides ménagers

    Les lixiviats sont les jus générés par les déchets enfouis dans les décharges. Ils résultent principalement de la percolation des eaux à travers le massif de déchets enfouis. Ils constituent, par leur composition complexe et leurs variations temporelles, un effluent délicat à traiter. Ces liquides sont classés polluants et dangereux sur le milieu naturel. En effet, la qualité des lixiviats est caractérisée par des concentrations élevées en métaux lourds, d'où la nécessité d'une filière de traitement de ces rejets avant leur arrivée au milieu récepteur.

    4.5- MESURES D'HYGIENE ET DE SECURITE

    Afin de travailler dans des bonnes conditions et de réduire les risques d'accidents, des mesures d'hygiène et de sécurité devront être prises et respectées au sein de la décharge projetée.

    Mesures d'hygiène

    Conformément à la réglementation, l'installation disposera de :

    - des installations sanitaires répondant aux prescriptions du Code de travail,

    - d'un bâtiment avec sanitaires et vestiaires, comprenant une boite de pharmacie de secours pour les premiers soins,

    - d'une salle de réfectoire pour les membres du personnel désirant prendre leur repas sur place.

    Néanmoins, il est strictement interdit de boire et de manger dans le reste de la décharge.

    Sécurité contre les accidents du travail

    Les mesures communes préconisées à tous les postes de travail seront les suivants :

    - Porter des vêtements spéciaux et des chaussures de sécurité pour la sécurité des employés,

    - Manipuler les outils avec précaution en se protégeant les mains, les yeux et les voies respiratoires (port des gants, lunettes et masques),

    - Sensibiliser les employés en ce que concerne le respect des consignes de sécurité, ainsi que le maintien de la propreté,

    - Interdire de fumer dans le périmètre de la décharge,

    - Interdire la conduite des engins (camions, compacteurs, chargeuses...) au personnel non habilité,

    - Mettre en conformité l'installation électrique selon les normes centrafricaines et assurer sa maintenance par un électricien qualifié,

    - Former le personnel sur les risques de l'installation et sur le fonctionnement de la décharge,

    - Former le personnel aux premiers secours et aux mesures à prendre en cas de sinistre,

    - Afficher les consignes de sécurité et de surveillance en place sur l'exploitation, avec indication des numéros de téléphone utiles (médecin, hôpital, pompiers, police, communes).

    Sécurité contre les incendies :

    - Mettre en place un dispositif de détection d'incendies

    - Disposer d'un nombre suffisant d'extincteurs de 5 et 10 kg (CO2) portatifs, en nombre suffisant et prêts à l'emploi, dans plusieurs endroits de l'aménagement où on juge l'existence de risque d'incendie

    - Aménager une citerne tractée de 10 m3 d'eau

    4.6- JUSTIFICATION DU PROJET

    4.6.1- Avantages économiques

    Les avantages produits seraient sous la forme suivante :

    (i) Encourager la création d'entreprises privées spécialisées et autorisées par le Ministre chargé de l'environnement dans la collecte, le transport et l'élimination des déchets ménagers

    (ii) Créer des emplois directs et indirects dans les domaines de la collecte, le transport, et l'enfouissement des déchets

    (iii) Protéger des terres agricoles fertiles et des autres ressources naturelles qui participent au développement économique de la région

    (iv) Optimiser les coûts de gestion des déchets à travers l'organisation du système de collecte et de transport

    4.6.2- Avantages environnementaux

    Une large part des activités du projet vise :

    i. La préservation des ressources en eau et du sol de la pollution par les déchets solides

    ii. La réduction des émanations de mauvaises odeurs générées, que ce soit par les dépotoirs sauvages ou par l'incinération anarchique des déchets : en tant que tels, les avantages environnementaux du projet devraient être très importants

    iii. L'amélioration de l'état des ouvrages d'assainissements (actuellement bouchés par les déchets ménagers).

    4.6.3- Avantages sociaux

    Ce projet participera à l'élimination des impacts négatifs constatés dans la situation actuelle, en ce qui concerne les odeurs et la dégradation du paysage aux alentours des dépotoirs sauvages.

    Les habitations à proximité connaîtront alors une amélioration des conditions environnementales de leur région et par conséquent le développement de leur qualité de vie.

    Ce projet participera alors à :

    - L'amélioration de la qualité de la vie de la population de la zone du projet,

    - L'amélioration de la qualité de paysage,

    - L'amélioration de la santé publique dans la zone du projet en minimisant le risque de contamination et l'atteinte par des maladies étroitement liées à la mauvaise gestion des déchets,

    - La création de nouveaux postes d'emploi, qui contribuera à la minimisation du taux de chômage et au renforcement de la dynamique économique locale,

    - La création d'un environnement propice au développement participatif à l'aide du renforcement de la capacité locale en matière d'approches participatives.

    4.6.4- Inconvénients ponctuels du projet

    Le présent projet peut générer des impacts négatifs et des risques :

    - Le stockage intermédiaire et centralisé des déchets est une source potentielle de pollution et de contamination, en cas de mauvaise gestion ;

    - Le transport engendre un trafic plus important et des risques d'accidents ;

    - Dans le cas d'un mauvais traitement, les déchets dangereux seront mélangés avec les déchets ménagers dans la décharge contrôlée ;

    - Les risques de rejets sont une source de contamination des eaux souterraines par des quantités importantes de lixiviat en cas de non-respect des mesures environnementales ;

    - Nécessité d'un contrôle continu et d'une assistance fréquente et spécifique, pour mener à bien les différentes procédures de gestion,

    - Risque de contamination d'autres sites, par la création de nouvelles zones de dépôt transitoires,

    - Perte de quantités importantes de matériaux valorisables (plastiques, métaux, cartons, ...).

    4.7- PERIMETRE D'IMPACT DU PROJET (ZONE D'INFLUENCE)

    Suite à la description du sous-projet et de ses activités connexes, il est nécessaire d'identifier le périmètre d'influence et l'étendue de l'impact environnemental et social de la décharge finale de Kolongo. En effet, il existe deux périmètres d'influence :

    Concernant la phase des travaux, le périmètre inclut :


    · la population du 6ème Arrondissement, essentiellement les 350 habitants à proximité de la décharge,


    · le port en face du site de la décharge,


    · la zone industrielle autour du site de la décharge,


    · les eaux souterraines (nappe phréatique et nappe profonde),


    · la faune et la flore dans le site et dans un périmètre de 500 m autour du site.

    Concernant la phase exploitation, le périmètre inclut :


    · le périmètre décrit ci-dessus,


    · la population des 5 arrondissements concernée par le projet PURISU,


    · le réseau routier de la ville de Bangui (essentiellement les axes de collecte et de transport des déchets),


    · la rivière de l'Oubangui.

    CHAPITRE 5 : ANALYSE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU PROJET

    5.1- IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIAUX POSITIFS

    5.1.1- Impacts positifs globaux

    Amélioration du cadre et des conditions de vie

    La décharge finale de kolongo et les activités connexes (collecte et transport des déchets) jouent un rôle important dans l'amélioration des conditions de vie et de l'environnement.

    Ce sous projet contribuera à la réduction de la pauvreté au sein des populations urbaines et périurbaines de Bangui par la création d'opportunités d'emplois à court terme avec des contrats de travail.

    Il augmentera le nombre d'habitants ayant accès à des services de gestion des déchets solides. Il permettra aussi de réduire le nombre de maisons inondées toute l'année, par le nettoyage et l'élimination des ordures dans les canaux de drainage.

    En améliorant les conditions de vie et de santé dans les zones défavorisées et les bas quartiers et en réduisant les risques de contamination de la population par les déchets de soins infectés et la réduction des lieux de prolifération des insectes, le sous projet contribuera à traiter les questions de développement humain et social.

    Création d'emplois

    La composante gestion des déchets solides dans le projet PURIS permettra de créer environ 400 postes d'emploi.

    Durant la phase de construction et la phase d'exploitation de la décharge, un impact positif se manifeste par la création d'emplois dans les communautés, à travers des Travaux à Haute Intensité de Main-d'oeuvre (THIMO). L'augmentation du revenu résultant de la création d'emplois contribuera à la lutte contre la pauvreté. Les travaux participeront aussi à la consolidation et la création d'emplois au niveau de la Mairie du 6ième arrondissement ciblées par le projet et occasionneront une forte utilisation de la main d'oeuvre locale et de certains ouvriers spécialisés (maçons, ferrailleurs, etc.). Ceci va permettre d'accroître les revenus des populations, d'améliorer les conditions de vie de nombreux ménages, contribuant ainsi à réduire de façon significative les incidences de la pauvreté. Toutefois, les chantiers des travaux étant d'envergure limitée, le nombre d'emplois créés sera également limité.

    Activités commerciales et génération de revenus

    Les travaux auront un autre impact positif en termes d'augmentation du revenu des populations à travers l'utilisation des matériaux locaux. Qu'il s'agisse de matériaux d'emprunt (pierre, sable, gravier, latérite) ou d'achat de matériaux sur le marché local (ciment, acier, etc.), les travaux auront comme effet d'injecter de l'argent frais dans les marchés locaux, ce qui contribuera au développement des activités socioéconomiques de manière plus directe pour le commerce des matériaux. Les travaux induisent aussi le développement du commerce de détail autour des chantiers et celui de la fourniture de matériels et matériaux de construction. Dans une moindre mesure, la phase des travaux aura comme effet de favoriser le développement des petits commerces des femmes (vente de nourriture par exemple) autour des chantiers. Cet impact positif, même si limité, touche directement les populations riveraines des quartiers.

    Aménagement de points de regroupement d'ordures

    L'aménagement de points de regroupement des déchets permettra aux populations des quartiers desservis de disposer de points spécifiques et autorisés de dépôts des ordures ménagères, ce qui permet d'éviter les rejets anarchiques et la prolifération des dépotoirs sauvages en milieu urbain, avec tout ce que cela comporte comme nuisances : odeurs, prolifération des insectes, etc. En plus, par sa bonne gestion, le point de regroupement contribuera à la création d'emploi (tant au niveau des micro-entreprises de pré-collecte que des PME chargés du transfert vers la décharge), mais aussi à l'accroissement de la performance technique du système de gestion, ce qui permettra d'améliorer la salubrité au niveau communal.

    5.1.2- Impacts positifs de la capacitation institutionnelle

    Les sous-projets qui seront financés dans le cadre du PURISU sont supposés avoir des impacts sociaux positifs répondant aux besoins de la population, en termes d'amélioration des capacités des services techniques municipaux et des services de l'Etat, des privés et des acteurs dans la gestion urbaine.

    5.1.3- Accompagnement social

    Dans un souci de l'appropriation et la pérennisation des acquis du projet par les communautés de base, l'AGETIP-CAF a prévu d'accompagner le processus par des actions d'information, de sensibilisation et de formation pour un changement de comportement. Une ONG a été retenue pour effectuer ces prestations qui sont actuellement en cours d'exécution. Les objectifs spécifiques de cette prestation sont : préparer la population à assurer l'entretien et la gestion des infrastructures; sensibiliser les femmes à l'action de terrain et les soutenir dans le processus de reconnaissance de leurs droits ; sensibiliser la population sur les aspects d'hygiène - assainissement/santé ; sensibiliser les agents municipaux concernés par l'entretien des infrastructures ; assurer le suivi et l'accompagnement des solutions mises en place ; assurer l'interface entre les différents acteurs du projet (population, associations, mairies d'arrondissement, entreprises) et gérer les conflits.

    5.2- IDENTIFICATION ET ANALYSE DES IMPACTS NEGATIFS

    Le périmètre d'influence du projet de la décharge de Kolongo comporte tous les éléments ayant une influence directe ou indirecte avec le projet.

    Zone d'influence directe

    C'est la zone qui sera directement touchée par la réalisation du projet pendant la construction et pendant l'exploitation de la décharge. Ce périmètre couvre les espaces suivants :

    - Le site d'implantation des casiers de la décharge,

    - Le site d'implantation du bassin de rétention des eaux de drainage des lixiviats,

    - La nappe d'eau souterraine sous jacente (superficielle)

    - L'écosystème

    - La population proche du site.

    Zone d'influence indirecte

    Cette zone d'influence indirecte concerne les milieux pouvant être touchés positivement ou négativement par le sous projet. On peut citer le milieu comprenant les composantes suivantes :

    - La zone de Kolongo et les localités avoisinantes

    - La zone touchée par les voies de transfert des déchets

    - Les eaux souterraines profondes

    - Les eaux de l'Oubangui.

    5.2.1- Impact sur le paysage

    L'aménagement d'une décharge contrôlée dans la zone du sous projet affecte le paysage d'une façon mineure. En effet, le site se trouve dans une zone industrielle (totalement délabrée) et quelques habitations à l'ouest. La présence d'une clôture de 3 m de hauteur facilitera l'intégration du site dans le paysage dominant de la zone.

    5.2.2- Impact sur les eaux de surface et souterraines

    La future décharge de Kolongo est située dans un environnement caractérisé par la coexistence de ressources en eau de surface et souterraines.

    Les ressources en eau de surface sont représentées par les cours d'eau de l'Oubangui et de la Mpoko.

    Les ressources en eau souterraines ont été identifiées dans les couches latéritiques superficielles et dans les formations compactes profondes du socle.

    Ces deux ressources sont intimement liées étant donné que le cours de l'Oubangui draine la nappe superficielle et alimente la nappe profonde.

    Le terrain au niveau du site est perméable, d'où le risque de contamination de la nappe phréatique ensuite la contamination de la nappe profonde et l'écoulement de l'Oubangui, est très probable en cas d'une infiltration de polluant provenant de la décharge (lixiviation).

    5.2.3- Impact sur la santé publique

    Au plan sanitaire, il faut souligner que le Paludisme, la Parasitose, l'Amibiase, les IRA et les maladies diarrhéiques constituent les principales maladies au niveau de la Commune, dues essentiellement aux mauvaises conditions d'hygiène et d'assainissement dans les arrondissements. Le sous projet de la décharge participera à l'amélioration de la qualité de vie des habitants de la région. En effet, la présence d'une décharge contrôlée réduit le nombre des dépotoirs sauvages, cause principale de prolifération des maladies.

    Cependant, une décharge contrôlée mal exploitée (pas d'enfouissement immédiat de déchets, non entretien des ouvrages et équipements, étanchéité insuffisante,...) peut être une source de nuisance à la santé publique par l'émission de mauvaises odeurs, en formant des lieux favorables à la prolifération de moustiques et de rongeurs, la pollution de la nappe (exploitée par les habitants de la région)...etc.

    5.2.4- Impact sur la faune et la flore locale

    Les travaux d'excavation et d'aménagement du site de la décharge contrôlée sont à l'origine de la perturbation du milieu naturel, notamment celui de la faune et la flore existante. L'importance de l'impact à ce niveau dépend essentiellement de la surface touchée par le projet. Dans ce cas la surface est de 3,6 ha, surface relativement petite, d'où l'impact du sous projet sur la faune et flore locale pourrait être considérée comme négligeable.

    5.2.5- Impact de transport des déchets

    Les impacts de transport des déchets solides ménagers se manifestent essentiellement à proximité de routes et des circuits de transport vers la décharge de Kolongo. Les impacts se ressentent au niveau du trafic routier par :

    - Augmentation du trafic du matériel roulant desservant les sites des décharges

    - Perturbation du trafic routier par la circulation des engins lourds sur les routes d'accès aux décharges lors de la période des travaux.

    D'autres impacts sont également présents, tel que :

    - L'émanation des gaz d'échappement

    - Le bruit et les vibrations dues au bruit et aux vibrations générées par les véhicules du chantier et de la décharge contrôlée.

    5.2.6- Pollution de l'air

    Cette pollution provient essentiellement des mauvaises odeurs et des poussières.

    Les décharges des déchets urbains sont connues comme des sources de nuisances olfactives. En effet, elles relâchent dans l'air de nombreux composés organiques volatils (COV) malodorants, formés lors de processus biochimiques de décomposition, notamment de substances organiques fermentescibles, et qui sont à l'origine de fortes nuisances pour le voisinage. Ces odeurs peuvent atteindre un périmètre de 500 m autour du site.

    D'une façon générale, la composition des polluants relâchés par une décharge contrôlée est la suivante (Kreith, 1995): 50-56% de méthane (CH4), 40% de CO2, plus un pourcentage imprécisé de composés organiques volatiles (COV). Leur nature et proportion dépendent de la nature des déchets et des processus de traitement. Ces substances malodorantes peuvent provenir directement des déchets eux-mêmes, mais surtout de la décomposition biochimique de la matière organique qu'ils contiennent (Brosseau et al. 1994); aux alentours d'une décharge contrôlée le niveau des polluants peut être 2-10 fois celui mesuré en zone urbaine, où les sources sont très élevés.

    Dans le cas de la décharge de Kolongo, les déchets seront directement enfouis d'où une réduction de mauvaises odeurs et élimination des odeurs provenant de la fermentation. Un système de dégazage est prévu pour la collecte et l'élimination des gaz formés dans la décharge d'une façon écologique et rationnelle.

    5.2.7- Nuisances sonores

    La nuisance sonore provient essentiellement de la manoeuvre des engins de chantier dans un premier temps et la manoeuvre des engins d'exploitation de la décharge et les véhicules de transport des déchets à partir des points de transit vers la décharge contrôlée. Les nuisances sont ressenties par les habitations de part et d'autre de la route d'accès au site et la population aux alentours de la décharge contrôlée de kolongo. Le périmètre de l'impact sonore est d'environ 200 m.

    5.2.8- Impact sur l'environnement économique, social local et régional

    Le sous projet de la décharge finale ne peut avoir qu'un impact positif sur la vie socio-économique dans la région. En effet, la construction et l'exploitation de la décharge nécessitent une main d'oeuvre locale. L'exploitation de la décharge créera environ 6 postes d'emploi permanent. La mise en place d'un système de gestion adapté permettra l'amélioration de la qualité de vie de la population de la région.

    5.3- EVALUATION DE L'IMPORTANCE DES IMPACTS

    Les impacts d'un tel projet se manifestent durant la phase des travaux, la phase d'exploitation et la phase de fermeture et de réhabilitation du site.

    5.3.1- Impact pendant la phase de travaux de construction de la décharge

    Les impacts potentiels du projet de la décharge de Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase de travaux préparatoires, peuvent être résumés dans le tableau suivant : TABLEAU N°1. ?..

    Concernant les ressources en eau souterraines, la nappe sous jacente sera soumise à un risque de contamination en cas de déversement d'hydrocarbures ou d'huile de moteur durant les travaux de préparation du site car le niveau piézométrique est proche de la surface du sol (-5 m environ) et la décharge nécessitera des excavations de 2 m de profondeur.

    Ainsi, pendant la phase des travaux préparatoires, il n'y aura pas d'impacts majeurs ni sur les eaux de surface ni sur les eaux souterraines.

    5.3.2- Impact pendant la phase d'exploitation de la décharge

    Les impacts potentiels du projet de la décharge de Kolongo sur le milieu naturel pendant la phase d'exploitation, peuvent être résumés dans le tableau suivant : TABLEAU N°2.. ??

    Durant la phase d'exploitation, le risque de contamination des eaux de la nappe superficielle est faible, étant donné qu'une couche d'argile sera mise en place au fond des cellules d'enfouissement assurant ainsi l'étanchéité. Par conséquent, la nappe sera protégée.

    5.3.3- Impact de la phase de fermeture et de réhabilitation des sites

    La phase de fermeture et de réhabilitation de la décharge contrôlée débutera durant la dernière période de la phase d'exploitation. Durant cette phase, un ensemble d'impacts significativement directs a été identifié :

    - La perte de gaz peut affecter les usagers de la route d'accès et des ouvriers à l'intérieur de la décharge (émanation d'odeur).

    - Risque lié à la production du biogaz/sécurité des sites relatifs aux décharges en question.

    CHAPITRE 6 : MESURES COMPENSATOIRES OU D'ATTENUATIONS

    6.1- DESCRIPTION DES MESURES DE PROTECTION ENVISAGEES

    6.1.1- Mesures compensatoires pour la collecte

    Les améliorations apportées au système de collecte des déchets ménagers et assimilés des 5 arrondissements concernés par le projet, peuvent être considérées comme des changements significativement positifs.

    En effet, l'aménagement des dépôts transitoires et l'utilisation des conteneurs hermétiques joue un rôle important dans l'atténuation des nuisances relatives aux émissions d'odeurs, à la dispersion des déchets dans les aires de collecte (aux alentours des conteneurs) et au pullulement des mouches et des moustiques dans ces zones.

    L'optimisation du transport, le choix des sites et l'aménagement des dépôts transitoires ont été détaillés dans le rapport de l'avant projet détaillé.

    6.1.2- Mesures envisagées pour la phase des travaux

    Il existe différents impacts sur le milieu naturel et socio-économique durant les travaux de construction de la décharge contrôlée, ces impacts seront atténués en considérant les mesures suivantes :

    6.1.2.1- Mesures d'atténuation des impacts sur le sol

    Lors de la phase des travaux, et dans le cadre des marchés avec les entreprises de travaux, une série de bonnes pratiques y compris celles relatives au terrassement en pente, la construction des digues, les travaux de remblais, etc, seront inclues au niveau des cahiers de charges. Aussi les aménagements au niveau de la décharge seront conçus et réalisés pour réduire au minimum les érosions du sol.

    Aussi des consignes et mesures seront arrêtés au niveau de ces cahiers des charges pour la bonne gestion des déchets liquides et solides y compris les produits de vidanges des équipements mobiles afin d'éviter toute forme de pollution permanente ou accidentelle des sols.

    6.1.2.2- Mesures d'atténuation des impacts sur le air et le bruit

    Les manoeuvres du chantier génèreront des poussières, par l'excavation et le déplacement dans le site, et des gaz d'échappement, par les véhicules et les engins des travaux. Ces émissions peuvent nuire aux personnes opérantes dans le chantier ainsi qu'aux habitations les plus proches (dans un périmètre de100 m autour du site).les mesures prévues sont :

    - Réduire le bruit par l'emploi d'engins les plus silencieux possibles.

    - Réduire les poussières produites surtout en période estivale par l'arrosage des pistes et aires non goudronnées.

    - Assurer l'entretien des chaussées dégradées par les engins de chantier, les véhicules de transport et d'approvisionnement, pour éviter toute nuisance aux usagers.

    - Vérifier régulièrement le bon fonctionnement de tous les engins du chantier en vue d'éviter toute consommation excessive de carburants ou émissions intolérables de gaz et générant de bruit.

    6.1.2.3- Mesures d'atténuation des impacts sur les ressources en eau de surface

    Dans la zone du site il n'existe pas d'écoulement de surface qui peut être perturbé par les travaux d'aménagement de la décharge.

    6.1.2.4- Mesures d'atténuation des impacts sur les nappes

    Lors de l'aménagement des casiers, l'entrepreneur installera son chantier sur le site. Le chantier génère un ensemble de nuisances relatives aux rejets divers qui peuvent être générés (déchets solides et rejets liquides) et qui auront un impact sur les nappes, si les mesures nécessaires ne sont pas prises en compte. Pour atténuer ces impacts, nous proposons l'ensemble des mesures de mitigation suivantes :

    - Prévoir une latrine améliore à fosse ventilée permettant la collecte des eaux sanitaires produites par les ouvriers, dans le but d'éviter toutes nuisances de ces rejets à l'environnement humain et naturel proche (sol, nappe, oued,..).

    - Collecte des huiles usagées et de tous autres déversements d'hydrocarbures.

    6.1.2.5- Mesures d'atténuation des impacts sur le paysage naturel

    Les travaux d'excavation, la circulation des engins sur les pistes et l'installation des équipements sur site vont affecter le paysage naturel dans la zone d'étude. Pour faire face à ces nuisances, nous envisageons la réalisation d'une clôture de 2 m de hauteur autour du site.

    6.1.2.6-- Mesures d'atténuation des impacts du transport des matériaux

    Il s'agit essentiellement de réduire la pollution atmosphérique due aux camions de transport et d'approvisionnement du chantier en matériaux de construction, par l'entretien continu de ces véhicules et le respect de la charge et la capacité de chaque véhicule, ainsi que la limitation de vitesse dans les agglomérations urbaines.

    6.1.2.7-- Autres mesures lors de l'exécution des travaux

    - Le respect des règles relatives à la limitation de l'accès public au chantier, à la circulation des véhicules à l'intérieur de celui-ci et au port de casques, gants et chaussures de sécurité par les ouvriers, constitue l'élément de base que la direction de chantier est tenue d'appliquer avec rigueur.

    - La limitation de la durée des travaux constitue une bonne action pour limiter les impacts de la phase chantier à l'environnement humain.

    - Veiller à un stockage des matériaux du chantier et des hydrocarbures à l'abri des intempéries (pluies et vents) et des eaux de ruissellement.

    - Les ordures ménagères produites par les ouvriers doivent être ramassées, entreposées dans des récipients adaptées que l'on placera à un point correctement aménagé à cet effet, en vue d'éviter la dispersion des déchets (soit par les agents naturels, soit par les animaux errants). Ces déchets solides seront tous évacués dans le dépôt transitoire le plus proche.

    - Remettre dans les conditions initiales le domaine touché par le chantier.

    6.1.3- Mesures envisagées pour la phase d'exploitation

    L'impact potentiel provient de la gestion des lixiviats. Avant d'avancer dans les mesures il est nécessaire d'analyser les solutions de gestion des lixiviats, depuis la génération jusqu'à l'élimination.

    6.1.3.1-- Gestion des lixiviats

    La gestion des lixiviats consiste à drainer les lixiviats se trouvant en fond de casier et les évacuer dans un bassin de traitement.

    Une partie de lixiviats produits au niveau de la décharge sera engagée lors du procédé de la digestion anaérobie (méthanisation) de la fraction organique des déchets qui se transformera en biogaz (CH4 et CO2). Cependant, la partie restante des lixiviats migrera vers le fond des casiers et sera drainée et acheminée vers deux bassins de stockage désignés à ces fins.

    Un drain périphérique en PEHD sera installé au pied de la digue à l'intérieur du casier. Les surfaces alimentant le drain auront une pente de 2.5 % afin de faciliter l'écoulement gravitaire des lixiviats vers la conduite principale. Le système de collecte de lixiviats sera équipé d'un réseau de tuyaux perforés, raccordés entre eux par soudure ou par manchons. Les drains perforés seront raccordés à une station de pompage placée à l'extérieur du casier. A partir de cette station, une pompe prendra en charge le refoulement des lixiviats vers les bassins de traitement. Cette pompe sera submersible et assurera un débit de 2 l/s.

    Les collecteurs et équipements du système de collecte des lixiviats devront être étanches, stables et résistants à la rupture. Des drains en PEHD DN 250 fixés entre eux sont prévus. La classe de résistance mécanique minimale est PN16.

    Les collecteurs des lixiviats seront posés sur un lit de sable préparé en conséquence dans un creux de la couche d'étanchéité. L'angle d'appui sera de 120 degrés. Ils seront recouverts par du gravier filtrant 25/40 (teneur en carbonate de calcium < 30 % du poids) jusqu'à 40 cm au-dessus de leur génératrice supérieure.

    Quantité des lixiviats générés par la décharge de kolongo

    Il ressort du bilan hydrique :

    Mois

    Pluviométrie moyenne (mm)

    Evaporation (mm)

    Ruissellement (coef ruisselement sol argil sableux = 0,1 à 0,7) ici C= 0,2 hypot défavorable

    Stockage

    Volume d'eau m3/mois

    Volume journalier

    Janv

    18,87

    88

    3,774

    -72,904

     

     

    Fév

    30,015

    100

    6,003

    -75,988

     

     

    Mars

    98,51

    125

    19,702

    -46,192

     

     

    Avril

    129,15

    130

    25,83

    -26,68

     

     

    Mai

    165,45

    120

    33,09

    12,36

    400,464

    13,349

    Juin

    159,05

    100

    31,81

    27,24

    882,576

    29,419

    Juil

    198,75

    88

    39,75

    71

    2300,4

    76,68

    Août

    220,4

    94

    44,08

    82,32

    2667,168

    88,906

    Sept

    199,35

    96

    39,87

    63,48

    2056,752

    68,558

    Oct

    204,5

    100

    40,9

    63,6

    2060,64

    68,688

    Nov

    75,55

    96

    15,11

    -35,56

     

     

    Déc

    28,25

    92

    5,65

    -69,4

     

     

    C'est entre mai et octobre que le bilan hydrique est positif avec pointe en août de 89 mm/j si on néglige la capacité au champ (volume d'eau emmagasiné dans la masse d'ordures enfouies et dans les couches de sols de recouvrement).

    En considérant la capacité au champ on aura à extraire au plus 70 m3/j au mois d'août et bien moins les autres mois.

    Variantes de gestion des lixiviats

    Compte tenu de la faible durée d'exploitation de la décharge (3 ans) et les faibles quantités de déchets à enfouir, le volume des lixiviats à gérer sera alors réduit. Dans ce cas, deux variantes de gestion des lixiviats sont étudiées :

    - Variante L1 : Cette consiste simplement en un prétraitement et une recirculation des effluents dans les cellules. Le prétraitement consiste en un déshuilage puis recirculation des effluents dans les cellules d'enfouissement. Ainsi, en période de bilan hydrique négatif (novembre à avril), profiter de l'évapotranspiration pour éliminer l'effluent naturellement (évapotranspiration).

    - Variante L2 : Il s'agit d'un procédé biologique par lagunage pour l'élimination de la pollution biologique (matières organiques putrescibles), suivi d'un plateau absorbant planté de roseaux hydrophiles permettant d'éliminer par absorption, à travers les racines des macrophytes plantés, la pollution minérale (azote, phosphore) et les métaux lourds Le dispositif d'épuration in situ suivant peut être adopté :

    - 2 bassins en série permettant un temps de séjour minimal de 3 jours chacun (3*70= 210 m3). Ces bassins doivent avoir des dimensions telles que les courts-circuits hydrauliques seront limités (longueur = 3 fois largeur). Ainsi il est proposé. Les bassins auront donc les dimensions suivantes : 3 m de largeur, 9 m de longueur et 1,5 m de profondeur

    - Le plateau absorbant peut avoir les mêmes dimensions que les bassins en amont

    Comparaison entre les variantes et choix

    Variante

    Avantage

    Inconvénient

    Cout

    Variante 1 : Déshuilage et recirculation

    · Peut d'espace utilisé

    · Impact sonore causé par le bruit du fonctionnement des pompes

    Etanchéité du bassin :

    · Réduction des odeurs nauséabondes

    · Nécessité d'un entretien continu des équipements

    20 000 000 F CFA

    · Pas de prolifération d'insectes en l'absence d'une surface d'eau polluée dans la décharge

    · Formation de lixiviat très chargé en polluants après 3 ans

    Unité de prétraitement :

    20 000 000 F CFA

    pompe et conduites :

    30 000 000 F CFA

    Total : 70.000000 F CFA

    Variante 2 : Lagunage et plateau absorbant

    · Excellent abattement de la pollution organique avec des rendements s supérieurs à 90%

    · Emprise au sol plus élevée que la variante 1

    2 bassins en série

    · Absorption de l'azote et du phosphore donc pas de risque d'eutrophisation

    · Nécessité d'une exploitation régulière, faucardage périodique, désherbage manuel avant la prédominance des roseaux

    (3x9x1,5m) + 1 plateau

    · Elimination des micros polluants par les racines des plantes

    planté de roseaux

    · Elimination de l'eau épurée par évapotranspiration

    hydrophiles (3x9x1,5m)

    Cout : 5 000 000 F CFA

    Conclusion

    Il s'avère que le traitement biologique des lixiviats, est le plus avantageux du point de vue technico-économique que du point de vue environnemental.

    6.1.3.2-- Le dégazage

    La formation des gaz (CH4, CO2, H2S, N2, mercaptans) dans une décharge contrôlée est le résultat d'une fermentation anaérobique et des réactions biochimiques dans les déchets organiques. Une tonne de déchets produit 200 m3 de gaz après 10 ans.

    Afin d'éviter l'accumulation des gaz dans la décharge, de réduire le risque d'incendie et de garantir la réutilisation du site après sa fermeture (en parc de loisir ou jardin public), un réseau de dégazage est à prévoir dès le démarrage de l'exploitation des cellules d'enfouissement.

    Une option est appropriée aux conditions du projet : il s'agit de la création de cheminée artificielle remplie de graviers/cailloux permettant de laisser les gaz s'échapper librement à travers les couches successives de recouvrement et ce ne sera que sur la couche superficielle de couverture (couche finale qu'une torchère sera éventuellement aménagée).

    6.1.3.3-- Mesures d'atténuation des impacts sur la qualité de l'air

    Lors de la phase exploitation, l'exploitant prendra les mesures nécessaires pour réduire le dégagement d'odeurs nauséabondes, et procèdera à :

    - Le déchargement, le compactage et la couverture des déchets quotidiennement et rapidement;

    - La collecte et la séparation des eaux pluviales des lixiviats pour éviter la contamination des eaux de ruissellement dans la zone ;

    6.1.3.4-- Mesures d'atténuation des impacts sur les nappes

    Lors de l'exploitation des décharges contrôlées, les exploitants procèderont à la mise en place d'un ensemble de mesures d'atténuation et de compensation des impacts sur les nappes dans la région d'étude par :

    L'étanchéité des cellules d'enfouissement,

    - Le contrôle et le suivi du système de drainage et de stockage des lixiviats,

    - Le suivi et la surveillance de la nappe par l'installation des équipements nécessaires aux niveaux des forages de surveillance (piézomètre) : Installation des trois sondages de surveillance (10m de profondeur) : un à l'amont de la décharge (témoin) et deux placés à l'aval de la décharge pour permettre le suivi de la qualité de la nappe lors de l'exploitation de la décharge et durant les 10 ans après la fermeture,

    - Eviter le rejet des déchets et des effluents qui risquent de polluer la nappe dans la zone d'étude.

    Dispositif d'étanchéité des cellules d'enfouissement

    Pour assurer l'étanchéité de la décharge, les fonds des casiers, les talus intérieurs de la digue périphérique et le bassin des lixiviats seront recouverts par une couche d'argile de 60 cm d'épaisseur compactée jusqu'à un coefficient de perméabilité d'au plus 10-7cm/s.

    Une couche drainante en gravier (25/40 mm) d'épaisseur 0,3 m sera réalisée sur les fonds des casiers.

    Les principaux avantages de cette option sont :

    - Zones de sol argileux (en réalité à l'intérieur du site les monticules de sol sablo-argileux résultent de la décomposition des anciennes ordures du site, mais le sous sol est argileux comme l'atteste l'ancienne carrière à briques en terre cuite constituant actuellement la dépression dans l'enceinte du site et les autres carrières de briques en terre cuite à l'extérieur du site),

    - Un engin de terrassement multifonctionnel (compacteur) est disponible pour l'exploitation de la décharge et permet de compacter l'assise et les parois des cellules d'enfouissement,

    - Moins couteux que l'option géo membrane/géotextile (qui ne garantit pas une étanchéité totale) et plus facile à lettre en oeuvre,

    - S'accommode mieux à la faible capacité de la décharge et sa durée d'exploitation réduite.

    Cette solution requiert comme précaution la formation du conducteur d'engin, du superviseur de la décharge et le contrôle rigoureux des travaux.

    6.1.3.5-- Mesures d'atténuation des impacts sur le paysage naturel

    Lors de la phase d'exploitation des décharges, les exploitants procèderont à :

    - Mise en place d'une clôture de 3m de hauteur autour de la décharge

    - La mise en place, le compactage et la couverture des déchets pour empêcher l'envolement des déchets légers.

    - La couverture des bennes des camions pour éviter la chute et l'envolement des déchets légers

    - Plantation d'une haie d'arbuste à l'intérieur de la clôture aux alentours de la décharge.

    - Entretien continu des espaces verts dans le site et de la zone de traitement des lixiviats par l'enlèvement des mauvaises herbes, afin d'éviter la prolifération des moustiques et des rongeurs.

    6.1.3.6-- Mesures d'atténuation du trafic routier

    Lors de la période d'exploitation de la décharge contrôlée, les opérateurs de la collecte et le transport (les PME) utiliseront des camions et assurer un bon entretien, ce qui réduit l'impact sur le trafic routier le long des parcours. Par ailleurs, des actions de sensibilisation des transporteurs des déchets (communes et privés) doivent être organisées avec pour objet d'éviter le transport des déchets pendant les périodes de pointe.

    6.1.3.7-- Mesures d'atténuation du transport

    L'acheminement des déchets des 5 arrondissements vers les décharges contrôlées, aura un impact négatif significatif sur le transport de ces déchets surtout que, tous les moyens de collecte et le transport des déchets passent par des routes principales.

    Par conséquent, nous suggérons l'entretien régulier de ces routes et l'organisation de la circulation.

    6.1.4- Mesures d'atténuation des impacts de la phase de fermeture et de réhabilitation de la décharge

    A la fin de la période d'exploitation, on procèdera à la réhabilitation ou la fermeture de la décharge. Les principaux impacts de cette phase sont relatifs à :

    i. La collecte et la gestion des lixiviats ;

    ii. La collecte et la gestion des eaux pluviales ;

    iii. La collecte et la gestion des gaz (le dioxyde de carbone) ;

    iv. La couverture et la plantation des végétaux ;

    6.1.4.1-- Mesures d'atténuation des impacts des lixiviats

    A la fin de l'exploitation de la décharge et de la fermeture des cellules avec une couche étanche d'argile compactée, la quantité de lixiviat qui sera générée sera fortement réduite. Il demeure cependant utile de surveiller l'évolution du débit après fermeture et veiller à ce que le dispositif de traitement soit maintenu (pompe d'alimentation du premier bassin et la qualité et quantité de la biomasse hydrophile du plateau absorbant.

    6.1.4.2-- Mesures d'atténuation des impacts des eaux pluviales

    Dans l'objectif de préserver les ressources en eaux dans la zone d'étude, l'exploitant de la décharge veillera à ce que :

    - Les eaux pluviales de l'extérieur de la décharge seront collectées et acheminées vers les cours d'eau ;

    - Les eaux pluviales du corps de la décharge seront collectées et stockées avec les lixiviats pour un traitement biologique ;

    6.1.4.3- Mesures d'atténuation des impacts des gaz méthanes provenant des décharges

    Un des risques majeurs d'une mauvaise gestion des gaz produits au niveau des décharges est le risque d'explosion et/ou incendie. La quantité de déchets prévue dans la décharge est assez faible et le dispositif de dégazage prévu et décrit dans le Parag.8.1.3.2 permet d'atténuer les risques.

    6.1.4.4- Couverture finale de la décharge

    Lors de la fermeture et de la réhabilitation de la décharge contrôlée de Kolongo les exploitants procèderont à La couverture de la cellule, a la fin de son exploitation, par la mise en place d'une couche de terres végétales et puis plantation de verdure. Cette verdure permettra d'intégrer la décharge dans le paysage naturel de la région et assurera la couverture totale et le camouflage du corps de la décharge.

    Le maître de l'ouvrage assurera le suivi et l'entretien des espaces verts et des plantations dans et aux alentours de la décharge contrôlée à la fin des contrats d'exploitation.

    Des précautions nécessaires sont à prendre en ce qui concerne l'émission de poussière et bruit durant la phase de démolition des ouvrages et la couverture finale de la décharge.

    6.1.4.5- Drainage des eaux superficielles

    La forme finale de la décharge doit permettre le ruissellement des eaux de pluie et empêcher les infiltrations d'eau dans la masse des déchets. A cet effet, le nivellement final de la couche supérieure des déchets enfouis et de la couche végétale devra être légèrement incliné. La décharge adoptera la forme d'un dôme.

    6.1.4.6- Mesures d'atténuation des impacts sociaux

    La création d'une zone de servitude autour de la décharge empêche la construction d'autres activités (résidentielle, commerciale, industrielle).

    Afin d'éviter la création des conflits sociaux dans les environs de la décharge, une sensibilisation de la population riverain est prévue en ce qui concerne l'exploitation rationnelle des terrains réhabilités de la décharge (après fermeture).

    Suite à l'écoute et l'analyse des soucis de la population, des propositions de mitigation sont définies dans le tableau suivant :

    Préoccupations de la population riveraine

    Réponse

    Les odeurs nauséabondes et les moustiques

    · Déchargement, compactage et couverture des déchets rapidement;

    · Mise en place d'un réseau de dégazage

    · Torchage (10 ans après la fermeture de la décharge)

    · Plantation d'une haie d'arbuste à l'intérieur de la clôture aux alentours de la décharge.

    · Rehaussement de la clôture de la décharge

    Les risques des maladies hydriques et les risques des infections respiratoires aigues

    · Déchargement, compactage et couverture des déchets rapidement;

    · Mise en place d'une couche d'argile de 60 cm d'épaisseur

    · Mise en place des bassins de traitement biologique des lixiviats

    · Analyse des paramètres physico-chimiques de l'eau et installation des trois sondages de surveillance et de contrôle

    · Campagne de sensibilisation

    Demande de services sociaux (électrification, desserte en eau potable et un centre de santé)

    · Le projet ne pourra pas régler tous les problèmes de développement du quartier,

    · L'électrification, la desserte en eau potable et le centre de santé ne sont pas des mesures d'atténuation des impacts négatifs de la décharge

    Général

    · La mise en place des registres de plaintes

    Le registre de plaintes et des litiges sera mise en place et consulter mensuellement. Ce registre sera disponible dans la Mairie de Bangui accessible au public. Une note mensuelle sera communiquée au Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie récapitulant les plaintes enregistrées.

    6.1.5- Gestion des risques et protection de l'environnement humain

    6.1.5.1- Mesures de sécurité

    Des mesures de sécurité nécessitent d'être élaborées à fin de bien entretenir le nouveau site de la décharge:

    - toute personne travaillant dans le nouvel site de la décharge reçoit une formation spécifique en matière de sécurité relative au code de travail,

    - le nouveau site de la décharge doit être entretenu aussi régulièrement que possible par des consignes de « sécurité » et une surveillance en permanence des différents équipements du site,

    - un arrosage quotidien doit être assuré.

    - Désherbage des voies de circulation de la décharge

    - toutes les opérations effectuées dans le site sont conformes aux consignes de sécurité et aux signaux d'interdiction,

    Limitations d'accès au site du projet

    Les camions sont habilités à pénétrer dans la décharge contrôlée et sous réserve que le chauffeur se conforme :

    - Aux consignes en vigueur dans le site,

    - Aux instructions données par le responsable « Sécurité »,

    - Que la circulation du véhicule se fasse uniquement à la vitesse prescrite,

    - Le respect des plaques de signalisation routière est obligatoire.

    Les moyens de secours utilisés proviennent des sources habituelles, à savoir :

    - L'ambulance

    - La « Protection Civile »

    - Le « croix rouge »

    - Etc.

    Programme de gestion des risques

    Les mesures communes préconisées à tous les postes de travail seront les suivants :

    - Pour la sécurité des employés, il sera impératif la portée des vêtements spéciaux et des chaussures de sécurité ;

    - Manipuler les outils avec précaution en se protégeant les mains, les yeux et les voies respiratoires (port des gants, lunettes et masques).

    6.1.5.2- Plan de mesure d'urgence en cas d'accident

    La sécurité contre les accidents du travail et la sécurité contre les incendies sont à exiger lors de la mise en exécution de la décharge :

    - Sensibiliser les employés en ce qui concerne le respect des consignes de sécurité, ainsi que le maintient de la propreté ;

    - Interdire de fumer dans le périmètre de la décharge ;

    - Conduite des engins (camions, compacteurs, chargeuses...) par le personnel habilité ;

    - L'installation électrique doit être conforme aux normes RCA, sa maintenance sera assurée par un électricien qualifié ;

    - Formation du personnel sur les risques de l'installation et sur le fonctionnement de la décharge ;

    - Formation du personnel aux premiers secours et aux mesures à prendre en cas de sinistre ;

    - Affichages des consignes de sécurité et de surveillance en place sur l'exploitation, avec indication des numéros de téléphone utiles (médecin, hôpital, pompiers, police, communes).

    Conformément à la réglementation aux mesures d'hygiène, l'installation disposera de :

    - Des installations sanitaires répondant aux prescriptions du Code de travail ;

    - Construction d'un bâtiment avec sanitaires et vestiaires, comprenant une boite de pharmacie de secours pour les premiers soins ;

    - Une salle de réfectoire pour les membres du personnel désirant prendre leur repas sur place.

    Néanmoins, il est strictement interdit de boire et de manger dans le reste de la décharge.

    - Mise en oeuvre de dispositif de détection d'incendies ;

    - Un nombre suffisant d'extincteurs sera disposé et prêts à l'emploi.

    CONCLUSION

    Le sous projet de la décharge finale de Kolongo est nécessaire pour l'amélioration du système de gestion des déchets solides dans la ville de Bangui, et pour l'amélioration de la santé et de la qualité de vie de la population.

    Le choix du site de la décharge a été fondé sur les justifications suivantes :

    1. Actuellement le site est utilisé comme décharge sauvage des déchets ménagers

    2. Le caractère urgent du PURISU a obligé la Mairie de Bangui de fournir un site pour la décharge lui appartenant

    3. La décharge finale de Kolongo est provisoire. Sa durée de vie est de 3 ans seulement

    4. La situation géographique du site (pas loin de la ville) est bien appropriée au circuit de collecte des déchets et aux dépôts de transits, tout en permettant la réduction des coûts de transport.

    En effet, les avantages de cet aménagement se manifestent sur différents aspects. De point de vue économique, ce sous projet encouragera la création d'entreprises privées spécialisées, la création d'emplois directs et indirects dans les domaines de la collecte, le transport, et l'enfouissement des déchets et l'optimisation des coûts de gestion des déchets à travers l'organisation du système de collecte et de transport.

    De point de vue environnemental, une large part des activités du projet vise la préservation des ressources en eau et en sols de la pollution par les déchets solides, la réduction des émanations de mauvaises odeurs générées, que ce soit par les dépotoirs sauvage ou par l'incinération anarchique des déchets et l'amélioration de l'état des ouvrages d'assainissements (qui sont actuellement bouchés par les déchets ménagers).

    De point de vue social, ce projet participera à l'élimination des impacts négatifs constatés dans la situation actuelle, en ce qui concerne les odeurs et la dégradation du paysage aux alentours des dépotoirs sauvages. Les habitations à proximité assisteront alors à une amélioration des conditions environnementales de leur région et par conséquent le développement de leur qualité de vie.

    Afin d'assurer un développement durable et atteindre les objectifs escomptés par ce sous projet, il est nécessaire de prévoir l'élimination de les impacts négatifs possibles.

    Le respect et la mise en place du plan de gestion environnemental et social détaillé dans ce rapport, représente l'outil principal pour la préservation de l'environnement naturel et social dans la région du projet.

    Les mesures techniques préconisées devront être renforcées par l'implication de tous les intervenants directs et indirects dans la réalisation de la décharge finale de Kolongo, ainsi que la sensibilisation et l'information de la population locale sur l'importance de la protection de l'environnement.

    Bibliographie

    ? Rapport APD de gestion des déchets solides dans la ville de Bangui (AGETIP - 2008)

    ? Schéma Directeur de drainage de Bangui (AGETIP 2009)

    ? Les inondations urbaines à Bangui - Rapport d'évaluation (BM, 2009)

    ? Les codes de l'environnement

    ? Code de l'eau

    ? Code de travail

    ? Enquête sur la perception de la population du projet PURISU (2008)

    ? Plan National de la Santé Publique 2005 - 2015

    ? Etude sur le développement des eaux souterraines dans la ville de Bangui (JICA - 1999)

    ? Cadre de gestion environnementale et sociale du projet PURISU (CGES) - (AGETIP - 2007)

    ? Plan national de développement sanitaire. - ministère de la santé publique et de la population 2005-2015

    ? Document stratégique sur la réduction de la pauvreté en RCA.- Banque Mondiale 2008-2010

    ? Troisième recensement général de la population et de l'habitation de 2003

    ? Profil socioéconomique de la ville de Bangui. Ministère du Plan, à l'Economie et de la Coopération Internationale 2008

    ANNEXE

    Liste des personnes rencontrées et collecte de données

    Plusieurs personnes dans différents organismes ont été contactés, afin d'éclaircir le contexte du projet et ses objectifs, ainsi que la collecte des données nécessaire à l'évaluation environnemental et social:

    - AGETIP CAF :

    Ø Le Directeur Général

    Ø Le chef de département des projets ruraux

    Ø Le chef de projet PURISU

    - Représentante de la Banque Mondiale dans la RCA

    - Ministère de l'Environnement et de l'Ecologie

    Ø Le Directeur Général de l'environnement et de l'économie social

    Ø Le Directeur Général de l'écologie et de la prévention des risques

    Ø Chef service de l'Evaluation, Etude d'impact environnemental, Audience publique et d'Audit environnemental

    - La Mairie de Bangui :

    Ø Directeur des grands travaux municipaux

    - Direction de l'assainissement

    Ø Le Directeur Général de l'assainissement

    - Direction Générale de l'urbanisme

    Ø Le Directeur Général de l'urbanisme

    Ø Conseillé du ministre pour le suivi et l'évaluation

    Ø Conseillé du ministre de l'urbanisme

    - La Direction Générale de l'hydraulique

    Ø Le Directeur Général de l'hydraulique

    Ø Le Directeur des ressources en eau

    Ø Le point focal

    - La SODECA

    Ø Le Directeur technique de la SODECA

    - L'ICRA

    Ø Le Directeur de la bibliothèque

    Ø Responsable cartographie

    Ø Responsable des ressources agricoles

    Contrat de cession de terrain

    Plan général du site avec les différentes installations

    Bassin de traitement des lixiviats

    * 1 UCM : Unité de Cession des Médicaments.

    * 2 RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat.

    * 3 IDA : Association Internationales pour le Développement.

    * 4 AGETIP-CAF : Agence d'Exécution des Travaux d'intérêt Public en Centrafrique.

    * 5 ONG : Organisation Non Gouvernemental.






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry