WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le système bancaire congolais: vue historico-panoramique, cadre analytique des données comparées et essor macroéconomique.

( Télécharger le fichier original )
par Guillain ILANGA EKANGA BAKOLI MP'O
Université de Mbandaka - Licence 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.4.2. Les répercussions des pillages de septembre 1991 sur l'économie Congolaise

Les pillages orchestrés à Kinshasa les 23 et 24 septembre 1991 sur l'initiative des militaires se sont généralisés, pour atteindre la plupart des centres urbains du pays. Les militaires furent relayés par les civils pour se servir, en détruisant l'outil de production existant. Cette situation va porter un lourd préjudice à l'économie nationale, car le manque de confiance animera désormais l'ensemble des opérateurs économiques.

Les pillages des années 1991 et 1993 ont des répercutions psychologiques dans le mental des investisseurs parce qu'ils étaient systématiques et avaient détruit volontairement tout l'appareillage de production, mettant ainsi au chômage des dizaines de milliers d'ouvriers et des sociétés en faillite. On a assisté à la recrudescence des pratiques spéculatives au détriment des investissements productifs. La conséquence immédiate de ces événements reste la pénurie des biens sur les marchés et l'accélération des tensions inflationnistes. On enregistra une hausse de 47,9% de l'indice des prix aux marchés pour le mois de septembre 1991 alors qu'il représentait 37% en Août. Il semble que les dommages subis par les entreprises représentent environ 618,1 millions de dollars. Par ailleurs, on estime à 73.278 les pertes d'emplois, et les besoins en fonds de roulement se chiffrent à 319 millions de dollars. Les dégâts les plus considérables concernent les domaines du commerce, des industries manufacturières et des services dont les pertes d'emplois atteignent environ 80,1% de l'ensemble des secteurs.47(*)


5.5. La deuxième sous - période de 1998 à 200348(*)

A la prise du pouvoir par l'A.F.D.L. le 17 mai 1997, le peuple Congolais, préparé par 7 années de démystification du dictateur, attendait, comme en 1965, un changement radical.

Au moment de la prise de pouvoir par l'A.F.D.L., celle- ci jouissait d'un préjugé favorable de la population et auprès des investisseurs potentiels. En effet, exaspéré par l'obstination du pouvoir dictatorial à ne pas ouvrir l'espace politique, la population attendait que les nouvelles forces armées la débarrassent de celui ci et qu'elles installent une véritable démocratie avec un pouvoir réellement civil. Parallèlement, les opérateurs économiques et les investisseurs extérieurs potentiels attendaient du nouveau pouvoir un climat, paisible et propice aux activités économiques.

Certains investisseurs avaient même signé des conventions avec la rébellion, en anticipant la prise du pouvoir. Mais au fur et à mesure que le nouveau pouvoir se consolidait en ralliant quelques leaders acquis à la cause démocratique, un noyau de « dur » à tendance dictatoriale naissait dans les rangs des nouveaux dirigeants.

Cela se traduisit d'abord par une attitude de méfiance envers les opérateurs économiques, suivie de suspicion, avant d'arriver à des incarcérations sous divers prétextes ; à la rigueur, ils avaient à payer des amendes transactionnelles de validité douteuse .Cette attitude belliqueuse aux allures communisantes envers la haute finance et les opérateurs économiques, ajoutée aux nombreuses promesses commerciales non tenues, occasionna le gel des investissements ainsi que des aides promises.

Quant au plan triennal de stabilisation et de relance de l'économie, il n'était pas crédible aux yeux des personnes sensées, car il s'appuyait sur des impondérables tels qu'une aide extérieure accrue alors qu'une des conditions essentielles qui n'avait jamais été remplie était l'ouverture de l'espace politique. Comment peut- on demander à des pays démocratique des aides financières pendant que l'on refuse d'appliquer chez soi la démocratie ?

Les tentatives d'une restructuration économique ne pouvaient qu'échouer parce que les facteurs générateurs des précédents échecs demeuraient, le manque de cadre incitatif et le refus d'une gestion financière transparente. Cela s'explique par l'abandon d'un budget élaboré dans le but de contraindre le gouvernement à une orthodoxie financière. Ce budget a été remplacé par des injonctions verbales. De même l'abandon de la réforme fiscale amorcée a eu pour conséquence le recours à des créations monétaires qui vont ruiner la nouvelle monnaie.

Alors que l'atmosphère politique ne permettait pas encore à l'économie d'amorcer une phase de stabilisation l'éclatement d'une guerre entre les ex-alliés va ruiner tous les espoirs d'une stabilisation économique et pire, cette guerre va plonger le pays dans un marasme économique qu'il n'avait jamais connus55.

Cette sous - période fut caractérisée par les faits suivants49(*) :

- recul de la croissance économiques : le PIB a enregistré une baisse cumulée de 21 ,9% pour la période 1997-2000, soit une en régression moyenne annuelle de 5,5%;

- difficultés d'approvisionnement en produits pétroliers et en biens de première nécessité, dues entre autres raisons, à l'insuffisance des ressources en monnaies étrangères, aux renchérissements des produits pétroliers;

- investissements entravés par la faiblesse de l'épargne nationale (3,7% en moyenne entre 1997 et 2000, contre une moyenne africaine de 17%);

- politique monétaire expansionniste entraînant des conséquences délétères sur les prix intérieurs et le taux de change;

- persistance d'une inflation élevée, avec un taux annuel moyen de 212,4% entre 1997 et 2000;

- déficit des paiements extérieurs et accumulation des arriérés de paiement;

- déséquilibres structurels du marché de change;

- sous-bancarisation du pays (pour une population estimée à 50,4 millions d'habitant), les banques dans leur ensemble ne disposent que de 25 guichets, soit en moyenne 2 millions de personnes par guichet;

- déséquilibre profond des finances publiques et éviction du secteur privé.

Au regard de ce qui précède, dans un environnement macroéconomique aussi macabre que malsain, devrions- nous conclure en paraphrasant NDELE que: « « en 42 ans d'indépendance, la République Démocratique du Congo a connu 35 ans de crise ouverte et 7 ans seulement de vie sociale e normale, soit 1967 à 1974, âge d'or de l'histoire économique du pays ? Quel paradoxe pour un pays que la nature a doté de tout ?50(*)

Au début de l'année 2001, un changement politique s'opèrera au sommet de l'Etat, avec l'avènement du Président joseph KABILA. La République Démocratique du Congo reprend le dialogue avec les partenaires extérieurs. Puisant les grandes lignes de son action dans le discours d'investiture du chef de l'Etat du 26 janvier 2001, le gouvernement mettra sur pied avec le concours des services du FMI, deux Programmes économiques successifs. Le premier, dénommé Programme Intérimaire Renforcé (PIR), étalé de juin 2001 à mars 2002, visant essentiellement à casser l'hyper- inflation et à créer les conditions propices à la relance de l'activité économique.

Et le second, communément appelé, Programme Economique du Gouvernement (PEG), couvrant la période 2002 à 2005, visait essentiellement la consolidation de la stabilité macroéconomique et la croissance économique en vue de réduire la pauvreté. Fondé essentiellement sur l'exécution équilibrée des opérations financières de l'Etat, la maîtrise de l'expansion monétaire et la mise en oeuvre des reformes structurelles, les deux programmes ont permis:

- la reprise de la coopération avec la Communauté Financière Internationale après 11 ans de rupture;

- la réalisation, en 2002, d'un taux de croissance positif de 3,5%, après 13 années de contraction du PIB. Au 30 juin 2003, la croissance est de 2,4% par rapport à un objectif de 5% en fin d'années; - la réduction sensible du taux d'inflation qui est passé de 511,2% à la fin 2000, à 135,1% en 2001 puis à 16% à fin 2002. Au 27 juillet 2003, le taux annualisé est de 10,6% contre un objectif de 8%;

- la stabilité remarquable du Franc Congolais observée depuis la suppression des taux de change multiples au 27 mai 2001, et la réduction de l'écart entre les taux officiel et libre de 182% en 2000 à 0,8% juillet 2003;

- l'exécution sur base caisse des opérations financières de l'Etat, que se sont soldées par des excédents en 2001 et 2002. Néanmoins, il importe de relever le faible niveau d'exécution des dépenses d'investissement dont la réalisation est tributaire du décaissement des ressources extérieures;

- l'amélioration du cadre juridique, légal et réglementaire des affaires grâce, à la promulgation d'une nouvelle réglementation de change libérale, d'un code des investissements, d'un code et du cadastre miniers, d'un code forestier et d'un code du travail a permis l'attrait de nouveaux capitaux tels que ceux investis dans le secteur de la téléphonie cellulaire et du traitement des minerais.

C'est au vu de ces résultats et des efforts entrepris par le gouvernement en vue de la réunification du pays et de la réconciliation nationale que les conseils d'administration du FMI et de la Banque Mondiale ont décidé à l'issue de leurs réunions tenues respectivement les 23 au 24 juillet 2003, d'une part le décaissement en faveur de la République Démocratique du Congo de la 3ème tranche de la FRPC de plus ou moins 37 millions de USD, au titre d'appui à la Balance des Paiements et, d'autres part, l'accession de notre pays au point de décision de l'initiative PPTE.

Apres la mort de son père, Joseph Kabila prit le pouvoir sous les fractionnements des différentes troupes rebelles se trouvant dans le pays. Le pays traverse toujours la crise, le Congo peine à sortir d'une série de deux guerres qui l'ont laissé exsangue. Les efforts de la communauté internationale pour mettre un terme à ce cycle de guerre, ont imposé un processus de libéralisation politique dont les contours sont toutefois peu clairs et le dénouement incertain. Le processus de paix prit un long temps pour stabiliser la situation macroéconomique. Les élections démocratiques de 2006 ont marqué un pas pour le pays dans la recherche des partenaires pour le lancement de la reconstruction du pays, c'est alors que parut le fameux « Cinq Chantiers », un vaste programme de la reconstruction des différentes infrastructures du pays par des partenaires chinois.

En plus de cela, l'accord se porte aussi bien sur l'exploitation des ressources minières (cuivre, cobalt, or).le FMI a critiqué l'engagement chinois y voyant officiellement un alourdissement de la dette publique51(*) .Des pays comme la France ou la Belgique voient d'un mauvais oeil la présence de la Chine, craignant que les matières premières changent de mains.

En résumé, depuis son accession à l'indépendance, le Congo reste confronté aux mêmes problèmes : instabilité politique, instabilité monétaire, décroissance économique, ...Ses efforts autonomes pour briser le cycle de la décroissance économique se soldent toujours par un jet d'éponge. Le reste du monde est toujours sur le qui-vive par rapport au Congo malade : toujours prêt à exercer ses pressions pour le retour à la stabilité politique, mais de moins à moins disposé à accorder des ressources financières pourtant indispensables pour facilité l'ajustement dont le Congo a fondamentalement besoin.

CHAPITRE IV. DYNAMIQUE DES ACTIVITES BANCAIRES CONGOLAISES : ANALYSE QUINQUENNALE DE L'EVOLUTION DES OPERATIONS BANCAIRES ET PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES.

Ce chapitre qui clôt notre travail va brosser en quelques lignes les grandes opérations faites par les banques dans le maintien de la stabilité économique. En d'autres termes, nous disons que dans ce chapitre nous allons voir de quelles forces ont les banques dans une économie qui veut se développer aussi plus vite.

Ce chapitre parlera plus de deux grandes opérations que font les banques : les opérations liées au crédit et celles liées au dépôt. En dehors de celles-ci, nous ajouterons d'autres opérations.

* 47Sumata Claude, L'économie parallèle de la RDC :taux de change et dynamique de l'hyper inflation au Congo ,Ed Harmattan , 2001,Paris, pp.224-227

* 48 TALA-NGAI Fernand (2001), RDC de l'an 2001 : déclin ou déclic, Ed Analyses sociales, Kinshasa , pp.147-148

* 49 Ministère du plan et Développement (septembre 2001), Programme Intérimaire Renforcé du Gouvernement, Kinshasa, p.14

* 50 NDELE BAMU, A.(1992), « Les grandes leçons de l'histoire monétaire, financière et économique du Congo- Zaïre » , in Zaïre - Afrique , n° 267,Kinshasa, p.403

* 51MUNSALA BUAKASA, « Des milliards USD Chinois à la portée de la RDC, Journal l'Observateur,n°2804,du 28 Janvier 2008.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway