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Prédisposition à  adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de "dibou" du village Thian, commune de Parakou.

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par Morest AGOSSADOU
Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur agro-économiste 2011
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (BENIN)

*=*=*=*=*=*=*=*

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

*=*=*=*=*=*

DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL

Prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de dibou du village Thian, commune de Parakou.

THESE

Pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie, Socio-Anthropologie et Communication

Présentée et soutenue par :

Monyévèdo Tamingnon Morest AGOSSADOU

Le mardi 15 Février 2011

Superviseur : Dr. ir. Anselme ADEGBIDI

Co- Superviseur : Dr. ir. Polycarpe A. P. KAYODE

Composition du Jury

Président : Prof. Valentin AGBO

Rapporteur : Dr. ir. Anselme ADEGBIDI

Examinateur : Dr. ir. Pascaline BABADANKPODJI

Examinateur : Dr. ir. Evariste MITCHIKPE

UNIVERSITY OF ABOMEY-CALAVI (BENIN)

*=*=*=*=*=*=*=*

FACULTY OF AGRONOMY SCIENCES

*=*=*=*=*=*

DEPARTEMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT

Predisposition to adopt the mechanical dehulling and iron fortification of sorghum: case of household consumers of dibou of Thian village, Parakou township.

THESIS

Submitted for the Agricultural Engineer Graduation

Option: Economy, Socio-Anthropology and Communication

Presented and defended by

Monyévèdo Tamingnon Morest AGOSSADOU

Tuesday, Febrary 15th, 2011

Supervisor: Dr. ir. Anselme ADEGBIDI

Co- Supervisor: Dr. ir. Polycarpe A. P. KAYODE

Jury composition

Chairman: Prof. Valentin AGBO

Reporter: Dr. ir. Anselme ADEGBIDI

Examinator: Dr. ir. Pascaline BABADANKPODJI

Examinator: Dr. ir. Evariste MITCHIKPE

CERTIFICATION

Je certifie que ce travail a été entièrement conduit et réalisé par Morest M. T. AGOSSADOU, étudiant à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey Calavi (UAC) au Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour le développement rural (DESAC), sous ma supervision.

Le Superviseur

Dr. ir. Anselme ADEGBIDI

Agro-économiste,

Enseignant-chercheur au DESAC /FSA/UAC

La présente thèse a été entièrement réalisée avec le soutien financier du Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées (CERNA) de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi.

« La crise de la nutrition ... c'est avant tout le décès et l'invalidité des enfants, à vaste échelle, ce sont les femmes qui entrent dans les statistiques de la mortalité maternelle suite partiellement aux carences nutritionnelles et ce sont les coûts sociaux et économiques qui obèrent le développement et éteignent l'espoir. »

UNICEF (1998).

DEDICACES

A

Mon père Maurice Codjo AGOSSADOU et à ma mère  Romaine Assiba ZINSOU pour tous les efforts consentis pour mon bien-être, depuis mon enfance jusqu'à ce jour. Recevez ce travail en signe de ma profonde gratitude et de la fierté que j'éprouve d'être votre fils.

REMERCIEMENTS

Je remercie sincèrement :

G Docteur ingénieur Anselme ADEGBIDI qui, en dépit de ses multiples occupations, n'a ménagé aucun effort pour encadrer jusqu'au bout ce travail. Esprit d'analyse, rigueur, équité et travail bien fait sont les principales leçons de vie que j'ai pu tirer de ma collaboration avec vous. Vous demeurez pour moi un modèle à suivre ;

G Docteur ingénieur Polycarpe A. P. KAYODE qui a initié cette étude et qui, malgré ses multiples occupations a pu la co-superviser jusqu'au bout. Votre rigueur et votre dynamisme font de vous un homme qui force l'admiration. Recevez ici l'expression de notre profonde reconnaissance ;

G Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées (CERNA) pour avoir financé la réalisation de cette recherche ;

G Professeur Rigobert C. TOSSOU, Docteur ingénieur Houinsou DEDEHOUANOU et Docteur ingénieur GANDONOU Esaïe qui nous ont toujours marqué par leur simplicité et leur constante disponibilité à nous écouter et conseiller afin d'améliorer notre travail ;

G tout le corps professoral de la FSA et particulièrement celui du DESAC. Sans vous, nous ne saurions nous prévaloir d'une formation agronomique. Infiniment merci ;

G Monsieur André HESSOUH, Administrateur adjoint de l'Institut International d'Agriculture Tropicale (IITA), qui nous a permis d'entrer en contact avec la Section des Etudes Socio-économiques de ladite institution afin de recevoir des conseils pour l'amélioration de la qualité scientifique de notre travail ;

G toute l'équipe de Section des Etudes Socio-économiques de l'IITA et particulièrement à Monsieur Razak ADEOTI ;

G Ingénieurs Johanès U. A. AGBAHEY, Augustin AOUDJI, Désiré AGOSSOU, Qawiyy AHOUNDE, Claude Agossou HONFO, Déo-Gracias HOUNDOLO, Armand YEVIDE et Gisèle DENOU pour avoir pleinement joué votre rôle d'ainé. Vos aides et conseils ont été d'une grande utilité ;

G Monsieur Serge GBEGAN et sa femme pour leur appui inconditionnel ;

G Romuald DJEGBENOU qui n'a jamais hésité à nous consacrer son temps quand il était nécessaire ;

G tous mes camarades de la 34ème promotion de la FSA, particulièrement ceux du DESAC, pour les agréables moments passés ensemble durant cinq années ;

G les membres de mon groupe d'étude `'KNOWLEDGE IS A REAL POWER'', ANAGO V. Mélain, DEGUENONVO Nicaise, GBEDOMON R. Castro, IDOHOU F. A. Rodrigue et SALAKO K. Valère pour ces moments de passion passés ensemble ;

G tous mes amis de la 35ème promotion, particulièrement Massihoundath O-K. L. SANNI, Indira M. NONFON. Vous avez été une seconde famille pour moi ;

G toutes les personnes qui ont facilité ce travail sur le terrain, en particulier Monsieur Ayouba G. KOURA et sa famille, Kader SAKA, Adam B. SUANON et Joseph BEKOUROU ;

G tous mes chers frères et soeurs pour le soutien indéfectible dont vous avez toujours fait preuve à mon égard chaque fois que j'étais dans le besoin ;

G mes cousins Euloge, Hervé et Didier AGOSSADOU et mes oncles Théophile et Paul AGOSSADOU qui ont suscité mon entrée à la FSA et qui n'ont jamais cessé de me soutenir moralement ;

G Mademoiselle Sandrine S. S. L. SEGLA et toute sa famille. Des mots ne suffiront pas pour vous exprimer ma gratitude ;

G toutes les personnes qui ont contribué d'une manière ou d'une autre à ma formation depuis la maternelle jusqu'à l'aboutissement de cette thèse ;

1. RESUME

L'anémie ferriprive est un réel problème de santé publique en Afrique sub-saharienne. Le Borgou est l'un des départements touchés au Bénin par ce mal. La principale raison qui explique la prévalence de l'anémie ferriprive dans ce département est la faible biodisponibilité du fer contenu dans le sorgho, une des céréales les plus consommées dans le milieu. Un des moyens utilisés pour lutter contre cette maladie est le décorticage et la fortification en fer du sorgho, avant sa mouture. Dans cette optique, et dans le cadre d'un projet, une plate-forme de décorticage mécanique et de fortification en fer a été installée dans Thian, un village de la commune de Parakou, département du Borgou. La présente étude, réalisée dans ce village, a porté sur 120 `'chefs cuisine'' issues de 120 ménages consommateurs de dibou (pâte de sorgho) et consistait à analyser les déterminants de la prédisposition de ces ménages à l'adoption de cette innovation, les déterminants de leurs consentements à payer (CAP) pour les opérations de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho, et à évaluer la rentabilité financière de cette activité de décorticage et de fortification. L'outil utilisé pour l'analyse des déterminants de la prédisposition est le modèle Logit. Celui utilisé pour analyser les déterminants du consentement à payer est le modèle de régression linéaire. Pour l'évaluation de la rentabilité financière, la méthode des cash-flows a été utilisée.

Les résultats ont montré que les principaux déterminants de la prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho sont le revenu de l'enquêtée, son appartenance à la phase pilote du projet, la complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho, la compatibilité de l'innovation avec les normes et valeurs de son ménage et la perception qu'elle a de son statut social après l'adoption de l'innovation. Quant au CAP, il est principalement influencé par l'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet et la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation au sein du ménage. La VAN calculée en appliquant un taux d'actualisation de 12 % s'est révélée négative. L'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho n'est donc pas financièrement rentable. Toutefois, le TRI s'élevant à 9 % montre qu'avec un coût d'opportunité du capital inférieur à 9 %, on peut rentabiliser financièrement cette activité en l'absence de toute autre perturbation de l'environnement économique.

Mots clés : adoption, innovation, consentement à payer, modèle Logit, modèle de régression linéaire, VAN, TRI.

2. ABSTRACT

Iron deficiency anemia is a real public health problem in sub-Saharan Africa. Borgou department is one which is touched in Benin by this disease. The main reason for the prevalence of iron deficiency anemia in this department is the low bioavailability of iron in sorghum which is one of the most widely consumed grain in the middle. To fight against this disease, we must dehull and iron fortified sorghum prior to milling. In this context and as part of a project, a platform of mechanical dehulling and iron fortification has been installed in Thian, a village in the Parakou township, Borgou department. This study, conducted in this village, was made on 120 ''kitchen responsible'' from 120 households consuming dibou (sorghum paste) and was to analyze the determinants of willingness of households to the adoption of this innovation, determinants of their willingness to pay (WTP) for operations of mechanical dehulling and iron fortification of sorghum and to evaluate the financial profitability of this dehulling and fortification activity. The tool used to analyze the determinants of predisposition is the Logit model. The one used to analyze the determinants of willingness to pay is the linear regression model. To evaluate the financial profitability, the cash flow method was used.

The results showed that the main determinants of willingness to adopt the mechanical dehulling and iron fortification of sorghum are the income of the respondent, his membership in the pilot phase of the project, the perceived complexity of the procedure of mechanical dehulling and of iron fortification of sorghum, the compatibility of the innovation with the norms and values of his household and the perception she has of her social status after the adoption of innovation. As for the WTP, it is mainly influenced by membership of the respondent in the pilot phase of the project and the average amount of sorghum dedicated to consumption in the household. NPV calculated using a discount rate of 12 % was negative. The activity of mechanical shelling and iron fortification of sorghum is not financially viable. However, the IRR amounting to 9 % shows that with an opportunity cost of capital less than 9 %, this can be financially profitable activity in the absence of any disturbance of the economic environment.

Keywords: adoption, innovation, willingness to pay, Logit model, linear regression model, NPV, IRR.

LISTE DES ABREVIATIONS

BIDOC : Bibliothèque Centre de Documentation

BIT : Bureau International du Travail

CAP : Consentement A Payer

CAPOD : Projet de Renforcement des Capacités en Conception et Analyse des Politiques de Développement

CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole

CERNA : Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées

CHD : Centre Hospitalier Départemental

CMRP : Centre Médical Régional de Parakou

CNLS : Comité National de Lutte contre les IST/VIH/SIDA

CRTA : Centre de Recherche en Technologie Alimentaire

DDSP : Direction Départementale de la Santé Publique

EDSB : Enquête Démographique et de Santé au Bénin

FAN : Facteurs Antinutritionnels

FAO : Food and Agriculture Organisation

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

IITA : Institut International d'Agriculture Tropicale

INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du Bénin

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique

MCO : Moindres Carrés Ordinaires

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PPR : Peste des Petits Ruminants

RESET : Regression Specification Error Test

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

SIDA : Syndrome Immuno-Déficitaire Acquis

TRI : Taux de Rentabilité Interne

UAC : Université d'Abomey-Calavi

UNICEF : Organisation des Nations Unis pour l'Enfance et l'Education

VAN: Valeur Actuelle Nette

VIH : Virus d'Immunodéficience Humaine

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Schéma d'adoption d'un nouveau produit alimentaire selon Rogers. 1

Figure 2 : Carte du département du Borgou mentionnant la commune de Parakou. 16

Figure 3: Structure du revenu des `'chefs cuisine'' enquêtés. 39

Figure 4: Périodes de consommation et fréquences absolues des ménages consommateurs des principaux repas. 43

Figure 5: Les facteurs d'anémie selon les enquêtées. 46

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Echantillonnage 1

Tableau 2 : Noms, types, codes, modalités et signes attendus des coefficients des variables du modèle Logit ............................................................................................. 25

Tableau 3 : Caractéristiques des différents modes de révélation de la valeur 27

Tableau 4 : Noms, types, codes, modalités et signes attendus des coefficients des variables du modèle de régression linéaire multiple. 31

Tableau 5 : Hypothèses à vérifier, problèmes liés à leur violation et méthodes/tests utilisés pour leur détection. 32

Tableau 6 : Caractéristiques démographiques des ménages enquêtés 36

Tableau 7 : Répartition des `'chefs cuisine'' enquêtées en fonction de leurs caractéristiques sociales 37

Tableau 8 : Résultats de la régression logistique binomiale 49

Tableau 9 : Matrice de corrélation entre les variables explicatives du modèle de régression linéaire. 57

Tableau 10: Résultats de la régression linéaire multiple. 58

Tableau 11 : Résultats du test RESET de Ramsey. 59

Tableau 12 : Analyse financière de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho 64

Tableau 13 : Réaction de l'activité de décorticage et de fortification en fer du sorgho dans trois situations différentes ..............................................................................63

SOMMAIRE

CERTIFICATION i

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

RESUME vii

ABSTRACT viii

LISTE DES ABREVIATIONS viii

LISTE DES FIGURES xi

LISTE DES TABLEAUX xi

Première PARTIE : INTRODUCTION GENERALE, CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 1

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 2

CHAPITRE II : CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 7

CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 13

Deuxième partie : RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 35

CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES UNITES D'ENQUETE. 36

CHAPITRE V : HABITUDES ALIMENTAIRES, CONNAISSANCES ET ATTITUDES DES ENQUETEES RELATIVES A L'ANEMIE FERRIPRIVE. 42

CHAPITRE VI : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA PREDISPOSITION DES MENAGES A ADOPTER LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO. 48

CHAPITRE VII : ANALYSE DES DETERMINANTS DU CONSENTEMENT A PAYER DES MENAGES `'CONSOMMATEURS'' DE DIBOU POUR LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO 56

CHAPITRE VIII : EVALUATION DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE L'ACTIVITE DE DECORTICAGE MECANIQUE ET DE FORTIFICATION EN FER DU SORGHO. 62

Troisième PARTIE : CONCLUSION ET SUGGESTIONS 65

CHAPITRE IX : CONCLUSION ET SUGGESTIONS 67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70

ANNEXES

Première PARTIE

INTRODUCTION GENERALE, CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE

3. CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

3.1.1. 1.1. Introduction

L'amélioration de l'alimentation des adultes entraîne une plus grande productivité physique et des taux de croissance économiques plus élevés (Inwent, 2006). La sous-alimentation a par contre des conséquences graves sur le développement économique et social des individus et des pays. Il a été constaté qu'au moins 50% des maladies sont attribuables à la malnutrition qui est un état physiologique, pouvant devenir pathologique, dû à une carence ou à une consommation excessive d'un ou de plusieurs éléments nutritifs (Inwent, 2006). Les carences sont le plus souvent associées à une déficience en vitamines ou en sels minéraux. Leurs conséquences sont très sérieuses et influencent de manière considérable les taux de morbidité et de mortalité. On les rencontre très rarement dans les pays développés où on constate plutôt, et plus souvent, des problèmes dus à des apports excessifs.

Les carences en vitamines ou en sels minéraux peuvent avoir plusieurs origines. Mais, la plupart du temps, elles proviennent d'une alimentation pauvre en éléments nutritifs. Ainsi, dans les régions où la nourriture de base est le maïs, une déficience en niacine, une vitamine B, peut survenir, favorisant l'apparition d'affections telles que la pellagre ; dans les régions où la nourriture de base est le sorgho, une carence en fer peut prévaloir. Dans le dernier cas, le déficit est dû à la présence dans la céréale (précisément dans le péricarpe) de facteurs qualifiés d'antinutritionnels. Il importe donc de réduire le taux de ces facteurs antinutritionnels (FAN) par élimination du péricarpe du grain : on parle de décorticage. Ce décorticage, pendant qu'il permet d'éliminer les FAN, contribue à la réduction de la quantité de fer disponible dans le grain. Il faut donc penser à un enrichissement en fer du produit décortiqué : on parle de fortification.

Dans le Nord-Bénin, où le sorgho constitue la base de l'alimentation, une plate-forme de décorticage et fortification a été installée dans un village, dans le cadre du projet `'Introduction of a mechanical dehuller and iron fortification in the traditional processing of sorghum in Benin to improve the iron status of rural consumers of porridge'' initié par le Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées (CERNA), afin d'éradiquer de ce milieu l'anémie martiale. Pour la phase d'expérimentation de ce projet, seule une portion de la population du village a été associée. Cette portion de la population est composée de 26 enfants et 16 femmes provenant de 24 ménages pour les besoins de cette étude. Ces 24 ménages ont bénéficié gratuitement des services de la plate-forme, car les charges liées à cette offre de service sont supportées par le projet. La phase d'expérimentation est en finalisation et la phase d'exécution proprement dite du projet doit voir le jour. Pour le compte de cette phase d'exécution, l'information relative à la plate-forme et l'accès à ses services seront donnés à toute la population du village. A partir de ce moment, les ménages qui désirent bénéficier de ces services doivent contribuer à supporter les charges y afférentes.

La présente étude, initiée dans le but d'identifier les caractéristiques des ménages qui désirent, non seulement, bénéficier des services de la plate-forme, mais aussi contribuer à supporter les charges liées à l'offre de ces services s'inscrit dans le cadre des travaux de recherche de fin de formation requis pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC). Le présent document s'articule autour de trois points. Le premier point aborde l'introduction, la problématique de la recherche, les cadres conceptuel, théorique et méthodologique. Le second point expose les résultats auxquels nous sommes parvenus et les analyses et discussions qu'ils ont suscitées et le troisième point prend en compte la conclusion et les suggestions.

3.1.2. 1.2. Problématique et justification de la recherche

La carence en fer touche 4 à 5 milliards de personnes soit 66 à 80% de la population mondiale (OMS, 2003). L'anémie quant à elle affecte environ 2 milliards de personnes (soit 30% de la population mondiale). D'après les chiffres de l'OMS, l'anémie en Afrique toucherait 45 millions d'enfants de moins de 5 ans, 58 millions de femmes en âge de procréer et 11 millions de femmes enceintes. En Afrique sub-saharienne, la carence en fer est la principale cause d'anémie. Cette forme d'anémie, causée par la carence en fer, est désignée sous le vocable d'anémie martiale (ou ferriprive). Les femmes en âge de procréer et les enfants constituent les groupes les plus vulnérables. Les conséquences de cette maladie sur ces groupes vulnérables sont énormes. L'anémie ferriprive provoque des dégâts irréversibles au niveau du cerveau, une diminution de la réponse immunitaire et donc une augmentation de la fréquence des infections chez les enfants en bas âge. Chez l'adulte, elle provoque de la fatigue et une capacité au travail réduite. Plus de naissances prématurées et d'enfants mort-nés sont les dégâts de ce mal chez la femme enceinte (Franziska, 2000).

La carence en fer est principalement liée au fait que le fer alimentaire absorbé ne permet pas de couvrir les besoins élevés des populations à risques (Berger et Dillon, 2002 ; Franziska, 2000). Ceci est dû soit à la consommation d'aliments pauvres en fer, soit à la non ou faible disponibilité du fer contenu dans les aliments consommés. Pour faire face à ce problème, diverses stratégies existent comportant chacune des avantages et des inconvénients (Dillon, 2000). Il s'agit de la diversification alimentaire, de la supplémentation en fer, des mesures de santé publique et de l'enrichissement (ou fortification) en fer des aliments (Inwent, 2006 ; Alaoui, 2005 ; Berger et Dillon, 2002; Dillon, 2000). Dans les pays en développement, la fortification est de plus en plus, souvent, reconnue comme une approche efficace, à moyen et à long termes pour améliorer l'état en micronutriments de larges couches de la population (Inwent, 2006). Elle est considérée comme l'un des moyens les moins coûteux pour surmonter la malnutrition en micronutriments (Banque mondiale, 1994 ; Unicef, 1998). Elle consiste à ajouter du fer dans un aliment de consommation courante, afin d'augmenter le niveau de consommation de ce nutriment par la population (Inwent, 2006 ; Berger et Dillon, 2002). L'aliment qui transporte le nutriment est appelé véhicule ou vecteur.

Au Bénin, selon les statistiques de l'EDSB-III1(*) (2006), l'anémie ferriprive touche respectivement 78 % et 61 % d'enfants de 6 à 59 mois et de mères de 15 à 49 ans. Quatre vingt deux pour cent (82 %) des enfants anémiés se situent en milieu rural, contre 70 % en milieu urbain. Chez les enfants, les taux d'anémie ferriprive les plus élevés se retrouvent dans les départements de l'Alibori (89,7 %), de la Donga (88,1 %) et les plus faibles dans les départements du Littoral (60,3 %) et du Borgou (69,6%). Chez les mères, les taux d'anémie ferriprive sont les plus élevés dans les départements de l'Ouémé (75 %), l'Alibori (67 %), l'Atlantique (65 %), le Plateau (63 %) et le Mono (61 %). Les taux les plus faibles se retrouvent dans les autres départements et sont compris entre 50 % et 57 %. Ces statistiques montrent que l'anémie ferriprive est un réel problème de santé publique au Bénin. Des actions concrètes doivent, de ce fait, être menées pour l'éradication de ce mal. Cet objectif ne peut être atteint sans l'identification des causes réelles de cette forme d'anémie dans ces milieux touchés. Il faut donc identifier le repas le plus consommé, voir sa composition chimique (notamment en fer) et évaluer la biodisponibilité de ce fer afin de savoir si l'anémie ferriprive, dans ces milieux, est liée à l'insuffisance de fer dans les repas consommés ou à la non disponibilité pour l'organisme du fer contenu dans les aliments consommés. Dans le premier cas, une fortification serait suffisante, mais dans le second, une amélioration de la biodisponibilité sera plus raisonnable.

Dans cette optique, une étude a été conduite dans le nord-Bénin par Kayodé et al (2005). Cette étude a révélé que le sorgho est une céréale qui occupe une place importante dans les habitudes alimentaires des populations concernées. Cette place importante qu'occupe cette céréale est imputable à la diversité d'aliments qui en sont issus, et à leur importance respective dans l'alimentation des ménages. Il s'agit des pâtes (dibou, sifanou, foura), des bouillies (koko, sorou, kamanguia) et des boissons (tchoukoutou, chakpalo). Selon ces mêmes auteurs, seulement 2 à 6 % des 4 mg/100g2(*) du fer contenu dans le sorgho est disponible aux consommateurs de ces types d'aliments. Ce faible niveau de disponibilité du fer est dû à son inhibition par les facteurs antinutritionnels (FAN), c'est-à-dire les tannins, le calcium/phosphore, les phytates et fibres et les oxalates, qui sont principalement localisés dans le péricarpe des graines (Kayodé et Denou, 2007). A partir de ce moment, la cause de l'anémie ferriprive dans le nord du Bénin n'est pas une insuffisance de fer dans les repas consommés, mais plutôt une faible disponibilité du fer contenu dans les aliments consommés.

Pour améliorer la biodisponibilité du fer contenu dans le sorgho, il convient, logiquement, de réduire, voir supprimer, les facteurs antinutritionnels qui y sont contenus et ce, par l'enlèvement du péricarpe des graines.

Il y a quelques décennies, les consommateurs du sorgho se livraient chaque jour à un travail manuel d'enlèvement du péricarpe et de pulvérisation des grains avant de pouvoir préparer le repas quotidien (Bassey et Schmidt, 1990). Les difficultés inhérentes à ces activités ont conduit ces consommateurs à désormais pulvériser directement les grains (de sorgho) avec l'apparition du moulin. A partir de ce fait, il ne serait plus raisonnable de proposer à ces consommateurs de sorgho d'enlever manuellement (ou traditionnellement) le péricarpe des grains. Il faut donc penser à une technologie pouvant jouer ce rôle. Mais l'enlèvement du péricarpe du sorgho, dans le but de réduire ou éliminer les facteurs antinutritionnels, n'est pas sans conséquences.

En effet, les 4mg/100g de fer contenu dans le grain de sorgho se localisent au même endroit que les facteurs antinutritionnels, i.e. dans le péricarpe. La réduction ou l'élimination des facteurs antinutritionnels par enlèvement du péricarpe entraine alors une réduction ou une élimination du fer contenu dans le sorgho. Pour ne pas revenir à la situation de départ où les consommateurs du sorgho entier présentent une carence en fer, un enrichissement des graines ou de la farine doit être effectué après l'enlèvement du péricarpe.

Ainsi, par le biais du projet intitulé `'Introduction of a mechanical dehuller and iron fortification in the traditional processing of sorghum in Benin to improve the iron status of rural consumers of porridge'' initié par le Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées (CERNA) de la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi, une plate-forme de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho est installée dans Thian, un village de la commune de Parakou, département du Borgou. Le décorticage ou l'enlèvement du péricarpe se fait de façon mécanique à l'aide d'un décortiqueur de type Engelbert3(*) et la fortification en fer est manuelle (voir le processus en annexe 1).

Le caractère nouveau de cette plate-forme et des services qu'elle offre fait d'elle une innovation. Une phase d'expérimentation de l'innovation a été effectuée entre octobre 2009 et juin 2010 dans le but d'évaluer son adaptation aux réalités alimentaires du village. Pour cette raison, vingt-quatre ménages contenant au moins un individu anémié4(*) ont été retenus pour décortiquer mécaniquement et fortifier en fer gratuitement le sorgho avant de préparer le repas. Avant le démarrage de la phase d'exécution proprement dite du projet, au cours de laquelle les services offerts par la plate-forme seront désormais payants et son accès sera donné à toute la population, quelques questions méritent d'être posées. Tous les ménages du village accepteront-ils décortiquer mécaniquement et fortifier leur sorgho avant de préparer le repas, dans le but d'améliorer leur statut en fer ? Accepteront-ils payer pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ?  Et quels montants sont-ils prêts à payer pour ? Quels sont les facteurs qui influencent cette décision de décortiquer, fortifier le sorgho et payer pour cela ? Quels sont les facteurs qui influencent le montant que les ménages se proposent de payer ? Ces montants suffiront-ils pour couvrir les charges de fonctionnement de la plate-forme ?

C'est dans la perspective de contribuer à répondre à ces questions, que la présente étude intitulée « Prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de dibou du village Thian, commune de Parakou. » a été initiée.

4. CHAPITRE II : CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE

4.1.1. 2.1. Cadre conceptuel

Un concept est une représentation mentale, abstraite et générale d'une catégorie de phénomènes. Un même concept peut alors avoir plusieurs sens, d'où la nécessité de bien définir le concept utilisé et le sens qui lui est donné dans l'étude (Daane et al. 1992). Les divers concepts utilisés dans le cadre de cette étude sont : l'innovation, la prédisposition à l'adoption d'une innovation, le consentement à payer et la rentabilité financière.

Ø Innovation

Le terme innovation a bénéficié de nombreuses définitions dans la littérature et ceci selon le contexte dans lequel il est utilisé. Le contexte le plus proche de celui qui est le notre est celui agricole où Chantran (1972) conçoit l'innovation comme l'introduction d'une pratique agricole nouvelle, parfois une modification d'une pratique traditionnelle et plus rarement l'adoption d'un comportement socio-économique nouveau. Adams (1982) définit l'innovation comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou technique permettant d'accroître de manière durable la productivité et le revenu agricole.

Dans le contexte qui est le notre, ces définitions du concept d'innovation ne sont pas tout à fait compatibles. La définition du terme innovation qui nous semble le plus proche de notre contexte d'étude nous vient du Glossaire pour le développement durable (Agora 21). Selon Agora 21 (2001), « l'innovation peut être définie comme la réalisation de la nouveauté. Alors que l'invention se limite à l'idée nouvelle sans réelle confrontation au besoin qu'elle entend satisfaire, l'innovation franchit ce pas considérable qui va de l'idée à sa réalisation concrète et à la satisfaction du besoin. L'innovation, c'est le changement réalisé, qu'il soit limité ou radical, qu'il porte sur le concept de produit, sur le procédé de fabrication ou sur l'organisation,...». Cette définition a retenu notre attention parce qu'elle contient trois notions assez importantes : changement, produit et procédé.

Aujourd'hui, les femmes, pour obtenir la farine de sorgho qui servira à la préparation du dibou emmène directement le sorgho dans une minoterie pour la mouture, après nettoyage et séchage de celui-ci. L'innovation dont il s'agit dans le cadre de cette étude est une décortiqueuse jumelée à un équipement de fortification qui permettra aux femmes, avant la mouture, de décortiquer et en même temps de fortifier le sorgho qui donnera la farine à utiliser pour la préparation du dibou. Ce dibou, de type nouveau, obtenu après décorticage et fortification n'aura plus les mêmes propriétés organoleptiques et nutritionnelles que celui obtenu sans décorticage et fortification. L'innovation alors, dans notre cas, est un « changement » intervenu dans le « procédé » de `'fabrication'' d'un « produit » de type nouveau qui est le dibou amélioré.

Ø Prédisposition à l'adoption d'une innovation

Selon Rogers (1983), l'adoption d'une innovation est un processus mental à travers lequel une unité décisionnelle, quelle soit un individu ou une organisation, passe par la simple connaissance d'une innovation, à la formation d'une attitude à l'égard de celle-ci, à la décision d'adoption ou de rejet, et, enfin à la confirmation de cette décision. Cette définition cadre parfaitement avec notre cadre d'étude. Cependant, nous nous arrêterons à la phase de prise de décision d'adoption ou de rejet de l'innovation. La décision d'adoption ou de rejet ne se limite pas uniquement, dans notre cas, à l'acceptation ou non de décortiquer et de fortifier le sorgho mais plutôt à l'acceptation ou non de décortiquer, fortifier le sorgho et payer une somme d'argent pour ces opérations.

On dira qu'un individu est prédisposé à adopter l'innovation lorsqu'au bout de ce processus mental, il décide d'adopter, du moins de l'essayer au moins pour une première fois. Dans une autre situation, l'individu est considéré comme non prédisposé.

Ø Consentement à payer

Selon Robin et al. (2008), le consentement à payer se définit comme le prix maximum que nous serions prêts à payer, dans des conditions normales de marché, pour acquérir un bien ou un service, une caractéristique spécifique d'un produit ou encore une information. C'est donc une mesure de la valeur économique que nous accordons à un bien ou à un service. Cette valorisation économique des biens ou des services, selon Terra (2005), se fait de deux manières : la participation qui désigne la propension de l'enquêté à répondre oui ou non à la question de savoir s'il consent à payer pour obtenir un bien ou un service donné et la valorisation qui représente le montant que l'enquêté, ayant accepté participer, décide de payer. La participation, comme nous l'avons vu précédemment, s'est effondrée dans le concept d'adoption. Chaque fois que nous parlons alors de consentement à payer, nous faisons référence à la valorisation.

Ø Rentabilité financière.

Le dictionnaire économique définit la notion de rentabilité comme la « capacité » d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers. On distingue cependant deux sortes de rentabilité : la rentabilité financière et la rentabilité économique. La notion de rentabilité paraît en première analyse très simple : le capital génère un profit, et donc le rapport entre le capital et le profit se traduit par un taux de rentabilité. Elle traduit de ce fait le rapport entre le revenu obtenu ou prévu et les ressources employées pour l'obtenir. La notion de rentabilité s'applique non seulement aux entreprises mais aussi à tout autre investissement. Elle représente alors l'évaluation de la performance de ressources investies par des investisseurs (FAO, 2005). Lorsque l'évaluation de la performance est faite du point de vue d'un agent particulier, on parle de rentabilité financière (Commission Européenne, 2004). Mais lorsque l'évaluation de la performance est faite du point de vue de la collectivité, on parle de rentabilité économique (Commission Européenne, 2004). Dans le cadre de cette étude, seule la rentabilité financière nous importe.

4.1.2. 2.2. Cadre théorique

L'adoption et la diffusion des nouvelles technologies tiennent une place importante dans la littérature économique en général (Geroski, 2000) et dans les domaines particuliers de l'économie agricole (Sunding et Zilberman, 2001). Depuis très longtemps, les chercheurs, dans ces domaines particuliers, ont reconnu que les adoptions ne sont pas des événements instantanés mais le résultat d'un processus de décision consistant en des séquences d'actions et de décisions (Rogers, 1995; Robertson, 1971; Zaltman et Stiff, 1973). Plusieurs différentes séquences ont été proposées dans les études empiriques. Elles sont souvent fonction de la nature de l'innovation en question.

Probablement, la séquence la plus connue et la plus utilisée est celle proposée par Rogers (1962), surtout celle basée sur les innovations agricoles. Elle se résume à cinq étapes : la prise de conscience ou la connaissance, l'intérêt, l'évaluation, l'essai et l'adoption. Dans le cas de la présente étude, rappelons-le, l'innovation est un ensemble d'équipements visant un changement dans le processus de transformation du sorgho en dibou et une amélioration de la qualité nutritionnelle de ce repas. La finalité est donc l'obtention d'un repas (nouveau) avec des caractéristiques différentes de celles de l'ancien. Dans ce cadre, Rogers (1971) propose un cycle d'adoption se résumant aux cinq étapes précédemment citées que nous présentons sur la figure 1 :

Figure 1 : Schéma d'adoption d'un nouveau produit alimentaire selon Rogers.

Dans cette étude, seules les étapes 1, 2 et 3 nous intéresse car c'est à ces niveaux que le processus de décision d'essayer la technologie ou non par les `'chefs cuisine'' a lieu. Dans l'optique de la compréhension de ce processus d'adoption ou non d'une nouvelle technologie, Richefort (2008) fait référence à deux modèles : le modèle de diffusion épidémiologique et le modèle des choix rationnels d'adoption.

Le modèle de diffusion épidémiologique fut, à l'origine, développé pour étudier la dissémination des maladies et des épidémies au sein de la population. En économie, ce modèle permet d'évaluer la dynamique de la probabilité d'adoption agrégée d'une innovation par l'ensemble de ses usagers potentiels. Elle ne retiendra donc pas notre attention, car dans cette étude il ne s'agit pas d'évaluer la dynamique de la probabilité d'adoption de l'innovation mais plutôt de la compréhension du processus de décision de l'adopter ou non.

Le modèle des choix rationnels d'adoption, qui est aussi appelé modèle de choix discret ou modèle de seuil, permet d'évaluer les probabilités d'adoption des nouvelles technologies par un individu (ou une firme) représentatif. Ce modèle fait l'hypothèse qu'un raisonnement économique rationnel, fondé sur la maximisation d'une fonction objectif sous contraintes, guide le timing des choix individuels. Théoriquement, l'individu (représentatif) adoptera une nouvelle technologie s'il est rationnel d'agir comme cela, c'est-à-dire si son utilité espérée avec l'adoption est supérieure a son utilité sans adoption. L'occurrence de l'adoption technologique est alors expliquée en croisant les réalisations de la variable discrète à expliquer avec celles d'un certain nombre de variables explicatives dont les réalisations peuvent être indifféremment de nature qualitative ou quantitative. Ces variables explicatives peuvent concerner à la fois des caractéristiques de la nouvelle technologie à adopter ainsi que des caractéristiques des adopteurs potentiels et de leur contexte d'adoption. Comme il s'agit d'une probabilité, elle doit être comprise entre 0 et 1 et ne peut être spécifié de façon linéaire. Le choix de la relation entre la variable à expliquer et les variables explicatives se porte alors sur deux types de fonction : la fonction de répartition de la loi normale (modèle Probit) et la fonction de répartition de la loi logistique (modèle Logit). Ce modèle des choix rationnels, dont les principes répondent à ceux de la théorie de la maximisation de l'utilité (Adesina et Seidi, 1995; Adesina, 1996 ; Rahm et Huffman, 1984), est celui qui a été retenu pour servir de fil conducteur de notre étude.

Plusieurs variables explicatives ont été retenues pour expliquer la décision d'adoption ou non du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho. Ces variables sont pour la plupart tirées de la littérature existante en matière d'adoption d'innovation. Les autres émanent d'une intuition ou d'observations faites sur le terrain. Par exemple, les variables telles que complexité et compatibilité nous ont été inspirées de la théorie de la diffusion des innovations de Rogers (1983) pour qui, cinq facteurs déterminent l'adoption d'une nouvelle technologie : avantage relatif, complexité, compatibilité, testabilité, observabilité. Par ailleurs les variables telles que l'âge, le capital humain et le revenu sont largement rencontrées dans la littérature existante sur le sujet.

4.1.3. 2.3. Objectifs et hypothèses de recherche

Ø Objectifs

Cette étude vise globalement à évaluer la prédisposition des ménages `'consommateurs'' de dibou du village Thian à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho.

De façon spécifique, il s'agit de :

OS1- analyser les déterminants de la disposition des ménages `'consommateurs'' de dibou à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ;

OS2- analyser les déterminants du consentement à payer des ménages `'consommateurs'' de dibou pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ;

OS3- évaluer la rentabilité financière de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho.

Ø Hypothèses

H: Des facteurs d'ordre socio-économiques déterminent la disposition des `'chefs cuisine'' à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ;

H: Le consentement à payer des `'chefs cuisine'' pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est influencé par leurs conditions socio-économiques ;

H: L'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho est financièrement rentable.

5. CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Cette partie expose les diverses démarches adoptées pour aboutir à la collecte des données et les méthodes et outils utilisés pour leur analyse.

5.1.1. 3.1. Phases de déroulement de l'étude

Les données exploitées dans la présente étude ont été collectées et analysées en quatre (4) phases : la phase préparatoire, la phase exploratoire, la phase approfondie de collecte des données et la phase d'analyse des résultats.

Ø La phase préparatoire ou phase de documentation

C'est la phase au cours de laquelle la documentation existante sur l'anémie ferriprive, l'adoption de nouvelles technologies, l'évaluation du consentement à payer et de la rentabilité financière, a été consultée. Ceci a permis de faire le point des recherches antérieures sur les causes principales de l'anémie ferriprive, les stratégies habituellement utilisées pour l'éradiquer, la perception et les réactions des populations cibles face à ces stratégies afin de définir les grandes lignes de notre problématique de recherche. Ceci a permis également de préciser les objectifs et de formuler les hypothèses de recherche, afin de retenir les méthodes et outils de collecte des données, de même que les outils d'analyse à utiliser. Cette phase de documentation s'est étalée sur toute la durée de la recherche.

Ø Phase exploratoire

Elle a été destinée à l'appréhension du niveau de connaissance des populations du milieu sur l'anémie ferriprive, sur l'existence et les attributs de l'unité de décorticage et de fortification. Par ailleurs, cette phase nous a donné une première idée de la valeur que les populations accordent à une amélioration de leur situation sanitaire à travers une évaluation des montants qu'ils sont prêts à payer pour réduire le taux de FAN tout en maintenant le taux de fer à un niveau intéressant dans leurs repas. Pour atteindre ces objectifs, deux discussions de groupe ont été organisées : une avec les femmes `'chef cuisine'' des ménages retenus pour la phase pilote du projet et une autre avec les femmes `'chef cuisine'' des ménages non retenus pour la phase pilote. Les informations ont été recueillies à l'aide d'un guide d'entretien semi-structuré. Ce guide d'entretien avec les principaux résultats obtenus sont présentés en annexe 3. Des observations participantes ont été aussi effectuées.

Un test du questionnaire qui sera utilisé pour la phase d'enquête fine a été fait sur une quinzaine de ménages afin de mieux l'affiner.

Des entretiens ont été tenus avec les autorités locales et personnes ressources du village pour partager avec elles les objectifs de notre étude et avoir les informations et conseils nécessaires pour son bon déroulement. Nous nous sommes également entretenus avec les agents du Centre Communal pour la Promotion Agricole (CeCPA), les agents du Centre Médical Régional de Parakou (CMRP) et les agents du Centre de Recherche en Technologie Alimentaire (CRTA). En effet, l'équipement de décorticage a été fabriqué par le CRTA. Nous nous sommes alors rapprochés de son responsable pour avoir une estimation de son coût d'acquisition, de son coût d'installation, de sa durée d'amortissement et éventuellement d'autres frais y afférents. Ces informations nous ont été utiles lors de l'analyse de la rentabilité financière de l'unité. Les entretiens avec les agents du CeCPA nous ont aidés à avoir des informations d'ordre général sur la commune de Parakou et sur le village de travail. Les entretiens avec les agents du CMRP nous ont permis d'avoir des informations sur la prévalence de l'anémie ferriprive dans la commune de Parakou.

Rappelons, pour finir, que c'est au cours de cette phase d'exploration que le sous-échantillon des ménages non sélectionnés pour la phase pilote du projet (sous-échantillon 2) a été constitué.

Ø Phase d'enquête fine

Elle a consisté en la collecte des données nécessaires au test des hypothèses à travers des entretiens structurés à l'aide du questionnaire affiné (annexe 5) après la phase exploratoire. La technique d'observation participante et les entretiens non formels nous ont permis d'obtenir des informations complémentaires pour comprendre certaines tendances obtenues à travers les questionnaires.

Ø Traitement des données et analyse des résultats

Cette phase a été consacrée au traitement des données collectées et à l'analyse des résultats, en vue de la rédaction du rapport final.

5.1.2. 3.2. Choix et présentation du milieu d'étude

Ø Choix du milieu d'étude

L'étude s'est déroulée dans la commune de Parakou (nord-Bénin) et plus précisément dans le village Thian. Il s'agit du village retenu pour la phase pilote du projet dans lequel s'insère notre étude. C'est dans ledit village qu'est installé l'équipement dont notre recherche envisage d'évaluer la prédisposition des populations locales à l'adopter.

Ø Présentation du milieu d'étude

Le Bénin est un pays de l'Afrique de l'Ouest couvrant une superficie de 114 763 kilomètres carrés avec une population estimée à 7 198 618 habitants en 2004 (CNLS, 2006) répartie en 12 départements dont le Borgou qui abrite le village d'étude. Situé dans le nord du pays, le département du Borgou compte à son actif huit communes : Bembèrèkè, Kalalé, N'Dali, Nikki, Parakou, Pèrèrè, Sinendé et Tchaourou. Parmi elles, seule Parakou retiendra notre attention car c'est elle qui abrite Thian, le village d'étude.

La commune de Parakou est située au nord de la République du Bénin à environ 407 km de Cotonou. Elle constitue un important carrefour des grands axes routiers (Cotonou-communes et pays de l'hinterland) ; c'est surtout le terminus de la voie ferrée qui quitte Cotonou, capitale économique du Bénin.

L'ensemble de la commune jouit d'un climat de type tropical humide (climat Sud soudanien). Il se caractérise par l'alternance d'une saison de pluies (Mai à Octobre) et d'une saison sèche (Novembre à Avril). C'est en Décembre-Janvier que l'on enregistre les températures les plus basses à Parakou. La précipitation moyenne annuelle est de 1200 mm. Le maximum survient entre juillet, août et septembre.

Les sols pour la plupart sont à texture légère, avec une épaisseur importante due à la faiblesse de l'érosion. Le couvert végétal observé à Parakou est dominé par la savane arborée. Elle se caractérise par la présence du néré (Parkia biglobosa), du faux acajou (Blighia sapinda), de bois d'ébène (Diospyros mespilifounis), du karité (Butyrosperum paradoxum). Les bas-fonds sont des prairies marécageuses de savanes, des buissons de bambous (Bambusa arundinacca). Les jachères sont envahies par des graminées et des arbustes assez divers.

La population de la commune de Parakou est passée de 103 577 habitants en 1992 à 149 819 habitants en 2002 (RGPH3), soit un taux d'accroissement inter censitaire de 3,76%. Les trois quarts de cette population sont installés dans la zone véritablement urbanisée, le reste se retrouvant dans les périphéries. Parmi les 149 819 habitants, 75 080 sont de sexe masculin et 74 739 de sexe féminin. Le rapport de masculinité est ainsi de 100,45 hommes pour 100 femmes. A l'instar des autres communes du département du Borgou, la population de la commune de Parakou est extrêmement jeune, plus de la moitié de cette population a moins de 15 ans.

La commune de Parakou compte 16 142 ménages dont 5 189 ruraux, soit 32,14 %. La taille moyenne des ménages est de 6,4 personnes. La taille des ménages ruraux est de 8,6 personnes.

Les différents groupes socioculturels qui y sont rencontrés sont : Batonou (29,4 %), Fon (18,7 %), Dendi (15,4 %), Yoruba (14,9 %), Otamari (5,4 %), Yom et Lokpa (5,1 %), peuhls (4,4 %), Adja (2,9 %) et autres (3,8 %). 

La religion dominante est l'islam avec 52,4 % d'adeptes. Les autres religions pratiquées par la population sont : les religions traditionnelles (5,2 %), le catholicisme (30,1 %), le protestantisme (3,3 %) et autres religions (9,0 %).

Les activités économiques menées par les habitants de la commune s'inscrivent pour l'essentiel dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de la pisciculture, de l'artisanat, du commerce et du transport.

La figure 2 présente la carte du Département du Borgou mentionnant la commune d'étude, la commune de Parakou.

Figure 2 : Carte du département du Borgou mentionnant la commune de Parakou.

5.1.3. 3.3. Choix des unités d'observation et d'enquête

L'unité d'observation, dans le cadre de cette étude est le ménage `'consommateur'' de dibou issu de sorgho. Le dibou a été retenu dans la gamme des produits dérivés du sorgho, car constitue le repas le plus consommé et pour lequel le sorgho n'est pas décortiqué.

Le ménage est défini comme un groupe de personnes apparentées ou non répondant à plusieurs critères que sont : le fait de vivre sous un même toit, de reconnaître l'autorité d'un même individu appelé chef de ménage, de partager les repas, d'avoir une source commune de revenu ou de mettre en commun les moyens permettant de satisfaire les besoins essentiels du ménage (PNUD, 1997). Nous définissons le ménage `'consommateur'' de dibou issu de sorgho comme tout ménage qui transforme le sorgho en dibou et le consomme au moins une fois par an.

Un grand nombre d'études ont montré qu'une amélioration du bien-être des ménages ne dépendait pas seulement de leur niveau de revenu, mais aussi de la personne qui gagne ce revenu. Les femmes tendent à dépenser leur revenu plus que proportionnellement par rapport aux hommes pour nourrir leur famille. En effet, les revenus des femmes sont plus fortement associés aux améliorations de la santé et de l'état nutritionnel de leurs enfants que ceux des hommes (Quisumbing et al, 1995). Et puisque la technologie installée dans le village vise l'amélioration de la santé et de l'état nutritionnel des populations et que les groupes les plus vulnérables à l'anémie ferriprive sont les enfants (de moins de 5 ans surtout) et les femmes (en particulier lors de la grossesse), nos entretiens ont été menés avec les femmes en charge de la préparation du repas dans les ménages (`'chefs cuisine''). Elles constituent de ce fait les unités d'enquête.

5.1.4. 3.4. Echantillonnage

L'unité d'échantillonnage est le ménage `'consommateur'' de dibou. L'univers de l'échantillonnage est l'ensemble des ménages `'consommateurs'' de dibou du village Thian. Pour constituer notre échantillon, nous avons procédé par le mode d'échantillonnage aléatoire stratifié. Le critère de stratification étant l'appartenance ou non à la phase pilote du projet. Nous avons alors deux strates : les ménages `'consommateurs'' de dibou retenus pour la phase pilote du projet (strate 1) et les ménages `'consommateurs'' de dibou non retenus pour la phase pilote (strate 2). L'effectif de la strate 1 est de 24 ménages. Pour obtenir l'effectif de la seconde strate, nous avons procédé à un recensement quasi-exhaustif de tous les ménages susceptibles de la constituer. Nous avons dénombré 118 ménages `'consommateurs'' de dibou non retenus pour la phase pilote du projet. Le cardinal de l'univers d'échantillonnage est donc de 142 ménages `'consommateurs'' de dibou.

Les moyens mis à notre disposition et le temps dont nous disposions pour réaliser l'étude nous avaient amenés à retenir 120 ménages comme effectif de notre échantillon.

Pour déterminer l'effectif des sous-échantillons 1 et 2, respectivement issus des strates 1 et 2, nous avons utilisé la méthode de proportionnalité, ce qui confère à notre échantillonnage le qualificatif « stratifié représentatif » ou « stratifié proportionnel ». Pour ce faire, nous avons calculé un coefficient k, appelé taux de sondage ou d'échantillonnage, tel que : (où est l'effectif de l'échantillon et celui de la population). Ce coefficient multiplié par les effectifs des strates 1 et 2 donne respectivement les effectifs des sous échantillons 1 et 2 présentés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Echantillonnage.

Taux de sondage Strates Nombre total de ménages Nombre de ménages enquêtés

par strate par strate

 

1 24 20

2 118 100

Somme 142 120

Une fois les effectifs des sous-échantillons connus, nous avons procédé à un échantillonnage aléatoire simple sans remise au sein de chaque strate pour retenir les ménages pour l'enquête approfondie.

5.1.5. 3.5. Nature, sources et outils de collecte des données

Les données collectées ont principalement trait aux caractéristiques socio-économiques des enquêtés, à leurs habitudes alimentaires, leurs perceptions sur les risques d'anémie ferriprive liés à la consommation d'aliments issus de sorgho non décortiqué, leurs connaissances sur les attributs de l'unité de décorticage et de fortification, leur prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho et leurs consentements à payer pour ces opérations. Les données nécessaires à l'analyse de la rentabilité financière de l'unité ont été également collectées. Ces données sont primaires, à la fois quantitatives et qualitatives. La nature, les sources et les outils de collecte utilisés sont présentés de façon spécifique par objectif.

OS1- analyser les déterminants de la disposition des ménages `'consommateurs'' de dibou à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : il s'est agit de présenter, à travers un scénario adéquat, la technologie, les avantages et inconvénients qui y sont liés et de demander aux `'chefs cuisine'' si elles sont disposées à l'adopter, c'est-à-dire décortiquer, fortifier et payer pour ces opérations. La réponse à cette question nous a permis de savoir si l'enquêtée est prédisposée ou non à adopter la technologie. Les informations relatives aux facteurs susceptibles d'influencer cette prédisposition ont été également collectées, notamment à travers la méthode de rappel, la technique de cailloux et les histoires de vie. Ces données ont été collectées à l'aide de notre questionnaire et parfois d'entretiens non structurés. Il faut préciser que lors de la présentation du scénario, des photos des instruments utilisés pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ont été montrées aux enquêtées afin de rapprocher le plus possible le scénario de la réalité.

OS2- analyser les déterminants du consentement à payer des ménages `'consommateurs'' de dibou pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : il s'agissait de demander aux `'chefs cuisine'' prédisposées à adopter la technologie de proposer une contribution financière qui permettra d'assurer les charges de fonctionnement de l'unité. Ces contributions financières (consentement à payer) ont été recueillies et ont été utilisées pour identifier leurs déterminants.

OS3- évaluer la rentabilité financière de l'unité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho : il sera question, dans cette partie, de faire une analyse de rentabilité financière de l'unité à partir du consentement à payer moyen (CAPm). Ceci dans l'intention de voir l'éventualité de la viabilité de cette unité de décorticage et de fortification, après retrait du projet. Pour ce faire, les coûts relatifs au fonctionnement de l'unité (rémunération du minotier et de l'agent qui fortifie le sorgho décortiqué, achat de gaz-oil, de fer pour la fortification, réfection du bâtiment, achat du décortiqueur, entretien et réparation, etc.) et les bénéfices réalisables par l'unité (revenu brut de décorticage et de fortification et les valeurs résiduelles des investissements fixes.) ont été évalués. Ces divers coûts et bénéfices ont été évalués à l'aide d'entretiens semi-structurés menés avec le minotier, l'agent qui fortifie le sorgho et le responsable du CRTA.

En dehors de ces données primaires, les données secondaires relatives aux environnements biophysique et institutionnel, à la prévalence de l'anémie dans le monde, en Afrique et au Bénin, aux théories économiques et économétriques ont été collectées à travers la documentation dans différentes structures telles que BIDOC-FSA, CAPOD, CHD-Borgou/Alibori, DDSP-Borgou/Alibori, IITA, INRAB-Parakou, INSAE. La technique de la triangulation a prévalu tout au long de la collecte pour s'assurer de la fiabilité des données.

5.1.6. 3.6. Outils et méthodes d'analyse des données.

Afin d'atteindre les objectifs fixés et de tester les hypothèses formulées, différents outils et méthodes ont été utilisés. Ces outils et méthodes d'analyse sont présentés par hypothèse.

Hypothèse 1 : Des facteurs d'ordre socio-économiques déterminent la disposition des `'chefs cuisine'' à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho.

Il a été question ici de mesurer l'influence des caractéristiques socioéconomiques et des opinions des personnes interrogées sur les attributs de l'unité sur leur disposition à adopter la technologie. En d'autres termes, nous recherchons les variables socioéconomiques qui réduisent ou augmentent la probabilité d'adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. A cet effet, les outils d'analyse les plus appropriés sont ceux de la régression. Mais, la difficulté majeure reste au niveau du choix du modèle de régression approprié. N'importe quel modèle de régression ne peut être utilisé pour n'importe quelle régression (Maddala, 1983 ; Gourieroux, 1989; Pindyck et Rubinfeld, 1991; Doucouré, 2002). C'est d'abord la nature continue ou discontinue des variables qui déterminent le choix du modèle de régression. Ici, la variable dépendante qui est la prédisposition des ménages à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est dichotomique (ou binaire). Une variable dichotomique est une variable qui ne peut prendre que deux modalités exclusives l'une de l'autre, comme «Oui/Non» ou «Inférieur ou égal à/Strictement supérieur à». Dans le cas de notre étude, soit l'enquêtée est prédisposée à adopter la technologie soit elle ne l'est pas ; il faut donc recourir à des modèles économétriques appropriés.

Les modèles analytiques les plus largement utilisés dans ces types d'étude sont les modèles Probit (ou Normit), Logit et Tobit. Le modèle Tobit ou modèle de régression à variable dépendante limitée s'utilise lorsque nous avons des informations sur l'adoption ou non d'une technologie et mieux, si nous avons des informations sur le niveau d'utilisation de la technologie. De plus, il fait appel à des calculs mathématiques assez complexes. Pour ces raisons, ce modèle d'analyse ne sera pas utilisé dans le cadre de cette étude. Les modèles Probit et Logit ont des caractéristiques proches (Amemiya, 1981). Il faut toutefois noter une différence majeure entre ces deux modèles. En effet, le modèle Logit se base sur la loi logistique de distribution de probabilité tandis que le modèle Probit se base sur la loi normale. Ces deux modèles aboutissent à des résultats similaires (Amemiya, 1981 ; Maddala, 1983). Dès lors, il n'y a pas de raison persuasive de choisir l'un plutôt que l'autre. Pratiquement, beaucoup de chercheurs adoptent le modèle Logit parce qu'il est mathématiquement plus simple (Gujarati, 2004 ; p.612). Au regard de ce qui précède, le modèle Logit est retenu pour le test de cette première hypothèse. Etant donné que la variable dépendante dans notre cas ne peut prendre que deux valeurs (1 pour la prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho et 0 pour le cas contraire), nous avons utilisé le Logit binomial. Le modèle se présente comme suit:

Avec,

= variable dépendante

= matrice des variables susceptibles d'expliquer la variation de Y

= erreur logistique de la distribution

L'estimation de notre modèle Logit est basée sur la méthode de maximum de vraisemblance. L'analyse des résultats de ce modèle porte essentiellement sur les points suivants :

· La qualité du modèle

La qualité du modèle peut être appréciée en utilisant la vraisemblance du modèle qui suit une loi de Khi-deux. Le modèle est dit globalement significatif, lorsque la valeur de la vraisemblance est supérieure à celle du Khi-deux au même degré de liberté, à un seuil donné (1%, 5% ou 10%). De façon plus directe, le modèle est dit bon lorsque la probabilité du ratio de vraisemblance est inférieure au seuil de signification choisi.

· Le pouvoir de prédiction du modèle

Le pouvoir de prédiction du modèle permet de confirmer l'adéquation du modèle pour l'étude. Il est donné par le pourcentage de fausses ou vraies prédictions. Plus il y a de vraies prédictions, mieux les résultats du modèle peuvent être utilisés pour faire des estimations.

· Les signes des coefficients estimés

La valeur numérique des coefficients estimés n'a pas vraiment d'intérêt en soi. Par contre, les signes de ces coefficients sont importants. Ils indiquent si la variation associée influence la probabilité à la hausse ou à la baisse. Autrement dit, ces signes indiquent dans quel sens la variation de la variable explicative influence la variation de la variable expliquée. A chaque signe des coefficients est associée une significativité qui revêt une grande importance. Elle est donnée par une probabilité qui indique dans quel intervalle de confiance le signe peut être utile. Cet intervalle peut être de 90%, 95% ou 99% selon que la probabilité associée au signe est respectivement inférieure à 10%, 5% ou 1%.

Spécification du modèle

Soit la probabilité qu'associe le Logit à l'unité d'enquête :

est un vecteur qui représente les caractéristiques de l'unité d'enquête, de son environnement et de l'objet de son choix.

Les représentent les coefficients des variables explicatives.

Les représentent les variables explicatives.

La décision de décortiquer, fortifier son sorgho et payer pour ces opérations intervient seulement lorsque l'effet combiné des facteurs atteint une valeur critique, à partir de laquelle l'individu choisit. En supposant que l'effet est mesuré par un indice non observable pour l'individu, et la valeur critique de l'indice à partir de laquelle il décide de décortiquer, fortifier son sorgho et payer pour ces opérations, on a :

si est supérieur à , alors l'individu choisit de décortiquer, fortifier son sorgho et payer pour ces opérations et la variable de choix prend la valeur 1 ; dans le cas contraire, Y est égale à 0. Plus est supérieur à la valeur critique, plus la probabilité est forte que l'individu choisisse de décortiquer, fortifier son sorgho et payer pour ces opérations. Le modèle empirique peut s'écrire de la manière suivante :

Les représentent les coefficients des variables explicatives.

est le terme de l'erreur.

AGE : cette variable désigne l'âge de l'enquêtée. On s'attend à un effet négatif. En effet, plus le répondant prend de l'âge, moins elle est apte à se reproduire puisque proche de la ménopause ou déjà en ménopause. De plus, dans ces conditions, la probabilité est faible qu'elle ait à sa charge des enfants de moins de 5 ans. Sachant que les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont la principale cible de l'anémie ferriprive, on pourrait donc s'attendre à ce que les `'chefs cuisine'' âgées soient moins prédisposées que les jeunes.

INSTRU : représente l'instruction ou non du répondant. Nous nous attendons à un signe positif de cette variable car, instruit, le répondant comprendra plus le scénario auquel il sera soumis et donc, plus il sera ouvert aux initiatives visant à améliorer son état sanitaire et celui de ses proches.

REVENU : désigne le revenu de l'enquêtée. Nous nous attendons à un signe positif de cette variable, car plus le revenu est élevé, plus l'individu est favorable aux innovations, car il pourra supporter les charges qui y sont liées.

ANEMIE : indique le passé du ménage par rapport à l'anémie. L'idée ici est que les ménages ayant au moins un membre qui a déjà souffert de l'anémie seront plus prédisposés à adopter la technologie qui leur est proposée pour justement l'éradiquer. Nous nous attendons donc à un signe positif.

MEPROD : indique si le sorgho fait partie des spéculations agricoles produites au sein du ménage. Nous nous attendons, pour cette variable, à un effet positif, car, nous présumons que le ménage producteur de sorgho sera un ménage qui dépense moins pour se procurer du sorgho à consommer, et pourra donc être plus disposé à adopter la technologie.

QUANT : représente la quantité moyenne de sorgho que le ménage consacre à la consommation de dibou. Un effet positif est attendu. En effet, plus grande est la quantité de sorgho moulu chaque fois que l'enquêtée va au moulin, plus élevé sera le taux des FAN dans la farine et plus exposés en seront les consommateurs.

APPP : cette variable désigne l'appartenance ou non de l'enquêtée à la phase pilote du projet. Il est attendu un signe positif, car on estime que les répondants ayant participé à la phase pilote ont une bonne connaissance des risques d'anémie ferriprive liés à la consommation du dibou issu de sorgho non décortiqué, et ont également une bonne connaissance des attributs de l'unité de décorticage et de fortification.

DISUNIT : distance entre le ménage et l'unité. On s'attend ici à un signe négatif. Plus élevé est la distance qui sépare la demeure du répondant de l'unité de décorticage et de fortification, moins il se donnera la peine d'y aller. Il préfèrera aller moudre directement son sorgho dans une minoterie plus proche de chez lui.

COMPLX : complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho. Plus la procédure de décorticage et de fortification est perçue comme complexe par l'enquêtée, moins elle sera disposée. Un effet négatif est attendu.

COMPAT : compatibilité de la technologie avec les normes et valeurs du ménage. Un effet positif est attendu lorsque la technologie est compatible avec les normes et valeurs du ménage ou de l'enquêtée.

STATU : statut social de l'enquêtée après l'adoption de la technologie. Un effet positif est attendu lorsque l'enquêtée perçois la technologie comme pouvant améliorer son statut social.

QUALMOUT : qualité de la mouture de la minoterie qui se situe dans le même local que la décortiqueuse. En effet, les enquêtées ont été informées du fait qu'elles ont la possibilité de décortiquer et fortifier leur sorgho au sein de l'unité, et moudre dans la meunerie de leur choix. Cependant, plus la qualité de la mouture de la minoterie qui se situe dans le même local que la décortiqueuse est meilleure, plus les `'chefs cuisine'' seront prédisposées à adopter l'innovation, car cela leur éviterait de faire beaucoup de mouvements avant d'avoir la farine améliorée.

La nature des variables, leurs codes, modalités et les signes attendus sont résumés dans le tableau 2.

Tableau 2 : Noms, types, codes, modalités et signes attendus des coefficients des variables du modèle Logit.

Nom de la variable

Type

Code

Modalités

Signe

attendu

Variable de réponse

Prédisposition à l'adoption du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho

Nominal

ADDMFFS

1 = enquêtée prédisposée à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho ; 0 autrement.

/

Régresseurs

Age de l'enquêtée.

Continu

AGE

/

-

Instruction de

l'enquêtée.

Nominal

INSTRU

0= sans instruction ; 1= avec instruction.

+

Revenu de l'enquêtée.

Continu

REVENU

/

+

Passé du ménage par rapport à l'anémie.

Nominal

ANEMIE

0= jamais d'anémié dans le ménage ; 1= au moins un membre du ménage déjà anémié.

+

Production du sorgho par le ménage.

Nominal

MEPROD

0= ménage non producteur; 1= ménage producteur.

+

Quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou.

Continu

QUANT

/

+

Appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet.

Nominal

APPP

0= n'a pas appartenu; 1= a appartenu

+

Distance entre l'unité de décorticage et de fortification et le ménage de l'enquêtée

Continu

DISUNIT

/

-

Complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho

Nominal

COMPLX

0= procédure non complexe ;

1= procédure complexe.

-

Compatibilité de la technologie avec les normes et valeurs du ménage

Nominal

COMPAT

0= technologie non compatible ; 1= technologie compatible 

+

statut social de l'enquêtée après l'adoption de la technologie

Nominal

STATU

0= pas d'amélioration ; 1= amélioration.

+

qualité de la mouture au sein de l'unité

Ordinale

QUALMOUT

0= mauvaise ; 1= acceptable ; 2= bonne.

+

Note : (/) est mis pour la non disponibilité de modalités particulière

Hypothèse 2 : Le consentement à payer des `'chefs cuisine'' pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est influencé par leurs conditions socio-économiques.

Il a été question, à ce niveau, de mesurer l'influence des conditions socioéconomiques des personnes prédisposées à adopter la technologie sur leur consentement à payer. Rappelons que le consentement à payer peut être vu sous deux angles : participation (probabilité d'accepter ou non de payer) et valorisation (montant consentit à payer). La participation a été prise en compte par l'hypothèse 1 ; pour le compte de cette deuxième hypothèse, seule la valorisation est considérée. Pour ce faire, les montants que les `'chefs cuisine'' prédisposées à adopter la technologie sont prêtes à payer pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho sont recueillis en utilisant la méthode d'évaluation contingente, puis les facteurs qui pourraient les influencer sont identifiés en utilisant une régression linéaire.

Méthode d'évaluation contingente

L'évaluation contingente est une méthode d'enquête conçue dans le but d'amener les individus à révéler leurs préférences, afin de donner une valeur à des biens publics qui n'ont pas de prix sur le marché (Maresca et al, 2006). Pour Johansson (1987) cité par Blanchemanche et al. (2009), la méthode d'évaluation contingente consiste à collecter des informations sur les préférences des consommateurs, en leur demandant ce qu'ils consentiraient à payer pour un changement de dotation en bien ou service non-marchand, ou bien la compensation minimum qu'ils exigeraient si le changement n'a pas lieu. Elle a beaucoup servi dans le domaine de l'environnement (gestion des déchets, amélioration de la qualité de l'air, dommages causés par des marées noires, etc.) qui est d'ailleurs son premier champ d'application. Elle a été utilisée par Ouedraogo et al. (2007) dans la gestion des risques en agriculture urbaine irriguée, notamment pour évaluer le consentement à payer pour une amélioration de la qualité de l'eau pour le maraîchage dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso au Burkina-Faso. En 2007, Monsi Agboka s'est servie d'elle pour évaluer la valeur économique des plantes utilisées pour les soins gynécologiques dans les terroirs autour de la Réserve de Biosphère de la Pendjari au Bénin. En 2010, cette méthode a été utilisée par l'Agence de l'Eau Rhin-Meuse dans le cadre d'une étude coûts-bénéfices de l'amélioration de la qualité d'un cours d'eau dans la région de la Bouvade en France.

La méthode d'évaluation contingente procède par interrogation directe des individus. Elle conduit les individus à déclarer des intentions de paiement quant à une modification de la quantité (ou de la qualité) d'un bien environnemental particulier.

Cette méthode s'est révélée incontournable plus tard dans beaucoup de pays, et dans beaucoup d'autres domaines que l'environnement, notamment dans les domaines de l'alimentation (Blanchemanche et al. (2009)), de la santé (Le Goff et Nassiri (2005)), de la télécommunication, etc. bien qu'elle expose le chercheur (s'il n'y prend garde) à des biais tels que le biais stratégique, le biais de l'information et le biais hypothétique. Tout ceci nous a amené à retenir cette méthode pour déterminer la valeur que les ménages `'consommateurs'' de dibou accordent à une amélioration nutritionnelle de leur repas. Pour arriver à cette fin, des modèles ou combinaisons de modèles économétriques sont utilisés. Mais, le choix du modèle ou de la combinaison de modèles économétriques dépend du mode de révélation de la valeur utilisé.

Terra (2005) identifie cinq (5) modes de révélation de la valeur. Ces différents modes de révélation avec leurs caractéristiques respectives sont présentés dans le tableau 3.

Tableau 3: Caractéristiques des différents modes de révélation de la valeur.

Méthode

Incitation à la révélation

 

Effort cognitif

 

Risque d'ancrage

 

Taille d'échantillon (relative) requise

Question ouverte

Faible

 

Elevé

 

Aucun

 

La plus faible

Question fermée

Très élevée

 

Très faible

 

?

 

La plus élevée

Double question

Fermée

?

 

Modéré

 

Elevé

 

Elevée

Système d'enchères

Faible

 

Modéré

 

Elevé

 

Modérée

Carte de paiement

Elevée

Modéré

 

?

 

Faible

Source : Terra, 2005

Note : ( ?) est mis pour les cellules où l'information n'est pas connue.

D'après l'analyse de ce tableau, la question ouverte nous semble plus adéquate et sera donc retenue pour l'évaluation monétaire du bien qui est la farine issue de sorgho décortiqué et fortifié avec du fer, vu le niveau d'effort cognitif, le niveau du risque d'ancrage et la taille de l'échantillon requise. Le faible niveau d'incitation observé chez les enquêtés est dû au fait que la plupart des enquêtes qui ont conduit à la réalisation de ce tableau sont faites par téléphone, e-mail ou la poste. Nous espérons donc que ce niveau d'incitation à la révélation sera stimulé avec notre moyen d'enquête qui est direct (enquêté face à enquêteur).

Lorsque l'option est faite d'utiliser la question ouverte comme mode de révélation de la valeur du bien, Terra (2005) recommande l'utilisation du modèle de Heckman (ensemble modèle Probit et regression linéaire) lorsque le pourcentage de « vrais zéro » est inférieur à 10 % et l'utilisation du modèle Tobit autrement. On parle de « vrais zéros » lorsque la valeur 0 du CAP correspond réellement à la valeur que le répondant accorde au bien ou service, les « faux zéro » étant les valeurs nulles déclarées par l'enquêtée mais ne correspondant pas à la vraie valeur accordée au bien ou au service. Dans le cadre de cette étude, l'hypothèse 1 nous a amené à faire un tri qui a permis d'identifier les personnes prédisposées (i.e. oui au décorticage, fortification et payement des frais y afférents) et les personnes non prédisposées (i.e. oui au décorticage et fortification mais non au payement des frais y afférents ou bien non au décorticage, fortification et payement des frais y afférents). Ce qui a fait que les valorisations retenues pour le test de l'hypothèse 2 sont celles qui sont strictement supérieures à zéro. Les vrais et faux zéros ne sont donc pas considérés dans le test de cette hypothèse 2. Et puisque les modèles de Heckman et Tobit ont besoin de ces « zéros » pour être estimés, notre choix a porté sur un modèle de régression linéaire par la méthode des moindres carrés pour le test de notre deuxième hypothèse. Ce modèle se présente comme suit :

Avec :

K= nombre de variables explicatives

= variable dépendante ou de réponse

= ème variable explicative ou régresseur

= résidu (ou erreur non observée)

L'estimation de ce modèle est basée sur la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). L'analyse des résultats du modèle porte essentiellement sur les points suivants :

· La signification globale du modèle

Il s'est agit de tester l'hypothèse . Pour ce faire, la statistique de Ficher a été calculée et les interprétations ont été effectuées en conséquence.

· La qualité de l'ajustement du modèle

Il s'agit de la proportion (pourcentage) de la variation totale de la variable dépendante expliquée conjointement par les variables explicatives . La grandeur qui mesure cette information est le coefficient de détermination multiple .

· Les signes et leur signification

Comme dans le cas du premier modèle, les signes des coefficients sont importants. Ils indiquent dans quel sens la variation de la variable explicative influence la variation de la variable expliquée. A chaque signe des coefficients est associée une significativité qui revêt une grande importance. Elle est donnée par une probabilité qui indique dans quel intervalle de confiance on peut compter sur le signe. Cet intervalle peut être de 90%, 95% ou de 99% selon que la probabilité associée au signe est respectivement inférieure à 10%, 5% ou 1%.

Spécification du modèle

Le modèle empirique peut s'écrire :

Avec,

= consentement à payer de l'individu

= coefficient du régresseur

= résidu

AGE : variable désignant l'âge de l'enquêtée. On s'attend à un effet négatif. En effet, plus le répondant prend de l'âge, moins elle est apte à se reproduire puisque proche de la ménopause ou déjà en ménopause. De plus, dans ces conditions, la probabilité est faible qu'elle ait à sa charge des enfants de moins de 5 ans. Sachant que les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont la principale cible de l'anémie ferriprive, on pourrait donc s'attendre à ce que plus l'âge des `'chefs cuisine'' augmente, plus leurs CAP seront faibles.

REVENU : désigne le revenu de l'enquêtée. Nous nous attendons à un signe positif de cette variable, car plus le revenu de l'enquêtée est élevé, plus elle pourra en utiliser pour améliorer la qualité nutritionnelle de son repas.

PERSCHARG : désigne le nombre total de personnes à charge de l'enquêtée. Il est attendu un effet négatif. En effet, plus le répondant a de personnes à sa charge, plus il aura d'individus à nourrir et plus grandes seront les dépenses du ménage. N'ayant donc plus assez d'excédents de ressources, son consentement à payer est susceptible de diminuer.

APPP : cette variable désigne l'appartenance ou non de l'enquêtée à la phase pilote du projet. Il est attendu un signe positif car nous présumons que les répondants ayant participé à la phase pilote ont une bonne connaissance des risques d'anémie ferriprive liés à la consommation du dibou issu de sorgho non décortiqué et ont également une bonne connaissance des attributs de l'unité de décorticage et de fortification. Leurs consentements à payer devrait être plus élevés.

ANEMIE : indique le passé du ménage par rapport à l'anémie. L'idée ici est que les ménages ayant au moins un membre qui a déjà souffert de l'anémie seront prêts à donner `'tout'' ce qu'ils peuvent pour ne plus côtoyer ce mal car les dépenses liées à son traitement seraient outrancières. Nous nous attendons donc à un signe positif.

QUANT : représente la quantité moyenne de sorgho que le ménage consacre à la consommation de dibou. Un effet négatif est attendu. En effet, plus grande est la quantité de sorgho moulu chaque fois que l'enquêtée va au moulin, plus élevé seront les charges liées à la mouture. Elle ne sera donc plus en mesure de consacrer un montant assez important pour le décorticage et la fortification. Son consentement à payer sera donc `'petit''.

APMARI : désigne la disposition du mari de l'enquêtée à l'appuyer. Cet appui est soit financier (augmentation de l'argent de popote) soit en nature (augmentation de la quantité de sorgho). Un effet positif de cette variable est attendu. En effet, le décorticage du sorgho réduit la quantité de farine et par conséquent diminue soit le nombre de jours que doit faire le contenu du grenier du ménage, soit le niveau de satisfaction. Pour faire face à ces difficultés, les ménages seront obligés d'augmenter la contenance de leurs greniers. Les `'chefs cuisine'' qui bénéficieront de l'appui de leur mari dans ce sens auront un consentement à payer élevé.

STATU : statut social de l'enquêtée après l'adoption de la technologie. Un effet positif de cette variable sur le CAP est attendu lorsque l'enquêtée perçois la technologie comme pouvant améliorer son statut social.

La nature des variables, leurs codes, modalités et les signes attendus sont résumés dans le tableau 4.

Tableau 4 : Noms, types, codes, modalités et signes attendus des coefficients des variables du modèle de régression linéaire multiple.

Nom de la variable

Type

Code

Modalités

Signe

attendu

Variable de réponse

Consentement à payer de l'enquêtée

Continu

CAP

/

/

Régresseurs

Age de l'enquêtée.

Continu

AGE 

/

-

Revenu de l'enquêtée.

Continu

REVENU 

/

+

Nombre de personnes à charge

Continu

PERSCHARG 

/

-

Passé du ménage par rapport à l'anémie.

Binaire

ANEMIE 

0= jamais d'anémié dans le ménage ; 1= au moins un membre du ménage déjà anémié.

+

Quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou.

Continu

QUANT 

/

-

Appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet.

Binaire

APPP 

0= n'a pas appartenu; 1= a appartenu

+

statut social de l'enquêtée après l'adoption de la technologie

Binaire

STATU 

0= pas d'amélioration ; 1= amélioration.

+

Disposition du mari de l'enquêtée à l'appuyer

Binaire

APMARI 

0= pas disposé ; 1= disposé

+

Note : (/) = pas d'informations.

L'utilisation des MCO ne serait pas raisonnable si certaines conditions/hypothèses ne sont pas réunies/vérifiées. Ces hypothèses « simplificatrices » sont au nombre de onze (Gujarati, 2004). En pratique, certaines de ces hypothèses (par exemple est aléatoire, est normal, E( ) = 0) peuvent être violées ou supposées vérifiées. Mais celles relatives à la non-colinéarité des régresseurs, à l'homoscédasticité de la variance de l'erreur, à l'absence d'autocorrélation des termes d'erreur et à la bonne spécification du modèle de régression doivent être testées et corrigées au cas où elles ne seraient pas vérifiées. Puisque nos données sont en coupes instantanées, il ne serait pas pertinent de tester l'autocorrélation. Aussi, puisque le modèle de régression linéaire a été estimé à l'aide du logiciel STATA, l'option robust (ou ro) associée à la commande reg (commande pour la régression linéaire) a été utilisée pour corriger automatiquement les t de Student de l'hétéroscédasticité par la méthode de Withe. Le tableau 5 présente les hypothèses restantes à vérifier, les problèmes liés à leur violation et les méthodes/tests utilisées pour les détecter.

Tableau 5: Hypothèses à vérifier, problèmes liés à leur violation et méthodes/tests utilisées pour leur détection.

Hypothèses

Problèmes

Méthodes/tests de détection

Non colinéarité des régresseurs

Multicolinéarité

Analyse de la matrice de corrélation des régresseurs.

Spécification « correcte » du modèle

Erreur (ou biais) de spécification du modèle

Test RESET de Ramsey

Hypothèse 3 : L'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho est financièrement rentable.

Plusieurs méthodes existent pour le test de cette hypothèse. Il s'agit entre autre de la méthode de trésorerie prévisionnelle, de la méthode d'établissement des comptes d'exploitation générale prévisionnels et de la méthode des cash-flows.

La méthode de trésorerie prévisionnelle consiste à prévoir période5(*) par période, les recettes totales et les dépenses totales liées à l'exercice d'une activité donnée. La différence entre recettes totales et dépenses totales permet de prévoir la situation de la trésorerie en fin de chaque période. La limite de cette méthode est qu'elle ne prend pas en compte les amortissements. Elle ne s'intéresse donc pas au renouvellement des biens immobilisés. Elle ne sera pas utilisée dans le cadre de notre étude.

L'établissement des comptes d'exploitation générale prévisionnels consiste à prévoir période par période les produits totaux et les charges totales liés à l'exercice d'une activité donnée. La différence entre produits totaux et charges totales permet de calculer les résultats de l'activité à la fin de chaque période. Cette méthode prend en compte les amortissements, mais ne prévoit pas de la liquidité pour leur renouvellement. C'est en cela que réside sa limite. Elle ne sera donc pas utilisée dans le cadre de notre travail.

La méthode des cash-flows est semblable aux deux précédentes. Elle prévoit également période par période, les coûts totaux et les bénéfices totaux liés à l'exercice d'une activité donnée : on parle d'analyse coûts-bénéfices. La différence entre cette méthode et les deux autres est qu'elle tient compte automatiquement de l'amortissement puisqu'elle prévoit une année zéro au cours de laquelle les biens immobilisés sont acquis, le renouvellement des immobilisations en fonction de leur durée de vie et l'inscription de leurs valeurs résiduelles dans les bénéfices à la fin de l'exercice. Elle prévoit également en année zéro le capital de fonctionnement6(*) (ou fond de roulement) qui est la somme totale nécessaire à l'autofinancement quotidien de l'exécution de l'activité. Cette méthode des cash-flows vient combler les lacunes présentées par les autres. Elle est donc celle qui a été retenue et utilisée dans le cadre de cette étude.

ECOFIN (2004) propose quatre critères pour déterminer la durée de l'analyse financière d'un projet. Parmi ces critères, figure la durée de vie du point de vue technique/économique des biens les plus coûteux du projet. Dans notre cas, l'analyse a été effectuée sur une période équivalente à la durée de vie de la décortiqueuse qui est le bien le plus coûteux. Les coûts d'existence et de fonctionnement et les bénéfices de la plate-forme ont été ensuite calculés par année. Les cash-flows ont été également calculés par année suivant la formule :

En nous servant des cash-flows par années, nous avons calculé la Valeur Actuelle Nette (VAN) du profit généré par l'investissement et le Taux de Rentabilité Interne (TRI) de l'activité. La VAN a été calculée après application d'un taux d'actualisation égal à 12 % correspondant au taux commercial généralement utilisé au Bénin. Si elle est supérieure à zéro, cette activité est considérée comme financièrement rentable. Il faut préciser que le test de cette hypothèse 3 s'est basé sur l'hypothèse de stationnarité des coûts et des bénéfices durant la période d'analyse. On parle de scénario « normal ». Lorsque le scénario « normal » se révèle favorable (VAN positive), on passe à au moins un scénario « pessimiste » (baisse des bénéfices et/ou augmentation des coûts), puis à au moins un scénario « optimiste » (baisse des coûts et/ou augmentation des bénéfices) pour voir la réaction de l'activité. Mais, lorsque le scénario « normal » est défavorable (VAN négative), on ne prévoit que des scénarii « optimistes ». Cette analyse qui consiste à prévoir des scénarii lors d'une analyse de rentabilité financière est appelée analyse de sensibilité. Elle a été réalisée dans le cadre de notre étude.

Après la collecte, les données ont été saisies dans le logiciel ACCESS 2007 et traitées à l'aide des logiciels STATA/SE 10.0 pour l'estimation du modèle de régression linéaire, SPSS 16.0 pour l'estimation du modèle de régression logistique et le calcul des statistiques descriptives et EXCEL 2007 pour la réalisation des graphiques et l'évaluation de la rentabilité financière. Le traitement de texte a été effectué avec le logiciel Word 2007.

5.1.7. 3.7. Limites de la recherche : difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées lors du déroulement de cette étude se situent essentiellement au niveau de la phase de collecte des données.

Au cours de l'enquête, certaines unités d'observation échantillonnées à partir de la méthode d'échantillonnage n'ont pas pu être enquêtées. Il a donc fallu procéder à leur remplacement. A ceci s'ajoute l'indisponibilité des femmes enquêtées qui, le matin, doivent s'occuper des travaux domestiques ou d'autres petits travaux, à midi et le soir doivent préparer à manger pour les membres du ménage. Pour contourner cette difficulté, nous avons procédé à la prise de rendez-vous.

La deuxième difficulté a résidé dans le fait que les données aient été collectées en un seul passage. Nous avons donc faire appel à la mémoire des enquêtées pour avoir des informations sur leurs conditions socio-économiques et sur les autres caractéristiques de leurs ménages.

La dernière difficulté rencontrée était la non-maitrise des principales langues parlées par nos interlocuteurs. Nous avons donc recouru aux services d'interprètes.

Deuxième PARTIE

RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS

6. CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES UNITES D'ENQUETE.

6.1.1. 4.1. Caractéristiques démographiques des ménages

Il s'agit de la taille moyenne et de la taille moyenne par tranche d'âge des ménages enquêtés. Ces caractéristiques sont présentées dans le tableau 6.

Tableau 6: Caractéristiques démographiques des ménages enquêtés

Tranche d'âge (en années)

Taille moyenne

Proportion (en %) de ménages avec des membres de ces âges

0 - 5

1,2

58,3

6 - 10

1,4

71,7

11 - 15

1,1

63,3

16 et plus

3,5

100

Tout âge confondu

7,2

100

De ce tableau, il ressort que la taille moyenne des ménages du village d'étude est de 7,2 membres. Cette moyenne est de 1,2 pour les enfants de moins de 5 ans, 1,4 pour ceux de 6 à 10 ans, 1,1 et 3,5 respectivement pour les enfants de 11 à 15 ans et de plus de 15 ans ; ce qui laisse voir que lorsque nous prenons au hasard un ménage de la zone d'étude, il contient plus de membres ayant un âge supérieur à 15 ans que de membres de chacune des autres tranches d'âge. Ce tableau nous montre également que 41,7 %, 28,3 % et 36,7 % des ménages du milieu ne possèdent respectivement aucun membre des tranches d'âge 0 à 5 ans, 6 à 10 ans et 11 à 15 ans. Ce qui n'est pas le cas pour les membres ayant un âge supérieur à 15 ans. Ces derniers, appelés personnes actives selon le Bureau International du Travail (BIT)7(*), se retrouvent dans tous les ménages enquêtés et sont d'ailleurs au minimum au nombre de deux (2). Le ratio C/W (nombre de consommateurs8(*) C par rapport au nombre d'actifs W) moyen par ménage nous donne 2,05 ce qui signifie qu'un actif de notre zone d'étude supporte 2,1 consommateurs.

6.1.2. 4.2. Caractéristiques socio-économiques des unités d'enquête

Ø Caractéristiques sociales

Il s'agit du sexe, de l'âge, du statut matrimonial, de l'appartenance ethnique, de la religion du `'chef cuisine''. Ces différentes informations relatives aux ménages enquêtés sont consignées dans le tableau 7.

Tableau 7: Répartition des `'chefs cuisine'' enquêtées en fonction de leurs caractéristiques sociales

Variables

Modalités

Fréquences

Age

20 - 45 ans

79 (65,8 %)

Plus de 45 ans

41 (34,2 %)

Statut

Marital

Vivre avec conjoint

97 (80,8 %)

Vivre sans conjoint

23 (19,2 %)

Niveau d'instruction

Sans

instruction

77 (64,2 %)

Primaire

31 (25,8 %)

Secondaire

12 (10 %)

Supérieur

0 (0 %)

Religion

Islam

71 (59,2 %)

Christianisme

39 (32,5 %)

Animisme

9 (7,5 %)

Athéisme

1 (0,8 %)

Groupes socioculturels

Batonou

45 (37,5 %)

Ditamari

17 (14,2 %)

Dendi

4 (3,3 %)

Kotocoli

8 (6,7 %)

Yom et Lokpa

7 (5,8 %)

Nago

13 (10,8 %)

Fon et apparentés

9 (7,5 %)

Autres

17 (14,2 %)

L'âge moyen des `'chefs cuisine'' enquêtées est de 42 ans. De façon plus détaillée, on peut voir à partir du tableau que 65,8 % des `'chefs cuisine'' ont un âge compris entre 20 et 45 ans et que les 34,2 % restantes ont un âge supérieur à 45 ans. On peut dire que la population féminine du village d'étude est relativement jeune.

Par rapport à la situation maritale des `'chefs cuisines'', 80,8 % des enquêtées vivent sous le toit de leurs conjoints et avec ceux-ci tandis que 19,2 % des `'chefs cuisines'' vivent seules. Trois raisons pourraient justifier la solitude de ces 19,2 % : le célibat, le divorce et le veuvage. Mais aucune des femmes enquêtées n'est célibataire ; ceci s'explique par le fait que la responsabilité de `'chefs cuisine'' n'est confiée qu'à une femme mariée ou ayant été mariée une fois. Aussi, aucune des `'chefs cuisine'' enquêtées n'est divorcée ; ceci témoigne de l'importance que les populations du milieu accordent à l'institution de mariage. Ces 23 `'chefs cuisine'' qui vivent seules sont donc des veuves. A défaut d'avoir des informations sur l'âge de leur veuvage, nous pouvons dire que ces veuves ne se sont pas remariées en raison de leurs âges déjà trop avancés (55 ans comme moyenne).

Concernant la variable "Niveau d'instruction", 64,2 % des `'chefs cuisine'' enquêtés n'ont aucune instruction ; 25,8 % ont un niveau d'instruction primaire et 10 % ont un niveau d'instruction secondaire. On remarque qu'aucune des enquêtées n'a un niveau d'instruction supérieur. En somme, le niveau d'instruction au sein des personnes enquêtées est relativement bas ; en témoigne le pourcentage élevé de non instruits.

Pour la variable "Religion", il est à noter que 59,2 % des enquêtées sont des musulmanes, 32,5 % chrétiennes et 7,5 % animistes. Soulignons qu'une des enquêtées a, jusque là, refusé toute croyance en un dieu quelconque. Cette structure religieuse du milieu, bien qu'elle soit observée uniquement au niveau des femmes, est semblable à celle de l'ensemble de la commune de Parakou. A travers ces statistiques, nous comprenons que l'islam est la principale religion du milieu, suivi du christianisme.

Du point de vue "caractéristiques socioculturelles" des `'chefs cuisine'' enquêtées, les batonou comptent pour 37,5 %, les ditamari pour 14,2 %, les nago pour 10,8 %, les fon et apparentés pour 7,5 %, les kotokoli pour 6,7 %, les yom et les lokpa comptent pour 5,8 % et les dendi pour 3,3 %. Les autres groupes socioculturels, composées de berba, d'ani, de pila-pila, de natimba, de wama et de sèmèrè, comptent pour 14,2 % dans la sphère socioculturelle des enquêtées. Ces résultats laissent voir que le milieu d'étude est doté d'une richesse ethnique assez remarquable.

Ø Caractéristiques économiques

Il s'agit des diverses activités économiques menées par les `'chefs cuisine'' de Thian et de leur importance respectives dans la constitution du revenu monétaire de ces femmes.

Les données collectées ont montré que le revenu moyen par année des `'chefs cuisine'' enquêtées est de 187 550 FCFA, avec un minimum de 0 FCFA (10,8 % des enquêtées) et un maximum de 1 630 000 FCFA par an. Ces revenus proviennent de plusieurs sources à savoir : l'agriculture, l'élevage, le commerce et la transformation des produits agricoles, et accessoirement d'autres sources de revenu comme le transfert d'autres membres, les prestations réalisées pour le compte d'autrui, etc. Ces revenus sont monétaires ou non monétaires (autoconsommation, transferts reçus en nature). La Figure 3 illustre la contribution de chaque domaine d'activité (ou source) au revenu total de l'enquêtée.

Figure 3: Structure du revenu des `'chefs cuisine'' enquêtés.

· Les transformations agroalimentaires

Les transformations agroalimentaires constituent la principale source de revenu des `'chefs cuisine'' enquêtées. Elles y contribuent à hauteur de 52 % et sont pratiquées par 57,5 % des enquêtées. Les transformations agroalimentaires, dans le village Thian, regroupent essentiellement les transformations du sorgho en bière locale (tchoukoutou) et en bouillie (koko), du maïs en acassa (mombou) et en bouillie (koko), du soja en fromage (soja gassarou) et du niébé en gâteau (kiyarou). Cette part importante de la contribution de ces activités au revenu total des enquêtées et le taux élevé d'exercice de celles-ci dans ce domaine s'explique d'une part, par le fait que les produits transformés intéressent toutes les catégories de personnes du milieu, puisqu'il s'agit de nourritures et de boissons et d'autre part, par le fait que l'art gastronomique est le propre des femmes.

· L'agriculture

Elle est pratiquée par la plus grande majorité des `'chefs cuisine'' enquêtées (77,5 %). En effet, Thian est un village à habitats dispersés ; ce qui offre la possibilité aux agriculteurs n'exploitant pas une grande superficie de terre (les femmes surtout), de trouver un lopin de terre et d'y pratiquer les spéculations telles que les légumes (crincrin, gombo, tomate, piment, grande morelle) et les racines (manioc, patate douce). De plus, la plupart des enquêtées ont leurs époux agriculteurs ; ces derniers leur donnent, souvent, une portion de terre, à proximité des leurs, afin qu'elles puissent exercer leurs propres activités.

Bien que l'agriculture soit le domaine d'activité le mieux exploré, elle contribue très peu (à hauteur de 9 %) à la constitution du revenu monétaire des `'chefs cuisine''. Ceci s'explique par le fait que la plupart des cultures faites sont destinées à la consommation domestique.

· Vente de produits manufacturés et prestations de service

La vente de produits manufacturés (tomate en boite, cube, lait concentré, etc.), à l'instar de l'agriculture, contribue au revenu des enquêtées à hauteur de 9 %. Cette activité est exercée par 17,5 % des `'chefs cuisines''. La faible proportion d'enquêtées exerçant dans ce domaine s'explique simplement par le faible revenu qu'il génère.

Les prestations de service regroupent la coiffure, la couture, le ramassage de sable et le remplissage de récipients d'eau pour la construction d'habitations en dur. Ces activités sont, à l'instar de la vente de produits manufacturés, menées par 17,5 % des enquêtées et comptent, également, pour 9 % dans la constitution de leur revenu. Beaucoup de femmes ne s'adonnent pas à cette activité car, d'une part, elle est un peu difficile et d'autre part s'organise en `'circuit fermé''. Sa faible contribution au revenu total s'explique essentiellement par sa sporadicité.

· Elevage

Dans le village Thian, l'élevage occupe une place non moins importante. Quarante cinq pour cent (45 %) des `'chefs cuisine'' enquêtées le pratiquent. Les espèces animales élevées regroupent les petits ruminants (ovins, caprins), la volaille (poules, canards) et les porcins. Les animaux sont souvent élevés par leur propriétaire. Mais, il arrive que l'animal élevé soit le fruit d'un contrat de confiage. Ce type de contrat d'élevage concerne surtout les petits ruminants et les poules dont l'élevage est confié à un proche parent ou un ami. Ce dernier est chargé de leur multiplication et est, en retour, rémunéré en nature (le tiers des nouveaux nés).

Le système d'élevage est de type extensif, ce qui favorise l'émergence de certaines épizooties telles que la peste porcine, la peste aviaire, le charbon bactéridien, la peste des petits ruminants (PPR) etc. De ce fait, les principales contraintes liées à l'élevage sont les pathologies diverses, le vol et les actes de vandalisme. Ces contraintes associées à la réticence des ménages à vendre leur cheptel si ce n'est en situations de crises, sont les principales raisons de sa faible contribution au revenu du ménage (6 %).

· Transfert de la part des parents vivant en dehors du village ou assistance de personnes extérieures

Il s'agit des dons que les enquêtées reçoivent de leurs proches, parents, amis et alliés vivant dans d'autres localités, le plus souvent plus développées. Ces personnes extérieures sont soit des migrants ou des personnes qui sont toujours restées dans ces localités plus développées et qui (re)viennent au village pour une cérémonie ou une autre raison. 31.7 % des enquêtées reçoivent ces dons qui comptent pour 4 % dans la constitution de leur revenu.

· Les autres activités

D'autres activités occupent également les `'chefs cuisine''. Il s'agit de la revente de produits agricoles, de pain, de charbon, de bois de chauffe, de balai, etc. Ces activités sont exercées par 17.5 % des enquêtées et participent pour 11 % à la constitution du revenu de celles-ci.

CHAPITRE V : HABITUDES ALIMENTAIRES, CONNAISSANCES ET ATTITUDES DES ENQUETEES RELATIVES A L'ANEMIE FERRIPRIVE.

6.1.3. 5.1. Habitudes alimentaires des ménages enquêtés

Il s'agit dans cette partie du travail de présenter les principaux repas consommés par les ménages qui ont fait objet d'enquête, les principales céréales consommées et les diverses périodes de consommation de ces repas.

Les repas essentiellement consommés dans le milieu d'étude sont les pâtes de sorgho, de maïs et de riz, l'igname pilée, le riz simplement préparé ou associé au niébé (waké). Pour 77,9 % des `'chefs cuisine'', la pâte de maïs apparaît comme le repas le plus consommé. La pâte de sorgho, quant à elle, constitue en matière d'alimentation le premier choix pour 17,2 % des enquêtées. Pour les 4,9 % restantes, le repas le plus consommé est partagé entre le riz, l'igname pilée et le niébé. En termes de deuxième repas le plus consommé, la pâte de sorgho occupe la première place (74,2 % des enquêtées) ; elle est suivie de la pâte de maïs (16,1 % des enquêtées) et de l'igname pilée, du riz, du niébé (9,7 % des enquêtées). Ces statistiques montrent que le maïs est la principale céréale du milieu d'étude, en matière de consommation alimentaire. Il est directement suivi du sorgho qui occupe également une place assez importante dans l'alimentation de ces populations.

Il y a environ deux décennies, au dire des enquêtées et quelques personnes ressources du milieu d'étude, la pâte de sorgho était le repas le plus consommé et de ce fait, le sorgho la céréale la plus consommée. Le maïs ne figurait même pas parmi les cultures faites dans le milieu. La tendance s'est inversée avec le temps, pour la raison que le sorgho a commencé par prendre de la valeur sur le marché des produits vivriers. Alors, les ménages, producteurs, pour la plupart à la recherche du profit, ont commencé à préférer vendre leurs stocks de sorgho et acheter une autre céréale pouvant leur permettre d'avoir de la pâte pour la consommation domestique. C'est ainsi que le choix a porté sur le maïs qui, au fil des années a remplacé le sorgho et est devenu la céréale la plus consommée à Thian.

La figure 4 présente les périodes de consommation et les fréquences absolues des ménages consommateurs des principaux repas consommés à Thian.

Figure 4: Périodes de consommation et fréquences absolues des ménages consommateurs des principaux repas.

De l'analyse de cette figure, il ressort que le nombre de ménages consommateurs de la pâte de sorgho diminue entre les mois de janvier et de novembre et recommence sa croissance à partie de décembre. Cet état de chose s'explique par le fait que le sorgho, dans le milieu, est récolté dans le mois de décembre. Juste après la récolte, certains ménages commencent à le consommer mais d'autres se servent de ce mois pour le sécher. Ces derniers ménages commencent la consommation proprement dite du sorgho à partir du mois de janvier, ce qui explique le pic de consommateurs observé en cette période.

La figure 4 nous montre également que le nombre de ménages consommateurs de la pâte de maïs croît de janvier à juillet et décroît d'août à décembre. Dans un milieu où la récolte de maïs se fait essentiellement dans le mois d'octobre, le grand nombre de ménages consommateurs de la pâte de maïs observés entre mai et juillet pourrait inquiéter. Mais, ceci s'explique par le simple fait que les ménages stockent d'abord le maïs et mangent l'igname (novembre et décembre surtout) et le sorgho (janvier à mai). C'est en période de pénurie de sorgho et d'igname que la consommation du maïs devient intense.

Enfin, la figure 4 nous montre que la période de grande consommation de l'igname pilée va du mois d'août au mois de décembre. En effet, l'igname précoce appelée gangni est récoltée dans le mois d'août ou de septembre tandis que l'igname tardive appelée kokoro est récoltée en une seule fois de novembre à décembre ; ce qui rend disponible l'igname dans cette période.

Les trois séries de la figure 4, observées simultanément, montrent que la décroissance du nombre de ménages consommateurs de la pâte de sorgho va de paire, entre janvier et juillet, avec l'augmentation du nombre de ménages consommateurs de la pâte de maïs et va de paire, entre juillet et octobre, avec l'augmentation du nombre de ménages consommateurs d'igname pilée. Ce qui montre que le vide créé par la diminution du sorgho est comblé par, d'abord le maïs et ensuite l'igname.

6.1.4. 5.2. Connaissances et attitudes des enquêtées relatives a l'anémie

Dans ce paragraphe, nous allons évaluer les diverses connaissances que les `'chefs cuisines'' ont de l'anémie.

L'anémie, rappelons-le, se manifeste sous trois formes : sévère, modérée et légère. En dehors des examens cliniques qui le prouvent, l'anémie n'est généralement pas détectable par les individus qui en souffrent ou par leurs proches. Dans le village d'étude, 40 % des enquêtées ont connu au moins un cas d'anémie dans leur ménage. Parmi ces 40 %, 14,1 % appartiennent à la phase pilote du projet qui a conduit à l'installation de l'unité de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho. Ces 14,1 % ont donc été informées par les promoteurs du projet suite à l'analyse au centre de santé de leurs prélèvements sanguins. En dehors de ces enquêtées retenues pour le compte du projet, dont les membres anémiés souffraient de l'anémie légère ou modérée, les autres enquêtés (25,9 %) qui nous ont confié des cas d'anémie au sein de leurs ménages l'ont appris à l'hôpital par l'entremise d'un médecin. Il s'agissait donc pour ces individus de l'anémie sévère. Rapportons ici, les propos d'une femme nous relatant le cas d'anémie qu'elle a connu dans son ménage, il y a deux années environ.

ENCADRE N°1

Oui j'ai un enfant qui à souffert d'anémie. Malheureusement il en est mort à l'âge de 15 mois ; c'était mon ainée. Quelques mois après sa naissance, elle a commencé par avoir de la fièvre de façon régulière. Inquiets, mon mari Louis et moi l'avions emmené à l'hôpital et le médecin, après des analyses de son sang, nous a dit que c'était de l'anémie due à un problème de malnutrition. Il lui a fait une transfusion de sang. Ensuite, il nous a prescrit des médicaments à acheter et nous a surtout conseillés de changer immédiatement le régime alimentaire de l'enfant et le mien également. Il a recommandé un régime alimentaire constitué de fruits, d'oeufs et de toute sorte d'aliments riches en vitamines. De retour au village, nous avons emmené l'enfant au centre de promotion sociale pour un suivit nutritionnel, car nous avons appris que ce centre aide les enfants à améliorer leur état nutritionnel, par des conseils et des dons d'aliments riches en vitamine. Arrivés au centre de promotion sociale, ils ont pesé l'enfant et m'ont demandé sa date de naissance. Après cela, ils m'ont dit, tout comme le médecin, que l'enfant souffrait d'une malnutrition sévère et nous ont conseillés presque les mêmes aliments que le médecin. ils nous ont aussi donné de la farine améliorée et nous ont dit comment la préparer pour l'enfant. On a suivi leurs conseils mais finalement, l'enfant a trépassé.

Aujourd'hui, comme vous-même vous le voyez, je suis encore enceinte et si tout va bien dans deux mois je vais accoucher. Ma plus grande peur c'est de voir partir encore ce deuxième enfant. Mais, je crois que grâce à Dieu, cela n'arrivera pas car non seulement je ferai tout ce que le médecin et les gens du centre de promotion social m'ont dit, mais aussi j'irai chaque fois décortiquer et fortifier mon sorgho avant de le moudre.

De façon globale, 56,9 % des `'chefs cuisine'' enquêtées ont affirmé que l'anémie était un problème de santé publique dans le village car, soit un membre du ménage en a souffert, soit des individus proches en ont souffert. Mais pour 15,4 % des enquêtées, cette maladie n'existe pas dans Thian, car ils n'en ont jamais entendu parler. Le reste (27,7 %) a préféré être moins strict en affirmant son ignorance de l'existence ou non de cette maladie dans le village.

La figure 5 présente les causes de l'anémie selon les `'chefs cuisine'' enquêtées.

Figure 5: Les facteurs d'anémie selon les enquêtées.

Cette figure nous montre que les causes de l'anémie, selon les enquêtées, sont diverses. La plupart d'entre elles (34 %) ignorent les réelles causes de l'anémie. Mais dans le groupe de celles qui lui connaissent au moins une cause, 25 % pensent que le paludisme est le principal facteur d'anémie. Selon ces enquêtées, le fait pour un individu de s'exposer aux piqûres régulières de moustiques ou de s'exposer de façon régulière au soleil le rend vulnérable au paludisme. Et c'est le paludisme non ou mal traité qui conduit à l'amenuisement du sang dans l'organisme ; d'où l'anémie. Pour les autres, les facteurs d'anémie sont : la malnutrition (13 % des enquêtées), la dentition chez l'enfant (8 % des enquêtées), le non respect des fétiches (8 % des enquêtées), la sorcellerie (7 % des enquêtées), la consommation de repas malsains (2 % des enquêtées). La nature, pour 3 % des enquêtées, est à la base de l'anémie chez un individu. L'encadré N°2 rapporte les propos d'une enquêtée pour qui l'anémie est causée par les fétiches.

ENCADRE N°2

Aucun membre de mon ménage n'a jamais souffert de cette maladie. Il y a déjà des années, j'ai vu une femme très riche souffrir de ça. Les gens l'on amenée à l'hôpital et malgré tous les soins qu'elle y a reçu, la maladie n'a pas cessé ; elle manquait cruellement de sang. Cela a commencé par inquiéter ses proches qui ont commencé par chercher dans la tradition les causes du mal. Ils ont découvert que c'est un fétiche9(*) qui est à la base de la maladie.

En fait, la dame a vendu son âme au diable, à travers ce fétiche, pour que ces activités tournent très bien afin, d'avoir beaucoup d'argent. Naturellement, il y a des sacrifices qu'elle doit faire périodiquement. Il s'agissait de donner du sang de mouton au fétiche suivant une périodicité bien précise. Et il paraîtrait que c'est pour le fait qu'elle ait manqué de faire ce sacrifice une fois, que le fétiche s'est mis en colère contre elle. Cette colère s'est manifestée par l'extinction de son sang en remplacement du sang du mouton. C'est le seul cas que j'ai connu ; et c'est pourquoi je dis que c'est le non respect des promesses faites à un fétiche qui est à la base de l'anémie.

7. CHAPITRE VI : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA PREDISPOSITION DES MENAGES A ADOPTER LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO.

D'après notre revue de littérature, dans les milieux où la consommation de sorgho domine, le risque d'anémie martiale est élevé, en raison du fort taux de facteurs antinutritionnels retrouvés dans les aliments. Aussi, les résultats présentés dans le chapitre V nous ont révélé que 40 % des enquêtées ont connu au sein de leurs ménages au moins un cas d'anémie sévère, sans compter les cas d'anémie modérée et légère qui ne sont pas décelables par les populations. Toujours dans le chapitre V, nous avons vu que la pâte de sorgho occupait une place de choix dans l'alimentation des ménages enquêtés.

A partir de ce moment, il était important de proposer à ces ménages consommateurs un procédé de transformation du sorgho qui les exposera moins aux risques de contracter cette maladie qui est l'anémie. Une fois ce procédé, qui est une innovation, proposé, il faudra identifier et analyser les facteurs qui influenceront, positivement et/ou négativement son adoption. C'est justement ce qui est fait et les résultats sont présentés dans ce chapitre. Nous avons, pour ce faire, utilisé un modèle Logit binomial dont les résultats sont consignés dans le tableau 8. Seules les variables significatives y sont présentes.

Tableau 8: Résultats de la régression logistique binomiale.

Variable dépendante : prédisposition à adopter le décorticage et la fortification du sorgho.

Variables

explicatives

Définition de la

variable

Signes

Attendus

Coefficients

Probabilités

Degré de

signification

Constante

/

/

-8,280

0,0001

***

REVENU

Revenu de l'enquêtée.

+

0,0001

0,044

**

APPP

Appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet.

+

-3,974

0,022

**

COMPLX

Complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho

-

-5,801

0,024

**

COMPAT

Compatibilité de la technologie avec les normes et valeurs du ménage

+

8,481

0,020

**

STATU

statut social de l'enquêtée après l'adoption de la technologie

+

5,616

0,029

**

Nombre d'observations = 120 ; Nombre de prédisposées = 90 ; Nombre de non prédisposées = 30.

-2Log vraisemblance = 28,134

Khi-deux = 58,853

Significativité du modèle: 0,0001 ***

Pouvoir de prédiction: 54,4 % (Cox et Snell); 79,2 % (Nagelkerke)

* * * = Significatif à 1%; * * = Significatif à 5%; ns = Non significatif.

7.1.1. 6.1. Qualité, pouvoir de prédiction et variables déterminantes du modèle

· Qualité du modèle

Le ratio de vraisemblance s'est révélé significatif à 1% après le test de khi-deux. Par conséquent, le modèle est globalement significatif à 1%. Les résultats du modèle (notamment les signes des coefficients) peuvent être valablement pris en compte. Les variations de la variable indépendante sont alors expliquées par les variables dépendantes de manière acceptable.

· Pouvoir de prédiction

Les estimations du modèle de régression ont donné le pseudo-R2 de Nagelkerke égal à 0,792. On peut donc, à partir du modèle, faire des prévisions sur les modalités de la variable dépendante, connaissant celles des variables indépendantes avec une probabilité allant à 79,2 % d'avoir une prédiction juste.

· Variables déterminantes

Les résultats obtenus indiquent que les variables qui déterminent l'adoption du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho sont : le revenu de l'enquêtée (REVENU), son appartenance à la phase pilote du projet (APPP), la complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho (COMPLX), la compatibilité de l'innovation avec les normes et valeurs du ménage de l'enquêtée (COMPAT) et la perception de l'enquêtée de son statut social après l'adoption de la technologie (STATU).

7.1.2. 6.2. Analyse et discussion des résultats

Les résultats issus de la régression logistique portant sur les déterminants de l'adoption du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho dans le village Thian, révèlent l'existence de cinq variables significatives que nous nous devons d'analyser et discuter.

· Le revenu de l'enquêtée

Il s'agit du revenu des femmes à charge de la préparation de la pâte du sorgho dans les ménages enquêtés. Dans le modèle, le signe du coefficient de cette variable est le signe plus (+) ; il correspond au signe attendu. Il indique que la décision d'adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est positivement influencée par le revenu de l'enquêtée. En d'autres termes, plus le revenu de l'enquêtée est élevé, plus grande est sa probabilité de décider d'adopter l'innovation. Ce résultat s'explique par le fait que les `'chefs cuisine'' qui ont un revenu élevé se sentent en mesure de faire face aux coûts liés à l'adoption de l'innovation. En effet, avant l'obtention du sorgho décortiqué et fortifié, diverses opérations sont effectuées par le minotier et l'agent qui assure la fortification. Il s'agit dans cet ordre de :

ü la pesée du sorgho à l'aide d'une balance mécanique

ü l'humidification du sorgho ;

ü le décorticage proprement dit du sorgho à l'aide d'un décortiqueur ;

ü la pesée du sorgho décortiqué à l'aide de la même balance mécanique ;

ü la pesée de la quantité de fer nécessaire à la fortification du sorgho décortiqué à l'aide d'une balance électrique ;

ü la fortification proprement dite du sorgho décortiqué.

L'enquêtée ayant pris conscience de ce que toutes ces opérations ont un coût, fait référence à son niveau de revenu et se prononce sur sa décision d'adopter ou de rejeter l'innovation.

Ce résultat est conforme à celui obtenu par Agbahey (2007). Dans sa recherche sur la prédisposition des ménages du département du Couffo (Sud-Bénin) affectés par le VIH/SIDA à adopter les systèmes de production basés sur les variétés améliorées, cet auteur trouve que le niveau de revenu influence positivement la décision d'adopter ou de rejeter les variétés améliorées. Il montre ainsi que les producteurs à haut niveau de revenu sont plus prédisposés à adopter les variétés améliorées que ceux à faible niveau de revenu.

· L'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet

Cette variable désigne l'appartenance ou non de l'enquêtée à la phase pilote du projet qui a conduit à l'installation de l'unité de décorticage et de fortification. Les résultats obtenus à partir de la régression logistique montrent que cette variable influence négativement la décision d'adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. L'appartenance à la phase pilote du projet est donc négativement corrélée à la disposition de l'enquêtée à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. Autrement dit, lorsqu'on va des `'chefs cuisines'' n'ayant pas appartenu à la phase pilote du projet à celles ayant appartenu à la phase pilote, nous avons une diminution du nombre des prédisposées. Cet effet négatif de cette variable sur la prédisposition de l'enquêtée à adopter l'innovation est contraire à celui que nous avions prédit. Selon Evenson (1992) et Ogunlana (2003), le contact de l'enquêté avec la `'vulgarisation'' devrait faciliter l'accès à l'information et favoriserait l'adoption des innovations. Mais, l'effet contraire observé au cours de notre étude pourrait s'expliquer par les multiples plaintes de ces femmes qui ont appartenu à la phase pilote du projet, et donc expérimentées la technologie. En effet, pendant les huit mois d'expérimentation de la technologie par les femmes sélectionnées, elles ont relevé plusieurs insuffisances. Il s'agit de :

ü la non-permanence de l'agent qui effectue la fortification : en fait, pour le compte du projet, un agent a été recruté pour assurer la fortification du sorgho, après le décorticage par le minotier. Cet agent, dans une journée, n'arrive dans le village pour faire son travail, qu'en fin d'après-midi (17 heures). A son arrivée, dès qu'il finit de fortifier le sorgho déjà décortiqué, il rebrousse chemin. Alors, les femmes qui amènent du sorgho dans l'unité avant 17 heures ou après son départ et qui sont dans un besoin pressant de farine pour préparer la pâte ne peuvent pas voir leur sorgho fortifié. Cette situation n'est pas du goût des `'chefs cuisines'' qui ont déjà expérimenté la technologie.

ü l'impossibilité de conserver la farine pendant un bon moment. Selon les enquêtées, la farine qu'elles obtenaient avec le sorgho non décortiqué se conservait pendant plus de deux semaines, alors que celle améliorée (issus de sorgho décortiqué et fortifié) ne se conserve pas pendant plus de 3 ou 5 jours. Ceci est certainement dû, selon ces `'chefs cuisine'' à l'humidification que subit le sorgho avant son décorticage. Cette humidification augmente le taux d'humidité de la farine favorisant ainsi l'activité des micro-organismes, et conduisant à son altération précoce. Cette situation n'avantage guère les enquêtées.

ü la diminution de la quantité de farine après décorticage : même si les enquêtées ont reconnu qu'il ne peut en être autrement, elles ont tout de même mentionné cet état de chose, lors des discussions que nous avons menées avec elles. Cela pourrait les amener à préférer moudre leur sorgho sans forcément passer par le décorticage.

Cette influence négative de la variable `'appartenance ou non à la phase pilote du projet'', bien que les enquêtées sélectionnées aient reconnu la supériorité des qualités organoleptiques et nutritionnelles du dibou issue de sorgho décortiqué et fortifié, s'explique par le fait que tout individu opère un choix en fonction des coûts et des avantages qu'il en tire ou qu'il espère en tirer. C'est d'ailleurs ce qui a justifié le choix du modèle des choix rationnels pour servir de fil conducteur de notre recherche.

La prévision d'une phase pilote ou d'expérimentation de l'innovation n'est donc pas une mauvaise idée. Elle permet de relever les insuffisances liées au fonctionnement de la technologie, afin de proposer des solutions adéquates pour une meilleure adoption par toute la population.

· La complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho

Il s'agit de la perception de l'enquêtée sur la complexité ou non de la procédure de décorticage et de fortification. Cette perception était évaluée à l'aide de deux critères : le niveau de facilité de compréhension de la procédure de décorticage et de fortification et l'idée que l'enquêtée se fait du temps que prendra ces opérations. Ainsi, la procédure est qualifiée de complexe lorsque l'enquêtée affirme qu'elle est difficile à comprendre, ou lorsque l'enquêtée juge la procédure trop longue.

A travers le modèle, nous voyons que cette variable influence négativement la prédisposition des `'chefs cuisine'' à adopter l'innovation. Cette influence négative, conforme à nos prévisions, indique que la probabilité de rejet de l'innovation augmente lorsque l'enquêtée juge la procédure de décorticage et de fortification complexe.

Un résultat semblable a été obtenu par Ogunlana (2003) lorsqu'elle conduisait son étude sur les comportements d'adoption de la culture en couloir par les agricultrices du Nigéria. Cet auteur a montré que la complexité, définie dans le cadre de son étude comme le degré auquel une innovation est perçue comme étant difficile à comprendre et à utiliser, influençait négativement l'adoption de la culture en couloir. Par ailleurs, Bendana et Sadok (2005) ont aboutit à cette même conclusion dans leur étude sur les facteurs explicatifs des intentions d'adoption du gouvernement électronique par les petites et moyennes entreprises tunisiennes.

· Compatibilité de la technologie avec les normes et valeurs du ménage de l'enquêtée

Cette variable a été introduite dans le modèle de régression logistique pour voir l'influence des normes et valeurs du groupe social qu'est le ménage auquel l'enquêtée appartient, sur la prédisposition à adopter l'innovation. Ces normes et valeurs peuvent être liées à la tradition, à la religion, etc.

Les résultats du modèle révèlent un effet positif de cette variable sur la prédisposition des `'chefs cuisine'' à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. Cette variable est donc positivement corrélée avec la prédisposition à adopter l'innovation. Cet effet positif est celui qui est attendu. Il indique que la probabilité d'acceptation de l'innovation augmente lorsqu'elle est compatible avec les normes et valeurs de l'enquêtée.

· Statut social de l'enquêtée après adoption de l'innovation

Il s'agit ici de l'idée que l'enquêtée se fait de son statut social, une fois qu'elle aura adopté l'innovation. Dans le modèle, le signe du coefficient de cette variable est le signe plus (+) ; il correspond au signe attendu. Il qui indique que la décision d'adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est positivement influencée par le statut social de l'enquêtée. Autrement dit, la probabilité d'acceptation de l'innovation augmente lorsque l'enquêtée est convaincue qu'elle améliorera son statut dans le village. Le statut social de l'enquêtée est amélioré, lorsque celle-ci est mieux `'regardée'' que par le passé. En effet, l'adoption du décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho est source de prestige car, d'une manière ou d'une autre, implique des charges financières supplémentaires. Une femme qui adopte cette innovation est une femme qui est en mesure de dépenser plus d'argent que par le passé. Etre capable de sortir de son portefeuille plus d'argent que par le passé, fait de cette femme et de son époux, des personnes qu'on peut qualifier d'aisées. En dehors de cela, un ménage qui accepte décortiquer et fortifier chaque fois le sorgho avant de le moudre, pourra être vu comme un ménage exemplaire, car ayant le souci de contribuer à l'éradication d'une maladie. Tout ceci contribuerait à l'amélioration du statut social des `'chefs cuisine'' qui adopteraient l'innovation. Celles qui sont convaincues de cela ont une grande probabilité d'adoption du décorticage et de la fortification.

Un résultat similaire a été trouvé par Ogunlana (2003) lorsqu'elle conduisait son étude sur les comportements d'adoption de la culture en couloir par les agricultrices nigérianes. Cet auteur a, en fait, montré qu'il existait une corrélation positive entre le niveau d'adoption de la culture en couloir et le prestige social qui en dérive.

De tout ce qui précède, nous pouvons dire que le revenu de l'enquêtée, son appartenance à la phase pilote du projet, sa perception de la complexité de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho, la compatibilité de l'innovation avec les normes et valeurs de son ménage et la perception qu'elle a de son statut social après l'adoption de l'innovation influencent sa décision de décortiquer de façon mécanique et de fortifier en fer son sorgho. Les variables telles que le niveau de revenu, la compatibilité de l'innovation avec les normes et les valeurs des ménages des enquêtées et le statut social des enquêtées après l'adoption de l'innovation ont une influence positive sur la décision des `'chefs cuisine'' à décortiquer de façon mécanique et fortifier en fer leur sorgho. Ainsi, la probabilité de répondre « oui » à la question de savoir si l'enquêtée acceptera décortiquer, fortifier et payer un montant pour ces opérations augmente lorsque l'enquêtée à un niveau de revenu élevé, juge compatible le décorticage et la fortification avec les normes et les valeurs de son ménage, et perçoit ces opérations comme capables d'améliorer son statut social. Par contre, les variables telles que l'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet et la complexité perçue de la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho influencent négativement la décision des `'chefs cuisine'' à adopter l'innovation. Autrement dit, la probabilité de répondre « non » à la question de savoir si l'enquêtée acceptera décortiquer, fortifier et payer un montant pour ces opérations augmente lorsque l'enquêtée a appartenu à la phase pilote du projet qui a conduit à l'installation de la plate-forme de décorticage et de fortification et lorsque l'enquêtée juge la procédure de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho complexe.

A partir de ce moment, nous acceptons la première hypothèse de notre étude, et concluons que les facteurs d'ordre socio-économique que sont le niveau de revenu, l'appartenance à la phase pilote du projet, la complexité perçue de la procédure de décorticage et de fortification, la compatibilité de l'innovation avec les normes et valeurs du ménage de l'enquêtée et le statut social de l'enquêtée après l'adoption de l'innovation déterminent la décision des `'chefs cuisine'' du village Thian à décortiquer de façon mécanique et fortifier en fer le sorgho.

8. CHAPITRE VII : ANALYSE DES DETERMINANTS DU CONSENTEMENT A PAYER DES MENAGES `'CONSOMMATEURS'' DE DIBOU POUR LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO

Nous présentons dans ce chapitre les facteurs qui influencent le consentement à payer des `'chefs cuisine'' prédisposées à décortiquer et fortifier leur sorgho avant sa mouture. Le consentement à payer, dans le cadre de cette étude, désigne la valeur (en FCFA) accordée à une unité de sorgho décortiqué et fortifié. Cette unité est la « grande boite de tomate » ; c'est elle qui est la plus utilisée dans le milieu. Elle correspond à 1,85 ( kg10(*) pour le sorgho.

Ce consentement à payer a été recueillie à l'aide de la méthode d'évaluation contingente. Le mode de questionnement utilisé pour cette valorisation est le questionnement ouvert qui a consisté à demander aux `'chefs cuisines'' de proposer volontairement et honnêtement un montant qu'elles pourront payer pour décortiquer et fortifier une boite de tomate de sorgho. Certaines enquêtées se sont prononcées aisément sur la question, mais d'autres pensaient que c'étaient à nous de proposer un prix, quitte à elles de se conformer. Mais avec nos explications, elles ont compris que notre souhait était de fixer un prix qui arrangerait presque tout le monde, et pour ce faire il fallait recueillir le consentement à payer de toutes les enquêtées. Elles se sont donc honnêtement prononcées sur la question.

Une fois ces valorisations recueillies, nous avons utilisé un modèle de régression linéaire multiple pour identifier les facteurs qui l'influencent positivement et/ou négativement. La variable de réponse, le consentement à payer des `'chefs cuisine'', est une variable continue et les régresseurs sont une combinaison de variables qualitatives et de variables quantitatives. Les tableaux 9 et 10 présentent respectivement les corrélations entre les variables explicatives et les résultats de l'estimation du modèle de régression linéaire à l'aide du logiciel STATA.

Tableau 9 : Matrice de corrélation entre les variables explicatives du modèle de régression linéaire.

 

AGE

REVENU

PERSCHARG

ANEMIE

QUANT

APPP

STATU

APMARI

AGE 

1,0000

 
 
 
 
 
 
 

REVENU 

0,0334

1,0000

 
 
 
 
 
 

PERSCHARG 

0,0556

0,1426

1,0000

 
 
 
 
 

ANEMIE 

0,1104

0,0508

0,2174*

1,0000

 
 
 
 

QUANT 

-0,0104

0,0598

-0,0294

-0,1243

1,0000

 
 
 

APPP 

0,1002

0,1564*

0,1618*

-0,0000

-0,0362

1,0000

 
 

STATU 

-0,0638

0,0449

0,0032

0,1256

-0,0689

0,1180

1,0000

 

APMARI 

-0,0368

0,1543*

0,0979

-0,0953

0,0230

-0,0149

0,2581*

1,0000

De l'analyse de ce tableau, il ressort que parmi les coefficients de corrélation qui sont significatifs à un seuil de 10 %, le plus élevé est 0,2581. Cette valeur du coefficient de corrélation le plus élevé s'est révélé « faible » car inférieur à 0,8 ; la multicolinéarité n'est, de ce fait, pas un sérieux problème (Gujarati, 2004). Mais attention, « de fortes corrélations d'ordre zéro sont une condition nécessaire mais non suffisante pour qu'il existe une multicolinéarité car elle peut exister même si les corrélations d'ordre zéro ou simples sont comparativement faibles (par exemple inférieur à 0,50) » (Gujarati, 2004).

Tableau 10 : Résultats de la régression linéaire multiple.

Variable de réponse : Consentement à payer.

Variables

Signes attendus

Coefficients

Erreurs standards robusts

Statistiques t de Student

Significativité

Constante

/

22,1097

8,151705

2,71

0,008 ***

Quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation (QUANT).

-

-0,9860733

0,4017155

-2,45

0,016 **

Appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet (APPP).

+

-13,95706

2,772587

-5,03

0,0001 ***

R2 = 0,183

Prob > F = 0,0005 ***

Nombre d'observations = 96

* * * = Significatif à 1%; * * = Significatif à 5%; ns = Non significatif.

8.1.1. 7.1. La signification globale, qualité de l'ajustement, variables déterminantes et test de spécification « correcte » du modèle.

· La signification globale du modèle

La p-value du modèle est sensiblement nulle (inférieure à 1 %) ; cela signifie que l'on prend un risque de se tromper de moins de 1 % en concluant que les variables explicatives sélectionnées apportent une quantité d'information significative au modèle. Le modèle est donc globalement significatif au seuil de 1 %.

· La qualité de l'ajustement du modèle

Le coefficient de détermination multiple R2 du modèle est égal à 0,183 ; ce qui signifie que 18,3 % des variations du consentement à payer sont expliquées par les régresseurs du modèle. Au plan statistique, ce coefficient de détermination est faible. Toutefois, Gujarati (2004) avait relevé que dans les études en coupe instantanée comprenant plusieurs observations, on obtient généralement un faible R2, en raison de la diversité des unités dans ce type d'études. Une telle valeur du R2 est donc acceptable.

· Les variables déterminantes

Les variables qui influencent le consentement à payer des `'chefs cuisine'' pour les opérations de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho sont : l'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet (APPP) et la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation (QUANT).

· Spécification « correcte » du modèle.

Il s'agit de voir si des variables explicatives pertinentes ont été omises lors de l'estimation du modèle. A cet effet, le test RESET (Regression specification error test) de Ramsey a été utilisé. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau 11.

Tableau 11 : Résultats du test RESET de Ramsey.

Ramsey RESET test using powers of the fitted values of cap

Ho: aucune variable pertinente n'est omise

F (3, 84) = 0,86

Prob > F = 0,4673

La probabilité du test est 0,4673. Nous ne pouvons donc pas rejeter l'hypothèse Ho au seuil de 10 %. Nous acceptons alors l'hypothèse qu'il n'y a pas omission de variables importantes dans la spécification du modèle et concluons que le modèle a été bien spécifié. Ceci confirme l'acceptabilité de son coefficient de détermination et par conséquent la bonne qualité de son ajustement.

8.1.2. 7.2. Analyse et discussion des résultats

Les résultats issus de la régression linéaire portant sur les déterminants du consentement à payer des `'chefs cuisine'' pour le décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho révèlent l'existence de deux variables significatives à analyser et discuter.

· L'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet

Contrairement à nos prévisions, cette variable à une influence négative sur le montant que les enquêtées consentent payer, pour bénéficier d'une farine de sorgho améliorée. Autrement dit, lorsqu'on va des enquêtées n'ayant pas appartenu à la phase pilote du projet à celles ayant appartenue à cette phase du projet, la valeur accordée à la farine de sorgho améliorée diminue. Ceci vient confirmer l'influence de cette même variable sur la décision des enquêtées à décortiquer et à fortifier le sorgho. En effet, le modèle de régression logistique estimé dans le chapitre précédent a révélé une influence négative de cette variable sur la décision des enquêtées à décortiquer et fortifier leur sorgho. Un certain nombre de facteurs ont été identifiés comme étant à l'origine de cet état de chose. Il s'agissait de la non-permanence de l'agent qui effectue la fortification,  l'impossibilité de conserver la farine pendant un long moment et la diminution de la quantité de farine après le décorticage. Nous retenons ces mêmes facteurs comme étant à la base de la faible valorisation accordée à la farine de sorgho améliorée. Le fait qu'elles aient été habituées à un service gratuit pourrait s'ajouter à ces facteurs.

· La quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou

Cette variable désigne la quantité moyenne de sorgho que l'enquêtée emmène à la minoterie, chaque fois qu'elle est dans le besoin de farine pour préparer la pâte. Elle a également une influence négative sur le consentement à payer des `'chefs cuisine''. Ce résultat correspond à notre prévision. Il indique que plus grande est la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou, plus faible est le consentement à payer pour décortiquer et fortifier cette quantité de sorgho. En effet, le prix de la mouture d'une boite de tomate de sorgho dans le village Thian est de 75 FCFA. Il est imposé à tous les minotiers par leur association, et s'applique donc dans toutes les minoteries. Pour les `'chefs cuisine'' enquêtées, ce prix de mouture est élevé, mais puisqu'elles n'ont pas le choix elles essaient de se conformer ou de s'adapter. Les ménages qui consacrent une quantité élevée de sorgho à la consommation de dibou dépenseront davantage dans la mouture. Ces dépenses relatives à la mouture du sorgho, ajoutées à celles qui seront liées à son décorticage et sa fortification se révèleront très élevées pour ces ménages. Et puisqu'ils ne peuvent pas choisir l'option de réduire la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou, ils ont préféré diminuer le montant qu'ils désirent payer pour le décorticage et la fortification. D'où, l'influence négative de la variable `'quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou'' sur le consentement à payer.

En somme, deux (2) variables se sont révélées significatives par le modèle de régression linéaire. Il s'agit de l'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet et la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation de dibou. Ces deux variables ont toutes une influence négative sur le consentement à payer des `'chefs cuisines'' enquêtées.

Aussi, ces deux variables caractérisent les enquêtées sur les plans social et économique. Dès lors, nous acceptons la deuxième hypothèse de notre étude et concluons que le consentement à payer des individus pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho est influencé par leurs conditions socio-économiques.

9. CHAPITRE VIII : EVALUATION DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE L'ACTIVITE DE DECORTICAGE MECANIQUE ET DE FORTIFICATION EN FER DU SORGHO.

Il s'agit, dans ce chapitre, de faire une analyse financière de la plate-forme de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho.

A cet effet, les différents coûts liés à son existence et à son fonctionnement ont été calculés. Ils regroupent les dépenses d'investissements fixes, le capital de fonctionnement et les dépenses courantes.

Les dépenses d'investissement fixes sont les dépenses consenties pour acquérir les immobilisations. Elles regroupent, dans le cadre de notre travail, les dépenses effectuées pour l'achat du décortiqueur et le crépissage du planché du local qui l'abrite.

Le capital de fonctionnement, rappelons-le, désigne la somme totale nécessaire à l'autofinancement quotidien de l'exécution de l'activité. Il a été calculé à partir de l'estimation des coûts et bénéfices liés au fonctionnement quotidien de l'activité.

Les dépenses courantes sont la somme nécessaire au financement quotidien de l'exécution de l'activité pendant une année. Elles concernent la rémunération du minotier et le loyer qui lui est payé pour la location de son moteur, les frais d'entretien du décortiqueur, les dépenses d'achat d'une boite vide de tomate qui servira d'unité de mesure du sorgho à décortiquer, les dépenses d'achat de 7,2 kg tous les ans du produit Ferrazone pour la fortification et le transport du produit Ferrazone depuis la société de fabrication, localisée aux Pays-Bas, jusqu'à Thian.

Les bénéfices prennent en compte les entrées d'argent liées aux activités de décorticage et de fortification. Ces entrées sont calculées à partir de l'estimation de la quantité totale de sorgho à décortiquer par les ménages prédisposés au cours d'une année, et du consentement à payer moyen des `'chefs cuisine'' enquêtées. Le consentement à payer moyen a été évalué à partir du modèle de régression linéaire (chapitre précédent) ; il est égal à 24,4 FCFA. Nous avons utilisé pour des raisons de simplicité 25 FCFA dans les calculs. La quantité totale de sorgho à décortiquer au sein de la plate-forme est calculée à partir de la quantité totale de sorgho susceptible d'être décortiquée par les 96 ménages prédisposés puis d'une extrapolation de cette quantité de sorgho sur l'univers de l'échantillonnage. Les bénéfices prennent également en compte les valeurs résiduelles des immobilisations et la valeur résiduelle du capital de fonctionnement.

Le tableau 12 présente les résultats de l'analyse financière de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho dans le village Thian.

Tableau 12 : Analyse financière de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho.

 
 
 
 
 
 
 

COUTS

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Achat du décortiqueur

350000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crépissage du planché du local abritant le décortiqueur

20000

 
 
 
 

20000

 
 
 
 
 

Total Investissements

370000

0

0

0

0

20000

0

0

0

0

0

Fond de roulement

891272,4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Rémunération du minotier+location moteur

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

Entretien décortiqueur

0

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

Achat d'une boite vide de tomate

0

300

300

300

300

300

300

300

300

300

300

Gaz-oil

0

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

Achat d'une bassine

0

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

Achat du produit Ferrazone pour la fortification

0

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

Transport du produit Ferrazone (7,2kg)

0

53910

53910

53910

53910

53910

53910

53910

53910

53910

53910

Totale dépenses courantes

0

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

Total coûts

1261272,4

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

317090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

297090,8

BENEFICES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décorticage sorgho

0

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

Valeur résiduelle du décortiqueur

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du planché

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du fond de roulement

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

891272,4

Total bénéfices

0

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

1323617,4

Cach flow = Total bénéfices - Total coûts

-1261272

135254,2

135254,2

135254,2

135254,2

115254,2

135254,2

135254,2

135254,2

135254,2

1026526,6

VAN

-197713,11

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TRI

9%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

De ce tableau, il ressort que la VAN du profit généré par l'investissement, après application d'un taux d'actualisation égal à 12 %, est inférieure à zéro. Nous rejetons donc la troisième hypothèse de notre étude et concluons de ce fait que l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho n'est pas financièrement rentable.

Cependant, le taux de rentabilité interne égal à 9 % révèle qu'en absence de toute autre perturbation dans l'environnement économique, l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho serait financièrement rentable (VAN supérieure à zéro) lorsqu'on applique au capital investi un taux d'intérêt inférieur à 9 %.

Le scénario « normal » étant défavorable, notre analyse de sensibilité a porté sur trois scénarii optimistes :

· scénario 1 : la demande des services de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho augmente de 5 % tous les ans ;

· scénario 2 : la demande des services de décorticage mécanique et de la fortification en fer du sorgho augmente de 10 % tous les ans ;

· scénario 3 : le transport du produit Ferrazone est assuré par une ONG, le gouvernement ou une organisation multinationale.

Le tableau 13 présente la réaction de l'activité dans chaque cas.

Tableau 13 : Réaction de l'activité de décorticage et de fortification en fer du sorgho dans trois situations différentes.

Scénarii

VAN

TRI

Scénario 1

157223,77

14 %

Scénario 2

787515,48

25 %

Scénario 3

74254,32

13 %

Ce tableau montre que, lorsque la demande des services de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho augmente de 5 % ou de 10 % tous les ans, l'activité est financièrement rentable. Il en est de même, lorsque les frais de transport du produit Ferrazone sont assurés par une ONG, le gouvernement ou une organisation multinationale.

Troisième PARTIE

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

10. CHAPITRE IX : CONCLUSION ET SUGGESTIONS

10.1.1. 9.1. Conclusion

Pour Bassey et Schmidt (1990), un processus réussi de recherche axée sur le développement comporte généralement les quatre étapes suivantes :

o identifier ou reconnaitre un problème ou une possibilité ayant une large extension : il s'agit dans notre cas de la prévalence de l'anémie ferriprive dans le milieu d'étude ;

o réaliser une technologie (par invention, adaptation ou adoption) susceptible de résoudre le problème : la technologie dans notre cas est la plate-forme de décorticage et de fortification ;

o confirmer, en consultant les bénéficiaires prévus, que cette technologie est techniquement valable, économiquement viable et socialement acceptable ;

o prendre les dispositions nécessaires pour que la solution (la technologie) soit largement utilisée.

Notre étude intitulée « Prédisposition à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho : cas des ménages consommateurs de dibou du village Thian, commune de Parakou. » intègre parfaitement ce schéma et se situe au niveau de la troisième étape du processus de Bassey et Schmidt.

Elle a consisté, dans un premier temps, en l'identification et l'analyse des déterminants de la disposition des ménages `'consommateurs'' de dibou à adopter le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. A cet effet, il a été constaté que les variables telles que le revenu de l'enquêtée, son statut social après l'adoption de l'innovation et la compatibilité des opérations de décorticage et de fortification avec ses normes et valeurs influencent positivement la décision de décortiquer et fortifier son sorgho. Par contre, les variables telles que l'appartenance de l'enquêtée à la phase d'expérimentation du projet et sa perception de la complexité de la procédure de décorticage et de fortification influent négativement sur sa décision d'adopter l'innovation.

Dans un deuxième temps, notre étude a consisté en l'identification et l'analyse des déterminants du consentement à payer des ménages `'consommateurs'' de dibou pour le décorticage mécanique et la fortification en fer du sorgho. Deux variables, toutes deux influant négativement sur le montant consentit à payer par l'enquêtée, ont été identifiées. Il s'agit de l'appartenance de l'enquêtée à la phase pilote du projet et de la quantité moyenne de sorgho consacrée à la consommation.

Dans un troisième temps, notre étude s'est penchée sur l'évaluation de la rentabilité financière de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho dans le milieu. Le scénario « normal » mis en évidence a montré que la VAN du profit généré par l'investissement est inférieur à zéro ; ce qui indique que cette activité n'est pas financièrement rentable.

10.1.2. 9.2. Suggestions

Au vu des résultats obtenus, nous pouvons faire des suggestions qui, suivies, non seulement maintiendraient le nombre d'adoptants réels au nombre de ménages prédisposés, mais aussi conduirait à la reconversion des personnes réfractaires en des adoptants. Elles permettront également de rentabiliser financièrement l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho. Ces suggestions vont :

Ø A l'endroit du CERNA. Il s'agit de :

G améliorer le pouvoir de conservation de la farine obtenue à partir du sorgho décortiqué et fortifié. Ceci se fera de commun accord avec le CRTA ;

G revoir les étapes qui prennent trop de temps afin de rendre le processus de décorticage et de fortification plus rapide et optimum ;

G renforcer les capacités du meunier afin qu'il soit en mesure d'assurer la fortification du sorgho décortiqué. Cela pallierait le problème de non-permanence de l'agent qui assurait la fortification ;

G améliorer le rendement du décortiqueur afin de pallier le problème de la réduction de la farine après décorticage. Ceci se fera en synergie avec le CRTA ;

G initier une campagne d'information, d'éducation et de communication afin de lever les contraintes sociales liées à l'acceptation de l'innovation. Cette campagne devrait se faire en collaboration avec le centre de promotion social du village. En effet, pour certaines enquêtées, le décorticage du sorgho est comparable à la dépigmentation chez l'humain qui est un acte contraire à leurs valeurs. Il n'est donc pas question de `'dépigmenter'' le sorgho. De plus, le fer apporté pour fortifier le sorgho n'est plus le fer de DIEU, mais celui de l'homme. C'est alors une manière de défier le créateur ;

G réduire les coûts de certains inputs. Cela augmentera le niveau de rentabilité de l'activité et offrirait la possibilité de réduire le prix à payer pour le décorticage et la fortification du sorgho. On pourrait par exemple substituer le gaz-oil (550 FCFA le litre) au biocarburant diesel obtenu avec l'huile de Jatropha curcas (325 FCFA le litre). Dans les mêmes conditions, ce biocarburant fait tourner le moteur pendant environ le double de l'unité de temps pendant laquelle le gaz-oil le fait tourner. en plus, il a été démontré que le biocarburant entretien plus le moteur que le gaz-oil ;

G instaurer un bon système de suivi-évaluation de l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho ;

G initier des activités de recherche sur la possibilité de substitution du produit Ferrazone par un produit endogène capable de jouer le même rôle (la gaine de sorgho colorant par exemple).

Ø A l'endroit de tout autre entrepreneur social qui s'engagerait dans l'exercice de cette activité. Il s'agit de :

G défendre le caractère social de cette entreprise afin de bénéficier du soutien (subvention) d'ONGs, du gouvernement ou d'organisations multinationales. Les opérations de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho étant une innovation destinée à aider les pauvres ruraux à lutter contre un problème social, l'anémie ferriprive, elles peuvent être qualifiées d'innovation sociale. En effet, selon Badu (2010), une innovation sociale est un ensemble de stratégies, concepts, idées et organisations répondant aux besoins sociaux. Les personnes qui constatent la présence d'un problème social et font appel à l'esprit d'entreprise pour organiser, créer et gérer un projet de changement social sont des entrepreneurs sociaux. En tant qu'innovation sociale, l'activité de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho peut bénéficier du soutien d'ONGs, du gouvernement, d'organisations multinationales pour sa survie.

G tenir compte des suggestions faites à l'endroit du CERNA.

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11. ANNEXES

12. ANNEXE 1: Processus de décorticage mécanique et de fortification en fer du sorgho.

Peser le sorgho entier à l'aide d'une balance mécanique.

Humidifier le sorgho.

Fortifier le sorgho décortiqué avec le produit Ferrazone.

Peser la quantité du produit Ferrazone nécessaire à la fortification à l'aide d'une balance électronique.

Peser le sorgho décortiqué (ou gritz).

Décortiquer le sorgho à l'aide du décortiqueur.

13. ANNEXE 2: Effets du décorticage et de la fortification sur la qualité sensorielle du dibou

Les principaux critères dans l'appréciation de la qualité sensorielle du dibou sont : (1) la texture, (2) la couleur, (3) le goût et (4) l'odeur. La texture comprend l'élasticité et la consistance. L'appréciation comparée du dibou à base de sorgho entier (DSE) et du dibou à base de sorgho décortiqué (DSD) par rapport à ces critères a été effectuée par 24 individus (22 femmes et 2 hommes), tous consommateurs de dibou. Les résultats sont les suivants :

L'élasticité

C'est la propriété du dibou à reprendre sa forme initiale après étirement. La figure suivante montre l'appréciation comparée des deux types de dibou à partir de ce critère.

Cette figure montre que tous les individus se sont accordés sur le fait qu'il y a une différence nette entre le DSE et le DSD du point de vue élasticité. Pour 83 % de ces individus, le DSD est plus élastique que DSE, tandis que, pour les 17 % restants, c'est le DSE qui est plus élastique.

La consistance

C'est l'aptitude du dibou à apaiser pleinement la faim du consommateur. La figure suivante montre l'appréciation comparée des deux types de dibou à partir de ce critère.

Pour 71 % des individus, le DSE apaise mieux la faim que le DSD. Tandis que pour 8 %, c'est plutôt le DSD qui est plus consistant. Pour le reste, il n'a aucune différence en le DSE et le DSD.

La couleur

La figure 3 montre l'appréciation comparée des deux types de dibou à partir du critère couleur.

D'après la figure, tous les individus se sont accordés sur le fait qu'il y a une différence entre le DSE et le DSD du point de vue de la couleur. Pour 88 % des individus ayant donnés leur appréciation, la couleur du DSD est meilleure à celle du DSE. Mais les 12 % restant pensent le contraire.

Le Goût 

Le goût du dibou est la saveur perçue à la consommation de ce repas. La figure suivante montre l'appréciation comparée des deux types de dibou à partir du critère couleur.

La figure montre que la majorité des individus (70 %) trouvent que le DSD est meilleur que le DSE quand on raisonne sur la base du goût. Pour 26 % des individus, c'est plutôt le DSE qui a meilleur goût. Il faut souligner que parmi les 24 individus qui ont donné leur appréciation, un (1) pense qu'il n'y a aucune différence entres les goûts des deux types de dibou.

L'odeur 

L'odeur du dibou est la sensation produite sur l'organe de l'odorat par les émanations volatiles de q ce repas. La figure suivante montre l'appréciation comparée des deux types de dibou à partir du critère odeur.

Soixante-sept pour cent (67 %) des individus perçoivent l'odeur du DSD meilleure à celle su DSE. L'avis contraire est noté chez 12 % de ces individus. Pour le reste (21 %), aucune différence n'existe entre les odeurs des deux types de dibou.

Ces différentes statistiques, relatives aux appréciations des deux types de dibou par 24 de ses consommateurs, ont montrées que, pour la majorité, le dibou préparé à base de sorgho décortiqué a une meilleure élasticité, une meilleure couleur, un meilleur goût et une meilleure odeur que celui préparé avec du sorgho non décortiqué. Seul le critère consistance va en faveur du dibou à base du sorgho entier. Sachant que ces critères sont déterminants dans le choix du type de dibou à consommer et qu'ils vont pratiquement tous en faveur du dibou à base de sorgho décortiqué et fortifié, nous pouvons dire que le décorticage et la fortification ont un effet positif sur la qualité sensorielle du dibou.

14. ANNEXE 3 : Procédure d'identification des anémiés dans le village Thian.

Les sujets retenus sont d'une part les femmes en âge de procréer, résidant en permanence dans leur concession, faisant partie des femmes qui y préparent le repas, apparemment en bonne santé physique et mentale et d'autre part les enfants de un (1) à onze (11) ans.

Afin de mieux apprécier les changements dans le temps et dans l'espace, deux échantillons ont été constitués. Le premier dans le village où se déroulera l'intervention, le village de Thian. Le second dans un village témoin, le village d'Orou N' Gourou. Le diagramme n°1 présente l'évolution de l'échantillon d'étude. L'échantillon primaire a été constitué de 236 sujets de manière aléatoire. De cet échantillon, un échantillon secondaire composé de sujets anémiés et non anémiés a été constitué, échantillon à partir duquel les données de consommation alimentaire et celles anthropométriques ont été collectées. L'échantillon final a été ensuite constitué à partir des résultats des analyses des taux d'hémoglobine, de CRP et de ferritine. Ainsi, de l'échantillon initial de 114 enfants et 122 femmes, il est ressorti un échantillon final de 39 enfants et 29 femmes anémiés dont 26 enfants et 16 femmes dans le village de Thian. Ces sujets seront soumis plus tard à la phase d'intervention. Le diagramme suivant présente le récapitulatif de l'évolution de l'échantillon des anémiés.

Diagramme : Récapitulatif de l'évolution de l'échantillon des anémiés

16 femmes avec taux Hb = 120 g/l et soumises à la ferritine, CRP et enquêtées en consommation et anthropométrie

37 femmes avec taux Hb > 120 g/l dont 16 enquêtées en consommation alimentaire et anthropométrie

52 femmes avec taux Hb > 120 g/l dont 15 femmes enquêtées en consommation alimentaire et anthropométrie

32 Enfants avec taux Hb > 115 g/l dont 6 enquêtées en consommation alimentaire et anthropométrie

28 Enfants dont taux Hb = 115 g/l et soumis à la ferritine, CRP et enquêtés en consommation alimentaire et anthropométrie

35 Enfants avec taux Hb > 115 g/l dont 10 enquêtés en consommation alimentaire et anthropométrie

19 Enfants avec taux Hb = 115 g/l et soumis à la ferritine, CRP et enquêtés en consommation alimentaire et anthropométrie

6 Enfants dont CRP >10 mg/l

236 femmes et enfants ayant subi les analyses de taux de Hb

54 Enfants

53 Femmes

60 Enfants

69 Femmes

17 femmes avec taux Hb = 120 g/l dont 15 soumises à la ferritine, CRP et enquêtées en consommation alimentaire et anthropométrie

Village de Orou N'Gourou

Village de Thian

1 Femme avec Ferritine>150ug/l et 2 avec CRP >10 mg/l

1 Femme dont CRP >10 mg/l

2 Enfants dont CRP >10 mg/l

13 femmes dont taux de ferritine = 150 ug/l et CRP = 10 mg/l

16 femmes dont taux de ferritine = 150 ug/l l et CRP = 10 mg/l

13 Enfants dont taux de ferritine = 120 ug/l et CRP = 10 mg/l

26 Enfants dont taux de ferritine = 120 ug/l l et CRP = 10 mg/l

68 femmes et enfants atteints d'anémie d'origine nutritionnelle

68 femmes et enfants atteints d'anémie d'origine nutritionnelle

ANNEXE 4 : Guide des entretiens menés avec les `'chefs cuisine'' ayant appartenu à la phase pilote du projet et les femmes n'ayant pas appartenu à la phase pilote du projet.

GUIDE D'ANIMATION DU FOCUS GROUP DISCUSSION / Thian 2010

IDENTIFICATION

Département _________________________________________________

Commune______________________________________________________

Village ____________________________________

Sexe des participants_______________________________________

Situation maritale des participants 11(*)_________________________________ /__ /

Nom de l'animateur_________________________________________

Nom du preneur de notes____________________________________

Date de réalisation de la discussion de groupe..................................

Nombre de participants à la discussion de groupe.............................

Heure de début----------------------------------------------------------------------- __H __mn

Heure de fin---------------------------------------------------------------------------- __H __mn

Langue utilisée lors de la discussion de groupe_________

CARACTERISTIQUES DES PARTICIPANTS

Nom et prénoms

Age

Niveau

d'instruction

Groupe

socio

culturel

Activités

exercées12(*)

1

 
 
 
 
 

2

 
 
 
 
 

3

 
 
 
 
 

4

 
 
 
 
 

5

 
 
 
 
 

6

 
 
 
 
 

7

 
 
 
 
 

8

 
 
 
 
 

9

 
 
 
 
 

10

 
 
 
 
 

11

 
 
 
 
 

12

 
 
 
 
 

13

 
 
 
 
 

14

 
 
 
 
 

15

 
 
 
 
 

16

 
 
 
 
 

17

 
 
 
 
 

GUIDE D'ANIMATION DU FOCUS GROUP DISCUSSION

Bonjour, Soyez les bienvenus à cette discussion de groupe. Mon nom est AGOSSADOU Morest. Mon (Ma) collègue qui est ici avec moi a pour nom __________________________ Nous travaillons pour le compte du projet qui a installé dans votre village une unité de décorticage et de fortification de sorgho qui permettra d'éradiquer de votre village l'anémie ferriprive. Nous vous remercions beaucoup d'avoir accepté de participer à cette séance d'échange malgré vos multiples occupations.

On discutera à propos de l'anémie ferriprive et de l'unité de décorticage et de fortification de sorgho. Vous êtes priés de parler librement mais l'un après l'autre. Il n'y a pas de réponses justes ou fausses, toutes les réponses sont les bienvenues. Les informations que vous allez fournir sont importantes. C'est la raison pour laquelle nous vous prions de répondre honnêtement et franchement aux questions.

Au cours de la discussion, mon (ma) collègue essaiera de prendre des notes avec votre permission.

Thèmes

Questions

1. Enquête sur l'habitude alimentaire de l'enquêté

1.1 Quel est le repas le plus consommé dans vos différents ménages ? 

1. 1.2 Quel est la céréale la plus consommée dans vos différents ménages ? 

1. 1.3 Sous quelles formes cette céréale est généralement consommée dans le village ?

1. 1.4 Décortiquez-vous de façon traditionnelle la céréale avant de la consommer ? Pourquoi ?

1. 1.5 Pouvez-vous nous décrire brièvement la procédure du décorticage traditionnel ? 

1. 1.6 Décortiquez-vous la céréale dans une quelconque unité de décorticage avant de la consommer ? Pourquoi ?

2. Connaissance s et attitudes relatives à l'anémie ferriprive

2.1 Quels sont les principaux problèmes de santé auxquels les gens sont souvent confrontés dans votre village ?

1. 2.2 Pensez-vous que l'anémie ferriprive est un problème majeur de santé dans votre village ?

1. 2.3 Quelles sont les causes que vous connaissez à cette maladie ?

1. 2.4 Savez-vous que la consommation de repas issus de sorgho non décortiqué est la cause majeure de la prévalence de l'anémie ferriprive dans votre village ?

 

1. 3. Perception de l'enquêté sur l'unité et ses attributs

3.1 Etes-vous au courant de l'existence d'une unité de décorticage et de fortification dans votre village ?

3.2 Faites-vous parti des personnes sélectionnées pour appartenir à la phase pilote de ce projet ?

3.3 Savez-vous que des gens ont été sélectionnés pour appartenir à la phase pilote de ce projet?

Comment comprenez-vous le fait que d'autres aient été choisi pour la phase pilote et pas vous ?

Avez-vous connaissance des rôles ou des attributs de l'unité ?

Quelle appréciation faites-vous de la qualité de la mouture qui se fait au sein de l'unité ?

4. Consentement à payer pour le décorticage et la fortification

EXPLICATION DU SCENARIO

4.1. A la fin du projet, lorsque l'accès sera donné à tout le monde, iriez-vous décortiqué et fortifié votre sorgho afin de contribuer à l'éradication de l'anémie ferriprive dans votre village ?

· Si non, pourquoi ne voulez pas contribuer ?

Si non toujours, que voudriez-vous que les promoteurs du projet fassent pour que vous acceptiez décortiquer et fortifier votre sorgho ? 

Si oui, combien seriez-vous prêt à payer pour décortiquer et fortifier 1 .......................... (mettez le nom de l'unité de mesure locale habituellement utilisée dans la meunerie) de sorgho ?

Vos maris vous donnent-ils habituellement de l'argent pour faire la cuisine ? si oui suivant quelle périodicité ?

Accepteront-ils augmenter l'argent de popote pour acheter plus de sorgho et décortiquer ?

Les enfants consomment-ils aussi le dibou ?

NB : ce guide d'entretien sera utilisé pour les deux focus group discussion que nous ferons sur le terrain. Le premier aura lieu avec les individus appartenant à la phase pilote du projet et le second avec les individus n'appartenant pas à la phase pilote. Selon le cas, des questions de ce guide seront posées ou non.

ANNEXE 5 : Guide des entretiens menés avec le responsable du CRTA, le minotier et l'agent fortificateur.

GUIDE D'ENTRETIEN RELATIF A L'EVALUATION DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE LA PLATE-FORME DE DECORTICAGE ET DE FORTIFICATION.

Ce guide d'entretien sera adressé soit au minotier, soit à l'agent qui assure la fortification, soit au responsable du CRTA.

1. Les investissements fixes (à adresser au CRTA et au minotier)

Liste des investissements fixes

Coût d'acquisition

durée d'utilisation rentable

Date d'installation

Décortiqueuse

 
 
 

Moteur

 
 
 

Balance électrique

 
 
 

Bâtiment

 
 
 

Baril contenant de l'eau

 
 
 

La parcelle d'installation de l'unité

 
 
 

...

 
 
 

...

 
 
 

...

 
 
 

2. Les charges variables (à adresser au minotier et à l'agent qui assure la fortification)

charges

Volume d'activité correspondant

Coûts associés

Gas-oil

 
 

essence

 
 

Sachet de fer

 
 

...

 
 

...

 
 

...

 
 

...

 
 

...

 
 

...

 
 

3. Charges fixes (à adresser au minotier et à l'agent qui assure la fortification)

charges

Coûts associés

Salaire du minotier

 

Salaire de l'agent qui assure la fortification

 

Entretien de l'unité

 

Location de la parcelle d'installation

 

...

 

...

 

...

 

4. Quelle quantité de sorgho moulez-vous en moyenne par jour ?

Nous sommes à la fin de notre entretien. Merci de m'avoir accordé un peu de votre précieux temps. A très bientôt.

ANNEXE 6 : Questionnaire d'enquête.

QUESTIONNAIRE/PREDISPOSITION A ADOPTER/ THIAN 2010

Enquête N°..........................................................Date..................................

Commune........................Arrondissement.....................Village..........................

Nom de l'enquêteur.......................................................................................

Bonjour/bonsoir `'Maman''. Je suis Morest AGOSSADOU, étudiant à la Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi. Je suis devant vous ce matin/soir parce que je suis entrain de faire une étude portant sur l'unité de décorticage et de fortification installée dans votre village depuis Octobre 2009. Les résultats de cette étude permettront d'une part aux responsables du projet grâce auquel l'unité est installée de s'informer de votre perception de l'unité et de ces attributs afin de définir les stratégies nécessaires à l'avenir et d'autre part à moi même de soutenir un mémoire afin d'obtenir le diplôme d'ingénieur agronome qui marquera la fin de ma formation dans ma faculté.

Cet entretien prendra une quarantaine de minutes. Vu l'importance des enjeux de notre étude, nous aimerions savoir si vous êtes prêtes à nous accorder votre précieux temps et à nous donner que des informations sérieuses et fiables ?

· d'accord ;

· d'accord, mais revenez plus tard ;

· pas d'accord.

Section 1 : Identification de l'enquêté

Questions

Codes

1.1

Nom (en majuscule) et prénom.........................................................................................................................................

 

1.2

Sexe..................................................................... (0=masculin, 1=féminin).

 

1.3

Age..................

 

1.4

. Ethnie..............................1= Bariba ; 2= Dendi ; 3= Berba ; 4= Kotokoli ; 5= Yoruba ; 7= Fon ; 8= autre ethnie à préciser

 

1.6

Niveau d'instruction.................................1= sans instruction ; 2=alphabétisé 3= primaire ; 4= secondaire ; 5= universitaire ;

 

1.7

Religion.................................... (0=islam, 1=christianisme, 2=animisme, 3=autres à préciser)

 
 
 
 

1.8

Situation maritale...................... 1= vit avec son conjoint ; 2= ne vit pas avec son conjoint.

 

1.9

Nombre total d'enfants à charge............................

 

1.10

Nombre d'enfants de moins de 5 ans (5 ans y compris) à charge................

 

1.11

Nombre d'enfants entre 5 et 10 ans à charge (10 ans y compris)................

 

1.12

Nombre d'enfants entre 10 et 15 ans à charge (15 ans y compris)..............

 

1.13

Nombre d'enfants de plus de 15 ans à charge............................

 

1.14

Est-ce qu'un membre de votre ménage a déjà souffert de l'anémie ferriprive ?...................... (1=oui ; 2=non ; 3=ne sais pas)

 

1.15

Avez-vous ou avez-vous eu des contacts avec des institutions tels que le CeCPA, les ONGs, les Projets ou les Structures de Recherche ?....................

(1=oui ; 2=non).

 
 

Avez-vous accès facile au crédit ?...........................1=oui ; non

Pourquoi ?......................................................................................................

...........................................................................................

 
 

Avez-vous reçu une fois ces 5 dernières années de crédit d'une IMF ? si oui laquelle et quel montant et quelle était sa destinée ?......................................

............................................................................................

 

1.16

Etes-vous membre d'un groupement ou d'un groupe de production, de commercialisation, de tontine, etc. existant dans votre village ? ...............

1=oui ; 2=non.

Si oui lequel ?....................................... quelle activité vous y faites ?..............

............................................................................................

Section 2 : Evaluation du revenu de l'enquêté

2.1. Année 2008 (campagne 2008-2009)

Sources de revenu

Produits

Quantité produite

Dépenses effectuées (MO., engrais, pesticides)

Quantité consommée et donnée (%)

Quantité vendue

Prix de vente unitaire

Marge brute

Agriculture

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Elevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Transformations agroalimentaires

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Artisanat

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vente de nourriture

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vente de produits manufacturés

 
 
 
 
 
 
 

Diverses prestations de services

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Loyer perçu

 
 
 
 
 
 
 

Salaire

 
 
 
 
 
 
 

Pension de retraite

 
 
 
 
 
 
 

Assistance financière par une personne vivant hors du ménage

 
 
 
 
 
 
 

Autres activités économiques (à préciser)

 
 
 
 
 
 
 

2.2. Année 2007 (campagne 2007-2008)

Activités économiques

Produits

Quantité produite

Dépenses effectuées (MO., engrais, pesticides)

Quantité consommée et donnée (%)

Quantité vendue

Prix de vente unitaire

Marge brute

Agriculture

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Elevage

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Transformations agroalimentaires

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Artisanat

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vente de nourriture

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vente de produits manufacturés

 
 
 
 
 
 
 

Diverses prestations de services

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Loyer perçu

 
 
 
 
 
 
 

salaire

 
 
 
 
 
 
 

Pension de retraite

 
 
 
 
 
 
 

Assistance financière par une personne vivant hors du ménage

 
 
 
 
 
 
 

Autres activités économiques (à préciser)

 
 
 
 
 
 
 

Questions

Codes

2.3

Investissez-vous dans la conservation de vos produits?.................... 1=oui ; 2=non

 

2.4

Si oui, combien ?

Sorgho ..............; Maïs............ ; Igname............... ; Mil.............. ;

............ ; ............. ; ............... ; ...............

 

2.2

Votre époux vous donne-t-il de l'argent pour la popote ?................................... (1=oui, 2=non)

 

2.2.1

· Si non pourquoi ?.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

.....................................................................................................................................................................................

 

2.2.2

Si oui combien et suivant quelle période ?......................................................................................................

..........................................................................................

 

Section 3 : Enquête sur l'habitude alimentaire de l'enquêté

Questions

Codes

3.1

Quel est le repas le plus consommé dans votre ménage ?................................

1= dibou ; 2= igname pilée ; 3=riz ; 4= pâte de maïs ; 5= autres à préciser.

 

3.2

Quel est la céréale la plus consommée dans votre ménage ?.......................................... (1= sorgho, 2= maïs, 3= niébé, 4= riz, 5=autre à préciser)

 

3.3

Sous quelles formes cette céréale est généralement consommée dans le village ?................................................................. (1=dibou ; 2= bouillie ; 3=autres à préciser)

 
 

Sous quelles formes cette céréale est consommée dans votre ménage les 5 derniers jours ? (remplir le tableau suivant)

 

Les différents jours (à compter de la veille du jour de l'entretien avec l'enquêté)

Formes de consommation de la céréale (1=dibou ; 2= bouillie ; 3=autres repas à préciser ; 4= céréale pas consommée)

Jour 1

Petit déjeuner

 

Déjeuner

 

goûter

 

Diner

 

Jour 2

Petit déjeuner

 

Déjeuner

 

goûter

 

Diner

 

Jour 3

Petit déjeuner

 

Déjeuner

 

goûter

 

Diner

 

Jour 4

Petit déjeuner

 

Déjeuner

 

goûter

 

Diner

 

Jour 5

Petit déjeuner

 

Déjeuner

 

goûter

 

Diner

 

Questions

Codes

3.4

Vos parents ou grands parents décortiquaient-ils le sorgho ?..............1=oui ;

2=non ; 3=ne sais pas

Si oui ou non, pourquoi ?.............................................................................

..........................................................................................

 

3.5

Décortiquez-vous actuellement de façon traditionnelle la céréale avant de la consommer ?........................ (0=non ; 1=oui)

Si oui ou non pourquoi ?................................................................................

...........................................................................................

(1=car ça améliore les qualités organoleptiques du repas ; 2=car ça éradique l'anémie ferriprive ; 3=car c'est fastidieux ; 5=interdits de ma famille ou de la famille de mon mari ou du village ; 6=autres à préciser.)

 
 

3.6

Avez-vous au moins une fois décortiqué traditionnellement le sorgho ? 1=oui ; 2=non

 

3.7

Pouvez vous nous décrire brièvement la procédure du décorticage traditionnel ?.........................................................................................................................................................................................................................................................................

 

3.8

Décortiquez-vous la céréale dans une quelconque unité de décorticage avant de la consommer ?........................ (0=non ; 1=oui)

 

3.9

Pourquoi ?.....................................................................................................................................................................................................................................

(1= car ce n'est pas gratuit pour moi ; 2=car c'est gratuit pour moi; 3=car le coût de décorticage n'est pas élevé ; 4=car ça améliore les qualités organoleptiques du repas ; 5=car ça éradique l'anémie ferriprive ; 5= car c'est fastidieux ; 6=autres à préciser.).

 

3.10

Quelle est la quantité minimale de sorgho que vous moulez chaque fois quand vous allez au moulin ?.............................

 

3.11

Quelle est la quantité maximale de sorgho que vous moulez chaque fois quand vous allez au moulin ?.............................

 

3.12

Combien de fois allez-vous au moulin par jour de marché/semaine/2 semaines/mois ?.......................................

 

Section 4 : Connaissances et attitudes relatives à l'anémie ferriprive

Questions

Codes

4.1

Pensez-vous que l'anémie ferriprive est un problème majeur de santé dans votre village ?............................... (1=oui ; 2=non ; ne sais pas)

 

4.2

· pourquoi ?......................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

..............................................................................................................................................................................................................................................................................

 

4.3

Quelles sont les causes que vous connaissez à cette maladie ?

1-.......................................

2-.......................................

 

4.4

Savez-vous que la consommation de repas issus de sorgho non décortiqué est la cause majeure de la prévalence de l'anémie ferriprive dans votre village ?........................................ (1=oui ; 2=non)

 

4.5

· Si oui par quels moyens l'avez-vous su ?.......................................................................

1= par des ami (e)s

2= à la télévision

3= à la radio

4= par les promoteurs du projet

5= par l'agent qui assure la fortification dans l'unité de décorticage

 

4.6

Savez-vous que vous risquez vous aussi d'attraper l'anémie ferriprive si vous continuez à consommer des repas issus de sorgho non décortiqué ?.....................

................................ (1= oui, 2= non).

 

Section 5 : Perception de l'enquêté sur l'unité et ses attributs

· Appartenance à la phase pilote du projet

Questions

Codes

5.1

Etes-vous au courant de l'existence d'une unité de décorticage et de fortification dans votre village ?.............................................. (0=non, 1=oui)

 

5.2

Savez-vous que des gens ont été sélectionnés pour appartenir à la phase pilote de ce projet? ............................................. (0=non, 1=oui)

 

5.3

Faites-vous parti des personnes sélectionnées pour appartenir à la phase pilote de ce projet?.............................................. (0=non, 1=oui)

 

5.4

Comment comprenez-vous le fait que d'autres aient été choisi pour la phase pilote et pas vous ? ....................................................................

...........................................................................................

...........................................................................................

 

· Connaissances de l'enquêté des attributs de l'unité

Questions

Codes

5.5

Quelle est la distance (en mètre) qui sépare votre domicile de l'unité ?.............

 

5.6

Quelle appréciation faites-vous de la qualité de la mouture qui se fait au sein de l'unité ?................................ (1=bonne qualité ; 2=qualité moyenne ; 3=mauvaise qualité ; 4= ne sais pas).

 

5.7

Le prix de la mouture dans cette unité est-elle abordable à votre connaissance ?........................ (1=abordable, 2=non abordable ; 3= ne sais pas)

 

5.8

Avez-vous connaissance des rôles ou des attributs ci-dessous de l'unité ? (remplir le tableau suivant)

 

Attributs de l'unité

Connaissance ou non (1=connais ; 2= ne connais pas)

Appréciation par l'enquêteur du niveau global de connaissance des attributs (ne pas remplir sur le terrain)

Contient un décortiqueur qui permet d'enlever le péricarpe de la graine

 
 

Contient une unité de fortification de la farine

 
 

Permet d'éradiquer l'anémie ferriprive

 
 

Permet d'augmenter la qualité nutritionnelle de la farine

 
 

L'amélioration des qualités organoleptiques du dibou issu de sorgho décortiqué par rapport à celles du dibou issu de sorgho non décortiqué 

 
 

Section 6 : Consentement à payer pour le décorticage et la fortification

Présentation du scénario

L'anémie ferriprive est aujourd'hui la maladie nutritionnelle la plus répandue dans le monde spécialement en milieu tropical où elle touche surtout les femmes, en particulier lors de la grossesse, et les jeunes enfants. L'anémie ferriprive provoque des dégâts irréversibles au niveau du cerveau chez les enfants en bas âge, de la fatigue et une capacité au travail réduite, plus de naissances prématurées et d'enfants mort-nés. La carence martiale serait responsable de 500.000 décès annuels chez des femmes au cours de la grossesse et lors de l'accouchement. Chez l'enfant, elle entraîne une diminution de la réponse immunitaire et donc une augmentation de la fréquence des infections. Elle est la cause de retards de développement, tant physique que mental. Que de dégâts importants n'est-ce pas ?

Il y a environ deux ans, dans le cadre du projet`'Introduction of a mechanical dehuller and iron fortification in the traditional processing of sorghum in Benin to improve the iron status of rural consumers of porridge'' initié par le Centre Régional de Nutrition et d'Alimentation Appliquées (CERNA), un diagnostic sanguin a été effectué sur les habitants de votre village pour voir la prévalence de cette maladie. Ce diagnostic a révélé que beaucoup des femmes et enfants du village en souffraient sans s'en rendre compte. La prévalence de cette maladie dans votre village a été imputée à la consommation de repas (dibou, bouillie, etc.) issus de sorgho non décortiqué. Mais comment cela s'explique ? En fait, le péricarpe de la graine de sorgho contient des éléments nutritifs (dont le fer) et en même temps des facteurs anti-nutritionnels (phytates et composés phénoliques). Lorsque vous faites la mouture de ce sorgho sans enlever le péricarpe, le fer et les facteurs anti-nutritionnels (FAN) se retrouvent tous dans la farine que vous obtenez et se retrouvent également dans votre organisme lorsque vous consommez le repas issus de ce sorgho non décortiqué. Le problème qui se pose est que, une fois dans l'organisme, les FAN empêchent l'assimilation du fer qui est finalement rejeté. Alors que c'est ce fer qui est en grande partie responsable de la disponibilité du sang dans notre organisme.

Pour éradiquer ce mal dangereux qui existe dans votre village, le projet y a installé une unité de décorticage et de fortification. La décortiqueuse a permis d'enlever le péricarpe de la graine et de réduire les FAN, mais malheureusement réduit également la quantité de fer contenu dans la graine, et l'opération de fortification en fer a permis de restaurer le fer perdu par décorticage.

Au cours de cette phase pilote du projet, l'accès aux opérations de décorticage et de fortification est gratuit et donné seulement à une quarantaine d'enfants et de femmes, ceux qui présentaient des signes graves d'anémie ferriprive. Une étude réalisée auprès de ces femmes en Mars 2010 a révélé que le décorticage améliore les qualités organoleptiques du dibou (à l'exception de la consistance) et la fortification améliore leur Etat nutritionnel et celui de leurs enfants. On aurait pu donner l'accès libre à tout le village, mais les moyens du projet sont très limités.

Dans quelques semaines, le projet prendra fin. Vu la gravité de la maladie et sa prévalence dans votre village, nous souhaitons vivement que les opérations de décorticage et de fortification continuent et que l'accès soit donné à tout le monde. Mais vous n'êtes pas sans savoir que le fonctionnement de l'unité nécessite quelques coûts à savoir : vidange, essence pour le groupe électrogène, achat du fer pour la fortification, frais d'entretien, salaire du minotier, salaire de l'agent qui fortifie, etc. qui étaient normalement pris en charge par le projet. A la fin donc du projet, ces coûts doivent être supportés par les populations du village qui iront décortiquer leur sorgho. Pour ce faire, il sera demandé à chaque individu qui va décortiquer et fortifier son sorgho de payer une somme d'argent pour ces opérations. Et par rapport à cela, j'ai un certain nombre de questions à vous poser. Mais avant de poser les questions, je vous rappelle la procédure pour décortiquer et fortifier votre sorgho :

1. Vous emmenez une quantité de votre choix de sorgho au sein de l'unité ;

2. Votre sorgho est pesé à l'aide d'une balance mécanique et ensuite humidifié ;

3. Le sorgho pesé et humidifié est décortiqué à l'aide du décortiqueur ;

4. Le sorgho décortiqué est pesé à l'aide de la même balance mécanique ;

5. On pèse ensuite la quantité de fer nécessaire à la fortification du sorgho décortiqué à l'aide d'une balance électrique ;

6. Votre sorgho peut être moulu au sein de la même unité ou dans un autre moulin.

Questions

Codes

6.1

Selon vous, la procédure de décorticage et de fortification est-elle complexe?................. (1=oui ; 2=non)

 

6.2

Si oui pourquoi ?............................... (1=difficile à comprendre ; 2=la procédure est longue ; 3= cela prendra trop de temps)

 

6.3

Pensez-vous que l'adoption de ce système de production va améliorer votre statut social dans votre milieu de vie ? ............................1= oui 2= non

 

6.4

Pensez-vous que cette technologie est compatible avec vos valeurs, vos besoins et vos expériences passées ? .................................... 1= oui 2= non

 

6.5

Pensez-vous que cette technologie vous permettra d'améliorer votre alimentation ?

..........................................1= oui 2= non

 

6.6

A la fin du projet, lorsque l'accès sera donné à tout le monde, iriez-vous toujours décortiquer, fortifier votre sorgho et payer un montant afin de contribuer à l'éradication de l'anémie ferriprive dans votre village ?..................... (1=oui ; 2=non ; 3=ne sais pas)

 

6.7

Si non, pourquoi ne voulez pas contribuer ?................................................

1- Parce que la quantité minimale de sorgho exigée est supérieure à celle que j'alloue habituellement à la consommation dans mon ménage.

2- Parce que je n'ai pas participé à la phase pilote du projet

3- Parce que la consommation de repas issus de sorgho non décortiqué ne cause aucun problème ni aucune maladie à aucun membre de mon ménage

4- Parce que ce n'est pas à moi de payer

5- Parce que je n'ai pas les moyens financiers de cela

6- Autres raisons à préciser.............................................

.......................................................................................

 

6.8

Si non toujours, que voudriez-vous que les promoteurs du projet fassent pour que vous acceptiez décortiquer et fortifier votre sorgho ?.................................................

.............................................................................................1=accès au crédit ; 2=possibilité de tester la technologie ; 3= autres

 

6.9

Si oui, combien seriez-vous prêt à payer pour décortiquer et fortifier 1........................ (mettez le nom de l'unité de mesure locale habituellement utilisée dans la meunerie) de sorgho ? (« nous parlons bien d'une contribution volontaire unique, c'est à vous de décider ce que vous voulez donner. Soyez donc honnête dans votre réponse svp »). .............................. FCFA

 

6.10

Votre mari acceptera-t-il manger le dibou issu de sorgho décortiqué et fortifier ?..........................1=oui ; 2=non ; 3= ne sais pas

Pourquoi...............................................................................

 

6.11

Pensez-vous qu'il acceptera mettre à votre disposition plus de sorgho ou plus d'argent pour acheter du sorgho en supplément ? 1=oui ; 2=non

Pourquoi ?

 

Nous sommes à la fin de notre entretien. Merci de m'avoir accordé un peu de votre précieux temps. A très bientôt.

ANNEXE 7 : Analyse de sensibilité avec la demande augmentant de 5% tous les ans

Coûts

 

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Décortiqueur

350000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crépissage du planché du local abritant le décortiqueur

20000

 
 
 
 

20000

 
 
 
 
 

Total Investissement fixes

370000

0

0

0

0

20000

0

0

0

0

0

Fond de roulement

891272,4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salaire du minotier+location moteur

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

Entretien décortiqueur

0

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

Boite de tomate

0

300

300

300

300

300

300

300

300

300

300

Gaz-oil

0

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

Bassine

0

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

Fer pour la fortification

0

30700,8

32235,84

33847,63

35540,01

37317,01

39182,86

41142

43199,11

45359,06

47627,017

Transport du produit (7,2kg)

0

53910

56605,5

59435,78

62407,56

65527,94

68804,34

72245

75856,78

79649,62

83632,104

Totale dépenses courantes

0

297090,8

301321,3

305763,4

310427,6

315325

320467,2

325867

331535,9

337488,7

343739,12

Total coûts

1261272,4

297090,8

301321,3

305763,4

310427,6

335325

320467,2

325867

331535,9

337488,7

343739,12

Bénéfices

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décorticage sorgho

0

432345

453962,3

476660,4

500493,4

525518

551794

579384

608352,8

638770,5

670709

Valeur résiduelle du décortiqueur

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du planché

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du fond de roulement

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

891272,4

Total bénéfices

0

432345

453962,3

476660,4

500493,4

525518

551794

579384

608352,8

638770,5

1561981,4

Cach flow = Total bénéfices - Total coûts

-1261272,4

135254,2

152640,9

170897

190065,8

190193,1

231326,7

253517

276816,9

301281,8

1218242,3

VAN

157223,77

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TRI

14%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ANNEXE 8 : Analyse de sensibilité avec la demande augmentant de 10% tous les ans

Coûts

 

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Décortiqueur

350000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Crépissage du planché du local abritant le décortiqueur

20000

 
 
 
 

20000

 
 
 
 
 

Total Investissement fixes

370000

0

0

0

0

20000

0

0

0

0

0

Fond de roulement

594181,6

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salaire du minotier+location moteur

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

Entretien décortiqueur

0

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

Boite de tomate

0

300

300

300

300

300

300

300

300

300

300

Gaz-oil

0

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

Bassine

0

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

Fer pour la fortification

0

30700,8

33770,88

37147,97

40862,76

44949,04

49443,95

54388,34

59827,17

65809,89

72390,88

Transport du produit (7,2kg)

0

53910

59301

65231,1

71754,21

78929,63

86822,59

95504,85

105055,3

115560,9

127116,96

Totale dépenses courantes

0

297090,8

305551,9

314859,1

325097

336358,7

348746,5

362373,2

377362,5

393850,8

411987,84

Total coûts

964181,6

297090,8

305551,9

314859,1

325097

356358,7

348746,5

362373,2

377362,5

393850,8

411987,84

Bénéfices

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décorticage sorgho

0

432345

475579,5

523137,5

575451,2

632996,3

696295,9

765925,5

842518,1

926769,9

1019446,9

Valeur résiduelle du décortiqueur

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du planché

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du fond de roulement

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

594181,6

Total bénéfices

0

432345

475579,5

523137,5

575451,2

632996,3

696295,9

765925,5

842518,1

926769,9

1613628,5

Cach flow = Total bénéfices - Total coûts

-964181,6

135254,2

170027,6

208278,4

250354,2

276637,6

347549,4

403552,3

465155,6

532919,1

1201640,7

VAN

787515,48

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TRI

25%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

ANNEXE 9 : Analyse de sensibilité avec le transport du produit Ferrazone pris en charge par ONG, gouvernement ou institution multinationale

 
 
 
 
 
 
 

Coûts

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

Décortiqueur

350000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Réfection bâtiment

20000

 
 
 
 

20000

 
 
 
 
 

Total Investissement fixes

370000

0

0

0

0

20000

0

0

0

0

0

Fond de roulement

891272,4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Salaire du minotier+location moteur

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

120000

Entretien décortiqueur

0

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

10000

Boite de tomate

0

300

300

300

300

300

300

300

300

300

300

Gaz-oil

0

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

81180

Bassine

0

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

1000

Fer pour la fortification

0

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

30700,8

Transport du produit (7,2kg)

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

0

Totale dépenses courantes

0

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

Total coûts

1261272,4

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

263180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

243180,8

Bénéfices

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Décorticage sorgho

0

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

Valeur résiduelle du décortiqueur

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle bâtiment réfectionné

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

0

Valeur résiduelle du fond de roulement

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 

891272,4

Total bénéfices

0

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

432345

1323617,4

Cach flow = Total bénéfices - Total coûts

-1261272,4

189164,2

189164,2

189164,2

189164,2

169164,2

189164,2

189164,2

189164,2

189164,2

1080436,6

VAN

74254,32

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TRI

13%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION i

DEDICACES iv

REMERCIEMENTS v

RESUME vii

ABSTRACT viii

LISTE DES ABREVIATIONS viii

LISTE DES FIGURES xi

LISTE DES TABLEAUX xi

Première PARTIE : INTRODUCTION GENERALE ET CADRES DE L'ETUDE 1

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 2

1.1. Introduction 2

1.2. Problématique et Justification de la recherche 3

CHAPITRE II : CADRES DE L'ETUDE 7

2.1. Cadre conceptuel 7

2.2. Cadre théorique 9

2.3. Objectifs et hypothèses de recherche 12

CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 13

3.1. Phases de déroulement de l'étude 13

3.2. Choix et présentation du milieu d'étude 15

3.3. Choix des unités d'observation et d'enquête 17

3.4. Echantillonnage 17

3.5. Nature, sources et outils de collecte des données 18

3.6. Outils et méthodes d'analyse des données. 20

3.7. Limites de la recherche : difficultés rencontrées 34

Deuxième partie : RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 35

CHAPITRE IV : CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES UNITES D'ENQUETE. 36

4.1. Caractéristiques démographiques des ménages 36

4.2. Caractéristiques socio-économiques des unités d'enquête 37

CHAPITRE V : HABITUDES ALIMENTAIRES, CONNAISSANCES ET ATTITUDES DES ENQUETEES RELATIVES A L'ANEMIE FERRIPRIVE. 42

5.1. Habitudes alimentaires des ménages enquêtés 42

5.2. Connaissances et attitudes des enquêtées relatives a l'anémie 44

CHAPITRE VI : ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA PREDISPOSITION DES MENAGES A ADOPTER LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO. 48

6.1. Qualité, pouvoir de prédiction et variables déterminantes du modèle 49

6.2. Analyse et discussion des résultats 50

CHAPITRE VII : ANALYSE DES DETERMINANTS DU CONSENTEMENT A PAYER DES MENAGES `'CONSOMMATEURS'' DE DIBOU POUR LE DECORTICAGE MECANIQUE ET LA FORTIFICATION EN FER DU SORGHO 56

7.1. La signification globale, qualité de l'ajustement, variables déterminantes et test de spécification « correcte » du modèle. 58

7.2. Analyse et discussion des résultats 59

CHAPITRE VIII : EVALUATION DE LA RENTABILITE FINANCIERE DE L'ACTIVITE DE DECORTICAGE MECANIQUE ET DE FORTIFICATION EN FER DU SORGHO. 62

Troisième PARTIE : CONCLUSION ET SUGGESTIONS 65

CHAPITRE IX : CONCLUSION ET SUGGESTIONS 67

9.1. Conclusion 67

9.2. Suggestions 68

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70

ANNEXES

ANALYSE DE SENSIBILITE TRANSPORT=0

* 1 Troisième Enquête Démographique et de Santé réalisée au Bénin

* 2 La composition en fer : sorgho 4mg/100g ; maïs 3mg/100g ; blé 4mg/100g ; riz brun 3mg/100g (tiré du cours de chimie des céréales donné par Kayodé dans le département de nutrition et sciences alimentaires.

* 3 Fabriqué au Bénin par le Centre de Recherche en Technologie Agricole (CRTA).

* 4 : La procédure d'identification des anémiés se trouve en annexe 2

* 5 : Généralement l'année

* 6 : Dedehouanou définit le capital de fonctionnement comme la somme totale nécessaire au financement quotidien de l'exécution d'un projet.

* 7 : Selon le Bureau International du Travail (BIT), une personne active est toute personne ayant plus de 15 ans, exerçant une activité économique ou disponible pour travailler.

* 8 : Consommateurs = ensemble des membres du ménage.

* 9 : Nous connaissons le nom du fétiche mais nous avons fait l'option de le taire pour éviter d'éventuelles frustrations.

* 10 : Mesure prise au sein du Laboratoire d'analyse des sols de la FSA/UAC

* 11 a=Vit avec son conjoint ; b= ne vit pas avec son conjoint

* 12 a'=Agricole, b'=Commerciale, c'=Transformation Agro-alimentaire, d'=Artisanale, e'=Fonctionnaire, f'=Autre






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