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Dynamique de la dégradation des terres et techniques de gestion de l'eau et du sol: les terres Bour dans la commune rurale des Shoul.

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par Ismail Farhaoui
UNIVERSITE MOHAMMED V-AGDAL Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Département de Géographie Rabat  - Master 2008
  

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2.3 Le statut de la technologie

La technologie de rotation culturale a été développée dans la région depuis plus d'un siècle a travers l'initiative des exploitants agricoles. C'est le résultat de l'évolution du système agraire

33 Boubié .Vincent B.(2002) : Rôle des légumineuses sur la fertilité des sols ferrugineux Tropicaux des zones Guinéenne et Soudanienne du Burkina Faso ; Thèse de doctorat, Faculté des études supérieures de l'Université Laval Québec ,P11

58

Chapitre troisième : Evaluation des techniques de CES : Cas de la rotation culturale

qu'a connue la société Shoul durant son histoire et sous l'effet de l'accroissement démographique.

C'est également une technologie pratiquée à titre individuel par les exploitants qui exige une superficie de terre supérieure à la moyenne cultivée (c'est une technologie d'exploitants relativement bien dotés en patrimoine terre), des moyens matériels et de la main d'oeuvre familiale. Ses exigences en savoir faire sont, par contre, limitées.

Elle constitue donc un élément d'une stratégie d'ensemble qui permet à l'exploitation de se reproduire socialement et économiquement.

2.4 Spécifications techniques, activités de mise en place, intrants et coûts

2.4.2 Investissement initial

La mise en place de la technologie de rotation culturale par les agriculteurs de la région des Shoul demande un investissement initial et des activités récurrentes saisonnières.

Les investissements initiaux correspondent à l'achat d'un araire manuel fabriqué localement, des équidés (attelage) pour la traction, un pulvérisateur, une herse, et une charrette utilisée pour le transport du fumier vers les parcelles de l'exploitation et le transport des récoltes.

Tableau 10 : Coût des intrants de la rotation culturale

Intrants

Quantité

Coût dh

% supporté

par

l'exploitant

Nombre de parties (parts)

Durée de vie du produit

dh

$ US

Araire

1

150

20

100

1

10 ans

Équidés

2

20000

2703

100

1

30 ans

pulvérisateur

1

360

49

100

1

5 ans

Herse

1

400

54

100

1

20 ans

Charrette

1

1500

203

100

1

30 ans

Charrue métallique

1

300

41

50

2

25 ans

Total

7

22710

3070

 

7

 

Source : enquête 2008

59

Chapitre troisième : Evaluation des techniques de CES : Cas de la rotation culturale

2.4.3 Les activités récurrentes ou techniques culturales

Les activités récurrentes regroupent les activités de maintenance et d'entretien de la technologie qui sont effectuées chaque année et différent selon les cultures (céréales ou légumineuses).

2.4.3.1 Les activités récurrentes des céréales

Dans le cas des céréales les travaux récurrent se résument comme suit :

-Le labour. Labourer c'est creuser un sillon profond avec retournement du sol qui entraîne le mélange de ses horizons. Le labour s'effectue au début de la saison des pluies qui correspond au /début de l'automne (octobre), en raison de la difficulté de travailler le sol à l'état sec. La profondeur du labour se situe entre 15 et 25 cm selon la position topographique de terrain.

L'outil principal du labour est le chisel, mais les labours réalisés ne sont pas toujours identiques (profondeur variable, présence ou non de rasette, réglages différents de cette dernière).

-Le semis est la deuxième activité après l'opération de labour est le semis, le dernier se fait manuellement à la volée et la profondeur du semis varie entre 1,25 à 7 cm selon la position topographique. La période de semis est assez longue, les doses de semis appliquées par les agriculteurs sont faibles. Pour le semis de blé tendre et l'orge sont presque les mêmes, 100 kg /ha. L'utilisation des semences locales est dominante et les semences sont issues de la récolte précédente, ou achetées auprès des coopératives.

-L'épandage des engrais de fond se fait également manuellement à la volée. Les engrais utilisés sont le «14-28-14», et le «21»à raison de 150 kg/ha. L'épandage des engrais se fait généralement au moment du semis de grains.

-Briser les mottes par la herse : après le semis et l'épandage des engrais, les agriculteurs procèdent à la brise des mottes par une herse métallique traditionnelle tirée par deux mulets. L'objectif principal de cette opération est d'enfouir les fertilisants et les semences mais également de recouvrir les semences pour les protéger contre les oiseaux.

-L'épandage des engrais de couverture : cette activité est réalisée en janvier-février. L'épandage des engrais se fait à la volée, et a pour rôle d'aider les plantes pendant le stade de gonflement et le stade floraison à sortir l'épi du dernier feuille.

-Le traitement des mauvaises herbes: cette activité se fait soit manuellement soit chimiquement. Le désherbage manuel est peu pratiqué étant donné la pénurie de la main d'oeuvre locale, alors que le désherbage chimique est largement répandu dans la zone. La date d'application du désherbage est fonction de l'état d'infestation des cultures mais généralement à la mi-saison agricole. Les herbicides utilisés sont "EL Afrit" (2,4D à la dose de 1L/ha) et "Topik" pour combattre les diotylédones et les monocotylédones, l'application de l'herbicide se fait par une personne à l'aide d'un outil d'arrosage.

60

Chapitre troisième : Evaluation des techniques de CES : Cas de la rotation culturale

-La moisson est réalisée lorsque les grains sont à une humidité optimale permettant leur stockage (13à 14 % d'humidité), et se fait durant la période comprise entre la mi- mai et la mi- juin. La récolte se fait manuellement à l'aide d'une faucille pour les parcelles en pente accentuée, et mécanisée à l'aide de la moissonneuse batteuse (c.f photo 18) pour les parcelles en pente modérée et faible. Pour la récolte manuelle, le battage se fait traditionnellement avec des animaux (deux mulets et plus) dans une aire réservée, et ensuite les grains sont isolés de la paille avec la fourche par un mouvement en direction du vent.

-Emballage de la paille: l'emballage de la paille réalisé après la moisson à l'aide d'une presse paille tirés par un tracteur (c.f photo 18). D'après nos entretiens pendant la récolte de cette année agricole, la paille pressée par une fille de plastique revient au coût de 2 dh

-Collecte, Tamisage, épuration et mise en réserve de rendement: cette activités consiste à collecter le rendement graine et paille par une charrette tirés par un âne ou un mulet (c.f photo 17). La paille est mise en réserve dans un lieu prés de l'étable des animaux, et la récolte de grains criblés dans un tamis pour séparer entre les graines de blé et les graines de mauvaises herbes. Ensuite, les graines de blé sont mises dans des lieux destinés au stockage.

Il y a deux systèmes traditionnels de stockage pour le blé dans la région : le premier système est «l'entrepôt souterrain» « Matmoura » qui se présente sous forme d'un grand trou en forme de poire, dont les parois sont revêtues d'un film en plastique étanche. La capacité de stockage est variable allant de 4 à 35 tonnes. Ce système continue à se maintenir au niveau des exploitations de la région grâce aux facilités qu'il présente, comme le maintien d'une température basse et constante, le faible coût de maintenances et l'utilisation des matériaux locaux.

L'autre système de stockage traditionnel est le silo en roseaux, d'une forme cylindrique. Les avantages présentés par ce système consistent au faible coût de construction.

Photo 17 : illustre les différentes activités de moisson, emballage de paille et
collecte du rendement par une charrette métallique

61

Chapitre troisième : Evaluation des techniques de CES : Cas de la rotation culturale

Tableau 11 : Activités récurrentes/Maintenance de la technologie de rotation
culturale : cas de céréales

Activités

Calendrier /

fréquence

Intrants

Quantité

Unité/ sup (ha)

Coût local récurre nt (dh)

Coûts $ US

% supporté par l'exploita nt

1.labour

Au début de la
saison de pluies/
début d'automne

(octobre)

Heurs machine (chisel)

1

ha

175

24

100

Heures machine (cover crop)

1,5

ha

300

61

100

2. Semis des grains

Après la première pluies /chaque début de d'automne

Graines

Orge

1

Qx

350

47

100

 

1

Qx

400

54

100

 

1

-

40

5

100

3. Epandage des engrais de fond

Après la premier pluie d'automne et après la croissance des cultures

fertilisan t

Engrais composé

14-28-14

100

Kg

4,7

64

100

 

50

Kg

4,2

28

100

 

1

 

40

5

100

4. Brise des mottes par la herse

Après le labour

Traction animale

1

mulets

50

7

100

 

Personne jours

1

-

40

5

100

5 Epandage des engrais de couverture

Janvier _ février

Urée 46%

100

Kg

4,5

61

100

Personne jours

1

-

40

5

100

6. Traitement des mauvais herbes

mi-saison agricole (Après le développement de mauvaise herbe)

Produit

phytosanitaire

Afrite

1

litres

80

11

100

 

1

-

40

5

100

7. Moisson

Début de l'été et à la fin de la saison agricole

Moissonneuse batteuse

1

Ha

250

34

100

8. Emballage de la paille

Après la moisson

Presse paille

65

U

2

18

100

9. Collecte et mise en réserve de la paille

A la fin de la saison de cultures

Charrette + mulets

1

-

50

7

100

 

Personne jours

1

-

40

5

100

Total

-

-

-

-

1910,4

446

100

Source : enquête 2008

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Chapitre troisième : Evaluation des techniques de CES : Cas de la rotation culturale

2.4.3.2 Les activités récurrentes de légumineuses

Les activités récurrentes pour les légumineuses se font de la même façon et avec les mêmes outils que les céréales :

- Le travail du sol : utilise des séquence mixtes (tracteur/traction animale) constitués d'un labour à la charrue à disques ou un passage de cover crop, avec les premiers pluies d'automne, suivie par un ou plusieurs passages à la herse et l'araire traditionnel tirés par des animaux. Cette opération de préparation du sol est appelée localement « Tetyabe al arde ».

-Le semis : le mode de semis le plus fréquent dans la région est le semis en ligne simple, le semis se fait à la volée. Pour la culture de la fève le tressage des billons de semis sur les versants en pente et l'enfouissement des semences et engrais se fait à l'araire ou à la petite charrue.

Le semis de la fève demande 3 personnes/jours. Le premier pour orienter la direction du labour, le deuxième pour l'épandage des semis, le troisième pour l'épandage des engrais. Les dates de semis s'étale d'octobre à janvier pour les cultures d'automne, généralement, après les premières pluies et après les semis des céréales. Les semis de fèves sont souvent effectués les premières dans la région avant les lentilles et les haricots verts. Les semis de pois chiche sont, par contre, effectués en février-mars.

-La fertilisation est souvent absente dans la zone sauf pour les fèves qui reçoivent le plus une fertilisation. L'apport du fumier pour les fèves consiste le plus souvent dans un apport de phosphate seul combiné à la potasse et une faible proportion d'azote au semis (Starter)34.

-Le désherbage commence lorsque les plantes poussent de la terre, se faite manuellement entre les plantes dans la ligne de semis, pour les désherbants chimiques sont presque inexistants pour les légumineuses.

-La récolte des légumineuses est l'une des opérations les plus coûteuse en terme de main d'oeuvre, du fait qu'elle est presque exclusivement effectuée manuellement. La récolte de la fève s'effectue à l'aide d'une faucille.

-Le stockage. Les légumineuses sont stockées en vrac ou en sac a coté d'autres récoltes.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein